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Les Personnes Vivant avec le VIH: Les pionniers de la riposte contre le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

16 novembre 2010

(De Gauche à Droite): Zoheira Merah, activiste VIH et membre de l’Association Al Hayat pour les Personnes Vivant avec le VIH; Ambassadeur de Bonne Volonté ONUSIDA Amr Waked; Hind Khatib, Directeur de l’Équipe Régionale ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord; Dr Walid Ammar, Directeur Général du Ministère de la Santé Publique au Liban; Mr Elie Aaraj, Président du Réseau Régional/Arabe Contre le SIDA; et Mr Moradi, membre du Groupe des Ressources Régionales pour les organisations non gouvernementales du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Crédit: ONUSIDA

Dans la quasi totalité des pays du Moyen Orient et d’Afrique du Nord, la prévalence du VIH demeure faible par rapport à la population générale. Dans certains pays de ces zones, l’épidémie reste circonscrite parmi les populations principales à haut risque d’infection, tels que les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les professionnel(le)s du sexe. À cette règle générale, les femmes enceintes de Djibouti, du Sud-Soudan et de certaines zones de la Somalie font manifestement exception avec un taux de prévalence au VIH à présent supérieur à 1% par rapport à la population générale.

La semaine dernière, s’est tenue à Broumana au Liban une réunion régionale dont le but était d’outiller les personnes vivant avec le VIH et qui a vu la participation de soixante personnes ---parmi lesquelles les personnes vivant avec le VIH, les coparrainants de l’ONUSIDA---venues de 18 pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.

Au cours de cette réunion financée par l’ONUSIDA avec la collaboration du Réseau Régional Arabe contre le SIDA (RANAA), de l’UNICEF, du PNUD et de l’USAID, il a été question d’imprégner les personnes vivant avec le VIH de compétences en leadership dans l’optique de faire une réalité la vision Zéro nouvelle infection, Zéro stigmatisation et discrimination, et Zéro décès dû au SIDA de l’ONUSIDA. Les participants ont promis de renforcer la coordination et les partenariats avec les principaux acteurs que sont le gouvernement, la société civile, les organisations religieuses et le secteur privé.

Amireza Moradi, activiste du VIH et participant à la réunion a félicité les efforts déployés par les personnes vivant avec le VIH dans la région. “Grâce à votre participation en tant que personnes vivant avec le VIH, nous aspirons à bâtir une société tolérante,” a-t-il dit.

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, certains facteurs de nature à décourager l’accès aux services de VIH continuent d’entraver la réplique contre la pandémie. On compte parmi ces facteurs la stigmatisation et la discrimination, les tests obligatoires de VIH, les restrictions d’entrée, de sortie et de séjour liées au VIH, les violations des droits de l’homme et les inégalités des sexes. Quoique la quasi-totalité de ces pays disposent des services de traitement et de soins du VIH dont ils font bénéficier les patients gratuitement, le taux de couverture des services de traitement n’est estimé qu’à 14%.

Nous sommes fiers de contribuer à cette tournure positive dans la région, et nous continuerons d’aider à porter haut la voix des personnes vivant avec le VIH

Hind Khatib, Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord

En dépit des difficultés, l’engagement de la région pour une réplique contre le VIH tel qu’exprimé dans la déclaration d’Alger de 2005 des personnes vivant avec le VIH, les recommandations de la réunion régionale des personnes vivant avec le VIH tenue en Tunisie en 2008 et un protocole d’accord de Dubai sur le SIDA en 2010, est en croissance ; depuis quelques années, les personnes vivant avec le VIH ont progressé de manière significative dans la mise sur pied des associations et le combat pour la reconnaissance de leurs droits.
Hind Khatib, le Directeur de l’Équipe Régionale de l’ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a rappelé avec insistance la nécessité d’associer les personnes vivant avec le VIH et les principaux protagonistes à l’élaboration des politiques, des stratégies et des programmes comme cela est le cas lors de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation. “Nous sommes fiers de contribuer à cette tournure positive dans la région, et nous continuerons d’aider à porter haut la voix des personnes vivant avec le VIH,” a-t-il dit.   

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Sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement: une militante de la lutte contre le sida au Nigeria a confiance en l'avenir

21 septembre 2010

Lucy (debout) en conversation avec Tura Yar Adua, ex-première dame du Nigeria, lors d'une visite de sensibilisation réalisée par l'équipe dédiée du Nigeria sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Lucy Attah attend de grandes choses du sommet sur les objectifs du Millénaire pour le développement qui se tient cette semaine. En tant que femme vivant avec le VIH et militante pour l'égalité des genres au Nigeria, elle estime que ce sommet est une occasion importante de discuter des problèmes liés à l'égalité et à l'émancipation des femmes et l'accès universel aux services liés au VIH. En participant au sommet, elle peut partager ses expériences au niveau des actions adoptées pour renforcer la riposte au sida dans son pays.

En tant que directrice exécutive de l'ONG nigérienne Women and Children of Hope (WCH), Lucy Attah œuvre à la sensibilisation au VIH. L'organisation WCH aide également les femmes qui vivent avec le virus à prendre en charge leur propre bien être matériel, physique et psychologique. 

 Lucy Attah est membre d'une délégation de 13 personnes qui représentent des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans le monde entier.  Les activités de la délégation s'inscrivent dans une initiative mondiale de sensibilisation et de renforcement des capacités soutenue par le PNUD qui cherche à renforcer la visibilité et la voix des femmes vivant avec le VIH dans l'évaluation de la progression des pays vers la réalisation des OMD et de l'accès universel. Cette initiative fait également partie de l'agenda de l'ONUSIDA pour une action accélérée au niveau des pays en faveur des femmes, des filles et de l'égalité des sexes dans le contexte du VIH.

Lucy Attah explique  : « Ma participation au sommet est l'occasion de partager avec le reste du monde les leçons et les défis de l'émancipation des femmes dans nos communautés. Je compte également utilisé les leçons tirées des réussites et des meilleures pratiques dans d'autres pays.

Lucy Attah a créé le WCH après avoir découvert sa séropositivité en 1998. Elle s'était juré de s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination ambiantes qui compliquaient tellement sa vie et qui constituent toujours des obstacles de taille à la riposte au VIH dans le pays. 

Des progrès sensibles ont été enregistrés dans la réduction de la prévalence du VIH au Nigeria. Toutefois, avec plus de 3 % des adultes, soit près de 2,6 millions de personnes, vivant avec le virus, le pays occupe la deuxième place, derrière l'Afrique du Sud, au classement des pays comptant le plus de personnes vivant avec le VIH. Les femmes sont souvent les plus touchées par l'épidémie et elles représentent plus de la moitié des personnes vivant avec le VIH, soit 1,4 millions de femmes.

Plusieurs raisons expliquent la vulnérabilité accrue des femmes à l'infection au VIH.  Il existe des inégalités flagrantes entre les sexes et il est souvent difficile pour les femmes de se protéger contre le VIH, surtout lorsqu'elle n'ont pas le pouvoir de prise de décision. Les niveaux de violence sexuelle sont élevés et les mariages précoces sont fréquents. Les femmes sont privées de l'indépendance économique et celles qui vivent dans la pauvreté se tournent souvent vers le travail du sexe pour arrondir les fins de mois. 

Mais Lucy Attah demeure malgré tout optimiste quand à la réalisation des OMD.  

« Il reste encore du chemin à parcourir, mais nous pouvons y parvenir si les femmes sont plus impliquées dans les politiques publiques et la prise de décision, si leur émancipation économique s'améliore et si elles reçoivent une meilleure éducation. Il faut également compter sur une législation plus sévère contre les abus à l'encontre des droits des femmes et la violence sexuelle. Nos objectifs sont ambitieux, mais nous pouvons les réaliser » a-t-elle déclaré.

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La conférence internationale s’ouvre au Cameroun

17 mai 2010

20100518_MS_cameroon_200.jpgUNAIDS Executive Director Michel Sidibé attended a high-level international conference, Africa 21 in Yaoundé, Cameroon.

Alors que le continent africain fait face à des changements majeurs, 17 pays africains se préparent à célébrer le quinzième anniversaire de leur indépendance à Yaoundé au Cameroun. Deux jours avant les célébrations, une conférence internationale majeure, Africa 21, a débuté mardi à Yaoundé. La conférence s'intitule « Afrique, une chance pour le monde : réalités et défis » et rassemble d’éminents politiciens, des économistes, des fonctionnaires internationaux et des leaders économiques. Seront également présents deux anciens secrétaires généraux de l’ONU, Kofi Annan et Boutros Boutros-Ghali. Le débat sera principalement consacré aux problèmes macroéconomiques.

Le directeur exécutif d’ONUSIDA, Michel Sidibé participera mercredi à la session plénière de la conférence sur les problèmes de sécurité.

En tant qu’Africain, je suis fier de prendre part à ces évènements marquant la renaissance de ce continent. Il y a ici tant de potentiel et de promesses.

Michel Sidibé, directeur exécutif d’ONUSIDA

Selon M. Sidibé, « En tant qu’Africain, je suis fier de prendre part à ces évènements marquant la renaissance de ce continent. Il y a  ici tant de potentiel et de promesses."

M. Sidibé a débuté lundi son voyage de trois jours au Cameroun. En marge de sa participation à « Africa 21 », il rencontrera le président du Cameroun, Paul Biya. Il fera également une visite conjointe avec la vice-secrétaire générale des Nations Unies, le Dr Asha-Rose Migiro et le secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique, Abdoulie Janneh. Ils visiteront un projet de renouveau urbain à Yaoundé, financé par la Banque Africaine de Développement, l'Organisation Internationale du Travail et le gouvernement du Cameroun.

M. Sidibé visitera également l’hôpital central de Yaoundé, qui dispose d’un important centre de traitement du VIH et rencontrera des malades atteints du VIH. Il visitera le Centre de Recherche International, Chantal Biya, qui a pour but de développer la recherche de vaccins et de traitement des principales maladies qui touchent l'Afrique, plus particulièrement le VIH, la tuberculose et le paludisme. Sa rencontre avec les leaders de la société civile et des personnes vivant avec le VIH est l’un des évènements marquants de la visite de M. Sidibé.

Le Cameroun est touché par une épidémie généralisée du VIH avec une prévalence des adultes âgés de 15 à 49 ans de 5,5%. Le Cameroun a souhaité décentraliser la réponse médicale face au SIDA. Désormais, presque tous les districts médicaux sont équipés pour traiter la transmission mère-enfant du VIH. En 2009 près de 46% des personnes à un stade avancé de la maladie recevaient une thérapie rétrovirale contre 38% en 2008.

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Consultation internationale à Casablanca sur le thème « Santé, dignité et prévention positives »

26 mars 2010

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Nicolas Ritter, fondateur de l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) lors de son intervention dans le cadre de la consultation technique sur la santé, la dignité et la prévention positives. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

Nicolas Ritter est un pionnier du mouvement qui œuvre à ce que les personnes vivant avec le VIH soient au centre de la riposte au sida. Il fut la première personne en République de Maurice à annoncer publiquement qu’il était positif au VIH. « Il me semblait logique que les personnes vivant avec le VIH devaient faire partie de la riposte, mais il a fallu longtemps avant que d’autres personnes infectées par le VIH surmontent leur peur de la stigmatisation et se manifestent » explique Nicolas Ritter.

C’est en 1996 que Nicolas Ritter fonda à Maurice l’association Prévention, information et lutte contre le sida (PILS) dans le but de mener des campagnes en faveur de l’amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et d’impliquer celles-ci dans tous les aspects de la prévention. Aujourd’hui, quatorze ans plus tard, PILS compte 13 « ambassadeurs positifs » qui se rendent dans les écoles, les entreprises et les médias pour parler de la prévention du VIH.

Dans la mesure où le traitement antirétroviral a donné un nouveau souffle de vie à des millions de personnes, les programmes de prévention du VIH ont redirigé leur attention sur les personnes qui connaissent leur statut sérologique afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH jouent un rôle fondamental dans le développement et la mise en œuvre de politiques sur le VIH. Pour appuyer cette démarche, le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) et l’ONUSIDA ont organisé une consultation technique le 28 mars à Casablanca (Maroc).

Santé, dignité et prévention positives

Cette consultation internationale, organisée presqu’un an après une réunion capitale en Tunisie, a rassemblé près de 30 représentants des personnes vivant avec le VIH, de la société civile, des organismes gouvernementaux, des coparrainants de l’ONUSIDA, des donateurs et des agences de développement. Lors de cette consultation, les participants ont décidé de s’éloigner de l’expression « prévention positive », estimant qu’elle stigmatisait les personnes vivant avec le VIH. Afin d’ôter le fardeau injuste de la responsabilité de la transmission du VIH qui pèse sur les épaules des personnes positives au VIH, les participants à la consultation ont proposé l’expression « santé, dignité et prévention positives ».

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Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Casablanca (Maroc), le 28 mars 2010.

La consultation de Casablanca fut également l’occasion de partager les meilleures pratiques, d’identifier les défis et les objectifs communs et d’étudier les opportunités existantes en matière de programmation, de politique et de recherche. Nicolas Ritter déclare : « Cette discussion a joué un rôle critique dans la progression du débat. Nous avons envisagé les différentes manières dont nous pourrions transformer le concept de ‘santé, dignité et prévention positives’ en gestes concrets. »

Les participants ont insisté sur l’importance de faire de la santé, la dignité et la prévention positives des éléments incontournables d’un train de mesures de prévention. Ils ont mis l’accent sur une approche tenant compte des droits de l’homme reposant sur la protection juridique et un environnement politique où la discrimination n’a pas sa place. Ils ont étudié différentes manières de s’attaquer aux vulnérabilités sociales telles que la pauvreté, la violence de genre, la xénophobie et l’homophobie. Comme l’explique Hélène Badini, conseillère régionale de l’ONUSIDA pour les questions de mobilisation sociale : « Nous avons examiné les principaux obstacles sur la voie d’une augmentation sensible de la participation des personnes vivant avec le VIH aux programmes de prévention. ».

5e Conférence francophone VIH/SIDA

La consultation internationale a été organisée à Casablanca dans le cadre de la 5e Conférence francophone VIH/SIDA qui se tient dans cette ville du 28 au 31 mars. Cet événement réunit plus de 1 500 participants professionnels de la santé, chercheurs, fonctionnaires gouvernementaux, membres de la société civile et principaux acteurs francophones de la riposte au VIH. La conférence est présidée par le Pr. Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine 2008. L’ONUSIDA coopère pour la première fois et outre la consultation sur le thème « Santé, dignité et prévention positives », elle contribue également à l’organisation d’un symposium mardi sur le VIH et les droits de l’homme organisé avec le Programme des Nations Unies pour le développement. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, interviendra lors de la cérémonie de clôture mercredi.

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La 5ème Conférence francophone sur le sida met en vedette les droits de l’homme

26 mars 2010

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Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. Photo: ONUSIDA/P.Virot

Cette année, les droits de l’homme et le droit seront mis en vedette lors de la 5ème Conférence francophone sur le sida qui aura lieu à Casablanca, au Maroc, du 28 au 31 mars 2010. La conférence se déroule en ayant pour toile de fond les discriminations et les violations des droits de l’homme qui touchent les personnes vivant avec le sida dans le monde. Certains rapports parlent de harcèlements, de poursuites judiciaires et de violences contre ces personnes dans plusieurs pays francophones.

Toutefois, les dirigeants et décideurs reconnaissent de plus en plus l’importance que revêt l’amélioration de l’environnement juridique et politique, laquelle constitue une composante fondamentale des ripostes nationales au sida. Cela est particulièrement vrai pour les populations comme les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les prisonniers, les professionnels du sexe et les personnes qui consomment des drogues et dont la marginalisation limite l’accès aux services liés au VIH.

Les pays passent à l’action. La Guinée, par exemple, a récemment modifié sa loi de 2005 sur le VIH pour supprimer toutes les restrictions pesant sur l’accès des enfants aux services liés au VIH et permettre aux populations incluant les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes d’avoir accès aux services de prévention, traitements, soins et services de soutien contre le VIH. Des mesures similaires sont prises en ce moment au Togo, au Bénin et en Sierra Leone.

En Afrique de l’Est, l’ONUSIDA apporte actuellement son soutien à l’élaboration d’un projet de loi régional sur le VIH, lequel protègera les personnes contre les stigmatisations et discriminations liées au VIH et contre les violations des droits de l’homme survenant dans le contexte de l’épidémie de VIH.

Afin d’apporter un soutien aux initiatives actuelles qui visent à assurer l’accès aux services liés au VIH et aux instances judiciaires dans le contexte de l’épidémie de VIH dans les pays francophones, l’ONUSIDA, le PNUD, le Conseil africain des organisations de service contre le sida (AfriCASO), l’Association marocaine de solidarité et de développement (AMSED), l’Organisation internationale de droit du développement (OIDD) et l’Alliance internationale contre le VIH/sida organisent une réunion préconférence le 28 mars. Elle portera sur le renforcement et l’élargissement des services juridiques liés au VIH dans la région.

La réunion rassemblera des juristes, des avocats, des représentants de personnes vivant avec le VIH et de populations les plus exposées, pour qu’ils puissent partager leurs expériences et discuter des moyens d’accroître les services de soutien liés au VIH auprès des personnes qui en ont le plus besoin.

« Les analyses menées dans les pays révèlent l’existence de lois punitives et de mises en application des lois qui éloignent les personnes des services liés au VIH », a déclaré Susan Timberlake, Conseillère spéciale pour les droits de l’homme et le droit à l’ONUSIDA. « Il est crucial d’apporter un soutien à la réforme juridique et à l’accès aux instances judiciaires par l’intermédiaire de services juridiques. L’objectif est de créer un environnement juridique propice à l’accès des personnes aux services liés au VIH. Pour mener une riposte efficace au virus, nous devons, au moyen des lois, protéger, et non pas punir. »

L’ONUSIDA estime qu’un environnement juridique protecteur est central pour l’efficacité de la riposte au VIH. En 2009, il a renforcé l’attention qu’il porte à la suppression des lois punitives, politiques, pratiques, stigmatisations et discriminations qui empêchent les ripostes au sida d’être efficaces. Il a placé cette action parmi les dix domaines prioritaires de son Cadre de résultats 2009-2011.

Le mardi 30 mars, dans le cadre de la conférence, l’ONUSIDA et le PNUD animeront un symposium sur l’environnement juridique de la riposte au sida dans les pays francophones, sur le thème : « HIV et droit : Briser les barrières et réaliser l’accès universel ».

La 5ème Conférence francophone sur le sida met en

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Un organe régional adopte un programme d’actions communes sur le VIH pour la Communauté des États indépendants

09 mars 2010

Young woman
Les membres du public prennent part à la "Race for life" à Kiev, Ukraine. En 2007, l’Ukraine affichait une prévalence du VIH de 1,6% parmi les adultes – la plus élevée de toute l’Europe. Photo: ONUSIDA

En Europe orientale et Asie centrale, le nombre de personnes (adultes et enfants) vivant avec le VIH s’élèverait à 1,5 million. En 2007, l’Ukraine affichait une prévalence du VIH de 1,6% parmi les adultes – la plus élevée de toute l’Europe. L’Estonie, la Fédération de Russie et l’Ukraine affichent toutes une prévalence supérieure à 1%.

Des experts craignent que l’épidémie ne continue d’avancer plus vite que la riposte.

Il est essentiel de mener des actions de prévention plus vigoureuses dans la région. La prévention du VIH présente de l’intérêt pour la société, en termes tant économiques que stratégiques.

Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale

« Depuis 2001, la région Europe orientale et Asie centrale connaît une augmentation alarmante – jusqu’à 66% – du nombre estimatif de personnes vivant avec le VIH », a déclaré le Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale. « Réciproquement, au cours de la même période, la prévalence du VIH en Asie a diminué de 5%. ».

Des progrès ont été réalisés dans la région. On relève notamment une amélioration de l’accès aux services de traitement du VIH, qui a conduit à une réduction de la mortalité associée au sida. De même, on trouve davantage de services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, qui contribuent à réduire le nombre d’enfants séropositifs à la naissance. La participation communautaire à la riposte au sida a été renforcée, et de plus en plus de personnes vivant avec le VIH, d’organisations de la société civile et d’organisations confessionnelles se mobilisent concrètement.

Des services de prévention destinés aux personnes les plus exposées

La consommation de drogues injectables étant le principal mode de transmission du VIH en Europe orientale et Asie centrale, la prévention du VIH parmi les consommateurs de drogues et leur(s) partenaire(s) sexuel(s) devrait être une composante essentielle des ripostes au sida dans la région. Pourtant, les services de prévention du VIH en général – et ceux qui sont destinés aux groupes vulnérables et aux jeunes en particulier – n’ont pas été renforcés en fonction du nombre croissant d’infections.

« Il est essentiel de mener des actions de prévention plus vigoureuses dans la région. La prévention du VIH présente de l’intérêt pour la société, en termes tant économiques que stratégiques », a indiqué le Dr Broun.

Un leadership régional dans la CEI 

Denis Broun and Georgiy Narushevich
(de gauche à droite) Dr Denis Broun, Directeur de l’Équipe d'appui aux régions de l’ONUSIDA pour l’Europe et l’Asie centrale; Georgiy Narushkevich, Conseiller du Comité exécutif de la CEI.  Photo: ONUSIDA

Une mesure fondamentale en faveur d’une riposte plus stratégique au sida a été prise à la réunion élargie du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la Communauté des États indépendants (CEI), qui s’est tenue récemment à Moscou.

Des représentants de 10 États Membres de la CEI et d’associations de personnes vivant avec le VIH dans la région ont réfléchi ensemble à des actions en vue de la mise en œuvre du Programme d’actions communes sur le VIH/sida 2009-2013.

Adopté par le Conseil des chefs d'État de la Communauté des États indépendants en novembre dernier, le Programme facilitera l’introduction et la mise en pratique de principes fondamentaux de la riposte au VIH dans les pays de la CEI. Il s’agira, par exemple, d’améliorer la coordination au sein des pays à travers un programme national de lutte contre le sida unifié, doté d’un organe de coordination et d’un système de suivi et d’évaluation à l’échelon pays adopté d’un commun accord.

En outre, d’autres stratégies visant à modifier le cours de l’épidémie ont été proposées, notamment l’accès à des services de conseil et test volontaires, confidentiels et gratuits et à des programmes nationaux de prévention, afin de toucher les jeunes et les populations clés plus exposées au risque d’infection.

Un dialogue sur la mise en œuvre du Programme d’actions communes ainsi que des activités d’établissement de rapports en la matière se poursuivront avec l’ONUSIDA, par le biais d’une assistance en ligne permanente et dans le cadre de réunions périodiques des groupes de travail.

Group meeting
Réunion élargie du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la Communauté des États indépendants (CEI), qui s’est tenue récemment à Moscou, 25-26 Février 2010.
Photo: ONUSIDA

La discussion a eu lieu à la lumière de l’examen des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l’accès universel prévue pour 2010. Les participants ont en outre énoncé les mesures urgentes qu’il convenait de prendre pour accélérer le processus. Cette réunion du Conseil de coordination sur le VIH/sida de la CEI était l’occasion de faire le point sur les progrès réalisés dans le domaine de l’élargissement de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH, ainsi que sur les difficultés qui se posent en la matière.

« À la réunion, nous avons abouti à un consensus sur les mesures qu’il convient d’adopter en priorité pour la mise en œuvre du Programme d’actions communes », a observé Georgiy Narushkevich, Conseiller du Comité exécutif de la CEI..

« Il s’agit là d’une avancée majeure dans la consolidation de la riposte au VIH au très haut niveau politique. »

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Au Cameroun, de nouvelles coopératives aident les femmes séropositives à gagner leur indépendance économique

25 février 2010

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Honorine B a ouvert avec succès sa propre affaire grâce au projet ‘Coopératives’ OIT/ASDI
Photo : OIT

Bon nombre des personnes qui vivent avec le VIH sont non seulement confrontées à des problèmes de santé mais aussi à des difficultés pour « joindre les deux bouts ». Plusieurs femmes séropositives du nord-ouest du Cameroun ont pris l’initiative en générant des revenus par l’intermédiaire de coopératives organisées avec l’assistance de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et financées par l’Agence suédoise de coopération internationale au développement.

Les coopératives (les « coops ») ont toujours fourni une bonne partie du soutien dont les personnes désavantagées avaient besoin, mais les personnes vivant avec le VIH ont été marginalisées ou ignorées, et les coops ont parfois refusé de leur accorder des subventions en pensant qu’investir sur ces personnes ne générerait pas des rendements intéressants. Ce projet, qui a été mis en place l’an dernier, s’est donné pour mission de changer cela.

L’objectif du projet est d’aider les femmes à gagner une plus grande indépendance financière et à améliorer globalement leur qualité de vie. Pour l’instant, il a aidé plus de 100 femmes à exercer des activités dans un large éventail de secteurs – dont le commerce, la fabrication de vêtements, le stylisme, l’élevage de porcs et de volailles, les services d’aide au secrétariat et de communication.

C’est un projet important et remarquable. Des progrès significatifs ont été accomplis et il n’y a pas de doute qu’il a eu un impact au niveau local ; en outre, il reflète bien les problèmes sur le terrain et y répond.

Dr Mamadou L Sakho, Coordonnateur de pays de l’ONUSIDA pour le Cameroun

Un service de financement par microcrédits renouvelables a été mis en place dans trois établissements de micro-finance dans la région nord-ouest à Bamenda, Kumbo et Wum.

Un certain nombre de protections ont été mises en place par l’OIT et ses partenaires pour essayer de garantir la réussite du projet. Des structures de soutien, appelées ‘Centres de compétences’, ont été fournies par le programme CoopAfrica. Ces centres ont proposé des ressources et des compétences aux membres des coopératives pour les aider à prospérer et à se développer, à mettre des ressources en commun et à s’émanciper de plus en plus.

Outre les subventions de financement des microprojets, l’assistance prévoyait des consultations avec des responsables de formation et des conseillers psychosociaux et économiques des établissements de micro-finance concernés afin d’aider les bénéficiaires. Le cursus de formation incluait des composantes sur le développement de l’activité, les procédures de gestion, l’appui en matière de sida, le conseil et la réduction de la stigmatisation.

Des ateliers de renforcement des capacités ont aussi été organisés pour les femmes séropositives des communautés ciblées sur différents aspects de la gestion d’une entreprise. Suite à l’évaluation de 192 microprojets soumis après la formation, 68 ont reçu des fonds d’amorçage et toutes les bénéficiaires gèrent aujourd’hui leur propre activité.

Cheaka Toure, du Bureau sous-régional de l’OIT pour l’Afrique centrale, estime que ce projet bénéficie aussi bien aux personnes vivant avec le VIH qu’aux communautés dans lesquelles elles vivent. Il indique que non seulement les ressources vont directement à celles qui sont séropositives mais aussi qu’elles deviennent des intervenantes importantes dans la riposte locale au sida. « Le projet s’attaque de manière complète et intégrée aux différents problèmes liés au VIH : il combine des changements de comportement et des soins à une émancipation économique des personnes vivant avec le virus. Celles-ci sont maintenant devenues des actrices de premier plan de leur propre avenir et peuvent s’assumer économiquement ».

Evodia A, l’une des bénéficiaires, a vu sa vie changer du tout au tout. « J’élève des porcs. Avant le projet, je n’avais qu’un seul porc et avec l’argent que j’ai obtenu, maintenant j’en ai six. J’ai même créé un jardin qui est fertilisé par l’engrais généré par ma porcherie et aujourd’hui je récolte des légumes du jardin pour me nourrir ».

L’une des principales répercussions du succès relatif de ce projet est une augmentation de la confiance en soi et de l’espoir parmi les femmes. Beaucoup d’autres personnes qui vivent avec le VIH ont aussi exprimé leur volonté de participer au programme.

Dameni Oussematou de la Fondation pour le développement intégré – partenaire de l’OIT, a remarqué cette confiance en soi nouvelle. « Je suis impressionné par les changements rapides enregistrés chez les membres de la coopérative. Elles se concentrent maintenant sur leur activité… et sont fières de le montrer. Elles prennent de plus en plus l’habitude d’épargner ; le taux de remboursement est de 98 % dans deux des trois coopératives ». Il ajoute : « Les hommes qui vivent avec le VIH ont exprimé un souhait massif d’être aussi intégrés à cette initiative ».

Le Dr Mamadou L Sakho, Coordonnateur de pays de l’ONUSIDA pour le Cameroun, partage cet enthousiasme pour les coopératives. “C’est un projet important et remarquable. Des progrès significatifs ont été accomplis et il n’y a pas de doute qu’il a eu un impact au niveau local ; en outre, il reflète bien les problèmes sur le terrain et y répond. Ce serait maintenant une bonne chose que les connaissances générées par cette initiative soient plus largement partagées”

Les enseignements tirés de ces expériences sont nombreuses. Il faut, par exemple, renforcer davantage les capacités des bénéficiaires dans la mesure où elles sont très dépendantes des visites régulières des représentants des coopératives qui viennent pour suivre leurs activités et fournir des conseils. On peut également suggérer pour l’avenir de recenser un plus grand nombre d’activités génératrices de revenus potentiellement élevés.

Il est évident que les femmes séropositives qui participent au projet ont développé un sens des affaires et des connaissances qui sont de bon augure pour leur offrir une plus grande indépendance économique. Un certain nombre d’entre elles ont déclaré qu’elles tenaient maintenant des livres comptables pour la première fois et étaient plus capables de suivre le développement de leurs activités. Honorine B déclare qu’elle n’a jamais regardé en arrière : « Avant le projet, j’achetais les produits que je vends par petites quantités. J’ai augmenté mon stock grâce au projet. J’ai ouvert un point de vente et j’ai ajouté des bananes plantain et des cocoyams… Je suis très reconnaissante au projet ».

Au Cameroun, de nouvelles coopératives aident les

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Le Nigeria va intensifier ses efforts sur la voie de l'accès universel

23 février 2010

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(de gauche à droite) Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, salue le Président par intérim du Nigéria, Goodluck Jonathan, en présence de l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida. Villa présidentielle, Abuja, Nigeria. 22 février 2010.
Photo: ONUSIDA

Le Nigeria compte environ trois millions de personnes vivant avec le VIH. Après l'Afrique du Sud, le pays abrite le plus grand nombre de personnes séropositives sur le continent africain. Chaque jour, 1000 nouvelles personnes environ sont infectées par le virus. La prévalence du VIH est estimée à 4,6% au niveau national. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas la diversité des épidémies observées dans les différents Etats qui composent le pays. Les personnes qui vivent avec le VIH sont souvent pauvres. A cela s'ajoutent la stigmatisation et la discrimination.

Le Dr Goodluck Jonathan, Président par intérim du Nigeria, a observé tout cela directement. Dans sa précédente fonction de Gouverneur de l'Etat de Bayelsa, il a été le premier à mettre en place des transferts en espèces de 10 000 nairas (environ 70 USD) par personne et par mois pour les personnes vivant avec le VIH, afin que celles-ci puissent faire face à leurs besoins nutritionnels. Il espérait également que cela engendrerait une plus grande prise de conscience du VIH et contribuerait à réduire la stigmatisation à laquelle sont confrontées les personnes vivant avec le virus dans la communauté.

« J'estime que nul ne devrait mourir du sida », a déclaré le Président par intérim Jonathan lors d'une réunion avec M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida, qui s'est tenue aujourd'hui à la Villa présidentielle d'Abuja. « Le VIH est en train de devenir rapidement une maladie de la pauvreté et nous devons aborder ce problème sous l'angle du développement. »

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(de gauche à droite) Discussion entre le Professeur Babatunde Osotimehin Ministre de la Santé du Nigeria, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. 22 février 2010, Nigeria
Photo: ONUSIDA

Félicitant le Président par intérim pour ses politiques progressistes en matière de sida, M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a déclaré : « Le Nigeria doit ouvrir la voie pour faire de l'élimination de la transmission mère-enfant du VIH d'ici à 2015, une priorité dans région et pour l'Union africaine. Sans le leadership du Nigeria, cet objectif ne sera pas atteint sur le continent africain. »

Dans un même ordre d'idée, l'Ambassadeur Eric Goosby a appelé à une nouvelle réflexion stratégique sur les moyens permettant d'aller de l'avant. « Les pays devront s'approprier et soutenir localement les programmes visant à prévenir la transmission mère-enfant du VIH », a déclaré l'Ambassadeur Goosby.

M. Sidibé et l'Ambassadeur Goosby effectuent une visite commune au Nigeria, au cours de laquelle ils ont également rencontré le Ministre de la Santé, le Professeur Babatunde Osotimehin. Celui-ci a loué les efforts de l'ONUSIDA visant à mobiliser la participation des organisations non gouvernementales, des organisations d'inspiration religieuse et du secteur privé dans le soutien à la riposte nationale au sida. « Cela nous a aidé à accélérer la mise en oeuvre de l'accès aux services », a déclaré le Professeur Babtunde. « Certain problèmes demeurent cependant. Nous sommes conscients du fait que les ressources sont limitées, mais nous devons répondre aux attentes des personnes que nous avons mobilisées. »

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(de gauche à droite) Patrick Yakowa, Gouverneur adjoint de l'Etat de Kaduna, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Arc. Muhammed Namadi Sambo, Gouverneur de l'Etat de Kaduna. 22 février 2010, Nigeria.
Photo: ONUSIDA

Avant de participer aux réunions d'Abuja, M. Sidibé s'est également rendu dans l'Etat de Kaduna, où la prévalence du VIH dans la population adulte est d'environ 7%. A l'occasion de son passage à Kaduna, il a rencontré le Gouverneur de l'Etat, M. Namadi Mohammed Sambo. Lors d'une réunion avec des hauts fonctionnaires de l'Etat, le Gouverneur a fièrement annoncé que l'Etat de Kaduna était en passe d'éradiquer la poliomyélite. « Nous devons maintenant faire preuve du même engagement pour atteindre les objectifs de l'accès universel », a déclaré le Gouverneur Sambo. « Nous avons toutefois besoin d'une poursuite de l'appui technique et financier pour élargir et intensifier l'accès aux services. »

Le Nigeria ne dispose que de 30% des ressources nécessaires pour répondre aux besoins de la riposte nationale au sida. La récession économique mondiale a eu un impact négatif sur les ressources disponibles à l'échelon du pays et des états. Cela n'a toutefois pas empêché le pays de poursuivre un plan d'action dynamique.Un nouveau cadre stratégique national concernant le VIH est en cours de préparation, dont l'objectif est de rattraper le retard pris sur la voie de l'accès universel. Garantir la plus grande partie des financements est l'une des priorités de l'Agence nationale de lutte contre le sida. Celle-ci a commencé à prendre la direction des actions de coordination des aides diverses que le pays reçoit et à acheminer cette aide vers les personnes qui en ont le plus besoin. « Pour faire une différence, la bonne gestion des ressources – extérieures et intérieures – est une question cruciale », a déclaré le Président par intérim Goodluck Jonathan.

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(de gauche à droite) Robin Renée Sanders, Ambassadeur des Etats-Unis au Nigeria, Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur américain de la lutte mondiale contre le sida, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
Photo: ONUSIDA

Parallèlement, le Nigeria doit entamer un dialogue sur les mesures à prendre, afin d'examiner d'autres approches visant à favoriser un accès universel durable. « Une approche consisterait à démocratiser le processus de résolution des problèmes », a déclaré M. Sidibé. . « Cela donnerait aux communautés et aux individus l'occasion de fixer des priorités et de prendre leurs responsabilités. »  Le pays applique désormais les enseignements tirés des « Trois Principes » de l'ONUSIDA à d'autres problèmes sanitaires. It is forming a combined taskforce for AIDS, tuberculosis and malaria. Il est en train de mettre en place une équipe spéciale travaillant à la fois sur le sida, la tuberculose et le paludisme. Le pays dispose maintenant d'un cadre stratégique national unique, chiffré et ventilé par Etat, pour les questions de santé.

Le Nigeria connaît une demande croissante pour un accès à des services de traitement et de prévention. Le renforcement de la collaboration actuelle entre partenaires locaux, nationaux et mondiaux peut permettre de répondre à cette demande. « La crise économique n'est pas une raison pour réduire des investissements qui sauvent des bébés et permettent à des mères de rester en vie », a déclaré M. Sidibé. « Nous ne pouvons pas nous permettre d'abandonner les quatre millions de personnes traitées et les millions d'autres en attente d'un traitement. » Malgré de gros progrès restant à accomplir, le Nigeria assure déjà un accès à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH.

Le Nigeria va intensifier ses efforts sur la voie

Feature Story

« Pour moi, vivre avec le VIH, c’est… »

01 décembre 2009

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On compte environ 33,4 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde. En cette Journée mondiale sida, où tous les habitants de la planète sont invités à se rassembler pour rendre des hommages et dénoncer des obstacles, il convient de ne pas perdre de vue que derrière les chiffres se cachent toujours des individus et de se rappeler qu’ils doivent subir les répercussions concrètes du VIH au quotidien.

Voici le récit de Raffaele.

Depuis que l’on a dressé le diagnostic de ma séropositivité, il y a environ dix ans, une question revient souvent quand on sait que je vis avec le VIH : « Qu’as-tu ressenti quand tu as appris la nouvelle ? »

Une confusion.

C’est le seul mot qui me vienne instantanément à l’esprit. J’ai déambulé tel un robot des jours durant, jusqu’à ce que jaillissent mes premières larmes d’adulte, devant la vitrine d’un magasin. Je ne pourrais pas dire ce qui a déclenché mes pleurs, mais c’est le souvenir le plus ancien – et le seul – que m’ait laissé le diagnostic. Des heures à me tenir debout dans la rue, immobile, en larmes.

Je ne peux pas nier que le chemin ait été semé d’embûches. Il faut accepter que certaines situations soient très douloureuses à vivre, et je les vivais encore plus mal quand elles se produisaient dans mon environnement.

Je considérais toutes ces épreuves comme des expériences dont je devais tirer des enseignements...

Raffaele

Avant mon diagnostic, je n’avais qu’une vague idée de ce qu’étaient la stigmatisation et la discrimination. Jusqu’au jour où j’ai commencé à en être moi-même victime…

Des amis de longue date se sont faits de plus en plus rares, me privant de ce dont j’avais le plus besoin : le soutien. Il m’était difficile d’accepter le vide que laissait leur absence, ce qui ne faisait qu’affecter davantage ma santé déclinante. Je considérais néanmoins toutes ces épreuves comme des expériences dont je devais tirer des enseignements.

J’ai dû surmonter tant d’obstacles et prendre tellement de décisions… Entre autres difficultés, je peux citer le traitement contre le VIH et les effets indésirables qu’il produit. Si je jette un regard vers cette période, vers ces nuits où il m’était impossible de dormir, vers ces nausées incessantes et vers les innombrables autres maux dont mon organisme était atteint, je me rends compte que j’aurais pu facilement baisser les bras. Mais une fois encore, quand je me rappelle cette période, je pense à tous les aspects positifs qui m’ont redonné la force et l’énergie nécessaires pour m’accrocher.

Je considère que j’ai de la chance. L’accès au traitement antirétroviral me permet de vivre une vie normale, et je peux compter sur l’appui et l’amour de mon merveilleux compagnon. J’ai toujours accordé de l’importance à ma carrière de graphiste. Au cours des premières années de ma séropositivité, j’avais la chance de travailler dans un cadre où d’autres collègues séropositifs et moi-même pouvions parler de notre sérologie VIH en toute sincérité. Nous discutions librement des hauts et des bas que connaît une personne vivant avec le VIH au quotidien : nous n’avions pas à masquer ces faits.

Ces dix dernières années me font penser à un tour de montagnes russes : elles sont empreintes de longs moments de joie et d’insupportables instants d’effroi. Je pourrais estimer que je me trouve une fois de plus à la fin d’un cycle, mais l’enfant énergique qui est en moi est plus que disposé à repartir pour un tour.

Pour moi, la Journée mondiale sida ne vise pas seulement à rendre hommage à ceux qui ne sont plus de ce monde. Elle est aussi l’occasion de rappeler aux gens que nous devons lutter au quotidien contre le virus, la stigmatisation et la discrimination. Et elle nous fait espérer qu’un jour viendra où ces maux seront relégués au rang des vagues souvenirs.

Raffaele vit à Londres.

« Pour moi, vivre avec le VIH, c’est… »

Feature Story

Elaboration d’indicateurs sur la stigmatisation et la discrimination liées au VIH

30 novembre 2009

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A recent review of evidence on HIV-related stigma commissioned by UNAIDS and carried out by ICRW revealed that HIV-related stigma is still pervasive and negatively affects the quality of life of people living with HIV. Credit: UNAIDS

Ces dernières années on a fait d’énormes progrès dans la compréhension de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH, à savoir comment mesurer et réduire ces phénomènes. Néanmoins, la grande diversité des moyens utilisés  pour mesurer les causes, le degré et les conséquences de la stigmatisation fait qu’il est difficile d’établir des comparaisons  de son importance dans différents milieux et populations. En outre, le manque d’indicateurs au niveau du programme, et à l’échelle nationale et mondiale a été un obstacle de taille à l’élargissement des programmes de réduction de la stigmatisation.

Pour renforcer la prise de conscience de la stigmatisation et de son impact dévastateur sur la vie des gens, l’ONUSIDA a rassemblé des chercheurs, des experts du suivi et évaluation, des responsables de l’exécution des programme VIH, et des personnes oeuvrant au niveau des  politiques pour échanger les enseignements tirés eu égard à l’évaluation de la stigmatisation, pour examiner les instruments de mesure et poser des jalons pour l’élaboration d’un ensemble d’indicateurs communs normalisés sur la stigmatisation et discrimination liées au VIH.

«Nous avons la confirmation que malgré les différents visages et expressions que prend la stigmatisation d’un endroit à l’autre, la structure sous-jacente reste la même,» a déclaré Barbara de Zalduondo, Chef de la Division Appui aux priorités programmatiques de l’ONUSIDA. «Nous nous sommes quittés convaincus qu’il existe des facteurs communs de la stigmatisation, et que nous pouvons utiliser divers instruments pour les mesurer et faire des comparaisons.»

La réunion de trois jours s’est tenue à Washington du 23 au 25 novembre en collaboration avec le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+), le Centre international de recherches sur les femmes (CIRF) et la Fédération internationale pour la planification familiale (FIPF). 

Un examen récent des données relatives à la stigmatisation liée au VIH effectué à la demande de l’ONUSIDA par le CIRF a révélé que ce phénomène est encore omniprésent  et qu’il nuit à la qualité de vie des personnes atteintes du virus. Par ailleurs, à cause de la stigmatisation et de la discrimination, les individus hésitent à se soumettre au dépistage du VIH, à se faire traiter et soigner, et à poursuivre le schéma thérapeutique.

Les participants à la réunion ont décidé des domaines clés qu’il convient de mesurer pour comprendre la stigmatisation associée au VIH et la stigmatisation sous-jacente que suscitent le commerce du sexe, la consommation de drogues injectables et l’homosexualité, et se sont dit enthousiastes quant aux résultats de la réunion.

«Nous disposons à présent d’instruments pour comprendre et réduire la stigmatisation et pouvons donc dorénavant agir concrètement pour aider les personnes vivant avec le VIH. Nous ne nous exprimerons plus en termes abstraits,» a déclaré Kenly Sikwese, Coordonnateur du PLHIV Stigma Index (Indice de la stigmatisation des PVVS) en Zambie.

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