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Opinion
Les ripostes efficaces aux épidémies mondiales sont celles qui placent les individus au cœur des préoccupations
12 mars 2020
12 mars 2020 12 mars 2020L’épidémie de COVID-19 attire l’attention sur les ripostes nationales et internationales aux urgences sanitaires. Elle révèle les déficits de nos systèmes, mais aussi nos forces, et elle puise dans l’expérience précieuse apportée par d’autres ripostes comme celle contre le VIH. À l’ONUSIDA, nous savons que l’apparition du virus à l’origine du COVID-19 est source de questions et de préoccupations chez les personnes séropositives. Si nous avons appris une chose de la riposte à l’épidémie du VIH, c’est que nous devons être à l’écoute des plus touchées et apprendre de leur expérience. L’ONUSIDA continue d’être fidèle à ce précepte.
Nous ne disposons pas à l’heure actuelle de preuves irréfutables indiquant que les personnes vivant avec le VIH sont davantage susceptibles de contracter le COVID-19 ou, lorsqu’elles le contractent, que leurs chances de guérison sont moins bonnes. À l’instar de la population en général, les personnes âgées vivant avec le VIH ou les personnes séropositives ayant des problèmes cardiaques ou pulmonaires sont potentiellement exposées à un risque plus élevé de contracter le virus et de développer des symptômes plus graves. Les personnes vivant avec le VIH, comme toute la population, doivent prendre toutes les mesures préventives pour minimiser leur exposition et éviter d’être infectées. Alors que le COVID-19 continue sa progression dans le monde, les recherches en cours dans des contextes à forte prévalence du VIH dans la population générale doivent faire toute la lumière sur les interactions biologiques et immunologiques entre le VIH et le nouveau coronavirus.
Mais des mesures légitimes pour contenir le virus peuvent avoir des effets pervers inattendus sur les personnes vivant avec le VIH. Par exemple, au début de l’épidémie du COVID-19 en Chine, l’ONUSIDA a mené une enquête auprès des personnes séropositives afin de connaître leurs besoins. Une étude complémentaire a montré que certaines d’entre elles commencent à rencontrer des difficultés pour obtenir le renouvellement de leur ordonnance ce qui nourrit un sentiment d’inquiétude. En réponse, l’ONUSIDA travaille avec des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des fonctionnaires afin de faciliter des livraisons spéciales de médicaments vers des points de collecte spécifiques. Un numéro d'urgence a été ouvert en Chine pour que les personnes vivant avec le VIH aient la possibilité d’exprimer leurs peurs tant que dure l’épidémie. Avec nos partenaires, nous allons également suivre de près les évolutions au sein des chaînes d’approvisionnement internationales. Nous voulons ainsi garantir que les stocks de produits médicaux essentiels continuent de parvenir à celles et ceux qui en ont besoin, mais aussi maintenir au minimum les perturbations au niveau de la production de principes pharmaceutiques actifs.
L’ONUSIDA enjoint aux pays de préparer leur riposte au COVID-19 afin de garantir que les personnes vivant avec le VIH puissent accéder sans problème à leur traitement. Les pays doivent de toute urgence mettre totalement en œuvre les lignes directrices actuelles de l’Organisation mondiale de la Santé sur le traitement du VIH pour que la plupart des personnes séropositives disposent de trois mois de traitement, au minimum. Cette mesure permettra ainsi de délester les établissements de soins en cas d’arrivée du COVID-19, mais aussi de garantir que toutes et tous puissent poursuivre leur traitement sans interruption et sans avoir à s’exposer à un risque plus élevé d’infection au COVID-19 lors de la collecte de leurs médicaments.
La riposte au sida a dispensé une leçon fondamentale: la stigmatisation et la discrimination sont non seulement injustifiables, mais contreproductives, aussi bien pour la propre santé des individus que pour la santé publique en général. C’est la raison pour laquelle l’ONUSIDA apporte son soutien aux campagnes visant à réduire la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des victimes du COVID-19. La stigmatisation et la discrimination n’ont jamais permis de mettre un terme à une menace de santé. Notre riposte au COVID-19 doit puiser dans les enseignements tirés de la lutte contre le VIH. Nous devons les écouter, instaurer la confiance et maintenir les échanges entre elles et les autorités sanitaires, même avant que l’épidémie ne sévisse.
Nos plus grandes victoires contre le VIH ont eu lieu dans les pays qui luttent efficacement contre la stigmatisation et la discrimination. Cela favorise le dépistage au sein de la population et, le cas échéant, l’obtention d’un traitement. Utilisons les canaux de communication recommandés par les spécialistes de la santé publique pour être à l’écoute des victimes du COVID-19 et puiser dans leur vécu afin de renforcer notre riposte au virus.
Les décès imputables à l’épidémie de COVID-19 sont une tragédie. Mes condoléances vont aux familles et aux proches des défunts. Mais si nous agissons judicieusement, la communauté internationale et chaque pays utiliseront cette expérience pour continuer à renforcer les systèmes de surveillance et réaliser des investissements adaptés dans les infrastructures de santé aussi bien au niveau international que national. L’ONUSIDA enjoint aux gouvernements et aux fonctionnaires de la santé dans le monde entier de ne pas attendre pour mettre en place des programmes d’éducation publics portant sur les mesures pratiques pour limiter la transmission et la propagation du virus à l'échelle locale.
Nous devons impérativement adopter une stratégie mettant l’accent sur les individus. Chacune et chacun a droit à la santé, notre meilleur rempart contre les épidémies mondiales.
Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA
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Apporter des services liés au VIH aux groupes marginalisés de Papouasie-Nouvelle-Guinée
11 mars 2020
11 mars 2020 11 mars 2020On estime que 45 000 personnes environ vivent avec le VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La plupart d’entre elles appartiennent à des groupes marginalisés notamment les travailleuses du sexe ou d’autres femmes échangeant des faveurs sexuelles contre de l’argent, des biens et leur protection, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les femmes transgenres. Toutefois, moins de la moitié des personnes appartenant à ces groupes vulnérables a déjà fait un test pour connaître son statut sérologique.
En novembre 2018, l’ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d’autres partenaires ont mis en place un nouveau programme de proximité dans la capitale, Port Moresby. L’objectif était de réduire l’impact du VIH parmi ces groupes en cartographiant l’épidémie et en élargissant la portée des services de prévention et de traitement du VIH. Dans le cadre de ce projet, plusieurs équipes de proximité ont été créées pour faire connaître ces services afin d’augmenter leur utilisation, mais aussi, le cas échéant, pour amener les personnes vers les services de prévention et de soin du VIH.
Entre le début du projet et avril 2019, ces équipes ont rencontré 5 000 personnes et testé 3 000 d’entre elles. Elles ont fourni des conseils et de l’aide afin que chaque personne comprenne le résultat de son test.
« J’aime me rendre dans des endroits où le test du VIH n’a jamais été proposé », explique un membre de l’une des équipes de proximité. « Ce qui me motive, c’est de rencontrer des jeunes filles et de les aider en m’assurant qu’elles prennent leurs médicaments. »
Les membres de ces équipes sont parfois la cible de harcèlement au cours de leur travail. Ils quittent alors leur uniforme officiel pour être en civil afin que leur interlocuteur se sente plus en confiance pour leur parler. Malgré cela, ils estiment que leur travail est extrêmement gratifiant.
« J’ai perdu des amis des suites du sida. Cela me motive à poursuivre dans cette voie », déclare un autre membre. « Je m’implique encore plus dans mon travail lorsque je vois que nous évitons de perdre quelqu’un d’autre à cause de cette maladie. »
Les groupes de proximité sont dirigés par des membres de groupes marginalisés, ce qui est essentiel pour gagner la confiance et la collaboration de la communauté. Par ailleurs, les responsables apportent des formations, de l’aide et des conseils au personnel travaillant quotidiennement sur le terrain afin que leur action soit le plus efficace possible.
Ce programme de proximité sauve des vies. Un autre membre sur le terrain se souvient avoir réussi à persuader une personne transgenre d’essayer un traitement suite à un test positif.
« Il m’a dit que parce qu’il était transgenre, il ne voulait parler qu’à un ami, et quand il m’a vu, il a su que j’étais un ami. Plus tard, il est venu avec son compagnon pour qu’il se fasse lui aussi dépister. »
« Ce programme montre ce qui est de l’ordre du possible lorsque nous accordons notre confiance aux services et aux programmes du VIH dirigés par les communautés », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, au cours d’une discussion avec le personnel de proximité organisée pendant sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed. « Ces groupes de proximités sont des héros qui sauvent des vies. »
Le programme de proximité est également rentable et on s’attend à ce qu’il fasse économiser des centaines de milliers de dollars au cours des deux prochaines années.
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Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée zéro discrimination et de la Journée internationale des femmes
01 mars 2020 01 mars 2020Mon travail en tant que Directrice exécutive de l’ONUSIDA consiste à guider l’action des Nations Unies dans leur lutte contre le sida. Moi aussi, j’ai perdu des membres de ma famille des suites du sida. Cela me touche personnellement.
Mon vécu ainsi que notre expérience collective au sein des Nations Unies m’ont appris une chose : la lutte contre le sida est indissociable des luttes en faveur des droits des femmes et contre toutes formes de discrimination.
Pour mettre un terme au sida, nous devrons aussi nous attaquer aux injustices sociales et économiques qui le favorisent, mais aussi encourager l’innovation scientifique à porter davantage sur les besoins réels des femmes, des filles et des personnes vivant avec le VIH et exposées au virus.
Dans le monde, le sida reste la première cause de mortalité des femmes âgées de 15 à 49 ans. Si nous voulons mettre fin au sida à l’horizon 2030, nous devons éradiquer la violence, les inégalités et l'insécurité basées sur le genre et garantir que les femmes et les filles disposent du même accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi que les hommes et les garçons.
Nous devons transformer nos sociétés pour qu’il n’y ait pas de citoyennes et de citoyens de seconde classe et pour que les droits humains de quiconque soient respectés. Nous n’arriverons pas à vaincre le sida tant que des communautés marginalisées, notamment les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles ou consommant des drogues injectables, ou encore les professionnel(les) du sexe, vivront dans la peur de l’État ou de violences et mauvais traitements que la société ne réprouve pas.
Il existe un lien entre vaincre le sida et s’attaquer à toutes les autres formes de discrimination.
Je souhaite remercier le courage et la détermination de tous les mouvements en faveur de la justice sociale. Ils sont les véritables pionniers de cette lutte.
Je vous rends hommage.
Le féminisme, les droits humains et l’absence de discriminations sont des valeurs profondément ancrées à travers le monde : elles sont l’expression de notre humanité, de notre reconnaissance que je suis parce que tu es. Ces valeurs sont centrales à la lutte pour vaincre le sida.
Mettons un terme au sida, car cela est possible.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA


Press Release
La santé ne devrait pas être le seul privilège des riches : le droit à la santé est universel
20 janvier 2020 20 janvier 2020L’éradication de l’évasion fiscale et la mise en place d’une imposition progressive peuvent combler le manque de financements publics dans le domaine de la santé. Par ailleurs, la santé et le développement devraient être à l’abri de l’impact croissant de la dette
DAVOS/GENÈVE, le 21 janvier 2020—L’ONUSIDA appelle les gouvernements à concrétiser le droit à la santé pour tous en canalisant les investissements publics vers le secteur de la santé. Aujourd’hui, la moitié au moins de la population mondiale n’a pas accès aux services essentiels de santé. Toutes les deux minutes, une femme meurt en couches. Parmi les populations défavorisées, on retrouve les femmes, les adolescent(e)s, les personnes vivant avec le VIH, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogues injectables, les personnes transgenres, les migrant(e)s, les réfugié(s) et les pauvres.
« Les pauvres voient le droit à la santé leur échapper et les personnes essayant de sortir de la pauvreté sont écrasées par des frais de santé d’un niveau inacceptable. Les 1 % les plus riches bénéficient de soins à la pointe de la science, alors que les pauvres luttent rien que pour avoir accès aux soins de base », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.
Près de 100 millions de personnes tombent dans l’extrême pauvreté (qui correspond à moins de 1,9 $ par jour pour vivre), car elles doivent s’acquitter de soins de santé et plus de 930 millions de personnes (12 % environ de la population mondiale) dépensent 10 % de leur budget au moins pour des soins de santé. Dans de nombreux pays, des personnes n’ont pas accès aux soins de santé ou ces derniers sont de mauvaise qualité à cause de redevances qu’ils ne peuvent pas se permettre. Par ailleurs, la stigmatisation et la discrimination bafouent le droit à la santé des pauvres et des personnes vulnérables, en particulier les femmes.
Chaque semaine, dans le monde entier, 6 000 jeunes femmes sont infectées par le VIH. En Afrique subsaharienne, quatre nouvelles infections sur cinq chez les adolescents touchent une fille et, dans la région, les maladies opportunistes sont la première cause de décès des femmes en âge de procréer. Malgré des progrès importants pour réduire la mortalité imputable au sida et les nouvelles infections au VIH, 1,7 million de personnes ont été contaminées en 2018 et près de 15 millions attendent toujours de recevoir un traitement.
« Un secteur de la santé financé par des fonds publics est le meilleur moyen de réduire les inégalités sociales », a indiqué Mme Byanyima. « Lorsque l’enveloppe allouée au secteur de la santé est supprimée ou inadaptée, les pauvres et les personnes en marge de la société, en particulier les femmes et les filles, sont les premiers à perdre leur droit à la santé et ils doivent assumer seuls les soins pour leur famille. »
Fournir à tout le monde des soins de santé est un choix politique que trop de gouvernements ne font pas. La Thaïlande a réduit le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans à 9,1 pour 1 000 naissances vivantes. Ce taux est de 6,3 pour 1 000 aux États-Unis d’Amérique, alors que le produit intérieur brut par habitant de la Thaïlande est 90 % inférieur à celui des États-Unis. La Thaïlande a réussi cette prouesse en mettant en place un système de santé reposant sur des financements publics. Ce dernier permet à chaque citoyen du royaume d’avoir accès aux services de santé fondamentaux quel que soit son âge, et ce, sans faire d’exception.
En Afrique du Sud, seules 90 personnes avaient accès à une thérapie antirétrovirale en 2000. Elles étaient plus de 5 millions en 2019. Le pays dispose à présent du plus grand programme de traitement du VIH au monde. Des pays comme le Canada, la France, le Kazakhstan et le Portugal disposent de systèmes de santé financés fortement par des deniers publics, ce qui n’est pas le cas dans d’autres pays riches.
Dans de nombreux pays, les investissements en matière de santé restent très faibles par rapport au produit intérieur brut. La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement estime que l’évasion fiscale et le transfert de bénéfices par les grandes entreprises font perdre tous les ans entre 150 et 500 milliards de dollars aux pays en voie de développement. Si cet argent était investi dans la santé, le budget de la santé triplerait dans les pays à faible revenu et doublerait dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure. Mais la course que se livrent les entreprises à celle qui payera le moins d’impôts prive les pays en voie de développement de revenus oh combien nécessaires qui auraient pu servir à offrir des services de santé à la masse des citoyens. On estime que les innombrables aides fiscales causent une perte annuelle de 9,6 milliards de dollars aux pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
« Il est inacceptable que les riches et les grandes entreprises se soustraient à l’impôt et que le commun des mortels le paye de leur santé », s’est indignée Mme Byanyima. « Les multinationales doivent payer leur part de taxes et d’impôts, protéger les droits des employés, garantir l’égalité salariale entre les sexes et fournir des conditions de travail sans danger à tous, en particulier aux femmes. »
Le spectre de la dette menace l’économie, la santé et le développement en Afrique. Il se traduit aujourd’hui par un recul important des dépenses sociales afin d’assurer le remboursement de la dette. Selon le Fonds monétaire international, en avril 2019, la moitié des pays à faible revenu en Afrique étaient surendettés ou proches du surendettement. Parmi eux, la Zambie a réduit de 27 % ses investissements dans le domaine de la santé et a augmenté de 790 % le service de sa dette entre 2015 et 2018. On assiste à une évolution similaire au Kenya où le service de la dette a augmenté de 176 % et les investissements de santé ont baissé de 9 % entre 2015 et 2018. « Il est urgent de gérer la dette tout en protégeant la santé des personnes. Il s’agit de garantir que les nouveaux financements soient destinés à des investissements sociaux, que le remboursement de la dette fasse éventuellement l’objet d’un moratoire afin de permettre à l’économie de reprendre son souffle et que la dette soit restructurée à l’aide d’un mécanisme coordonné en vue de protéger les dépenses allouées au VIH, à la santé et au développement », a déclaré Mme Byanyima.
Une mauvaise santé va souvent main dans la main avec le non-respect des droits de l’homme. Selon la Banque mondiale, plus d’un milliard de femmes ne bénéficient pas d’une protection juridique contre les violences domestiques et près de 1,4 milliard de femmes ne sont pas protégées par la loi contre les violences économiques au sein du couple ou de la famille. Dans 65 pays au moins, les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont un crime. Au cours des dernières années, certains pays ont intensifié les mesures répressives et les restrictions visant les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. Le commerce du sexe est une infraction pénale dans 98 pays. 48 pays et territoires continuent de limiter d’une manière ou d’une autre l’entrée, le séjour et la résidence sur leur sol à cause du VIH. Une étude récente portant sur la réglementation du commerce du sexe dans 27 pays arrive à la conclusion que la décriminalisation de certains aspects du travail du sexe réduit considérablement la prévalence du VIH chez les travailleur(se)s du sexe.
Dans 91 pays, les adolescents ont besoin de l’accord de leurs parents pour faire un dépistage du VIH et, dans 77 pays, pour accéder aux services de santé de la reproduction et sexuelles. Ces réglementations empêchent cette population de se protéger contre une infection au VIH. En Afrique orientale et australe, cela se traduit par une incidence du virus deux fois plus élevée chez les jeunes femmes et les filles par rapport aux hommes et aux garçons de leur âge.
« Au cours de la prochaine décennie, nous pouvons mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et offrir une couverture sanitaire universelle. Pour cela, les gouvernements doivent répartir l’imposition de manière équitable, fournir des soins de santé de qualité financés par des sources publiques et assurer l’égalité des sexes pour tous. C’est possible », a conclu Mme Byanyima.
Cette année, l’ONUSIDA participe à plusieurs points au programme de la Réunion Annuelle du Forum Économique Mondial de Davos en Suisse. Elle mettra en avant l’urgence pour les gouvernements de remplir leurs engagements afin de faire de la couverture sanitaire universelle une réalité tout en n’oubliant personne.





Feature Story
La Directrice exécutive de l’ONUSIDA incite l’Ouganda à plus d’effort au niveau national
09 janvier 2020
09 janvier 2020 09 janvier 2020La nouvelle Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, s’est rendue dans son pays natal, l’Ouganda, pour un voyage de travail.
Au cours d’une rencontre avec la ministre de la Présidence, Esther Mbayo, elle a salué les efforts fournis par le Président de l’Ouganda, Yoweri Museveni, en faveur de la riposte au VIH. Elle a toutefois souligné qu’il manquait encore 7 milliards de dollars pour financer la riposte mondiale au sida et que, par conséquent, il était nécessaire d’intensifier les efforts au niveau national. « Aujourd’hui, la riposte au sida de l’Ouganda est financée à 93 % par des moyens externes », a-t-elle expliqué. « Nos amis nous aident à rester en vie, mais nous ne pouvons pas dépendre d’eux à tout jamais. »
Elle a ajouté que de nombreux pays africains, notamment l’Ouganda, vont devenir des économies à revenu moyen ce qui s’accompagnera d’un recul de l’aide internationale. Toute la journée, elle a répété le même message que ce soit au personnel des Nations Unies, aux parties prenantes et aux partenaires : trouver des solutions pour pallier la stagnation des financements, mais aussi réduire l’utilisation inefficace et à mauvais escient des moyens financiers ainsi que la corruption.
Par ailleurs, Mme Byanyima a souligné l’importance d’accorder une attention particulière aux femmes et aux filles en Afrique. « Il reste encore fort à faire pour combattre les inégalités basées sur le genre et mettre fin aux violences qui y sont liées », a-t-elle continué.
En Afrique orientale et australe, les filles et les jeunes femmes ont deux fois plus de chances d’être contaminées par le VIH que leurs homologues masculins. En Ouganda, la prévalence générale du VIH atteint 5,7 % et 34 % des nouvelles infections touchent les jeunes âgés de 15 à 24 ans.
Mme Byanyima a également encouragé l’Ouganda à protéger les droits de l’homme de tout un chacun et à supprimer la législation actuelle sur les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Elle a par ailleurs déclaré que les gouvernements ne devraient pas discriminer et empêcher l’accès aux soins de santé aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi qu’aux travailleur(se)s du sexe.
Au cours d’une réunion avec des membres de la société civile, Mme Byanyima les a encouragés à se faire entendre : « Vous êtes la voix des citoyens et vous devez demander des comptes au gouvernement et aux autres acteurs. »
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Press Statement
Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle
12 décembre 2019 12 décembre 201912 décembre 2019
À l’occasion de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle, j’affiche ma solidarité avec tous ceux qui n’ont pas accès aux services de santé dont ils ont besoin. Aujourd’hui, 10 000 d’entre eux mourront. Toutes les deux minutes, une femme mourra en accouchant. Et chaque seconde, trois personnes tomberont dans l’extrême pauvreté à cause de frais de santé à leur charge. Aujourd’hui, les personnes ayant le plus besoin de soins de santé sont celles qui ont le moins de chance de les obtenir. Cela doit changer, et rapidement.
La couverture sanitaire universelle est un droit de l’homme qui appartient à tous sur notre planète. Tout un chacun a le droit d’accéder à des services de santé de qualité sans être confronté à des difficultés financières, et ce, peu importe son identité ou son lieu de résidence. Il s’agit d’un engagement historique pris par les États membres des Nations Unies dans la déclaration politique signée au cours de la première réunion de haut niveau sur la couverture sanitaire universelle en septembre dernier.
La couverture sanitaire universelle joue un rôle central à notre époque et pour la riposte au sida, car nous n’obtiendrons pas de meilleurs résultats dans le domaine de la santé sans lutter en premier lieu contre les inégalités. Nous saurons que la couverture sanitaire sera devenue véritablement universelle lorsque nous constaterons une amélioration de la situation sanitaire et l’élimination de l’inégalité inacceptable dans les résultats obtenus en matière de santé pour les populations les plus marginalisées. Nous le saurons le jour où le coût d’un traitement ne forcera plus un parent à choisir quel enfant sauver.
Chaque année, 100 millions de personnes sont poussées dans l’extrême pauvreté et 900 millions ont de graves difficultés à payer leurs soins de santé. Ces chiffres augmentent à une vitesse alarmante malgré les engagements pris pour les réduire. L’Afrique connaît la croissance la plus rapide. Plus des deux tiers des pays de ce continent continuent de faire payer les utilisateurs, quels que soient les soins. Cela doit changer. Ces frais enferment les personnes, en particulier les femmes et les enfants, dans un cercle vicieux fait de pauvreté, de maladie et de détresse. Il est injuste d’obliger des personnes à choisir entre manger, aller à l’école ou accéder aux services de santé dont elles ont besoin. Garder des patients dans des hôpitaux trop chers pour leurs moyens est une violation des droits de l’homme. La couverture sanitaire universelle doit supprimer les barrières financières empêchant d’accéder aux soins de santé. Pour garantir le respect des droits et des vies, les soins de santé de qualité doivent être mis à disposition de tous là où ils en ont besoin.
Mais la couverture sanitaire universelle ne doit pas se cantonner au secteur de la santé. Elle doit s’attaquer aux facteurs sociaux, économiques et structurels affectant la santé, comme la pauvreté, l’absence d’éducation formelle, les inégalités entre les sexes et la violence basée sur le genre. De même, elle doit veiller à ce que des barrières légales ou des stigmatisations et des discriminations n’excluent pas les populations clés et vulnérables d’accéder aux services de santé.
La riposte au sida nous apprend que les organisations dirigées par une communauté sont essentielles à tout système de santé efficace. Au cours de la Journée mondiale de lutte contre le sida organisée récemment, nous avons demandé de reconnaître le rôle indispensable joué par les organisations communautaires. Aujourd’hui, plus de 24 millions de personnes ont accès à un traitement contre le VIH. Nous le devons tout particulièrement à ces organisations qui militent, fournissent des services et demandent des comptes aux systèmes en place.
La couverture sanitaire universelle doit financer et inclure les services en provenance des communautés afin d’enregistrer des résultats de santé mesurables. Les organisations communautaires doivent jouer un rôle central, mais aussi être impliquées à chaque étape de la gouvernance, de la planification, de la mise en œuvre, du suivi, du reporting et de la recherche en matière de santé.
En faisant mien le thème de la Journée internationale de la couverture sanitaire universelle 2019, « Réalisons nos promesses », j’appelle les gouvernements et les organisations communautaires à entretenir la dynamique née de l’engagement pris dans la déclaration politique et de collaborer pour proposer des services de santé de qualité et équitables qui profitent aux personnes dans le besoin et améliorent leur bien-être. Cela est essentiel aussi bien pour mettre fin au sida que pour parvenir aux Objectifs de développement durable.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Secrétaire générale adjointe des Nations Unies
Contact
UNAIDS GenevaAnne-Claire Guichard
tel. +41 22 791 2321
guicharda@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org
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Press Release
La Directrice exécutive de l’ONUSIDA présente sa vision au Conseil de l’ONUSIDA
13 décembre 2019 13 décembre 2019GENÈVE, le 13 décembre 2019—Winnie Byanyima a présenté ses priorités pour 2020 au cours de sa première allocution devant le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) depuis sa nomination au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA. Elle a signalé que « la riposte mondiale au VIH et le Programme commun forment l’un des meilleurs exemples de l’importance du multilatéralisme et de la solidarité internationale », avant d’ajouter que « l’année 2020 nous donne l’occasion de réfléchir sur la manière d’améliorer davantage le travail du Programme commun. »
La Directrice exécutive de l’ONUSIDA a déclaré que son organisation renforcera son action dans quatre domaines : les femmes et les filles en Afrique ; la défense des droits de l’homme pour tous ; transférer la science, l’innovation et la technologie aux populations ; le financement de la riposte mondiale au sida.
Mme Byanyima a pris note des avancées considérables réalisées dans le cadre de la riposte au sida, mais elle a indiqué au Conseil que, malgré les progrès importants enregistrés par certains pays et certaines régions, le monde ne parviendra pas à l’objectif général de 75 % de réduction des nouvelles infections du VIH d’ici fin 2020. Au cours de la 45e réunion du CCP qui s’est tenue jusqu’à hier, les pays ont été invités à renforcer leurs investissements en faveur de la prévention du VIH et d’investir pas moins d’un quart de l’enveloppe allouée au VIH dans des programmes de prévention.
Le CCP a également demandé d’entreprendre un examen de la Stratégie 2016–2021 de l’ONUSIDA, de sa mise en œuvre et des résultats obtenus. Les conclusions seront analysées au cours d’une consultation auprès de nombreux acteurs et seront présentées lors de la prochaine réunion du Conseil prévue en juin 2020. Elles formeront un élément constitutif de la nouvelle stratégie de l’ONUSIDA.
« L’élaboration de la prochaine stratégie reposera en grande partie sur des données et des consultations. Elle impliquera le personnel de l’ONUSIDA, nos coparrainants, la société civile, des personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, des jeunes, des institutions religieuses, des ministères de la Santé, des Finances et de l’Égalité des sexes, des parlementaires, la communauté scientifique, des donateurs et le secteur privé », a indiqué Mme Byanyima.
Dans son discours d’ouverture devant le CCP, Mme Byanyima a abordé les défis et les opportunités attendus au cours des 13 mois qui restent avant la fin 2020 (il s’agira d’ici là d’atteindre plusieurs objectifs de prévention, de traitement et autres liés au VIH), et au cours des 11 années à peine d’ici 2030, date à laquelle le monde s’est engagé à mettre fin au sida.
Mme Byanyima a indiqué que sa priorité ira au meilleur atout de l’ONUSIDA : son personnel. « Beaucoup a déjà été fait, mais il reste encore fort à faire. Nous devons continuer à œuvrer pour restaurer la confiance au sein de notre personnel et avec nos partenaires externes, mais aussi pour changer la culture de l’organisation afin que l’ONUSIDA ne tolère plus jamais les abus de pouvoir, que ce soit sous la forme de harcèlement, sexuel ou non, ou d’intimidations. L’organisation doit faire en sorte que son personnel se sente en sécurité et n’ait pas peur de parler. »
Le CCP, se référant à l’examen récent du Corps commun d’inspection portant sur la gestion et l’administration de l’ONUSIDA, a salué la volonté de Mme Byanyima de mettre en place un point à l’ordre du jour annuel du CCP. Il consistera à aborder les audits internes et externes, l’éthique et d’autres aspects touchant à la reddition de comptes.
Mme Byanyima a par ailleurs rendu hommage à Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA chargée de la gestion et de la gouvernance, qui quittera l’organisation début 2020. Elle l’a remerciée d’avoir aidé l’ONUSIDA à traverser la dernière crise touchant à la réputation de l’organisation et pour avoir facilité le passage de bâton. Elle lui a souhaité de réussir dans tous ses projets et elle a fait l’éloge de Mme Carlsson pour avoir lancé des réformes ô combien nécessaires au niveau de la gestion et de la gouvernance, assuré la protection et le soutien des membres du personnel victimes d’harcèlement et d’abus de pouvoir, mais aussi pour avoir dirigé l’entrée en vigueur du Plan d’action pour l’égalité des sexes et du Plan d’action pour la gestion de l’ONUSIDA.
La délégation de l’organisation non gouvernementale du CCP a, quant à elle, mis en avant un rapport sur la couverture sanitaire universelle. Ce dernier souligne le rôle des organisations communautaires en tant que partenaires et acteurs essentiels de l’élaboration et de la mise en œuvre de la CSU. Le CCP a également demandé à l’ONUSIDA à aider aussi à l’avenir les pays à garantir la fourniture de services complets du VIH ou leur déploiement et leur accessibilité dans le cadre du programme de la couverture sanitaire universelle.
La dernière journée de la réunion a été entièrement dédiée au thème de la réduction de l’impact du sida chez les enfants et les jeunes. Elle a tiré la sonnette d’alarme sur le ralentissement inquiétant de l’élimination des nouvelles infections chez les nourrissons et de l’apport d’un traitement efficace aux enfants âgés de 0 à 14 ans afin qu’ils puissent s’épanouir. Le CCP a participé à des tables rondes sur l’importance du leadership des jeunes en vue de transformer la riposte au VIH en des stratégies globales.
Des représentants des États membres des Nations Unies, d’organisations internationales, de la société civile et des organisations non gouvernementales ont participé à cette session de trois jours présidée par la Chine ; les États-Unis d’Amérique officiaient aux fonctions de coprésidence et le Bélarus au poste de rapporteur.
Les décisions du CCP sont disponibles à l’adresse https://www.unaids.org/fr/whoweare/pcb/45.
PCB-45 meeting


Press Statement
Message de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme
10 décembre 2019 10 décembre 2019Les droits de l’homme sont essentiels pour mettre fin au sida. Ils sont au cœur de chaque lutte que nous avons menée et de chaque succès obtenu depuis le début de l’épidémie.
Si nous n’avions pas revendiqué nos droits de l’homme et demandé sans cesse qu’ils forment un pilier de la riposte au sida, nous n’aurions pas aujourd’hui 24 millions de personnes sous traitement, ni 80 % des personnes vivant avec le VIH connaissant leur statut sérologique. Les populations vulnérables et marginalisées, et les personnes vivant avec le VIH n’auraient pas non plus accès à des soins de santé sans craindre d’être stigmatisées ou la possibilité de demander des comptes aux gouvernements.
Mais la riposte au sida n’est pas arrivée à son terme et les droits de l’homme sont toujours entravés. L’épidémie de VIH se nourrit toujours des inégalités, de la stigmatisation, de la discrimination et de la violence. Les personnes sont davantage exposées à un risque d’infection et sont moins susceptibles de se faire dépister ou de suivre un traitement dans les régions où leurs droits sont bafoués.
Aujourd’hui, 54 % des nouvelles infections dans le monde touchent les populations clés, ce chiffre monte à 75 % lorsque l’Afrique subsaharienne n’est pas prise en compte. En 2018, tous pays confondus, 6 000 adolescentes et jeunes femmes ont été infectées par le VIH chaque semaine. Je vais être franche. Ces communautés ne sont pas oubliées. Des lois, des politiques et des pratiques sont élaborées, promulguées et mises en œuvre pour en faire des citoyens de seconde classe.
Les femmes sont reléguées dans les populations clés par des formes croisées de discrimination et d’inégalités. Elles sont alors soumises à des vulnérabilités et des barrières qui leur sont propres. Nous savons, par exemple, que les consommatrices de drogue sont surreprésentées dans l’univers carcéral et sont plus susceptibles d’être porteuses du VIH que leurs homologues masculins.
Des lois pénales dressent des barrières dures et implacables aux travailleur(se)s du sexe, aux gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et aux personnes transgenres ou consommant de la drogue. Elles renforcent la stigmatisation et la discrimination, ce qui empêche ces groupes de recourir aux services de réduction des risques et de dépistage, mais aussi au traitement et à la prévention du VIH. Elles interdisent aux communautés de se coordonner et de collaborer, isolent et rendent invisibles des pans de la société et renforcent la violence.
Ces lois affectent des vies, ainsi que le droit à un traitement égal, à la santé, à la vie privée, à avoir une famille et même tout simplement à vivre de personnes et de communautés.
Pourtant, nous pourrions changer cela en un coup de crayon. Par exemple, décriminaliser le commerce du sexe réduit potentiellement de 33 % à 46 % les nouvelles infections parmi les travailleur(se)s du sexe et leurs partenaires sur 10 ans. De nouvelles données en Afrique subsaharienne prouvent que les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et qui connaissent leur statut sérologique positif étaient trois fois plus nombreux dans les pays où la législation est plus clémente envers les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles. Quant aux nations qui ont décriminalisé la consommation de drogue et fournissent des programmes de réduction des risques, elles ont vu les nouvelles infections au VIH chuter parmi les utilisateur(rice)s.
Nous n’avons plus besoin de nouvelles preuves, mais de leadership, de volontarisme politique et d’actions.
La première obligation d’un pays envers les droits de l’homme est le « respect » : il a l’obligation de respecter les droits de l’homme individuels, pas de les violer. En maintenant en vigueur des lois pénales discriminatoires, nous n’arrivons même pas à franchir le premier obstacle.
La loi devrait protéger les plus vulnérables, pas les persécuter. Elle se doit de soutenir les efforts en matière de santé publique et des droits de l’homme, pas de les saboter.
En cette Journée internationale des droits de l’homme, j’invite chacun d’entre nous à passer au crible sa propre législation et à créer un système judiciaire qui protège les droits de l’homme des personnes oubliées, au lieu de les bafouer.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Secrétaire générale adjointe des Nations Unies
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Feature Story
Célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida en Belgique
05 décembre 2019
05 décembre 2019 05 décembre 2019Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, a célébré la Journée mondiale de lutte contre le sida à Bruxelles en Belgique. En présence de représentants de la société civile et de Barbara Trachte, Secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale, elle a salué le potentiel inhérent aux organisations communautaires.
Mme Carlsson a abordé plusieurs aspects fondamentaux du nouveau rapport de l’ONUSIDA « Power to the People. » Ce dernier arrive à la conclusion qu’il est possible de sauver des vies, d’éviter des injustices et de redonner leur dignité aux personnes lorsqu’elles sont en mesure de choisir, de s’informer, de s’épanouir, de formuler des revendications et de travailler ensemble.
« La riposte au sida montre qu’il est possible de changer les choses lorsque les organisations communautaires ont les moyens d’agir. Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’une riposte dirigée par les communautés dont les besoins financiers sont couverts », a déclaré Mme Carlsson.
Elle a remercié le gouvernement régional bruxellois et le gouvernement fédéral de Belgique pour leur soutien aux personnes vivant avec le VIH, ainsi qu’aux organisations travaillant sur le VIH, la santé et les droits en matière de sexualité et de reproduction. La Belgique consacre en effet depuis des années de l’énergie et des ressources afin de couvrir les besoins des populations les plus vulnérables et des communautés touchées par le VIH dans le monde entier. Elle concentre son action sur les droits de l’homme, l’égalité des sexes, les populations clés, le renforcement des systèmes de santé, ainsi que la santé et les droits en matière de santé et de reproduction.
« Aujourd’hui, le 1er décembre, il est important de consolider la stratégie Indétectable = non transmissible afin de changer l’opinion que porte la société sur les personnes vivant avec le VIH », a indiqué Thierry Martin, directeur de la Plateforme Prévention Sida.
Au cours de sa visite en Belgique, Mme Carlsson a également rencontré le ministre-président flamand, Jan Jambon, qui a signé un nouvel accord de deux ans avec l’ONUSIDA. La Flandre est un partenaire précieux et important depuis la création de l’ONUSIDA. La région consacre de l’énergie et des ressources pour couvrir les besoins de communautés touchées par le VIH, en portant une attention particulière aux populations vulnérables et aux filles en Afrique australe.
M. Jambon a renouvelé en toute confiance cet accord de partenariat qui perdure depuis de nombreuses années avec l’ONUSIDA. « Depuis ses débuts, l’ONUSIDA œuvre pour une approche multisectorielle, reposant sur les droits et prenant en compte les personnes. Dans sa riposte au sida, elle cible les facteurs déterminants de la santé et du bien-être, en portant une attention particulière aux populations les plus vulnérables, dont les communautés LGBTQI+, ce qui est aujourd’hui plus nécessaire que jamais », a-t-il déclaré.
M. Jambon a par ailleurs salué les réformes mises en place au sein de l’ONUSIDA pour affermir une culture positive sur le lieu de travail. « Je suis certain que les nouvelles mesures en place et la nouvelle direction permettront au personnel de donner le meilleur de lui-même et de maximiser les résultats collectifs », a-t-il continué.
Mme Carlsson a aussi participé à une table ronde regroupant des membres du parlement, ainsi que des représentants de la société civile et des Nations Unies. Elle a fait le point sur le statut de l’épidémie et de la riposte au VIH en mettant en avant les actions indispensables de soutien menées par le Parlement européen et l’Union européenne. Elle a souligné le rôle important des parlementaires dans la riposte internationale au VIH.
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Discours de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA à Orkney, dans la province sud-africaine du Nord-Ouest
01 décembre 2019
01 décembre 2019 01 décembre 2019Je suis honorée et très heureuse d’être ici parmi vous à Orkney, dans la province sud-africaine du Nord-Ouest, pour passer ma première Journée mondiale de lutte contre le sida depuis ma nomination au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
Merci beaucoup pour l’accueil chaleureux que m’a manifesté votre communauté.
Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, mais aussi toute l’année, nous nous souvenons des millions de vies perdues des suites du VIH au cours des 40 dernières années, dont plus de 3,5 millions rien qu’en Afrique du Sud. Des vies arrachées par le désespoir, la stigmatisation et l’exclusion.
Nous pensons aussi aux difficultés et à la résilience de toutes les personnes en vie aujourd’hui grâce aux progrès extraordinaires que le monde a réalisés contre l’épidémie.
Je commencerai par rendre hommage à votre mouvement de libération qui a pris ses racines dans les townships de toute l’Afrique du Sud. Votre lutte a inspiré et motivé le monde entier pour agir afin de mettre un terme au système pervers de l’apartheid. Amandla !
Le monde a le regard rivé sur l’Afrique du Sud
Le monde a une nouvelle fois le regard rivé sur l’Afrique du Sud.
Après avoir commencé sur le tard, vos efforts contre le sida enregistrent aujourd’hui des résultats remarquables ! Plus de 5 millions de Sud-Africains vivant avec le VIH suivent maintenant une thérapie antirétrovirale. Cela représente 20 % des personnes ayant accès à un traitement dans le monde.
Entre 2010 et 2018, le nombre de décès liés au sida a reculé de 53 %.
Plus de 95 % des femmes séropositives enceintes suivent un traitement.
L’incidence du VIH a quant à elle baissé de 44 % entre 2012 et 2017. C’est incroyable !
Mais même ici en Afrique du Sud, malgré tous ces progrès, nous ne pouvons pas relâcher nos efforts, car nous avons encore beaucoup de chemin à faire. En effet, près de 2,5 millions de personnes vivant avec le VIH ne suivent toujours pas de traitement. Nous avons encore du travail. Chaque semaine, plus de 1 400 adolescentes et jeunes femmes sont contaminées. Nous ne pouvons tolérer cela.
Ainsi, aujourd’hui, pour la Journée mondiale de lutte contre le sida, ici en Afrique du Sud et dans le monde entier, engageons-nous pour surmonter les défis et les barrières qui se dressent toujours sur notre chemin.
Les gouvernements se sont engagés à mettre fin au sida d’ici 2030. Nous devons tenir cette promesse. Toutefois, nos efforts actuels ne suffiront pas.
Je vais maintenant présenter cinq aspects essentiels pour éradiquer le sida. Ils nécessitent d’accélérer et de concentrer notre action.
Les femmes et les filles payent le plus lourd tribut
Premièrement, nous n’arriverons pas éradiquer le sida sans faire de progrès considérables dans le domaine des droits des femmes et des filles, ainsi que de l’égalité des sexes en Afrique.
Il est inacceptable que, dans le monde entier, le VIH reste la première cause de mortalité pour les femmes âgées de 15 à 49 ans.
Des millions de femmes et de filles pauvres ne sont pas autorisées à prendre des décisions sur leur santé et leur corps.
Dans le monde, quinze millions d’adolescentes (âgées de 15 à 19 ans) ont été victimes de rapports sexuels non consentis au cours de leur vie.
Trois milliards de femmes et de filles vivent dans des pays où le viol conjugal n’est pas un crime.
Ça suffit.
Toutes les femmes et les filles doivent avoir le droit de choisir si elles veulent des rapports sexuels et avec qui, ainsi que leur méthode de protection.
Nous avons besoin que toutes les jeunes femmes et les filles soient autonomes, mises sur un pied d’égalité avec les hommes et les garçons, et puissent être les actrices de leur vie.
Alors que nous savons que la scolarité des filles réduit leur risque d’infection au VIH, nous devons les autonomiser sans exception afin qu’elles restent à l’école.
Nous devons fédérer le potentiel de différents mouvements : celui de la lutte contre le VIH, ainsi que des mouvements de jeunes et de femmes, et ce, afin de promouvoir l’égalité des sexes et mettre fin aux violences basées sur le genre. Ainsi, nous parviendrons à battre le sida.
Deuxièmement, nous devons protéger les droits de l’homme de tous, mettre fin à la marginalisation et à la terrible injustice qu’est la mortalité liée au sida.
Même si nous pouvons nous réjouir que 24,5 millions de personnes dans le monde suivent aujourd’hui un traitement efficace, ce n’est toutefois pas encore suffisant au vu des 770 000 décès liés à une maladie opportuniste en 2018.
Il serait déplacé d’accepter qu’en 2019, des personnes vivant avec le VIH continuent de mourir du sida.
Il ne s’agit pas d’un problème scientifique. Il s’agit plutôt d’une question touchant aux inégalités, à l’impuissance et à l’exclusion. Et ça, nous pouvons le changer.
Le système fonctionne enfin pour des millions de personnes vivant avec le VIH, mais il continue de faire défaut aux populations marginalisées : les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les personnes transgenres, consommatrices de drogue ou incarcérées, les travailleur(se)s étranger(ère)s et les migrant(e)s.
En 2018, plus de la moitié des nouvelles infections au VIH dans le monde ont touché les populations clés et leurs partenaires.
Les injustices sociales et les violations des droits de l’homme favorisent l’épidémie du VIH. Nous devons les combattre, sinon nous perdrons la bataille de la prévention du VIH.
Chacun a le droit d’avoir accès à la santé et aux informations, ainsi que d’être traité avec respect et dignité.
En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, j’appelle tous les pays à abroger les lois qui discriminent et criminalisent des groupes de personnes et les empêchent d’accéder à des services vitaux.
Troisièmement, nous devons utiliser les avancées scientifiques et technologiques pour sauver des vies. Le monde a déjà dépensé des milliards de dollars pour mettre au point les tests les plus rapides de l’histoire, le meilleur traitement possible ainsi que de nouveaux outils de prévention comme la prophylaxie pré-exposition (PPrE) et d’autres méthodes contrôlées par la femme.
À présent, il s’agit de les mettre en place dans chaque communauté et dans chaque pays.
Ici, en Afrique du Sud, vous avez fait des progrès impressionnants en vue d’atteindre l’objectif 90–90–90 :
· 90 % des Sud-Africains vivant avec le VIH connaissent leur statut.
· 68 % d’entre eux suivent un traitement contre le VIH.
· Et 88 % de ces derniers ont une charge virale indétectable. Et nous savons qu’indétectable = intransmissible (I = I).
Je souhaite également souligner les progrès de certains districts, ici, en Afrique du Sud, qui ont atteint l’objectif 90–90–90 avant la date butoir.
Mais où en serait aujourd’hui le premier 90 sans l’utilisation des tests rapides ?
Où en serait votre deuxième 90 s’il fallait toujours attendre des mois ou des années pour obtenir un traitement ?
Et combien de personnes auraient vu leur charge virale supprimée s’il fallait encore suivre un régime thérapeutique composé de 3, 6, voire 12 comprimés par jour au lieu d’un comprimé combiné à dose fixe ?
Dans des cliniques et des pays à travers le monde, ces moyens d’un autre temps nous empêchent d’atteindre l’objectif 90–90–90. Nous ne pourrons pas mettre fin à l’épidémie du sida au 21e siècle si nous continuons d’utiliser des outils et des stratégies du 20e siècle.
La science et l’innovation développent leur plein potentiel uniquement lorsqu’elles sont mises entre les mains de la population.
Il ne nous reste plus que 13 mois pour atteindre l’objectif 90–90–90, nous avons encore fort à faire et tant de vies à sauver.
Aujourd’hui, j’appelle chaque ministre de la Santé, chaque programme national contre le sida, chaque organisation communautaire à faire preuve d’audace et à ne plus attendre pour passer à la vitesse supérieure. Amenons la science, l’innovation et la technologie à apporter leur contribution aux personnes.
Les organisations communautaires indépendantes demandent des comptes
Quatrièmement, les organisations communautaires sont au cœur du rapport de l’ONUSIDA publié lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Vendredi dernier, j’ai visité la clinique Block X de Tshwane et j’ai rencontré des personnes exceptionnelles vivant avec le VIH. J’ai découvert le projet Ritshizde qui rassemble cinq organisations majeures de personnes vivant avec le VIH sous la férule de l’association sud-africaine Treatment Action Campaign. J’ai vu la manière dont il pousse les communautés à demander des comptes. Il invite les personnes vivant avec le VIH à contrôler les services auxquels elles ont accès, lutter pour changer la forme des services fournis et placer les officiels, ainsi que les fournisseurs de services devant leurs responsabilités.
Nous pouvons dépenser des milliards de dollars ou de rands pour construire de superbes cliniques afin de distribuer des millions de médicaments. Mais nous n’arriverons vraiment à faire une différence pour les personnes que si nous donnons la possibilité aux organisations communautaires à la base de la société de placer les fournisseurs de services devant leurs responsabilités et de dévoiler les injustices.
Ici, en Afrique du Sud, j’ai entendu parler de l’Operation Sukhuma Sakhe. Ils’agit d’un modèle de développement communautaire au KwaZulu-Natal qui place les communautés au centre du développement. Il s’agit d’une approche intégrée pour autonomiser les communautés, prendre en compte les forces traversant la société, ainsi que lutter contre la pauvreté et les inégalités. Je salue la décision de Monsieur le Ministre de la Santé, Zweli Mkhize, pour avoir lancé ce programme alors qu’il était Premier du KwaZulu-Natal.
Financer la fin du sida
Pour finir, nous n’arriverons pas à mettre fin au sida sans les ressources pour tenir la distance.
Nous saluons l’engagement du gouvernement sud-africain pour financer la lutte contre le VIH à hauteur de près de 2 milliards de dollars par an à partir de ressources publiques nationales. L’Afrique du Sud est pionnière dans les investissements en faveur de la lutte contre le sida. J’invite tous les gouvernements à suivre son exemple.
L’Afrique, la région la plus touchée par l’épidémie, est toutefois confrontée à des défis économiques importants qui mettent en danger sa capacité d’investissement dans les soins de santé pour tous ses habitants.
Quatre problèmes sont ici à prendre en compte.
Le premier est l’évasion fiscale. Des milliards de dollars de bénéfices quittent l’Afrique vers des paradis fiscaux offshore ce qui réduit la capacité des gouvernements africains à investir dans le domaine de la santé et d’autres projets de développements prioritaires et vitaux.
Aucun gouvernement ne peut résoudre à lui seul le problème de l’évasion fiscale des entreprises. Les pays d’Afrique, les grands perdants, doivent exiger une action concertée, internationale et rapide. La procédure BEPS 2.0 encouragée par le Groupe des 20 et jouissant de l’assistance technique de l’Organisation de coopération et de développement économiques est un pas dans la bonne direction.
Le second problème est la stagnation frustrante, voire le recul, de la mobilisation des ressources nationales dans toute l’Afrique. Malgré une décennie d’embellie économique, les réformes fiscales progressistes qui auraient pu permettre d’allouer des enveloppes plus importantes aux investissements sociaux n’ont pas vu le jour. Les pays africains ne disposent pas des systèmes pour récolter les impôts et les taxes des investissements privés, en particulier ceux des entreprises internationales. Ils n’arrivent pas à obtenir les ressources dont ils ont besoin.
Le troisième problème est la dette. Entre 2008 et 2017, les impôts collectés par rapport au produit intérieur brut ont reculé (de 20 % à 18 %), alors que la masse de la dette a augmenté de 10 % par an. Alors que les emprunts ont permis jusqu’à présent aux économies africaines de prospérer, ils sont devenus un problème majeur.
La moitié des pays à faible revenu en Afrique sont déjà en situation de surendettement ou à la limite. Le remboursement de la dette ronge aujourd’hui les budgets publics, ce qui menace ce qui nous est le plus cher : les investissements de santé publique, notamment la riposte au sida.
Deux exemples. Au cours des trois dernières années (entre 2015 et 2018), les dépenses de santé au Kenya ont chuté de 9 %, alors que le service de la dette a augmenté de 176 %. En Zambie, les chiffres sont encore plus édifiants : les dépenses de santé ont baissé de près de 30 % et le service de la dette a cru de 790 %.
L’Afrique est entrée dans une nouvelle crise de la dette.
Les personnes vulnérables, dont celles vivant avec le VIH, ne doivent pas payer les pots cassés. L’ONUSIDA va collaborer avec les pays africains en vue de trouver des solutions pour sortir de cette situation tout en protégeant et en augmentant les investissements dans les soins de santé universels, y compris dans la riposte au sida.
Le cinquième et dernier problème touche à la responsabilité partagée pour mettre fin au sida. Chers partenaires et donateurs rassemblés ici aujourd’hui, je vous prie de ne pas relâcher vos efforts en cette période difficile. La part de l’aide allouée à la santé publique a stagné ces dernières années. Il faut renverser la vapeur.
Sur une note plus positive, le mois dernier, dans le cadre de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), les dons de gouvernements et de fondations ont atteint un niveau historique en réponse à l’appel du président français, Emmanuel Macron. Cela prouve bien que la solidarité internationale existe encore. Elle n’a jamais été aussi forte.
Nous ne pouvons pas permettre que les plus démunis et les plus vulnérables payent de leur vie.
J’appelle tous les donateurs, les partenaires de développement, les fondations et le secteur privé à aller encore plus loin. Même avec la reconstitution du Fonds mondial et le soutien incroyable apporté par le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida, il nous reste à combler le manque toujours croissant d’investissements nécessaires pour mettre fin une bonne fois pour toutes au sida.
Conclusion
Chers camarades, nous pouvons battre le sida si nous concentrons notre action, intensifions et accélérons notre travail pour atteindre l’objectif 2030.
Nous devons faire reculer le patriarcat, autonomiser les femmes et les filles, et éradiquer les violences à leur encontre.
Nous devons lutter contre la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation, et garantir les droits de l’homme à tous les groupes marginalisés.
Nous devons investir dans davantage d’innovations scientifiques touchant à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins, mais aussi autonomiser les organisations communautaires afin qu’elles prennent les rênes de la riposte sur le terrain. Nous devons trouver des solutions nationales pour assurer la pérennité du financement des ripostes au sida. Nous pouvons réussir tout cela. Nous disposons d’une incroyable feuille de route pour réussir !
Et si nous réussissons, nous ne mettrons pas uniquement fin au sida. Nous obtiendrons aussi des sociétés plus justes, plus égalitaires et dont les membres seront en meilleure santé.
Nous aurons instauré des sociétés reposant sur l’égalité des sexes et la justice pour tous.
Nous vivrons des existences où chacun est apprécié à sa juste valeur et peut jouir de ses droits, et où personne n’est oublié.
C’est le message que j’envoie pour la Journée mondiale de lutte contre le sida. C’est le message du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Le monde n’a plus qu’un an et un mois pour atteindre les objectifs 2020.
Le monde n’a plus que 11 ans pour tenir sa promesse de mettre fin à l’épidémie de sida et pour réaliser les Objectifs de développement durable.
Nous n’avons pas une seconde à perdre. Nous pouvons y arriver.