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Discours de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA à l’occasion de la publication du rapport de l’ONUSIDA, Power to the people
26 novembre 2019
26 novembre 2019 26 novembre 2019Introduction
Madame la ministre, Monsieur le gouverneur adjoint James Nyoro, chers collègues du système des Nations Unies. Jambo !
Vous êtes mes héros, vous, les bénévoles du secteur de la santé dans les communautés. Je suis heureuse d’être aujourd’hui parmi vous, ici, dans le comté de Kiambu au Kenya.
Je vous remercie de l’accueil chaleureux que nous a réservé votre communauté à l’occasion de la publication du rapport de l’ONUSIDA, Power to the people.
Merci à vous, les jeunes. J'exprime, en particulier, toute ma gratitude à la jeune handicapée qui vient de s’adresser à nous. Elle nous rappelle que toutes les personnes vivant avec le VIH ne se ressemblent pas. Elles sont toutes différentes et, par conséquent, nous devons adopter une approche inclusive. Nous ne l’oublierons pas. Nous allons agir en conséquence.
Je souhaite aussi exprimer mes sincères condoléances et ma solidarité aux habitants de West Pokot qui ont perdu des êtres chers et leurs biens suite à des pluies torrentielles et à des glissements de terrain. Je compatis avec votre douleur.
Publication du rapport Power to the people
Je suis ici aujourd’hui, car l’Afrique reste le continent le plus touché par l’épidémie du VIH.
Plus de 25 millions de personnes vivent avec le virus en Afrique subsaharienne, soit plus des deux tiers des 37,9 millions de cas dans le monde entier.
Je suis ici également, car de nombreux pays d’Afrique sont pionniers pour mettre fin à l’épidémie du sida. Nous sommes des héros, nous luttons contre l’épidémie.
Au Kenya, les décès liés au sida ont reculé de plus de 50 % depuis 2010 et les nouvelles infections au VIH de 30 %. C’est extraordinaire d’arriver à de tels résultats en si peu de temps.
Aujourd’hui, je suis en mesure d’annoncer que, dans le monde, 24,5 millions de personnes vivant avec le VIH ont désormais accès à un traitement qui leur sauve la vie. Il s’agit d’une excellente nouvelle et d’un grand pas en avant.
Rejoindre le marathon pour mettre fin au sida
Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres pour moi.
Je présente en effet mon premier rapport de l’ONUSIDA.
Au travers de ce nouveau document, je rends hommage aux familles et aux communautés dévastées par le sida, aux groupes de citoyennes et aux organisations communautaires qui ont créé une mobilisation et transformé la riposte au sida. Merci beaucoup. Nous vous devons énormément.
Dans les villages de mon pays, les femmes se sont regroupées, ont acheté des casseroles et des couvertures, ont pris soin les unes des autres, ont enterré les morts et elles n’ont laissé personne souffrir seul. Ce sont les femmes de nos communautés qui ont fait cela.
Aujourd’hui, je promets que l’ONUSIDA va prendre de grandes mesures et un nouveau cap.
Lutter contre les inégalités et la pauvreté
Le premier aspect consiste à s’attaquer aux inégalités et aux injustices qui favorisent l’épidémie de VIH.
Le sida meurtrit les personnes vivant dans la pauvreté. C’est un problème pour tout le monde, mais en particulier pour les plus pauvres.
Nous devons lutter contre cette inégalité. Nous ne pouvons pas accepter que certaines personnes obtiennent un traitement et vivent de longues années, alors que d’autres n’ont pas accès aux soins de santé et meurent du sida.
Nous devons lutter contre les inégalités, sortir les personnes de la pauvreté.
Nous devons fournir davantage de services : éducation, santé, protection sociale. Ainsi, nous mettrons fin au sida.
L’égalité des sexes et les droits des femmes sont essentiels
Nous devons promouvoir les droits des femmes si nous voulons mettre fin au sida. Par conséquent, le second aspect dans notre course contre l’épidémie consiste à nous attaquer aux inégalités entre les sexes.
Malgré les progrès en matière de prévention et de traitement, le VIH reste la première cause de mortalité dans le monde pour les femmes âgées de 15 à 49 ans.
Chaque semaine, 6 000 nouvelles jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans sont infectées par le virus.
En Afrique subsaharienne, le taux de contamination au VIH est beaucoup plus élevé chez les jeunes femmes et les filles que chez les hommes et les garçons.
Là-bas, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont deux fois plus de risques de vivre avec le VIH que les hommes du même âge.
Nous devrions avoir honte de ces chiffres.
Cette injustice basée sur le genre a des conséquences tragiques. Pourquoi les jeunes femmes sont-elles plus vulnérables ?
Si nous souhaitons tenir nos promesses, nous devons mettre un terme aux rapports déséquilibrés entre les genres qui accentuent l’exposition et la vulnérabilité au VIH.
Nous devons devenir les hérauts de l’égalité des sexes et autonomiser les jeunes femmes et filles afin de transformer nos sociétés.
Dans le monde entier, une femme sur trois sera victime de harcèlement sexuel ou physique au cours de sa vie.
Dans beaucoup trop de nos communautés, la première expérience sexuelle d’une femme est marquée par la violence et a lieu sous la contrainte. C’est une réalité.
Hier, nous avons lancé une campagne de 16 jours contre la violence basée sur le genre. Chaque jour, nous devrions nous engager en faveur de l’égalité pour les femmes et les filles afin de mettre un terme à leur vulnérabilité face à aux violences.
Ici, au Kenya, je suis préoccupée par le taux de féminicides.
Aucune semaine ne se passe sans que les médias relatent l’histoire d’une femme, souvent d'une jeune femme, tuée par son partenaire.
Nous devons nous engager pour ces femmes, demander justice et mettre fin à la situation d’impunité. Le monde doit devenir un endroit sûr pour chacune d’entre nous.
L’ONUSIDA va accorder une attention accrue à la lutte contre les lois, traditions, cultures et pratiques qui autorisent et perpétuent la violence basée sur le genre. Le corps d’une femme n’appartient qu’à elle.
Il est urgent pour nous de garantir que toutes les femmes et filles, quel que soit leur âge, aient librement accès aux services de santé de la reproduction et sexuelle.
Nous ne pouvons pas accepter que des millions de femmes n’aient pas à leur disposition de moyens de contraception, car nous savons pertinemment que ce droit est essentiel à leur autonomisation dans tous les aspects de leur vie.
Nous faisons également du tort à des millions de jeunes qui n’ont toujours pas accès aux services fondamentaux de santé dont ils ont besoin : préservatifs gratuits, test du VIH sans autorisation parentale et prophylaxie pré-exposition.
Par ailleurs, garantir que les filles demeurent scolarisées réduit leur risque d’infection au VIH. Nous devons nous assurer que l'ensemble des jeunes puisse rester à l’école, et que chaque établissement fournisse une éducation sexuelle complète et de qualité afin que ces jeunes aient des connaissances sur leur corps et leur santé.
L’ONUSIDA et ses coparrainants : le Fonds des Nations Unies pour la population, l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, ainsi que le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, vont s’engager en faveur des femmes et des filles, en particulier en Afrique.
Droits humains
Les droits humains sont le troisième aspect que je nous demande de prendre en compte aujourd’hui.
Les droits humains et civiques des femmes et filles, gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleur(se)s du sexe, ainsi que des personnes transgenres, consommatrices de drogue ou incarcérées sont bafoués.
Sans juger ces populations, nous devons nous assurer qu’elles ont accès aux services liés au VIH afin de pouvoir mettre fin à cette maladie. Nous devons les considérer comme des citoyennes et des citoyens à part entière jouissant de leur droit à la santé et profitant de services qui les protègent du VIH ainsi que leurs partenaires.
Un tiers des populations clés ne connaît pas son statut sérologique.
Dans de nombreux pays, nous constatons que des lois continuent de pénaliser les populations clés ou de discriminer les personnes vivant avec le VIH. Par conséquent, elles doivent entrer dans la clandestinité et se cacher, et perdent ainsi leur droit à la santé.
Les mesures répressives, les restrictions et les campagnes visant les groupes gays, bisexuels, transgenres et intersexuels sont inacceptables.
On continue de juger et de condamner des jeunes pour leur identité et leur orientation sexuelle.
Nous n’arriverons jamais à mettre fin au sida, sauf si les droits humains sont garantis à tous et à toutes, notamment aux populations clés.
Financements et ressources
Malgré les progrès réalisés ces dernières années, les ressources disponibles pour mettre fin à l’épidémie du sida ne suffisent toujours pas. Les pays pauvres continuent de rencontrer des difficultés pour financer leurs besoins : santé, éducation, routes, eau, équipements sanitaires.
La santé devrait avoir la priorité absolue. Nous n’arriverons en effet pas à aller de l’avant sans une population en bonne santé.
Deux tiers des pays d’Afrique font toujours payer les soins et des millions de personnes vivent dans la peur de tomber malade, ce qui pourrait les précipiter dans l’extrême pauvreté.
Malgré l’engagement international pour mettre en place la couverture sanitaire universelle, la part de la population mondiale payant elle-même des frais de santé aux conséquences funestes n’a fait qu’augmenter au cours des cinq dernières années. La santé ne devrait pas être un privilège réservé aux riches, elle devrait être un droit pour tous et toutes.
La dette publique, quant à elle, dépasse 50 % du produit intérieur brut dans la moitié des pays d’Afrique subsaharienne. Disposant d’une faible marge de manœuvre budgétaire, les gouvernements doivent trouver des moyens de financer leur riposte au VIH sur le long terme. Nous souhaitons collaborer avec eux pour trouver des solutions, libérer une marge de manœuvre budgétaire et les aider à gérer leurs priorités alors que leur budget est impacté par le remboursement de la dette.
Au cours de la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée il y a peu, les pays et les fondations ont fait une avance financière historique en vue de mettre fin au sida. Toutefois, il reste encore fort à faire pour garantir que chaque dollar, euro et shilling soient utilisés à bon escient.
Dans de nombreux pays à revenu intermédiaire, les gouvernements payent des milliers de dollars en plus pour la même qualité de médicaments mis à disposition des pays à faible revenu pour seulement quelques centimes par jour. Cela est inacceptable. Nous allons tout faire pour réduire cette facture.
L’accès universel à des soins de santé de qualité n’est pas une marchandise, c’est un droit humain.
Conclusion
Je ne sous-estime pas les défis qui nous attendent, mais je suis impatiente de voir les progrès qui seront faits pour les populations. Nous marchons sur les traces des personnes qui ont lutté avant nous. Nous nous devons de réussir.
Les points que je viens d'aborder exigent des changements urgents.
Des changements dans notre conception du possible et de l’impossible.
Offrir des soins de santé à tous et à toutes, ce n’est pas impossible.
Des changements sur la rapidité de nos actions.
Des changements dans la manière dont nous travaillons en tant qu’ONUSIDA. Nous devons nous regarder dans le miroir.
Mais gardons une conviction : nous pouvons mettre fin au sida.
J’ai perdu des êtres qui m’étaient chers.
Ouvrons la voie à un avenir d'accès universel à la santé.
Madame la ministre, mesdames, messieurs les activistes qui êtes ici aujourd’hui, mes vœux de réussite vous accompagnent. Vous avez le soutien de l’ONUSIDA.
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Press Release
Pour mettre fin au sida, les personnes et les communautés doivent être en position de choisir, de savoir, de s’épanouir et de faire entendre leurs revendications
26 novembre 2019 26 novembre 2019Les médicaments empêchant la contamination au VIH (PPrE), l’intégration de services de contraception au dépistage du VIH, la suppression de la charge virale (I = I), la réduction des risques et l’éducation sexuelle complète : ces quelques avancées radicales autonomisent les personnes dans leur protection contre le VIH et permettent à celles vivant avec le virus de s’épanouir
NAIROBI/GENÈVE, le 26 novembre 2019—Un nouveau rapport de l’ONUSIDA, Power to the people, publié en amont de la Journée mondiale de lutte contre le sida montre que le nombre de nouvelles infections recule et que l’accès au traitement augmente là où les personnes et les communautés vivant avec le VIH et affectées par le virus sont impliquées dans la prise de décision et la fourniture de services liés au VIH. Des vies sont sauvées, des injustices évitées et la dignité restaurée à chaque fois que les individus ont l’opportunité de choisir, de savoir, de s’épanouir, de porter des revendications et d’unir leurs forces.
« Le changement se produit lorsque les personnes et les communautés deviennent des moteurs et des acteurs de ce changement », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « La solidarité dont font preuve les femmes, les jeunes, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleur(se)s du sexe, les consommateur(rice)s de drogue et les personnes transgenres a transformé l’évolution de l’épidémie de sida. Les autonomiser permettra de mettre fin à ce fléau. »
Le 26 novembre, au Kenya, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, la ministre de la Santé du Kenya et des porte-parole de communautés ont présenté le rapport. Ce dernier porte sur les progrès importants réalisés, en particulier pour ce qui est de la démocratisation de l’accès au traitement. Mi-2019, on estimait que sur les 37,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 24,5 millions d’entre elles avaient accès à un traitement. Cet élargissement de la couverture des soins s’accompagne d’une baisse des décès par maladie liée au sida.
« Le partenariat entre le gouvernement et la société civile, accompagné de l’implication sérieuse des communautés, nous a permis de réduire considérablement le nombre de nouvelles infections au VIH et de décès liés au sida », a déclaré Sicily Kariuki, ministre de la Santé du Kenya. « Les communautés sont au cœur de la riposte au sida et sont essentielles pour mettre un terme au sida. »
Les progrès restent toutefois mitigés pour ce qui est du recul des infections au VIH, car 1,7 million de personnes ont été contaminées en 2018. En Afrique orientale et australe, la région la plus touchée par le VIH, le nombre de nouveaux cas a baissé de 28 % entre 2010 et 2018. Lueur d’espoir: le taux d’incidence du VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans et vivant dans cette partie du globe est passé de 0,8 % en 2010 à 0,5 % en 2018, soit une baisse de 42 %. Toutefois, pour ce qui est des nouvelles infections, les jeunes femmes et les filles payent toujours un lourd tribut : en Afrique subsaharienne, elles représentent 80 % des nouveaux cas parmi les ados.
L’Afrique orientale et australe mise à part, les nouvelles infections au VIH n’ont reculé que de 4 % depuis 2010. La multiplication de nouveaux cas dans certaines régions est préoccupante. Leur nombre annuel a ainsi augmenté de 29 % en Europe de l’Est et en Asie centrale, de 10 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et de 7 % en Amérique latine.
« Dans de nombreuses parties du globe et en Afrique orientale et australe en particulier, des progrès ont été réalisés pour réduire les nouvelles infections au VIH, le nombre de décès liés au sida et les discriminations. Toutefois, les inégalités entre les genres, ainsi que la négation des droits de certains groupes font que de nombreuses personnes sont oubliées », a souligné Mme Byanyima. « Les injustices et les inégalités sociales, les droits bafoués des citoyens et citoyennes, ainsi que la stigmatisation et la discrimination entravent la lutte contre le VIH et les Objectifs de développement durable. »
L’union fait la force
Le rapport révèle que le changement se produit lorsque les personnes et les communautés deviennent des moteurs et des acteurs de ce changement. Les communautés ont placé les droits des personnes et les individus au cœur des programmes du VIH. Ces principes garantissent que les ripostes au sida affrontent les inégalités et les injustices qui favorisent l’épidémie.
Les soins au sein des familles et des communautés reposent sur les femmes et les filles. Elles fournissent un travail bénévole et souvent dévalorisé lorsqu’il s’agit de s’occuper des enfants, des malades, des personnes âgées, des handicapés et de soutenir des systèmes fragiles d’assistance sociale. Cela doit changer. Il est vital d’impliquer et d’autonomiser les organisations communautaires de femmes dans la riposte au VIH.
« En tant que personnage public de ma communauté, je sais me mettre à la place des gens et je comprends leur histoire mieux que quiconque venant de l’extérieur. Cela fait 25 ans que je ne cache pas ma séropositivité. Les gens viennent me voir quand ils ont des questions sur les stigmatisations liées au VIH, la révélation de leur statut ou l’adhérence au traitement par exemple. Je n’ai jamais cessé d’assurer ce rôle, car j’appartiens à cette communauté », a expliqué Josephine Wanjiru, militante VIH dans la communauté de Kiandutu à Thika au Kenya.
Pouvoir choisir
Les femmes et les filles revendiquent une contraception intégrée, ainsi qu’un dépistage, une prévention et des options de soin liés au VIH et aux infections sexuellement transmissibles. Près de 40 % des femmes adultes et 60 % des adolescentes (entre 15 et 19 ans) vivant en Afrique subsaharienne ne voient pas leurs besoins en contraception moderne couverts.
Le rapport révèle que dans plusieurs pays d’Afrique subsaharienne, l’adhésion des jeunes femmes à des médicaments empêchant une contamination au VIH (prophylaxie pré-exposition (PPrE)) est élevée dans le cadre de projets intégrant cette méthode au sein de services de santé adaptés aux jeunes et dans les cliniques de planning familial, mais aussi lorsque la fourniture de la PPrE est dissociée des services de traitement.
Onze millions de circoncisions masculines médicales volontaires visant à prévenir le VIH ont été réalisées depuis 2016. Quatre millions d’interventions ont été réalisées uniquement en 2018 dans les quinze pays prioritaires.
Pouvoir savoir
Les informations permettent aux personnes de se protéger du VIH ou, lorsqu’elles vivent avec le virus, de rester en bonne santé. Toutefois, il arrive qu’elles découvrent très tard leur statut sérologique, parfois des années après leur infection, ce qui retarde le début du traitement et favorise la transmission du VIH. Au Mozambique, par exemple, quatre années s’écoulent en moyenne entre l’infection d’un homme et son diagnostic.
Un traitement régulier et efficace permet de ramener le virus à un niveau indétectable, de maintenir les personnes en bonne santé et d’empêcher la transmission du VIH. Cette information donne aux personnes infectées la possibilité de mener une vie normale en étant certaines de protéger leurs proches, mais aussi de combattre la stigmatisation et la discrimination.
L’autotest de dépistage du VIH permet aujourd’hui à un plus grand nombre de personnes de découvrir leur statut sérologique en toute intimité, de détruire les barrières dressées par la stigmatisation et la discrimination, tout en facilitant l’accès au traitement.
Dans certaines régions, le manque de connaissances des jeunes sur le VIH est alarmant. Dans des pays ayant fourni des données récentes issues d’enquêtes, seulement 23 % des jeunes femmes et 29 % des jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans possèdent une connaissance exhaustive et correcte du virus. Des études montrent qu’une éducation sexuelle complète ne se traduit pas par une augmentation de l’activité sexuelle, des pratiques sexuelles à risque ou des taux d’infection du VIH ou d’autres infections sexuellement transmissibles.
Pouvoir s’épanouir
Pouvoir s’épanouir permet aux personnes de jouir du droit à la santé, à l’éducation, au travail et à un niveau de vie adapté à leur santé et à leur bien-être.
Les nouvelles infections au VIH parmi les enfants ont baissé de 41 % depuis 2010 et près de 82 % des femmes enceintes vivant avec le VIH suivent une thérapie antirétrovirale. Toutefois, des milliers d’enfants passent encore entre les mailles du filet. La moitié des bébés nés avec le VIH et qui ne font pas l’objet d’un diagnostic précoce va mourir avant leur deuxième anniversaire. Dans le monde, seulement 59 % des enfants exposés au VIH ont fait l’objet d’un test dans les deux mois suivant leur naissance.
En 2018, 160 000 enfants âgés de 0 à 14 ans ont été nouvellement infectés avec le VIH et 100 000 enfants sont morts d’une maladie liée au sida. Leur décès est imputable à l’absence de diagnostic ou de traitement, ce qui illustre de manière choquante que les enfants sont oubliés.
Inégalités entre les sexes, normes et pratiques patriarcales, violence, discrimination et autres violations de droits, accès limité aux services de santé de la reproduction et sexuelle... tout cela exacerbe le risque d’infection au VIH parmi les adolescentes et les jeunes femmes, en particulier en Afrique subsaharienne. Chaque semaine, on estime que 6 000 jeunes femmes entre 15 et 24 ans sont infectées par le virus.
En Eswatini, une étude récente révèle que les adolescentes et les jeunes femmes victimes de violences basées sur le genre avaient 1,6 fois plus de risques de contracter le VIH que celles non touchées par ces exactions. La même étude montre également que l’émancipation économique des femmes et des filles permet de réduire de plus de 25 % les nouvelles infections chez elles tout en augmentant la probabilité que les jeunes femmes et les filles retournent à l’école et finissent leur scolarité.
Les populations clés restent oubliées
Les populations clés et leurs partenaires représentent au bas mot 75 % des nouvelles infections au VIH hors de l’Afrique subsaharienne et sont moins susceptibles de suivre un traitement que d’autres groupes. Plus d’un tiers de leurs membres ne connaît pas son statut sérologique. Le soutien apporté par les communautés de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est efficace pour élargir la prise de la PPrE, informer sur les rapports sexuels à moindre risque, améliorer les taux de dépistage du VIH et aider le suivi du traitement.
Les personnes transgenres quant à elles sont exposées aux discriminations dans tous les aspects de leur vie, ce qui comprend aussi l’éducation et l’emploi. Seulement 10 % d’entre elles travaillent dans l’économie formelle. Toutefois le militantisme de la communauté attire enfin l’attention sur les droits et le quotidien des personnes transgenres.
Le travail des communautés visant à émanciper les travailleur(se)s du sexe a permis de tripler l’utilisation des préservatifs chez la clientèle et de réduire de plus de 30 % les risques d’infection au VIH.
Pouvoir porter des revendications
Pouvoir porter des revendications permet aux communautés et aux personnes de participer aux décisions qui les concernent. Toutefois, des mesures de répression, des restrictions et même des attaques ont été signalées sur des groupes et des campagnes défendant les populations clés. Certains gouvernements refusent de reconnaître, d’aider ou d’impliquer les organisations communautaires dans leur riposte nationale au VIH et se privent ainsi de leur phénoménal potentiel pour atteindre les personnes les plus touchées par le virus.
Les personnes et les organisations communautaires vont mettre fin au sida
Le travail des organisations dirigées par une communauté est irremplaçable et efficace. Il peut avoir un impact considérable sur la manière dont le monde parviendra à mettre fin au sida. L’ONUSIDA enjoint à tous les pays d'apporter leur soutien plein et entier à ces organisations et de leur permettre d’agir, de leur offrir une place dans toutes les réunions portant sur des décisions touchant à la santé et au bien-être de leurs membres, ainsi que de supprimer tout obstacle à leur implication active dans la riposte au VIH. Nous ne parviendrons à mettre un terme au sida qu’en finançant et en soutenant totalement le travail des organisations communautaires.
Contact
UNAIDS GenevaSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 4237
communications@unaids.org
Rapport
Un espoir dans une ville coupée du monde
Venir en aide à une génération oubliée
Projet pilote PrEP à Ouagadougou


Press Statement
Message de Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l'ONUSIDA, pour la Journée mondiale du sida 2019
01 décembre 2019 01 décembre 20191er décembre 2019
Les organisations communautaires ont ma confiance.
Les communautés peuvent changer les choses.
Les organisations communautaires sont notre meilleur espoir pour mettre fin au sida, car les communautés luttent contre le VIH depuis son apparition !
Alors que l’épidémie ravageait nos pays, villes et villages, les femmes ont maintenu la cohésion au sein de leur communauté et ont endossé la charge de fournir les soins pour leurs familles.
Pendant trop longtemps, nous avons accepté leur action bénévole sans nous poser de questions.
Face à l’adversité, des communautés de gays, de professionnel(le)s du sexe et des consommateurs de drogues se sont organisées pour défendre leurs droits à la santé, droits accordés à tous les citoyens et toutes les citoyennes.
Nous savons que les organisations communautaires ont prouvé leur importance. Cela est incontestable.
Sans elles, 24 millions de personnes n’auraient pas accès à un traitement aujourd’hui. Sans les organisations communautaires dirigées par des femmes vivant avec le VIH et affectées par le virus, nous ne serions jamais aussi près de mettre un terme aux nouvelles infections chez les enfants, d’élever les orphelins et de prendre soin des malades.
Il y a 25 ans, une femme du Burundi du nom de Jeanne a été la première personne à révéler son statut sérologique positif. Aujourd’hui, elle place les leaders face à leurs responsabilités et lutte pour leur droit à la santé.
Depuis lors, de jeunes figures emblématiques sont venues grossir les rangs de pionnières comme Jeanne. Laissez-moi vous présenter Yana, 20 ans, qui est née avec le VIH en Ukraine.Elle a créé Teenergizer, un groupe rassemblant des jeunes de toute l’Europe de l’Est.
À notre époque où le pouvoir est détenu par des hommes d’un certain âge, elle souhaite que les jeunes dans sa situation fassent entendre leur voix et aient le choix.
Ou encore Fiacre. Fiacre vit en République centrafricaine et fait partie des milliers de personnes déplacées par un conflit. Il se rend à vélo jusqu’à une clinique pour chercher des antirétroviraux pour lui et les membres de son groupe. En chemin, il est obligé de franchir des barrages et des postes de contrôle. Sans son aide, chacun dans sa communauté devrait entreprendre ce parcours dangereux. Un courage extraordinaire, n’est-ce pas ?
Et les exemples ne manquent pas à travers le monde d'organisations communautaires qui font la différence.
Cependant, il faut arrêter de tenir leur travail pour acquis.
Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA salue les victoires des militantes et militants ainsi que des organisations communautaires qui combattent le VIH.
Nous nous souvenons aussi de toutes celles et ceux qui ont disparu et nous honorons leur mémoire. Face au silence, les activistes ont obtenu des services qui sauvent des vies dans leurs communautés. Mais les contributions innombrables des femmes et de beaucoup d’autres personnes ne pourront jamais remplacer la responsabilité des gouvernements.
Laissez-moi vous rappeler ici que les pays se sont engagés à ce que 30 % minimum des services liés au VIH soient fournis par les organisations communautaires.
Ils ont également convenu d'allouer 6 % de tous les financements dédiés au VIH à la mobilisation des communautés afin de promouvoir les droits humains et de modifier les lois entravant l’élimination du sida.
Ne nous voilons pas la face. Défendre les droits humains et affronter les discriminations, la criminalisation et la stigmatisation n’est pas sans risques aujourd’hui.
Ainsi, nous invitons les gouvernements à créer de bonnes conditions pour que les activistes de notre cause puissent travailler du mieux possible.
Avec les organisations communautaires ouvrant la voie et les gouvernements tenant leurs promesses, alors nous mettrons fin au sida.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l'ONUSIDA
Secrétaire général adjoint des Nations Unies


Feature Story
Première rencontre en personne entre la Directrice exécutive de l’ONUSIDA et des donateurs clés
13 novembre 2019
13 novembre 2019 13 novembre 2019En amont de l’ouverture du Sommet de Nairobi sur la CIPD25, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, et Peter Eriksson, ministre suédois de la Coopération internationale pour le développement, ont présidé ensemble un petit-déjeuner ministériel rassemblant des pays donateurs et des partenaires clés. Leur objectif était de souligner les besoins de l’ONUSIDA afin que l’organisation soit un moteur de la riposte mondiale au VIH.
Depuis sa prise de fonction au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Mme Byanyima a rencontré pour la première fois plusieurs donateurs et partenaires clés de l’ONUSIDA. Elle en a profité pour promettre d’adopter une approche féministe dans le développement de l’ONUSIDA.
« L’ONUSIDA telle qu’elle émerge des défis des deux à trois dernières années se trouve à la croisée des chemins et mes priorités vont tout d’abord à notre personnel. Nous devons guérir les blessures, renforcer la confiance et clore le chapitre du passé. Je veux que le travail fantastique de l’ONUSIDA soit à nouveau synonyme de joie », a déclaré Mme Byanyima.
Katherine Zappone, ministre irlandaise de l’Enfance et de la Jeunesse, Christopher MacLennan, sous-ministre adjoint du Canada aux Enjeux mondiaux et du développement, ainsi que d’autres chefs de délégation ont applaudi l’intention de l’ONUSIDA de faire prendre un tournant à la culture de l’organisation.
« Depuis des années, l’ONUSIDA est en première ligne de la riposte au sida. Le Canada a toujours offert son soutien indéfectible et nous sommes extrêmement heureux de l’arrivée de Winnie », a déclaré M. MacLennan.
Les ministres et porte-parole de l’Allemagne, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de la Finlande, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suède et de la Suisse ont encouragé l’ONUSIDA à poursuivre son rôle de pionnière dans la promotion de solutions et de ripostes dirigées par les communautés. Toutes et tous ont également mis en avant le besoin de tirer profit des capacités uniques de l’organisation et d’exploiter son expertise des droits humains afin d’affronter les barrières sociales et politiques qui entravent les progrès liés au VIH.
« Nous devons améliorer l’intégration des droits et de la santé de la reproduction et sexuelle au sein de la riposte au VIH si nous voulons atteindre nos objectifs », a expliqué M. Eriksson. « Le Programme commun est un acteur très important pour faire progresser la santé de la reproduction et sexuelle. »
Cette rencontre a également rassemblé une délégation de plusieurs organismes coparrainants de l’ONUSIDA : le Fonds des Nations Unies pour la population et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Le PNUD s’engage à travailler avec l’ONUSIDA pour aider les gouvernements à créer un environnement légal, politique et réglementaire favorisant des ripostes au VIH efficaces et fondées sur le droit », a indiqué Achim Steiner, l’Administrateur du PNUD.
L’ONUSIDA, les pays donateurs et partenaires ont reconnu le besoin d’établir un partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin d’assurer la pérennité de la riposte au VIH.
Cette rencontre était la première d’une série de rendez-vous programmés en vue d’intensifier l’engagement collectif et de renforcer la collaboration alors que l’ONUSIDA se lance dans l’élaboration d’un nouveau plan stratégique sur le VIH.
Sommet de Nairobi sur la CIPD25
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Winnie Byanyima rejoint l’ONUSIDA au poste de Directrice exécutive
01 novembre 2019 01 novembre 2019GENÈVE, le 1er novembre 2019—L’ONUSIDA salue l’arrivée de sa nouvelle Directrice exécutive, Winnie Byanyima. Madame Byanyima apporte à sa fonction plus de 30 ans d’expérience dans la politique, la diplomatie et l’engagement humanitaire.
« Je suis très heureuse de rejoindre l’ONUSIDA et impatiente de travailler avec l'ensemble de nos partenaires afin de faire avancer la riposte au VIH et d’ériger des sociétés plus justes, saines et heureuses, en particulier pour les femmes et les filles, mais aussi pour tous les groupes marginalisés et oubliés », a déclaré madame Byanyima.
Madame Byanyima apporte à ses nouvelles fonctions une riche expérience et un engagement dans la mobilisation du pouvoir gouvernemental, des agences multilatérales, du secteur privé et de la société civile afin de promouvoir un programme de développement mettant l’accent sur les personnes. Elle occupait jusqu’à très récemment la fonction de directrice exécutive d’Oxfam International. Elle a également travaillé pendant sept ans en tant que Directrice du genre et du développement au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Madame Byanyima est titulaire d’un diplôme d’études supérieures en génie mécanique (économie d’énergie et environnement) du Cranfield Institute of Technology et d’un diplôme de premier cycle en génie aéronautique de l’université de Manchester.
En août dernier, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, l'a nommée au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA et de Sous-secrétaire générale des Nations unies à l’issue d’un processus de recrutement exigeant. Ce dernier a impliqué entre autres la création d’un comité de recherche constitué de membres du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA. La recommandation finale destinée au Secrétaire général a été formulée par le Comité des organismes coparrainants de l’ONUSIDA.


Press Release
L’ONUSIDA et le Fonds mondial signent un nouvel accord-cadre stratégique pour consolider leur soutien conjoint aux pays et mettre fin au sida
27 juin 2019 27 juin 2019
GENÈVE, le 27 juin 2019 — L’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial) ont signé un accord-cadre stratégique de coopération et de collaboration pour renforcer et accélérer leur soutien aux efforts des pays et mettre fin au sida. Cet accord-cadre définit le vaste périmètre existant de la collaboration entre les deux organisations et souligne les domaines spécifiques de coopération renforcée afin de mieux concentrer les efforts et les ressources là où elles sont les plus nécessaires.
« Le partenariat historique liant l’ONUSIDA et le Fonds mondial joue un rôle déterminant pour aider les pays à stopper et à enrayer leur épidémie de VIH », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « Le nouvel accord-cadre s’appuie sur ce partenariat fructueux et produira un impact maximal pour les gens sur le terrain, améliorera l’appropriation et la pérennité nationales tout en accélérant les progrès pour mettre fin au sida. »
Par ce nouvel accord-cadre, l’ONUSIDA et le Fonds mondial lutteront en faveur d’une riposte plus rigoureuse au VIH, soutiendront mutuellement leurs activités et processus, mais aussi continueront de fournir des informations stratégiques et une assistance technique aux pays et de renforcer leurs capacités. Les deux organisations plaideront pour accroître les financements nationaux et internationaux, travailleront à améliorer la collecte ainsi que les systèmes de données et veilleront à l’utilisation stratégique des données dans les prises de décisions et leurs mises en œuvre.
« Ce partenariat est inscrit dans l’ADN du Fonds mondial, et nous continuerons à collaborer étroitement avec l’ONUSIDA afin d’intensifier la lutte contre le VIH et sauver des millions de vies », a déclaré Peter Sands, Directeur exécutif du Fonds mondial.
L’accord-cadre met en avant les domaines critiques de la collaboration renforcée. Elle comprend la prévention du VIH et l’accès au traitement, la prestation de services pilotée par la communauté, l’engagement en faveur du genre, des droits et des communautés ainsi qu’une priorité particulière accordée à l’accélération des avancées en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Les partenaires établiront une matrice des résultats permettant de mesurer les progrès dans les domaines de collaboration renforcée.
L’ONUSIDA continuera d’analyser les lacunes de la riposte au VIH, d’encourager l’élaboration de plans stratégiques nationaux et de dossiers d’investissement, mais aussi de s’attaquer aux obstacles liés aux droits humains et au genre empêchant un accès équitable aux services de santé. L’ONUSIDA veillera, en outre, à ce que la société civile s’engage pleinement dans la riposte au VIH, en particulier les communautés et les populations clés les plus affectées par le VIH.
Le Fonds mondial, de son côté, continuera de capter, de démultiplier et d’investir des ressources supplémentaires pour mettre fin au VIH. Il lève et investit actuellement près de 4 milliards de dollars par an pour la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme. Il soutient par ailleurs des programmes gérés par des experts et des responsables locaux dans les pays et les communautés qui en ont le plus besoin.
L’ONUSIDA enjoint aux donateurs de financer intégralement le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de sa sixième conférence de reconstitution des ressources qui aura lieu en France en octobre 2019. Cela permettra aux pays, à la société civile et aux partenaires de mettre en œuvre une riposte au VIH étayée par des données probantes, centrée sur les individus et reposant sur les droits humains.
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Stimuler les ambitions mondiales de mettre fin à l’épidémie de sida après une décennie de progrès
03 juin 2019 03 juin 2019NEW YORK/GENÈVE, le 3 juin 2019 — Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté un nouveau rapport, Stimuler les ambitions mondiales de mettre fin à l’épidémie de sida après une décennie de progrès, aux États membres des Nations Unies à l’occasion de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les États membres se sont réunis aux Nations Unies à New York, aux États-Unis, afin de passer en revue les progrès et de faire part de leurs propres avancées et difficultés.
« Un monde sans sida semblait presque inimaginable lorsque l’Assemblée générale a tenu sa première session extraordinaire sur l’épidémie il y a 18 ans », rappelle dans ce rapport António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies. « Depuis lors, la détermination de la communauté internationale à vaincre l’une des plus grandes crises sanitaires de l’histoire a permis de réaliser des progrès remarquables… Et… a poussé la communauté internationale à s’engager, dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à cette date. »
Le rapport du Secrétaire général montre que les résultats autrefois considérés comme hors de portée dans les pays à faible revenu ont été obtenus, après une décennie de progrès dans la lutte contre le VIH. Entre 2008 et 2017, le nombre de décès liés au sida a diminué de 43 %, celui des nouvelles infections au VIH chez les enfants a chuté de 45 % et celui des nouvelles infections au VIH chez les adultes a diminué de 19 % à travers le monde. Le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement a également augmenté. Il a été multiplié par 5,5, ce qui représente 21,7 millions de personnes sur les 36,9 millions vivant avec le VIH en 2017.
« Les progrès considérables dans la lutte contre le VIH réalisés ces dernières décennies sous la direction de l’ONUSIDA constituent l’un des meilleurs exemples de multilatéralisme en action », a affirmé María Fernanda Espinosa, Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Ces avancées témoignent clairement des objectifs que nous sommes capables d'atteindre lorsque nous collaborons pour soutenir une cause commune. »
Le rapport indique que les progrès les plus notables ont été réalisés en Afrique de l’Est et en Afrique australe, où le taux de mortalité associée au sida a connu une baisse de 53 % et où le nombre de nouvelles infections au VIH chez les adultes et les enfants a diminué de 36 %. Cette épidémie qui tuait autrefois plus d’un million de personnes chaque année dans ces régions, y fait aujourd’hui moins de 400 000 victimes par an.
Dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Asie-Pacifique, en Europe occidentale, en Europe centrale et en Amérique du Nord, l’expansion des services de dépistage et de traitement du VIH a permis de réduire de manière considérable le nombre de décès liés au sida au cours de la dernière décennie. Dans la plupart de ces régions, le nombre de nouvelles infections au VIH a également enregistré une diminution.
Toutefois, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale font sensiblement figure d’exception. En effet, le nombre annuel de nouvelles infections au VIH y a augmenté de 30 % depuis 2010, portant à environ 960 000 le nombre de personnes nouvellement infectées au cours de cette période. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les décès dus à des maladies liées au sida ont augmenté de 11 % et on estime à 140 000 le nombre de personnes nouvellement infectées pendant cette même période.
Le rapport souligne que les services ciblant les populations les plus exposées de ces régions sont extrêmement limités. De plus, les punitions sévères encourues en cas de relations sexuelles entre personnes de même sexe, de consommation de drogues et de commerce du sexe, freinent considérablement les rares services disponibles.
En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, le manque de financement national, la faiblesse des systèmes de santé, les frais formels et informels pour accéder aux soins de santé, les situations humanitaires et la forte stigmatisation et discrimination ont sapé les efforts visant à développer le dépistage et le traitement du VIH.
Il reste de nombreux défis à relever, notamment celui de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH, et celui des normes de genre préjudiciables. Dans de nombreux pays, des lois et politiques empêchent les jeunes, les femmes, les groupes à haut risque (les homosexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleurs du sexe, les transgenres, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et autres personnes incarcérées), les peuples autochtones, les migrants et les réfugiés d’accéder aux services de santé et de lutte contre le VIH.
À l’échelle mondiale, le financement des initiatives de lutte contre le VIH stagne depuis ces cinq dernières années dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les investissements nationaux et les fonds versés par les donateurs s’élevaient en 2017 à 20,6 milliards de dollars, soit environ 80 % de l’objectif fixé pour 2020.
« Comme le démontre très clairement le rapport du Secrétaire général, pour préserver nos acquis et affronter les difficultés qui pavent le chemin de notre engagement à mettre fin au sida d’ici 2030, nous devons raffermir notre résolution, consolider nos partenariats et ne pas céder à l’autosatisfaction », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe par intérim de l’ONUSIDA. « Commençons par reconstituer les ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui permettra, avec l'aide de nombreux partenaires, dont l’ONUSIDA, de continuer à apporter aux personnes et aux communautés qui en ont le plus besoin, un soutien éclairé par des données probantes, centré sur les individus et basé sur les droits humains. »
Le rapport souligne l’opportunité capitale que représente l’élan croissant en faveur de la couverture sanitaire universelle, dont l’un des principes fondamentaux consiste à ne laisser personne de côté. Il a été démontré que la collaboration entre les systèmes de santé et les groupes communautaires atténuait la stigmatisation et la discrimination et qu’elle facilitait l'accès aux services des personnes qui en ont le plus besoin. Parmi ses recommandations clés, le rapport souligne l'importance de consolider le rôle primordial que jouent les groupes communautaires dans la lutte contre le sida.
Dans son rapport, le Secrétaire général des Nations Unies invite instamment les États membres à adopter les recommandations énoncées ci-dessous pour stimuler la volonté politique, intensifier les mesures et donner l’élan nécessaire pour atteindre les objectifs de 2020. Les recommandations adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida sont les suivantes : a) redynamiser la prévention primaire du VIH ; b) diversifier les méthodes de dépistage du VIH et différencier la prestation des soins de santé pour atteindre la cible 90-90-90 ; c) mettre en place un environnement juridique et politique favorable afin d’atteindre les populations marginalisées et vulnérables ; d) mobiliser des ressources additionnelles et les affecter là où elles sont le plus nécessaires ; e) soutenir les populations afin qu’elles puissent jouer leur rôle essentiel ; et f) intégrer un programme global de lutte contre le VIH dans la couverture sanitaire universell
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Le Secrétaire général des Nations Unies nomme Gunilla Carlsson Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim
18 mai 2019 18 mai 2019GENÈVE, 18 mai 2019 — L’ONUSIDA se félicite de la nomination de Gunilla Carlsson au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim par le Secrétaire général des Nations Unies. Mme Carlsson a rejoint l’ONUSIDA en février 2018 en tant que Directrice exécutive adjointe chargée de la gestion et de la gouvernance et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies.
Mme Carlsson apporte des orientations stratégiques aux fonctions de gestion et dirige le travail de l’ONUSIDA en matière de promotion d’une gouvernance efficace du Programme commun, tout en veillant à ce que l’ONUSIDA continue de faire figure d’organisation pionnière dans la réforme des Nations Unies.
« C’est pour moi un grand honneur de servir l’ONUSIDA en assumant les fonctions de Directrice exécutive par intérim à un tel moment charnière pour le Programme commun, les Nations Unies et la santé mondiale. Il ne peut pas y avoir de pause dans la riposte au sida », a déclaré Mme Carlsson. « Les droits de l’homme, l’égalité des sexes et la diversité doivent être au cœur de toutes nos actions. Je me réjouis de poursuivre le travail main dans la main avec les communautés, le personnel et les partenaires dans le monde entier afin d’atteindre les objectifs pour 2020 et, comme but ultime, en finir avec le sida ».
Avant de rejoindre l’ONUSIDA, Mme Carlsson a été membre élue du Parlement suédois et Ministre de la Coopération au développement international. Elle a également été députée au Parlement européen. Mme Carlsson a présidé la Commission sur le changement climatique et le développement mise en place à l’initiative de la Suède. Elle avait été nommée membre d’un groupe de haut niveau sur le développement durable mondial par le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon à la veille de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, et a été membre du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur le programme de développement pour l’après-2015. Mme Carlsson est membre associée du Conseil d’administration de la GAVI, l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, et elle en est la Vice-Présidente depuis juin 2017.
Personnalité de premier plan dans le domaine de la santé et du développement, Mme Carlsson possède une expertise dans l’élaboration de politiques dans les domaines des affaires étrangères, des droits de l’homme, de l’emploi, de la recherche, de la sécurité et de la défense. Elle dispose en outre d’une vaste expérience en matière de développement et de mise en œuvre de réformes politiques, d’efficacité et de responsabilité au sein d’organisations complexes, y compris dans le secteur privé.
Le processus de nomination du nouveau Directeur exécutif de l’ONUSIDA est toujours en cours. Le Directeur exécutif sera nommé par le Secrétaire général des Nations Unies sur la base des recommandations émises par le Comité des Organismes coparrainants. Un comité de recherche mis sur pied par le Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) et présidé par Youri Ambrazevich, Ambassadeur extraordinaire et Représentant permanent plénipotentiaire de la Mission permanente du Bélarus au Bureau des Nations Unies et d’autres organisations internationales à Genève, est en train de préparer une liste de candidats présélectionnés pour discussion par le CCP.
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L’ONUSIDA et la Fondation LGBT lancent une étude inédite sur le bonheur, le sexe et la qualité de vie chez les personnes LGBTI
14 mai 2019 14 mai 2019Une nouvelle étude mondiale vise à combler les lacunes en matière de données relatives au bien-être mental des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI), dans le but de créer de meilleures conditions et d’améliorer leur santé.
GENÈVE, 14 mai 2019 — L’ONUSIDA et la Fondation LGBT ont lancé une enquête en ligne visant à évaluer le bonheur, l’épanouissement sexuel et la qualité de vie des personnes LGBTI. Cette enquête, la première du genre, s’inscrit dans le cadre d’une campagne qui a pour but de collecter davantage d’informations et de renseignements sur les problèmes rencontrés par les personnes LGBTI. Les données ainsi recueillies permettront de faire entendre les préoccupations et de plaider pour une amélioration des conditions et du traitement des personnes LGBTI, notamment en leur assurant l’accès à des services sociaux et de santé inclusifs.
« De nombreuses personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) sont confrontées à la stigmatisation et à la discrimination au quotidien dans l’éducation, au travail, dans les établissements de santé et dans les services sociaux. Nous voulons comprendre de quelle manière cette situation influe sur leur bien-être, notamment mental, mais aussi leurs réactions et leurs moyens de résilience », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe par intérim de l’ONUSIDA. « En examinant en profondeur comment les variables économiques, socioécologiques, homophobes et autres influent sur la vie des personnes LGBTI, nous pourrons plaider avec plus de force pour un changement intelligent afin d’améliorer leur vie ».
Les personnes LGBTI doivent lutter contre la stigmatisation et la discrimination et sont souvent confrontées à un manque d’opportunités économiques et d’accès aux prestations sociales et de santé. Elles sont aussi exposées à un risque bien plus élevé d’infection à VIH. Les estimations montrent que le risque de contracter le VIH est 27 fois plus élevé chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et 13 fois plus élevé chez les personnes transgenres ; pourtant, des études montrent aussi que beaucoup d’hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transgenres évitent de s’adresser aux services de santé par crainte de la stigmatisation et de la discrimination.
Bien qu’il existe des études qui évaluent le bien-être des personnes LGBTI en mesurant les niveaux de violence, le statut juridique et la santé (souvent au moyen du risque de VIH et de séropositivité au VIH), peu d’entre elles se penchent sur le bien-être mental des personnes LGBTI, qui est essentiel pour garantir leur accès général à la santé et aux opportunités économiques.
Les données font aussi défaut en ce qui concerne les personnes LGBTI en Afrique, en Asie et en Amérique latine, que l’enquête en question espère toucher. Disponible dans plus de 17 langues, l’enquête a été diffusée par l’intermédiaire des réseaux sociaux auprès de plus de 25 millions de personnes dans le monde entier, et se poursuivra jusqu’à fin juillet 2019.
« Nous voulons faire des progrès en matière de bien-être des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Nous voulons agir maintenant et cette enquête va y contribuer. C’est une grande initiative, dans laquelle les personnes LGBTI pourront s’exprimer en toute confidentialité et permettront de créer une base de connaissances pour leur donner des moyens, défendre leur cause et sensibiliser le grand public, dans le but ultime d’éliminer la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBTI. Ce sera d’une grande aide pour la communauté », a déclaré Sean Howell, Directeur général de la Fondation LGBT.
L’enquête a été élaborée en collaboration avec l’Université d’Aix-Marseille et l’Université du Minnesota, et elle a été conçue en collaboration avec des représentants de la communauté LGBTI, y compris des personnes vivant avec le VIH. Afin de garantir le plus haut niveau de confidentialité et de protection des données personnelles, l’enquête est conforme au règlement général sur la protection des données (RGPD européen).
En vue de garantir et de préserver l’anonymat, l’accès est ouvert au moyen d’un lien web sécurisé, qui établit une liaison cryptée entre un serveur web et un navigateur. Le protocole de recherche pour cette enquête a été approuvé par le Comité d’éthique de l’Université d’Aix-Marseille et par la Commission d’éthique de l’Organisation mondiale de la Santé.
L’enquête est ouverte à la participation jusqu’au 31 juillet 2019 et il faut compter environ 12 minutes pour y répondre.
Pour participer à cette étude inédite, cliquer sur le lien suivant : https://www.research.net/r/LGBTHappinessResearch.
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L’ONUSIDA salue la nomination de Michel Sidibé en tant que ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali
08 mai 2019 08 mai 2019L’ONUSIDA adresse ses sincères remerciements au Directeur exécutif pour sa contribution exceptionnelle à la riposte mondiale au VIH.
GENÈVE, 8 mai 2019—L’ONUSIDA salue la nomination de Michel Sidibé en tant que ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali. M. Sidibé a occupé les fonctions de Directeur exécutif de l’ONUSIDA pendant plus de dix ans suite à sa nomination en janvier 2009 comme deuxième Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Secrétaire général adjoint des Nations Unies.
Véritable champion d'une démarche centrée sur les personnes en matière de santé et de développement et ardent défenseur de la justice sociale, M. Sidibé a apporté une contribution remarquable à la lutte contre le sida, aidant à sauver et à améliorer la vie de millions de personnes dans le monde.
Depuis que M. Sidibé a pris ses fonctions de Directeur exécutif de l’ONUSIDA, le nombre de personnes ayant accès à un traitement antirétroviral a augmenté de 170%, passant de 8 millions en 2010 à 21.7 millions en 2017. Le nombre de décès liés au sida a, quant à lui, diminué de 45% (passant de 1.7 million en 2008 à 940.000 en 2017) et les nouvelles infections à VIH ont été réduites de 22% (de 2.3 millions en 2008 à 1.8 million en 2017).
“Ce fut un honneur pour moi de servir l’ONUSIDA en tant que Directeur exécutif et de contribuer à la riposte mondiale au sida” a déclaré M. Sidibé. “J’aimerais remercier tous les partenaires de l’ONUSIDA, le personnel, ainsi que les membres de la communauté affectés par le VIH, qui ont rendu nos réussites possibles. Grâce à leur engagement et à leur détermination inébranlables, nous avons été en mesure d’offrir des services pouvant sauver des vies à des millions de personnes. Si le cap est maintenu et si les choses sont faites correctement – en mettant les gens au centre et en leur apportant des résultats concrets - alors nous parviendrons à mettre fin au sida.”
La vision de M. Sidibé de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida ainsi que son plaidoyer sans relâche pour que tout le monde ait accès aux services de santé ont maintenu le VIH à la première place des priorités mondiales. Ses appels à la solidarité mondiale et à la responsabilité partagée ont vu les ressources consacrées au VIH augmenter de plus d’un tiers, passant de 15.9 milliards de dollars des Etats-Unis à 20.6 milliards de dollars en 2017 dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Son plaidoyer en faveur de l’appropriation par les pays a contribué à faire en sorte que 56% des ressources liées au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire proviennent désormais de sources nationales, afin de garantir des réponses durables et à long terme au VIH.
Son engagement pourl’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et au soutien du VIH a été tel que l’objectif d’atteindre 15 millions de personnes vivant avec le VIH bénéficiant d’un traitement antirétroviral avant 2015 a été atteint avec sept mois d’avance. En mettant l’accent sur les plus vulnérables et les plus marginalisés, il a donné la parole aux personnes sans-voix, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnels du sexe, les personnes transgenres, les consommateurs de drogues et les prisonniers et les personnes déplacées.
Croyant fermement qu’aucun enfant ne devrait naître avec le VIH, son leadership appelant à l’élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants a contribué à une réduction de 60% des nouvelles infections à VIH chez les enfants depuis 2009 dans les 21 pays prioritaires du Plan mondial pour l’élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici à 2015 et le maintien de leurs mères en vie.
Au cours de son mandat, M. Sidibé a dirigé deux des déclarations politiques sur le VIH les plus réussies de l’Assemblée générale des Nations Unies qui ont désigné les populations clés et qui, pour la première fois, ont fixé des objectifs ambitieux de mise en œuvre accélérée, tant au niveau régional que mondial. Il a plaidé avec succès pour sortir le sida de son isolement, en encourageant une approche holistique fondée sur les droits de l’homme pour inclure le VIH dans la santé sexuelle et reproductive et intégrer les réponses aux maladies liées entre elles, notamment la tuberculose et le cancer du col de l’utérus.
“Je voudrais remercier le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour son soutien de longue date à l’ONUSIDA et d’avoir accepté de me laisser prendre rapidement mes nouvelles fonctions” a déclaré M. Sidibé. “Je suis également reconnaissant envers le système des Nations Unies qui m’a permis un parcours professionnel allant d’un poste de jeune administrateur de courte durée en République démocratique du Congo en 1987 pour l’UNICEF à celui de Secrétaire général adjoint des Nations Unies 20 ans plus tard – je m’en rends compte et je serai éternellement redevable pour les opportunités qui m’ont été offertes.”
Les pays les plus touchés par le VIH se sont ralliés à l’appel de M. Sidibé pour les objectifs 90-90-90, à savoir 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique, 90% des personnes connaissant leur statut ont accès à un traitement et 90% des personnes sous traitement ont une charge virale durablement supprimée. Près de 75% des personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut et l’attention se porte davantage sur le dépistage du VIH et sur l’augmentation du traitement antirétroviral.
Son appel à des partenaires pour établir une coalition de prévention du VIH a abouti à une nouvelle Feuille de route pour la prévention du VIH 2020 visant à renforcer et à maintenir l’engagement politique en faveur de la prévention primaire du VIH et à établir la nécessité de fournir des services à grande échelle pour lutter contre les nouvelles infections à VIH.
Son engagement visant à améliorer la vie des femmes et des filles a galvanisé l’action en vue de l’adoption de la résolution 1983 du Conseil de sécurité en 2011, axée sur la garantie de l’accès à la prévention et au traitement du VIH pour les femmes et les filles, sur la prévention de la violence sexuelle liée aux conflits et pour y faire face, ainsi que sur la consolidation de la paix après les conflits.
La conviction profonde de M. Sidibé du pouvoir des communautés a ouvert la voie à des réponses communautaires au VIH qui se sont révélées extrêmement efficaces pour accroître le recours aux services relatifs au VIH et créer des réseaux de soutien pour améliorer l’adhésion au traitement et à la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
Son engagement indéfectible, son dévouement et sa passion sans faille ont permis à M. Sidibé de mobiliser à la foi les chefs d’Etat, les personnes vivant avec le VIH, les donateurs, les premières dames, la société civile et les responsables de programmes de lutte contre le VIH, les réunissant autour de la même table pour renforcer la lutte contre le sida en élaborant des solutions ciblées et durables qui ne laissent personne pour compte.
En tant que dirigeant, M. Sidibé a été une source d’inspiration visionnaire pour l’ONUSIDA et pour la riposte mondiale au VIH, et l’ONUSIDA lui adresse ses sincères remerciements pour ses années de service dévoué. M. Sidibé assumera ses nouvelles fonctions de ministre de la Santé et des Affaires sociales du Mali avec effet immédiat et sa remplaçante par intérim est Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de la branche Gestion et gouvernance de l'ONUSIDA.
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