90 jeunes leaders du Kazakhstan se sont réunis à Almaty pour faire le bilan de leurs débats et émettre des recommandations pour le projet CrowdOutAIDS.
Photo : ONUSIDA
En octobre 2011, l'ONUSIDA a lancé CrowdOutAIDS, un projet collaboratif en ligne/hors ligne destiné à « externaliser » la nouvelle stratégie de l'organisation vis-à-vis de la jeunesse.
Durant les deux premières phases, les réseaux de jeunes se sont connectés via les réseaux sociaux et huit forums en ligne en sept langues ont été organisés dans chaque région du monde, où les jeunes ont pu débattre des priorités essentielles pour les jeunes et le VIH.
Grâce à cette approche inclusive, CrowdOutAIDS a recruté plus de 20 000 jeunes originaires de tous les pays ou presque, à l'aide de listes de diffusion, de Twitter, de bibliothèques collectives sur le VIH et les jeunes, et des forums. Lors de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2011, près de 25 millions d'usagers du service de microblogging Twitter ont pu voir les principaux messages sur la sensibilisation à la lutte contre le VIH grâce à la bannière CrowdOutAIDS.
Pour que les personnes qui vivent dans des pays et des communautés où la présence de l'internet est faible puissent avoir l'opportunité de contribuer au projet, des forums ouverts hors ligne ont été organisés par des volontaires mobilisés par le biais de la plate-forme CrowdOutAIDS.
Des rapports de ces forums ouverts hors ligne sont remontés de plus de 30 pays et l'on a compté parmi les participants des étudiants, des pairs-éducateurs et des travailleurs sociaux communautaires, ainsi que des personnes issues des populations les plus exposées au risque comme les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les jeunes qui consomment des drogues et les jeunes qui vivent avec le VIH.
« Les rencontres hors ligne ont été une expérience unique et les contributions ont été enrichissantes », a écrit dans son rapport Anthony Karanja Mute, animateur du forum ouvert au Kenya. « C'est la première fois que l'ONUSIDA indique clairement la nécessité d'avoir une contribution inclusive de grande ampleur de la part des jeunes gens ».
Les rencontres hors ligne ont été une expérience unique. C'est la première fois que l'ONUSIDA indique clairement la nécessité d'avoir une contribution inclusive de grande ampleur de la part des jeunes gens
Anthony Karanja Mute, animateur du forum ouvert CrowdOutAIDS au Kenya
« Les jeunes se sentent toujours marginalisés et personne ne cherche jamais à interagir avec eux de manière positive. J'espère sincèrement que ce n'est que la première de nombreuses autres rencontres de ce type », a écrit M. Mute. « Sur le plan personnel, le fait de savoir que j'étais du bon côté a été une expérience épanouissante ».
L'équipe de CrowdOutAIDS se prépare maintenant pour la prochaine phase, qui consistera à transformer les rapports des forums ouverts en stratégie apte à être mise en œuvre. Une application en ligne va être lancée pour collecter des solutions spécifiques aux problèmes soulevés dans les forums, et un comité de rédaction indépendant composé de jeunes participants au projet est actuellement mis sur pied. Le comité de rédaction élaborera le document final de CrowdOutAIDS de façon collaborative en se servant des outils en ligne lors de sessions de rédaction en direct.
Étude de cas CrowdOutAIDS : 2 000 étudiants ont leur mot à dire au Kazakhstan
Une table ronde spéciale a été organisée par le centre de lutte contre le sida de la République du Kazakhstan et le Forum de débat des étudiants d'Almaty pour discuter des moyens de combattre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH dans le pays. Le but de cette rencontre était également de fournir des recommandations pour la nouvelle stratégie de l'ONUSIDA sur le VIH et les jeunes.
Plus de 2 000 étudiants ont participé à une série de débats préliminaires, qui a débuté le 11 novembre et à laquelle ont succédé des forums organisés dans 14 universités de sept régions du pays. Les discussions se sont ensuite poursuivies sur Facebook. En décembre, plus de 90 jeunes leaders de tout le pays se sont réunis à Almaty pour faire le bilan de leurs débats et émettre des recommandations pour le projet CrowdOutAIDS.
La participation des jeunes à ces discussions est non seulement importante pour accroître la sensibilisation au VIH chez les jeunes, mais elle représente aussi une source précieuse de nouvelles idées et approches pour l'ONUSIDA
Roman Gailevich, coordonnateur de l'ONUSIDA au Kazakhstan
Les participants sont arrivés à la conclusion que l'une des principales causes de discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH trouvait en fait ses racines dans la campagne contre le VIH elle-même : les principaux messages de la couverture médiatique sur le sida sont souvent axés sur la peur, ce qui stigmatise les personnes vivant avec le VIH.
L'ignorance et la désinformation sur les modes de transmission du VIH et les moyens de prévention ont également été évoquées comme des sources d'inquiétude. Les étudiants ont indiqué que les gens continuaient d'avoir peur parce qu'ils ne disposaient toujours pas des connaissances de base sur le VIH.
« La participation des jeunes à ces discussions est non seulement importante pour accroître la sensibilisation au VIH chez les jeunes, mais elle représente aussi une source précieuse de nouvelles idées et approches pour l'ONUSIDA », a expliqué Roman Gailevich, coordonnateur de l'ONUSIDA au Kazakhstan.
Les jeunes qui ont participé à la rencontre d'Almaty ont émis différentes suggestions sur de meilleures façons de diffuser les informations relatives à la santé. « Nous en avons assez des gens qui veulent nous faire la morale. Laissez tomber les affiches ennuyeuses ! Allez là où les gens cherchent des informations : Facebook, Twitter et YouTube », ont déclaré les participants.
Pour en savoir plus sur CrowdOutAIDS et les modalités de participation, rendez-vous sur : www.crowdoutaids.org.