Transgender people




Feature Story
Reconnaître l’action des personnes transgenres
14 mai 2020
14 mai 2020 14 mai 2020En temps normal, l’Humsafar Trust n’apporte pas d’aide humanitaire, mais la COVID-19 a changé la donne.
Quelques jours après l’entrée en vigueur des mesures de confinement en Inde, les équipes de l’Humsafar Trust ont commencé à recevoir des appels désespérés de personnes qui n’avaient nulle part où aller et aucun revenu, explique Vivek Anand, le directeur exécutif de cette organisation non gouvernementale indienne de Mumbai qui soutient la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée (LGBTI). L’équipe s’est alors réunie de toute urgence pour décider de la marche à suivre. « Après avoir cherché pendant longtemps à évaluer les besoins d’une manière ou d’une autre, nous sommes tombés d’accord sur une chose : commencer par fournir une aide alimentaire », continue-t-il.
Les membres de l’ONG ont mis de l’argent en commun pour acheter de la nourriture et d’autres produits de première nécessité.
Ils se sont ensuite rendus au sein de leurs communautés et ont annoncé que l’Humsafar Trust avait lancé un fonds d’urgence pour la COVID-19. En trois jours, plus de 700 personnes ont demandé de l’aide. « Grâce aux dons venant de communautés, d’alliés, d’entreprises et de certains organismes donateurs, nous avons aidé plus de 2 000 personnes en leur fournissant de la nourriture, un accès à des soins médicaux, comme des antirétroviraux, une aide financière et en leur permettant de faire une demande d’aide au gouvernement », indique fièrement M. Anand alors que son climatiseur souffle des vagues d’air frais à travers le petit bureau à son domicile.
Il a l’impression que la riposte à la pandémie oublie la communauté LGBTI. « La situation socioéconomique de 70 % des membres de notre communauté est précaire sans aucune épargne », poursuit-il.
L’Humsafar Trust dédie son action en particulier aux personnes transgenres, qui, selon M. Anand, sont les plus touchées. « Non seulement elles disposent en temps normal de faibles revenus pour assurer leur subsistance, mais beaucoup d’entre elles n’ont pas de papiers d’identité, si bien qu’elles n’existent pas aux yeux des autorités qui distribuent des aides », continue M. Anand.
Le confinement est source de difficultés financières et se traduit également par du stress psychologique. M. Anand raconte qu’un des membres de son équipe transgenre au sein de l’Humsafar Trust ne peut pas dire son nom lors des actions sur le terrain, car elle vit avec ses parents qui considèrent qu’elle est un garçon. D’autres sont soumis à des pressions pour se marier, ou encore sont victimes de mauvais traitements et de violences.
Debout devant un magasin de légumes afin que son téléphone capte mieux, Shreya Reddy déclare avoir toujours voulu être femme. Elle n’a jamais renoncé malgré le fait d’être née garçon et d’être la cible constante de brimades et de moqueries. À 13 ans, elle fugue pour rejoindre une communauté hijra composée en majorité de personnes transgenres. Quatre ans plus tard, elle commence sa transition sexuelle grâce à l’argent qu’elle gagne en tant que professionnelle du sexe. Plus tard, continue Mme Reddy, elle se rend compte qu’elle doit étudier si elle veut s’en sortir. Son diplôme de travailleuse sociale et son expérience la mènent à l’Humsafar Trust où elle devient éducatrice et travailleuse de proximité auprès des personnes dans sa situation. La COVID-19 a eu un impact sur sa vie à plusieurs titres.
« C’était horrible, je ne pouvais plus obtenir mes hormones, j’ai perdu du poids et je saignais », explique-t-elle avant d’ajouter que le confinement empêche de faire les visites de contrôle régulières chez les gynécologues. « Et ma communauté n’arrive pas à comprendre toutes les règles et le jargon scientifique. Pour faire simple, beaucoup de personnes comme moi rencontrent d’énormes difficultés que ce soit pour payer leur loyer ou acheter le strict minimum », dit Mme Reddy.
Et d’ajouter en parlant de plus en plus vite : « ces personnes n’ont pas reçu une grande éducation, elles ont peur et la méfiance règne. »
L’état de santé de Mme Reddy s’est amélioré depuis et elle indique s’impliquer totalement dans son action sur le terrain. Une femme transgenre de sa communauté lui a dit après avoir perdu tous ses revenus : « mieux vaut mourir. » « Je m’émancipe en parlant aux gens », déclare-t-elle. « Nous sommes toutes et tous si vulnérables et, comme nous sommes une population à faible revenu, nous avons besoin d’aide. »
Le rapport Vulnerability amplified: the impact of the COVID-19 pandemic on LGBTIQ people publié récemment par OutRight Action International révèle que les répercussions du virus et des mesures de confinement sont amplifiées chez les personnes LGBTI dans le monde par rapport au reste de la population. Jessica Stern, la directrice exécutive d’OutRight, a déclaré : « Pour nous, la situation est grave. Je crains la mort de nombreux membres de la communauté LGBTI parce que nous affrontons davantage de vulnérabilité. »
Montrant derrière elle les vendeuses et vendeurs sur le marché, Mme Reddy raconte : « Je les aide aussi à comprendre comment utiliser les masques et les désinfectants. J’aide tout le monde, mais j’ai peur de l’avenir. »
M. Anand abonde en son sens. Il doit prolonger le fonds d’urgence jusqu’au mois d'août.
« Chaque jour apporte un nouveau défi », soupire-t-il. Toutes ses équipes qui sillonnent habituellement les rues ne peuvent pas travailler en ligne. En plus, il souligne qu’un nombre croissant de personnes choisit la clandestinité, ce qui ne facilite pas la prise de contact.
Se souvenant de sa jeunesse, il explique qu’il s’est assumé sur le tard. « Je ne connaissais personne qui était gay », se rappelle-t-il. Lorsque sa relation secrète a pris fin au bout de neuf ans, il n’avait personne à qui parler. Il s’est alors senti seul et abandonné. « À partir de cet instant, l’Humsafar Trust est devenu ma maison et ma famille. » Il ajoute qu’il ne souhaite juger personne au cours de cette période difficile et il répète que son devoir consiste en priorité à aider les autres.
Mais ce qu’il veut vraiment, c’est que l’action de la communauté transgenre dans la riposte à la COVID-19 ne reste pas dans l’ombre. « Il faut lui donner une voix, la rendre visible et lui accorder la place qui lui revient », conclut-il.
Notre action
Region/country
Related


Press Statement
L’ONUSIDA appelle la Hongrie à respecter les droits des personnes transgenres
08 mai 2020 08 mai 2020GENÈVE, le 8 mai 2020—Des organismes européens et internationaux des droits humains affirment le droit au changement officiel de sexe et de nom afin de refléter l'identité de genre. Ils reconnaissent ainsi que ce droit est primordial pour pouvoir jouir de nombreux autres. Par conséquent, la proposition du gouvernement hongrois visant à supprimer à ses ressortissant(e)s le droit de changer officiellement de sexe sur les documents officiels inquiète l’ONUSIDA.
La déclaration politique de haut niveau de 2016 sur le VIH et le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies reconnaît qu’une telle discrimination au sein de la loi peut dresser des obstacles à la santé et au bien-être personnel, obstacles que les gouvernements se sont engagés à supprimer. L’amendement proposé à la loi hongroise sur l’état civil remplacerait le terme « sexe/genre » par le terme « sexe à la naissance » défini en tant que « sexe biologique selon les caractères sexuels primaires et les chromosomes » et interdirait tout changement ultérieur du « sexe à la naissance ». Une telle décision pourrait avoir des conséquences fâcheuses.
Par ailleurs, l’ONUSIDA est préoccupée par le fait que le projet de loi fait usage des prérogatives données par l’état d’urgence à une période où les communautés se retrouvent dans l’incapacité de lutter efficacement contre le projet de loi ou de participer à des discussions publiques sur le sujet. Ce procédé bafoue les règles de la démocratie et le droit à la participation politique. Au cours de la pandémie de COVID-19 en particulier, l’accent doit être mis sur la suppression des obstacles aux soins de santé, pas sur leur multiplication.
« Tous les pays sont dans l’obligation de permettre à leurs ressortissant(e)s d’être reconnu(e)s pour ce qu’elles et ils sont, sans discrimination ni stigmatisation. J’encourage tous les gouvernements à continuer de garantir que la loi autorise de changer de sexe et de nom », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
Il a été prouvé que la stigmatisation et la discrimination, y compris les législations discriminatoires, visant les personnes transgenres augmentent la violence, les abus et le harcèlement à leur encontre et nuisent considérablement à leur santé physique et psychologique, ainsi qu’à leur bien-être, à leur intégration sociale et à leurs chances de trouver un emploi ou d’accéder à l’éducation. Les personnes transgenres présentent également 12 fois plus de risques d’infection au VIH que le reste de la population et sont oubliées pour ce qui est de l’accès au dépistage, au traitement et aux services de soin du VIH. Il est prouvé qu’elles sont moins victimes de discriminations, de violences et de stigmatisations, et elles sont beaucoup mieux intégrées à la société dans les pays où la législation autorise de changer de genre et de nom.
L’ONUSIDA recommande aux gouvernements de garantir dans la loi la reconnaissance du genre en définissant des procédures et des exigences claires qui respectent les obligations stipulées par les droits de l’homme internationaux.
« Ce projet d'amendement du gouvernement traumatise les membres de la communauté transgenre, de genre variant et intersexuée. Ils se retrouvent exposés à la stigmatisation, à la discrimination, aux abus, au harcèlement et à la violence à cause de ce qu’ils sont », a indiqué Barnabás Hidasi de la Transvanilla Transgender Association.
Contact
UNAIDS GenevaSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 4237
communications@unaids.org
Region/country


Press Release
Vives inquiétudes de l’ONUSIDA et de MPact devant la stigmatisation et les abus que subissent les personnes LGBTI pendant l’épidémie de COVID-19
27 avril 2020 27 avril 2020
L’ONUSIDA et MPact appellent les gouvernements et les partenaires à protéger, soutenir et respecter les droits humains des personnes LGBTI au cours de la riposte à la COVID-19
GENÈVE, le 27 avril 2020—L’ONUSIDA et MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights sont alarmés d’apprendre que des personnes LGBTI (lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées) sont visées spécifiquement dans des groupes, accusées, victimes d’abus, incarcérées et stigmatisées à la suite d’allégations les faisant passer pour des vecteurs de maladie au cours de la pandémie de COVID-19. L’ONUSIDA et MPact sont ainsi extrêmement préoccupés par le fait que ces actes discriminatoires aggravent les difficultés que rencontrent déjà les personnes LGBTI pour faire valoir leurs droits, notamment pour accéder à des services de santé sûrs et de qualité.
« Le VIH nous a appris que la violence, les agressions et la discrimination ne servent qu’à marginaliser davantage les personnes les plus défavorisées », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Tout le monde, indépendamment de son orientation sexuelle, de son identité ou expression de genre, a droit à la santé et à la sécurité, sans exception. Le respect et la dignité sont nécessaires aujourd’hui plus que jamais. »
Au Belize, des informations détaillées dénoncent les exactions de la police dont a été victime un homme gay. Ce dernier a été arrêté, humilié et battu pour n’avoir pas respecté le couvre-feu instauré pour freiner la propagation du coronavirus. Cet homme de 25 ans vivait avec le VIH et on pense qu’il est mort des complications des blessures infligées par la police.
« Nous avons reçu des rapports indiquant que des gouvernements et des leaders religieux dans certains pays font de fausses déclarations et répandent des informations erronées sur la COVID-19 qui incitent à la violence et à la discrimination envers les personnes LGBTI », explique George Ayala, Directeur exécutif du MPact. « Des descentes de police prennent pour cible des organisations et des domiciles, des personnes LGBTI sont battues et les arrestations et menaces de reconduite à la frontière pour les demandeur(se)s d’asile LGBTI augmentent. »
En Ouganda, 20 membres de la communauté LGBTI ont été récemment arrêtés au cours d’une razzia visant un refuge. Les autorités de police ont justifié cette action en les accusant de ne pas respecter les mesures de distanciation sociale. Aux Philippines, trois personnes LGBTI se trouvaient parmi un groupe qui a été humilié publiquement pour les punir de ne pas avoir respecté le couvre-feu. Après que des scènes de l’incident sont devenues virales sur Internet, le capitaine de police a été forcé de présenter des excuses pour avoir ciblé distinctement les personnes LGBTI du groupe et pour leur avoir ordonné de danser et de s’embrasser.
« L'utilisation gouvernementale des technologies en ligne et les smartphones pour surveiller les déplacements de la population pendant le confinement ou le couvre-feu inquiète de plus en plus pour ce qui est de la protection de la vie privée et de la confidentialité », ajoute M. Ayala. « Les hommes gays et les personnes anti conformistes au genre sont souvent les premières cibles et parmi les populations les plus touchées par un renforcement des mesures de police et de surveillance. »
Pour certaines personnes LGBTI, le confinement volontaire et la distanciation sociale peuvent être des expériences particulièrement difficiles, voire dangereuses. Beaucoup d’entre elles sont victimes de violences ou de mauvais traitements alors qu’elles sont cloîtrées avec des membres de leur famille qui ne les acceptent pas. Les personnes LGBTI peuvent également souffrir de la violence exercée par un partenaire intime en restant chez elles sans avoir la possibilité de signaler ces abus à la police par peur des conséquences. Le confinement peut aussi exacerber des difficultés psychologiques existantes qui sont monnaie courante parmi la communauté LGBTI, y compris la solitude, la dépression, l’angoisse et les tendances suicidaires.
La pandémie de COVID-19 laisse de nombreux hommes gays et femmes transgenres sans outils adaptés pour prendre en main leur santé sexuelle et leurs droits. Les hommes gays représentent près de 20 % des nouvelles infections au VIH et présentent 22 fois plus de risques d’infection par rapport au reste de la population masculine. Le risque d’infection au VIH des femmes transgenres est 12 fois plus élevé que pour la population générale.
Les mesures appelant à rester chez soi, en particulier lorsqu’elles ne tolèrent pas d’exceptions, aggravent les difficultés que ces groupes rencontrent déjà pour accéder à la thérapie antirétrovirale, à la prévention du VIH et aux services de réassignation sexuelle, y compris les thérapies hormonales. C’est particulièrement vrai pour les personnes LGBTI pauvres, au chômage, sans domicile ou dans une situation de logement précaire.
L’ONUSIDA et MPact enjoignent aux pays de :
- Dénoncer les fausses informations qui prennent pour bouc émissaire, diffament ou font porter la responsabilité de la propagation de la COVID-19 d’une tout autre manière aux personnes LGBTI.
- Arrêter les razzias visant les organisations, les refuges et les espaces dirigés par la communauté LGBTI, ainsi que de cesser d’arrêter des personnes à cause de leur orientation sexuelle, de leur identité ou expression de genre.
- Garantir que toutes les mesures de protection de la santé publique ne sont pas disproportionnées, sont étayées par des données probantes et respectent les droits humains.
- Empêcher l'État de surveiller les personnes LGBTI via les technologies de communication individuelle.
- Investir dans la riposte à la COVID-19 tout en préservant les fonds et les programmes de santé sexuelle/sur le VIH qui sont inclusifs et prennent en compte les besoins des personnes LGBTI.
- Garantir l’accès ininterrompu à un soutien médical vital, y compris à la réduction des risques, aux préservatifs et aux lubrifiants, à la prophylaxie pré-exposition, à la thérapie antirétrovirale, aux hormonothérapies substitutives et aux services de santé mentale destinés aux personnes LGBTI.
- Proposer des options souples pour fournir les services, depuis la délivrance d’ordonnances pour plusieurs mois de traitement jusqu’aux livraisons dans la communauté, les consultations en ligne et les services d'assistance.
- Penser à désigner des organisations de services dirigées par la communauté en tant que prestataires essentielles, de sorte qu'elles puissent fournir en toute sécurité des services fondamentaux en sachant s’adapter.
- Inclure les personnes LGBTI dans les programmes nationaux de protection sociale, y compris les aides liées à la perte de revenus.
- Améliorer l’accès à un hébergement d’urgence adapté pour les personnes LGBTI sans domicile et récemment expulsées.
- Impliquer les personnes LGBTI dans la planification de la santé publique et la communication concernant la COVID-19.
- Mettre en place une surveillance de la sécurité et une protection contre le piratage informatique au cours des réunions en ligne.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons nous mobiliser et faire groupe pour protéger et promouvoir les droits humains et à la santé des personnes LGBTI du monde entier.
MPact
MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights a vu le jour en 2006 à l’initiative d’un groupe de militants préoccupés par les disparités liées au VIH ainsi que par la stigmatisation, la discrimination, les violences et la criminalisation dont sont victimes les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde. MPact est aujourd’hui un réseau bien ancré au niveau international qui s’engage à lutter pour garantir un accès équitable aux services du VIH à tous les hommes gays tout en assurant la promotion des droits humains et du droit à la santé. L'organisation entretient des liens directs avec près de 150 organisations de la communauté dans 62 pays et des milliers d’autres utilisent ses différentes plateformes sur les réseaux sociaux pour alimenter leur lutte. MPact accomplit sa mission en : assurant une veille des gouvernements, des financeurs et autres décisionnaires ; renforçant les capacités des organisations de la communauté et les prestataires de santé ; apportant son soutien à la multiplication de réseaux dirigés par des hommes gays ; menant et mandatant des recherches ; et en facilitant l’échange d’informations entre les régions.
Contact
UNAIDS GenevaSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org
MPact, Oakland, USA
Greg Tartaglione
gtartaglione@mpactglobal.org
Ressources





Feature Story
Pakistan : garantir que le traitement contre le VIH reste disponible à l’heure de la COVID-19
15 avril 2020
15 avril 2020 15 avril 2020Assise à côté de sa fenêtre cassée, Ashee Malik (nous avons changé son nom), une femme transgenre vivant dans la province pakistanaise du Punjab, compte son argent pour constater que ses revenus ont sérieusement baissé. Son unique source de revenus consiste à danser, demander l’aumône et divertir ses clients, mais depuis le 20 mars, le jour où le confinement a été institué pour arrêter la COVID-19, elle n’a pas pu sortir de chez elle. Ses tenues chamarrées sont remisées dans son armoire avec son nécessaire de maquillage qu’elle n’a pas touché depuis des semaines. « Nous avons peur pour notre bien-être, car nous n’avons pas assez pour subvenir à nos besoins et à ceux de nos familles », explique-t-elle.
La vie de Mme Malik comme celle de la plupart des personnes transgenres au Pakistan est marquée par la stigmatisation, la discrimination et l’isolement social. L’accès aux services de santé, à l’éducation et à l’emploi est l’un des nombreux défis auxquels est confrontée cette communauté malgré l’adoption en 2018 du Transgender Persons Protection of Rights Act. La COVID-19 et le confinement qui l’accompagne ne font que tout compliquer. Au 15 avril, plus de 5 900 cas confirmés de COVID-19 et 107 décès avaient été signalés au Pakistan.
Il y a un véritable risque que les restrictions de déplacement auxquelles est soumise la population perturbent des services essentiels pour les personnes vivant avec le VIH, une infection qui touche de manière disproportionnée la communauté transgenre au Pakistan.
La Khawaja Sira Society (KSS), qui s’engage en faveur des personnes transgenres, s’est mise à fournir de l’aide en travaillant avec les plus marginalisées et en fournissant des informations sur la façon de se protéger contre le VIH et la COVID-19.
« La communauté transgenre est particulièrement vulnérable à cause des préjugés, de la stigmatisation et de la discrimination à son encontre. Nous devons mettre en place un modèle de prévention de la COVID-19 qui prenne en compte les dynamiques et les problèmes que rencontre cette communauté au cours de la pandémie », explique la responsable des programmes de la KSS, Mahnoor alias Moon Ali.
Certains problèmes ont été évoqués plusieurs fois au cours des discussions menées par la KSS auprès de 150 personnes transgenres, dont 30 % environ sont séropositives. Il s’agit par exemple de la perte totale de revenus et de la promiscuité au sein des Dheras, ces maisons communes où quatre ou cinq personnes transgenres cohabitent, ce qui complique la distanciation sociale. À cela s’ajoute que la plupart des personnes contactées sont analphabètes, si bien qu’elles passent à côté des campagnes de santé publique expliquant comment éviter une infection au coronavirus. La peur de tomber malade est importante, ce qui affecte aussi leur santé mentale. Le gouvernement pakistanais a annoncé vouloir apporter une aide alimentaire. Il n’est toutefois pas certain que les personnes transgenres pourront en profiter, car ce programme repose sur un contrôle de la carte nationale d’identité, un document dont ne dispose tout bonnement pas la majorité des membres de la communauté transgenre du pays.
Par ailleurs, on assiste à une utilisation renforcée des médias sociaux pendant le confinement. Avec l’aide de l’ONUSIDA au Pakistan, la KSS diffuse des informations sur l’hygiène, les mesures de prévention et la distanciation sociale sur les médias sociaux et elle aborde le thème de la COVID-19 avec la communauté. La KSS, en lien avec les administrations provinciales, s’engage également pour garantir que les personnes vivant avec le VIH puissent se faire livrer chez elles leur thérapie antirétrovirale en quantité suffisante pour plusieurs mois.
« Nous, les personnes transgenres vivant avec le VIH, avons l’impression que le fait de nous rendre dans les centres gérés par le gouvernement qui délivrent une thérapie antirétrovirale nous expose à un risque. Nous avons besoin de nous faire livrer la thérapie antirétrovirale directement chez nous », explique Guddi Khan, une femme transgenre séropositive.
Comme l’accès ininterrompu à une thérapie antirétrovirale est essentiel pour les personnes vivant avec le VIH, la Pakistan Common Management Unit for AIDS, TB and Malaria, en collaboration avec l’ONUSIDA et d’autres partenaires, a mis en place des plateformes virtuelles et des lignes d’assistance téléphonique afin de garantir la continuité de la coordination. Un stock d’urgence d’antirétroviraux a été mis à la disposition des personnes vivant avec le VIH pour les deux prochains mois. En outre, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme contribue à constituer un stock tampon afin d’éviter toute interruption du traitement en cas d’éventuelles difficultés d’importation de médicaments.
« Nous collaborons étroitement avec l’Association of People Living with HIV, les gouvernements fédéraux et provinciaux, ainsi qu’avec la famille de l’ONUSIDA afin de suivre la situation et d’apporter rapidement une aide pour surmonter les obstacles empêchant l’accès à des services vitaux du VIH en cette période extrêmement difficile marquée par la crise de la COVID-19, » explique Maria Elena Borromeo, la Directrice pays de l’ONUSIDA au Pakistan et en Afghanistan.
Notre action
Region/country
Related




Mettre à jour
Plus de la moitié des nouvelles infections au VIH dans le monde ont touché les populations clés et leurs partenaires sexuels
05 novembre 2019
05 novembre 2019 05 novembre 2019En 2018, la répartition mondiale des nouvelles infections au VIH a passé un cap. Les populations clés et leurs partenaires sexuels ont en effet représenté pour la première fois la majorité des cas.
Cette évolution est due aux progrès formidables réalisés dans des situations à forte prévalence du virus en Afrique orientale et australe, ainsi qu’à une situation plus contrastée dans les régions moins touchées.
Les populations clés forment une petite portion de la population totale, mais elles sont exposées à un risque extrêmement élevé d’infection. Les données disponibles indiquent qu’en 2018 le risque de contamination au VIH parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était 22 fois plus élevé que parmi l’ensemble de la population masculine adulte. Ce taux est le même pour les personnes s’injectant des drogues par rapport à celles ne le faisant pas. Par ailleurs, ce risque est respectivement 21 fois et 12 fois supérieur pour les professionnel(le)s du sexe et les femmes transgenres par rapport à la population adulte entre 15 et 49 ans.
En savoir plus
Related


Feature Story
Changer la vie des personnes transgenres au Malawi
03 juin 2019
03 juin 2019 03 juin 2019Lesbian, Intersex, Transgender and other Extensions (LITE) est un groupe de soutien des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles (LGBTI) fondé en 2016 à Lilongwe au Malawi. « Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuelles devaient affronter tellement de défis communs que j’ai trouvé la motivation de créer une organisation non gouvernementale pour traiter ces questions », déclare Lawrence Phiri Chipili, directeur général de LITE et homme transgenre.
Depuis sa formation en 2016 et sa création officielle en 2017, LITE s’est imposé parmi les plateformes nationales importantes, notamment le groupe de travail technique de la Commission nationale sur le sida du Malawi, qui pilote la lutte multisectorielle contre le sida.
En partenariat avec cinq autres organisations LGBTI du Malawi, LITE a fondé en mai 2019 le Diversity Forum afin de collaborer pour atteindre leur but commun et de veiller à la promotion, à la protection et au respect des droits des personnes appartenant à la communauté LGBTI au Malawi. LITE occupe également la fonction de présidence adjointe du Southern Africa Trans Forum, qui rassemble 18 organisations Transgenre de la Communauté de développement de l’Afrique australe. En 2019, la Campagne pour les droits humains a reconnu LITE et M. Chipili comme l'un de leurs pionniers à l'échelle mondiale.
Cette reconnaissance n’a pas été facile à obtenir pour l’organisation. Riche de sa formation universitaire en économie, M. Chipili a accumulé les preuves pour étayer le plaidoyer de l’organisation.
« Dès la formation de l’organisation, nous avons constaté qu'il était nécessaire de mieux comprendre les besoins des personnes transgenres dans les zones rurales et urbaines du Malawi », explique-t-il. « Nous ne voulions pas baser nos hypothèses sur un groupe restreint de personnes vivant à Lilongwe. Nous avons alors évalué les besoins des communautés et pris conscience des principaux enjeux : l'accès aux services de soins de santé, à l’éducation, à l’emploi, aux services juridiques et la jouissance de la vie en toute sécurité. »
Grâce à cette étude, l’organisation a pu élaborer sa stratégie de plaidoyer, qui consiste à révéler les problèmes auxquels sont confrontées les personnes transgenres dans la sphère publique et politique.
L’organisation s’appuie également sur les politiques et la législation pour élaborer son plaidoyer. En 2015, le gouvernement du Malawi a reconnu que la communauté LGBTI devait avoir accès aux soins de santé et à la sécurité. Toutefois, M. Chipili estime que ces recommandations ne sont pas mises en œuvre sur le terrain. LITE élabore donc sa stratégie sur la base de ces recommandations pour mener des études et s’engager stratégiquement aux côtés du gouvernement.
Personne ne connaît mieux ces défis que M. Chipili. Il a été rejeté par sa famille et renvoyé de l’école et de l’université. Toutefois, ces expériences semblent avoir décuplé sa résilience et sa détermination.
« Je mets ma vie, ainsi que celle de mes proches, en danger, mais nous devons parler de ces problèmes du quotidien. Les discours de haine envers ma communauté m’attristent profondément, mais ils me motivent aussi parce que les gens ne mesurent pas l’impact de leurs propos. Ma mission consiste à travailler main dans la main avec ces gens pour les aider à comprendre », déclare-t-il.
M. Chipili reconnaît qu’au fil de cette lutte solitaire de la communauté LGBTI en quête de visibilité, les partenaires comme l’ONUSIDA ont joué un rôle essentiel. « L’ONUSIDA nous a aidés à identifier les lacunes de nos politiques organisationnelles et à définir la direction à suivre », dit-il. « L’ONUSIDA a plaidé en faveur de notre inclusion dans les plateformes nationales et nous a aidés à nous impliquer stratégiquement aux côtés du gouvernement, en restant scrupuleusement fidèles à notre principe de ne laisser personne de côté. »
La tâche ne fait que commencer pour M. Chipili et son organisation. « Nous avons besoin de soutien technique, ainsi que de ressources humaines et financières supplémentaires. La limitation à l'échelle mondiale des programmes et du financement pour traiter les problématiques transgenres constitue l’une des principales difficultés. Beaucoup de ressources sont allouées aux organisations qui œuvrent pour les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et pour les travailleurs du sexe », ajoute-t-il. « Les personnes transgenres sont généralement invisibles, alors que nous sommes confrontés à un déferlement de haine et de stigmatisation, qui augmente considérablement les risques d’infection au VIH », conclut-il.
Region/country
Related


Press Statement
L’ONUSIDA appelle les pays à abroger les lois discriminatoires et à adopter des lois qui protègent les individus contre la discrimination
16 mai 2019 16 mai 2019Les lois discriminatoires plongent les populations clés dans la clandestinité, hors de portée des services sanitaires et sociaux essentiels.
GENÈVE, 16 mai 2019 — À l’occasion de la Journée mondiale contre l’homophobie et la transphobie (IDAHOT) qui a lieu le 17 mai, l’ONUSIDA lance un appel à tous les pays pour qu’ils abrogent les lois discriminatoires à l’encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI).
La stigmatisation envers les populations clés (hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, professionnel(le)s du sexe, personnes transgenres, consommateurs de drogues injectables, détenus et autres personnes incarcérées) est renforcée par la législation pénale, qui alimente à son tour la violence, l’exploitation et le climat de peur, compromettant ainsi les efforts pour rendre les services anti-VIH accessibles à ceux qui en ont besoin.
« Nous avons tous l’obligation morale et légale d’abroger les lois discriminatoires et d’adopter des lois qui protègent les individus contre la discrimination », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim. « Pour pouvoir en finir avec l’épidémie de sida, nous allons avoir besoin de protection contre la violence, de justice et d’égalité pour tous. »
Plus de 65 pays pénalisent les relations entre personnes de même sexe, dont huit qui imposent la peine de mort. À l’échelle mondiale, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont environ 28 fois plus susceptibles de contracter le VIH que la population générale, et beaucoup moins enclins à recourir aux services anti-VIH. En 2017, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont représenté 18 % des nouvelles infections à VIH dans le monde.
« Il est absolument capital de créer un monde dans lequel toutes les personnes pourront accéder aux services sociaux et de santé dont elles ont besoin, à l’abri de toute menace de violence et de discrimination. La couverture santé universelle doit atteindre tout le monde : les minorités sexuelles et de genre ont le même droit à la santé que n’importe qui d’autre », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé.
Les personnes transgenres, dont on estime qu’elles représentent 0,1 à 1,1 % de la population mondiale, sont souvent confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. On estime que les femmes transgenres sont 13 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les autres adultes en âge de procréer et que 16,5 % des femmes transgenres vivent avec le VIH.
« La justice et la protection pour tous sont des éléments fondamentaux pour avancer sur l’Agenda 2030 pour le développement durable et les Objectifs de développement durable. Adopter et faire appliquer des lois et des politiques non discriminatoires, abroger les lois répressives et assurer l’accès à la justice pour tous sont autant de mesures essentielles à prendre pour respecter l’engagement de ne laisser personne pour compte », a déclaré Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement.
L’ONUSIDA rejoint le Secrétaire général des Nations Unies et le Haut-Commissaire aux droits de l’homme dans cet appel pour la fin de la criminalisation des personnes LGBTI, leur protection contre la violence et la discrimination et leur total accès aux services de santé et autres services sociaux.
L’IDAHOT, journée hommage à la diversité sexuelle et de genre dans le monde entier, est célébrée chaque année le 17 mai.

Feature Story
L’État de Gujarat crée le Conseil pour le bien-être des personnes transgenres
26 février 2019
26 février 2019 26 février 2019Dans un jugement historique prononcé en avril 2014, la Cour Suprême indienne a introduit la reconnaissance d’un troisième genre et déclaré que les personnes transgenres devaient avoir accès aux mêmes droits aux régimes sociaux que les autres groupes minoritaires du pays.
Récemment, l’État de Gujarat a créé un Conseil pour le bien-être des personnes transgenres, destiné à élargir l’accès de ces personnes aux services de base, notamment en matière de santé, de logement, d’éducation et d’emploi. Le Ministère de la Justice sociale et de l’Autonomisation a créé ce conseil suite à des consultations menées auprès de la communauté transgenre et de groupes communautaires, notamment le Lakshya Trust et Vikalp. L’ONUSIDA et le Programme des Nations Unies pour le développement ont apporté un soutien technique et leurs conseils tout au long du processus.
Ce nouvel organisme a pour but d’améliorer la coordination entre les administrations afin de renforcer la prestation et la délivrance de services à la communauté transgenre. Composé de 16 membres, il inclura deux femmes transgenres, deux hommes transgenres, deux représentants de la communauté eunuque et deux autres représentants d’autres organisations de la société civile. Il sera présidé par le Ministre de la Justice sociale et de l’Autonomisation.
« Ce nouveau Conseil pour le bien-être des personnes transgenres représente un effort de taille pour aider les personnes transgenres dans les problèmes qu’elles rencontrent au quotidien. Nous espérons que les questions des moyens de subsistance, d’emploi, de sécurité sociale et de protection des droits de l’homme seront abordées par le conseil », a déclaré Aakriti Patel du Lakshya Trust.
Une partie du travail du conseil sera de plancher sur l’élaboration d’une définition juridique consensuelle afin de déterminer qui peut être désigné comme transgenre.
« L’ONUSIDA est impatient de travailler avec le nouveau Conseil pour le bien-être des personnes transgenres au Gujarat. Je félicite le ministère et tous les partenaires pour le travail accompli dans l’aide à la création du conseil, qui va grandement améliorer la vie de la communauté transgenre », a déclaré le Directeur national de l’ONUSIDA en Inde, Bilali Camara.
L’ONUSIDA va continuer d’apporter son soutien au conseil dans l’élaboration d’une feuille de route politique et le déploiement de programmes de protection sociale pour les personnes transgenres. L’ONUSIDA travaille également avec le secteur privé au Gujarat afin de proposer des formations à près de 3 000 personnes transgenres.
En Inde, chez les personnes transgenres, la prévalence du VIH s’élève à 3,1 %, contre seulement 0,2 % dans l’ensemble de la population adulte à l’échelle nationale.
Region/country
Related


Feature Story
Le combat de REDLACTRANS pour les droits des personnes transgenres
01 octobre 2018
01 octobre 2018 01 octobre 2018On constate encore aujourd’hui des niveaux alarmants de violences à l’encontre des personnes transgenres, et une absence de reconnaissance de leurs droits. À l’occasion d’une visite au siège de l’ONUSIDA à Genève, en Suisse, le 18 septembre, Marcela Romero et Venus Tejada, des représentantes du Réseau des personnes transgenres d’Amérique latine et des Caraïbes (REDLACTRANS), ont présenté le chiffre ahurissant de l’espérance de vie des femmes transgenres dans la région, qui est de 35 ans seulement.
Lors de cette visite, Mme Romero et Mme Tejada ont rencontré le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, et évoqué le travail de REDLACTRANS dans 13 pays. Une subvention versée par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à REDLACTRANS a permis de créer un centre qui recueille les témoignages et suit les affaires de violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres en Amérique latine et dans les Caraïbes.
« La stigmatisation, la discrimination et la violence à l’égard des minorités sexuelles et de genre les empêchent d’accéder aux services de santé », a déclaré M. Sidibé. « Chacun a droit à la santé, quels que soient son genre ou son orientation sexuelle. Pour cela, il faut zéro discrimination pour tout le monde, partout ».
Mesdames Romero et Tejada ont également présenté à M. Sidibé une copie du rapport de REDLACTRANS, intitulé Waiting to die (En attendant la mort), qui compile les cas de violations des droits de l’homme à l’encontre des personnes transgenres et formule des recommandations à l’attention des décideurs.
« La stigmatisation et la discrimination sont des obstacles à l’accès aux services dont nous avons besoin pour rester en bonne santé. Des femmes transgenres meurent en raison du manque d’accès au traitement. Sans prise en charge médicale globale, il n’y a pas d’égalité des droits ni de vraie démocratie », a déclaré Mme Romero.
Depuis sa création en 2006, REDLACTRANS encourage l’élaboration de lois sur l’identité de genre. En Argentine, dans l’État plurinational de Bolivie, dans trois districts fédéraux du Mexique et en Uruguay, où des lois sur l’identité de genre ont été votées, les droits des personnes transgenres deviennent de plus en plus une réalité, et par conséquent les personnes transgenres peuvent accéder aux services de santé. Ces lois ont suscité des changements positifs dans les services fournis aux personnes transgenres et permis de faire reculer la stigmatisation et la discrimination dans les établissements de santé. « Sans identification, on ne peut ni voyager, ni s’inscrire à l’école, ni accéder aux nombreux services qui sont essentiels pour s’intégrer dans la société », a expliqué Mme Tejada.
Mme Romero et Mme Tejada ont appelé l’ONUSIDA à prendre en compte les effets de la migration forcée, des inégalités persistantes et de la pauvreté sur la qualité de vie des femmes transgenres.