Transgender people


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Indétectable = non transmissible
20 juillet 2018
20 juillet 2018 20 juillet 2018« Indétectable = non transmissible » : tel est le message délivré par un nouveau document explicatif de l’ONUSIDA. Avec 20 années de preuves démontrant que le traitement anti-VIH est extrêmement efficace pour réduire la transmission du virus, il est devenu évident aujourd’hui que les personnes vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH par voie sexuelle.
Trois grandes études sur la transmission sexuelle du VIH entre des milliers de couples, dont un partenaire vivait avec le VIH et l’autre non, ont été réalisées entre 2007 et 2016. Dans le cadre de ces études, il n’y a pas eu un seul cas de transmission du VIH par voie sexuelle par une personne vivant avec le VIH ayant une charge virale indétectable à son partenaire séronégatif au VIH. Néanmoins, le document explicatif met en garde sur le fait qu’une personne ne peut savoir si sa charge virale est indétectable que si elle effectue un test de charge virale.
Pour de nombreuses personnes vivant avec le VIH, apprendre qu’elles ne peuvent plus transmettre le virus par voie sexuelle leur change la vie. En plus de pouvoir choisir d’avoir des rapports sexuels sans préservatif, un grand nombre de personnes vivant avec le VIH dont la charge virale est indétectable se sentent libérées du poids de la stigmatisation associée au fait de vivre avec le VIH. Savoir qu’elles ne peuvent plus transmettre le VIH sexuellement peut donner aux personnes vivant avec le VIH un solide sentiment d’être des agents de prévention dans leur approche vis-à-vis de leurs nouveaux ou actuels partenaires.
La nouvelle série des documents explicatifs de l’ONUSIDA vise à informer les lecteurs sur des aspects clés ou émergents de la riposte au sida. Ces documents incluent des recommandations à l’attention des responsables de programmes et des conseils pour les ripostes nationales ; ils représentent des instantanés brefs mais instructifs des connaissances actuelles sur un aspect de la riposte au sida.
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La dignité des personnes transgenres : un facteur clé pour leur santé et leur bien-être
26 juin 2018
26 juin 2018 26 juin 2018L’Organisation mondiale de la Santé a publié la nouvelle classification internationale des maladies, la CIM-11, le 18 juin dernier.
Cette nouvelle version ne définit plus les problèmes associés à l’identité transgenre comme des troubles mentaux. Elle inclut à la place de nouvelles catégories, l’incongruence de genre chez l’adolescent et l’adulte et l’incongruence de genre chez l’enfant, qui sont classées dans le chapitre consacré à la santé sexuelle.
La CIM offre une vision holistique de chaque aspect de la vie susceptible d’avoir une incidence sur la santé et sert d’aide à la prise de décision pour la programmation des services et l’affectation des dépenses.
« Nous amorçons ainsi la fin d’une histoire honteuse de pathologisation, d’institutionnalisation, de « conversion » et de stérilisation », a déclaré Mauro Cabral Grinspan, Directeur exécutif de GATE, une organisation internationale qui travaille sur les questions d’identité de genre, d’expression de genre et de caractéristiques sexuelles.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a salué cette décision. « Il s’agit d’une étape importante dans l’élargissement de l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres », a-t-il déclaré.
Selon le rapport de l’Organisation mondiale de la Santé intitulé Transgender people and HIV (Personnes transgenres et VIH), les personnes transgenres sont 49 fois plus susceptibles de contracter le VIH que l’ensemble des adultes en âge de procréer. Dès le plus jeune âge, elles sont souvent confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés parce qu’elles expriment leur identité de genre. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé.
Même si la nouvelle version de la CIM ne sera présentée qu’en mai 2019 pour approbation finale devant l’Assemblée mondiale de la Santé, les activistes transgenres travaillent déjà sur les prochaines étapes, notamment la révision des catégories et des définitions, ainsi que sur la réception au niveau national.
« Nous allons travailler avec nos partenaires pour assurer une mise en application effective au niveau des pays, afin d’améliorer les réglementations tout en favorisant l’accès total à la reconnaissance juridique du genre et à des soins de santé valorisants en termes de genre », a conclu Mauro Cabral Grinspan.
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Pour la communauté LGBTI, l’intelligence artificielle n’est pas forcément bénéfique
21 mai 2018
21 mai 2018 21 mai 2018L’un des événements médiatiques les plus suivis de l’année a laissé Cynthia Weber plutôt sceptique : l’utilisation par Sky News de l’intelligence artificielle (IA) lors du mariage du Prince Harry et de Meghan Markle est-elle une bonne chose ?
Pour la première fois de l’histoire, une chaîne d’information a eu recours à une technologie de reconnaissance faciale par IA lors d’une diffusion en direct. Professeure en relations internationales et études sur le genre à l’Université du Sussex, Cynthia explique que l’emploi d’un logiciel pour nommer les invités au mariage représente certes un « truc » plutôt habile, mais ses implications soulèvent quelques inquiétudes.
« Certains prétendent que cette technologie est capable de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne », a déclaré Cynthia dans son intervention lors d’un événement organisé à l’occasion de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie au siège de l’ONUSIDA à Genève.
Elle faisait référence à une étude de l’Université de Stanford qui a analysé plus de 35 000 images sur un site de rencontre en ligne américain, représentant des individus de race blanche valides âgés de 18 à 40 ans, dans laquelle les chercheurs ont procédé à une comparaison entre les orientations sexuelles générées par IA pour ces individus et celles qu’ils ont trouvées dans leurs profils. L’étude fait valoir que la technologie de reconnaissance faciale par IA permettrait de déterminer l’orientation sexuelle d’une personne avec une précision jusqu’à 30 % supérieure à ce que les gens peuvent faire.
Cynthia ajoute que les organisations de défense LGBTI ont qualifié cette étude de « science au rabais », car elle s’appuie sur un échantillon déséquilibré en termes de race et d’âge et met sur le même plan orientation sexuelle et activité sexuelle. « Le résultat, c’est que l’algorithme d’intelligence artificielle de l’étude trouve uniquement ce pourquoi il a été programmé : des stéréotypes sur les personnes hétérosexuelles, les gays et les lesbiennes », conclut Cynthia.
Cynthia estime que les connaissances en IA sont évidemment susceptibles de créer des opportunités dans de nombreux domaines, mais elle perçoit beaucoup plus de risques et de dangers que d’avantages pour les personnes LGBTI.
Quand l’IA rencontre la technologie de reconnaissance faciale et un algorithme d’orientation sexuelle, ce sont au moins quatre problèmes qui apparaissent. À commencer par la vie privée. En droit national et international, le visage d’une personne n’est pas protégé par les lois sur la protection de la vie privée. Les visages peuvent donc être scannés et examinés par n’importe qui, du gouvernement à la chaîne Sky News.
Ensuite, la précision. « En dehors du mariage royal, dans le monde réel, la technologie de reconnaissance faciale par intelligence artificielle est loin d’être parfaite, même lorsqu’elle se contente d’essayer de faire correspondre des noms et des visages, et encore moins lorsqu’elle tente de trouver une correspondance entre un visage et une orientation sexuelle présumée », explique Cynthia.
Pour Cynthia, l’élément clé, c’est la connaissance. Comment un algorithme d’orientation sexuelle peut-il connaître la sexualité d’un individu mieux que la personne concernée ? Cynthia estime que l’approche binaire d’un code et de données informatisées n’est pas compatible avec le vaste spectre en matière de genre et de sexualité.
Enfin, ce qui inquiète Cynthia, c’est la finalité de l’utilisation des informations générées par l’IA. « Que Sky News s’en serve pour commenter un mariage, c’est une chose, mais qu’en est-il d’une utilisation par la police dans les pays où l’homosexualité est hors-la-loi ? », se demande Cynthia.
Pour elle, IA et orientation sexuelle ne se traduisent pas forcément par un bénéfice réciproque. Cynthia admet que l’IA influence l’imagination et stimule l’innovation, mais elle pense que le fait de classer les gens dans des catégories induit généralement un effet plus négatif que positif.
Elle conclut en déclarant que « les gens doivent veiller à ce que l’intelligence artificielle s’appuie sur l’éthique, et pas seulement sur la technologie ».
L’événement, qui s’est tenu le 16 mai, était organisé en collaboration avec l’association LGBTI suisse Pride@Work et UN Globe, une organisation LGBTI des Nations Unies.
Partenaires
Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie
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Press Statement
L'ONUSIDA en appelle à des partenariats renforcés pour ne laisser personne pour compte
16 mai 2018 16 mai 2018GENÈVE, 16 mai 2018 — A l'occasion de la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHOT), l'ONUSIDA en appelle à des partenariats renforcés pour soutenir les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) et leurs familles vivant avec le VIH ou face à la discrimination.
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a déclaré : « La stigmatisation, la discrimination et la violence sociale et physique contre les minorités sexuelles et de genre les empêchent d'accéder aux services de santé. Chacun a droit à la santé, peu importe son sexe ou son orientation sexuelle. Pour cela, nous avons besoin d'éviter toute forme de discrimination pour tout le monde, partout ».
Les hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ainsi que les femmes transgenres font partie des populations les plus touchées par le VIH dans le monde.
Plus de 40 % des 100 pays qui ont répondu à l'ONUSIDA criminalisent les relations homosexuelles. La criminalisation des personnes en raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle les oblige à se rétracter, s'éloignant des services sociaux et de santé essentiels, ce qui les rend vulnérables à une mauvaise santé et à l'itinérance.
Pour mettre fin au sida, il est essentiel de veiller à ce que les personnes puissent accéder aux technologies de prévention du VIH, notamment les préservatifs et la PrEP, et à un traitement et des soins de qualité contre le VIH sans discrimination. ONU Femmes, le Programme des Nations Unies pour le développement et l'ONUSIDA travaillent avec le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH pour mettre fin à toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH. L'initiative nécessitera un appui multisectoriel rapide et un leadership de la société civile, et permettra de concrétiser les engagements assortis d'un délai déterminé par les États Membres des Nations Unies pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.
Un engagement politique croissant et des investissements pour la santé et le bien-être de certaines des personnes les plus vulnérables de la société permettront de garantir que personne ne soit laissée pour compte.
IDAHOT, une manifestation mondiale de la diversité sexuelle et de genre, est commémorée chaque année le 17 mai. Le thème de cette année est : Alliances pour la solidarité afin de faire respecter les personnes LGBTI et leurs familles.
Press centre
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L'ONUSIDA félicite le Parlement de la République islamique du Pakistan pour l'adoption du projet de loi sur les personnes transgenres
11 mai 2018 11 mai 2018GENÈVE / ISLAMABAD, 11 mai 2018 — L'ONUSIDA félicite le Parlement de la République islamique du Pakistan pour l'adoption du projet de loi sur les personnes transgenres (Protection des droits), 2018. Ce projet de loi est crucial pour l'épanouissement des personnes transgenres qui, par le passé, n’avaient que le choix entre vivre avec des documents d'identité formels ne reflétant pas fidèlement leur genre ou n’avoir pas de document d'identité du tout. Ce changement dans la Loi permettra aux personnes transgenres de solliciter un permis de conduire et un passeport ainsi que de demander à la base de données nationale et aux services d’identification d’intégrer leur genre dans leurs documents.
Le fait récurrent d’obliger les personnes transgenre à ne tenir que des documents d'identité, tels que le permis de conduire et le passeport, ne mentionnant pas leur identité ou leur expression de genre est une discrimination envers elles. Les personnes transgenres se sont vu refuser l'accès aux services ou au soutien, par exemple dans les établissements de soins de santé pour la raison de n’avoir pas de documents d'identité officiels reconnaissant leur identité de genre ou leur expression de genre.
Le nouveau projet de loi est très important pour les personnes transgenres, car il leur donne une protection juridique. Les changements révolutionnaires donnent accès à des droits précédemment refusés aux personnes transgenres. Elles auront désormais le droit d'hériter des biens, de voter à toutes les élections nationales, provinciales et locales et de poser des candidatures, tous sans crainte de discrimination. Le projet de loi prévoit également des mesures conçues pour répondre aux besoins spécifiques des personnes transgenres. Il s’agit entre autres de la création de centres de protection et de maisons d'hébergement ainsi que de programmes de formation professionnelle spéciaux.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA a déclaré : « Ce projet de loi fournit un environnement favorable aux personnes transgenres pour accéder aux soins de santé, à la justice sociale, à l'égalité et à la dignité dans la société tout en bénéficiant d'une vie productive. C'est une initiative porteuse qui aidera le Pakistan à parvenir à l'éradication du sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 ».
Les personnes transgenres ont un taux de prévalence du VIH de 7,1 % au Pakistan. Cinquante-deux pour cent des personnes transgenres déclarent être confrontées à la stigmatisation et à la discrimination. Le chiffre augmente à 55,8 pour cent pour les professionnels du sexe transgenres.
Le projet de loi interdit le harcèlement des personnes transgenres en famille et en public. Il est désormais contre la loi pour les employeurs, les établissements d'enseignement, les services de santé, les commerçants, les transports publics et les propriétaires ou vendeurs de faire de la discrimination envers les personnes transgenres de quelque manière que ce soit.
Bubbly Malik, Directeur exécutif de Wajood Society a déclaré : « L'adoption de ce projet de loi est un rêve devenu réalité pour de nombreuses personnes transgenres. Nous avons parcouru un long chemin et nous nous sommes battus pour y arriver. Nous n'arrêterons pas maintenant. C'est le premier pas vers l'autonomisation. Nous serons là pour voir sa mise en œuvre efficace. Le projet de loi porte sur la santé, l'emploi et les services éducatifs, ce qui me rend heureux ».
En juin 2016, les États Membres des Nations Unies se sont engagés dans la Déclaration politique sur l'élimination du sida à « promouvoir des lois et des politiques garantissant l'exercice de tous les droits humains et libertés fondamentales des enfants, des adolescents et des jeunes, et en particulier, des personnes affectées par le VIH, de manière à éliminer la stigmatisation et la discrimination auxquelles ils sont confrontés ».
L'ONUSIDA exhorte tous les gouvernements à mettre pleinement en œuvre les droits humains des personnes vivant avec le VIH, notamment en leur fournissant des protections juridiques fiables et en mettant en œuvre des programmes pour éradiquer la discrimination et promouvoir l'accès à la justice ».









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Pérou : les femmes transgenres face aux injustices
26 avril 2018
26 avril 2018 26 avril 2018Tamara, femme transgenre originaire de Lima, au Pérou, se débattait avec son identité depuis l’école élémentaire. Sans cesse harcelée par ses camarades, elle avait fini par décrocher. À 18 ans, il ne lui restait pas beaucoup de choix, et elle se mit à travailler dans la rue comme professionnelle du sexe. Tamara disait souvent qu’elle ne dépasserait pas l’âge de 30 ans. Comment pourrait-il en être autrement, demandait-elle avec provocation, alors que la société ne la traite pas comme un être humain ?
Triste ironie du sort, Tamara s’éteindra moins d’un mois après son trentième anniversaire, emportée par une maladie liée au VIH et la tuberculose. Un décès à un si jeune âge est malheureusement chose courante, car la plupart des femmes transgenres d’Amérique latine meurent avant d’atteindre 35 ans. L’Amérique latine occupe la première place mondiale en termes d’homicides perpétrés à l’encontre de personnes transgenres : près de 80 % des meurtres de personnes transgenres dans le monde ont lieu dans la région. En outre, la prévalence du VIH chez les femmes transgenres s’élève à 38 % et les femmes transgenres sont 50 % plus susceptibles de contracter le VIH que la population générale, selon une étude récente publiée dans le Journal de la Société internationale du sida.
Les violations des droits de l’homme commises à l’encontre des femmes transgenres dans l’ensemble des pays d’Amérique latine sont imputables à la culture ancrée dans la société. À cause du machisme prédominant, du conservatisme et de la culture transphobique, les personnes transgenres sont mises à l’écart et stigmatisées, ce qui menace gravement leur santé, leur sécurité, leur espérance de vie et leurs perspectives d’emploi. Victimes d’un manque d’opportunités et de soutien, beaucoup s’engagent dans le commerce du sexe. Professionnelles du sexe sans protections juridiques, ces personnes sont davantage exposées au risque de violences, d’abus sexuels et de toxicomanie. Et la plupart ont très peu accès aux services de santé. Non reconnues, beaucoup d’affaires de violence et de meurtre ne font l’objet d’aucun signalement.
La photojournaliste Danielle Villasana a suivi une communauté de femmes transgenres à Lima ces dernières années : elle met en images les réalités souvent terribles auxquelles elles sont confrontées, notamment les complications dues au VIH, les abus commis par les forces de police, des partenaires et des clients, et la mort. « C’est parce que la plupart des gouvernements d’Amérique latine et du monde entier ne sont toujours pas capables de protéger les femmes transgenres que je suis déterminée à montrer à quel point ces injustices largement ignorées ont souvent des conséquences fatales », explique-t-elle.
C’est la raison pour laquelle Mme Villasana a lancé une campagne de financement participatif sur Kickstarter dans le but de publier ces reportages capitaux sous forme de livre photo bilingue. L’objectif est de renforcer la sensibilisation au sein de la police, des établissements médicaux et auprès des législateurs : des secteurs qui, selon elle, ignorent très souvent les abus qui touchent les femmes transgenres, en raison des préjugés institutionnels et d’un manque de compréhension. Pour soutenir son projet de livre et en savoir plus, rendez-vous sur http://bit.ly/a-light-inside.
Dès le plus jeune âge, les personnes transgenres sont confrontées à la stigmatisation, à la discrimination et au rejet social dans leurs foyers et leurs communautés. Discrimination, violence et criminalisation sont autant de raisons qui empêchent les personnes transgenres d’accéder aux services anti-VIH dont elles ont besoin pour rester en bonne santé. L’ONUSIDA travaille avec les gouvernements, ses partenaires et les communautés transgenres pour élargir l’accès aux services de santé pour les personnes transgenres.
Photos de Danielle Villasana
Danielle Villasana
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La Maison des Transgenres : un centre communautaire pour les personnes transgenres à Buenos Aires
29 mars 2018
29 mars 2018 29 mars 2018Kimi Avalos est une jeune femme transgenre qui vit à Buenos Aires en Argentine. À cause de la stigmatisation et de la discrimination, elle n’a pas pu continuer ses études et obtenir son diplôme. Elle explique qu’elle a été victime de brimades et de harcèlement ; ses camarades de classe l’insultaient et l’agressaient physiquement, sous l’œil indifférent de ses professeurs. « Je voulais vraiment étudier, mais j’ai dû quitter l’école. Maintenant, grâce à la Maison des Transgenres, mon rêve de terminer mes études deviendra bientôt réalité », explique Mme Avalos.
Mme Avalos fait partie de la trentaine d’étudiants transgenres ayant récemment entamé un nouveau programme éducatif qui leur permet de suivre un cursus pour les diplômes de niveau primaire et secondaire en participant à une combinaison de cours en face à face et virtuels. Ce projet innovant est mis en œuvre au sein de la Maison des Transgenres, un centre communautaire pour la formation et l’autonomisation des personnes transgenres créé en juin 2017 à Buenos Aires par Marcela Romero, Coordonnatrice de l’ATTTA (Association of Argentinian Transvestites, Transsexuals and Transgender), en collaboration avec le Conseil municipal de Buenos Aires.
« Pour créer ce lieu, nous avons dû sortir de l’ombre en tant que personnes transgenres. Le centre est un espace visible, sur l’une des artères principales de Buenos Aires, dans le quartier de San Cristóbal. C’est notre réalisation ; elle montre que nous existons en tant que communauté et que nous avons droit à un espace comme toute autre organisation », explique Mme Romero.
En Argentine, comme dans le reste de l’Amérique latine et des Caraïbes, la stigmatisation et la discrimination nuisent aux opportunités d’apprentissage et de réussite scolaire des personnes transgenres, affectant ainsi leurs futures perspectives d’emploi. La discrimination et la stigmatisation empêchent aussi les personnes transgenres d’accéder à des soins de santé adaptés, y compris les services de prévention du VIH, de protection sociale et de justice.
Dans la région, les personnes transgenres sont souvent victimes de violences physiques et sexuelles et de crimes de haine. Selon les données de l’ATTTA, 20 personnes transgenres ont été tuées en Argentine depuis le début de l’année 2018 et les violences sexistes sont en augmentation. La discrimination, les violences sexistes et l’exclusion contribuent aussi à la hausse de la vulnérabilité des personnes transgenres au VIH. Les femmes transgenres restent lourdement touchées par le VIH.
La Maison des Transgenres a été créée dans le but de fournir un espace sécurisé où les personnes transgenres peuvent acquérir de l’autonomie, des connaissances et des compétences sans crainte de discrimination, de rejet ou d’agression. Elle travaille en partenariat avec les agences gouvernementales, la société civile et le secteur privé pour fournir une large variété de services et de programmes basés sur les besoins spécifiques des personnes transgenres.
DANS LA MÊME SÉRIE
Paroles d’activistes pour les droits des personnes transgenres
Entre autres initiatives, la Maison des Transgenres a mis en place des services intégrés de conseil et d’orientation professionnelle pour la recherche d’emploi, ainsi que des conseils juridiques dispensés par des avocats, disponibles 24 heures sur 24. En collaboration avec le Ministère de l’Éducation, la Maison des Transgenres a récemment lancé des projets éducatifs qui vont de la mise en œuvre de programmes scolaires de niveau primaire et secondaire à la formation professionnelle, par exemple dans les services aux personnes âgées.
Parmi les autres activités notables, on retrouve la promotion de la prévention du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles, du dépistage du VIH et des campagnes de vaccination. La Maison des Transgenres propose également une assistance psychologique permanente et, dans le cadre d’un partenariat avec l’Hôpital Fernández, des services de conseil sur les traitements hormonaux. En outre, l’organisation est engagée dans des actions de proximité avec une équipe d’agents de santé communautaires qui rendent visite aux professionnel(le)s du sexe sur leur lieu de travail le soir et distribuent des préservatifs et des documents d’information sur la prévention du VIH.
Bien que la Maison des Transgenres rencontre aujourd’hui le succès et fasse figure de référence pour les personnes transgenres à Buenos Aires, avec de multiples partenariats au sein de la ville, les choses n’ont pas été faciles pour en arriver là. Mme Romero explique qu’elle avait sollicité le Conseil municipal de Buenos Aires pour la première fois huit ans auparavant, pour obtenir un lieu où les personnes transgenres pourraient se retrouver. Ce n’est qu’il y a deux ans que le Conseil a fini par approuver la rénovation et le réaménagement de l’un de ses bâtiments, et que la Maison des Transgenres est devenue une réalité avec l’aide d’un architecte et de la vision de la Coordonnatrice de l’ATTTA.
« La Maison des Transgenres représente une pratique optimale de prestation de services communautaires qui contribue à l’accomplissement des objectifs de la stratégie Accélérer, en ne laissant personne pour compte », explique Carlos Passarelli, Directeur national de l’ONUSIDA pour l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et le Paraguay.
Près de 400 personnes visitent la Maison des Transgenres chaque mois pour bénéficier de conseils et d’informations et environ 600 personnes y participent régulièrement à des ateliers, des réunions de groupe et des cours. « Je suis très heureuse et très reconnaissante de l’opportunité qui m’a été offerte par la Maison des Transgenres. J’espère que ce modèle de respect et de promotion des droits de l’homme servira d’exemple pour transformer et changer la société, de manière à ce que nous puissions tous vivre dans la dignité », conclut Mme Avalos.
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Paroles d’activistes pour les droits des personnes transgenres
29 mars 2018
29 mars 2018 29 mars 2018Pour la Journée de visibilité transgenre, l’ONUSIDA s’est entretenu avec des activistes transgenres pour parler des problèmes auxquels ils sont confrontés et de l’importance d’améliorer la visibilité des personnes transgenres.
Erika Castellanos est une femme transgenre originaire du Belize, qui s’est installée récemment aux Pays-Bas pour travailler auprès de GATE (Global Action for Trans Equality) en tant que Directrice des programmes. Elle est engagée dans la défense des personnes transgenres et la sensibilisation au VIH au niveau local, régional et international.
Quels sont les problèmes que rencontrent les personnes transgenres ?
Les personnes transgenres sont victimes de stigmatisation, de discrimination, d’actes de haine et de violence : le nombre de décès chez les personnes transgenres dus à des crimes de haine est alarmant. Dans de nombreuses parties du monde, être transgenre est puni par la loi, ce qui rend les personnes transgenres invisibles dans ces endroits et les oblige à vivre dans la clandestinité.
Beaucoup de gens ne comprennent pas ce que sont les personnes transgenres, ce qui se traduit par de la peur, cause de la stigmatisation et de la discrimination. Dès l’enfance, les personnes transgenres sont souvent rejetées par leur famille, leurs amis et la société en général, et mises à l’écart.
Pourquoi pensez-vous qu’il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres ?
La visibilité, c’est le pouvoir. C’est seulement en étant visibles que nous pouvons faire entendre nos voix et faire valoir la jouissance de nos droits. La visibilité nous donne une présence, elle nous donne une voix. Au final, la visibilité nous donne l’espoir d’une vie meilleure. Les personnes transgenres font partie intégrante de la société et ne peuvent plus être ignorées.
Que pensez-vous de la représentation des personnes transgenres dans les médias ?
La quasi-totalité de la couverture médiatique des personnes transgenres est négative, dévalorisante ou centrée sur les taux élevés de meurtre et de violence que connaissent nos communautés. Même s’il est nécessaire de mettre en avant cette violence, la couverture médiatique négative et dévalorisante qui déshumanise les personnes transgenres ne sert qu’à la perpétuer. En donnant une image des personnes transgenres comme objets de moqueries, la couverture médiatique expose encore plus notre communauté au risque d’isolement social, au rejet de la part de nos proches et à la violence.
Rena Janamnuaysook est une militante transgenre thaïlandaise du Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise. Elle possède une large expérience locale, nationale et internationale dans le travail avec les organisations de lutte contre le VIH.
Quels sont les problèmes que rencontrent les personnes transgenres dans votre pays ?
Les personnes transgenres sont confrontées à de multiples problèmes en Thaïlande. Notre pays n’a pas de loi qui reconnaît la dimension de genre. La stigmatisation et la discrimination restent des obstacles qui conduisent à l’inégalité. Une étude menée en 2015 par l’Alliance transgenre thaïlandaise et Transgender Europe a révélé que 50 % des personnes transgenres ayant participé à l’étude avaient eu une expérience négative avec des prestataires de santé. En outre, les personnes transgenres sont victimes de violences physiques et de harcèlement de la part de membres de leur famille, à l’école et sur leur lieu de travail.
Pourquoi pensez-vous qu’il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres ?
Il est important de donner une visibilité aux personnes transgenres parce que les personnes transgenres sont moins visibles dans tous les aspects de la vie : famille, éducation, emploi, santé et droit. La Journée internationale de visibilité transgenre permet de sensibiliser le public aux besoins des personnes transgenres.
Est-ce facile pour les personnes transgenres d’accéder au dépistage du VIH et au traitement dans votre pays ?
Une étude menée par le Ministère thaïlandais de la Santé publique en 2014 a montré que 15 % des professionnels de santé estimaient que les femmes transgenres séropositives au VIH devraient avoir honte de leur identité de genre et de leur séropositivité au VIH. Cela se traduit par de la stigmatisation et de la discrimination au sein des établissements de santé publique et empêche les personnes transgenres d’accéder aux services de santé, y compris le dépistage, le traitement et l’appui anti-VIH.
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La Maison des Transgenres : un centre communautaire pour les personnes transgenres à Buenos Aires
Kirit Solanki est un homme politique indien qui représente la circonscription d’Ahmedabad Ouest dans l’État du Gujarat.
Pouvez-vous nous parler de votre travail avec les personnes transgenres en Inde ?
J’ai fait des études de médecine et je suis devenu chirurgien. Une patiente est venue chez moi en m’expliquant qu’elle avait du mal à aller aux toilettes. Je me suis rendu compte que c’était une personne transgenre et que son opération de changement de sexe n’avait pas été réalisée correctement, bloquant effectivement son urètre. Après l’insertion réussie d’un cathéter, la nouvelle s’est répandue que j’avais sauvé la vie de cette femme. Brusquement, j’ai vu d’innombrables femmes transgenres ayant les mêmes problèmes défiler dans ma clinique.
Qu’avez-vous observé en ce qui concerne les traitements et les soins aux personnes transgenres ?
J’ai constaté qu’un très grand nombre de personnes transgenres avaient besoin de diverses opérations, mais j’ai découvert que beaucoup d’entre elles évitaient les cliniques et les hôpitaux. Quand je réussissais finalement à les faire venir à l’hôpital, elles s’installaient dans l’unité réservée aux femmes. Il ne se passait pas une journée sans que les autres patientes se plaignent, et l’hôpital finissait par les envoyer dans l’unité réservée aux hommes, où l’accueil n’était pas meilleur. C’est là que j’ai véritablement compris à quel point la discrimination à l’encontre des personnes transgenres était généralisée.
Que tentez-vous de faire avec d’autres parlementaires ?
Il a fallu 10 ans pour que le Parlement indien adopte une loi sur le VIH/sida faisant du traitement vital un droit légal et qui pénalise toute personne ayant un comportement discriminatoire à l’encontre de quelqu’un sur la base de son statut vis-à-vis du VIH. Nous avons aussi réintroduit un projet de loi sur les personnes transgenres visant à assurer zéro discrimination, la reconnaissance légale et l’accès aux services sociaux pour la communauté transgenre en Inde. Il est temps que les gens changent de comportement et respectent les personnes transgenres.
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Améliorer les données sur les populations clés
14 mars 2018
14 mars 2018 14 mars 2018L’ONUSIDA a relancé son Atlas des populations clés. Cet outil en ligne, qui fournit toute une série d’informations concernant les personnes issues des populations clés dans le monde (professionnel(le)s du sexe, hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, consommateurs de drogues injectables, personnes transgenres et détenus), inclut désormais des informations nouvelles et actualisées dans plusieurs domaines. Outre les données concernant les cinq populations clés, des données relatives aux personnes vivant avec le VIH sont également disponibles.
Les nouvelles informations portent principalement sur les lois répressives, comme le refus d’enregistrement des organisations non gouvernementales, et sur les lois qui reconnaissent les droits des personnes transgenres. La refonte du site a été réalisée en concertation avec les représentants des organisations de la société civile, notamment l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes, qui ont fourni une partie des nouvelles données concernant les lois répressives.
Des données relatives au nombre d’utilisateurs de Hornet, un réseau social gay, dans divers pays ont été transmises par les développeurs de Hornet pour l’atlas, et Harm Reduction International a fourni les informations concernant la mise en place de programmes de réduction des risques dans les prisons.
« Avoir des données sur les personnes les plus touchées par le VIH est fondamental pour mettre à disposition les services anti-VIH adéquats aux endroits correspondants », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’Atlas des populations clés permet à l’ONUSIDA de partager les informations pour un impact maximal ».
L’Atlas des populations clés est un outil de visualisation qui permet aux utilisateurs de naviguer entre les données sous-nationales pays par pays qui concernent les populations particulièrement vulnérables au VIH. On retrouve par exemple des données sur la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues injectables dans 11 secteurs du Myanmar, sur les effectifs des populations clés, sur la couverture du traitement antirétroviral chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sur 13 sites en Inde, ainsi que sur les services de prévention spécifiques et les comportements préventifs. Des données actualisées sur de nombreux indicateurs qui ont été obtenues dans le cadre de l’exercice de suivi de la pandémie de VIH/sida réalisé en 2017 sont désormais disponibles sur le site web.
Au cours des semaines à venir, les informations relatives aux personnes vivant avec le VIH vont être élargies, avec l’ajout de nouveaux indicateurs, et les données du Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida 2018 seront intégrées dès leur publication plus tard dans l’année.
Atlas des populations clés
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En finir avec la stigmatisation et la discrimination dans les centres de santé au Mexique
25 août 2017
25 août 2017 25 août 2017Le Mexique a pris des mesures pour renforcer l’accès aux services de santé des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI). Un nouveau code de conduite du Ministère de la Santé vise à mettre un terme à la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans tous les centres de santé du pays.
En établissant des lignes directrices et des actions spécifiques à mener dans le cadre de la prestation de services de santé, le code de conduite sera mis en œuvre dans l’ensemble du système de santé national afin de garantir un accès efficace à la santé tout en respectant la dignité et l’autonomie des personnes LGBTI.
Le code de conduite prévoit une formation des personnels de santé des établissements médicaux publics visant à éviter les expressions et les attitudes discriminatoires et à respecter la vie privée des patients. Parmi les diverses dispositions, il stipule clairement que tout soi-disant traitement pour « guérir l’homosexualité ou la transsexualité » doit être proscrit. Il impose aux centres de santé d’appliquer une politique de tolérance zéro vis-à-vis de la discrimination et de mener des enquêtes en cas d’accusations de discrimination. Les centres de santé doivent également promouvoir des campagnes permanentes sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH à destination des personnes LGBTI.
Ce code de conduite a été élaboré dans le cadre d’un processus participatif élargi auquel se sont associés le Comité de coordination des Instituts de santé nationaux et des hôpitaux spécialisés, le Centre national de prévention et de contrôle du VIH, la clinique spécialisée Condesa de Mexico, le Conseil national de prévention de la discrimination et des représentants de la société civile ainsi que des organisations LGBTI.
Les prochaines étapes comprennent un processus de formation sur son application pratique, avec la participation de la société civile et des organisations communautaires. La mise en œuvre commencera par une phase pilote dans les principales villes du pays.
Quotes
« Le Ministère de la Santé prévoit des mécanismes complets qui garantissent l’accès à la prise en charge médicale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes. Je prie instamment les personnels de santé de se conformer à notre devoir constitutionnel selon lequel chacun devrait jouir du droit à la santé. »
« Avec ce protocole, le Mexique franchit une étape décisive dans la garantie que les services de santé sont fournis conformément aux droits de l’homme. L’objectif zéro discrimination se trouve au cœur de la vision de l’ONUSIDA et représente l’une des cibles de l’accélération de la riposte. »