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Les consommateurs de drogues parlent du VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale

13 juillet 2012

Près de 3,7 millions de personnes consomment actuellement des drogues injectables, et environ un quart d'entre elles vivraient avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale.
Photo : ONUSIDA/J.Spaull

La communauté des consommateurs de drogues a appelé à remplacer de toute urgence les politiques prohibitives par des approches de santé publique et humanistes envers les consommateurs de drogues en Europe de l'Est et en Asie centrale à l'occasion du Forum international sur le sida qui s'est tenu les 9 et 10 juillet 2012 à Kiev, en Ukraine.

S'adressant aux participants par le biais d'un message enregistré, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a déclaré : « L'ONUSIDA vous soutient dans votre initiative visant à lever les restrictions sur les programmes de réduction des risques et à mettre en œuvre des interventions factuelles et salvatrices dans les plus brefs délais. »

Intitulé « Ensuring That Our Voice Is Heard » (Faire entendre notre voix), le forum a rassemblé des représentants des communautés de consommateurs de drogues, de la société civile, du monde académique et des Nations Unies pour discuter des difficultés actuelles autour des questions de la consommation de drogues et du VIH. Ils ont également convenu et formulé les messages à communiquer à leurs gouvernements ainsi qu'à la communauté internationale à l'occasion de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui se tiendra du 22 au 27 juillet 2012 à Washington D.C., États-Unis.

D'après les estimations, le nombre d'adultes et d'enfants vivant avec le VIH en Europe de l'Est et en Asie centrale a triplé depuis 2001, pour atteindre 1,5 millions en 2009. La consommation de drogues injectables reste la principale cause de transmission du VIH dans la région. Près de 3,7 millions de personnes consomment actuellement des drogues injectables, et environ un quart d'entre elles vivraient avec le VIH dans la région.

Les principales préoccupations soulevées par les participants comprenaient l'augmentation du harcèlement et des abus des forces de l'ordre à l'encontre des consommateurs de drogues, les lois punitives actuelles et le faible niveau de services de réduction des risques — notamment des programmes de traitement substitutif aux opiacés et de distribution de seringues et d'aiguilles. Les consommateurs de drogues font l'objet d'une importante stigmatisation et discrimination de la part des praticiens de santé, ce qui les empêche de recevoir des soins médicaux salvateurs et une assistance sociale.

« Les politiques punitives en matière de drogues et la stigmatisation dont sont victimes les consommateurs de drogues les empêchent d'accéder à des services de prévention et de traitement du VIH. Si les gouvernements et la communauté internationale continuent d'ignorer les violations des droits des consommateurs de drogues dans leurs pays, ils ne pourront pas prendre le contrôle de l'épidémie de VIH grandissante en Europe de l'Est et en Asie centrale », a déclaré Dasha Ocheret, directrice adjointe du programme politique et de défense du réseau eurasien de réduction des risque, l'une des organisatrices du Forum.

Dans une séance spéciale consacrée aux droits et à la santé des femmes consommatrices de drogues dans la région organisée par l'ONUSIDA, les participants ont discuté des vulnérabilités et des risques particuliers auxquels sont confrontées les consommatrices de drogues. D'après Natalia, une participante de Tomsk, Fédération russe, les consommatrices de drogues sont souvent victimes d'une double, voire d'une triple, stigmatisation et discrimination du fait de leur sexe, de leur consommation de drogues et de leur statut sérologique. Nombre d'entre elles sont également victimes de violences sexuelles et d'un rejet social en raison de leur engagement dans le commerce du sexe.

L'ONUSIDA vous soutient dans votre initiative visant à lever les restrictions sur les programmes de réduction des risques et à mettre en œuvre des interventions factuelles et salvatrices dans les plus brefs délais

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Le rôle de l'ONUSIDA et d'autres organisations internationales est de promouvoir les droits des consommateurs de drogues au plus haut de l'échelle politique et dans le monde, ainsi que de développer des politiques factuelles pour veiller au financement adéquat de services de réductions des risques et du VIH », a déclaré Jean-Elie Malkin, directeur régional de l'ONUSIDA en Europe de l'Est et en Asie centrale.

Le traitement substitutif aux opiacés est disponible dans tous les pays de la région, à l'exception de la Fédération russe, de l'Ouzbékistan et du Turkménistan. Cependant, les participants ont souligné le fait que dans la plupart des pays, le traitement substitutif aux opiacés n'a pas dépassé le stade de projets pilotes, malgré leur efficacité avérée.

Selon Michel Kazatchkine, membre de la Commission mondiale sur les politiques en matière de drogues, « pour avancer, il faut briser le tabou et ouvrir le débat sur la réduction des risques, à la fois à échelle mondiale et nationale. Le monde parle déjà plus que jamais des drogues et des politiques s'y rapportant, il ne faut pas se décourager mais plutôt faire encore plus pression sur les décideurs. »

Le manque de financement pour les services de prévention du VIH à l'attention des consommateurs de drogues a également été mentionné, plus particulièrement depuis que la plupart des pays de la région ne sont plus éligibles pour recevoir des subventions du Fonds mondial. La communauté a appelé à inclure la prévention du VIH chez les consommateurs de drogues dans l'agenda politique comme un thème urgent nécessitant des investissements considérables. Sans cela, la région ne parviendra pas riposter à l'épidémie.

Le Forum international a accueilli des séances plénières, des séances de renforcement des capacités sur la communication et la défense, et des séances de films documentaires où les participants ont enregistré de courts messages vidéo à l'attention des délégués de la Conférence internationale sur le sida.

La Conférence internationale sur le sida est le plus important rassemblement de décideurs politiques, de militants, de personnes vivant avec le VIH et d'autres personnes engagées dans la lutte contre l'épidémie de sida. Le programme de SIDA 2012 présentera les nouvelles découvertes scientifiques et offrira de nombreuses opportunités de dialogue sur les principales difficultés de la riposte internationale au VIH. Elle devrait réunir plus de 20 000 délégués de près de 200 pays, y compris 2 000 journalistes.

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Les jeunes appelés à jouer un rôle clé dans la riposte au sida en Europe de l'Est et en Asie centrale, alors que l'EURO 2012 s'achève

03 juillet 2012

Concert en faveur de la lutte contre le sida à Kiev, en Ukraine, la veille de la finale du championnat européen de football 2012.

« Au football comme dans la vie, vous devez regarder vers l'avant », a déclaré Michael Ballack, Ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA, aux téléspectateurs du concert en faveur de la lutte contre le sida donné par Elton John et Queen à Kiev, en Ukraine, à la veille de la finale du championnat européen de football 2012. « Chaque jour, 3 000 jeunes gens sont infectés par le VIH. Nous pouvons y mettre un terme. Protégez-vous et protégez vos partenaires ! », a martelé M. Ballack.

Intitulé Your Life is Not a Game. Let's Stop AIDS Together! (Ta vie n'est pas un jeu. Stoppons le sida ensemble !), le concert a été organisé par la fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS Foundation, en collaboration avec l'Union européenne des associations de football (UEFA). Il a été diffusé en direct en Ukraine et en Pologne dans le cadre des événements en lien avec l'Euro 2012, que la Pologne et l'Ukraine ont accueilli entre le 8 juin et le 1er juillet 2012.

L'EURO 2012 a été une excellente occasion de mettre en avant l'épidémie de sida auprès d'un large public européen, avec des millions de supporters, de communautés et de nations qui ont regardé les matches, écouté les joueurs et se sont engagés dans l'action sociale.

Son Altesse Royale la Princesse Mette-Marit de Norvège, Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA, a également adressé un message à la jeunesse d'Ukraine et des pays voisins : « Je crois fermement en la jeunesse », a déclaré la Princesse Mette-Marit. « Le leadership et la responsabilisation des jeunes peuvent permettre d'accomplir des miracles. Si vous unissez vos forces et faites entendre votre voix, vous serez écoutés par les décideurs. Et un jour viendra où vous serez vous-mêmes les décideurs », a-t-elle ajouté.

Il est nécessaire d'avoir de nouvelles voix, une nouvelle énergie et de nouvelles idées pour lutter contre la vulnérabilité des jeunes, promouvoir la prévention du VIH et plaider pour la tolérance envers les personnes touchées par le sida dans la région

Jean-Elie Malkin, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale

Les jeunes leaders d'opinion peuvent jouer un rôle important dans le changement social, notamment au regard de l'évolution en matière de préjugés et de stigmatisation en lien avec le VIH, car ils sont connus et admirés par leurs pairs : les jeunes les respectent en tant que modèles à suivre. Leurs voix peuvent aider à faire passer des messages importants sur la prévention du VIH et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination.

Une Équipe régionale pour la jeunesse

Durant l'Euro 2012, une nouvelle Équipe régionale pour la jeunesse, composée de jeunes leaders du monde du sport, de la musique et de la culture d'Europe de l'Est et d'Asie centrale, a été présentée à Kiev avec le soutien de l'ONUSIDA. Cette équipe aura pour mission de galvaniser l'engagement des jeunes dans une prévention du VIH efficace et de promouvoir l'activisme de la jeunesse comme un pilier essentiel pour faire changer l'attitude de la société envers les personnes touchées par le sida. Dans cette région, la stigmatisation et la discrimination continuent de représenter des obstacles importants à une riposte efficace au VIH.

« Les jeunes restent exposés au risque partout dans la région », a indiqué Jean-Elie Malkin, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Europe de l'Est et l'Asie centrale. « Il est nécessaire d'avoir de nouvelles voix, une nouvelle énergie et de nouvelles idées pour lutter contre la vulnérabilité des jeunes, promouvoir la prévention du VIH et plaider pour la tolérance envers les personnes touchées par le sida dans la région », a-t-il ajouté.

Dans le cadre d'un programme sur trois jours à Kiev, l'équipe a donné un concert sur la scène principale de la fan-zone de l'Euro 2012, visité une clinique fournissant des services anti-VIH, parlé avec des patients séropositifs au VIH, et joué des matches amicaux avec des personnes touchées par l'épidémie. Les membres de l'équipe ont également donné des interviews à la télévision et à la radio, dans lesquelles ils ont appelé les millions de jeunes supporters de football à éviter les comportements à risque vis-à-vis du VIH et à respecter les droits des personnes vivant avec le VIH en cassant les barrières créées par la stigmatisation et la discrimination.

Les membres de l'Équipe régionale pour la jeunesse

« Souvent, les jeunes ne sont pas conscients du danger du sida », explique Farhod Sharifi, champion du monde junior 2010 de taekwondo, originaire du Tadjikistan et membre de l'Équipe régionale pour la jeunesse. « Pour eux ce n'est qu'un mot, quelque chose qui ne peut pas leur arriver. Malheureusement, cela peut arriver à n'importe qui. Chacun doit y être préparé ! », ajoute-t-il.

L'Équipe pour la jeunesse va promouvoir la solidarité avec les personnes vivant avec le VIH dans les différents pays grâce à l'utilisation des réseaux sociaux et aux fan-clubs, en s'adressant au public lors de concerts et d'entrevues dans les médias, et en participant aux événements organisés dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida et à d'autres activités en lien avec le VIH. L'équipe va également participer à des événements musicaux et sportifs régionaux et internationaux, tels que les Universiades, les Jeux universitaires mondiaux, qui auront lieu en 2013 à Kazan en Russie.

L'Équipe régionale pour la jeunesse inclut notamment : DJ Vakcina (disc jockey, Arménie), Azad Shabanov (compositeur et chanteur, Azerbaïdjan), Ura Vashuk (compositeur et chanteuse, Biélorussie), Kanykei (chanteuse, Kirghizistan), Dara (compositeur et chanteuse, Moldavie), Julia Lasker (compositeur et chanteuse, Russie), Farhod Sharifi (champion du monde junior 2010 de taekwondo, Tadjikistan), Vlad Darwin (compositeur et chanteur, Ukraine) et Jassur Mirsagatov (compositeur et chanteur, Ouzbékistan).

En Europe de l'Est et en Asie centrale, l'épidémie de VIH continue de progresser. On estimait à 1,4 million [de 1,3 à 1,6 million] le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région en 2009, quasiment le triple du chiffre enregistré en 2000.

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La Fondation Elena Pinchuk AntiAIDS et l'ONUSIDA récompensent les ripostes interactives au sida

20 janvier 2012

La Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS a présenté les lauréats du concours « Réseaux sociaux et téléphones mobiles pour la prévention du VIH » le 18 janvier 2012. Les projets proposés par l'organisation sud-africaine à but non lucratif Cell-Life et par le portail Internet chinois Danlan ont été déclarés vainqueurs. Plus de 50 équipes provenant de 19 pays ont participé à ce concours.

« Nous avons reçu de nombreuses idées très créatives. Nous avons été réellement impressionnés par la qualité des projets proposés », a affirmé Olga Rudneva, directrice exécutive de la Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS. « Le format choisi pour ce concours nous a permis non seulement de choisir les meilleurs propositions mais aussi de trouver de nouveaux associés dans la riposte au sida. »

Organisé en collaboration avec la Commission de haut niveau de l'ONUSIDA sur la prévention du VIH, le concours a été lancé en juin 2011. Il avait pour but d'identifier les projets innovants utilisant des technologies de communication populaires pour diffuser les connaissances sur le VIH auprès des jeunes.

L'idée de ce concours a été lancée au cours du Symposium sur les réseaux sociaux et la technologie mobile organisé à l'Université de Stellenbosch, en Afrique du Sud, le 2 mai 2011. Le concours a donné aux professionnels du secteur médical, aux développeurs de logiciels, aux experts en marketing sur les réseaux sociaux et aux organisations non gouvernementales une opportunité de présenter des stratégies de prévention du VIH utilisant les technologies en ligne, dans le but de réduire les infections par le VIH chez les jeunes ainsi que la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH.

Le premier projet vainqueur, Cell-Life, provient d'Afrique du Sud et a pour objectif de réduire les infections par le VIH en transmettant des messages de prévention du VIH aux jeunes de Khayelitsha en utilisant les technologies mobiles. Le deuxième vainqueur, le portail Danlan, développera des jeux en ligne contenant des informations sur la prévention du VIH destinées aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Grâce à des versions en ligne de jeux comme « Action ou vérité », les joueurs seront informés des risques associés aux rapports sexuels non protégés et de l'importance des mesures de prévention.

Les réseaux sociaux sont un nouveau moyen de communication de tout premier plan. Ils évoluent rapidement, sont fortement modulables et constituent un canal d'influence très puissant pour orienter les avis et les opinions

Geng Le, membre de la direction de Danlan

« Les réseaux sociaux sont un nouveau moyen de communication de tout premier plan. Ils évoluent rapidement, sont fortement modulables et constituent un canal d'influence très puissant pour orienter les avis et les opinions », a indiqué Geng Le, membre de la direction de Danlan. « Nous estimons que notre projet est un moyen simple de transmettre des messages importants sur un sujet grave. Il les rendra peut être plus efficaces et plus faciles à accepter pour ceux qu'ils visent. »

Les deux vainqueurs recevront un financement de 10 000 dollars US chacun pour mettre les projets en œuvre. La Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS prévoit aussi d'adapter les technologies proposées par les projets lauréats pour les utiliser en Ukraine. 

Selon Michael Bartos, responsable de l'équipe stratégique de l'ONUSIDA, le concours a intensifié certaines des ripostes au sida les plus à la pointe de la technologie. « Le renforcement de la prévention du VIH doit devenir une composante constante de notre vie quotidienne, aussi naturelle que de recevoir un message textuel ou d'ouvrir un navigateur internet », a déclaré M. Bartos. « La Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS a permis de trouver une multitude de moyens novateurs et créatifs de mettre le monde sur la voie conduisant à zéro nouvelle infection à VIH », a-t-il ajouté.

Les projets ont été évalués par un jury composé d'experts en technologies de pointe et en prévention du VIH, dont Chris Hughes, directeur exécutif de Jumo International, Inc. et l'un des co-fondateurs de Facebook, Garth Japhet, PDG de Heartlines et membre du Comité consultatif scientifique pour la Commission de haut niveau de l'ONUSIDA sur la prévention du VIH, Bill Roedy, ex-PDG et directeur exécutif de MTV Networks International, Debbie Rogers, stratège principale pour la Fondation Praekelt, Serge Dumont, vice-président d'Omnicom Group Inc. et président pour l'Asie-Pacifique et Elena Pinchuk, fondatrice et présidente de la Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS et membre de la Commission de haut niveau de l'ONUSIDA sur la prévention du VIH.

La Fondation ANTIAIDS a été créée par Elena Pinchuk en 2003 et est la première et unique organisation caritative qui met à disposition des fonds privés pour lutter contre le sida en Ukraine. La fondation opère à plusieurs niveaux — de programmes nationaux au soutien direct des personnes touchées par l'épidémie de VIH. La Fondation est renommée pour la mise en œuvre de projets innovants et interactifs utilisant les technologies virtuelles.

La Commission de haut niveau de l'ONUSIDA sur la prévention du VIH a été lancée le 21 juillet 2010 et mène une campagne d'action mondiale afin de fournir un soutien plus vaste en faveur de programmes de prévention du VIH efficaces. Elle est co-présidée par le professeur Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du Prix Nobel de médecine pour son rôle dans la découverte du VIH, et l'archevêque émérite Desmond Tutu, lauréat du Prix Nobel de la paix, et comprend plus de 15 leaders internationaux renommés.

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L'Ukraine donne un carton rouge au sida

07 novembre 2011

(de gauche à droite) Natalya Lukyanova, coordonnatrice de la campagne Carton rouge, Andriy Chevtchenko, footballeur de l'équipe nationale ukrainienne, et le Dr Ani Shakarishvili, coordonnatrice de l'ONUSIDA en Ukraine.
Photo : ONUSIDA/K. Gladka

La campagne « Donnons un carton rouge au sida », une initiative qui se sert du pouvoir du football pour éliminer la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH, a démarré le jeudi 27 octobre en Ukraine. Organisée par le gouvernement ukrainien, la nouvelle campagne a été lancée dans le cadre du Championnat d'Europe de football 2012, qui se déroulera à l'été 2012 en Ukraine et en Pologne.

« Pour atteindre les jeunes, nous parlons la « langue du football », car le foot nous unit quelles que soient nos différences sociales, sexuelles, ethniques ou religieuses », explique Ravil Safiullin, chef du service d'État ukrainien en charge de la jeunesse et des sports.

La nouvelle campagne vise également à promouvoir les rapports sexuels protégés et l'utilisation du préservatif et à lutter contre l'inégalité entre les sexes, l'exploitation sexuelle et la violence domestique. Dans ce but, des affiches de célébrités diffusant les messages de la campagne seront placées sur des panneaux publicitaires et dans les stations de métro autour de Kiev et dans les autres régions du pays. Des affiches seront également distribuées dans les établissements scolaires et dans les gares. Enfin, des annonces de service public seront diffusées dans les médias nationaux.

Le coup d'envoi de la campagne Carton rouge a été donné en même temps dans toutes les régions du pays, avec le soutien de la star du football Andriy Chevtchenko et d'autres célébrités telles que les chanteuses Ani Lorak et Gaitana et l'haltérophile Vasyl Virastyuk, qui a remporté le concours de l'homme le plus fort du monde en 2004. L'ONUSIDA, l'UNICEF et l’UNFPA, ainsi que des organisations de la société civile comme l'Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine et La Strada, soutiennent également la campagne.

Nous espérons que la campagne permettra de supprimer les obstacles actuels à une riposte au sida nationale efficace et qu'elle rapprochera l'Ukraine de la vision de l'ONUSIDA Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination et Zéro décès lié au sida.

Dr Ani Shakarishvili, coordonnatrice de l'ONUSIDA en Ukraine

« Cette initiative met en avant l'engagement croissant du gouvernement ukrainien et de la société dans son ensemble pour s'attaquer aux principaux problèmes sociaux qui frappent le pays », explique le Dr Ani Shakarishvili, coordonnatrice de l'ONUSIDA en Ukraine. « Nous espérons que la campagne permettra de supprimer les obstacles actuels à une riposte au sida nationale efficace et qu'elle rapprochera l'Ukraine de la vision de l'ONUSIDA Zéro nouvelle infection à VIH, Zéro discrimination et Zéro décès lié au sida ».

L'épidémie de VIH continue de s'étendre en Ukraine et ce pays est aujourd'hui le plus touché de toute l'Europe. Seulement un tiers du chiffre estimé à 350 000 personnes vivant actuellement avec le VIH connaît son état sérologique et a accès aux services anti-VIH. En outre, seulement 26 000 personnes vivant avec le VIH sont actuellement traitées. Selon l'Index de la stigmatisation mesuré en 2010, plus de la moitié des Ukrainiens vivant avec le VIH sont victimes de stigmatisation et de discrimination d'une façon ou d'une autre.

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Ouverture du concours des meilleurs projets sur réseaux sociaux et téléphones portables pour la prévention du VIH

30 juin 2011

La Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS a lancé un concours pour développer des projets sur réseaux sociaux et téléphones portables pour la prévention du VIH. Le concours récompensera des projets innovants qui sauront faire leurs preuves et afficheront un potentiel de croissance pour avoir un impact réel sur l'épidémie de VIH.

« Pour véhiculer plus efficacement les messages sur le sida, nous devons utiliser le même langage et les mêmes plate-formes de communication que le public auquel nous nous adressons », a déclaré Mme Pinchuk, fondatrice et présidente de la fondation. « Notre objectif aujourd'hui est d'utiliser les technologies modernes pour la prévention du VIH. Nous rêvons d'un futur où le sida ne serait cité qu'au passé. »

L'initiative propose aux développeurs de logiciels, aux praticiens de santé publique, aux directeurs de programmes sur le VIH ainsi qu'aux professionnels de la communication de la santé sur réseaux sociaux et m-santé de créer des projets innovants à l'aide de réseaux sociaux et/ou de téléphones portables pour la prévention du VIH.

Les candidatures devront être déposées entre le 30 juin et le 1er octobre 2011. Les projets demandant un financement devront être dirigés par des jeunes ou s'adresser aux jeunes, viser à prévenir les nouvelles infections par le VIH, sensibiliser sur la prévention du VIH et/ou réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. Les projets retenus recevront un financement total ou partiel allant jusqu'à 10 000 USD pour une période de mise en oeuvre maximale d'un an.

Pour véhiculer plus efficacement les messages sur le sida, nous devons utiliser le même langage et les mêmes plate-formes de communication que le public auquel nous nous adressons

Elena Pinchuk, fondatrice de la Fondation ANTIAIDS

« Les jeunes sont en première ligne de l'épidémie de sida—à la fois ceux qui sont touchés par la maladie et ceux qui dirigent les changements sociaux et comportementaux qui contribueront à prévenir le VIH », a déclaré Michael Bartos, responsable de l'équipe stratégique de l'ONUSIDA. « La nouvelle ère des mouvements sociaux régie par les « natifs numériques » va transformer la riposte au sida et ce concours permettra de créer un bord d'attaque », a-t-il ajouté.

Les candidatures seront examinées par un panel composé d'experts en technologie et en prévention du VIH, notamment Chris Hughes, directeur exécutif de Jumo International, Inc et l'un des co-fondateurs de Facebook, Garth Japhet, PDG de Heartlines, membre du Comité consultatif scientifique pour la Commission de haut niveau, Bill Roedy, ex-PDG de MTV Networks International, Debbie Rogers, stratège principale pour la Fondation Praekelt et Elena Pinchuk, fondatrice et présidente de la Fondation Elena Pinchuk ANTIAIDS.

« Les jeunes restent en contact par le biais des réseaux sociaux et des téléphones portables. Comme il s'agit de leurs principaux modes de communication, la prochaine génération de la prévention du VIH doit se faire par ce biais, a indiqué M. Roedy. « Contribuons à la révolution de la prévention grâce à cette technologie et allons de l'avant pour avoir une génération sans sida. »

Les projets retenus et les montants octroyés seront annoncés le 1er décembre, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2011 : www.antiaids.org, www.unaids.org et http://www.hivpreventioncommission.com/ 

Pour plus d'informations sur le concours et la participation à ce concours, rendez-vous sur ANTIAIDS

La Fondation ANTIAIDS a été fondée par Elena Pinchuk en 2003 et est la première et unique organisation caritative qui met à disposition des fonds privés pour lutter contre le sida en Ukraine. La fondation opère à plusieurs niveaux—de programmes nationaux au soutien direct des personnes touchées par l'épidémie de VIH. Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.antiaids.org.

La Commission de haut niveau de l'ONUSIDA sur la prévention du VIH a été lancée le 21 juillet 2010 et inclut plus de 15 leaders internationaux renommés. La Commission mène une campagne de défense mondiale pour bâtir un vaste soutien pour des programmes de prévention du VIH efficaces, et est co-présidée par le Professeur Françoise Barré-Sinoussi, lauréate du Prix Nobel de médecine pour son rôle dans la découverte du VIH, et l'archevêque émérite Desmond Tutu, lauréat du Prix Nobel de la paix. Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.hivpreventioncommission.com/ 



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Investir dans la prévention du VIH au sein des populations sensibles et augmenter la couverture de traitement pour atteindre l’accès universel en Europe de l’Est et en Asie centrale.

29 mars 2011

Sabyrbek Dzhumabiekov (à gauche), Ministre de la santé du Kirghistan, et Paul De Lay Directeur exécutif adjoint du Programme ONUSIDA, s’adressant aux participants lors de la consultation sur l’accès universel. Kiev, 17 et 18 mars 2011

Le manque d’investissement dans les programmes de prévention du VIH destinés aux populations exposées à un très fort risque d'infection entrave les efforts visant à fournir un accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et à l'appui en matière de VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale. Telle est la conclusion à laquelle sont parvenus les participants à la consultation régionale qui a eu lieu les 17 et 18 mars 2011 à Kiev, en Ukraine.

Les représentants des gouvernements et des sociétés civiles de 30 pays au sein de la région ont participé à la consultation sur l’accès universel. L’objectif était de discuter des carences dans la lutte contre le VIH dans cette région ainsi que d’identifier les principales priorités des actions à venir.

« En dépit des efforts significatifs, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre l’accès universel », affirme le Dr Denis Broun, Directeur de l’équipe ONUSIDA d'appui aux régions pour l’Europe et l’Asie centrale.

Des progrès en matière de prévention de la transmission mère-enfant du VIH ont été réalisés dans la région. La couverture de traitement du VIH a légèrement augmenté ces dernières années. Toutefois, seule une personne sur quatre reçoit le traitement dont elle a besoin, ce qui représente le plus bas taux de couverture à travers le monde.

En dépit des efforts significatifs, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale ont encore beaucoup de chemin à parcourir pour atteindre l’accès universel.

Dr Denis Broun, Directeur de l’équipe ONUSIDA d'appui aux régionsour l’, Europe et Asie centrale.

La faible disponibilité des traitements et des programmes de prévention, en particulier auprès des populations exposées à un risque accru d’infection par le VIH, comme les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les prisonniers et dans le cadre du commerce du sexe, a été identifiée comme la principale carence qui a conduit à de nouvelles propagations dans la région.

La question de la forte dépendance de cette région à l’aide financière internationale, en particulier à l’aide sous forme de subventions du Fonds mondial, a fait l’objet d’une de ces discussions. Les participants ont souligné la faiblesse des niveaux de financement nationaux et ont appelé les pays à augmenter leurs investissements intérieurs en faveur de la lutte contre le sida. « Les pays ne devraient pas attendre que l’aide financière du Fonds mondial et des autres bailleurs de fonds internationaux prenne fin. La pérennité de la prévention, du traitement, de la prise en charge et du soutien en matière de VIH devraient dépendre des budgets nationaux », ont précisé les participants dans leurs dernières recommandations. « Les gouvernements ne devraient pas considérer le financement de la lutte contre le sida comme une « dépense », mais plutôt comme un investissement dans l’économie, les ressources humaines et l’avenir. »

Des représentants d’organisations non-gouvernementales ont constaté qu’en général, en matière d’affectation des fonds gouvernementaux, la société civile n’est pas impliquée dans les processus de prise de décision budgétaire. Par conséquent, l’efficacité de la lutte globale contre le sida reste faible du fait de la capacité limitée des Etats à répondre aux besoins des populations exposées à un risque accru d’infection.

Selon les participants, il n’existe pas assez de programmes de prévention du VIH destinés à informer les jeunes, à sensibiliser et à encourager l’utilisation du préservatif pour prévenir la transmission du VIH par voie sexuelle. Les restrictions au voyage liées au VIH, la criminalisation de la transmission du VIH et des rapports de personnes du même sexe ainsi que les pratiques policières répressives envers les consommateurs de drogue par injection ont été identifiées comme des obstacles considérables à l’établissement de relations de confiance avec les populations les plus à risque. Les participants se sont également mis d'accord sur la nécessité de créer un environnement juridique fiable afin de faciliter l'accès aux services de prévention du VIH pour les populations les plus exposées au risque d’infection.

Les recommandations élaborées par les participants seront inclues dans le rapport sur la progression vers l'accès universel qui sera présenté à la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale de l’ONU sur le sida en juin 2011 à New York.

« Dans cette région, la situation relative au VIH est critique. En contribuant aux recommandations dès leur développement, nous avons une chance de faire en sorte que la voix des personnes vivant avec le VIH soit entendue », déclare Vladimir Zhovtyak, Directeur du réseau d’Europe de l’Est et d’Asie centrale de personnes vivant avec le VIH.

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Une rencontre de charité en Ukraine augmente la conscience de prévention du VIH chez les jeunes

12 octobre 2010

Attribution des prix aux participants à la rencontre de charité « Race for Life ». Photo: ONUSIDA

« A healthy future starts with you » (un futur en bonne santé dépend de vous) était le slogan pour la Race for Life, une rencontre de charité qui a eu lieu le 9 octobre à Kiev (Ukraine). Plus de 3000 personnes se sont réunies au centre de la ville de Kiev pour soutenir les personnes vivant avec le VIH, récolter de l’argent pour les enfants nés avec le VIH et exprimer leur volonté à se tendre la main pour enrayer l'épidémie.

L’Ukraine est l’un des pays les plus lourdement touchés par le VIH dans la région. Selon les estimations de l’ONUSIDA, environ 440 000 personnes vivent avec le VIH en Ukraine, ce qui représente 1 % de la population adulte. Chaque jour, quelque 50 cas nouveaux de VIH sont enregistrés dans le pays.

Ces dernières années, plusieurs secteurs de la société ukrainienne ont uni leurs efforts pour répondre à l’épidémie grandissante de VIH dans le pays. Le ministre de l'Éducation, des administrations de la ville de Kiev, les média, le secteur privé, des organisations non gouvernementales et des organisations communautaires étaient parmi les organisateurs de la course de cette année.

 « Race for Life » est un outil de mobilisation sociale dans la réponse générale à l’épidémie, surtout dans la prise de conscience du public, » a dit Svetlana Cherenko, directrice du comité de lutte contre le VIH au ministère de la Santé de l’Ukraine. La prévention du VIH parmi les jeunes est l’une des priorités du pays.

Initiée par le bureau de l’ONU en Ukraine en 2001, Race for Life s'est déroulée annuellement jusqu’en 2005. La rencontre était organisée à nouveau cette année pour communiquer un message de style de vie et de prévention du VIH à la jeunesse.

« Nous devons continuer de parler aux jeunes de la transmission du VIH, de la prévention et de la responsabilité personnelle. Tout est dans leurs mains aujourd’hui – leur santé, leur vie et leur futur, » a dit Denis Broun, directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Europe et l'Asie centrale, qui a aussi couru 3 kilomètres de la course.

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UNICEF : venir en aide aux jeunes les plus exposés d’Ukraine

11 mars 2010

View of a young person hands. Photo: © UNICEF/UKRA01115/Pirozzi
L’UNICEF veut aider un grand nombre de jeunes consommateurs de drogues injectables en Ukraine à se protéger contre le VIH.

Adolescente et mère d’un tout jeune bébé, Oksana vit dans la rue, à Kiev, la capitale de l’Ukraine. Après avoir perdu le contact avec sa mère qui a été incarcérée, elle a fui le domicile familial pour échapper à son beau-père qui abusait d’elle. Elle passe une grande partie de ses journées à la gare centrale ou dans les couloirs du métro, mais ce dont elle rêve, c’est de s’installer un jour dans un logement avec son fils – un rêve qui ne semble pas près de se réaliser.

Oksana fait partie des nombreux jeunes qui gagnent tout juste leur vie dans la rue en Ukraine et ne bénéficient ni de soins ni d’appui. Un environnement social dangereux et des pratiques à haut risque telles que le commerce du sexe et la consommation de drogues injectables rendent ces jeunes vulnérables face au VIH. Dans le pays d’Europe le plus touché par le VIH, ils sont au cœur de l’épidémie et, pourtant, ils n’ont que rarement accès à des services de prévention et de traitement.

L’un des principaux objectifs de l’UNICEF en Ukraine est d’essayer d’aider les jeunes les plus exposés – surtout ceux qui sont sans logement – à mieux se protéger contre le VIH. Ses principales activités consistent à soutenir les équipes de proximité qui travaillent avec les enfants et les adolescents des rues, à former des travailleurs sociaux et des dispensateurs de soins de santé et à fournir un accès à des services de santé de base, à l’éducation, à la formation et au logement.

D’après les toutes dernières statistiques, plus de 60% des consommateurs de drogues injectables de Kiev vivaient avec le VIH en 2006. En 2009, l’UNICEF a effectué une étude auprès d’adolescents des rues dans plusieurs régions d’Ukraine. Cette étude a révélé des taux élevés de consommation de drogues injectables et, d’après les consommateurs, des échanges de seringues chez deux tiers d’entre eux. Elle a en outre fait ressortir qu’un adolescent de sexe masculin vivant dans la rue sur dix avait déjà eu des rapports sexuels avec une autre personne de sexe masculin, souvent contre de l’argent, des vêtements ou des drogues.

Olena Sakovych est une spécialiste de l’UNICEF chargée de l’épanouissement des jeunes et des adolescents, qui travaille étroitement avec des enfants des rues ainsi que des adolescents parmi les plus exposés. Elle est totalement consciente de l’ampleur du problème : certains jeunes se mettent à consommer des drogues injectables dès l’âge de 13 ans, et ceux qui vivent dans la rue – tant les filles que les garçons – se livrent souvent au commerce du sexe au même âge.

« Ces jeunes représentent la face cachée de l’épidémie de VIH en Ukraine », affirme Olena. « Ils ont besoin d’une meilleure prise en charge et de davantage de services. La situation ici est critique. L’un de nos principaux objectifs, à l’UNICEF, c’est que ces jeunes soient intégrés dans le projet politique de l’Ukraine et la riposte au sida que conduit le pays. »

Les conclusions de l’étude ont été à la base de l’élaboration d’interventions et de prestations de services sanitaires et sociaux visant à mieux répondre aux besoins des adolescents consommateurs de drogues injectables et pratiquant le commerce du sexe, et à leur venir en aide de façon adéquate. À titre d’exemple, dans la ville de Mykolayiv, des travailleurs de proximité dirigent des jeunes professionnelles du sexe vers un centre d'accueil « portes ouvertes », dans lequel elles peuvent bénéficier d’un espace sûr, de conseils sur le VIH ainsi que d’orientations vers des centres publics de services sanitaires et sociaux et des organisations non gouvernementales proposant des services de prévention, de soins et d’appui en matière de VIH.

Le cas échéant, les travailleurs sociaux accompagnent les femmes dans ces services, qui comprennent des services de gynécologie et de traitement des maladies infectieuses par des spécialistes, des centres de traitement du VIH et une aide juridique. La demande a largement dépassé les attentes. On comptait que 50 professionnelles du sexe mineures seraient dirigées vers ces services au cours des six premiers mois. À ce jour, plus d’une centaine d’adolescentes en ont bénéficié. Une enquête sur le degré de satisfaction des utilisatrices a révélé un renforcement des connaissances sur le VIH et de la motivation pour demander de l’aide.

« L’UNICEF persistera à appuyer les efforts que déploie le pays pour accroître la compréhension de l’épidémie et à plaider pour la mise en place de services de prévention, de protection, de soins et d’appui destinés aux adolescents les plus exposés », déclare Susan Kasedde, Spécialiste principale de l’UNICEF chargée de la prévention du VIH parmi les adolescents. « Dans les pays comme l’Ukraine, tant que ce type de services n’est pas proposé, les épidémies nationales ne peuvent pas être enrayées. »

À cette fin, l’UNICEF œuvre pour la mobilisation des dirigeants nationaux, un appui communautaire et politique au niveau national et local, des modifications des lois et des politiques en vue d’élargir l’accès aux services de prévention et de soins en rapport avec le VIH destinés aux adolescents les plus exposés, et un partenariat solide avec les Nations Unies, le gouvernement, la société civile, les jeunes eux-mêmes et les personnes vivant avec le VIH.

« Faire en sorte que les plus vulnérables face l’infection à VIH – tels que les jeunes des rues, les consommateurs de drogues injectables, les personnes pratiquant le commerce du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes – aient accès à des services de prévention, de traitement, de soins et d’appui en matière de VIH est un moyen à la fois de leur garantir un droit humain et d’enrayer la propagation de l’épidémie de VIH », explique Ani Shakarishvili, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Ukraine. « L’Ukraine ne cesse d’accomplir des progrès sur la voie de l’accès universel, mais il reste encore beaucoup à faire. La clé du succès réside dans un leadership et un engagement politiques déterminés. »

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L’épidémie cachée de VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes en Europe orientale et en Asie centrale

26 janvier 2009

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pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région. Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Si l’on en juge par les statistiques officielles, les cas d’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (HSH) en Ukraine, ainsi que dans bien des pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, sont si rares qu’ils ne semblent guère préoccupants.

« Pas de statistiques, pas de problème, » déclare Zoryan Kis du Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH. « Le fait que les chiffres officiels soient si bas constitue une menace pour notre travail car nous savons bien que l’épidémie existe mais elle est cachée. »

Mais pour les experts de la santé et les activistes, il ne fait aucun doute que les chiffres officiels sous-estiment considérablement le nombre de HSH vivant avec le VIH ainsi que ceux qui contractent une nouvelle infection en Ukraine et dans le reste de la Région.

Au cours des 20 ans écoulés depuis l’apparition du premier cas d’infection à VIH en Ukraine, seuls 158 HSH vivant avec le VIH ont été officiellement enregistrés dans un pays qui compte une population totale de quelque 46 millions d’habitants.

Selon le rapport du pays à l’UNGASS en 2007, l’Ukraine connaît la plus grave épidémie de VIH en Europe, avec une estimation d’un peu plus de 1,6 % de personnes vivant avec le VIH. En 2007, on a notifié 17 687 nouvelles infections à VIH, une augmentation de 10% par rapport à 2006. Sur ce chiffre, le nombre officiel de nouveaux cas parmi les HSH n’était que de 48.

Les activistes affirment qu’en plus de l’importante stigmatisation entourant les HSH en Ukraine, phénomène que le pays partage avec d’autres pays d’Europe orientale et d’Asie centrale, cette sous-estimation du problème a contribué à la réticence des autorités à soutenir des campagnes de prévention à l’intention des HSH.

Au-delà des statistiques officielles, les nombreuses données disponibles portant sur les HSH brossent un tout autre tableau. Plusieurs organisations, dont l’ONUSIDA, l’OMS et l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine ont estimé qu’en 2006, il y avait entre 177 000 et 430 000 HSH en Ukraine, dont entre 3% et 15% vivaient avec le VIH, ce qui est plusieurs centaines de fois supérieur aux chiffres présentés par les études officielles.

La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet

Zoryan Kis of the All-Ukrainian Network of People Living with HIV

Stigmatisation et discrimination

Les chiffres officiels du VIH en Ukraine, comme ailleurs dans la Région, s’appuient sur les résultats du dépistage volontaire du VIH à l’occasion duquel les gens sont priés d’expliquer pourquoi ils ont voulu faire un test.

Mais dans les pays où les HSH sont confrontés à une importante discrimination et où la stigmatisation qui s’attache aux rapports sexuels entre hommes est forte, on peut comprendre que les HSH soient réticents à fournir la vraie raison.

« La plupart des HSH ne se montrent pas au grand jour. Ils ne viendraient pas dire ‘J’ai eu des rapports avec des hommes’. Ils diront plutôt ‘J’ai eu un comportement à risque, Je me suis injecté des drogues, ou même, Je suis allé chez le dentiste et je suis inquiet » explique Kis.

Et souvent, les responsables n’insistent pas. « J’ai fait le test quatre ou cinq fois, mais on ne m’a jamais questionné sur mon orientation sexuelle, » ajoute Kis.

D’après le Centre européen pour la surveillance épidémiologique du sida, seuls 1828 cas d’infection à VIH chez des HSH ont été notifiés entre 2002 et 2006 dans les 15 pays d’Ex-Union soviétique qui constituent la région sanitaire d’Europe orientale et d’Asie centrale de l’Organisation mondiale de la Santé.

Le Turkménistan et le Tadjikistan n’en annoncent pas, alors l’Azerbaïdjan n’en a que 10 et le Bélarus 29. Le chiffre le plus élevé est notifié par la Russie, mais comment comparer ses 1245 cas sur 5 ans aux 38 000 cas de Grande-Bretagne et des 11 000 de l’Allemagne au cours des mêmes cinq années, dans des pays comptant moins d’habitants.

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des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine.
Photo: ONUSIDA/P.Carrera

Objectifs ambitieux

En 2006, l’Ukraine s’est fixé des objectifs nationaux ambitieux pour améliorer l’accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien dans le domaine du VIH, pour les groupes exposés à un risque élevé de VIH. Mais les activités de prévention du VIH en Ukraine, comme dans une bonne partie de la région, sont exécutées par des ONG avec l’appui financier de donateurs internationaux, et principalement du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Par exemple, un projet sur deux ans, intitulé ‘Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes : prévention et soutien dans le domaine du VIH et des IST’ a été réalisé à Kiev par la Fondation sida Est-Ouest, l’ONG Alliance Gay et l’Arche de Noé-Croix-Rouge suédoise, avec entre autres, le soutien financier de la Fondation sida d’Elton John.

L’Alliance internationale contre le VIH/SIDA en Ukraine, qui est co-bénéficiaire principal des subventions du Fonds mondial, lance actuellement 14 projets ciblés sur la prévention du VIH parmi les HSH. Ils portent notamment sur des services de proximité, l’information et l’éducation concernant le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST), la communication pour le changement des comportements, la promotion de la sexualité à moindre risque, la distribution de préservatifs et lubrifiants, le conseil et le dépistage rapide du VIH, le dépistage et le traitement des IST, les groupes de soutien et la formation destinée à combattre la stigmatisation. 

« L’ampleur et le champ d’action des services de prévention à l’intention des HSH se sont améliorés au cours de ces dernières années, mais ils restent très insuffisants pour avoir un effet durable sur les changements de comportement et réduire ainsi la transmission du VIH dans ce groupe d’hommes en Ukraine, » précise le Dr. Ani Shakarishvili, Coordonnateur de l’ONUSIDA en Ukraine.

La situation est analogue dans le reste de l’Europe orientale et de l’Asie centrale. Par exemple, il n’existe aucun programme de prévention du VIH financé par les pouvoirs publics à l’intention des HSH en Russie.

« Les gouvernements de partout sont réticents à dépenser de l’argent pour les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, mais les HSH viennent en tête de liste de ces réticences. Ces programmes seront probablement les derniers que lanceront les gouvernements, » affirme Roman Gailevich, conseiller auprès du Programme régional de l’ONUSIDA.

Man thinking
Le nouveau programme constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.
Photo: ONUSIDA/S.Dragborg

Pour la première fois

Sous la pression des bailleurs de fonds internationaux et d’une communauté locale de HSH devenue plus organisée et convaincante, le Gouvernement ukrainien a récemment accepté que la prévention et le traitement du VIH parmi les HSH figure parmi les priorités du Programme sida national 2009-2013 et a fixé des objectifs pour leur mise en œuvre.

« Ce changement est le résultat d’enquêtes détaillées effectuées au sein de la communauté et qui ont montré le vrai rôle des HSH dans l’épidémie de VIH en Ukraine, » explique Anna Dovbakh, responsable de l’équipe Elaboration des politiques et programmes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida en Ukraine.

« Depuis 2005, les militants de la communauté LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuelle et Transsexuelle) sont devenus plus actifs et professionnels dans leur plaidoyer et dans leur riposte, » ajoute-t-elle.

Les activistes comme les experts de la santé soulignent que le nouveau programme, qui est actuellement devant le Parlement, constitue un changement de position encourageant de la part du gouvernement.

Mais il reste à voir si cela fera vraiment une différence, notamment parce que l’argent continuera d’être apporté par le Fonds mondial et d’autres bailleurs.

« Le peu d’empressement du gouvernement à fournir des ressources, un soutien et des services à l’intention des HSH et à surmonter les obstacles juridiques, financiers et administratifs existants dans l’accès aux services destinés à ce groupe indique que le Gouvernement d’Ukraine n’est pas encore totalement prêt à s’attaquer à l’épidémie de VIH parmi les HSH, » conclut Shakarishvili.

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA et la Princesse de Norvège en Ukraine pour une mission de plaidoyer sur la lutte contre le sida

21 octobre 2008

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(de gauche à droite) Dr Sigrun Mogedal, Embassadrice pour le VIH/sida, ministère des Affaires étrangères, Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l'ONUSIDA; Professeur Serghiy Kvit, Président de la Kyiv-Mohyla Academy

Le Dr Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA, se trouvaient dans la capitale ukrainienne cette semaine pour appeler à un renforcement du rôle des dirigeants politiques dans la riposte au sida en Ukraine, pays européen où l’épidémie de sida est la plus forte.

Au cours de leur visite de deux jours à Kiev, le Dr Piot et Son Altesse Royale ont rencontré de hauts représentants du gouvernement et de la société civile afin d’apporter leur soutien aux efforts entrepris pour mettre un terme à la propagation du VIH et répondre aux besoins croissants des personnes vivant avec le VIH.

Leur mission a débuté par une visite au Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH qui leur a permis d’avoir un aperçu de la réussite que constituait la participation de personnes vivant avec le VIH à la riposte ukrainienne et des difficultés qui persistent.

Plus tard, le Dr Piot s’est adressé au Conseil présidentiel ukrainien et a salué les avancées que le pays avait réalisées en matière de riposte au sida et de participation de la société civile, y compris de personnes vivant avec le VIH. Il a reconnu le leadership sans précédent du Président Iouchtchenko sur le sida ainsi que le récent élargissement de l’accès à la prévention et au dépistage du VIH pour les personnes qui en ont le plus besoin, par exemple les consommateurs de drogues injectables. Il a noté que le nombre de personnes ayant accès au traitement du VIH était en augmentation et que le gouvernement s’engageait à rendre les traitements accessibles à toutes les personnes en ayant besoin.

Le Président Iouchtchenko a remercié le Dr Piot d’avoir pris la tête de la riposte mondiale au sida et a salué les contributions de l’ONUSIDA qui marquent « l’importance du soutien et la fiabilité du partenariat en matière de lutte contre l’épidémie en Ukraine. »

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Son Altesse Royale la Princesse héritière Mette-Marit de Norvège, représentante spéciale de l’ONUSIDA salue Natalia Leonchuk, Directice exécutive de l'Union des organisations de PVHIV en Europe orientale et Asie centrale au début de la réunion avec les représentants du Réseau ukrainien de PVHIV. Kiev, Ukraine 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Souhaitant en savoir davantage sur la participation des jeunes à la riposte nationale au sida, la Princesse héritière a rencontré un groupe de jeunes participant activement à la prévention du VIH et aux activités d’éducation par les pairs. Ils ont partagé leurs expériences et échangé leurs opinions sur la meilleure façon d’associer la jeunesse à ces travaux et d’atteindre cette frange importante de la population.

Cette visite de plaidoyer se déroule à un moment décisif de la riposte ukrainienne au sida. Les dernières estimations publiées dans le Rapport sur l’épidémie de sida 2008 de l’ONUSIDA portent à 440 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH en Ukraine et à 1,6 % la prévalence du VIH chez les adultes, ce qui en fait la plus élevée d’Europe.

L’épidémie de VIH en Ukraine se limite aux consommateurs de drogues injectables, à leurs partenaires sexuels, aux professionnels du sexe, aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes en milieu carcéral.

Au cours de ses réunions avec la société civile, le Dr Piot a mis l’accent sur le fait qu’il était urgent d’élargir la couverture et d’améliorer la qualité des programmes de prévention auprès des groupes les plus à risque. Le Dr Piot a reconnu le leadership de l’Ukraine en matière d’offre de traitements de substitution par voie intraveineuse mais a affirmé que ces programmes devaient être intensifiés plus rapidement. Il est aussi important d’éliminer la stigmatisation et la discrimination, ce qui constitue un défi majeur en Ukraine et dans le reste de l’Europe orientale.

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Viktor Iouchthenko, Président de l'Ukraine, lors de la réunion du Conseil de coordination sur le VIH/sida, la tuberculose et les drogues illicites. Le Dr Piot a également participé à cette réunion. Kiev, Ukraine, 20 octobre 2008. Photo: ONUSIDA/Yuriy Shkoda

Le Gouvernement ukrainien a fait de la sensibilisation des jeunes au sida une priorité nationale. Les indicateurs nationaux actuels indiquent qu’à peine 40 % des jeunes (entre 15 et 24 ans) savent comment se protéger de l’infection à VIH et rejettent les idées fausses concernant le virus. Si les programmes de prévention à destination des jeunes n’augmentent pas de façon conséquente ces prochaines années, l’Ukraine pourrait ne pas atteindre l’objectif de l’UNGASS qui était que, d’ici à 2010, au moins 95 % des jeunes sachent comment réduire leur vulnérabilité à l’infection à VIH.

Malgré l’importance des avancées réalisées, le Dr Piot a instamment prié les partenaires nationaux d’élaborer une riposte au sida encore plus large qui mettrait l’accent sur la prévention de nouvelles infections à VIH par l’adaptation des efforts de prévention à chaque situation. Pour cela, et pour pouvoir répondre à d’autres aspects essentiels de la riposte ukrainienne, davantage de ressources nationales seront nécessaires afin de garantir la viabilité des programmes actuellement soutenus par les donateurs.

Le Dr Piot a encouragé ses contreparties au sein du gouvernement et de la société civile à renforcer les partenariats entre tous les secteurs de la société ukrainienne, y compris le secteur privé, afin d’intensifier la riposte nationale au sida.

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