West and Central Africa


Press Statement
L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe
07 juillet 2020 07 juillet 2020GENÈVE, le 7 juillet 2020—L’ONUSIDA salue la décision du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe, après que le président a signé la décision adoptée le 29 juin 2020 par le Sénat. Le Gabon rejoint ainsi une liste toujours plus longue de pays africains et du monde entier qui ont supprimé de leur Code pénal les lois ciblant et discriminant la population LGBTI (lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre et intersexuée).
« J’applaudis la décision collective prise par le parlement, le gouvernement et le président du Gabon de décriminaliser les rapports sexuels entre personnes du même sexe », a déclaré Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Ainsi, le Gabon corrige une grave injustice dont était victime la communauté LGBTI du pays. »
L’alinéa 5 de l’article 402 a été introduit dans le Code pénal gabonais en juillet 2019. Il criminalisait les relations sexuelles homosexuelles et prévoyait une peine maximum de six mois de prison, ainsi qu’une amende de 5 millions de francs CFA. Il est aujourd’hui supprimé. L’ONUSIDA a espoir que de telles décisions rétrogrades en matière de droits humains puissent être renversées rapidement lorsque les communautés, la société civile, la classe politique et d’autres allié-es font campagne ensemble pour redresser les torts.
En légitimant la stigmatisation et la discrimination ainsi que les violences à l’encontre des personnes LGBTI, la criminalisation des relations sexuelles entre personnes du même sexe empêche une partie de la population d’avoir accès et de recourir à la prévention du VIH, aux tests et aux traitements. Cela augmente leur risque d’infection à VIH tout en étant une violation grave d’un droit humain élémentaire.
En 2019, dans le monde, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes étaient exposés à un risque d’infection au VIH 26 fois plus élevé que le reste de la population masculine adulte. L'environnement légal et réglementaire d'interdiction né de la stigmatisation et de la discrimination forme un obstacle stratégique à une baisse considérable des nouvelles infections au VIH. Alors que l’ONUSIDA appelle à la suppression de ce type de lois discriminatoires, une réponse efficace immédiate consisterait à ne plus les appliquer.
« Nous apprécions à sa juste valeur ce pas en direction de l’égalité des personnes LGBTI au Gabon », a ajouté Mme Byanyima. « Je demande aux 69 autres pays et territoires dans le monde, si ce n’est plus, qui continuent de criminaliser les relations sexuelles entre personnes du même sexe de prendre la seule décision possible : arrêtez de criminaliser des personnes à cause de qui elles aiment. »
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Apporter une aide aux foyers touchés par la COVID-19 en Côte d’Ivoire
01 juillet 2020
01 juillet 2020 01 juillet 2020En Côte d’Ivoire, des miliers de foyers vulnérables d’Abidjan ont bénéficié d’une initiative commune prenant la forme d’un transfert d’argent pour acheter de la nourriture et pour assurer leur sécurité alimentaire, ainsi que d’une distribution de kits d’hygiène au cours de la pandémie de COVID-19.
Les restrictions de mouvement imposées pour endiguer la propagation du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire fragilisent considérablement la capacité de subsistance de la population, ce qui se traduit par un retour préoccupant du spectre de la faim. Pour les personnes vivant avec le VIH, la malnutrition et l’insécurité alimentaire réduisent l'observance du traitement contre le VIH, affectent leur santé et augmentent la transmission du VIH, car l’arrêt de la thérapie peut se traduire par une hausse de la charge virale d’une personne, ce qui à son tour augmente le risque de transmission. L’insécurité alimentaire peut également favoriser les comportements à risque liés au VIH et potentiellement exposer la population à un risque d’infection plus élevé.
Le partenariat entre le Programme alimentaire mondial, l’ONUSIDA et la Fondation Magic System, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement et de la culture, propose des transferts en espèces de 51 000 francs CFA (environ 80 €) par foyer pour couvrir les besoins alimentaires pour deux mois. Elle distribue également des kits d’hygiène et des équipements de protection pour limiter la transmission de la COVID-19 et fournit des conseils de nutrition.
« Le transfert d’argent m’a permis d’acheter des médicaments pour trois mois et de faire des réserves de riz pour ma famille. Cela m’a donné la force de continuer et j’ai retrouvé le sourire », déclare une bénéficiaire.
La priorité est donnée aux ménages dirigés par les femmes de même que les ménages comprenant des femmes enceintes et mères allaitantes, des enfants en bas âge, des personnes âgées, des personnes handicapées ainsi que des personnes vivant avec le VIH.
« L’ONUSIDA et le Réseau ivoirien de personnes vivant avec le VIH travaillent avec nombre de partenaires : des maires, des organisations non gouvernementales, la Croix-Rouge, des mosquées, des églises, des leaders communautaires, des personnalités des quartiers et des chefs traditionnels. Ces coopérations facilitent l’accès en particulier aux personnes vulnérables vivant avec le VIH », explique la Directrice pays de l’ONUSIDA pour la Côte d’Ivoire, Brigitte Quenum.
« La crise sanitaire force certains foyers à adopter des stratégies alimentaires aux conséquences irréversibles, comme vendre leurs biens ou emprunter de l’argent pour couvrir leurs besoins alimentaires. L’aide alimentaire sous forme de transferts d’espèces renforce la résilience des ménages vulnérables et protège leurs moyens de subsistance. Le transfert d’argent offre la possibilité d’avoir une alimentation variée et équilibrée contribuant à une bonne santé, tout en laissant les bénéficiaires la possibilité de choisir », indique Adeyinka Badejao, représentante du Programme alimentaire mondial en Côte d’Ivoire.
L’assistance aux foyers vulnérables, en particulier ceux accueillant des membres des populations clés ou des personnes vivant avec le VIH, devrait bientôt bénéficier d'une nouvelle série d'aides. L’objectif de cette seconde vague consistera à évaluer rapidement les besoins des personnes vivant avec le VIH au cours de la pandémie de COVID-19 à partir d’une enquête réalisée par le Réseau de personnes vivant avec le VIH avec le soutien de l’ONUSIDA, et à tirer des leçons de la première série d’aides.
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La réduction des risques pour les toxicomanes continue en Côte d’Ivoire au cours de la COVID-19
26 juin 2020
26 juin 2020 26 juin 2020Il est 10h du matin à Abidjan en Côte d’Ivoire.
Comme chaque jour, Arouna Bakari (nous avons changé son nom), masque sur le visage, se lave les mains avant d’entrer dans ce que les toxicomanes appellent un fumoir, un de ces lieux de consommation ouverte de drogues à Abidjan. Il vérifie que le lavabo placé en face du fumoir fonctionne correctement. Après, il commence à travailler et à distribuer des équipements de prévention contre la COVID-19 aux personnes présentes.
M. Bakari travaille pour Parole Autour de la Santé (PAS), une organisation communautaire composée d'(ex)toxicomanes, de leurs proches et de spécialistes des sciences sociales. La PAS gère la première « communauté thérapeutique » d’Afrique de l’Ouest, un programme d’hébergement mixte destiné aux consommateurs et consommatrices de drogues.
Depuis sa création en Côte d’Ivoire en 2016, la PAS s’occupe de la santé des toxicomanes par le biais de la réduction des risques et des services liés à la lutte contre le VIH, la tuberculose, les infections sexuellement transmissibles et l’hépatite. Depuis octobre 2019, grâce à un financement de l’OSIWA (l’Open Society for West Africa), la PAS a consolidé ses activités en mettant l’accent sur le respect des droits humains des toxicomanes qui forment une communauté encore extrêmement stigmatisée et discriminée, ainsi que sur leur accès aux services de santé. C’est ce qui explique pourquoi M. Bakari organise aussi des formations pour le personnel de santé et de sécurité, ainsi que pour les journalistes en plus de travailler dans les fumoirs.
Des programmes de réduction des risques existent déjà depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire. Des organisations communautaires ont vu le jour et collaborent avec le programme national contre le sida, les institutions nationales responsables de la législation sur les drogues et l’organisation non gouvernementale internationale Médecins du Monde.
La pandémie de COVID-19 et les restrictions de déplacement imposées pour la juguler ont tout d’abord paralysé l’action de la PAS, mais l’organisation a très vite retrouvé ses marques pour continuer à fournir ses services.
« Les toxicomanes ont remarqué l’absence sur le terrain d’associations ou d’organisations non gouvernementales malgré le fait que la consommation de drogues se concentre à certains endroits et que les toxicomanes continuent de partager leur matériel (pipes à crack, joints, cigarettes, seringues, aiguilles) avec le risque d’infection au VIH, à l’hépatite et à la tuberculose qui s’ensuit. Avec l’arrivée de la COVID-19, les usagers et usagères de drogues ont aussi perdu tout accès aux informations et à un équipement de prévention fiables pour lutter contre ce nouveau défi sanitaire, » explique Jérôme Evanno, l'un des membres fondateurs de la PAS.
Ainsi, la PAS a décidé d’aller chercher et de distribuer du matériel de prévention à la COVID-19 et de poursuivre son travail de réduction des risques. Le personnel de l’association a suivi une formation sur la prévention de la COVID-19. De plus, la PAS a produit un vidéoclip en nouchi sur l’importance de bien se laver les mains. Le nouchi est l’argot ivoirien utilisé comme langue vernaculaire dans les fumoirs.
Une étude au sein de la communauté a été menée afin de connaître le point de vue des toxicomanes à l’heure de la COVID-19 et de comprendre leurs peurs et besoins spécifiques face au nouveau coronavirus. Les conclusions et les recommandations tirées de l’enquête ont été communiquées aux partenaires pour militer et adapter leurs programmes en prenant en compte les attentes et les besoins des consommateurs et consommatrices de drogues.
Afin de réduire le risque d’épidémie de COVID-19 en prison, la PAS demande également la libération de personnes incarcérées et la distribution de matériaux de prévention du coronavirus aux personnes détenues dans l’infirmerie de la prison d’Abidjan.
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L’action des organisations communautaires sénégalaises s’appuie sur les compétences et les connaissances locales
18 juin 2020
18 juin 2020 18 juin 2020Masques, désinfectant, savon. Rations alimentaires, argent pour le loyer. Informations sur la manière de se protéger et de protéger les siens du virus... La liste ne s’arrête pas là.
Il est parfois difficile d’obtenir le nécessaire vital pendant cette pandémie de COVID-19, mais les communautés s’organisent et fournissent des services et des produits essentiels aux personnes qui en ont le plus besoin. Et celles ayant déjà participé à la riposte à une autre épidémie valorisent cette expérience pour lutter contre la COVID-19.
« Les organisations dirigées par des personnes vivant avec le VIH et des populations clés ou à destination de ces groupes dirigent aujourd’hui les programmes nécessaires de toute urgence pour affronter la COVID-19 et garantir la santé et le bien-être de leurs communautés », explique Demba Kone, directeur pays de l’ONUSIDA pour le Sénégal.
Le Sénégal, à l’image de nombreux autres pays du monde, fait face à une pénurie de masques et d’autres équipements de protection individuelle. Toutefois, l’organisation non gouvernementale Enda Santé a trouvé une solution rapide et efficace. Elle s’est tournée vers les talents de la couture et de la confection exerçant sur place en grand nombre, qui disposaient de stocks de tissu. En réponse à l’appel « Viens travailler avec nous », ces professionnel-les ont confectionné des milliers de masques d’excellente qualité en un temps record et à un prix défiant toute concurrence. Cette production locale signifie aussi que l’argent reste dans l’économie nationale déjà malmenée par la pandémie.
Enda Santé a également commencé à négocier avec des donateurs qui financent les programmes pour le VIH. Les fonds destinés à des activités liées au VIH, mais que la situation actuelle empêche, ont été octroyés au travail de lutte contre la COVID-19 au sein des communautés les plus touchées.
Concentrer les bonnes ressources au bon endroit est crucial lorsqu’il s’agit d’apporter une réponse à des épidémies qui se propagent rapidement au sein des communautés. Enda Santé a ainsi axé son action sur l’identification des communautés les plus vulnérables et démunies.
En utilisant des statistiques gouvernementales ainsi que ses propres connaissances sur la démographie, la disponibilité et l’accessibilité des services de santé, Enda Santé s’est penchée sur le niveau de pauvreté au sein des communautés, sur les quartiers les plus surpeuplés et sur les zones où les gens rencontraient des difficultés pour accéder aux soins de santé. Une évidence s’est imposée : les personnes les plus exposées au VIH sont également aujourd’hui très vulnérables à la COVID-19.
Enda Santé a alors concentré son action sur ces communautés. Elle a distribué du matériel de prévention, a mobilisé des personnalités influentes parmi les jeunes et les femmes de ces communautés, leur a donné une formation au porte-à-porte pour expliquer à la population comment se protéger, identifier les infections et orienter les gens vers les infrastructures de soin.
Il est devenu clair que de nombreuses personnes affectées par le VIH avec lesquelles Enda Santé travaillait étroitement (personnes vivant avec le VIH, professionnel-les du sexe, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, adolescentes et jeunes femmes) avaient perdu leur source de revenus à cause du confinement et étaient maintenant confrontées à l’impact conjugué du VIH, de la COVID-19 et de la pauvreté. En réponse, Enda Santé a organisé la livraison de nourriture et des transferts d’espèces.
En réfléchissant à cette dynamique, Daouda Diouf, directeur exécutif d’Enda Santé, a déclaré : « Nous avions déjà appris comment faire tout cela dans le contexte du VIH, donc nous avons tout simplement transféré les compétences acquises au cours de 25 ans de riposte au VIH et nous les appliquons désormais à la COVID-19. La rapidité de l’action, l’engagement des membres des communautés en leur laissant jouer un rôle central, la stratégie de porte-à-porte, l’anticipation du risque de transmission, la fourniture de kits de prévention, etc. Nous avons été en mesure de réagir très rapidement. »
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Hommage au militant des droits humains Yves Yomb
17 juin 2020
17 juin 2020 17 juin 2020Le militant camerounais des droits humains, Yves Yomb, est décédé le 15 juin 2020.
Son parcours de militant commence en 2006 dans son pays d’origine pendant une campagne médiatique virulente, qui prend pour cible les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. M. Yomb décide alors de fonder avec d’autres personnes Alternative Cameroun, une des premières organisations défendant les droits humains en Afrique occidentale et centrale et plaidant pour la tolérance et l’inclusion sociale. « Nous nous sommes dit que si nous n’agissions pas, personne ne le ferait », a-t-il déclaré un jour.
Pendant plus de dix ans, M. Yomb est en première ligne de la lutte pour les droits des minorités sexuelles et des droits humains en Afrique et partout où son action le mène. En 2018, il s’exprime calmement et avec détermination lors de la présentation du rapport mondial de l’ONUSIDA en amont de la Conférence internationale sur le sida organisée en France à Paris. Il rappelle à cette occasion que la riposte au VIH est une lutte en faveur des droits humains et de la solidarité internationale qui ne souffre aucun compromis.
M. Yomb était le porte-parole d’Africagay contre le sida, le premier réseau destiné aux personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres en Afrique francophone qui œuvre pour faciliter leur accès à leurs droits et à de l’aide. Ce réseau est devenu en 2019 l’Alliance globale des communautés pour la santé et les droits (AGCS PLUS), un membre de Coalition Plus. Toujours en première ligne de la lutte, M. Yomb demande à l’ONUSIDA de renouveler son engagement envers la société civile, une initiative qui débouchera sur la création du Civil Society Institute for West and Central Africa.
« Sans droits, les personnes les plus touchées par l’épidémie de sida ne peuvent pas avoir accès aux services de santé : c’est ce qui nourrit l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons. C’est ce qui alimente l’épidémie cachée contre laquelle nous nous battons », a-t-il déclaré.
« Yves Yomb était une figure emblématique. Il savait trouver des arguments qui ne laissaient personne dans l'indifférence. Je me souviens de son intervention en 2018 dans la salle Kofi A. Annan au siège suisse de l’ONUSIDA à Genève face à un parterre composé entre autres de membres de la direction et de représentant-es du coparrainage de l’ONUSIDA. Il avait plaidé pour le respect des droits humains en faisant preuve de la même ténacité que chez lui au Cameroun. Il avançait argument sur argument pour augmenter l’aide apportée à la société civile. Repose en paix, mon frère. Nous poursuivons la lutte qui nous unissait », a dit Hélène Badini, conseillère senior de soutien aux communautés régionales de l'ONUSIDA.
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Un nouveau groupe issu de la communauté du VIH lutte contre la COVID-19 en Guinée
12 juin 2020
12 juin 2020 12 juin 2020Les communautés continuent de jouer un rôle important pour lutter contre les épidémies en Afrique. Dans le cadre de la riposte au VIH, leur engagement suit un principe fondamental : ne faites rien pour nous sans nous impliquer. Depuis le début de la riposte au sida, la société civile a été en première ligne en exigeant l’accès au traitement et le respect des droits humains, ainsi qu’en apportant son soutien aux services liés au VIH fournis par des communautés.
En Guinée, l’engagement des communautés se traduit par une amélioration continue des programmes du VIH et par des progrès considérables en matière de dépistage, de prévention, d’adhésion au traitement et d’assistance psychosociale. La promotion et la défense des droits humains sont également des thèmes essentiels pour les communautés. Leur implication permet de s’attaquer à la stigmatisation et à la discrimination, ainsi que de contrôler la qualité des services et d’affronter les défis.
Les leçons tirées de l’épidémie d’Ebola qui a touché le pays de 2013 à 2016 indiquent clairement que les communautés et le public doivent participer pleinement à la riposte à la COVID-19. Ce constat a motivé la création de la National Platform of Civil Society Organizations on HIV and TB (PNOSC-HIV/TB). Cette plateforme regroupant 28 associations a vu le jour avec le soutien technique et financier de l’ONUSIDA. Elle joue un rôle central dans l’élaboration du plan d’accès d’urgence du ministère de la Santé qui vise à réduire l’impact de la COVID-19 sur les services de santé, en particulier ceux liés au VIH.
La PNOSC-HIV/TB concentre son action sur les populations y compris les personnes incarcérées, vivant dans des camps de réfugiés ou des villes solidaires (des lieux où vivent des personnes ayant un handicap). Elle appuie activement la prévention contre la COVID-19 en sensibilisant sur le thème de l’éloignement physique que ce soit par le biais de médiateurs et de médiatrices issus des communautés, d’artistes locaux, des médias et d’activités de porte-à-porte.
Une ligne téléphonique gérée par deux réseaux de personnes vivant avec le VIH, dont un spécialisé dans les populations clés, apporte par ailleurs une assistance psychosociale. La PNOSC-HIV/TB promeut également la délivrance de plusieurs mois de thérapie antirétrovirale et son élargissement à tout le pays.
« La PNOSC-HIV/TB nous permettra de parler d’une voix, de nous affirmer encore plus, d’organiser et de renforcer notre contribution pour vaincre la COVID-19 et éliminer le sida en Guinée d’ici 2030 », a déclaré Mahawa Diallo Sylla, présidente de la PNOSC-HIV/TB.
La PNOSC-HIV/TB participe également à l’Observatoire des traitements communautaires qui surveille le respect des droits humains à l’heure de la COVID-19 et qui signale les violations au gouvernement et à l’Institution nationale des droits de l’homme.
« Je suis impressionnée par la volonté affichée par la PNOSC-HIV/TB pour combler le retard par le biais de sa participation à la riposte nationale au VIH. Je suis persuadée que le dynamisme et l’énergie générés depuis sa création marqueront durablement les ripostes du VIH et de la COVID-19 en Guinée », a souligné Dado Sy Kagnassy, directrice pays de l’ONUSIDA pour la Guinée.
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Prendre les professionnelles du sexe pour cible n’est pas la solution
08 juin 2020
08 juin 2020 08 juin 2020Lorsque le gouvernement du Cameroun a demandé à toute la population de rester chez elle dans le cadre de la riposte à la COVID-19, Marie-Jeanne Oumarou (nous avons changé son nom) s’est dépêchée de faire des courses, d’aller chercher ses trois enfants et de les envoyer à la campagne.
Elle espérait ainsi pouvoir continuer à travailler en les sachant entre de bonnes mains.
« Je n’avais pas conscience de l’ampleur des difficultés qui découleraient du confinement », explique-t-elle. « Il est totalement inadapté pour nous, les professionnelles du sexe. »
Au cours des 10 dernières années, Mme Oumarou a appris à connaître comme sa poche les couloirs, ces avenues bordées de petits hôtels où exercent les professionnel-les du sexe dans la capitale du Cameroun, Yaoundé. Elle s’est lancée dans cette profession en 2010 après avoir été abandonnée avec ses jeunes enfants. Elle a appris à connaître les différentes femmes plus âgées, elles-mêmes d’anciennes professionnel-les du sexe, à qui elle paye un accès à des lieux où elle peut travailler en toute sécurité. La COVID-19 a toutefois chamboulé sa vie du jour au lendemain.
« Les hôtels étaient fermés, les clients se faisaient rares et la police était omniprésente. Je ne pouvais plus survivre », se souvient-elle.
Denise Ngatchou, directrice d’Horizons Femmes, une organisation non gouvernementale qui vient en aide aux femmes vulnérables, explique avoir été choquée de constater la manière dont les professionnelles du sexe ont été soudainement prises pour cible.
« La police a arrêté et détenu des femmes sans fournir aucune information », indique-t-elle. « Nous nous sentions démunies, car le gouvernement était en position de force avec la batterie de mesures contre la COVID-19. »
Rosalie Pasma, responsable d’un centre de santé d’Horizons Femmes, hausse les épaules en signe d’assentiment au cours d’une interview sur Skype.
« La COVID-19 a compliqué beaucoup de choses », indique-t-elle. « Les effets du confinement se font sentir de différentes manières qu’il s’agisse des femmes qui ne peuvent plus venir à leur rendez-vous de suivi à cause de problèmes de transport ou de nos juristes qui n’ont pas accès aux commissariats pour défendre les professionnelles du sexe arrêtées. »
Et Mme Ngatchou d’intervenir en déclarant qu’il n’y avait aucune raison de baisser les bras. Horizons Femmes s’est jurée de rester ouverte. Une équipe réduite à peau de chagrin a continué d’assurer une permanence avec des horaires restreints et de fournir un dépistage du VIH ainsi que d’autres services tout en respectant les mesures de prévention.
« Les gens nous ont dit d’arrêter toutes nos visites de sensibilisation sur le terrain, mais nous avons tenu autant que possible en apportant aux femmes des conseils sur le coronavirus afin qu’elles soient conscientes des dangers potentiels », explique-t-elle.
L’association distribue également des masques et a lancé un projet de financement participatif afin de pouvoir acheter davantage d’équipement de protection. Mme Ngatchou est très préoccupée d’avoir assisté à tant de choses et de pouvoir faire si peu.
« Assouplir la législation contre le commerce du sexe et mettre un terme aux arrestations arbitraires envers les professionnelles du sexe aurait déjà un impact », indique-t-elle.
En fait, elle est persuadée que les punir ne fait qu’empirer la situation.
« N’êtes-vous pas d’avis que si elles se cachent, elles seront plus susceptibles de travailler et de se faire contaminer que si des structures d’assistance les aidaient ? », demande-t-elle.
En réfléchissant à ce qu’elle vient de dire, elle ajoute que cela s’applique aussi bien à la COVID-19 qu’au VIH.
Début avril, l’ONUSIDA et le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe ont tiré la sonnette d’alarme concernant les difficultés et les préoccupations spécifiques aux professionnel-les du sexe dans le monde. Les deux organisations ont appelé les gouvernements à garantir le respect, la protection et l’application des droits humains des professionnel-les du sexe.
« Les autorités doivent comprendre que nous n’encourageons pas le commerce du sexe, mais que nous encourageons la santé », conclut Mme Ngatchou. « Voilà la priorité. »
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Leçons tirées du VIH applicables à la COVID-19 au Sénégal
03 juin 2020
03 juin 2020 03 juin 2020Quatre décennies de riposte à l’épidémie de VIH ont fourni une expérience considérable venant étayer l’importance d’une approche basée sur les droits de l’homme à chaque épidémie. L’ONUSIDA s’est entretenue avec Abdoulaye Ka, responsable des questions relatives aux droits humains au sein du Conseil national de lutte contre le sida (aussi connu sous l’acronyme CNLS au Sénégal), au sujet des leçons que le CNLS a tirées de la riposte au VIH et qui peuvent s’appliquer à la lutte contre la COVID-19.
Comment le Sénégal lutte-t-il contre la stigmatisation et la discrimination au cours de la pandémie de COVID-19 ?
L’expérience de lutte contre la stigmatisation et la discrimination liées aux services du VIH a permis au CNLS d’attirer l’attention du comité national de gestion de la COVID-19 et de l’opinion publique sur l’importance de mettre en place des supports de communication adaptés aux différentes communautés. Impliquer les communautés touchées dans la définition, la mise en place et le suivi des programmes de la COVID-19 contribue à réduire la stigmatisation gravitant autour de la maladie.
Le Secrétaire exécutif du CNLS s’est exprimé plusieurs fois pour expliquer combien nous devons simplifier les messages destinés aux communautés, y compris en les aidant à proposer leur propre riposte.
L’unité de soin psychosocial de Dakar jouit également du soutien du CNLS pour tirer des leçons des expériences liées au VIH, ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination dans son travail contre la COVID-19.
Quelles mesures sont prises pour lutter contre les conséquences socioéconomiques de la COVID-19 au Sénégal ?
Dans sa volonté de contrer l’impact socioéconomique de la COVID-19 pour les personnes et les foyers, le Sénégal a mis en place un programme de résilience économique et social et a réservé un budget de 1 000 milliards de francs CFA (env. 1,5 milliard d’euros) afin de venir en aide aux secteurs économiques les plus touchés par la crise et d'apporter une aide alimentaire aux plus vulnérables. Au total, 59 milliards de francs CFA (env. 90 millions d’euros) ont été assignés à l’achat de vivres pour un million de foyers éligibles.
Le CNLS coopère en particulier avec l’ONU Femmes en vue d’augmenter la résilience des femmes vivant avec le VIH en leur distribuant de la nourriture et des kits d’hygiène.
De quelle manière la riposte à la COVID-19 du Sénégal répond-elle aux besoins spécifiques des personnes vivant avec le VIH ?
Le pays est en train de passer à la délivrance d’ordonnances correspondant à plusieurs mois de thérapie antirétrovirale, conformément à la ligne directrice de l’Organisation mondiale de la Santé, afin de répondre aux besoins identifiés par le réseau national de personnes vivant avec le VIH. Nous collaborons avec des prestataires de services et des communautés pour évaluer les besoins et éviter les ruptures de stock.
Par ailleurs, le CNLS a mis en place un numéro vert pour les personnes vivant avec le VIH au Centre de traitement ambulatoire de Dakar. Il anime aussi un réseau sur WhatsApp regroupant l'ensemble des responsables de centres de soin de thérapie antirétrovirale et leur apporte des recommandations sur la manière d’adapter la fourniture de soins aux personnes vivant avec le VIH, y compris pour ce qui est de la délivrance de médicaments pour au moins trois mois de traitement contre le VIH.
Quel est le rôle des organisations communautaires ?
Les organisations et les réseaux communautaires sont depuis longtemps un pivot de la riposte au sida. Ils sont essentiels pour sensibiliser, informer, balayer les idées reçues et lutter contre les fausses informations, mais aussi pour fournir des services aux populations marginalisées et vulnérables.
Aujourd’hui plus que jamais, il faut soutenir les acteurs communautaires dans leurs efforts pour innover et pour être reconnus en tant que prestataires de services essentiels pour le VIH comme pour la COVID-19.
Les prestataires communautaires ont innové rapidement dans le contexte de la COVID-19 au Sénégal en adoptant un système de prise de rendez-vous qui limite le nombre de personnes présentes en même temps dans un établissement et en proposant des sessions de formation en ligne.
Le CNLS apporte à l’heure actuelle un soutien logistique aux personnes vivant avec le VIH pour la distribution d’antirétroviraux assurée par les communautés.
Le droit à l’information est inscrit dans la constitution du Sénégal. Quel est son rôle dans la prévention et la protection des épidémies ?
Le CNLS a rédigé et diffusé très rapidement des messages, des communiqués de presse et des bannières sur les réseaux sociaux afin d’attirer l’attention sur les mesures préventives à prendre contre la COVID-19, en particulier pour les personnes vivant avec le VIH. Nous avons également informé en temps réel les personnes séropositives concernant les nouvelles connaissances sur le VIH et la COVID-19.
Les informations ont été énoncées dans des termes simples et servent aussi à lutter contre les fausses informations/la désinformation qui peuvent entraver l’accès aux services de santé, y compris de vaccination, qui sont utiles pour préserver la santé des personnes, notamment des enfants vivant avec le VIH.
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« Si nous demandons aux gens de s’isoler, nous devons garantir que ces gens ont de quoi manger et se soigner »
26 mai 2020
26 mai 2020 26 mai 2020Au Sénégal, la fermeture des magasins non essentiels et des marchés en réponse à l’épidémie de COVID-19 dans le pays et l’arrêt des déplacements entre les régions ont fait perdre leur source de revenus à de nombreuses personnes vivant du secteur informel, y compris des personnes séropositives. Le spectre de la faim est devenu une réalité pour beaucoup d’entre elles.
Le Réseau National des Associations de Personnes Vivant avec le VIH du Sénégal (RNP+) s’est mobilisé en l’espace de quelques jours. Il présente à ses membres les différentes mesures d’aide alimentaire gouvernementales au million de foyers éligibles et fournit des conseils sur la manière de se protéger d’une infection au coronavirus.
« Si nous demandons aux gens de s’isoler, nous devons garantir que ces gens ont de quoi manger et se soigner. Les communautés de personnes vivant avec le VIH s’entraident pour que leurs membres prennent soin d’eux, s’isolent, accèdent à leur traitement lorsque nécessaire et s’occupent des familles des uns et des autres », a déclaré la présidente du RNP+, Soukèye Ndiaye.
De grandes figures issues de communautés et des organisations non gouvernementales jouent un rôle actif au Sénégal en apportant des informations claires et précises afin d’éviter toute panique, mais aussi en luttant contre la stigmatisation et la discrimination liées aussi bien au VIH qu’à la COVID-19. Le RNP+ surveille la riposte à la COVID-19 au fur et à mesure de son déploiement, suit la manière dont le coronavirus touche les plus vulnérables et attire l’attention du gouvernement et des prestataires de services sur des problématiques qui ne peuvent attendre.
Le soutien de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (ANCS) et d’ENDA Santé a permis au RNP+ de distribuer plus de 200 colis alimentaires et d’hygiène aux familles de personnes séropositives les plus démunies. Le bureau pays de l’ONUSIDA au Sénégal est intervenu en fournissant une subvention afin de garantir que le programme « Une Famille, Un Kit » continue de distribuer de l’aide aux personnes les plus défavorisées.
Le RNP+ se mobilise également pour que les personnes séropositives devant se rendre dans un centre de santé obtiennent une aide afin de compenser la hausse des coûts du transport. L’organisation plaide aussi pour un soutien financier destiné à renforcer le travail du personnel de santé des communautés qui s’implique dans la fourniture d’une thérapie antirétrovirale.
Au cours de la pandémie de COVID-19, il est en effet vital d’assurer la continuité du traitement du VIH en distribuant des antirétroviraux en quantité suffisante pour plusieurs mois. Aussi, le RNP+ a appelé le gouvernement à fournir à toutes les personnes vivant avec le VIH un renouvellement d’ordonnance portant sur plusieurs mois. Néanmoins, tout le monde ne peut pas en bénéficier à cause des déficiences de la chaîne logistique, dues notamment à une mauvaise évaluation de l’approvisionnement nécessaire en thérapie antirétrovirale pour certains établissements et à l’irrégularité de l’approvisionnement central. L’ONUSIDA apporte son soutien au gouvernement pour ce qui est du suivi des commandes d’antirétroviraux et du renforcement de la chaîne logistique.
Le rôle des communautés, en particulier les plus défavorisées, est essentiel à l’heure de la COVID-19. « L’histoire de l’épidémie du VIH nous montre clairement que l’efficacité d’une riposte dépend de l’implication totale des communautés touchées, et ce, depuis la planification de mesures jusqu’au suivi en passant par leur mise en œuvre. C’est la seule manière pour qu’une telle riposte reflète la situation et les besoins de tout le monde », a déclaré le directeur pays de l’ONUSIDA au Sénégal, Demba Kona.
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Hommage à Charles Domingo Noubissi
01 mai 2020
01 mai 2020 01 mai 2020« Le baobab est tombé. » Voilà le message écrit sur un fond noir qu’a publié Francine Nganhale sur sa page Facebook le 30 avril 2020.
Son mari, Charles Domingo Noubissi, venait de s’éteindre.
La nouvelle en a surpris plus d’un, car M. Noubissi était habité d’un tel esprit combattif. Il avait des problèmes de santé, mais il manquait rarement une réunion pour militer en faveur de la riposte au VIH.
En tant que président du conseil d’administration du réseau camerounais des associations de personnes vivant avec le VIH, il était un pilier de la riposte au sida dans son pays et dans la région.
Il nous manquera beaucoup et nous le remercions pour toutes ces années de leadership et d’engagement et pour avoir été un champion de la riposte dirigée par les communautés.
L’ONUSIDA a eu le plaisir d’interviewer Charles Noubissi et sa femme en 2019. Cet entretien a révélé deux personnes vivant avec le VIH qui gardaient la tête haute. Vous trouvez ici cet article :