Young people

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VIH au Brésil : par les jeunes et pour les jeunes

11 octobre 2019

Au Brésil, les nouvelles infections ont augmenté de plus de 20 % entre 2010 et 2018. Par conséquent il est essentiel que les jeunes aussi se mettent à parler du VIH et des moyens de protection. C’est la mission que s’est donnée un projet mené par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Jonas da Silva consulte l'un de ses comptes sur les réseaux sociaux à la recherche d’informations sur les prochaines soirées et manifestations publiques à Salvador. Il chatte aussi en ligne avec d’autres jeunes, échange sur le sexe, sur l'utilisation de préservatifs avec leurs partenaires (le cas échéant), sur leurs connaissances en matière de prévention du VIH et sur leur dépistage. 

« Ce qui est cool dans ce projet, c’est que les jeunes s’adressent aux jeunes. Nous n’avons pas besoin de nous exprimer différemment, nous utilisons notre argot pour parler du VIH », explique-t-il. « Cette proximité est vitale. Nous constatons que les jeunes nous font confiance et c’est à cela que nous reconnaissons que les informations nécessaires ont touché leur cible. »

M. da Silva et 30 autres jeunes ont été formés pour travailler comme bénévoles au sein du projet Viva Melhor Sabendo Jovem (VMSJ) à Salvador. Leur mission est de sensibiliser les gens de leur âge sur l’importance du dépistage et de la prévention du VIH. Pour cela, l'équipe est présente là où se trouve leur groupe cible : sur Internet et en ville.

Le projet suit le calendrier des fêtes de rue traditionnelles et des festivals, en mettant l’accent sur les manifestations attirant un large public de jeunes. Il répond ainsi à une attente spécifique des populations clés demandant d’assurer une veille des évènements publics où se retrouvent les jeunes lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres et intersexuel(le)s. Dans l’intimité de leur camionnette colorée, le Test Truck, M. da Silva et son équipe de bénévoles conseillent sur le VIH et effectuent des dépistages en toute confidentialité.

Depuis son lancement en août 2018, plus de 1 000 jeunes entre 16 et 29 ans ont fait un test du VIH au cours de la trentaine d’interventions du Test Truck. Dans le cadre d’un programme de promotion du dépistage parmi les adolescent(e)s et les jeunes, les bénévoles interviennent aussi dans les écoles. L'équipe y organise des ateliers sur le VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles ou anime des discussions sur la sexualité et la santé sexuelle. Cette offre a été suivie par plus de 400 élèves au cours des six premiers mois du projet.

« La stratégie de sensibilisation par les jeunes et pour les jeunes menée par le VMSJ Salvador permet de les impliquer davantage dans ces activités. Ils et elles prennent ainsi conscience de l’importance de la prévention et des soins du VIH, » indique Cristina Albuquerque, directrice de la santé et du VIH/sida pour l’UNICEF au Brésil. « Les jeunes qui se font dépister au cours de nos activités saluent l’initiative et déplorent la rareté de ces services en ville. »

En 2018, selon une estimation du ministère de la Santé, les jeunes de 15 à 24 ans représentaient près de 15 % des nouvelles contaminations au VIH à Salvador.

« Pour nous aussi, les bénévoles, cette expérience est importante, car nous commençons à faire plus attention à nous, à mettre en pratique pour nous-mêmes ces méthodes de prévention et à diffuser ces informations autour de nous, auprès de nos proches et de notre famille », continue M. da Silva.

Le projet est mis en place en partenariat avec GAPA Bahia, l'une des premières organisations non gouvernementales dédiées au VIH dans le pays, avec le soutien du bureau brésilien de l’ONUSIDA. Les jeunes bénévoles, sans exception, ont subi une procédure de sélection rigoureuse, puis un programme de formation abordant p. ex. les droits de l’homme, les conseils et les informations sur le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles. L'équipe a également obtenu des informations sur les programmes communautaires, le fonctionnement du système public de santé et les services liés au VIH disponibles à Salvador. Cette initiative comprend des formations continues sur des thématiques afférentes.

« L'une des choses les plus importantes que j’ai apprises est d’accepter les choix des autres. Notre rôle se limite à fournir les informations et les conseils qui nous semblent convenir le mieux au passé et au comportement de la personne », précise Islan Barbarosa, un autre bénévole.

« Ce projet est une réponse importante à la demande de dépistage du VIH dans la ville. Elle émane en particulier des populations clés qui évitent souvent de recourir aux offres du service public. Nous apportons le dépistage du VIH là où se trouvent ces personnes », conclut Mme Albuquerque.

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Les jeunes agissent et inspirent le changement

25 septembre 2019

Près de 19 000 jeunes, source d'inspiration, se sont réunis le 25 septembre pour la Journée UNIS afin de fêter ensemble le travail incroyable qu'ils font pour changer positivement leurs communautés et le monde entier. Les jeunes qui participaient avaient gagné leur ticket d'entrée en s'engageant pour une cause locale et une autre internationale de leur choix. Organisée dans la ville américaine de New York au cours de la soixante-quatrième session de l'Assemblée générale des Nations Unis, l'édition 2019 de la Journée UNIS a vu le jour en collaboration avec l'ONUSIDA, le Pacte mondial des Nations Unies et ONU Femmes.

L'ONUSIDA entretient depuis des années un partenariat avec les Journées UNIS. L'organisation aide à informer les jeunes sur le sida et soutient leurs efforts empreints de conscience sociale en vue de transformer durablement leurs sociétés et le monde entier. À travers le travail colossal des Journées UNIS, l'action de l'ONUSIDA touche plus de 20 000 écoles aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada.

Au cours de son allocution devant le jeune public réuni au Barclays Center Stadium de New York, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA, a déclaré : « Le sida n'est pas éradiqué, mais c'est possible ! Vous pouvez être la génération qui mettra fin au sida et qui amènera la planète à remplir les Objectifs de développement durable, afin de créer un monde meilleur pour les générations à venir. »

Mme Carlsson a profité de l'occasion pour rappeler aux jeunes l'importance de réaliser les ODD et de parler du VIH afin d'éliminer les stigmatisations liées à l'épidémie. Son intervention a été précédée par une animation publiée récemment  par l'ONUSIDA. Ce clip montre l'interconnexion et l'interdépendance du VIH et des Objectifs de développement durable, ainsi que la manière dont les efforts pour mettre fin au sida peuvent renforcer une transformation sociale mettant les individus au cœur des préoccupations.

Les jeunes et la riposte au sida

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Réduire, réutiliser, recycler : les jeunes Ghanéens disent Oui à la réduction des déchets

20 septembre 2019

Les jeunes au Ghana s’engagent en faveur d’un environnement durable en réduisant le volume de déchets qu’ils produisent, aussi bien chez eux qu’à l’école.

Dans leur démarche militante, les jeunes ont rencontré la Directrice nationale de l’ONUSIDA au Ghana, Angela Trenton-Mbonde. La réunion organisée à Accra avait pour thème« Reduce, reuse, recycle » (Réduire, réutiliser, recycler). Chaque militant et militante a promis d’adopter de meilleures pratiques de gestion des déchets afin de promouvoir le développement durable.

« Je m’engage à avoir ma gourde réutilisable et à éviter d’utiliser les bouteilles en plastique jetables. Je suis convaincue que cela protègera la planète pour tout le monde », a déclaré Pricilla Addo.

Un autre militant, Samuel Nyarko, a promis de son côté : « Je m’engage à veiller moi-même à ce que les déchets produits dans mon foyer soient triés correctement afin de faciliter la collecte et le recyclage des plastiques. Je vais inviter mes camarades de classe et ma communauté à faire de même. »

Mme Trenton-Mbonde a encouragé les jeunes à respecter leurs engagements en faveur de la planète. « Pour un environnement durable, chacun d’entre nous doit prendre ses responsabilités et commencer avec un seul engagement, peu importe s’il semble insignifiant au début, car en définitive, tout est lié : l’humanité et la planète », a-t-elle déclaré.

Cette délégation militante comprenait des jeunes de Hope for Future Generations, une organisation non gouvernementale à but non lucratif ghanéenne visant à autonomiser et à émanciper les femmes, les enfants et les jeunes.

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Le Botswana place les jeunes au cœur de sa riposte au sida

25 juillet 2019

Même si le Botswana a fait beaucoup de progrès pour réduire le nombre de nouvelles infections au VIH (-36 % environ depuis 2010), les jeunes demeurent un groupe extrêmement vulnérable face à l’épidémie. Les adolescentes et les jeunes femmes en particulier sont exposées au risque de contamination au VIH, ainsi qu’à d’autres infections sexuellement transmissibles et aux grossesses non désirées.

En 2018, au Botswana, près d’une nouvelle infection au VIH sur quatre a en effet touché une jeune femme ou une adolescente de 15 à 24 ans. Moins de la moitié des jeunes femmes et adolescentes déclare être bien informée sur le VIH.

Afin d’identifier des moyens supplémentaires pour cibler les raisons rendant les jeunes plus vulnérables au VIH, la Première Dame du Botswana, Neo Masisi, a organisé en juillet une rencontre pour passer au crible les défis à relever.       

Les jeunes participantes ont partagé leurs expériences avec la Première Dame et des fonctionnaires du ministère de la Santé.       

« Les relations sont difficiles au sein de ma famille, qui subit une grande pauvreté. Je n’ai jamais eu l’impression d’être aimée chez moi et j’ai cherché à l’être en dehors de ma famille. J’ai eu un copain et moi aussi, je suis tombée enceinte à l’adolescence », raconte Belinda.

Les discussions menées au cours de la retraite alimenteront le projet de développement d’un programme-pilote national destiné aux jeunes.

« Aujourd’hui, les jeunes doivent surmonter de multiples défis : à l’école, au sein de leur famille dont la structure est en pleine mutation, face aux attentes de la société. Les jeunes se posent des questions sur leurs normes, sur leurs valeurs et sur leur propre valeur », explique Mme Masisi. « Nous devons les considérer comme des leaders, pour les valoriser. »                

Le ministre de la Santé, Alfred Madigele, indique qu’il est prévu de consulter à nouveau des jeunes afin d’élaborer le cadre du programme.

Plus tôt cette année, Gunilla Carlsson, Directrice exécutive de l’ONUSIDA par intérim, a nommé Mme Masisi Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’autonomisation et l’engagement des jeunes au Botswana.

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Les réseaux de jeunes sauvent des vies

10 juillet 2019

Une étude menée par Watipa sur demande de l’ONUSIDA et du PACT dans le cadre de sa campagne #uproot a révélé que les jeunes jouent un rôle essentiel dans les revendications pour la création de services liés au VIH ainsi qu’à la santé et aux droits sexuels et de la reproduction, mais aussi pour faire le lien vers ces services.

Le rapport intitulé Young people’s participation in community-based responses to HIV: from passive beneficiaries to active agents of change (La participation des jeunes dans les ripostes au VIH au niveau des communautés : de bénéficiaires passifs à des acteurs du changement), montre que les jeunes, en particulier les leaders et leurs modèles vivant avec le VIH, jouent un rôle fondamental dans l’accès au traitement du VIH et dans la poursuite des soins. Les résultats indiquent que l’aide apportée par les jeunes entre eux a un effet positif dans le suivi de la thérapie antirétrovirale, dans l’acceptation du diagnostic et dans un mode de vie positif avec le VIH. Vu de plus près, les jeunes s’impliquent activement dans l’assistance psychosociale et dans les consultations pour les gens de leur âge, le processus d’engagement politique, la mobilisation de leur classe d’âge dans des campagnes et des projets spécifiques ainsi que dans l’accès aux hôpitaux et aux soins aidés par les jeunes.

Les jeunes, dont ceux des populations clés et ceux vivant avec le VIH, jouent aussi un rôle clé dans la prévention primaire du VIH, le dépistage et le diagnostic précoces. L’éducation par les pairs, l’engagement de proximité et de la communauté sont tous des domaines où ils informent et influencent les autres jeunes. Dans certains cas, les jeunes œuvrant en tant que bénévoles auprès d’autres jeunes fournissent des services de dépistage du VIH et de conseil, distribuent des préservatifs ou collaborent avec les auxiliaires de santé dans les communautés.

62 % des personnes interrogées appartenant à une organisation de jeunes impliquée dans la riposte au VIH signalent apporter elles-mêmes des services liés au VIH directement aux jeunes. Il s’agit de prestations pensées pour atteindre les gens de leur âge et pour assurer le bien-être de ce groupe cible : informations sur la santé et les droits de la reproduction et sexuels (51 %), aide aux jeunes de leur âge (50 %), assistance psychosociale (42 %), promotion et distribution de préservatifs (41 %), aide au suivi de la thérapie antirétrovirale (32 %), dépistage et conseils liés au VIH (30 %). Beaucoup d’organisations ayant répondu à l’enquête proposent également des services intégrés, notamment des recommandations, mais aussi la prévention, le dépistage et le traitement d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) (38 %), de la tuberculose (28 %) et/ou de l’hépatite B et C (22 %).

Un participant clé mentionne « qu’il est facile de diffuser les connaissances parmi nous, car si [j’]en fais partie, alors c’est plus facile d’en parler avec quelqu’un de mon âge. »

Trois méthodes ont été utilisées pour recueillir les données primaires : 1) une enquête quantitative de 32 questions a été publiée sur Internet en cinq langues (arabe, anglais, français, russe et espagnol), 2) des entretiens de jeunes par des jeunes qui étaient des entretiens qualitatifs semi-structurés menés dans six pays en anglais ou dans la langue locale, 3) des entretiens avec des acteurs clés qui étaient des entretiens qualitatifs semi-structurés menés en anglais via Skype par deux jeunes consultants dirigeant l’équipe de recherche. 143 personnes âgées de 20 à 29 ans ont participé à l’enquête.

Le rôle des jeunes dans les ripostes au VIH au niveau des communautés est vital pour atteindre et pérenniser les avancées réalisées en matière de santé dans le contexte du VIH. Un participant de premier plan a déclaré que « les jeunes vivant avec le VIH sont en train de changer la donne dans la communauté. Ils sont des éducateurs, des modèles pour les autres personnes de leur âge... Ils aident les autres jeunes dans les centres de soin à trouver les bons services afin de faciliter la procédure d’obtention de ces services. De nombreux jeunes luttent pour faire entendre la voix de leur classe d’âge. »

L’implication durable, efficace et significative des jeunes revendiquant la création et faisant le lien vers les soins est toutefois fragilisée par l’absence de rémunération appropriée ou proportionnelle. Et ce n’est pas le seul problème. Viennent s’y ajouter le manque de financement de l’aide institutionnalisée, une insuffisance des capacités ou de l’aide à la transmission des connaissances nécessaires à une participation totale aux discussions d’ordre technique ainsi que l’absence d’outils et de mesures adaptés pour favoriser la participation dans différents processus et mécanismes.

L’étude fournit également treize recommandations émanant des jeunes ayant participé à l’enquête. Elles sont adressées aux gouvernements, aux entités des Nations Unies, aux donateurs, aux organisations issues de la société civile et aux autres acteurs de la riposte au VIH. Elles demandent notamment d’impliquer les jeunes dans l’élaboration, la planification et la mise en place de lois, programmes et services liés au VIH, ainsi que de reconnaître le rôle essentiel qu’ils jouent dans l’apport de services aux personnes de leur âge.

Documents

Amélioration des estimations de l'ONUSIDA relatives au VIH chez les enfants et les adolescents

06 juillet 2018

Ce document fournit aux directeurs de programmes de lutte contre le VIH pédiatrique une vue d’ensemble sur le mode d’élaboration des estimations sur le VIH chez les enfants et les adolescents, les difficultés techniques et les limites associées aux données, la façon de traiter ces difficultés et ce que les directeurs de programmes de lutte contre le VIH pédiatrique et les responsables de la surveillance peuvent faire pour améliorer leurs estimations nationales sur le nombre d’enfants et d’adolescents vivant avec le VIH.

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La jeunesse birmane profite d’avancées en matière de santé, d’éducation et d’égalité des sexes

14 juin 2019

Publication originale de cet article par l’UNESCO

Les jeunes, la tranche des 5-14 ans en tête, représentent plus de la moitié de la population birmane. Cette structure démographique est une chance incroyable pour alimenter la dynamique récente dans laquelle le Myanmar inscrit son développement. Cependant, des investissements sont nécessaires pour lever les obstacles, qui empêchent cette tranche de la population de prendre des décisions fondées concernant leur santé et leur bien-être.

Une étude montre que les jeunes Birmans ne disposent que de connaissances limitées sur la santé sexuelle et de la reproduction. 38 % des adolescents admettent ne pas avoir su qu’une femme puisse tomber enceinte dès le premier rapport et 16,67 % seulement des 15-24 ans sont correctement informés sur la prévention du VIH.

Afin de changer la donne, UNESCO Yangon, en collaboration avec le ministère local de l’Éducation, a organisé le 22 mars 2019 un séminaire politique. Plus de 50 représentants d’organisations gouvernementales et non gouvernementales se sont rassemblés pour partager des bonnes pratiques et identifier des axes pour renforcer la législation, les programmes scolaires et l’enseignement de l’éducation sexuelle au Myanmar.

Le séminaire a marqué le lancement en birman des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité dans sa version de 2018. Cet ouvrage a été rédigé par l’UNESCO en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé, l’UNICEF, l’UNFPA, l’ONUSIDA et l’ONU Femmes. Ces principes aident les administrations de l’éducation, de la santé et d’autres domaines pertinents à élaborer et mettre en place des programmes et des supports destinés à l’éducation sexuelle.

Le conseiller régional pour la santé et l’éducation de l’UNESCO, Kabir Singh, explique que les principes de l’ONU abordent un large éventail de thèmes. Ils ne se réduisent pas à la santé sexuelle et de la reproduction, mais incluent aussi des compétences sociales plus larges comme négocier le consentement et éviter les situations dangereuses.

« L’accès aux informations ainsi qu’aux services liés à la santé sexuelle et de la reproduction (SSR) est loin d’être aisé pour les jeunes Birmans. Cette situation est exacerbée par le fait que les normes sociales et de genre empêchent les enfants et les jeunes, en particulier les filles et les autres groupes vulnérables, d’être en bonne santé et de se sentir bien », indique-t-il.

« Voilà pourquoi il est essentiel que les enfants de 5 à 8 ans soient aussi pris en compte dans les programmes ECS, comme préconisé par les principes directeurs de l’ONU. Nous devons aider les enfants dès leur plus jeune âge à comprendre l’égalité des sexes, avoir des relations saines et se respecter eux-mêmes, mais aussi entre eux. »

L’éducation sexuelle au Myanmar

Le programme National Life Skills Education Curriculum au Myanmar, mis en œuvre par le ministre de l’Éducation en collaboration avec l’UNICEF, est intégré au programme fondamental des écoles primaires depuis 2006 et c’est une option obligatoire dans le secondaire depuis 2008. Dans les premières années du secondaire, ce programme aborde sept thèmes, dont la santé de la reproduction, le VIH et les MST, la consommation de drogues, la prévention contre les maladies et la nutrition.

Un contrôle du programme Life Skills Education effectué en 2012 dans des établissements du secondaire a révélé que les connaissances sur la santé de la reproduction restaient mauvaises. Les auteurs supputent ici que la sensibilité culturelle et l’absence de formation des enseignants sont des facteurs pouvant favoriser cette situation. Un récent sondage sur U-Report, un outil gratuit de l’UNICEF destiné à mener des campagnes de veille sociale par SMS et utilisé pour suivre la participation des jeunes au Myanmar, est également arrivé à la conclusion que la majorité des participants tire ses informations en matière d’éducation sexuelle des médias sociaux. Malheureusement, ces informations ne sont pas toujours exactes du point de vue scientifique ou adaptées à l’âge de la personne.

Lors du séminaire politique organisé par l’UNESCO en 2019, les représentants du gouvernement birman ont convenu de revoir le programme Life Skills Education dans le contexte des principes de l’ONU, assurant ainsi que les cours d’éducation sexuelle soient complets et adaptés à l’âge des enfants. Ils ont indiqué par ailleurs que l’éducation sexuelle complète (ECS) doit être renforcée et incluse dans les réformes en cours des programmes de l’éducation fondamentale et de la formation des enseignants.

Min Jeong Kim, Directeur du bureau de projet de l’UNESCO au Myanmar, a salué la collaboration étroite entre l’UNESCO et le ministère de l’Éducation pour mettre en place une éducation sexuelle complète dans le système éducatif.

« Les efforts faits par le ministère de l’Éducation pour aborder les problèmes vécus par les enfants et les jeunes, comme les inégalités entre les genres ainsi que la santé sexuelle et de la reproduction, révèlent une volonté forte de sa part. L’UNESCO partage cet engagement pour laisser une trace positive dans la vie des jeunes. L’organisation est heureuse de continuer à travailler en partenariat avec l’équipe dédiée aux programmes et les centres de formation des enseignants en vue d’intégrer l’ECS dans le nouveau cursus de formation des professeurs », indique Min Jeong Kim.

Les délégués présents au séminaire politique ont discuté des moyens de transmettre des informations complètes sur la sexualité et les compétences sociales afférentes aux générations actuelles et futures d’enfants et de jeunes au Myanmar. Ce séminaire a servi de plateforme en regroupant des acteurs clés comme les institutions du service public, les partenaires du développement et les organisations non gouvernementales. Son objectif était d’amorcer des échanges portant sur l’éducation sexuelle complète, de comprendre les manques et d’identifier la meilleure manière de mettre totalement en place l’ECS.

La version révisée des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité

Les principes directeurs internationaux originaux publiés en 2009 centraient d'abord l’éducation sexuelle au sein de la riposte au VIH. Cependant, alors que la prévention du VIH reste importante, la pratique prouve que l’éducation sexuelle touche aussi d’autres domaines. En effet, elle ne s’arrête pas à la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes, mais concerne aussi leur bien-être général et leur développement personnel.

La version revue de ces Principes aborde la sexualité de manière positive. Elle reconnaît que l’ECS ne se limite pas à apporter des connaissances sur la reproduction, les risques et la maladie. Elle réaffirme la position de l’éducation sexuelle au sein du cadre des droits de l’homme et de l’égalité des sexes. Elle reflète la contribution de l’éducation sexuelle, d'une part, dans la réalisation de plusieurs engagements pris au niveau international en lien avec la santé sexuelle et de la reproduction, et d'autre part, pour atteindre les objectifs de l’agenda 2030 concernant la santé et le bien-être, la qualité et l’éducation inclusive, l’égalité des sexes ainsi que l’autonomisation et l’émancipation des femmes et des filles.

Les principes passent en revue l’éducation sexuelle dans le monde pour en déduire les bonnes pratiques dans différentes régions. Ils montrent que l’éducation sexuelle :

  • aide les jeunes à adopter une attitude et un comportement plus responsables pour ce qui est de leur santé sexuelle et de la reproduction
  • est essentielle pour éviter que les jeunes filles n'arrêtent l’école suite à un mariage précoce ou forcé, une grossesse adolescente, ainsi que des problèmes liés à la santé sexuelle et de la reproduction
  • est nécessaire, car dans certaines régions du globe, deux filles sur trois indiquent ne pas savoir ce qui leur arrive quand elles ont leurs premières règles et sont enceintes. Les complications lors de l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité parmi les 15-19 ans
  • n’augmente pas l’activité sexuelle, les comportements sexuels à risque ou le taux d’infection aux MST/VIH. Les principes apportent aussi la preuve que les programmes reposant uniquement sur l’abstinence n’empêchent pas l’initiation précoce au sexe, ne réduisent pas la fréquence des relations sexuelles ni le nombre de partenaires parmi les jeunes.

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Les jeunes femmes demandent des comptes au cours de la conférence Women Deliver

05 juin 2019

Il y a 25 ans, en 1994, Le Caire accueillait la Conférence mondiale sur la population et le développement. Cette rencontre organisée en Égypte a marqué un tournant dans le domaine de la santé sexuelle et de la reproduction ainsi que dans celui des droits des jeunes femmes et des adolescentes. Des progrès significatifs ont été accomplis depuis lors. L’accès volontaire aux méthodes de contraception modernes a augmenté de 25 % depuis 1994, et la qualité des services de santé sexuelle et de lutte contre le VIH a également fait un grand pas en avant.

Mais dans ce cas, pourquoi 7 000 nouvelles jeunes femmes et adolescentes environ contractent-elles encore le VIH chaque semaine ? Et pourquoi en Afrique subsaharienne, les adolescentes de 15 à 19 ans sont-elles trois fois plus exposées au risque d’infection au VIH que les garçons du même âge ?

« Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre encore 25 ans. Nous devons faire davantage pression pour que le gouvernement actuel prenne ses responsabilités quant à son retard pour tenir ses engagements en matière de droits sexuels ainsi que de santé sexuelle et de la reproduction pour les femmes et les adolescentes », a déclaré Gogontlejang Phaladi, du projet Pillar of Hope au Botswana.

Ses propos ont donné le ton au cours d’un évènement organisé par la Coalition mondiale de lutte contre le sida, pendant la conférence Women Deliver à Vancouver, au Canada. Cette rencontre organisée le 3 juin par l’ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a mis l'accent sur les raisons qui oublient les jeunes femmes et les adolescentes. Elles demeurent en effet les premières victimes du VIH et des carences en matière de santé sexuelle et de la reproduction.

« Nous sommes confrontés à une crise dans la prévention du VIH », déclare Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe Programme de l’ONUSIDA. « L'objectif consistait à réduire le nombre de nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000, mais on estime à 340 000 les nouvelles infections au VIH dans cette population en 2017. La tâche qui nous attend est immense. »

Les intervenants à cette conférence ont souligné l’importance cruciale d’impliquer les jeunes pour qu'ils incarnent ce changement. « Nous devons interpeler les responsables politiques, traditionnels et religieux, et même les parents », déclare Monica Geingos, Première dame de Namibie. « Personne n'est en droit de parler à votre place. Les générations précédentes ont été stigmatisées et réduites au silence. Faites-vous entendre. » Elle a également ajouté que les discriminations de genre, les violences et le déni des libertés fondamentales forment le terreau de l’absence de progrès constatée pour les femmes et les adolescentes.

La directrice régionale de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, Julitta Onabanjo, a également insisté sur le fait d'en faire plus. « Je rencontre une génération de jeunes guerrières dynamiques prêtes à faire avancer les choses de manière à ce qu’en 2030, chaque jeune puisse développer sans entrave son plein potentiel », a-t-elle déclaré, en faisant remarquer que les recommandations émises à l’issue de l’évènement devraient être reprises au cours du sommet qui se tiendra à Nairobi au Kenya au deuxième semestre 2019.

De nombreux pays fixent à 18 ans l’âge légal d’accès sans autorisation parentale aux soins de santé, y compris aux services de santé sexuelle et de la reproduction et de lutte contre le VIH. Voilà un obstacle essentiel qui freine l’accès des jeunes femmes et des adolescentes aux services de lutte contre le VIH. L’ONUSIDA estime que 78 pays ont une législation ou des lois qui limitent ou entravent d'une manière ou d'une autre l’accès des jeunes aux services de santé sexuelle sans le consentement de leurs parents.

Au nombre des efforts visant à lever ces obstacles qui empêchent cette population d’accéder correctement et facilement aux services de prévention, de dépistage et de soins du VIH et à l’occasion de la préconférence placée sous l’égide de la jeunesse Generation Now : Our Health, Our Rights, qui s’est tenue le 2 juin, l’ONUSIDA s’est engagé à se pencher sur les lois portant sur l’autorisation parentale et leur mise en œuvre dans cinq pays d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe : Lesotho, Malawi, Namibie, Ouganda et Zambie. Cet engagement prévoit de collaborer avec des jeunes pour s’assurer qu’ils et elles donnent vie au changement et participent à la création des services de qualité souhaités et nécessaires afin de vivre pleinement leur avenir radieux et en bonne santé.

Pour aller dans le sens de ces progrès, les participants ont convenu de mettre l'accent sur l’implication dans des organisations communautaires, de même que sur le déploiement de petits projets efficaces à l’échelle nationale. Nyasha Sithole, du réseau Athena Network a déclaré : « On arrose les feuilles, mais pas les racines. Nous devons privilégier la mise en œuvre sur le terrain et oublier un temps la bureaucratie. »

L’ONUSIDA est coorganisateur de la Coalition mondiale de lutte contre le sida, qui collabore avec des pays où l’incidence du VIH est forte afin d’accélérer l’accès aux services de prévention combinée du VIH. Cette coalition vise à assurer le devoir de reddition de compte quant à la fourniture de services de prévention du VIH appropriés pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique des Nations Unies pour mettre fin au sida de 2016. Il s'agit notamment de réduire de 75 % le nombre d'infections au VIH, autrement dit de passer en deçà de 500 000 nouvelles infections d’ici 2020. Le travail de la coalition accorde une attention particulière à la collaboration avec les jeunes femmes et leur partenaire masculin.

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Le consentement parental obligatoire dans la majorité des pays du monde

15 avril 2019

Bien que l’intention des lois relatives à l’âge de la majorité pour l’accès aux services médicaux soit souvent de protéger les enfants, en pratique, ces lois ont l’effet inverse, en dissuadant les adolescents d’accéder aux services dont ils ont besoin pour rester en bonne santé.

Les lois sur l’âge de la majorité pour l’accès aux services médicaux obligent les personnes âgées de moins de 18 ans à obtenir la permission d’un parent ou d’un tuteur avant d’accéder à des services de santé sexuelle et reproductive, au dépistage et au traitement du VIH, à la prophylaxie pré-exposition et à d’autres services de santé. Ces dispositions touchent plus particulièrement les adolescentes, dont la sexualité tend à être stigmatisée et qui doivent supporter le fardeau physique et social de grossesses non désirées.

En 2017, 78 des 110 pays couverts ont déclaré qu’ils imposaient le consentement parental pour un enfant de moins de 18 ans pour l’accès au dépistage du VIH, et 61 pays sur les 109 ayant répondu imposaient le consentement parental pour le traitement du VIH. En outre, dans 68 des 108 pays ayant répondu, le consentement parental était obligatoire pour accéder aux services de santé sexuelle et reproductive.

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