LE PANEL

Lors de sa 39^e session en décembre 2016, le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) a demandé à l’ONUSIDA de mettre en place un Panel mondial stratégique sur l’avenir du modèle du Programme commun de l’ONUSIDA (ci-après « le Panel »). Coorganisé par Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, et Helen Clark, Administratrice du PNUD et Présidente du GNUD, coprésidé par Awa Coll-Seck, Ministre de la Santé du Sénégal, et Lennarth Hjelmåker, Ambassadeur de la Suède pour la santé mondiale, il avait pour but de formuler des recommandations pour un Programme commun durable en phase avec ses objectifs.

Entre janvier et avril 2017, le Panel s’est concentré sur trois volets : travail conjoint, gouvernance, financement et redevabilité. Ses travaux se sont appuyés sur deux réunions physiques, une consultation virtuelle, une consultation multipartite par pays, ainsi que sur des discussions intensives avec les parties prenantes et les experts et au sein du Programme commun.

La démarche du Panel s’est distinguée par son inclusivité et sa transparence. Le Panel a livré son rapport final et ses recommandations en moins de quatre mois. Représentatif des différentes régions, il était composé de 16 personnalités expérimentées et spécialisées ayant une connaissance approfondie du Programme commun et de l’évolution de la situation du développement, issues de la présidence du CCP, des États membres, de la société civile et des personnes vivant avec le VIH.

Le rapport du Panel confirme la valeur ajoutée et les éléments fondamentaux d’un Programme commun unique en son genre, et renforce son approche multisectorielle et son rôle central au sein de l’architecture de la santé mondiale, y compris en tant que partenaire essentiel du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR). Le Panel a fait l’éloge de l’idée de base du Programme commun, dans sa capacité à réduire les doublons et à accroître l’efficacité. Décrit comme le moyen le plus efficace d’exploiter les compétences de chaque agence, il incarne les approches clés requises par l’Agenda 2030, un modèle en avance sur son temps d’une vingtaine d’années. Le rapport propose par ailleurs des solutions afin de redéfinir les méthodes de travail du Programme commun pour obtenir des résultats. Les recommandations mettent fortement l’accent sur la nécessité de redynamiser le travail conjoint au niveau des pays et l’action collaborative.

En s’appuyant sur les recommandations du Panel et la stratégie de l’ONUSIDA 2016–2021, le Programme commun a élaboré un plan d’action. Ce plan vise à façonner un partenariat plus cohérent, intégré et efficace. Il présente un ensemble d’actions et de résultats à obtenir à court terme qui mettent en avant la flexibilité, la différenciation, la définition des priorités et l’inclusivité. Le plan d’action s’articule autour de trois objectifs principaux :

• déployer les ressources humaines et financières là où elles sont le plus nécessaires ;

• redynamiser le travail conjoint au niveau des pays et l’action collaborative ; et

• renforcer la redevabilité et les résultats pour les individus.

Le nouveau modèle présenté par le plan est axé sur une présence nationale adaptée au cas par cas, des investissements plus judicieux au niveau des pays, une plus grande attention accordée aux moteurs et aux incitations en faveur du travail conjoint, et un renforcement du ciblage stratégique des mécanismes de gouvernance du Programme commun. La riposte au sida n’a pas de solution unique ; le plan met donc l’accent sur des approches flexibles, tournées vers l’avenir, adaptées au contexte de chaque pays et pilotées par des équipes diversifiées, comme l’appellent de leurs vœux l’Agenda 2030 et l’examen quadriennal complet de 2016. De telles approches permettraient au Programme commun d’innover et de résoudre les problèmes rapidement à mesure qu’ils apparaissent sur le terrain. Ce plan d’action positionne clairement le Programme commun à l’avant-garde de la réforme plus globale du système de développement des Nations Unies. À l’heure actuelle, les organismes coparrainants de l’ONUSIDA et le Secrétariat travaillent avec acharnement à sa mise en œuvre avec tous les partenaires concernés, au niveau mondial, régional et national.