Reportage
ICASA 2008: La collaboration en matière de tuberculose et de VIH est essentielle
03 décembre 2008
03 décembre 200803 décembre 2008La tuberculose figure parmi les principales causes de décès chez les personnes vivant avec le VIH et représente quelque 13% des décès dus au sida dans le monde. Le VIH et la tuberculose sont si étroitement liés qu’on parle souvent de co-épidémie ou d’épidémie double. Chacune aggrave l’impact de l’autre et malgré les preuves de l’effet positif des interventions conjointes, les programmes contre la tuberculose et le VIH ont, dans une large mesure, été exécutés de manière indépendante.
C’est l’Afrique subsaharienne qui supporte le plus lourd fardeau d’infection à VIH et de mortalité liée au sida dans le monde, puisqu’elle compte plus de 60% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. En moyenne, 22% des personnes atteintes de tuberculose dans la Région sont co-infectées par le VIH et environ 40% des décès de personnes tuberculeuses sont dus au VIH.
La tuberculose est la principale cause de maladie et de décès parmi les personnes vivant avec le VIH en Afrique, alors même qu’elle peut être évitée et soignée. Des taux croissants de tuberculose résistante aux médicaments, notamment de tuberculose ultrarésistante (TB-UR), constituent une menace de plus pour la riposte au sida dans la région.
C’est pour toutes ces raisons que ce mercredi 3 décembre, l’ONUSIDA, l’OMS et le PAM en collaboration avec le Groupe de travail TB/VIH du Partenariat Halte à la tuberculose, ont organisé une réunion satellite pour mieux éclairer l’impact de la tuberculose sur les personnes vivant avec le VIH et ce qu’il convient de faire pour réduire ce fardeau inutile de morbidité et de mortalité.
Ce symposium a précisé ce que les programmes sur le VIH et la société civile doivent faire pour améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH. Il a introduit la notion des ‘Trois I contre le VIH/TB’ à savoir un ensemble d’interventions - comprenant l’Intensification du dépistage de la tuberculose ; la thérapie préventive par l’Isoniazide ; et la maîtrise de l’Infection - dont le but est de réduire le fardeau de la tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH. En outre, il a souligné la nécessité de s’occuper dans le même temps de la nutrition, élément essentiel de la riposte à la tuberculose comme au VIH. Ces deux maladies compromettent l’état nutritionnel des personnes touchées, ce qui entraîne la malnutrition qui, à son tour, aggrave le VIH et la tuberculose.
Rares sont les pays qui disposent de plans complets de réduction du fardeau de la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH dans la région. En conséquence, la couverture des interventions essentielles contre la tuberculose et le VIH reste très faible. Des activités collaboratives en matière de tuberculose et de VIH TB/VIH sont cruciales pour assurer aux personnes vivant avec le VIH atteintes de tuberculose un accès au dépistage et au traitement du VIH et pour prévenir, diagnostiquer et traiter correctement la tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH.
En 2006, seuls 22% des personnes atteintes de tuberculose ont été testées pour le VIH en Afrique subsaharienne, et moins de 1% des personnes vivant avec le VIH ont bénéficié d’un dépistage de la tuberculose.
Le symposium a démontré la nécessité d’une expansion rapide pour assurer aux personnes vivant avec le VIH en Afrique un accès universel aux services de prévention, de diagnostic et de traitement de la tuberculose.
« Le symposium de l’ICASA a contribué à renforcer l’engagement des prestataires de services VIH et des communautés touchées dans la mise en œuvre de ces interventions essentielles et la collaboration entre les programmes sur la tuberculose, les programmes sur le VIH et la société civile, « a déclaré Alasdair Reid, Conseiller VIH/TB à l’ONUSIDA.