Reportage
Les joueurs de cricket des Indes occidentales soutiennent l'objectif de l'ONUSIDA en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants
11 avril 2012
11 avril 201211 avril 2012En accueillant un groupe d'écoliers locaux au Kensington Oval Stadium de Bridgetown, à La Barbade, l'équipe de cricket des Indes occidentales a exprimé sa solidarité avec l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. La séance d'entraînement était organisée dans le cadre de la campagne Think Wise, un partenariat mondial qui s'appuie sur la popularité du cricket pour aborder des questions fondamentales concernant le VIH.
« Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH », a déclaré le capitaine de l'équipe des Indes occidentales Darren Sammy, qui s'est fait l'écho de l'appel à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et à la garantie de l'accès à un traitement vital pour les femmes séropositives au VIH. « Il n'y a aucune raison de traiter qui que ce soit différemment à cause de son état sérologique », a-t-il ajouté.
La campagne Think Wise, un partenariat entre l'ONUSIDA, l'UNICEF, l'International Cricket Council et l'Initiative Médias du monde et sida, met l'accent plus particulièrement sur la prévention du VIH et sur l'éducation et la responsabilisation des enfants. Impliquer les jeunes dans la riposte au VIH : tel était le but de cette séance d'entraînement à Bridgetown, à laquelle s'est intégrée une discussion sur le thème du VIH.
Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH
Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales
« À travers cet événement, les enfants ont été ravis de rencontrer leurs joueurs préférés et d'apprendre de nouveaux trucs. Dans le même temps, ils ont été sensibilisés à la question du VIH et à l'importance de traiter tout le monde avec le même degré de respect et de compassion », a expliqué le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes. « Tout comme les joueurs de cricket, ces enfants peuvent être des agents du changement au sein de leurs familles, leurs communautés et leurs écoles ».
Une initiative régionale pour l'élimination, pilotée par l'Organisation panaméricaine de la Santé, vise à mettre fin à la transmission du VIH de la mère à l'enfant en Amérique latine et dans les Caraïbes d'ici 2015. Avec un poids de la morbidité plus faible, les Caraïbes orientales devraient atteindre cet objectif bien avant cette date.
À l'heure actuelle, la transmission du VIH de la mère à l'enfant représente entre 8 et 10 % de toutes les infections à VIH dans les Caraïbes. Toutefois, certains pays de la région ont déjà atteint ou sont tout près d'atteindre les objectifs d'élimination ; entre 2007 et 2010, par exemple, il n'y a pas eu de nouvelle infection à VIH recensée chez les nouveaux-nés à La Barbade.
La stigmatisation et la discrimination envers les personnes qui vivent avec le VIH sont monnaie courante et demeurent un problème pour les programmes de PTME dans la région. La stigmatisation et la crainte d'être traitées injustement empêchent certaines mères séropositives au VIH d'accéder aux soins prénatals précoces, d'éviter l'allaitement ou de permettre à leurs bébés de bénéficier d'un dépistage et de soins de suivi.
« Les Caraïbes orientales peuvent éradiquer la transmission de la mère à l'enfant parce que nous avons les moyens de l'éviter », a souligné le Dr Massiah. « Les Caribéens ont un rôle à jouer en combattant les attitudes négatives et les préjugés associés au VIH. Cela permettrait aux mères de toute la région de se sentir en sécurité et en confiance dans l'accès à des dépistages, des traitements, des soins et un appui vitaux ».