Reportage
Journée mondiale de la tuberculose : l'échec chez les enfants atteints de tuberculose
23 mars 2012
23 mars 201223 mars 2012Plus d'efforts sont nécessaires pour éviter la tuberculose (TB) qui touche au moins un demi million d'enfants dans le monde chaque année, causant près de 70 000 décès. Selon l'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose, la plupart des enfants pourraient être sauvés de cette maladie incurable grâce à un meilleur diagnostic, un meilleur accès aux services de santé et une meilleure coordination des programmes de santé.
L'un des principaux domaines où la coordination est essentielle concerne le VIH. Les enfants vivant avec le virus sont très vulnérables à la tuberculose du fait de leurs systèmes immunitaires déprimés. Les personnes séropositives sont 20 à 30 fois plus sujettes à la tuberculose, qui est responsable d'un quart des décès liés au sida. La situation peut être particulièrement dangereuse chez les enfants puisque la tuberculose n'est pas souvent envisagée comme diagnostic possible et peut ne pas être dépistée.
« Nous avons fait des progrès en matière de lutte contre la tuberculose. Les taux de mortalité ont baissé de 40 % par rapport à 1990 et des millions de vies ont été sauvées », a déclaré le Docteur Mario Raviglione, directeur du Département Halte à la tuberculose de l'OMS. « Malheureusement, dans une plus grande mesure, les enfants ont été délaissés, et la tuberculose infantile reste une épidémie cachée dans la plupart des pays. Il est temps d'agir et de s'y attaquer dans le monde entier », a-t-il ajouté.
L'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose reconnaissent que la tuberculose peut être difficile à diagnostiquer, notamment dans les pays en voie de développement où la méthode diagnostique utilisée — l'analyse d'un échantillon d'expectorations — a été mise au point il y a 130 ans. Néanmoins, une étude récente menée au Bangladesh a révélé que le taux de dépistage de la tuberculose chez les enfants a plus que triplé lorsque les travailleurs de 18 centres communautaires avaient reçu une formation spéciale sur la tuberculose infantile.
La lutte contre la tuberculose infantile coûte relativement peu. D'après les estimations, la prévention de la tuberculose chez un enfant coûte moins de 3 cents par jour, alors que le traitement coûte environ 50 cents par jour.
Nécessité de services intégrés
L'intégration de services de santé maternelle et infantile, de soins du VIH et de soins de la tuberculose pour sauver la vie des enfants atteints de tuberculose est considérée comme une nécessité absolue exigeant un leadership politique déterminé. Ceci est particulièrement le cas pour atteindre l'engagement pris par les pays dans la Déclaration politique sur le sida 2011 — réduire de moitié le nombre de décès parmi les personnes vivant avec le VIH à l'horizon 2015.
Nous avons fait des progrès en matière de lutte contre la tuberculose. Les taux de mortalité ont baissé de 40 % par rapport à 1990 et des millions de vies ont été sauvées. Malheureusement, dans une plus grande mesure, les enfants ont été délaissés, et la tuberculose infantile reste une épidémie cachée dans la plupart des pays. Il est temps d'agir et de s'y attaquer dans le monde entier
Docteur Mario Raviglione, directeur du Département Halte à la tuberculose
D'après l'OMS et le Partenariat Halte à la tuberculose, l'ensemble des femmes enceintes, des bébés et des enfants séropositifs se rendant à l'hôpital devraient faire l'objet d'un dépistage de la tuberculose et recevoir un traitement adapté si besoin. Lorsque la tuberculose est dépistée chez les enfants vivant avec le VIH, le traitement doit être instauré immédiatement, suivi d'une thérapie antirétrovirale (TAR) deux à huit semaines plus tard. En outre, le personnel doit être formé pour rechercher chez les patients les risques, signes et symptômes de tuberculose et les mettre sous traitement préventif ou traitement de la tuberculose, au besoin.
Les autres recommandations d'élimination des décès liés à la tuberculose chez les enfants sont l'inclusion des enfants et des femmes enceintes dans des études de recherche sur de nouveaux outils diagnostiques et médicaments pour la tuberculose, des estimations nationales plus exactes sur le nombre de cas de tuberculose infantile et de décès, et une augmentation du financement pour les outils diagnostiques, les médicaments et les vaccins pour la tuberculose.
D'après le Docteur Lucica Ditiu, secrétaire exécutif du Partenariat Halte à la tuberculose, la clé pour atteindre l'objectif ultime de prévention des décès liés à la tuberculose chez les enfants est la collaboration des partenaires afin de cibler les plus vulnérables : « Avant de pouvoir offrir une prévention ou un traitement, nous devons trouver les enfants à risque de tuberculose, et ceci n'est possible que si les gouvernements, la société civile et le secteur privé travaillent ensemble. »