Reportage
FIGO 2012 : débat sur le rôle des organisations professionnelles dans la défense des droits des patients
09 octobre 2012
09 octobre 201209 octobre 2012L'édition 2012 du congrès mondial de la Fédération internationale de gynécologie et d'obstétrique (FIGO) a réuni à Rome, en Italie, des milliers de participants venus discuter des moyens pour améliorer la santé des femmes, réduire la mortalité infantile et maternelle et promouvoir le droit à la santé sexuelle. Organisé tous les trois ans depuis la création de la FIGO en 1954, ce congrès est une plate-forme d'analyse et de discussion des nouvelles découvertes médicales destinées à faire progresser les normes de pratique en obstétrique et en gynécologie, ainsi qu'à promouvoir le bien-être des femmes.
S'exprimant lors d'une session du 8 octobre intitulée « Le rôle des organisations professionnelles dans l'accélération des progrès sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement en lien avec la santé », le Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA, a souligné que les organisations professionnelles comme la FIGO occupaient une position unique pour prendre la tête de la lutte contre la maltraitance des patients, en particulier les femmes marginalisées et les femmes vivant avec le VIH.
« Les organisations des professionnels de santé possèdent un pouvoir politique énorme, surtout au niveau communautaire, le plus important », a déclaré le Dr De Lay. « Les communautés acceptent ce que disent les agents de santé et leur font confiance, et les organisations professionnelles sont idéalement placées pour tirer parti de ce pouvoir », a-t-il ajouté.
Les communautés acceptent ce que disent les agents de santé et leur font confiance, et les organisations professionnelles sont idéalement placées pour tirer parti de ce pouvoir
Dr Paul De Lay, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA
Selon les participants à cette session, les droits des patients et, en particulier dans le cas de l'OMD 6, ceux des femmes vivant avec le VIH, sont souvent ignorés. Les femmes vivant avec le VIH sont confrontées à d'immenses difficultés pour accéder aux services de santé. L'exemple des stérilisations forcées a été mentionné comme étant probablement la violation la plus grave des droits humains fondamentaux des femmes et un sujet de préoccupation majeur pour l'ensemble des participants. Depuis 2008, des cas de stérilisation forcée de femmes vivant avec le VIH ont été signalés au Chili, en République dominicaine, au Kenya, au Mexique, en Afrique du Sud, au Venezuela et en Zambie, entre autres.
Les participants ont admis que l'absence de réponse à ces problèmes aura pour conséquence une baisse du nombre de femmes se tournant vers les services anti-VIH, prises en charge par ces services à long terme et suivies dans le cadre d'un traitement antirétroviral, ainsi qu'une baisse du nombre de femmes accédant aux services de prévention de la transmission du VIH à l'enfant.
Selon les participants, les organisations professionnelles peuvent prendre l'initiative dans la diffusion d'informations actualisées auprès de leurs membres concernant la santé sexuelle et reproductive et les droits des femmes vivant avec le VIH. Elles doivent faire appliquer des normes strictes en matière d'éthique et de conduite pour leurs membres. Elles doivent veiller à ce que les agents de santé reçoivent une formation sur la non-discrimination, le consentement éclairé, la confidentialité et les mesures de précaution en général. Ces organisations doivent aussi s'assurer que les agents de santé vivant avec le VIH ne sont pas victimes de discrimination et qu'ils bénéficient de programmes de traitement sur leur lieu de travail.
Les organisations professionnelles peuvent faire office de force d'action collective pour l'accomplissement des OMD sur la santé et servir de forum pour élargir les connaissances, échanger des informations, légitimer la contribution de leurs membres et l'amplifier. « Grâce à leur intégrité et leur pouvoir, les organisations professionnelles peuvent porter la voix des sans-voix contre les injustices », a conclu le Dr De Lay.
Le XXe congrès mondial de la FIGO 2012 (7 - 12 octobre) réunit des experts du monde entier pour partager les connaissances et techniques scientifiques les plus récentes en lien avec tous les aspects de la santé des femmes et de l'enfant à naître.