Communiqué de presse
De nouveaux rapports montrent que le financement philanthropique pour le sida diminue à un moment clé de la riposte
10 novembre 201110 novembre 2011Les donateurs sont encouragés à ne pas détourner les ressources de
Les donateurs sont encouragés à ne pas détourner les ressources des actions contre le sida, car la riposte commence à produire des résultats
Washington, D.C., Londres, Genève, 10 novembre 2011 – De nouveaux rapports publiés aujourd'hui montrent que les fonds destinés à la lutte contre le sida en provenance de donateurs philanthropiques américains et européens ont atteint un total de 612 millions de dollars en 2010, soit une baisse de 7 % (44 millions de dollars) par rapport à 2009. Ces rapports, rédigés par le European HIV/AIDS Funders Group (EFG) et par Funders Concerned About AIDS (FCAA), avec le soutien du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), indiquent également que le nombre de donateurs offrant plus de 300 000 dollars à la lutte contre le VIH a baissé de 30 % au cours des trois dernières années.
« La riposte mondiale au sida, qui entre maintenant dans sa 30e année, a démontré le pouvoir de l'engagement politique et du financement », explique John Barnes, directeur exécutif de FCAA. « De brillantes réussites ont été accomplies, notamment l'accès à un traitement vital pour plus de 6 millions de personnes. L'engagement et les ressources doivent maintenant s'accroître pour répondre aux besoins existants et profiter des nouvelles possibilités, pour que le monde ne revive pas 30 nouvelles années avec le sida ».
Les fonds provenant des gouvernements donateurs ont également baissé en 2010 après de nettes hausses des financements au début de la décennie. On estime à 6 milliards de dollars au minimum l'écart annuel entre les investissements nécessaires et les ressources disponibles.
L'ONUSIDA a mis au point un modèle d'investissement qui montre que 12,2 millions de nouvelles infections par le VIH et 7,4 millions de décès dus au virus pourraient être évités entre 2011 et 2020 si les fonds augmentaient jusqu'à 24 milliards de dollars d'ici 2015.
« Les investissements stratégiques d'aujourd'hui vont non seulement permettre de sauver des vies, mais ils aboutiront également à des économies de coûts considérables dans l'avenir », déclare Paul de Lay, directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA. « Nous avons l'opportunité d'agir véritablement, mais cela nécessitera un effort concerté de la part de tous les secteurs, y compris les donateurs philanthropiques, qui jouent un rôle essentiel dans l'accès aux personnes les plus touchées par l'épidémie ».
Le montant total versé par les organismes philanthropiques américains est passé de 492 millions de dollars en 2009 à 459 millions en 2010. Le principal facteur de cette baisse est une diminution des fonds provenant du plus gros contributeur privé à la lutte contre le sida, la Fondation Bill & Melinda Gates, qui représente 47 % de l'ensemble des fonds philanthropiques destinés à la lutte contre le VIH émanant de donateurs américains. Toutefois, cette baisse est largement imputable à la nature pluriannuelle de leurs engagements et la fondation prévoit une augmentation des versements en 2011.
Les versements effectués par l'ensemble des donateurs américains autres que la Fondation Gates ont diminué de 2 % entre 2009 et 2010, principalement en raison d'une tendance de ces donateurs à sortir du champ du financement spécifique au VIH et à se tourner vers des domaines tels que la santé sexuelle et reproductive et le renforcement des systèmes de santé.
Les fonds provenant des organismes philanthropiques européens a également baissé de 6 %, passant de 163 millions de dollars en 2009 à 153 millions en 2010.
L'ONUSIDA, FCAA et l'EFG soulignent que la philanthropie a un rôle de catalyseur à jouer dans la riposte au VIH à travers son engagement en faveur de secteurs clés tels que la sensibilisation, qui ne sont souvent pas couverts par d'autres sources de financement.
« Les donateurs philanthropiques privés doivent à nouveau donner la priorité à des interventions stratégiquement plus intelligentes et plus efficaces qui ciblent les besoins des communautés les plus touchées par l'épidémie, et soutenir ces interventions », explique Kate Harrison, gestionnaire de portefeuille au sein de l'organisme Comic Relief UK, et membre du comité de direction de l'EFG.
Les projections pour 2011 suggèrent que les niveaux de financement philanthropique en relation avec le sida devraient globalement augmenter aussi bien aux États-Unis qu'en Europe. Plus d'un quart des donateurs américains ont prévu des hausses en 2011, y compris le principal d'entre eux, la Fondation Gates. Plus d'un tiers des donateurs européens, dont cinq des dix plus importants contributeurs, ont prévu une augmentation des fonds destinés à la lutte contre le VIH en 2011.
« Même si la baisse du financement philanthropique destiné à la lutte contre le VIH en 2010 n'était qu'un accident de parcours, chaque dollar perdu conduit à de nouvelles infections par le VIH, coûte des vies, peut contribuer à des violations des droits de l'homme et ralentit les progrès de la riposte mondiale au sida », explique M. Barnes. « Afin de saisir les opportunités qui se présentent aujourd'hui clairement devant nous pour mettre un terme à cette épidémie, il est capital de poursuivre la mobilisation en faveur d'un financement stratégique accru pour la lutte contre le sida ».
Les rapports annuels de suivi des ressources de FCAA et de l'EFG ont vocation à informer les parties concernées de la répartition générale et des tendances du financement philanthropique américain et européen de la lutte contre le sida, à faciliter une meilleure coordination et une plus grande transparence entre les donateurs, et à encourager l'élargissement du soutien philanthropique en faveur du travail mené contre le VIH.
Pour télécharger les rapports complets :
- U.S. Philanthropic Support to Address HIV/AIDS in 2010 sur www.fcaaids.org
- European Philanthropic Support to Address HIV/AIDS in 2010 sur www.hivaidsfunders.org
À propos de l'EFG
Le European HIV/AIDS Funders Group (EFG) est un réseau basé sur les connaissances spécialisé dans le renforcement de la philanthropie européenne dans le domaine du VIH/sida. Ce groupe a pour but de mobiliser le leadership et les ressources philanthropiques en faveur de l'action menée contre la pandémie mondiale de VIH/sida et ses conséquences socio-économiques, ainsi que de promouvoir un environnement propice aux dons stratégiques et indépendants dans ce domaine et dans les domaines étroitement liés au VIH/sida, comme les droits de l'homme, la santé mondiale et le développement mondial.
À propos de FCAA
Funders Concerned About AIDS (FCAA) a été fondé en 1987 dans le but de mobiliser le leadership, les idées et les ressources philanthropiques des donateurs américains, en vue d’éradiquer la pandémie de VIH/sida – dans ce pays et dans le monde – et d’atténuer ses conséquences sociales et économiques. FCAA est le seul organisme américain qui comprend et vise des organismes philanthropiques privés sensibles au problème du VIH/sida et engagés ou potentiellement actifs en faveur de la lutte contre le VIH/sida.
À propos de l'ONUSIDA
L’ONUSIDA, Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida, est un partenariat innovant des Nations Unies qui guide et mobilise le monde en vue de mettre en place un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org.
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FCAASarah Hamilton
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ONUSIDA GenèveSophie Barton-Knott
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bartonknotts@unaids.org