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L’ONUSIDA travaillera avec les personnels en uniforme de la République Centrafricaine pour en finir avec les abus et la violence sexuelle et mettre un terme aux nouvelles infections à VIH
09 octobre 2018 09 octobre 2018Une nouvelle initiative est lancée pour engager les militaires et personnels en uniforme dans la prise de conscience, la prévention et le traitement du VIH et pour éliminer les violences sexuelles et basées sur le genre
BANGUI/GENEVE, 9 octobre 2018— L’ONUSIDA a signé un protocole d’accord avec le département de la défense nationale et de la reconstruction de l’armée, le ministère de la santé et de la population, et le comité national de la République Centrafricaine. Le but de cet accord est de réduire les nouvelles infections à VIH parmi les militaires, réduire la violence sexuelle et les abus par les militaires et augmenter l’utilisation des services de traitement, de soin et de soutien pour le VIH par les personnels en uniforme.
Ce protocole d’accord vient à un moment critique. La République Centrafricaine est le second pays dans le centre de l’Afrique avec le taux de VIH le plus élevé. Celui-ci était estimé à 4% en 2017. Cependant, parmi les personnels en uniforme, ce taux a atteint 7,8%. La connaissance du VIH parmi les personnels en uniforme en République Centrafricaine est particulièrement faible, et les comptes rendus d’abus sexuels et de violences exercées par le personnel militaire sont nombreux.
"Nous avons la responsabilité de protéger notre peuple de la violence et du VIH, en particulier les femmes et les filles qui sont les plus vulnérables. En nous concentrant sur le personnel en uniforme, nous visons à transformer les relations entre la nouvelle armée et la population et continuer la reconstruction de notre pays, » a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine.
Sous l’égide de ce protocole d’accord, les parties mobiliseront les partenaires nationaux pour répondre au VIH et à la violence basée sur le genre parmi les personnels de défense et de sécurité, réduire la prévalence à VIH et les nouvelles infections et améliorer les relations entre les personnels de défense et de sécurité, et la population générale à travers des activités intégrés autour de la prévention du VIH et de la violence basée sur le genre.
« Ce protocole est une première », a dit Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Cela traduit la résolution 1983 du Conseil de sécurité en actions concrètes. Il place la prévention au centre de nos efforts pour mettre fin à la violence basée sur le genre en tant que cause et conséquence du VIH. Cela est essentiel pour renforcer la responsabilisation en ce qui concerne la violence sexuelle en République centrafricaine. »
Une attention particulière sera donnée à la formation et à la prise de conscience de tous les personnels de défense et de sécurité en utilisant des méthodes qui ont démontré leur efficacité en matière de réduction de la violence basée sur le genre et de prévention du VIH. Celles-ci comprennent l’amélioration des mécanismes pour dénoncer la violence sexuelle et le soutien aux survivant(e)s, et l’assurance d’accès à des outils de prévention efficaces. Des programmes de soutien social et psychosocial seront aussi mis à la disposition des personnels de défense et des forces de sécurité, ainsi que leurs familles.
Les principaux bénéficiaires des programmes et des activités seront les personnels de défense et de sécurité de la République Centrafricaine qui incluent les militaires, la police, la gendarmerie, les douaniers, les officiers des eaux et forêts, et la police municipale. La mise en œuvre de cet accord cadre bénéficiera aussi à la population plus large, en particulier à travers les activités intégrées entre les militaires et les civiles qui sont prévues, et à travers l’impact des programmes de prévention du VIH, des programmes de soins et traitement ainsi que des efforts pour éliminer la violence et les abus sexuels et basés sur le genre.
L’ONUSIDA apportera son leadership et son soutien technique à cette initiative et mobilisera les partenaires et les organisations coparrainantes en particulier les organisations travaillant sur le genre et la santé, pour appuyer la mise en œuvre des activités détaillées dans cet accord cadre. L’ONUSIDA assurera aussi la collaboration parmi tous les partenaires du projet, y compris en assurant la participation active de la société civile. L’ONUSIDA jouera un rôle clé pour faire le plaidoyer pour les ressources et soutenir le suivi, l’évaluation et la documentation de cette initiative.
Ces nouveaux engagements joueront un rôle important pour avancer le Plan National de Relèvement et de Consolidation de la Paix de la République Centrafricaine 2017-2021. Ils font partie du travail de mise en œuvre de la Résolution 1983 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, qui souligne l’importance d’efforts concertés pour en finir avec la violence sexuelle et basée sur le genre et répondre au VIH dans les contextes de conflit et post-conflit.
Données du VIH en République Centrafricaine, 2017
- 160 000 [130 000–190 000] personnes vivant avec le VIH
- 53% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut
- 32% des personnes vivant avec le VIH ont accès à la thérapie antirétrovirale
- 8700 [7600–11 000] personnes nouvellement infectées à VIH
- 15 000 [12 000–17 000] personnes décédées de causes liées au SIDA




Press Release
L’Union africaine et l’ONUSIDA, qui assure la présidence du partenariat H6, unissent leurs forces pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes et traiter les questions de santé dans les contextes de crise humanitaire
24 septembre 2018 24 septembre 2018Les dirigeants politiques et du monde de la santé annoncent un partenariat fondé sur l’action en faveur des femmes et des filles lors d’un événement de haut niveau en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
GENÈVE, 24 septembre 2018 — L’ONUSIDA, qui préside le partenariat H6 (six agences des Nations Unies travaillant sur les questions de santé), et l’Union africaine se sont engagés à renforcer leur collaboration pour éliminer les violences sexuelles et sexistes, prévenir le VIH et protéger la santé et les droits des femmes dans les contextes de crise humanitaire.
Un nouveau programme de travail sur cet agenda commun a été annoncé lors d’un événement spécial de haut niveau organisé à New York, aux États-Unis, en marge de la 73e session de l’Assemblée générale des Nations Unies.
« Nous sommes réunis ici afin de coordonner nos efforts entre l’Union africaine et les Nations Unies et planifier nos interventions pour la protection des droits des individus, la prévention du VIH et la promotion du droit à la santé », a déclaré Faustin-Archange Touadéra, Président de la République centrafricaine, qui a présidé la réunion.
L’augmentation dans la fréquence et l’échelle des crises humanitaires a un impact dévastateur, en particulier sur les femmes et les enfants. En 2017, près de 68 millions de personnes ont été déplacées de force au niveau mondial en raison de persécutions, de conflits ou de violences généralisées : une hausse de 2,9 millions par rapport à 2016 et un nouveau record franchi.
« Nous savons qu’il est temps d’agir. Plus de 2 milliards de personnes vivent dans des pays touchés par la précarité, la violence et la guerre, et la plupart sont des femmes et des filles. C’est inacceptable. Nous avons besoin d’une visibilité politique et d’une coopération internationale renforcée pour éliminer les violences sexistes et protéger la santé des femmes et des filles dans les contextes de crise humanitaire », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA et Président de H6.
L’ONUSIDA va soutenir l’Union africaine dans l’élaboration d’un plan d’action conjoint Union africaine – Nations Unies. Ce plan impliquera le développement d’outils de formation et de sensibilisation pour les personnels en uniforme qui interviennent dans les opérations de maintien de la paix et la garantie de meilleurs taux de signalement des cas d’exploitation sexuelle et de violence à l’égard des femmes et des filles.
« Le partenariat entre les Nations Unies et l’Union africaine offre l’occasion de renforcer mutuellement le travail de chacun et d’apporter des réponses conjointes et globales aux besoins des populations vulnérables dans les situations de crise », a affirmé Smail Chergui, Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine.
Protéger la santé et les droits des femmes et des jeunes sera fondamental pour atténuer les effets de la précarité, des conflits et des catastrophes. On estime que 60 % du total des décès maternels évitables se produisent dans les contextes de crise humanitaire et de guerre, ce qui équivaut à près de 500 décès chaque jour.
« Au Soudan du Sud, 52 % de nos jeunes sœurs sont mariées avant leur 18e anniversaire. J’implore les dirigeants à sortir de leur silence assourdissant. Nous appelons à une inclusion des femmes dans les processus politiques. Ce sont nos corps, nos vies et notre avenir qui sont en jeu. Nous avons droit au niveau de santé le plus élevé que l’on peut atteindre, conflit ou pas », a déclaré Riya William Yuyada, Directrice exécutive de Crown the Woman au Soudan du Sud.
Actuellement, il n’existe que trop peu de programmes qui marchent pour prévenir les violences sexistes lors des conflits et à l’encontre des populations de réfugiés. Des études ont montré que les violences à l’égard des femmes et des filles augmentent en période de conflit, le viol et d’autres formes de violence sexuelle étant souvent une pratique courante en temps de guerre.
« Il ne s’agit pas de faire taire les armes, nous devons reconnaître que les femmes et les enfants ont droit à la vie, à la santé et à la paix. C’est là-dessus que nous devrions focaliser notre énergie et notre temps, pour faire en sorte que les femmes et les filles soient protégées », a déclaré Bience Gawanas, Conseillère spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur l’Afrique.
L’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 de l’Union africaine ont ouvert une fenêtre politique importante. Ces nouveaux engagements représentent une opportunité venant à point nommé de renforcer la collaboration sur la sécurité humaine et la santé en situation de crise humanitaire, dans le contexte de l’adoption récente du Cadre conjoint Nations Unies – Union africaine pour un partenariat renforcé pour la paix et la sécurité.
« Nous n’avons pas besoin d’expliquer pourquoi nous concluons un partenariat, mais plutôt pourquoi nous ne concluons pas de partenariat pour en finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire. Si notre souci consiste à nous attaquer aux causes profondes de la précarité, de la pauvreté et des abus, les femmes et les filles sont au cœur de l’affaire », a déclaré Sigrid Kaag, Ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement.
Parmi les engagements pris par l’ONUSIDA et l’Union africaine, il y a le travail consistant à assurer un financement adéquat pour consolider la mise en œuvre coordonnée des programmes de riposte à l’exploitation sexuelle, aux abus et au VIH dans les contextes de crise humanitaire. Cette coopération renforcée entre l’Union africaine et les Nations Unies sera capitale pour garantir une paix, une sécurité et un développement durables et centrés sur les populations.
Pour en savoir plus sur le nouveau partenariat entre l’ONUSIDA et l’Union africaine, rendez-vous sur unaids.org
AUTRES CITATIONS
Deborah Birx, Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida et Représentante spéciale pour la diplomatie en matière de santé mondiale
Il ne s’agit pas seulement d’argent, il s’agit aussi de politiques, de lois et d’une justice pour les filles et les enfants, surtout si l’on tient compte du fait que 60 % de la population du continent africain a moins de 20 ans.
Elhadj As Sy, Secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
Ils ont besoin de paix, ils réclament la paix, ils ont soif d’espoir et tentent de garder la dignité humaine qu’ils ont perdue en cours de route. Comme on dit en Afrique, c’est le dernier morceau de tissu qui est déchiré par les violences sexuelles et sexistes. La protection ne devrait pas passer au second plan.
Michaëlle Jean, Secrétaire générale, Organisation internationale de la Francophonie
Les violences, les viols, les agressions contre les femmes, les jeunes filles et les jeunes garçons sont un fléau mondial qui peut être comparé à une arme de destruction massive. Nous sommes ici pour en faire plus contre toutes les formes de discrimination et de crimes commis à l’encontre des femmes.
Pramilla Patten, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit
La honte, la stigmatisation, le risque de représailles et l’absence d’accès aux services adéquats conduisent à un déficit chronique de signalement. En isolant les victimes et en les empêchant d’accéder aux soins médicaux et à un appui, la stigmatisation facilite la propagation du VIH.
Les conflits armés créent les conditions permettant au VIH de prospérer, notamment à travers les viols, l’esclavage sexuel, le trafic et l’exploitation des êtres humains, dans des environnements où l’état de droit et les services de santé publique sont peut-être inexistants.
Bintou Keita, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies aux opérations de maintien de la paix
Les personnels féminins engagés dans des missions de maintien de la paix sont désormais déployés afin de faciliter le dialogue et font également office de conseillers en matière de protection des femmes pour une approche plus globale du maintien de la paix. Ces personnels sont aussi ceux qui apportent la paix et la sécurité civiles, des femmes et des hommes qui sont engagés pour apporter le plus de paix possible.
Lorena Castillo de Varela, Première dame du Panama
Depuis que je travaille avec l’ONUSIDA et les Nations Unies, deux mots puissants me guident : zéro discrimination. Les problèmes auxquels font face les femmes et les enfants, en particulier dans les contextes de crise humanitaire, se nourrissent de la stigmatisation et de la discrimination, créant des obstacles qui empêchent l’accès aux services de santé vitaux, comme le dépistage du VIH et les médicaments qui sauvent des vies. Le monde entier devrait appliquer partout la discrimination zéro.
Martine Moise, Première dame d’Haïti
Haïti a connu son lot de catastrophes naturelles, des tremblements de terre aux ouragans, rendant les femmes et les filles particulièrement vulnérables. En Haïti aussi, les violences sexistes sont bien trop répandues. Je soutiens pleinement la lutte contre les violences à l’égard des femmes et les violences sexistes. C’est une lutte à laquelle tout le monde doit participer.
Laure-Marie Kitanu, Coordinatrice du Réseau des femmes vivant avec le VIH, République démocratique du Congo
Nous avons appelé la communauté internationale à l’aide sur la prévention et le dépistage du VIH et nous vous implorons de continuer à donner la priorité à la paix et la stabilité pour que nous trouvions une solution pérenne. Nous saluons cette initiative de l’Union africaine et de l’ONUSIDA.
Contribution écrite d’Ashraf El Nour, Directeur du Bureau de l’Organisation internationale pour les migrations auprès des Nations Unies, New York
L’Organisation internationale pour les migrations appelle les gouvernements de l’Union africaine et leurs partenaires à assurer le respect total du droit à la santé pour les migrants, quel que soit leur statut, afin d’améliorer la résilience des populations qui vivent dans des conditions précaires. Ne pas agir ainsi menace non seulement la sécurité sanitaire publique des groupes vulnérables, mais aussi celle de la totalité des communautés au sein desquelles ils résident.
ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune de zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies (le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’ONUDC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale) et collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.
Union africaine
La vision de l’Union africaine est de devenir une Afrique intégrée, prospère et en paix, gérée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique dans l’arène internationale. Cette vision d’une Afrique nouvelle, tournée vers l’avenir, dynamique et intégrée sera pleinement concrétisée grâce à une lutte incessante sur plusieurs fronts et un engagement sur le long terme. L’Union africaine est passée du soutien aux mouvements de libération des territoires africains autrefois soumis au colonialisme et à l’apartheid, comme le voyait l’OUA depuis 1963 dans son Acte constitutif, à une organisation fer de lance dans le développement et l’intégration de l’Afrique.
H6
Le partenariat H6 s’appuie sur les forces collectives de l’UNFPA, de l’UNICEF, d’ONU-Femmes, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du Groupe de la Banque mondiale pour apporter un soutien technique et faire avancer la stratégie mondiale Every Woman Every Child aux côtés des dirigeants des pays et des actions en faveur de la santé des femmes, des enfants et des adolescents. Le H6 est actuellement présidé par l’ONUSIDA. Pour en savoir plus : http://www.unaids.org/en/topic/H6
HIV in humanitarian and emergency settings


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Des experts de premier plan lancent un appel au système judiciaire pénal pour faire en sorte que la science éclaire l’application du droit dans les affaires pénales en lien avec le VIH
25 juillet 2018 25 juillet 2018
Les poursuites touchant des personnes vivant avec le VIH pour des actes qui ne présentent pas de risque d’exposition au VIH ou de transmission du virus ont incité les scientifiques à publier une déclaration appelant le système judiciaire pénal à s’appuyer sur la science lors de l’étude des poursuites pour non-divulgation de séropositivité au VIH, exposition au VIH ou transmission du VIH.
AMSTERDAM/GENÈVE, 25 juillet 2018 — Un groupe de 20 scientifiques de premier plan spécialistes du VIH, venus du monde entier, a publié une déclaration de consensus scientifique invitant les gouvernements et les personnes travaillant au sein du système juridique et judiciaire à prêter davantage attention aux avancées scientifiques significatives sur le VIH, afin de faire en sorte que la science éclaire l’application du droit pénal dans les affaires en lien avec le VIH.
« La science a connu de grandes avancées ces dernières années, qui ont joué un rôle énorme en permettant aux pays de prendre des décisions éclairées par des données probantes dans le cadre de leurs programmes de lutte contre le VIH », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Avec tous les nouveaux progrès scientifiques disponibles aujourd’hui, nous devons continuer d’utiliser la science comme élément de preuve pour rendre la justice. Personne ne devrait être traité comme un criminel en raison d’un manque d’informations ou de compréhension de la part du système judiciaire quant aux risques de transmission du VIH ».
Ce groupe d’experts scientifiques, réuni par l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care (IAPAC) et la Société internationale du sida, met en garde contre le fait qu’une application trop vaste et inappropriée du droit pénal à l’encontre des personnes vivant avec le VIH continue de susciter des inquiétudes majeures dans le monde entier. Près de 73 pays présentent des lois qui font de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH un délit, et 39 pays ont appliqué d’autres dispositions pénales dans des affaires similaires.
« Un grand nombre de ces lois ne tiennent pas compte des mesures qui permettent de réduire la possibilité de transmettre le VIH, notamment l’usage du préservatif, et elles ont été adoptées bien avant que ne soit pleinement caractérisé l’avantage préventif du traitement antirétroviral ou de la prophylaxie pré-exposition », explique José M. Zuniga, Président et CEO de l’IAPAC. « La plupart des personnes vivant avec le VIH qui connaissent leur état sérologique prennent des mesures pour empêcher la transmission du VIH aux autres. Ainsi, les lois qui criminalisent précisément la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH ou la transmission du VIH ont pour principale conséquence d’exacerber la stigmatisation liée au VIH et de faire reculer le recours aux services anti-VIH ».
La plupart des poursuites sont entamées sur la base d’une perception d’un risque de transmission du VIH par l’intermédiaire d’une activité sexuelle. Certaines concernent aussi des cas de morsure, de crachat ou même d’égratignure. Souvent, les poursuites, et les condamnations, sont influencées par un manque de connaissances ou d’appréciation des preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du virus. Dans de nombreux cas, elles sont le reflet d’une stigmatisation et d’une peur solidement ancrées associées au VIH, qui continuent d’exister malgré les immenses progrès du traitement et de la prévention du VIH.
« Nous soutenons cette déclaration de consensus d’experts éminents à l’échelle internationale, que nous appelons depuis longtemps de nos vœux », a déclaré Sally Cameron, analyste en chef sur les politiques du réseau HIV Justice Network, au nom du Comité directeur de HIV Justice Worldwide, une coalition mondiale de la société civile qui milite pour la fin des poursuites judiciaires injustes. « La criminalisation du VIH est un phénomène mondial croissant qui cible injustement les personnes vivant avec le VIH à travers des poursuites pénales et des sanctions très dures. Cette déclaration bienvenue affirme clairement le fait que notre compréhension actuelle des recherches scientifiques sur le VIH, en parallèle des droits de l’homme et des principes juridiques fondamentaux, ne soutient pas ce déni de justice ».
La déclaration de consensus revue par des pairs, validée par 70 autres scientifiques du monde entier, a été publiée aujourd’hui dans le Journal de la Société internationale du sida. Elle décrit les preuves scientifiques concernant la possibilité de transmission du VIH dans différents contextes, l’impact à long terme de l’infection à VIH et les moyens de preuve de la transmission du VIH afin d’assurer une meilleure compréhension dans les affaires de droit pénal.
Fondée sur une analyse détaillée des meilleures preuves scientifiques existantes en matière de transmission du VIH et d’efficacité du traitement, la déclaration indique qu’il est impossible de transmettre le VIH par la salive suite à une morsure ou un crachat, même lorsque la salive contient de petites quantités de sang. Les possibilités de transmission du VIH lorsqu’un préservatif est correctement utilisé pendant un rapport sexuel, ou lorsqu’un partenaire vivant avec le VIH présente une charge virale indétectable, sont infimes, voire nulles.
En outre, un traitement antirétroviral efficace, une faible charge virale, le recours à la prophylaxie pré-exposition (médicaments antirétroviraux pris par une personne séronégative au VIH avant une exposition possible) ou à la prophylaxie post-exposition (médicaments antirétroviraux pris après une exposition possible) sont autant de moyens permettant de réduire de manière significative la possibilité d’une transmission du VIH.
Des orientations internationales sur le VIH dans le contexte du droit pénal formulent la recommandation suivante : « la preuve du lien de causalité, en relation avec la transmission du VIH, devrait toujours se fonder sur des éléments de preuve provenant de plusieurs sources pertinentes, notamment les dossiers médicaux, des méthodes scientifiques rigoureuses et le passé sexuel de la personne » (Ending overly broad criminalization of HIV non-disclosure, exposure and transmission: critical scientific, medical and legal considerations) (Mettre fin à la criminalisation excessive de la non-divulgation de la séropositivité au VIH, l’exposition au VIH et la transmission du VIH : considérations critiques sur le plan scientifique, médical et juridique).
Les experts recommandent fortement de faire preuve d’une plus grande prudence lorsqu’il s’agit d’envisager des poursuites pénales, notamment en procédant à une appréciation minutieuse des preuves scientifiques actuelles en matière de risque et d’effets néfastes liés au VIH. La déclaration de consensus devrait permettre aux décideurs politiques, aux procureurs et aux tribunaux de s’orienter en fonction des meilleures preuves scientifiques existantes et d’éviter ainsi une application abusive du droit pénal, comme c’est le cas à l’heure actuelle dans de nombreux pays du monde.
Lire l’intégralité de la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law




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L'ONUSIDA alerte que les progrès ralentissent et que le temps est compté pour atteindre les objectifs de 2020 en matière de VIH
18 juillet 2018 18 juillet 2018Les nouvelles infections à VIH augmentent dans environ 50 pays; les décès liés au sida ne diminuent pas assez vite; la stagnation des moyens risque d’enrayer les résultats. La moitié de toutes les nouvelles infections à VIH dans le monde sont parmi les populations clés et leurs partenaires, qui n’ont pas accès aux services dont elles ont besoin
PARIS/GENÈVE, le 18 juillet 2018 — L'ONUSIDA envoie aux pays du monde entier une alerte solennelle. Dans un nouveau rapport lancé aujourd’hui à Paris, France, à un événement co-organisé avec Coalition PLUS, ONUSIDA tire le signal d’alarme : la riposte mondiale au VIH se trouve dans une situation préoccupante. L’ONUSIDA envoie aux pays un sérieux avertissement. Dans un nouveau rapport présenté aujourd’hui à Paris, l’ONUSIDA lance l’alerte face à la situation fragile dans laquelle se trouve la lutte mondiale contre le VIH. À mi-parcours des objectifs 2020, le rapport Miles to go – Closing gaps; breaking barriers; righting injustices (Un long chemin reste à parcourir - combler les écarts, rompre les barrières, réparer les injustices) nous met en garde face au fait que le rythme des progrès n’est pas à la hauteur de l’ambition mondiale. Le rapport appelle à prendre des mesures immédiates visant à mettre le monde sur la bonne voie pour atteindre les objectifs primordiaux de 2020.
« Nous tirons la sonnette d’alarme », affirme Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Des régions entières prennent du retard, les grands progrès que nous avons réalisés concernant les enfants ne sont pas pérennes, les femmes restent les plus touchées, les ressources ne sont toujours pas à la hauteur des engagements politiques et les populations clés continuent d’être laissées pour compte. Tous ces éléments freinent les progrès et il est urgent d’y faire face. »
Crise de la prévention des infections liés au VIH
Les nouvelles infections liés au VIH sont en augmentation dans une cinquantaine de pays, et, à l’échelle mondiale, n’ont diminué que de 18 % au cours des sept dernières années, passant de 2,2 millions en 2010 à 1,8 million en 2017. Bien que ce chiffre représente presque la moitié du nombre de nouvelles infections par rapport à 1996, lorsque ce nombre était au plus haut (3,4 millions), la baisse n’est pas assez rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 nouvelles infections à VIH d’ici 2020.
La réduction du nombre des nouvelles infections par le VIH a été la plus forte dans la région la plus touchée par le virus, l’Afrique orientale et australe, où les nouvelles infections ont diminué de 30 % depuis 2010. Toutefois, en Europe de l’Est et en Asie centrale, le nombre annuel de nouvelles infections à VIH a doublé et a augmenté de plus d’un quart ces 20 dernières années au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
L’expansion des traitements n’est toujours pas un acquis
Conséquence du déploiement de la thérapie antirétrovirale, le nombre de décès liés au SIDA (940 000) est le plus bas jamais atteint au cours de ce siècle, après avoir chuté en dessous du million pour la première fois en 2016. Cependant, la régression n’est pas suffisamment rapide pour atteindre l’objectif de moins de 500 000 décès liés au SIDA d’ici 2020.
En un an seulement, 2,3 millions de personnes supplémentaires ont eu accès au traitement. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle à ce jour, portant le nombre total de personnes sous traitement à 21,7 millions. Près de 60 % des 36,9 millions de personnes séropositives étaient sous traitement en 2017, ce qui est un succès considérable, mais pour atteindre l’objectif de 30 millions de personnes sous traitement, 2,8 millions de nouvelles personnes séropositives doivent être mises sous traitement chaque année, or tout indique que le taux d’expansion ralentit.
L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale à la traîne
En 2017, seulement 26 % des enfants et 41 % des adultes ont eu accès au traitement en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 59 % des enfants et 66 % des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24 % en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, contre 42 % en Afrique de l’Est et australe.
Le Nigeria concentre plus de la moitié (51 %) de la charge de morbidité du VIH dans la région et peu de progrès ont été réalisés en matière de réduction des nouvelles infections à VIH ces dernières années. Les nouvelles infections à VIH n’ont diminué que de 5 % (9000) en sept ans (passant de 179 000 à 170 000). Seule une personne vivant avec le VIH sur trois est sous traitement (33 %), même si la couverture du traitement contre le VIH a augmenté par rapport à seulement 24 % il y a deux ans.
Les progrès concernant les enfants ralentissent
Le rapport montre que les progrès réalisés en faveur des enfants ne sont pas pérennes. Les nouvelles infections par le VIH chez les enfants n’ont diminué que de 8 % au cours des deux dernières années, seulement la moitié (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement et 110 000 enfants sont morts de maladies liées au sida en 2017. Bien qu’en 2017, 80 % des femmes enceintes séropositives aient eu accès à une thérapie antirétrovirale pour prévenir la transmission du virus à leur enfant, 180 000 enfants ont contracté le VIH pendant l’accouchement ou l’allaitement, ce qui est bien loin de l’objectif de moins de 40 000 transmissions mère-enfant d’ici fin 2018.
« Un enfant nouvellement contaminé par le VIH, ou un enfant qui meurt du SIDA, c’est encore trop », affirme M. Sidibé. « Rien n’est acquis d’avance dans la lutte contre l’épidémie de SIDA. Le monde doit tenir compte de ce signal d’alarme et lancer un plan d’accélération afin d’atteindre ses objectifs. »
Les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde
Le rapport montre également que les populations clés ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH. Les personnes comptant parmi les populations clés ainsi que leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections à VIH dans le monde et 97 % des nouvelles infections à VIH en Europe de l’Est et en Asie centrale, où un tiers des nouvelles infections à VIH concernent les utilisateurs de drogues injectables.
« Le droit de chacun à la santé n’est pas négociable », affirme M. Sidibé. « Les travailleurs du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les prisonniers, les migrants, les réfugiés, les personnes transgenres sont plus touchés par le VIH, mais sont encore exclus des programmes de lutte contre le VIH. Davantage d’investissements sont nécessaires pour atteindre ces populations clés. »
La moitié des travailleurs du sexe au eSwatini, au Lesotho, au Malawi, en Afrique du Sud et au Zimbabwe sont séropositifs. Le risque de contracter le VIH est 13 fois plus élevé chez les travailleuses du sexe, 27 fois plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, 23 fois plus élevé chez les utilisateurs de drogues injectables et 12 fois plus élevé chez les femmes transgenres.
« Les communautés font écho à l’alerte lancée par l’ONUSIDA » indique Vincent Pelletier, leader séropositif et Directeur-Général de Coalition PLUS. « Il nous faut un accès universel à des services de prévention adaptés à nos besoins, ainsi qu’une véritable protection contre la discrimination. Nous appelons les dirigeants mondiaux à mettre les moyens en adéquation avec les engagements, à la fois dans les pays donateurs et les pays en développement ».
La stigmatisation et la discrimination perdurent
La discrimination exercée par le personnel de santé, les forces de l’ordre, les enseignants, les employeurs, les parents, les chefs religieux et les membres de la communauté empêche les jeunes, les personnes séropositives et les populations clés d’accéder à la prévention, au traitement et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive.
Dans 19 pays, une personne séropositive sur cinq ayant répondu aux enquêtes a déclaré s’être vu refuser des soins de santé et une personne séropositive sur cinq a déclaré éviter de se rendre dans un établissement de santé par crainte de la stigmatisation ou de la discrimination liée à son statut sérologique. Dans cinq des 13 pays pour lesquels des données sont disponibles, plus de 40 % des personnes interrogées estiment que les enfants séropositifs ne devraient pas pouvoir aller à l’école avec des enfants séronégatifs.
Une nouvelle approche est nécessaire pour mettre fin à la violence contre les femmes
En 2017, environ 58 % des nouvelles infections à VIH chez les adultes âgés de plus de 15 ans touchaient des femmes, et chaque semaine, 6600 jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été contaminées par le VIH. La violence accroît la vulnérabilité au VIH. Plus d’une femme sur trois dans le monde a subi des violences physiques ou sexuelles, souvent du fait de leur partenaire intime.
« Les inégalités, le manque d’autonomie et les violences faites aux femmes sont des violations des droits humains qui contribuent encore à l’augmentation du nombre de nouvelles contaminations à VIH », affirme M. Sidibé. « Nous ne devons pas relâcher nos efforts visant à éliminer le harcèlement, les abus et la violence, que ce soit à la maison, dans la société ou au travail. »
Les cibles 90-90-90 peuvent et doivent être atteintes
Des progrès ont été accomplis dans le cadre des cibles 90-90-90. Les trois quarts (75 %) de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent maintenant leur statut sérologique ; en 2017, parmi celles connaissant leur statut, 79 % avaient accès à un traitement, et chez 81 % des personnes sous traitement, la charge virale était supprimée.
Six pays, le Botswana, le Cambodge, le Danemark, le eSwatini, la Namibie et les Pays-Bas, ont atteint les cibles 90-90-90 et sept autres pays sont en bonne voie de les atteindre. Le fossé le plus large est celui du premier 90 : en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, par exemple, seulement 48 % des séropositifs connaissent leur statut sérologique.
Une année charnière pour la riposte à la tuberculose
Des progrès ont été accomplis dans le traitement et le dépistage du VIH chez les personnes atteintes de tuberculose — environ neuf personnes atteintes de tuberculose sur dix chez qui le VIH a été diagnostiqué sont mises sous traitement. Cependant, la tuberculose reste la principale cause de décès des personnes séropositives, et pour trois personnes sur cinq qui commencent un traitement pour le VIH, la tuberculose ne fait pas l’objet de diagnostic ni de traitement. La première réunion de haut niveau des Nations Unies sur la tuberculose en septembre 2018 sera l'occasion de donner un nouvel élan à la lutte contre la tuberculose et le VIH.
Le coût de l’inaction
Environ 20,6 milliards de dollars étaient disponibles en 2017 — en augmentation de 8 % par rapport à 2016 — ce qui représente 80 % de l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies pour 2020. Toutefois, aucun nouvel engagement important n’a été pris et, par conséquent, il est peu probable que l’augmentation des ressources de cette année se poursuive dans la durée. Les objectifs 2020 ne pourront être atteints que si les investissements augmentent, à la fois au niveau national et de la part des pays donateur.
Les pistes pour aller de l’avant
Depuis les townships d’Afrique du Sud aux villages reculés d’Amazonie en passant par les mégapoles d’Asie, les dizaines d’innovations présentées dans les pages du rapport montrent que la collaboration entre les systèmes de santé et les communautés peut réduire la stigmatisation et la discrimination tout en fournissant des services à la grande majorité de ceux qui en ont le plus besoin.
Ces approches novatrices continuent d’inspirer les solutions nécessaires pour atteindre les objectifs de 2020. Lorsque la prévention combinée du VIH — notamment les préservatifs et la circoncision médicale volontaire — est poursuivie à grande échelle, le nombre de nouvelles infections à VIH diminue. La prophylaxie orale pré-exposition (PrEP) a un impact, en particulier pour les populations clés. Le fait de proposer de dépister et de conseiller les membres de la famille et les partenaires sexuels des personnes séropositives a considérablement amélioré l’accès au dépistage.
L’Afrique de l’est et australe a vu d'importants investissements nationaux et internationaux s'accompagner d'un fort engagement politique et d'une forte participation communautaire. Cette région a sensiblement progressé vers les objectifs 2020.
« Chaque problème a sa solution », a déclaré M. Sidibé. « Il incombe aux dirigeants politiques, aux gouvernements nationaux et à la communauté internationale de faire les investissements financiers nécessaires et de créer les environnements juridiques et politiques permettant de déployer l’innovation à l’échelle mondiale. Cela permettra l’accélération dont nous avons besoin pour tenir les objectifs 2020 ».
En 2017, environ :
36,9 millions [31,1 millions - 43,9 millions] de personnes dans le monde vivaient avec le VIH.
21,7 millions [19,1 millions – 22,6 millions] de personnes ont accès au traitement
1,8 million [1,4 million – 2,4 millions] de personnes ont contracté le VIH
940 000 [670 000 – 1,3 million] de personnes sont décédées de maladies liées au SIDA


Press Release
Le Conseil d'administration de l'ONUSIDA réitère son ferme attachement au mandat de l'ONUSIDA visant à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030
29 juin 2018 29 juin 2018Les membres du Conseil soutiennent les mesures prises par l’ONUSIDA pour éclairer la réforme des Nations Unies visant à garantir les normes les plus élevées d’intégrité et de dignité au travail et invitent tous les pays à combler le déficit de financement de la riposte mondiale au VIH, y compris en complétant le financement de l’ONUSIDA.
GENÈVE, 29 juin 2018 - Lors de la 42e réunion du Conseil de Coordination du Programme de l’ONUSIDA qui s’est tenue à Genève, en Suisse, du 26 au 28 juin, les membres du Conseil ont exprimé leur soutien à l’ONUSIDA et souligné le rôle crucial que l’organisation doit jouer pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique.
Dans son allocution d'ouverture, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué l'appui du Conseil et a réitéré l'importance de se focaliser sur les défis pour atteindre les engagements de l'initiative pour la mise en œuvre accélérée des interventions pour l'élimination du sida 2020 Fast-Track commitments convenus par l'Assemblée générale des Nations Unies ; ainsi que de tirer parti des occasions qui se présentent. « Les 37 millions de personnes vivant avec le VIH aujourd'hui, ainsi que les 1,8 million qui pourraient contracter le VIH au cours de cette année, comptent sur nous. Le sida n'est pas éradiqué mais il peut l'être ; et à l'ONUSIDA, nous sommes pleinement engagés à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique ».
Le Conseil a demandé à l'ONUSIDA de continuer à renforcer les mesures communes et de collaboration au niveau des pays dans le cadre des efforts de réforme des Nations Unies. Les Membres ont également demandé à l'ONUSIDA de continuer à renforcer l'établissement de rapports de performance alignés sur les objectifs nationaux, en mettant l'accent sur les répercussions, les résultats et le recensement des domaines en retard ainsi que des difficultés et des approches pour les résoudre.
Le Conseil a encouragé les gouvernements donateurs à verser des contributions pluriannuelles, notamment au Cadre unifié du budget, des résultats et de responsabilité 2016 - 2021 dès que possible pour financer intégralement le budget de l'ONUSIDA pour la période 2018 2019 s'élevant à 484 millions de dollars. Au cours de la réunion, une importante annonce de financement a été faite à l'ONUSIDA par l'Australie, qui a confirmé qu'elle promettait des fonds supplémentaires de près d'un million de dollars pour la prévention du VIH dans la région Asie-Pacifique.
Les membres du Conseil ont exprimé leur soutien aux mesures mises en place par l'ONUSIDA pour lutter contre le harcèlement sur le lieu de travail. Le Conseil a pris note de l'engagement de M. Sidibé à diriger le changement quand il présentait les mesures anticipatoires en cours à l'ONUSIDA pour prévenir le harcèlement sexuel, des comportements contraires à l'éthique sur le lieu de travail et toutes formes d'exactions.
Il a déclaré : « L'ONUSIDA prend des mesures concrètes pour garantir y ait zéro tolérance et impunité en cas de harcèlement et d'abus de pouvoir ». Et de continuer, « Je m'engage à assurer un milieu professionnel où tout le monde peut travailler avec respect et dignité ».
Les mesures comprennent un plan en cinq points pour veiller à ce que toutes les formes de harcèlement et d'abus de pouvoir soient promptement et efficacement ciblées et résolues, et que les victimes et les dénonciateurs soient protégés. L'ONUSIDA a également mis en place une ligne d'assistance téléphonique anonyme et confidentielle (Integrity Hotline), publié son nouveau Plan d'Action pour le genre 2018 - 2023 et appelé à la création d'un groupe d'experts indépendant sur le harcèlement pour fournir des recommandations politiques sur la manière dont l'ONUSIDA peut améliorer sa riposte et définir les domaines où la réforme est nécessaire. Le Conseil a accueilli favorablement la requête pour la mise en place d'un groupe d'experts indépendants et a rapidement pris des dispositions pour la formulation de son mandat. Le groupe fera rapport au Conseil, ceci pour garantir la totale indépendance de son suivi.
L'Association du personnel de l'ONUSIDA a fait une déclaration au Conseil pour souligner la volonté réelle et l'engagement du personnel à apporter des changements positifs. L'Association du personnel a également présenté les données d'un récent sondage auprès du personnel, dans lequel 89 % des membres du personnel ont répondu que leur motivation à venir travailler chaque jour repose sur leur engagement envers les objectifs de l'organisation.
Au cours de la réunion, le Conseil a suivi les exposés de plusieurs représentants de populations clés sur diverses problématiques, notamment le respect et la dignité dans l'utilisation de la terminologie, le financement et le soutien, des consultations constructives avec la société civile, le respect des droits de l'homme et l'égalité entre les sexes. En outre, des préoccupations ont été exprimées au sujet des besoins spécifiques et accrus des personnes déplacées dans les contextes humanitaires et des personnes en milieu carcéral.
M. Sidibé a invité la Première Dame du Panama et Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA pour le sida en Amérique latine, Lorena Castillo de Varela, à présenter au Conseil, son travail innovant sur la discrimination zéro.
Au dernier jour de la réunion, le Conseil a participé à une séance sur le thème, mettre fin à l’épidémie de sida et tuberculose en tant que menace pour la santé publique. Environ dix (10) millions de nouvelles infections de tuberculose surviennent chaque année et la tuberculose reste la principale cause de décès chez les personnes vivant avec le VIH, soit un décès lié au sida sur trois. Les participants ont discuté de la nécessité urgente d'intensifier les interventions communes pour faire face à la double épidémie de tuberculose et de VIH.
Des représentants des États membres des Nations Unies, d'organisations internationales, de la société civile et d'organisations non gouvernementales ont assisté à la réunion de trois jours, présidée par Anna Wechsberg, Directrice des politiques du Département du développement international du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord ; avec pour Vice-Président, Cui. Li, le Vice-Ministre chinois de la Santé nationale et de la Famille ; l'Algérie étant rapporteur.
Le rapport du Directeur exécutif de l'ONUSIDA au Conseil et les décisions du Conseil peuvent être consultés à l'adresse http://www.unaids.org/en/whoweare/pcb/42.
Quotes
Nous sommes conscients des mesures prises par l'ONUSIDA pour renforcer les politiques de prévention et de prise en charge des incidents d'exploitation, d'exactions sexuelles et de harcèlement. Nous félicitons l'ONUSIDA et son directeur exécutif à cet effet.
Il est important d'être reconnaissant envers tout le personnel de l'ONUSIDA et des Coparrainants qui viennent travailler tous les jours pour mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique.
Nous souhaitons rappeler notre ferme attachement au mandat de l'ONUSIDA visant à mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 et à collaborer avec le Secrétariat et son personnel pour persévérer dans notre mission et surmonter les défis actuels.
Les États-Unis exigent pour leurs interventions concernant le VIH / sida, une ONUSIDA forte et dynamique. Pourquoi ? Parce que le Secrétariat doit s'exprimer avec autorité sur les difficultés que rencontrent les populations clés et les femmes dans le monde entier, pour garantir que les gouvernements auxquels il s'adresse abordent les problèmes essentiels auxquels les populations sont confrontées.
Nous réaffirmons notre soutien au rôle important de l'ONUSIDA dans l'orientation de la riposte internationale au sida et soutiendrons activement le processus visant à assurer un environnement inclusif sans tolérance pour toutes les formes de harcèlement au Secrétariat de l'ONUSIDA. Nous tenons à souligner que le Programme commun reste un modèle unique aux Nations Unies et qu'il est bien formulé pour s'adapter aux changements nécessaires afin de concourir à l'atteinte des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030, conformément à la réforme du système des Nations Unies pour le développement, telle que présentée dans le Plan d'action commun.
L'ONUSIDA a toujours été à la pointe du système des Nations Unies. Nous félicitons le Secrétariat de l'ONUSIDA pour ses réponses rapides et actives aux défis rencontrés et invitons le Programme commun à continuer à agir en tant que défenseur de l'égalité entre les sexes et de l'autonomisation des femmes dans l'ensemble du système des Nations Unies.
Pour la région africaine, le VIH / sida reste une préoccupation majeure, avec une incidence socio-économique énorme. Nous avons accompli des progrès révolutionnaires au cours des dix dernières années et avons besoin de maintenir cet élan vers l'objectif très ambitieux mais réalisable de mettre fin à l’épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030. Au fur et à mesure que nous avançons dans cette démarche, nous interpellons les membres du Conseil, et en fait, le monde entier, à ne pas perdre de vue cet objectif très important de l'ONUSIDA.
En tant que pays de l'initiative de mise en œuvre accélérée des interventions pour l'éradication du sida (Fast Track country), nous apprécions les répercussions des interventions de cette organisation sur le terrain et interpellons donc toutes les parties prenantes à ne pas perdre de vue le rôle fondamental que joue l'ONUSIDA dans la riposte mondiale au VIH / sida.
Nous ne nous lasserons jamais de dire que la réduction des ressources consacrées aux programmes VIH et à la société civile n'est pas une question de fonds, mais de volonté politique, de responsabilité et de sauvegarde de vies humaines au premier rang des devoirs et responsabilités des gouvernements, avant la politique.
C'est l'ONUSIDA que nous connaissons, avec ses prouesses et ses difficultés. Nous sommes un groupe de personnes engagées dans la riposte mondiale au sida et envers les populations que nous servons. Nous sommes fiers de nos réalisations. Nous reconnaissons le courage de nos homologues à tous les niveaux de l'organisation. Comme c'est le cas avec toute organisation, il persiste des domaines où nous pouvons et devons faire mieux. Quand nous circonscrivons des problèmes, nous formulons des solutions adéquates.
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L’ONUSIDA souhaite la bienvenue à Gunilla Carlsson, nouvelle Directrice exécutive adjointe, Gestion et gouvernance
12 décembre 2017 12 décembre 2017GENÈVE, 12 décembre 2017 — António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a nommé Gunilla Carlsson en tant que nouvelle Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA, Gestion et gouvernance, et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies.
« Gunilla Carlsson est connue pour son leadership dynamique et sa connaissance approfondie des thématiques », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Ce n’est pas une dirigeante ordinaire. Je sais que son approche innovante et son réseau étendu seront des éléments essentiels pour faire avancer l’ONUSIDA ».
Mme Carlsson a été membre élue du Parlement suédois de 2002 à 2013 et Ministre de la Coopération au développement international de 2006 à 2013. Elle a également été députée au Parlement européen de 1995 à 2002.
Personnalité de premier plan dans la santé mondiale et le développement, Mme Carlsson a fait partie de la Commission de l’ONUSIDA et du Lancet « Du sida à la santé durable », ainsi que du Conseil consultatif de la Banque mondiale sur le genre et l’égalité hommes-femmes ; elle a également participé au Groupe de haut niveau des Nations Unies sur le programme de développement pour l’après-2015. Elle est actuellement Conseillère principale auprès de la Banque africaine de développement et membre du Conseil d’administration de la GAVI (Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination), dont elle est Vice-Présidente.
Mme Carlsson prendra ses fonctions début 2018. Elle succède à Jan Beagle, qui a été nommée Secrétaire générale adjointe des Nations Unies à la gestion en juin 2017.
« Je souhaite exprimer toute ma gratitude à Joel Rehnstrom pour ses services auprès de l’ONUSIDA en tant que Directeur exécutif adjoint par intérim », a ajouté M. Sidibé.



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Naomi Campbell, Marc Jacobs et l’ONUSIDA annoncent leur collaboration sur un t-shirt en édition limitée pour la Journée internationale de lutte contre le sida
01 décembre 2017 01 décembre 2017GENÈVE, 1er décembre 2017—Le célèbre styliste de mode Marc Jacobs a créé un t-shirt en édition limitée dans le but de collecter des fonds pour financer les activités de l’ONUSIDA en soutien aux personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus dans le monde entier. Le t-shirt sera en vente au prix de 55 dollars sur le site marcjacobs.com.
Ce t-shirt expose avec éclat le thème de la campagne de cette édition de la Journée mondiale contre le sida, #myrighttohealth (mon droit à la santé). Tout le monde a droit à la santé, quels que soient son identité et son lieu de résidence.
C’est l’actrice, mannequin et activiste Naomi Campbell qui est à l’origine de cette idée de collaboration.
« J’ai trouvé que le nom de Marc Jacobs s’imposait de lui-même pour une collaboration », a déclaré Mme Campbell. « Compte tenu de sa compréhension de l’épidémie mondiale de VIH et des nombreux amis que nous avons perdus à cause de cette maladie, je n’aurais voulu travailler avec personne d’autre pour continuer de sensibiliser les gens au travail de l’ONUSIDA ».
L’ONUSIDA se réjouit de travailler avec Mme Campbell et M. Jacobs, qui sont tous deux des militants de longue date d’une riposte au sida qui ne laisse personne de côté. Cette collaboration a été coordonnée par la Fondation CAA, la branche caritative de la Creative Artists Agency (CAA), qui représente les intérêts de Mme Campbell.
« Les longues années d’engagement de Naomi Campbell en faveur des causes humanitaires sont à la fois dignes d’éloges et d’une grande authenticité », a commenté M. Jacobs. « Je me sens honoré qu’elle m’ait demandé de collaborer avec elle sur ce t-shirt de soutien à l’ONUSIDA, pour poursuivre les efforts de sensibilisation à cette cause d’importance mondiale ».
Mme Campbell et M. Jacobs souhaitent plus particulièrement sensibiliser le public sur la vulnérabilité des jeunes au VIH. On estime qu’en 2016, il y a eu 610 000 nouvelles infections à VIH chez les adolescents âgés de 15 à 24 ans, dont 59 % chez les jeunes femmes. En Afrique australe et orientale, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent les deux tiers des nouvelles infections à VIH dans cette tranche d’âge.
« Les jeunes femmes sont confrontées à de nombreux problèmes lorsqu’elles passent de l’adolescence à l’âge adulte, et les règles sont souvent contraires à leurs intérêts », explique le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. « Ce t-shirt spécial va permettre à l’ONUSIDA de poursuivre son travail en faveur de l’égalité et de faire progresser les jeunes femmes pour qu’elle puissent vivre une vie indépendante, prendre des décisions qui changent leur vie et affirmer leur droit à la santé ».
Les inégalités entre les sexes et la violence sexiste exacerbent la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH et bloquent leur accès aux services anti-VIH. Les jeunes n’ont souvent ni les informations nécessaires ni la possibilité de prendre des décisions libres et éclairées sur leur santé sexuelle, car la plupart ne disposent pas des connaissances requises pour se protéger du VIH. Les études montrent également l’importance de maintenir la scolarisation des filles le plus longtemps possible, car les jeunes femmes qui n’ont pas reçu d’éducation formelle sont deux fois plus susceptibles d’être infectées par le VIH que les jeunes femmes ayant fréquenté l’école.


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L'Afrique de l'Ouest et du Centre en retard sur la riposte mondiale au VIH
05 décembre 2017 05 décembre 2017Un nouveau rapport souligne le besoin urgent d'une meilleure réponse au VIH pour les enfants et les adolescents
ABIDJAN / DAKAR / NEW YORK / GENÈVE, 5 décembre 2017 - Plus de quatre décennies après le début de l'épidémie de VIH, quatre enfants sur cinq vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre ne reçoivent toujours pas de traitement antirétroviral et les décès liés au sida chez les adolescents âgés de 15 à 19 ans sont en hausse, selon un nouveau rapport publié aujourd’hui.
Tout en reconnaissant les progrès accomplis dans plusieurs domaines, le rapport intitulé « Accélérer la Cadence : Vers une génération sans sida en Afrique de l'Ouest et Centrale », publié conjointement par l'UNICEF et l'ONUSIDA, montre que l'Afrique de l’Ouest et du Centre est à la traîne sur la majorité des indicateurs en matière de prévention du VIH et des programmes de traitement et de soins pour les enfants et les adolescents. En 2016, environ 60 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre.
« Il est tragique que tant d'enfants et d'adolescents ne reçoivent pas les traitements dont ils ont besoin, simplement parce qu'ils n'ont pas été testés », a déclaré Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l'UNICEF pour l'Afrique de l'Ouest et du Centre. « Nous devons mieux utiliser les innovations pour accroître le diagnostic précoce et améliorer l'accès au traitement du VIH et aux soins pour les enfants. Par exemple, la technologie de diagnostic au point de service rapproche les tests de l'endroit où les enfants fréquentent les services de santé et l'autotest peut être une bonne option pour les adolescents qui peuvent être plus à l'aise avec cela ».
La couverture en matière de thérapies antirétrovirales vitales chez les enfants vivant avec le VIH dans la région est la plus faible au monde car de nombreux pays ont une capacité limitée à effectuer les tests nécessaires au diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons. Sans connaître le statut VIH d'un enfant, sa famille est moins susceptible de rechercher le traitement qui pourrait prévenir la tragédie de la mort d'un enfant de maladies liées au sida.
La situation est pire chez les adolescents. Le nombre annuel de nouvelles infections par le VIH chez les 15-19 ans dans la région dépasse maintenant celui des enfants âgés de 0 à 14 ans. Ces nouvelles infections surviennent principalement par contact sexuel non protégé et chez les adolescentes. Tout aussi préoccupant, selon le rapport, est que l'Afrique de l'Ouest et du Centre a enregistré une augmentation de 35 pour cent du nombre annuel de décès liés au sida parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans - le seul groupe d'âge pour lequel les décès liés au sida ont augmenté entre 2010 et 2016.
Alors que la population des jeunes de la région devrait augmenter considérablement au cours des prochaines décennies, en particulier dans des pays comme la République démocratique du Congo et le Nigéria, il est probable que le nombre d'enfants et d'adolescents infectés par le VIH et mourant de causes liées au sida va rester élevé, à moins que la réponse au VIH - à la fois la prévention et le traitement – ne s’améliore considérablement.
Le rapport souligne que les 24 pays qui composent la région Afrique de l'Ouest et du Centre abritent 25 pour cent des enfants âgés de 0 à 14 ans vivant avec le VIH dans le monde.
« Les dirigeants de la région ont approuvé un plan de rattrapage visant à tripler le nombre de personnes sous traitement dans la région - y compris les enfants - d'ici la fin 2018, le problème clé est maintenant d'accélérer sa mise en œuvre », a déclaré Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA. « Les pays devraient d'urgence mettre en place des stratégies plus efficaces pour le diagnostic précoce du VIH chez les nourrissons, et commencer à réduire les inégalités dans l'accès des enfants au traitement. »
Le rapport propose des stratégies clés qui permettront aux pays d'accélérer les progrès dans la lutte contre la propagation de la maladie. Celles-ci incluent :
1. Une réponse différenciée au VIH axée sur des contextes épidémiologiques et locaux uniques dans chaque pays et communauté.
2. L'intégration des services liés au VIH dans les principaux services sociaux, y compris la santé, l'éducation et la protection.
3. L'appropriation communautaire et la gouvernance locale de la riposte au VIH, y compris le travail avec les familles, mieux placées pour aider à réduire la stigmatisation, accéder à la prévention et au traitement.
4. Investir dans les innovations pour éliminer les obstacles à la mise à l'échelle, y compris les nouvelles approches diagnostiques et biomédicales telles que le diagnostic au point de service, l'autotest VIH et la prophylaxie pré-exposition.
L'UNICEF a annoncé la semaine dernière que, au rythme actuel des progrès, les objectifs d’accélération accrue pour en finir avec le sida chez les enfants ne seraient pas atteints.
***
Les faits clés du rapport :
- La prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant a été multipliée par 2,5 entre 2010 et 2016 (de 21 à 49 pour cent), certains pays comme le Bénin, le Burkina Faso et le Cap Vert fournissant maintenant ces services à plus de 80 pour cent des femmes enceintes vivant avec le VIH.
- L'Afrique de l'Ouest et du Centre a la couverture de traitement antirétroviral pédiatrique la plus faible au monde, avec seulement 21 pour cent des 540 000 enfants (0-14 ans) vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral en 2016 - contre 43 pour cent dans le monde.
- Aujourd'hui, l'Afrique de l'Ouest et du Centre représente 37 pour cent des décès liés au sida chez les enfants dans le monde : environ 43 000 décès liés au sida sont survenus chez les enfants en Afrique de l’Ouest et du Centre en 2016, soit 31 pour cent de moins qu'en 2010.
- Il y avait 62 000 adolescents (15-19 ans) nouvellement infectés par le VIH en 2016, un nombre inchangé par rapport à 2010.
- Les adolescentes et les jeunes femmes continuent d'être les plus touchées, les femmes représentant près de trois adolescents sur cinq âgés de 10 à 19 ans vivant avec le VIH en Afrique de l'Ouest et du Centre.
Note aux éditeurs :
Le rapport est disponible sur : https://www.unicef.org/publications/index_101480.html
Plus d'informations sont disponibles sur : www.childrenandaids.org
À propos de l’UNICEF
L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus inhospitaliers du monde pour atteindre les enfants les plus défavorisés. Dans 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, chaque jour, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour plus d'informations sur l'UNICEF et son travail pour les enfants, visitez www.unicef.org
À propos de l'ONUSIDA
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube. Pour plus d'informations sur l'ONUSIDA et son travail, visitez www.unaids.org
Contact
UNICEF Afrique de l’Ouest et du Centre (à ICASA)Anne-Isabelle Leclercq Balde
tel. +221 77 740 69 14
aleclercqbalde@unicef.org
Gbolayemi Lufadeju
UNICEF New York
tel. +1 917 213 4034
glufadeju@unicef.org
Aminata Ouattara
ONUSIDA (à ICASA)
tel. +221 77 498 1753
ouattaraa@unaids.org
Charlotte Sector
ONUSIDA (à ICASA)
tel. +41 79 500 8617
sectorc@unaids.org
Ressources
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Region/country


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À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA affirme que les hommes ont moins de chances d'avoir accès au traitement contre le VIH et sont plus susceptibles de décéder de maladies associées au sida
01 décembre 2017 01 décembre 2017Le nouveau rapport de l’ONUSIDA met en lumière les angles morts dans l’implication des hommes envers les services du VIH
OTTAWA/GENÈVE, 1er décembre 2017 - A l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA a publié un nouveau rapport indiquant que les hommes sont moins susceptibles d’effectuer un dépistage du VIH ou d’accéder à la thérapie antirétrovirale, et plus susceptibles de décéder de maladies associées au sida que les femmes. L’angle mort met en lumière le fait qu’à travers le monde, moins de la moitié des hommes séropositifs au VIH sont sous traitement, en comparaison avec 60 % des femmes. Les études montrent que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de débuter le traitement tardivement, de l’interrompre et d’être perdus au cours du suivi du traitement.
« Lutter contre les inégalités qui mettent en danger les femmes et les filles face au VIH est la priorité absolue de la riposte contre le sida, » déclare Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Mais il existe un angle mort concernant les hommes : les hommes n’utilisent pas les services destinés à la prévention du VIH ou au dépistage du VIH, et ils n’ont pas accès au traitement de la même manière que les femmes. »
En Afrique subsaharienne, les hommes et les garçons vivant avec le VIH ont 20 % de chances en moins de connaitre leur état sérologique que les femmes et les filles séropositives au VIH, et sont moins susceptibles à 27 % d’avoir accès au traitement. Au KwaZulu-Natal, province dont la prévalence au VIH est la plus élevée en Afrique du Sud, seul un homme sur quatre âgé entre 20 et 24 ans vivant avec le VIH a appris qu'il avait contracté le virus en 2015.
En Afrique Centrale et de l’Ouest, une région qui lutte pour riposter efficacement contre le VIH, seuls 25 % des hommes séropositifs au VIH ont accès au traitement. Lorsque les personnes ne sont pas sous traitement, elles sont plus susceptibles de transmettre le VIH.
« Lorsque les hommes ont accès aux services de traitement et de prévention du VIH, apparait alors un triple dividende » ajoute M. Sidibé. « Ils se protègent eux-mêmes, ils protègent leurs partenaires sexuels et ils protègent leurs familles. »
Ce rapport met en évidence des données issues de l’Afrique subsaharienne, indiquant que l’utilisation de préservatifs durant les rapports sexuels avec un partenaire non régulier est faible parmi les hommes plus âgés, qui sont également plus susceptibles d’être séropositifs au VIH. 50 % des hommes âgés de 40 à 44 ans et 90 % des hommes âgés de 55 à 59 ans ont déclaré ne pas utiliser de préservatif. Ces données sont conformes aux études indiquant un cycle de transmission du VIH des hommes plus âgés vers les femmes plus jeunes, et des femmes adultes vers les hommes adultes d’âge similaire dans des zones à forte prévalence du VIH.
L’angle mort montre également que la prévalence du VIH est constamment plus élevée parmi les hommes dans les populations clés. En dehors de l’Afrique du Sud et orientale, 60 % de la totalité des nouvelles infections du VIH parmi les adultes touchent les hommes. Le rapport souligne les difficultés particulières auxquelles les hommes vivant dans les populations clés sont confrontés pour avoir accès aux services de VIH, parmi lesquelles la discrimination, le harcèlement et le refus des services de santé.
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les hommes dans la population générale. En outre, dans plus d’une douzaine de pays, la prévalence nationale du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est de 15 % ou plus. Cependant, des études récentes ont remarqué que l’utilisation de préservatif a diminué en Australie, en Europe et aux États-Unis d’Amérique. Aux États-Unis, par exemple, le pourcentage d’homosexuels séronégatifs et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sans utiliser de préservatif a augmenté, passant ainsi de 35 % à 41 % entre 2011 et 2014.
« Nous ne pouvons pas laisser la complaisance s'installer », déclare M. Sidibé. « Si nous laissons la complaisance s’installer, le VIH va s’implanter et nos espoirs de mettre fin à l’épidémie de sida d’ici 2030 seront anéantis. »
L’angle mort indique qu’environ 80 % des 11,8 millions de personnes qui s'injectent des drogues sont des hommes et que la prévalence du VIH parmi ces personnes dépasse 25 % dans de nombreux pays. L’utilisation du préservatif est presque invariablement faible parmi les personnes qui s'injectent des drogues et le pourcentage d’hommes qui s’injectent des drogues utilisant du matériel d'injection stérile durant leur dernière injection de drogues varie selon les pays. En Ukraine par exemple, le pourcentage d’hommes qui s’injectent des drogues ayant utilisé une aiguille stérile durant la dernière injection dépassait largement les 90 %, tandis qu’aux États-Unis, seuls 35 % environ en utilisaient.
En prison, où 90 % des détenus sont des hommes, la prévalence du VIH est estimée entre 3 % et 8 %. Toutefois, les préservatifs et les services de réduction des risques sont rarement rendus disponibles auprès des détenus.
Tandis que le dépistage du VIH a été en mesure d’impliquer les femmes, et notamment les femmes utilisant les services prénataux, les mêmes points d'entrée n’ont pas été trouvés pour les hommes, limitant de ce fait l’utilisation du dépistage du VIH parmi les hommes.
« Le concept nocif de la virilité et des stéréotypes masculins créent les conditions pour transformer la sexualité sans risques, le dépistage du VIH et le suivi du traitement, ou même simplement le fait d’avoir une conversation sur la sexualité en véritable défis pour les hommes, » ajoute M. Sidibé. « Mais les hommes doivent prendre leurs responsabilités. Cette provocation coûte des vies. »
Le rapport met également en évidence le besoin d’investir en faveur des garçons et des filles à un âge précoce, afin de s’assurer qu’ils ont accès à une éducation complète à la sexualité adaptée à leur âge, qui lutte en faveur de l’égalité des sexes et est basée sur les droits de l’homme, afin de créer des relations saines et promouvoir un comportement sain pour les filles et les garçons.
Les hommes consultent les services de soins de santé moins fréquemment que les femmes, ont moins de contrôles de santé et sont diagnostiqués d’une maladie mortelle à des stades plus tardifs que les femmes. En Ouganda, certains hommes ont déclaré préférer éviter de connaitre leur état sérologique et recevoir des traitements vitaux car ils ont associé le fait d’être séropositif au VIH avec la stigmatisation de l’émasculation. Une étude menée en Afrique du Sud a montré que 70 % des hommes décédés de maladies associées au sida n’ont jamais cherché à soigner le VIH.
Le rapport exhorte les programmes sur le VIH à accélérer l’utilisation des services de santé par les hommes et à leur en faciliter la disponibilité. Cela comprend la mise à disposition de services de santé sur mesure, notamment la prolongation des heures ouvrables, l’utilisation des pharmacies pour fournir des services de santé aux hommes, l’implication des hommes dans leurs lieux de travail et leurs loisirs, notamment les bars et les clubs de sport, et l’utilisation de nouvelles technologies de communication telles que les applications sur téléphone mobile.
Il appelle également à un contexte politique et juridique favorable, qui lutte contre les obstacles communs dans l'accès aux services de VIH, notamment pour les populations clés, et qui soit en mesure de répondre aux besoins et aux réalités des hommes et des garçons.
L’angle mort indique qu’en permettant aux hommes de demeurer séronégatifs, d’être dépistés régulièrement et de débuter et de rester sous traitement s’ils sont diagnostiqués séropositifs, les bénéfices ne vont pas seulement améliorer les résultats en matière de santé des hommes, mais ils contribueront également à réduire les nouvelles infections du VIH parmi les femmes et les filles et à transformer les normes sexuelles préjudiciables.
En 2016 (*juin 2017), on estimait à :
*20,9 millions [18,4 millions–21,7 millions] le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral
36,7 millions [30,8 millions–42,9 millions] le nombre de personnes dans le monde vivant avec le VIH
1,8 millions [1,6 millions–2,1 millions] le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH
1,0 million [830 000–1,2 million] le nombre de personnes décédées à la suite de maladies associées au sida
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Press Release
Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA nomme le Professeur Quarraisha Abdool Karim Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA
20 novembre 2017 20 novembre 2017CAPE TOWN / GENÈVE, 20 novembre 2017 — Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a nommé la Directrice scientifique associée du Centre de recherche sur le SIDA en Afrique du Sud, Quarraisha Abdool Karim, Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA pour les adolescents et le VIH. L'annonce a été faite au Cap lors du lancement d'un nouveau rapport de l'ONUSIDA, intitulé Droit à la santé.
Le professeur Abdool Karim est l'un des principaux chercheurs mondiaux sur le sida Elle a fait des contributions pionnières à la compréhension de l'épidémie de VIH parmi les jeunes, en particulier parmi les jeunes femmes, et est un ardent défenseur des droits des personnes vivant avec et affectées par le VIH. Dans son nouveau rôle d'Ambassadrice spéciale de l'ONUSIDA, elle se concentrera sur les adolescents et le VIH, tout en encourageant la participation des jeunes femmes à la science.
M. Sidibé a déclaré : « Je suis ravi que Quarraisha Abdool Karim ait accepté ce poste. Forte et pertinente ambassadrice des jeunes vivant avec le VIH, elle se servira de son nouveau rôle pour continuer à traduire la recherche scientifique et les connaissances en solutions centrées sur les personnes et en programmes de prévention afin de réduire les facteurs qui rendent les jeunes vulnérables à l'infection. L'ONUSIDA a hâte de la soutenir dans son travail ».
Les jeunes sont particulièrement vulnérables au VIH. Selon les estimations, 610 000 nouvelles infections à VIH étaient dénombrées chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans en 2016, les jeunes femmes comptant pour 59 % des nouvelles infections dans ce groupe d'âge. En Afrique orientale et australe, les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent les deux tiers des nouvelles infections à VIH dans ce groupe d'âge.
« Au fur et à mesure que nous comprenons mieux l'épidémie de VIH et les dynamiques de transmission qui exposent les jeunes au risque d'infection, tous les secteurs de la société doivent travailler ensemble pour que les adolescents aient accès à l'information et aux services à travers cette période cruciale de leur vie et à l'âge adulte », a déclaré le professeur Abdool Karim.
Le professeur Abdool Karim est professeur en épidémiologie clinique à la Mailman School of Public Health de l'Université de Columbia aux États-Unis et professeur honoraire en santé publique à l'école de médecine Nelson R. Mandela de l'Université de KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Elle est membre du Groupe d'experts scientifiques de l'ONUSIDA et conseillère scientifique du Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
En 2013, le Professeur Abdool Karim a reçu la plus haute distinction de l'Afrique du Sud, l'Ordre de Mapungubwe, pour sa contribution à la riposte au VIH.
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