Enfants, adolescentes et jeunes femmes : prévention des nouvelles infections à VIH

10 juin 2016

Les adolescentes et les jeunes femmes sont touchées de manière disproportionnée par le VIH. Parmi les nouvelles infections chez les adolescents et les jeunes âgés de 10 à 24 ans dans le monde, 65 % concernent des adolescentes et des jeunes femmes. Il y a encore beaucoup à faire pour promouvoir les programmes de prévention basés sur l'égalité entre les sexes, les droits reproductifs et l'accès aux services pour cette population clé : telle est la conclusion d'une table ronde intitulée « Enfants, adolescentes et jeunes femmes : prévention des nouvelles infections à VIH ».

Il n'y a pas de temps à perdre pour remédier à la situation. En 2015, à l'échelle mondiale, près de 390 000 [330 000 – 560 000] adolescentes et jeunes femmes âgées de 10 à 24 ans ont été nouvellement infectées par le VIH, dont la très grande majorité en Afrique australe. Dans de nombreux pays africains, les jeunes femmes sont plus de deux fois plus susceptibles de contracter le VIH que leurs compatriotes masculins.

Organisée le 10 juin dans le cadre de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, cette table ronde a examiné les moyens de favoriser l'émancipation des adolescentes et des jeunes femmes pour qu'elles fassent valoir leurs droits et de créer un environnement dans lequel elles peuvent vivre à l'abri de la discrimination et de la violence. Cet aspect est jugé fondamental, car le risque de contracter le VIH tend à être associé aux inégalités hommes-femmes et aux normes qui renforcent ces inégalités, comme les violences sexistes, le manque d'éducation de niveau secondaire, le mariage précoce ou forcé et l'impossibilité de choisir comment et avec qui avoir des rapports sexuels.

Les débats ont également porté sur les enfants : en effet, malgré une baisse considérable du nombre d'infections, 150 000 [110 000 – 190 000] enfants ont contracté le VIH en 2015. Seulement la moitié de tous les enfants vivant avec le VIH ont eu accès au traitement cette année-là. Les participants ont fait valoir que davantage d'attention devait être accordée à la lutte contre les obstacles à l'accès aux services, qu'il fallait encourager le recours à ces services, et que les lacunes dans le traitement devaient être comblées.

Selon eux, les jeunes femmes devraient être impliquées de manière judicieuse dans l'élaboration des politiques et des programmes et devraient avoir accès à une éducation complète à la sexualité ainsi qu'à des services de santé sexuelle et reproductive de qualité. Il est nécessaire de s'attaquer aux causes structurelles des inégalités et les garçons comme les hommes doivent aussi jouer un rôle important dans la défense de l'égalité des sexes et la prévention des violences sexistes. En outre, l'existence de systèmes de suivi plus efficaces, capables de suivre les enfants et les jeunes diagnostiqués séropositifs au VIH, et la simplification de l'accès au traitement et aux soins ont été jugées indispensables.

De tels programmes permettraient d'accorder aux enfants et aux jeunes femmes la place qui leur revient : au cœur de la riposte au sida.

Déclarations

« Quand j'ai été diagnostiquée séropositive au VIH, j'ai pensé que je ne le dirais jamais à personne. Aujourd'hui je le dis au monde entier. Le soutien apporté par des femmes fortes a rendu cela possible. »

Olena Stryzhak Réseau ukrainien des personnes vivant avec le VIH

« Les jeunes femmes et les adolescentes doivent avoir accès à des services de santé sexuelle et reproductive, notamment à des services de prévention du VIH. »

Ava Rossana Guevara Pinto Vice-Présidente du Honduras

« Nous devons être audacieux et courageux pour agir. Nous devons investir dans les femmes et les filles. Nous devons leur donner des moyens, les éduquer et leur donner un travail car c'est la bonne chose à faire et aussi la plus intelligente pour le développement durable. »

Elizabeth Benomar Fonds des Nations Unies pour la population

« Nous devons maintenant concentrer nos efforts pour générer des engagements plus solides en faveur de meilleurs résultats pour la santé des enfants vivant avec le VIH et de l'émancipation des femmes et des filles comme part essentielle de la riposte au VIH, pour élargir rapidement les programmes de prévention combinée du VIH chez les femmes et les filles, pour relier les ripostes au VIH aux efforts visant à faire avancer d'autres Objectifs de développement durable et pour mobiliser les ressources nécessaires. »

Mothetjoa Metsing Vice-Premier ministre du Lesotho

Appel lancé en faveur d'un partenariat mondial pour mettre fin au sida chez l'enfant

06 juin 2016

Des ministres de la Santé africains, des personnels encadrants de responsables de programmes de traitement contre le VIH chez l'enfant, des représentants de fondations philanthropiques et de la société civile et des partenaires du secteur privé se sont réunis le 6 juin à New York, aux États-Unis, pour célébrer les succès dans le rattrapage des lacunes de traitement anti-VIH chez les enfants et pour appeler à un partenariat mondial étendu afin de s'appuyer sur cet élan pour mettre fin au sida chez l'enfant.

Un grand nombre de pays ont franchi d'importantes étapes vers la fin du sida chez l'enfant, mais des difficultés majeures persistent. Même si le nombre d'enfants nouvellement infectés par le VIH continue de baisser, seulement la moitié environ des enfants exposés au VIH sont dépistés dans les deux premiers mois de leur vie et seulement 30 % des enfants vivant avec le VIH sont mis sous traitement anti-VIH dans un délai opportun. Beaucoup trop d'enfants qui vivent avec le VIH commencent le traitement trop tard, et ils sont donc bien plus susceptibles que les adultes vivant avec le VIH de mourir de maladies liées au sida.

Lors d'une grande réunion ministérielle internationale organisée en mai à Abidjan, en Côte d'Ivoire, les ministres de la Santé africains ont adopté une approche conforme à la stratégie Accélérer pour les enfants. Cette approche vise une couverture de traitement antirétroviral à 95 % pour les femmes enceintes et les enfants vivant avec le VIH d'ici à 2018. En atteignant cet objectif, le monde pourrait effectivement mettre fin au sida chez l'enfant d'ici à 2020, soit dix ans avec l'objectif d'élimination de l'épidémie dans sa totalité.

Afin d'atteindre ces ambitieux objectifs, les participants à la réunion de cette semaine à New York ont insisté sur l'importance d'un partenariat mondial renouvelé, étendu et inclusif pour combler les lacunes dans le traitement anti-VIH pédiatrique. Dans le cadre d'une conversation interactive entre les participants, les intervenants ont mis l'accent sur l'importance d'impliquer les familles, les communautés et les organisations de la société civile. Tous sont également tombés d'accord concernant la nécessité d'engager le secteur privé dans les efforts de développement de nouveaux outils de traitement pédiatrique et de financement de programmes pour assurer la continuité des soins pour les enfants. Le Medicines Patent Pool, qui a fait du traitement anti-VIH chez l'enfant une priorité dans ses négociations de licences pour la fabrication générique de médicaments antirétroviraux prioritaires, constitue un exemple de la manière dont des approches innovantes de l'implication du secteur privé peuvent contribuer à améliorer l'accès aux traitements essentiels.

Les participants à la réunion ont mis en avant la nécessité d'une meilleure coordination des nombreux efforts entrepris pour aborder les divers aspects du traitement anti-VIH chez l'enfant. À la réunion d'Abidjan, les ministres de la santé se sont mis d'accord sur des actions pour maximiser la coordination dans le domaine du sida chez l'enfant.

En vue d'atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer pour les enfants et de pérenniser ces acquis, il faudra de nouvelles ressources. Plusieurs pays sont en train de prendre des mesures pour augmenter les budgets alloués au traitement anti-VIH pédiatrique. Par exemple, la Namibie couvre 60 % de sa riposte nationale au sida avec des ressources nationales et Félix Kabange Numbi, Ministre de la Santé publique de la République démocratique du Congo, a indiqué que son pays promettait d'augmenter ses ressources nationales consacrées au sida.

Tous sont tombés d'accord pour dire que la philanthropie peut offrir un canal important pour générer de nouvelles ressources de financement du traitement anti-VIH chez l'enfant. ELMA Philanthropies, par exemple, va consacrer 12,5 à 15 millions de dollars par an pendant au moins les trois prochaines années à des programmes de traitement contre le VIH pour les enfants, avec un montant comparable qui devrait être investi dans des programmes d'aide au développement pour l'enfance.

Déclarations

« Nous devons poursuivre notre élan pour mettre fin une bonne fois pour toutes à l'épidémie de sida. Les résultats doivent être renforcés tout au long du parcours de soins pour les enfants. »

Marc Angel Président de la Commission des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération au développement et de l'Immigration au Parlement du Grand-Duché de Luxembourg, et défenseur de l'ONUSIDA pour l'objectif de traitement 90-90-90

« Nous avons besoin d'une nouvelle solidarité. Nous avons besoin d'un nouveau mouvement qui cible la fin du sida chez l'enfant. Ce nouveau mouvement consiste à mettre fin aux inégalités et à défendre la justice sociale. »

Michel Sidibé Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Une seule personne, un seul pays, une seule entreprise peut changer le monde. Je sais que nous allons atteindre nos objectifs mondiaux en ce qui concerne la fin du sida chez l'enfant. »

Deborah Birx Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

« Il n'y a aucun mystère sur ce que nous devons faire. Nous avons besoin d'un regain de volonté politique et de trouver des solutions ciblées pour atteindre les mères, les nourrissons, les enfants et les adolescents qui sont laissés de côté. »

Anthony Lake Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour l'Enfance

« Il est inacceptable de refuser aux enfants le droit d'avoir une chance de vivre. Si nous ne parvenons pas à nous appuyer sur l'élan actuel pour en finir avec le sida chez l'enfant, l'histoire et les enfants du monde nous jugeront sévèrement. »

Thomas McPartland Président directeur général, ELMA Philanthropies

« Il faut davantage de communication cohérente entre les partenaires qui travaillent sur le traitement pédiatrique du VIH et notre sens des responsabilités doit être le même chez tout le monde pour se conformer à l'objectif d'en finir avec le sida chez l'enfant. »

Chip Lyons Président et directeur général de la Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation

« Les gouvernements peuvent bien faire dans beaucoup de domaines, mais il y a des choses que nous ne faisons pas toujours bien. Nous pouvons nous tourner vers nos partenaires du secteur privé pour l'introduction des nouvelles technologies et pour de meilleurs moyens de nous responsabiliser. »

Jeffrey Blander Directeur adjoint chargé de l'engagement du secteur privé et des partenariats, Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida

La fin du sida comme menace de santé publique mondiale : vision scientifique ou science-fiction ?

07 juin 2016

Les progrès scientifiques seront fondamentaux pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030, selon les participants d'une manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui a eu lieu à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Cet événement, qui s'est tenu le 7 juin, portait sur le thème : « La fin du sida comme menace de santé publique mondiale : vision scientifique ou science-fiction ? ». Il a permis de revenir sur les nombreuses réussites obtenues dans le traitement et la prévention de la transmission du VIH, ainsi que sur les remarquables avancées réalisées dans la compréhension du virus en seulement 35 ans.

Il a également offert l'occasion de présenter les progrès scientifiques anticipés en appui à la vision de la stratégie Accélérer. Les participants ont exposé les aspects sur lesquels la recherche a été fondamentale dans l'élaboration de programmes efficaces et débattu sur la capacité des technologies actuelles à aider les pays à atteindre un niveau auquel l'épidémie de sida ne serait plus une menace de santé publique. Prévention, traitement, vaccin, remède : tous ces aspects ont été abordés et les participants ont conclu que les résultats des futures recherches dans tous ces domaines, associés aux connaissances actuelles et aux interventions comportementales et structurelles, seront indispensables pour en finir avec le sida.

Des débats inspirants et bien argumentés ont eu lieu autour des résultats scientifiques encore attendus et la nécessité de rendre prioritaire la mise en œuvre éclairée par des données probantes des résultats si nous voulons mettre fin au sida d'ici à 2030. Dans la plupart des régions du monde, des progrès ont été accomplis car les personnes vivant avec le VIH vivent plus longtemps, mais le nombre de nouvelles infections à VIH ne baisse plus et les participants ont fait remarquer que le rythme de progression restait trop lent.

Les participants ont pu entendre que des efforts étaient mis en œuvre pour atteindre les personnes susceptibles d'être laissées à l'écart du traitement et de la prévention, mais que ces efforts n'étaient ni suffisamment soutenus, ni assez ambitieux. Selon les intervenants, le succès viendra en faisant avancer la science et en se servant de programmes fondés sur des données probantes pour « faire les bonnes choses au bon endroit, pour les bonnes personnes et de la bonne façon ».

 

Déclarations

Mettre fin au sida est l'objectif auquel nous aspirons. Sur le chemin pour y parvenir, nous avons posé un jalon : en finir avec le sida comme menace de santé publique. Atteindre un point auquel l'incidence du VIH présente une baisse systématique et où les efforts mis en œuvre portent leurs fruits.

Salim Abdool Karim KARIM DIRECTEUR DU CENTRE DU PROGRAMME DE RECHERCHE SUR LE SIDA EN AFRIQUE DU SUD

L'histoire de la riposte au VIH trouve ses racines dans des résultats scientifiques pour lesquels on a télescopé le temps pour les mettre en application. L'étude de leur mise en œuvre a apporté davantage de questions, qui ont été rapidement reprises par la communauté des chercheurs. Nous pouvons être optimistes sur le fait que cette boucle de retour d'informations rapide va continuer de stimuler les recherches et les actions pour mettre fin à l'épidémie de VIH.

Wafaa El-Sadr Directrice de l'ICAP à l'Université Columbia

C'est la science qui finira par arrêter cette épidémie. La science nous ramène sans cesse sur la voie pour en finir avec le sida. Il est temps de renforcer nos actions contre la stigmatisation et la discrimination, de rassembler tout ce que nous apprenons et de le mettre en liaison avec les programmes qui agissent sur les comportements et les structures.

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

Les résultats scientifiques obtenus au cours de ces 35 dernières années sont absolument époustouflants. Aujourd'hui, 17 millions de personnes bénéficient d'un traitement qui leur sauve la vie, mais nous devons faire encore mieux. Il n'y a plus d'excuses, nous avons les outils pour mettre fin à l'épidémie : il ne tient qu'à nous d'agir.

Anthony Fauci Directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, NIH, États-Unis

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VIH et sécurité : passé, présent et futur

07 juin 2016

Si nous ne luttons pas contre le VIH au sein des populations touchées par des conflits, des catastrophes naturelles et des situations d'urgence humanitaire, nous ne verrons pas la fin de l'épidémie de sida d'ici à 2030. Tel est le message fort des personnalités qui ont participé à une grande manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui s'est tenue à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

Intitulé « VIH et sécurité : passé, présent et futur », l'événement était animé par la journaliste Colette Braeckman, entourée d'un panel d'éminents experts. Il était organisé par l'ONUSIDA et le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, en présence du Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

Plantant le décor, M. Sidibé a souligné que sur les 314 millions de personnes concernées par des situations d'urgence humanitaire et des conflits en 2013, près de 1,7 million vivaient avec le VIH. Selon lui, il est indispensable de ne pas oublier dans la riposte au VIH les personnes en général et celles vivant avec le VIH qui sont vulnérables aux violations des droits de l'Homme et à l'exploitation sexuelle.

Les participants ont examiné précisément comment et pourquoi les personnes pouvaient devenir plus vulnérables au VIH dans les situations d'urgence et de conflit. Les femmes et les filles sont particulièrement exposées au risque d'agression et de violence au quotidien, y compris dans les camps et les villages où elles se réfugient. L'accès aux services de prévention et de traitement du VIH peut être interrompu et les réseaux et comportements sociaux traditionnels sont souvent réduits à néant en temps de crise, augmentant ainsi la vulnérabilité des femmes et des filles aux violences sexuelles et au VIH. Les membres des populations clés et les jeunes peuvent aussi être exposés au VIH en raison d'un comportement à plus haut risque dans les situations d'urgence et de conflit.

Les participants ont insisté sur la nécessité d'une attention urgente renouvelée envers le VIH, la sécurité et les violences sexuelles dans les situations de conflit, en rappelant l'adoption de la résolution 1983 du Conseil de sécurité des Nations Unies cinq ans auparavant. Le VIH et la sécurité sont une tâche inachevée qui requiert l'attention immédiate du Conseil de sécurité. Les participants ont appelé à l'élimination urgente de toutes les formes d'abus et d'exploitation sexuels dans le cadre des missions de maintien de la paix de l'ONU, à une responsabilité accrue en cas d'abus et à une prise en charge complète des victimes. Les missions des Nations Unies et les pays qui y contribuent avec leurs forces armées ont un devoir de protection vis-à-vis des communautés qu'ils servent. Mettre en avant ce devoir nécessite un changement culturel dans les institutions militaires et les forces de sécurité.

À l'avenir, les ripostes nationales devront élargir les informations stratégiques concernant les moteurs du risque de VIH et de la vulnérabilité dans les crises humanitaires, afin de pouvoir cibler les ressources plus efficacement. Les participants ont fait valoir que des programmes bien coordonnés de lutte contre le VIH devaient être régulièrement incorporés dans tous les programmes de préparation aux situations d'urgence et d'après conflit et de riposte humanitaire, en faisant de la coopération transfrontalière et régionale une priorité. En outre, les personnes vivant avec le VIH et celles issues des populations clés doivent être impliquées dans l'élaboration des politiques et des plans en lien avec la continuité du traitement et de l'accès aux services anti-VIH. Ils ont souligné que les opérations de maintien de la paix devaient aussi jouer un rôle clé dans la riposte au VIH dans de telles situations et contribuer à lutter contre les facteurs de risque du VIH.

L'une des recommandations fondamentales mises en avant a été la nécessité de mettre en place des plans pour gérer l'impact potentiel des conflits et des urgences avant que de telles situations ne se produisent. Aider à bâtir la résilience d'une communauté face aux éventuels traumatismes pour en atténuer les effets est essentiel.

Autre aspect crucial, des financements flexibles et suffisants à long terme doivent être identifiés pour répondre aux besoins des adolescents et des jeunes femmes en matière de santé sexuelle et reproductive dans les situations d'urgence et de fragilité humanitaire. Sans une réponse humanitaire renforcée avec des ressources suffisantes, le monde ne pourra pas atteindre le nombre croissant de personnes déplacées, touchées par des conflits et victimes de violences, et nous ne pourrons pas en finir avec le sida d'ici à 2030.

Déclarations

« Les crises humanitaires exacerbent l'épidémie de VIH. Des millions de personnes sont laissées de côté, les vulnérabilités s'accroissent, le viol est utilisé comme une arme de guerre et la violence conduit à de nouvelles infections. Les services sont interrompus, les personnes sont déracinées, leur accès à la prévention et au traitement anti-VIH s'en trouve affecté. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Les personnes les plus touchées par les situations de conflit et d'urgence humanitaire doivent façonner les programmes. Ce sont plus que des « partenaires opérationnels ». Les cantonner à ce rôle est une opportunité manquée. »

IIwad Elman Directrice des programmes et du développement, Centre Elman pour la paix et les droits de l'Homme

« Nous devons en faire beaucoup plus et nous devons le faire mieux si nous voulons répondre aux besoins des femmes et des enfants en situation de fragilité. Nous pouvons mettre fin à cette horreur, mais pas si nous persistons dans nos approches classiques. »

Princesse Sarah Zeid de Jordanie

« Il existe des différences criantes entre les normes internationales et les lois nationales qui banalisent les traumatismes subis par les femmes ou assimilent l'adultère et d'autres actes à un crime. Les femmes recherchent la justice dans son intégralité : services, réparation et dédommagement, et pas uniquement comme punition pour les coupables. Nous devons changer la culture de la sécurité, des institutions militaires et des institutions judiciaires. Avec les réparations structurelles, les dividendes de la paix et de la justice profitent à tous. »

Zainab Hawa Bangura Sous-secrétaire générale et Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question des violences sexuelles commises en période de conflit

« Nous devons proposer une formation préalable au déploiement adéquate concernant le VIH et les programmes de lutte contre le VIH aux personnels engagés dans les missions de maintien de la paix dans les zones de conflit. »

Catherine Samba-Panza Ancienne Présidente de la République centrafricaine

Aider les plus vulnérables

07 juin 2016

Olusegun Obasanjo, ancien Président du Nigéria et défenseur d'une génération sans sida en Afrique, a présidé un débat lors d'une manifestation parallèle sur le thème « Aider les plus vulnérables », organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis.

Étaient présents aux côtés de M. Obasanjo pour ce débat Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le Développement, Patrick Guillaumont, Président de la Fondation pour les Études et Recherches sur le Développement International, Dorcas Makgato, Ministre de la Santé du Botswana, Javier Bellocq, de l'Alliance internationale contre le VIH/sida, Antonio Patriota, Ambassadeur du Brésil auprès des Nations Unies, et Philippe Meunier, Ambassadeur français chargé de la lutte contre le VIH/sida.

Animée par Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, cette table ronde s'est focalisée sur l'aide financière aux plus vulnérables et a examiné les mécanismes visant à faire en sorte que les communautés fragiles soient au cœur de l'agenda mondial de santé publique. Assurer la santé des communautés fragiles, à une époque où de nouvelles épidémies et problèmes sanitaires menacent d'accroître davantage la vulnérabilité des pays à revenu faible et intermédiaire, a également été abordé, et les participants ont étudié les risques sociaux et économiques des populations les plus vulnérables.

Ils ont souligné que la majorité des pauvres dans le monde vivent dans les pays à revenu intermédiaire et que l'équité était essentielle dans l'attribution des allocations de financement. Un appel fort a été lancé pour un nouvel engagement et des innovations afin de répondre aux besoins des populations clés, à savoir les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateurs de drogues injectables, les personnes transsexuelles et les détenus, ainsi que des personnes vivant avec le VIH.

M. Obasanjo a rappelé les débuts de la création du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que celle du Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida, à une époque où très peu de fonds étaient disponibles. Aujourd'hui, l'Afrique finance le traitement contre le VIH à 55 % sur ses budgets nationaux. M. Obasanjo a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre l'engagement pour mettre fin à l'épidémie de sida, avec des financements provenant aussi bien de ressources nationales qu'internationales.

Déclarations

« J'espère que la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida débouchera sur un plan d'action pour en finir avec le sida d'ici à 2030. »

Olusegun Obasanjo Ancien Président du Nigéria, défenseur d'une génération sans sida en Afrique

« Nous avons fait beaucoup de progrès, mais nous devons institutionnaliser le financement pour la société civile et les populations clés. »

Javier Bellocq Alliance internationale contre le VIH/sida

« La lutte contre les vulnérabilités ne doit pas être en périphérie de la riposte au sida. Elle doit en être le centre et elle doit être financée. »

Dorcas Makgato Ministre de la Santé du Botswana

« Les questions qui concernent les femmes, les filles et les jeunes, y compris les violences à l'encontre des femmes et les violences commises par des partenaires intimes, sont des aspects critiques pour la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida. »

Antonio Patriota Ambassadeur du Brésil auprès des Nations Unies

« Si nous n'en finissons pas avec la stigmatisation, la discrimination et les inégalités, nous n'en finirons pas avec le sida. »

Helen Clark Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement

« Il nous faut une approche globale en ce qui concerne les vulnérabilités. »

Patrick Guillaumont Président de la Fondation pour les Études et Recherches sur le Développement International

« En matière de financement, nous devons innover. Nous devons financer les groupes vulnérables. »

Philippe Meunier Ambassadeur français chargé de la lutte contre le VIH/sida

« Si nous voulons en finir avec le sida, les personnes laissées de côté doivent être placées au cœur de la riposte. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

Les maires de grandes villes, le secteur privé, les gouvernements et la société civile partagent et présentent les innovations technologiques qui transforment la riposte au VIH

07 juin 2016

À la veille de la Réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, les maires de grandes villes du monde entier se sont réunis aux côtés de représentants des gouvernements, du secteur privé et d'autres parties prenantes au siège des Nations Unies à New York, aux États-Unis, pour évoquer et présenter les innovations technologiques et de financement pour en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030.

Les participants ont examiné les principales difficultés que rencontrent les ripostes dans les villes et proposé des exemples innovants dans les technologies de l'information, les applications mobiles et de données, les produits pharmaceutiques, les outils de diagnostic et d'autres avancées scientifiques pour atteindre les personnes « difficiles à atteindre » avec les services de prévention et de traitement du VIH. Plus d'une vingtaine d'innovateurs issus des secteurs public, privé et associatif ont présenté leurs inventions lors d'un marché avec démonstrations pratiques destiné aux maires, aux ministres, aux décideurs politiques et aux responsables de programmes. Parmi les innovations présentées, on a pu voir un nouvel outil de diagnostic pour le cancer du col de l'utérus, des applications pour smartphone, des tableaux de bord basés sur le web et des systèmes de livraison de médicaments par drone.

Déclarations

« La riposte au sida peut être décrite en deux mots : innovation et partenariats. Sans innovation ni partenariats, nous n'en serions pas là où nous en sommes aujourd'hui dans la riposte au sida. Les innovations dans le domaine de la santé nous permettent de démocratiser les services et d'atteindre davantage de personnes. »

Michel Sidibé

« Ce que nous faisons généralement, c'est nous tourner vers le secteur privé pour obtenir des ressources, mais cela ne suffit pas. Nous devons identifier les problèmes spécifiques à régler puis contacter les entreprises pour des solutions directes : montrer aux entreprises en quoi elles sont les mieux placées pour résoudre un problème spécifique. Une situation où tout le monde est gagnant ! »

Deborah Dugan

« L'épidémie de VIH a évolué et nous devons changer notre façon de communiquer avec les gens. »

Bernard Jomier

« Dans nos communautés rurales, l'accessibilité est un énorme défi. Les laboratoires sont présents uniquement dans les hôpitaux de district. Ces nouveaux moyens de livraison des médicaments, des résultats de laboratoire et d'autres produits essentiels sont vitaux pour permettre aux personnes vivant avec le VIH de rester en vie et en bonne santé. »

Noel Chalamanda

Tirer les leçons de la riposte aux épidémies émergentes, par exemple sida, Ebola et Zika

09 juin 2016

Les meilleures façons de riposter aux épidémies émergentes ont été décrites par des décideurs de haut niveau et des spécialistes de la santé à l'occasion d'une manifestation parallèle intitulée « Urgences sanitaires mondiales : leçons tirées de la riposte au sida pour Ebola, Zika et d'autres épidémies émergentes » qui a eu lieu le 9 juin.

Le leadership politique, l'implication des communautés et une riposte d'urgence conjointe ont été mis en avant comme des éléments essentiels lors de cet événement organisé en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida qui s'est tenue à New York, aux États-Unis, du 8 au 10 juin.

La riposte au sida, et plus récemment aux virus Ebola et Zika, a servi de point de départ pour examiner quelles leçons pourraient en être tirées.

Les débats ont été présidés par Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, et animés par Laurie Garrett du groupe de réflexion américain Council on Foreign Relations.

Parmi les participants figuraient Alfred Palo Conteh, Ministre de l'Intérieur de Sierra Leone, Alessandra Nilo, Directrice exécutive de Gestos, Brésil, Jason Cone, Directeur exécutif de Médecins Sans Frontières, Ren Minghui, Sous-Directeur général de l'Organisation mondiale de la Santé chargé du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et des maladies tropicales négligées, Marie Laga, professeur à l'Institut belge de médecine tropicale, et Monseigneur Robert Vitillo, Conseiller spécial pour la santé et le VIH auprès de l'organisme caritatif Caritas Internationalis.

Les participants ont évoqué la manière dont les données probantes recueillies sur trois décennies de riposte au VIH ont montré qu'une riposte aux problèmes organisée de front au sein des communautés et en impliquant les personnes vivant avec le VIH était essentielle.

Les nombreuses similitudes entre le VIH et les épidémies des virus Ebola et Zika ont permis aux participants d'examiner les meilleures pratiques pour gérer des épidémies à propagation rapide qui sont étroitement liées à la pauvreté, aux inégalités et aux questions de genre.

Les participants ont également étudié comment surmonter la peur, la stigmatisation et la discrimination associées à des épidémies aussi étroitement liées à des sujets sensibles comme la mort et le comportement sexuel.

Les recommandations formulées lors de cet événement ont conclu que des mesures devaient être prises pour comprendre le contexte culturel des épidémies et que la gestion de fonds à l'échelle mondiale était nécessaire pour lutter contre ces épidémies.

Les autres recommandations ont porté sur l'intégration dans la riposte des impératifs concernant les droits sexuels, reproductifs et humains, l'alignement des nouvelles capacités pour développer rapidement des diagnostics, des vaccins et des médicaments, la mise à disposition de ressources humaines suffisamment qualifiées et le développement d'infrastructures de laboratoire et de systèmes de surveillance solides.

Déclarations

« Nous savons que nous devons aller au-delà de la Déclaration politique adoptée en début de semaine. Ce que nous faisons maintenant doit avoir du sens. Il n'y a pas de manière de lutter contre le sida aujourd'hui qui n'implique pas de travailler en collaboration et de tirer les leçons des ripostes à beaucoup d'autres maladies émergentes. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Dans chaque épidémie, nous constatons que la stigmatisation engendre une crainte disproportionnée. Pourtant, ces patients sont ceux qui devraient être pris en charge, mais la société les repousse à cause de leur maladie. »

Laurie Garrett Council on Foreign Relations, États-Unis

« Nous savons que la certitude d'avoir de nouvelles épidémies fait partie de l'évolution. La question est la suivante : le monde est-il prêt pour cela ? Est-ce qu'il prend la chose au sérieux ? Est-ce que nos priorités sont les bonnes ? »

Seth Berkeley Président directeur général de l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI)

« Je crois que l'une des leçons que nous n'avons pas tirée d'autres maladies est que les directives et les plans de riposte sont souvent complètement déconnectés des réalités sociales et économiques des patients qui en ont le plus besoin. Mais qu'il s'agisse du sida, d'Ebola ou de la polio, nous devons rester attentifs et nous concentrer sur les moyens d'atteindre ces communautés reculées que nous devons toucher. »

Jason Cone Directeur exécutif de Médecins Sans Frontières

« Avec tout le respect dû aux nombreux experts de la santé publique et responsables gouvernementaux présents dans la salle, je dois dire que parfois nous nous exprimons d'une façon qui n'est pas comprise de la meilleure manière pour les communautés. De plus, ce dialogue avec les communautés doit se produire plus tôt. En situation d'urgence, nous n'en avons pas le temps. »

Monseigneur Robert Vitillo Conseiller spécial pour la santé et le VIH, Caritas Internationalis

« Je crois que la leçon à tirer de l'épidémie d'Ebola est la décentralisation. Lorsque les chefs religieux locaux s'expriment, les gens les écoutent. L'engagement de la communauté et la décentralisation sont essentiels pour lutter contre ces épidémies. »

Alfred Palo Conteh Ministre de l'Intérieur, Sierra Leone

« Pourquoi ne parlons-nous pas de la responsabilité de l'État dans la lutte prioritaire contre la stigmatisation, car la stigmatisation n'est jamais liée à un seul aspect : sexualité, genre, séropositivité au VIH, etc.. Ce sont plusieurs couches de stigmatisation qui s'additionnent ! »

Alessandra Nilo Directrice exécutive, Gestos, Brésil

De nouvelles manières d'impliquer la jeunesse pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA grâce au divertissement éducatif

10 juin 2016

Les initiatives menées en partenariat avec les moyens de diffusion de masse ont démontré que ces derniers contribuaient de manière positive au changement dans les attitudes et les comportements vis-à-vis du VIH de millions de personnes à moindre coût. Le divertissement éducatif permet de concevoir des personnages et des histoires qui donnent aux spectateurs des modèles positifs auxquels ils peuvent s'identifier, souvent à un niveau personnel et émotionnel.

Lors d'une manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, ONUSIDA Brésil, TV Globo et d'autres partenaires ont évoqué comment la télévision, aussi bien sur le web et sous d'autres formes, peut contribuer à éduquer les gens sur les questions liées à la vie avec le VIH en se concentrant sur les individus et non sur les statistiques.

Intitulée « De nouvelles manières d'impliquer la jeunesse pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA grâce au divertissement éducatif », cette manifestation parallèle organisée le 9 juin a mis en avant des moyens innovants de travailler avec les jeunes au Brésil. Dans ce pays, l'ONUSIDA et TV Globo ont lancé un partenariat pour atteindre les jeunes et parler de toute une série de sujets, allant de la prévention du VIH au dépistage, en passant par le traitement et les droits des populations vulnérables et des personnes vivant avec le VIH. L'ONUSIDA a également conclu un partenariat avec le gouvernement brésilien pour promouvoir l'activisme et le leadership des jeunes. Par cette collaboration, le pays met en œuvre de nouvelles manières d'impliquer la jeunesse pour atteindre les objectifs de la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA.

L'engagement mondial d'en finir avec l'épidémie de sida d'ici à 2030 exigera un investissement accru dans des approches innovantes et créatives capables d'accélérer la riposte et d'atteindre les jeunes et les laissés-pour-compte. De telles approches sont nécessaires pour réduire la stigmatisation autour du VIH et promouvoir le dépistage, la prévention, les soins et le traitement anti-VIH.

Lors de cet événement, des jeunes venus du Brésil et d'Afrique ont donné des exemples de la manière dont ils peuvent s'engager dans la riposte à l'épidémie de sida. Alejandra Oraa, Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine et les Caraïbes qui travaille pour CNN, et James Chau, Ambassadeur itinérant national de l'ONUSIDA pour la Chine et journaliste à CCTV, ont parlé de leurs expériences respectives dans le travail avec les grands médias pour les actions de proximité. 

Déclarations

« La clé de notre réussite dans la riposte au sida jusqu'à présent a été l'engagement et la contribution des personnes vivant avec le VIH et des populations vulnérables. »

Luiz Loures Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Nous avons maintenant un texte fort, la Déclaration politique, à utiliser pour que le système multilatéral favorise l'émancipation des jeunes. »

Antonio Patriota Ambassadeur du Brésil auprès des Nations Unies

« La capacité à atteindre au plus près un grand nombre de gens amène davantage de responsabilité. »

Beatriz Azeredo Directrice Responsabilité sociale d'entreprise, TV Globo

« Je suis acteur. Je ne sais pas comment parler de chiffres et de statistiques. Mais je sais comment parler aux gens et les atteindre par les sentiments. »

Gabriel Estrela Acteur, réalisateur et auteur

« Nous ne pouvons changer les comportements qu'en suscitant l'empathie. C'est pourquoi nous avons travaillé avec un groupe de jeunes gens issus des populations vulnérables pour identifier les problèmes. »

Georgiana Braga-Orillard Directrice nationale de l'ONUSIDA, Brésil

« Pour transformer la riposte au sida, nous devons toucher les cœurs autant que les esprits. »

James Chau Ambassadeur itinérant national de l'ONUSIDA pour la Chine

« Je pense que les médias ont un immense rôle à jouer dans la riposte au sida pour atteindre les personnes laissées pour compte. »

Alejandra Oraa Ambassadrice itinérante de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine et les Caraïbes

Stopper les nouvelles infections : un quart pour la prévention du VIH

07 juin 2016

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé à une accélération de la prévention combinée et à une étude approfondie des investissements dans la prévention du VIH. Bien que les ressources pour la lutte contre le VIH aient augmenté en général, les dépenses consacrées à la prévention n'ont pas suivi le mouvement.

Lors d'une manifestation parallèle organisée en marge de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui s'est tenue du 8 au 10 juin à New York, aux États-Unis, des intervenants ont déclaré que la prévention devait être prise davantage au sérieux et indiqué comment au moins un quart des ressources mondiales consacrées au VIH devait être investi dans la prévention. À l'heure actuelle, les pays dépensent seulement 10 % pour les méthodes et programmes de prévention effectifs.

Les participants à cet événement intitulé « Stopper les nouvelles infections : un quart pour la prévention du VIH », ont appris que le traitement ne stopperait pas l'épidémie à lui seul.

Pour réduire le nombre de personnes nouvellement infectées par le VIH dans le monde à l'objectif de la stratégie Accélérer fixé à moins de 500 000 d'ici à 2020, dans l'optique de mettre fin à l'épidémie de VIH comme menace de santé publique d'ici à 2030, les pays doivent aussi accélérer la prévention combinée du VIH. Pourtant, les nouvelles infections à VIH chez les adultes ne diminuent pas assez vite pour atteindre ces objectifs.

Malgré une baisse significative du nombre de nouvelles infections à VIH depuis 2001, les tendances récentes sont décevantes. Les dernières données de l'ONUSIDA publiées dans le rapport Global AIDS update 2016 le 31 mai montrent que le nombre de nouvelles infections à VIH a en réalité stagné depuis la Réunion de haut niveau sur le VIH et le sida de 2011.

La mise à disposition et l'éducation accrues autour de l'utilisation des préservatifs, de la prophylaxie préexposition et de la circoncision masculine médicalisée et volontaire ont été encouragées, de même que l'émancipation des jeunes et des populations clés pour leur permettre de se protéger eux-mêmes.

Organisés le 7 juin, ces débats ont donné à entendre que les personnes avaient le droit de pouvoir accéder aux services de prévention. Il a été noté que l'investissement dans la prévention du VIH et la réduction du nombre de nouvelles infections à VIH contribueront à la pérennité du traitement contre le VIH.

Plus de 2 millions de personnes sont encore nouvellement infectées par le virus chaque année, dont les deux tiers en Afrique subsaharienne. Les nouvelles infections à VIH sont particulièrement élevées chez les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne, avec plus de 5 000 nouvelles infections chaque semaine.

S'adressant aux participants, M. Sidibé a déclaré qu'il n'y avait pas de solution miracle pour la prévention du VIH, seulement une combinaison de programmes et approches comportementaux, biomédicaux et structurels qui pourra mettre un terme aux nouvelles infections à VIH.

Déclarations

« Nous devons lutter contre les facteurs structurels qui exacerbent la vulnérabilité au VIH et donner des moyens de s'émanciper aux femmes et aux filles. »

Princesse Sikhanyiso Princesse du Swaziland

« Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a appelé à consacrer un quart des ressources mondiales utilisées pour la lutte contre le VIH à l'investissement dans une prévention efficace. En Namibie, nous devons investir 30 % dans la prévention des infections chez l'enfant et chez l'adulte. »

Bernard S. Haufiku Ministre de la Santé et des Affaires sociales de la République de Namibie

« Il ne s'agit pas seulement d'être sérieux, mais surtout de se montrer réaliste dans la prévention du VIH. Un quart des ressources mondiales utilisées pour la lutte contre le VIH devra être redirigé vers la prévention du VIH, tout en maintenant l'élan sur l'expansion du traitement. »

Salim Abdool Karim Directeur du Centre du programme de recherche sur le sida en Afrique du Sud

« Mon message concerne les risques économiques et budgétaires inhérents à l'échec d'une baisse des nouvelles infections bien plus rapide que ce que nous avons vu jusqu'ici. Les ministres des finances, les donateurs et les institutions internationales doivent comprendre ces risques et prendre des mesures pour les contrer. »

Richard Mannig Économiste en chef à la Blavatnik School of Government de l'Université d'Oxford et Président du Conseil d'administration de l'International Initiative for Impact Evaluation.

« Les gouvernements nationaux et les donateurs doivent réaffirmer leur engagement à mettre les préservatifs à la disposition de tous via les services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive, en ciblant les jeunes et les populations clés. »

Benoit Kalasa Directeur, Division Appui technique, UNFPA

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