Message du Secrétaire général de l'ONU à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida 2023

27 novembre 2023

Le 1er décembre 2023 

La Journée mondiale du sida arrive à un moment décisif.

Les décès liés au sida ont chuté de près de 70 % depuis 2004, année la plus meurtrière, et le nombre de nouvelles infections à VIH est au plus bas depuis les années 1980.

Pourtant, aujourd’hui encore, chaque minute, une personne meurt du sida.

Nous pouvons – et nous devons – mettre fin à la menace qu’il fait peser sur la santé publique d’ici à 2030. 

Pour atteindre cet objectif, il faut mettre en application le thème de cette année et  « confier le leadership aux communautés ».

C’est grâce à elles qu’il sera possible d’éliminer le sida.

Et ce, qu’il s’agisse d’accéder aux traitements, aux services et au soutien nécessaires ou de militer sur le terrain pour que toutes les personnes puissent exercer leur droit à la santé.

C’est en soutenant celles et ceux qui sont en première ligne que nous gagnerons la lutte contre le sida.

Le leadership des communautés doit donc être au cœur de tous les plans, programmes et budgets et de toutes les activités de suivi en lien avec le VIH.

Nous devons également lever les obstacles à ce leadership et faire en sorte que les groupes locaux de la société civile puissent avancer dans leur travail essentiel.

Plus que tout, nous avons besoin de financements.

La lutte contre le sida dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire souffre d’un déficit de 8 milliards de dollars par an.

Il faut notamment accroître le financement des programmes locaux menés par des personnes vivant avec le VIH ainsi que celui des initiatives de prévention conduites par les communautés.

Le sida n’est pas invincible.

Finissons le travail : aidons les communautés à mettre fin à ce fléau dans leurs quartiers, dans leurs pays et dans le monde entier.

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Avis aux médias : lancement international du rapport de l’ONUSIDA

ONUSIDA : ce qu’il faut retenir de la 78e Assemblée générale des Nations Unies

29 septembre 2023

GENÈVE, le 29 septembre 2023— Lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue la semaine dernière à New York, le thème de la riposte mondiale au sida, y compris ses succès et les leçons inestimables pour la gestion des pandémies, a fait l’objet de nombreuses discussions. Évoquées au cours de trois réunions de haut niveau sur la santé, du Sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD) ou encore dans les remarques faites à l’Assemblée générale et lors d’événements parallèles de haut niveau, les leçons tirées de 40 ans de riposte au VIH, y compris le principe consistant à ne laisser personne de côté, ont été citées à plusieurs reprises dans les discussions sur l’avenir de la santé et de l’égalité pour tous et toutes.

Au cours de sa prise de parole devant l’Assemblée générale, le Président des États-Unis, Joe Biden, a évoqué le succès de la lutte contre le sida, la prenant en exemple pour illustrer ce que la solidarité mondiale et la responsabilité partagée peuvent accomplir. « Le recul des infections et des décès dus au VIH/sida revient dans une portion non négligeable aux efforts déployés par le PEPFAR dans plus de 55 pays qui ont permis de sauver plus de 25 millions de vies », a déclaré le Président Biden. « [Ce résultat] est une preuve tangible de ce que nous sommes capables d’accomplir lorsque nous agissons ensemble pour relever des défis difficiles. C’est aussi une invitation à accélérer de toute urgence nos progrès afin que personne ne soit laissé de côté. »

À l’occasion de l’ouverture du Sommet sur les ODD, le Premier ministre irlandais, Leo Eric Varadkar, a noté qu’à mi-parcours de l’échéance de 2030 et avec seulement 15 % des ODD respectant le calendrier, nous ne sommes pas là où nous souhaiterions être. Il a toutefois ajouté que des progrès sont notables. « Plus de 800 millions de personnes ont obtenu un accès à l’électricité depuis 2015, 146 pays ont atteint ou sont en passe d’atteindre l’objectif d’éliminer les décès évitables des moins de cinq ans, et un traitement efficace contre le VIH a réduit de moitié les décès liés au sida dans le monde depuis 2010, » a déclaré M. Varadkar. « Ces progrès montrent que le changement est possible, que la situation ne doit pas inéluctablement empirer et que la pauvreté, la pollution et les inégalités entre les sexes ne sont pas gravées dans le marbre. Ce sont des tendances qui peuvent être inversées, des problèmes qui peuvent être résolus et des tragédies qui peuvent être évitées. »

Tout en célébrant le succès collectif de la lutte contre le sida, l’ONUSIDA a encouragé les leaders à maintenir le VIH en tête des priorités politiques pour trois raisons. « Premièrement », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, « le travail n’est pas encore terminé : après 43 ans de pandémie, plus de 9 millions de personnes attendent encore un traitement vital, plus de 1,3 million de nouvelles contaminations au VIH sont recensées chaque année et une personne est morte chaque minute des suites du SIDA en 2022. Deuxièmement : nous savons comment mettre fin au sida, nous en avons les capacités et nous connaissons la marche à suivre. Troisièmement : la riposte au sida est un investissement judicieux qui a des répercussions positives sur la santé, la société et l’économie. »  

Plusieurs ministres, chefs et cheffes d’État ont parlé des défis économiques auxquels ils sont confrontés en raison de crises multiples et concomitantes, ainsi que du besoin de coopération et de solidarité pour surmonter ces crises tout en continuant à réaliser des investissements indispensables dans le développement et la santé. De nombreuses figures politiques ont noté que, même si la volonté politique est présente, les moyens nationaux manquent pour investir dans la santé, l’éducation et la protection sociale.

Le Secrétaire général des Nations Unies Antonio Guterres a rappelé à la communauté internationale qu’il est urgent de repenser et de reconfigurer l’architecture financière internationale pour atteindre les ODD. Il en va de même pour la mission de l’ONUSIDA de mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique et de veiller à pérenniser ces avancées bien au-delà de 2030. L’éradication du sida nécessite des moyens nouveaux et durables, ainsi qu’un discours politique différent sur le financement du développement. L’ONUSIDA a attiré l’attention sur l’importance du maintien des financements bilatéraux pour le PEPFAR et des financements multilatéraux pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Elle a indiqué qu’à l’heure où nous développons une architecture mondiale pour la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies, nous devons tirer parti de plus de 40 ans de riposte au sida, car celle-ci incarne la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies.

Elle a par ailleurs mis en avant l’importance des ripostes dirigées par les communautés, car elles sont essentielles pour atteindre les groupes marginalisés et les personnes les plus affectées par les pandémies. L’ONUSIDA a souligné que l’Accord sur les pandémies doit reconnaître la place centrale des ripostes dirigées par les communautés et engager les États membres à inclure les communautés et la société civile dans la prise de décision, la planification, l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi. 

L’appel à mettre fin aux inégalités a été un thème central du message de l’ONUSIDA lors de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’ONUSIDA a insisté sur la nécessité d’un accès équitable et abordable aux produits médicaux vitaux et a souligné la manière dont les inégalités alimentent et prolongent les pandémies. L’ONUSIDA a défendu le recours à des indicateurs, des objectifs et des systèmes de responsabilisation afin de ne pas disperser les efforts de la riposte, mais aussi pour faire progresser les droits humains en vue d’améliorer la santé publique. Elle a par ailleurs averti que les violations des droits humains érodaient la confiance et éloignaient des personnes des services de santé.

Enfin, l’ONUSIDA a appelé à une approche multisectorielle/pour l’ensemble de la société afin de prévenir, préparer et répondre efficacement aux pandémies, car ces dernières ne sont pas seulement des crises sanitaires. Elles présentent également des défis politiques, sociaux et économiques qui nécessitent une action transformative de la part de tous et toutes.

La directrice exécutive de l’ONUDC, Mme Ghada Waly, s’est exprimée au nom des coparrainants de l’ONUSIDA. Elle a reconnu que « le partenariat multisectoriel sur le VIH/sida est plus important que jamais. Il concentre le savoir-faire, les capacités et les avantages comparatifs de 11 coparrainants. Ce partenariat peut servir d’exemple pour élaborer la stratégie pour les ODD. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Global HIV Progress to End AIDS and Advance the SDGs — Remarks by UNAIDS Executive Director

Pandemic Prevention, Preparedness and Response — Remarks by UNAIDS Executive Director

Prioritizing Children in the HIV Response — Remarks by UNAIDS Executive Director

Un appel à l’action pour sauver l’ODD10 : réduire les inégalités

18 juillet 2023

Les partenaires appellent à une action urgente pour inverser une explosion d’inégalités qui nous met en danger

18 juillet 2023 - Le Centre de coopération internationale de l’Université de New York, Development Finance International, Oxfam et l’ONUSIDA appellent à une action urgente pour sauver le 10e objectif de développement durable (ODD 10) : réduire les inégalités.

La COVID-19 a provoqué la plus forte augmentation des inégalités de revenus en trente ans, car les pays les plus pauvres n’avaient pas les moyens de soutenir les revenus des personnes les plus pauvres ni de faire face aux pandémies de COVID-19 et de SIDA. Pendant la pandémie de COVID-19 et la crise mondiale de l’inflation, les inégalités de revenus, de richesse et de santé ont fortement augmenté. Sans lutter sérieusement contre les inégalités, nous ne mettrons pas fin au sida d’ici 2030 (ODD 3.3) et les ODD sur la pauvreté, le genre et l’éducation seront fortement compromis.  

Dans son rapport d’avancement sur les ODD 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a annoncé que l’ODD 10 était l’un des ODD les moins performants. Agir pour cet objectif n’a jamais été aussi urgent.

Pour atteindre l’ODD 10 et réduire les inégalités, il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures concertées lors de l’examen des ODD en cours, qui culmine lors du Sommet qui leur est consacré durant l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) qui se tient les 18 et 19 septembre 2023.

Agir, c’est assurer un meilleur suivi des inégalités de revenus et de richesse au sein d’un pays et entre les pays. Cela passe par le recours aux indicateurs qu'utilisent tous les États membres et les institutions, y compris l’ONU ou la Banque mondiale : le coefficient de Gini et l'indice de Palma.

L’appel à l’action aura lieu officiellement lors d’une réunion de haut niveau le 18 juillet à l’ONU à New York, en présence de responsables de gouvernements et de la société civile. Son Excellence, le président de Namibie, Hage Gottfried Geingob, et Son Excellence, le président de Sierra Leone, Julius Maada Bio, ont exprimé leur soutien et leur volonté de coparrainer cet appel à l’action pour sauver l’ODD 10 et lutter contre les inégalités.

En outre, plus de 230 économistes, responsables politiques et spécialistes des inégalités de premier plan, dont l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon, le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz, Thomas Piketty, Jayati Ghosh, Helen Clark et Jose-Antonio Ocampo, adressent une lettre ouverte au secrétaire général des Nations Unies et au président de la Banque mondiale les incitant à inclure les revenus et le patrimoine des personnes les plus riches dans le processus de surveillance des inégalités en utilisant les indicateurs Gini et Palma, et à veiller à ce que les tendances en matière d’inégalité soient suivies chaque année dans tous les pays. Cela rendra plus visible la croissance des inégalités extrêmes et permettra de redoubler les efforts pour promouvoir les politiques de lutte contre les inégalités.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Ninan Varughese
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Un an après l’adoption de la nouvelle stratégie audacieuse sur le VIH/sida, il est vital de passer à la vitesse supérieure, déclarent des États membres les Nations Unies

10 juin 2022

Un an après l’adoption de la nouvelle Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030, les États membres des Nations Unies ont souligné la nécessité de travailler ensemble pour accélérer sa mise en œuvre.

En amont de la réunion, le Secrétaire général des Nations Unies a publié un rapport intitulé Lutter contre les inégalités pour mettre fin à la pandémie de sida. Ce document porte sur la mise en œuvre de la déclaration politique sur le VIH/sida. Le rapport explique comment les inégalités et les investissements insuffisants « laissent le monde dangereusement mal préparé pour affronter les pandémies d’aujourd’hui et de demain »

La pandémie de sida cause plus de 13 000 décès chaque semaine.

Les données du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) montrent que le recul des infections au VIH et des décès dus au sida est trop lent pour tenir la promesse de mettre fin à la pandémie d’ici 2030.

Le rapport du Secrétaire général présente des solutions, notamment (a) la prévention du VIH et les leviers sociétaux ; (b) les interventions menées par les communautés ; (c) l’accès équitable aux médicaments, aux vaccins et aux technologies sanitaires ; (d) le financement durable de la lutte contre le sida et de l’action de prévention, de préparation et de riposte menée face aux pandémies ; (e) les systèmes de données axés sur l’être humain et (f) le renforcement des partenariats mondiaux.

La déclaration du Secrétaire général de l’ONU à l’Assemblée générale faite par l’entremise de son Chef du Cabinet, Courtenay Rattray, décrit trois actions immédiates pour inverser les tendances actuelles et combler le retard. « Tout d’abord, nous devons lutter contre les inégalités, la discrimination et la marginalisation qui touchent en même temps des communautés entières et qui sont souvent renforcées par des lois, des politiques et des pratiques punitives ». Il a appelé à des réformes politiques pour réduire les risques liés au VIH au sein des communautés marginalisées, notamment les travailleur-ses du sexe, les consommateur-rices de drogues injectables, les personnes incarcérées ou transgenres et les hommes gays. Il a souligné que la stigmatisation est une entrave à la santé publique : « Tout le monde souffre de la stigmatisation. La solidarité sociale protège tout le monde ».

La deuxième étape consiste à assurer le partage des technologies de santé, y compris les antirétroviraux à action prolongée, afin de les mettre à disposition des personnes dans tous les pays du monde.

La troisième étape consiste à augmenter les ressources allouées à la lutte contre le sida. « Investir dans la lutte contre le sida, c’est investir dans la sécurité sanitaire du monde entier. Ces investissements sauvent des vies... et permettent d’économiser de l’argent. »

Dans son discours d’ouverture, le président de l’Assemblée générale, M. Abdulla Shahid, a noté que « l’accès équitable aux soins de santé est un droit humain essentiel pour garantir la santé publique de tout le monde. Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas. Les objectifs 2025 en matière de sida nous donnent l’occasion de travailler ensemble afin d’augmenter les investissements dans les systèmes de santé publique et dans les ripostes aux pandémies, ainsi que de tirer les leçons chèrement apprises de la crise du VIH/sida pour assurer la reprise post-COVID-19, et vice versa. »

Plus de 35 États membres, observateurs et observatrices ont fait des déclarations lors de l’état des lieux de la situation du sida. Des contributions ont été apportées notamment au nom du Groupe africain, de la Communauté caribéenne, du Système d’intégration de l’Amérique centrale et de l’Union européenne.

Les déclarations ont mis l’accent sur l’urgence d’intensifier l’action collective en vue d’atteindre les objectifs 2025 et sur l’importance de prendre en compte les inégalités pour garantir la réussite de la riposte au VIH.

Le Président de l’Assemblée générale, le Secrétaire général, le Groupe africain, l’UE et plusieurs États membres ont souligné l’importance de financer pleinement la riposte au VIH et de renforcer les investissements dans la santé mondiale.

Le Groupe africain, ainsi que beaucoup d’autres intervenants et intervenantes, a abordé le thème de la lutte contre la stigmatisation et des lois discriminatoires qui empêchent certaines personnes d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux.

Le débat a clairement montré qu’il est possible de mettre fin au sida, mais que cela nécessite une collaboration internationale et une action courageuse de la part des pays dans la lutte contre les inégalités. « Le message le plus important aujourd’hui », a conclu le Secrétaire général, « c’est que si nous travaillons ensemble pour lutter contre les inégalités qui perpétuent le VIH/sida, nous sommes toujours en mesure d’y mettre fin comme menace de santé publique à l’horizon 2030. »

Secretary General's report to the General Assembly

Political Declaration on HIV and AIDS: Ending Inequalities and Getting on Track to End AIDS by 2030

L’ONUSIDA salue la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies d’organiser en 2021 une réunion de haut niveau sur le VIH et le sida

25 février 2021

GENÈVE, le 25 février 2021—L’ONUSIDA salue la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies d’organiser du 8 au 10 juin 2021 une réunion de haut niveau dédiée au VIH et au sida. Celle-ci aura pour objectif de passer en revue les progrès accomplis pour réduire l’impact du VIH depuis la dernière réunion de haut niveau organisée en 2016 sur le même thème. L’Assemblée générale espère également adopter une nouvelle déclaration politique qui servira de ligne directrice aux étapes ultérieures de la riposte. Cette réunion de haut niveau aura lieu 40 ans après le signalement du premier cas de sida et 25 ans après la création de l’ONUSIDA.

« Les leaders du monde entier doivent saisir l’opportunité offerte par cette nouvelle réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le VIH et le sida pour maintenir leur attention et leur engagement en faveur de l’éradication du VIH en tant que menace pour la santé publique dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « Le chapitre de l’épidémie de sida n’est pas clos et doit pourtant l'être pour tout le monde, partout dans le monde, y compris pour les jeunes femmes et les adolescentes, ainsi que pour d’autres groupes de personnes sévèrement touchées par le VIH. Le droit à la santé appartient à chacun et chacune d’entre nous. »

Les progrès accomplis pour mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable sont extrêmement inégaux et les objectifs mondiaux pour 2020 adoptés par la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida n’ont pas été atteints. La stigmatisation et la discrimination, la marginalisation et la criminalisation de communautés entières, ainsi que le manque d’accès à la santé, à l’éducation et à d’autres services essentiels continuent d’alimenter l’épidémie. De manière générale, les femmes et les filles en Afrique subsaharienne et les populations clés (gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, travailleurs et travailleuses du sexe, personnes transgenres, consommateurs et consommatrices de drogues injectables, population carcérale) ainsi que leurs partenaires continuent de subir de manière disproportionnée l’épidémie de VIH.

L’ONUSIDA élabore actuellement sa stratégie mondiale 2021–2026 de lutte contre le sida qui repose sur un processus visant à inclure toutes les parties prenantes à la riposte au sida. Le Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA va statuer en mars 2021 sur l’adoption du projet final de la stratégie. Ce nouveau document inclura de nouveaux objectifs afin de garantir que l’éradication du sida n’oublie personne, peu importe le lieu de résidence et le mode de vie. Le respect de ces objectifs permettrait de faire reculer considérablement le nombre de nouvelles infections au VIH et celui des décès liés à des maladies opportunistes. Il les ramènerait respectivement à 370 000 nouvelles contaminations et 250 000 décès en 2025.

Toutefois, les progrès déjà accomplis dans la lutte contre le VIH sont menacés par les perturbations causées par la pandémie de COVID-19. La réunion de haut niveau donne l’occasion de garantir que l’humanité soutient la résilience de la riposte passée et actuelle au VIH, s’engage en faveur d’une reprise rapide post-COVID-19 et applique les enseignements des épidémies concomitantes du VIH et de la COVID-19 pour instaurer des sociétés plus résilientes et des systèmes de santé prêts à satisfaire les défis sanitaires à venir.

« La riposte au sida nous apprend que nous avons besoin de la solidarité mondiale pour réaliser des avancées pérennes contre les répercussions de menaces sanitaires comme la COVID-19 », a poursuivi Mme Byanyima. « Des efforts internationaux concertés sont nécessaires pour réduire les inégalités entre les pays et au sein des pays. Cela permettra de renforcer la capacité de l’humanité à absorber et à surmonter les défis de santé mondiale à venir qui menacent des vies et des moyens de subsistance partout dans le monde. »

L’ONUSIDA apprécie à sa juste mesure le travail acharné des co-facilitateurs et co-facilitatrices de la réunion de haut niveau, les missions permanentes des Nations Unies en Australie et en Namibie, au cours de l’adoption de la résolution, ainsi que celui du Président de l’Assemblée générale pour avoir dirigé la procédure.

Compte tenu des restrictions imposées par les mesures prises pour contenir la pandémie de COVID-19, il n’a pas encore été décidé si la réunion de haut niveau sera tenue en présentiel, en distanciel ou sous une forme hybride. Conformément avec cette résolution, l’ONUSIDA encourage les États membres des Nations Unies à envoyer les personnes les plus haut placées possible et à inclure les organisations de la société civile et les personnes vivant ou exposées au VIH au sein des délégations de la réunion de haut niveau. Temps fort pour l’ONUSIDA, l’audition multipartite qui offrira une tribune aux personnes vivant avec le VIH, exposées au VIH et touchées par le VIH, y compris les populations clés.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
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Le sida en Afrique dans les situations de catastrophe climatique : le point sur les activités de l’ONUSIDA

Le travail de l’ONUSIDA avec des communautés, des services en uniforme, des gouvernements, ainsi que des partenaires régionaux et internationaux aide les personnes vivant avec le VIH dans des zones touchées par des catastrophes climatiques. L’organisation assure ainsi qu’elles ont accès aux services liés au VIH dont elles ont besoin, ainsi qu'aux programmes de prévention et de lutte contre la violence basée sur le genre. Les urgences climatiques s’accompagnent souvent d’une augmentation de ce type de violences et de flux migratoires ce qui aggrave les facteurs de risque des personnes vulnérables.

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Le VIH dans les petits États insulaires en développement

27 septembre 2019

« Je ne suis pas prête pour parler de mon statut à quelqu’un ni pour le rendre public. J’ai peur de l’isolement, de la stigmatisation et des discriminations. Personnellement, je préfère être la seule personne à connaître mon statut, plutôt que d’en parler à d’autres », explique Mara John (nous avons modifié son nom), une habitante d’une île du Pacifique vivant avec le VIH. De nombreuses personnes séropositives résidant dans un petit État insulaire en développement (PEID) partagent de telles expériences marquées par l’isolement, l’autostigmatisation, la pauvreté et la privation de droits fondamentaux.

Le 27 septembre, les États membres des Nations Unies se sont rassemblés au cours d’une réunion de haut niveau sur les PEID organisé lors de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York aux États-Unis. Dans son rapport publié en amont du sommet, le Secrétaire-Général des Nations Unies a indiqué que les PEID, en particulier dans les Caraïbes, sont toujours confrontés à des « taux élevés de chômage chez les jeunes, de pauvreté, de grossesses chez les adolescentes et à une exposition importante à l'infection au VIH. »

Les PEID forment un groupe de 38 pays, dont des îles du Pacifique et des Caraïbes. Depuis la Conférence des Nations Unies sur le développement durable, aussi connue sous l’abréviation Rio+20 qui a eu lieu en juin 2012, ils jouissent d’un soutien spécial au titre des contraintes propres à leur situation (taille de leur territoire, isolement ou exposition au changement climatique, par ex.). En 2014, les États membres des Nations Unies ont adopté les Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement pour mettre en avant les actions pour le développement durable dans les PEID, ce qui inclut un engagement en faveur de l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’assistance liés au VIH, ainsi que l’éradication de la transmission du virus de la mère à l’enfant.

Alors que la situation s’est améliorée dans les PEID, de grandes disparités distinguent, par exemple, Cuba, premier pays au monde à avoir été certifié en 2015 comme ayant éliminé la transmission du VIH de la mère à l’enfant, et l’île Maurice où l’on estime que 30 % des personnes consommant des drogues injectables vivent avec le VIH.

« Les Objectifs de développement durable mettent l’accent sur l’importance de n’oublier personne. Cela prend un sens particulier pour les personnes vivant avec le VIH vivant dans des petits États insulaires en développement, car elles sont confrontées à l’isolement, à la stigmatisation et aux discriminations, ainsi qu’aux inégalités. Nous devons multiplier nos efforts pour nous assurer qu’elles obtiennent les services nécessaires », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA.

De manière générale, dans les petites îles, les populations clés, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les professionnel(le)s du sexe et les toxicomanes s’injectant des drogues, sont surreprésentées parmi les victimes du VIH. Dans certains PEID, cependant, le virus a également un impact considérable sur le reste de la population. Alors que les populations clés et leurs partenaires sexuels représentent 47 % des nouvelles infections au VIH dans les Caraïbes en 2018, plus de la moitié des nouvelles contaminations touchent le reste de la population. La stigmatisation et les discriminations de la part des professionnel(le)s de santé demeurent également un problème majeur dans le Pacifique. Par exemple, 60 % des professionnelles du sexe interrogées sur les îles Fidji indiquent ne pas se faire dépister de peur d’être stigmatisées par le personnel soignant. Cette crainte est partagée par plus de 30 % des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les PEID partagent un autre point commun : la force des communautés de personnes vivant avec les VIH et l’existence d’une volonté politique exceptionnelle, souvent dans les plus hautes sphères. Ratu Epeli Nailatikau, ancien président des îles Fidji et actuel porte-parole du parlement de l’archipel, dénonce haut et fort depuis plusieurs années la stigmatisation et les discriminations.

Les réseaux de personnes séropositives et de populations clés sont quant à eux au cœur du mouvement pour mettre fin au sida dans les PEID. En 2018, dans le Pacifique, des personnes vivant avec le VIH se sont regroupées pour publier un rapport décrivant leur situation avec leurs mots. De même, le Mauritius Network of People Living with HIV est un relais important de la riposte. Son rapport People Living With HIV Stigma Index publié en 2018 souligne clairement les défis auxquels est confrontée la communauté. Dans les Caraïbes, on s’accorde pour dire que Robert Carr, militant et universitaire aujourd’hui décédé, a contribué à transformer l’approche mondiale en enrichissant la riposte au sida avec l’aspect des droits fondamentaux des communautés vulnérables et marginalisées. En 2005, il a participé à la fondation de la Caribbean Vulnerable Communities Coalition qui œuvre en faveur des groupes les plus souvent oubliés.

L’ONUSIDA soutient activement les PEID grâce à trois équipes : une pour les Caraïbes en Jamaïque, une pour les îles du Pacifique à partir du bureau de l’organisation dans les Fidji et une pour les îles de l’océan Indien à partir de son bureau aux Seychelles. La priorité est accordée aux PEID affichant une prévalence élevée du VIH, ce qui se traduit par des programmes visant les populations les plus vulnérables.

Small Island Developing States Summit

Small Island Developing States

List of SIDS

Overview Report of the People Living with HIV Stigma Index Study in Seven Countries in the Pacific

Sans financement durable, la riposte au sida est vouée à l'échec

26 septembre 2019

L'Assemblée générale des Nations Unies s'est engagée cette semaine à parvenir à la couverture santé universelle d'ici 2030. Elle a également promis d'accélérer les efforts pour réaliser au cours de la même période les Objectifs de développement durable, dont celui de mettre fin au sida. Ces engagements reflètent une volonté politique pour apporter une réponse aux crises les plus graves que connaît le monde.

Dans la Déclaration politique de 2016 sur la fin du sida, l'Assemblée générale a décidé de porter à 26 milliards de dollars minimum d’ici 2020 les investissements destinés à la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Fin 2018, seuls 19 milliards de dollars (en dollars constants de 2016) étaient disponibles, et pire, cette somme accusait un recul de près d'un milliard de dollars par rapport à l'année précédente.

Le financement international de la lutte contre le VIH baisse alors qu'il devrait augmenter continuellement. La volonté politique ne se reflète tout simplement pas dans les investissements nécessaires pour faire de la fin du sida une réalité. À un peu plus d'un an de l'objectif 2020 fixé à 26 milliards de dollars consacrés à la riposte au sida, 7 milliards de dollars manquent toujours à l'appel. Ce retard est particulièrement préoccupant, car nous savons qu'investir dans la riposte au sida sauve des vies, autrement dit qu'il s'agit d'un investissement extrêmement rentable.

 

« Le monde ne peut se permettre de relâcher ses efforts financiers dédiés à la riposte au sida », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Les pays doivent tenir leur promesse. Ils doivent augmenter continuellement leur financement de la riposte au VIH si le monde veut satisfaire ses obligations envers les personnes les plus vulnérables et désavantagées. »

2018 a vu les financements reculer dans tous les secteurs : ressources nationales (-2 %), Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial, -20 %, imputable aux fluctuations au sein de son cycle triennal de subventions), autres canaux multilatéraux (-2 %), programmes bilatéraux du Gouvernement des États-Unis d'Amérique (-3 %), programmes bilatéraux d'autres pays donateurs (-17 %), organisations philanthropiques (-18 %) et autres ressources internationales (-4 %).

Les pays à faible et moyen revenu financent de plus en plus eux-mêmes leur riposte au sida. Entre 2010 et 2018, les ressources nationales investies par ces pays à cette fin ont augmenté de 50 % contre 4 % seulement pour les investissements internationaux.

En 2018, les financements nationaux dans ces pays ont représenté 56 % des ressources financières totales, même si l'on rencontre de fortes disparités selon les régions. Pour cette même année, en Afrique orientale et australe, la région la plus touchée par le VIH, 59 % des ressources allouées à l'épidémie provenaient de donations. Le taux passe à 80 % si l'on exclut l'Afrique du Sud de cette analyse. Entre 2010 et 2018, tous les grands donateurs à l'exception des États-Unis ont réduit leurs contributions bilatérales directes à la riposte au sida dans d'autres pays.

Ce mois d'octobre marque une étape primordiale pour les financements et le VIH. Le 10 octobre, les gouvernements et d'autres partenaires se réunissent en effet à Lyon lors de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial. L'objectif à minima est de lever à 14 milliards de dollars pour la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme pour la période 2020-2022. Le Fonds mondial estime que le financement complet de ses programmes sauvera 16 millions de vies, qui viendraient s'ajouter aux 27 millions de vies sauvées depuis sa création en 2002.

« J'exhorte les pays à subvenir aux besoins financiers du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours de la prochaine reconstitution de ses ressources. La vie de 16 millions d'hommes, de femmes et d'enfants en dépend », a insisté Mme Carlsson.

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