Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de sa rencontre avec le Président béninois Boni Yayi dans les bureaux présidentiels à Cotonou le 20 février, ici en compagnie de la Coordonnatrice résidente des Nations Unies et représentante du PNUD, Mme Nardos Bekele.
Photo : ONUSIDA
À l'occasion d'une rencontre officielle avec le Président du Bénin Boni Yayi, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé le chef de l'État à user de sa position et de son influence en tant que Président de l'Union africaine pour accélérer la riposte au VIH sur le continent africain.
« Nous comptons sur vous pour nous aider à faire avancer la riposte au VIH en Afrique », a déclaré M. Sidibé lors de la réunion avec le Président Yayi à Cotonou. « Avec votre leadership, je sais que l'Afrique peut accomplir les objectifs fixés dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida ».
M. Sidibé a appelé le Président Yayi à encourager ses pairs à allouer une plus grande part de leurs budgets nationaux à la riposte au sida. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA et le Président se sont entendus sur la nécessité d'organiser un débat de haut niveau sur les moyens de financement de la riposte de l'Afrique au sida sur le long terme.
Progrès au niveau national
Lors de la réunion, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a félicité le Président Yayi et son gouvernement pour les progrès accomplis dans la riposte au VIH au niveau national.
En tant que Président de l'Union africaine, je souhaite lancer un appel énergique aux autres chefs d'État africains, en les exhortant à poursuivre les investissements dans des programmes capables d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant
M. Boni Yayi, Président du Bénin
Selon les chiffres du gouvernement, la prévalence du VIH au Bénin s'est stabilisée à environ 2 % sur les dix dernières années. On estime que 62 000 personnes vivent actuellement avec le VIH dans le pays et que le nombre de nouvelles infections à VIH est d'environ 3 300 par an.
Fin 2010, près de 19 000 personnes avaient accès à un traitement antirétroviral gratuit, contre environ 15 000 l'année précédente. L'accès au conseil et au dépistage volontaires (CDV) s'élargit également à un rythme rapide : 126 sites dans tout le pays proposent désormais des services de CDV, contre seulement 28 en 2006.
M. Sidibé a souligné l'importance d'utiliser les ressources limitées avec plus d'efficacité, de transparence et de responsabilité. Il a mis en avant la nécessité d'axer les ressources allouées à la lutte contre le VIH en priorité sur les populations les plus touchées, en particulier les femmes et les jeunes filles, les jeunes, les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues.
Éliminer les nouvelles infections chez les enfants
Malgré ces progrès, seulement la moitié (49 %) des femmes enceintes du Bénin ont accès à des services destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez leurs enfants. En 2010, environ 350 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH en Afrique subsaharienne.
« En tant que Président de l'Union africaine, je souhaite lancer un appel énergique aux autres chefs d'État africains, en les exhortant à poursuivre les investissements dans des programmes capables d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant », a déclaré le Président Yayi. Suite à sa rencontre avec M. Sidibé, le Président a présenté un plan national pour l'élimination des nouvelles infections chez les enfants d'ici 2015 au Palais des Congrès de Cotonou.
Durant cette visite, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a été élevé à la dignité de « Grand Officier de l'Ordre national du Bénin » par le Grand Chancelier de l'Ordre national du Bénin, Mme Koubourath Osséni, pour son leadership mondial et son engagement dans la riposte au VIH, ainsi que pour son action forte en faveur de la défense des droits de l'homme et de la dignité humaine.
La visite de M. Sidibé au Bénin était la première d'une mission couvrant quatre pays d'Afrique de l'Ouest. Il devrait rencontrer cette semaine des hauts représentants des gouvernements et de la société civile au Togo, au Ghana et en Côte d'Ivoire.