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Investir dans les communautés pour faire la différence en Afrique occidentale et centrale

09 octobre 2019

Plus de 5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique occidentale et centrale, la région accuse un retard pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030. Chaque jour, on y recense plus de 760 nouvelles contaminations et seulement 2,6 millions des 5 millions de personnes porteuses du virus suivent un traitement.

Un désintéressement de la classe politique, des systèmes de santé fragiles et un faible soutien accordé aux organisations citoyennes, auxquels viennent s’ajouter des barrières telles que la pénalisation liée au VIH, sont les principaux obstacles à toute amélioration. Un plan de rattrapage régional vise à aider la région à combler son retard pour atteindre son objectif de tripler le nombre de personnes suivant une thérapie antirétrovirale d’ici 2020 et de contrôler l’épidémie. Même si des progrès sont faits, leur rythme reste trop lent. La situation des enfants est particulièrement préoccupante dans cette région : seulement 28 % des moins de 15 ans vivant avec le VIH ont accès à une thérapie antirétrovirale.

« Nous avons besoin de réglementations et de programmes qui mettent l’accent sur les personnes et non les maladies. Cela permettra d’impliquer totalement les communautés dès les premières phases de conception, d’élaboration et de réalisation des stratégies de santé », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, lors de son allocution au cours de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée en France à Lyon les 9 et 10 octobre.

En effet, les exemples d’investissements réussis dans les communautés ne manquent pas. « La riposte est plus rapide et efficace lorsqu’elle est menée par les personnes qui en ont le plus besoin », a indiqué Jeanne Gapiya qui vit avec le VIH depuis de nombreuses années et est à la tête de l’organisation non gouvernementale ANSS au Burundi.

Le dépistage et la prévention du VIH sont plus efficaces, en particulier parmi les groupes marginalisés, lorsqu’ils sont offerts par les communautés. « La plupart des personnes dépistées par les communautés le faisaient pour la première fois, ce qui illustre bien l’importance unique et cruciale des organisations citoyennes », a expliqué Aliou Sylla, directeur de Coalition Plus Afrique.

L’un des défis fondamentaux de la région consiste à réduire le nombre de nouvelles infections parmi les enfants et de garantir que les femmes accèdent aux services dont elles ont besoin. Les réseaux de mères séropositives qui s’entraident pour rester en bonne santé et pour éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant constituent un moyen efficace d’améliorer la santé aussi bien des mères que des enfants.

« Notre stratégie reposant sur les communautés fonctionne. Les endroits où nous sommes présents ont atteint l’objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants et tous les enfants qui viennent chez nous suivent un traitement », a indiqué Rejane Zio de Sidaction.

Le financement reste toutefois un problème. Même si les ressources totales allouées à la riposte au sida ont augmenté et que le VIH reste le thème prioritaire du développement de l’aide sanitaire, les investissements nationaux ne représentent toujours que 38 % des ressources disponibles pour lutter contre le VIH en Afrique occidentale et centrale, contre 57 % dans le monde entier. L’accélération de la riposte régionale nécessite d’intensifier les investissements nationaux et de renforcer simultanément l’aide apportée par les donateurs internationaux. Bintou Dembele, directrice exécutive d’ARCAD-Sida au Mali, a expliqué : « Les communautés disposent de l’expertise, mais les fonds nous manquent pour satisfaire les besoins. »

Les stratégies impliquant la base de la société dans la région jouissent d’un support croissant. Reconnaissant l’importance des efforts menés par les communautés, Expertise France et l’Institut de la Société Civile pour la Santé et le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ont annoncé un nouveau partenariat, le 9 octobre. « L’institut réunit 81 organisations de 19 pays. Sa mission consiste à améliorer l’influence politique au niveau national et international, ainsi qu’à galvaniser l’expertise de la société civile dans la réalisation des programmes. Ce partenariat attire l’attention sur notre contribution essentielle », a déclaré Daouda Diouf, directeur d’Enda Santé et président du comité de direction de l’institut. « La situation en Afrique de l’Ouest et centrale reste une priorité. Il est indiscutable que les stratégies impliquant les communautés offrent plus de souplesse et sont mieux adaptées pour apporter une réponse aux pandémies », a ajouté Jérémie Pellet d’Expertise France.

L'adoption d'une approche mettant en avant les individus figure au cœur des réformes régionales. On assiste à un renforcement de la volonté régionale d’accélérer la riposte et de renforcer les stratégies communautaires éprouvées. Cela donne espoir en l’avenir pour ce qui est de la lutte contre l’épidémie du VIH en Afrique occidentale et centrale.

Accélérer la riposte au sida en Afrique occidentale et centrale

31 mai 2017

Fin 2015, seulement 1,8 million de personnes sur les 6,5 millions vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale bénéficiaient d’un traitement antirétroviral. Cette couverture de traitement de 28 % des personnes vivant avec le VIH dans la région contraste avec les 54 % de couverture obtenus la même année en Afrique orientale et australe.

En réaction à ce déficit de traitement du VIH en Afrique occidentale et centrale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires de la région ont mis au point des plans de rattrapage d’urgence nationaux pour accélérer la riposte au sida. Ces plans appellent à tripler la couverture du traitement anti-VIH dans les trois années à venir.

Lors d’une réunion d’appui à ces plans de rattrapage organisée en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé, les ministres de la Santé et d’autres représentants des pays de la région se sont engagés à consolider le leadership gouvernemental, à effectuer des changements structurels dans leurs systèmes de santé et à renforcer la redevabilité.

Les ministres de la Santé du Bénin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, du Tchad, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Liberia et du Nigeria étaient présents à cette réunion organisée par le Bureau régional de l’OMS en Afrique et l’ONUSIDA, de même que des représentants du Cameroun, de Guinée et de Sierra Leone. Tous se sont mis d’accord pour mettre en place des mesures fortes afin d’accélérer le traitement du VIH dans leurs pays respectifs.

Tous les participants ont convenu que les modèles de prestation de services de santé devaient être transformés, notamment en faisant jouer un plus grand rôle aux agents de santé communautaires dans la délivrance des soins. L’OMS et l’ONUSIDA continueront de travailler aux côtés des pays à mesure qu’ils mettront en œuvre leurs plans pour élargir l’accès au traitement anti-VIH.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida de faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020.

Déclarations

« La situation est grave. Nous devons être très attentifs à ce qui se passe en Afrique occidentale et centrale. Nous devons veiller à ce que les responsables politiques se mobilisent et concentrent leur énergie dans ces pays. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Un nouvel élan national en faveur de l’accélération de la riposte, sous le leadership des ministres, est indispensable si nous voulons avancer ensemble vers l’accomplissement des objectifs, tout en gardant les personnes vivant avec le VIH au cœur de cette riposte. »

Matshidiso Moeti Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique

C’est parti !

07 mars 2017

La première chose que l’on remarque chez le Colonel Alain Azondékon, c’est qu’il est toujours en train de bouger. Grand, la tête et les épaules dépassant la plupart des gens, il utilise tout son corps pour exprimer ce qu’il ressent. Pas étonnant qu’il termine toutes ses phrases par « C’est parti ! ».

À son poste de Directeur de Camp Guezo, l’hôpital spécialisé dans le VIH chez l’enfant à Cotonou, au Bénin, le Colonel a initié un nouveau mouvement qui place les jeunes et leur famille au centre des soins.

Après avoir observé les visites de contrôle traditionnelles, il a remarqué que les enfants étaient séparés de leur mère par un rideau pendant l’auscultation. Il a réagencé le mobilier, de manière à ce que la table d’examen soit parallèle à l’endroit où s’assoient les parents, afin que ces derniers soient en contact visuel permanent avec leur enfant et avec les médecins et les infirmières.

Ce n’était que le début. Il a ensuite constaté que les jeunes dont il avait la charge n’avaient pas seulement besoin de médicaments pour vivre en bonne santé. Il a mis en place un soutien psychologique pour lutter contre le stress de la vie avec le VIH pendant l’adolescence et créé un réseau de jeunes vivant avec le VIH, géré par un jeune homme vivant également avec le virus.

En parlant avec le Colonel, on se rend compte qu’il a essayé de penser à tout. « Une mère ne vient jamais seule », explique-t-il. « Elle vient avec ses enfants, parfois avec le père, et avec son sac à main, qui contient toute sa « vie » ».

Le Colonel a fait installer de petits canapés à la place des chaises dans les salles d’auscultation et de traitement : il y a désormais assez de place pour la famille, la mère et son sac à main.

Ce sont ces petits détails, aussi bien que sa grande mission, qui ont fait le succès de Camp Guezo. Les enfants nés avec le VIH y reçoivent des soins dès la naissance. L’hôpital pédiatrique a réussi à faire passer le taux de mortalité chez les enfants vivant avec le VIH de 30 % à moins de 5 %.

Certains patients, devenus aujourd’hui des adultes ayant eux-mêmes des enfants, n’ont pas vraiment d’intérêt à se tourner vers le système de soins général.

« Parfois ils m’appellent Papa, et ils demandent à Papa pourquoi ils devraient aller dans une autre clinique où on ne les connaît pas », raconte-t-il.

Bientôt, les patients de Camp Guezo devraient trouver moins difficile de passer aux autres établissements de soins. Le Colonel a été encouragé à reproduire ce modèle dans d’autres cliniques du Bénin.  

« C’est le genre d’approche centrée sur les individus que l’Afrique et le reste du monde recherchent », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors de sa visite dans ce centre. « Des ressources précieuses ont été employées avec intelligence pour offrir aux familles un environnement sûr où elles peuvent recevoir les soins et l’appui dont elles ont besoin ». 

Selon les estimations, il y aurait 69 000 personnes vivant avec le VIH au Bénin. Le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants continue de baisser à mesure que les femmes enceintes vivant avec le VIH accèdent aux médicaments antirétroviraux vitaux pour éviter que les bébés ne soient infectés à la naissance et lors de l’allaitement. 

La Première dame du Bénin lance la Fondation Claudine Talon pour améliorer la vie des femmes et des enfants dans le pays

03 mars 2017

La Première dame du Bénin a créé une fondation dont le but est d’améliorer la vie des femmes et des enfants les plus vulnérables de ce pays d’Afrique de l’Ouest, niché entre le Nigeria et le Togo. Cette fondation travaillera sous l’égide de six valeurs fondamentales : solidarité, famille, respect des différences, intégrité, humilité et efficacité.

La Fondation Claudine Talon adoptera une approche holistique pour améliorer la situation sanitaire et sociale des femmes et des enfants au Bénin. Ses principales actions porteront sur l’extension des services de santé maternelle et pédiatrique, l’amélioration des conditions générales d’hygiène et d’assainissement, l’élargissement de l’accès à une eau potable de qualité, l’amélioration des normes nutritionnelles et l’augmentation des taux d’alphabétisation grâce à un plus grand accès à l’éducation. Les activités comprendront une hausse de l’accès au dépistage du VIH dans les centres de santé pédiatrique et l’aide aux organisations qui s’occupent des orphelins. Elle se penchera également sur la lutte contre la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus.

Le Bénin a enregistré d’énormes progrès dans sa riposte au sida ces dernières années, en particulier dans la réduction de la transmission du VIH de la mère à l’enfant et l’augmentation de l’accès aux médicaments antirétroviraux vitaux. À l’heure actuelle, environ la moitié des adultes vivant avec le VIH au Bénin ont accès au traitement. Les populations clés restent en revanche touchées par le VIH de manière disproportionnée. La fondation espère mettre un terme à la stigmatisation qui empêche les personnes d’accéder aux services anti-VIH qui leur sauvent la vie.

L’importance d’un élargissement des services d’appui aux femmes et aux jeunes du Bénin va de soi. Les estimations montrent que 39 % des personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté dans le pays et que 45 % de la population est âgée de moins de 15 ans.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, était présent lors de ce lancement : il a déclaré que l’humilité et l’engagement profond de la Première dame en vue de créer une société plus juste et plus équitable vont permettre d’améliorer la vie des femmes et des enfants du Bénin, de rétablir leur dignité, d’inspirer le changement et d’ouvrir de nouvelles opportunités. La Première dame a remercié M. Sidibé et l’ONUSIDA pour leur soutien à la fondation et à la riposte au VIH au Bénin.  

Déclarations

« Aujourd’hui, au Bénin, sur 100 000 naissances, 335 femmes décèdent en donnant la vie. C’est l’un des exemples de défis auxquels nous sommes confrontés. Les femmes doivent être plus autonomes pour gérer leur propre santé reproductive et je suis convaincue qu’ensemble, nous pouvons améliorer la santé des femmes et des enfants au Bénin. »

Claudine Talon Première dame du Bénin

« Je suis très fier de soutenir le lancement de la Fondation Claudine Talon. L’importance qu’elle attache à l’inclusion et à la solidarité représente la pierre fondatrice du succès des efforts en faveur de la santé et du développement. Cette fondation servira de force motrice pour dessiner un meilleur avenir aux femmes et aux enfants du Bénin. Claudine Talon est animée d’un désir ardent de donner aux autres. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

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Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA rencontre le Président Patrice Talon et la Première dame Claudine Talon pour parler de l'importance de l'innovation et de l'intégration au Bénin

23 septembre 2016

En marge de la 71e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré le Président du Bénin, Patrice Talon.

M. Sidibé a félicité le pays pour avoir intégré les services anti-VIH et les services de santé afin d'inclure la tuberculose et d'autres épidémies, ainsi que pour ses efforts visant à mettre un terme à la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Le Président Talon a déclaré que nous avions les outils pour en finir avec toutes les formes de transmission du VIH.

La conversation a porté sur de multiples thèmes en rapport avec l'innovation et l'intégration, notamment le potentiel inexploité de la production locale.

Le Président Talon et M. Sidibé ont été rejoints par la Première dame Claudine Talon, qui a fait de la santé l'un de ses chevaux de bataille au Bénin.

Le Bénin a récemment été au cœur de l'actualité en devenant l'un des neuf pays d'Afrique à verser une contribution pour la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Déclarations

« Le Bénin est motivé. Nous avons les outils pour en finir avec la transmission du VIH. L'excellence des services de santé va permettre de stimuler le développement économique. »

Patrice Talon Président du Bénin

« Votre engagement dynamique sur les thèmes du VIH, de la santé et du développement a permis de changer la donne en passant de la riposte au sida à la fin de cette épidémie. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Africa Rising : rencontre entre les dirigeants pour discuter d'un développement durable qui ne laisse personne de côté

22 septembre 2014

Les moyens de réalisation du potentiel de l'Afrique pour l'avenir de tous ses peuples et la constitution d'un appui international au développement du continent ont été les principales questions évoquées lors de la première session du forum Africa Rising cette semaine à New York.

Organisé à l'Africa Center par la Fondation Mo Ibrahim, la rencontre du 22 septembre a réuni plusieurs chefs d'État africains, des partenaires des Nations Unies ainsi que des responsables de la société civile et de la communauté économique africaines.

Ils se sont intéressés à la manière d'aller au-delà des paroles sur la nécessité d'une transformation économique et d'un développement durable à large base en prenant des mesures concrètes pour en faire une réalité, notamment au regard de l'agenda pour le développement après 2015.

Une session sur les moyens d'assurer une prospérité partagée s'est penchée sur l'amélioration des investissements et de la mobilisation des ressources, la défense de l'esprit d'entreprise et l'organisation de la protection sociale. Une autre session a mis en avant le fait que le développement ne pouvait être atteint sans l'existence d'une bonne gouvernance, la paix, la sécurité et le respect des droits humains.

Tous ont admis que la garantie de la santé pour tous constituait un élément fondamental de l'évolution de l'Afrique et que la fin de l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 était devenue un objectif réaliste. Un consensus s'est également dégagé sur le fait que l'évolution du continent ne devait pas seulement être mesurée en termes de richesse générée globale, mais au regard de l'inclusivité d'un progrès socioéconomique qui ne laisse personne de côté.

Le Président du Bénin appelle au partage des responsabilités dans la riposte nationale au sida

26 octobre 2012

De gauche à droite : Dr Sonia Boni, secrétaire exécutive, Comité national sur le sida; Professeur Kindé Gazard, ministre de la santé ; Son Excellence le Président Boni Yayi, Président de la république du Bénin ; Dr Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale ; Mme Nardos Bekele-Thomas, coordonnatrice résidente des Nations Unies.

Lors d'une session extraordinaire du comité national sur le sida du Bénin le 23 octobre, le Président Boni Yayi a appelé pour une série de mesures afin d'accélérer les progrès de la riposte au sida du pays. La session qui se tenait au Palais des Congrès à Cotonou a réuni plus de 350 participants, y compris des ministres, des ambassadeurs et des représentants du secteur privé, de la société civile, des réseaux de personnes vivant avec le VIH et des agences des Nations Unies.

Selon les estimations du gouvernement, environ 60 000 adultes et enfants vivent avec le VIH au Bénin. Au cours des dix dernières années, le Bénin a réussi à réduire la prévalence nationale au VIH de 4,1% en 2001 à 1,2% en 2012. Huit personnes sur dix vivant avec le VIH ont maintenant accès à un traitement antirétroviral et une femme enceintes séropositives au VIH sur deux a accès à des services destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Pour construire sur ces acquis, le Président du Bénin a appelé pour une amélioration de la gouvernance dans la riposte au sida. Il a annoncé qu'il réalisera rapidement un audit national sur les structures de lutte contre le sida dans le pays - y compris le Conseil national sur le sida, le Fonds mondial de mécanismes de coordination national et le Programme national de lutte contre le sida (PNS ou PNLS) - et a déclaré que le secrétariat exécutif du Conseil national sur le sida, autrefois sous l'autorité du ministre de la Santé, sera placé directement sous son autorité.

Le Président Yayi a promis de s'attaquer à la question récurrente des ruptures de stocks de médicaments contre le VIH en simplifiant les procédures d'achat et l'adoption de réglementations douanières spéciales pour les médicaments antirétroviraux. Il a déclaré qu'il concentrera les efforts nationaux sur la réalisation des doubles objectifs de couverture universelle pour le traitement contre le VIH et l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant d'ici 2015.

Bien que le Bénin ait augmenté son budget alloué au sida dans les dernières années, plus de 75% des investissements nationaux en faveur de lutte contre le sida sont financés par des sources externes. Dans l'esprit de responsabilité partagée, le Président Yayi a promis d'augmenter le budget national alloué au sida de 1,2 à 3,2 millions US$. Une nouvelle taxe sur les transports aériens adoptée pour la riposte nationale au sida a été soulignée.

Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA

L'ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau

Les donateurs participants à la réunion on félicité le Président du Bénin pour avoir pris ces mesures. « Il s'agit là d'un bel exemple de responsabilité partagée en action qui est défendue par le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, » déclare l'Ambassadeur de France, Jean-Paul Monchau.

La réunion de Cotonou a offert une plateforme pour un dialogue entre toutes les parties prenantes du sida en relation avec la mise en œuvre de la Feuille de route sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme de l'Union africaine.

Lancé en juillet 2012, la Feuille de route propose une série de stratégies durables à long terme pour financer et permettre l'accès au traitement contre le VIH, la prévention et d'autres services de santé en Afrique. En tant que Président de l'Union africaine, le Président Yayi a présenté la Feuille de route à des leaders africains lors d'un événement parallèle de haut niveau de l'Assemblé générale des Nations Unies en septembre 2012.

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA rencontre le Président du Bénin

22 février 2012

UNAIDS Executive Director meets with Bénin’s Head of State

Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de sa rencontre avec le Président béninois Boni Yayi dans les bureaux présidentiels à Cotonou le 20 février, ici en compagnie de la Coordonnatrice résidente des Nations Unies et représentante du PNUD, Mme Nardos Bekele.
Photo : ONUSIDA

À l'occasion d'une rencontre officielle avec le Président du Bénin Boni Yayi, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a appelé le chef de l'État à user de sa position et de son influence en tant que Président de l'Union africaine pour accélérer la riposte au VIH sur le continent africain.

« Nous comptons sur vous pour nous aider à faire avancer la riposte au VIH en Afrique », a déclaré M. Sidibé lors de la réunion avec le Président Yayi à Cotonou. « Avec votre leadership, je sais que l'Afrique peut accomplir les objectifs fixés dans la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida ».

M. Sidibé a appelé le Président Yayi à encourager ses pairs à allouer une plus grande part de leurs budgets nationaux à la riposte au sida. Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA et le Président se sont entendus sur la nécessité d'organiser un débat de haut niveau sur les moyens de financement de la riposte de l'Afrique au sida sur le long terme.

Progrès au niveau national

Lors de la réunion, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a félicité le Président Yayi et son gouvernement pour les progrès accomplis dans la riposte au VIH au niveau national. 

En tant que Président de l'Union africaine, je souhaite lancer un appel énergique aux autres chefs d'État africains, en les exhortant à poursuivre les investissements dans des programmes capables d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant

M. Boni Yayi, Président du Bénin

Selon les chiffres du gouvernement, la prévalence du VIH au Bénin s'est stabilisée à environ 2 % sur les dix dernières années. On estime que 62 000 personnes vivent actuellement avec le VIH dans le pays et que le nombre de nouvelles infections à VIH est d'environ 3 300 par an.

Fin 2010, près de 19 000 personnes avaient accès à un traitement antirétroviral gratuit, contre environ 15 000 l'année précédente.  L'accès au conseil et au dépistage volontaires (CDV) s'élargit également à un rythme rapide : 126 sites dans tout le pays proposent désormais des services de CDV, contre seulement 28 en 2006.

M. Sidibé a souligné l'importance d'utiliser les ressources limitées avec plus d'efficacité, de transparence et de responsabilité. Il a mis en avant la nécessité d'axer les ressources allouées à la lutte contre le VIH en priorité sur les populations les plus touchées, en particulier les femmes et les jeunes filles, les jeunes, les professionnels du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues.

Éliminer les nouvelles infections chez les enfants

Malgré ces progrès, seulement la moitié (49 %) des femmes enceintes du Bénin ont accès à des services destinés à prévenir les nouvelles infections à VIH chez leurs enfants. En 2010, environ 350 000 enfants ont été nouvellement infectés par le VIH en Afrique subsaharienne.

« En tant que Président de l'Union africaine, je souhaite lancer un appel énergique aux autres chefs d'État africains, en les exhortant à poursuivre les investissements dans des programmes capables d'éliminer la transmission du VIH de la mère à l'enfant », a déclaré le Président Yayi. Suite à sa rencontre avec M. Sidibé, le Président a présenté un plan national pour l'élimination des nouvelles infections chez les enfants d'ici 2015 au Palais des Congrès de Cotonou.

Durant cette visite, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA a été élevé à la dignité de « Grand Officier de l'Ordre national du Bénin » par le Grand Chancelier de l'Ordre national du Bénin, Mme Koubourath Osséni, pour son leadership mondial et son engagement dans la riposte au VIH, ainsi que pour son action forte en faveur de la défense des droits de l'homme et de la dignité humaine.

La visite de M. Sidibé au Bénin était la première d'une mission couvrant quatre pays d'Afrique de l'Ouest. Il devrait rencontrer cette semaine des hauts représentants des gouvernements et de la société civile au Togo, au Ghana et en Côte d'Ivoire.

Lancement d'un programme national au Bénin pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez les enfants

21 février 2012

GENÈVE, 20 février 2012—Le gouvernement de la République du Bénin, en collaboration avec l'ONUSIDA, l'UNICEF, l'OMS, le FNUAP et leurs partenaires, ont lancé ce jour un programme national visant à éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants et à améliorer l'état de santé de leurs mères.

« Ce programme va contribuer à satisfaire les critères de qualité relatifs aux soins des femmes enceintes vivant avec le VIH, de leurs enfants et de leurs familles », a déclaré la Ministre de la santé béninoise, Prof. Dorothée Kindé-Gazard, qui est intervenue aujourd'hui à l'occasion d'une cérémonie officielle à Cotonou organisée par le Président du Bénin, Dr Thomas Yayi Boni. « Cela va permettre d'harmoniser les services de prévention de la transmission mère-enfant du VIH dans le pays et d'améliorer la coordination des interventions. »

D'après les estimations du gouvernement, environ 62 000 personnes vivent avec le VIH au Bénin. Entre 2004 et 2011, le nombre d'établissements de santé proposant des services de prévention des nouvelles infections au VIH chez les enfants est passé de 204 à 450. Malgré les progrès, seulement la moitié des femmes enceintes (49 %) éligibles pour recevoir des services anti-VIH en bénéficient actuellement.

En juin 2011, le Bénin a signé le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections au VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Dans le cadre de cette initiative, le programme national vise à garantir l'accès à des services de prévention et de traitement du VIH à toutes les femmes enceintes vivant avec le VIH, ainsi que l'élimination de toutes les nouvelles infections au VIH chez les enfants.

« Je félicite la vision, l'engagement et la volonté des dirigeants politiques béninois — en particulier de la Ministre de la santé — de s'assurer que dans les prochaines années, aucun enfant ne naîtra avec le VIH au Bénin et toutes les mères resteront en bonne santé et en vie », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, qui a également assisté à la cérémonie.

Le programme devrait porter ses fruits entre 2012 et 2015 :

  1. une réduction de 90 % du nombre de nouvelles infections au VIH chez les enfants.
  2. une réduction de 90 % du nombre de décès liés au sida chez les enfants.
  3. une réduction de 50 % du nombre de décès liés au sida chez les mères dans les
    12 mois suivant l'accouchement.

Un certain nombre de stratégies seront utilisées pour atteindre ces objectifs, notamment : la garantie d'un accès à des services complets pour prévenir les nouvelles infections au VIH chez les enfants dans toutes les maternités du pays, la garantie d'un accès au traitement pour toutes les femmes enceintes éligibles pour recevoir un traitement antirétroviral, l'élargissement de l'accès aux services de dépistage et de conseil en matière de VIH, le renforcement de l'accès aux préservatifs masculins et féminins, en particulier chez les jeunes, et des campagnes de sensibilisation.


Contact

ONUSIDA Bénin
Yuma Baruani
tél. +229 97 97 9880
baruaniy@unaids.org

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