Education

Un jeu interactif sur la santé et le VIH touche plus de 300 000 jeunes en Côte d'Ivoire

09 septembre 2024

Quatre semaines avant le coup d'envoi de la Coupe d'Afrique des Nations de football, tout était à faire. José Fardon, concepteur de sites web et développeur numérique ivoirien, a fait travailler frénétiquement toute son équipe sur une édition spéciale d'un jeu interactif sur la santé et le VIH, intitulé "A l'Assaut du Sida" (AADS), pour coïncider avec le tournoi.

L'équipe de l'ONUSIDA avait obtenu des fonds pour la dernière version du jeu en ligne et avait rallié l'UNICEF et le Fonds mondial à sa cause.

"Nous avions lancé plusieurs versions du jeu dans le passé, mais celle-ci nécessitait un aspect différent pour coller à l'événement sportif", a déclaré M. Fardon, fondateur de SYL.

Ils devaient également recevoir l'approbation finale du Programme national de lutte contre le sida (PNLS).

"Parmi les nombreuses initiatives proposées en amont de la CAN, l'application en ligne nous a vraiment séduits, car nous savions qu'elle permettrait non seulement d'atteindre le public cible, mais aussi d'avoir un impact", a déclaré Eboi Ehui, directeur de la coordination du PNLS. "Il s'agit d'une génération qui n'a jamais vu les ravages du sida et qui a donc l'impression que ce n'est pas un problème, mais c'en est un.

Le succès a dépassé toutes les espérances.

Les 20 000 volontaires du tournoi recrutés par le ministère de la jeunesse ont non seulement joué au jeu en ligne, mais ils se sont aussi déployés dans les stades pour promouvoir le jeu en partageant le code QR avec les centaines de milliers de supporters. Et grâce aux nombreux prix offerts pendant et après le tournoi, de plus en plus de personnes ont téléchargé l'application pour jouer. Depuis la mi-janvier 2024, AADS a touché près de 200 000 adolescents et jeunes gens, la dernière version touchant un grand nombre de jeunes garçons et d'hommes (au total, les trois versions ont touché près de 300 000 personnes).

"Quand j'y repense, cette idée a germé en 2016 en tant qu'outil pour les écoles, puis a été lancée aux Jeux de la Francophonie un an plus tard, mais maintenant, nous l'avons vraiment amenée au grand public", a déclaré M. Fardon. "Je suis très fier que nous n'ayons jamais abandonné.

Sa détermination a impressionné plus d'une personne.

En huit ans, il a convaincu le personnel de l'ONUSIDA, le ministère de la santé du pays en étroite collaboration avec le PNLS, le ministère de l'éducation, le ministère de la jeunesse et d'innombrables partenaires sur le terrain.

Le directeur de l'ONUSIDA dans le pays, Henk Van Renterghem, comme ses prédécesseurs, a vu la valeur et le potentiel de l'utilisation de la technologie numérique pour atteindre les adolescents et les jeunes. "Les connaissances générales sur le VIH et l'éducation sexuelle globale ont diminué et les jeunes sont confrontés à tant de choix que ce jeu facile à télécharger est sans aucun doute pertinent", a-t-il déclaré.

En juillet 2023, a-t-il expliqué, le Conseil national du sida a été alerté par les résultats d'une enquête et a demandé aux partenaires du VIH d'intensifier leurs efforts de communication et d'éducation.

"Bien que les jeunes aient plus que jamais accès à l'information par le biais d'Internet et des médias sociaux, beaucoup d'entre eux ont du mal à prendre des décisions éclairées concernant leurs relations sexuelles", a déclaré M. Van Renterghem. Par exemple, l'enquête a révélé que seuls 40 % des jeunes savaient qu'il existait des médicaments (traitements antirétroviraux) contre le VIH et que 39 % des filles (29 % des garçons) ne savaient pas que les préservatifs empêchaient la transmission du VIH. L'année dernière, 20 % des nouvelles infections par le VIH dans le pays concernaient les 15-24 ans, selon les données du gouvernement.

En conséquence, le personnel de l'ONUSIDA, en collaboration avec le SYL, a vérifié et augmenté le nombre de questions portant sur les informations relatives à la prévention.

Lui et son équipe ont été particulièrement satisfaits car ils ont également réussi à élargir la portée du contenu.

On y a ajouté le fait que les personnes séropositives qui suivent un traitement efficace peuvent atteindre une charge virale indétectable et ne peuvent pas transmettre le virus (U=U), ainsi que des informations sur la stigmatisation et la discrimination, les droits de l'homme, l'égalité entre les hommes et les femmes et la violence fondée sur le sexe, qui sont autant de facteurs structurels du VIH.

Le jeu complet de 400 questions ressemble à un quiz avec des informations supplémentaires qui apparaissent. Les joueurs marquent des points en progressant dans 40 séries de dix questions. Il faut au moins sept réponses correctes pour passer au niveau suivant. Cela peut prendre jusqu'à une heure pour arriver au dernier tour. Lorsque le pilote mis à jour a été testé en octobre et novembre 2023, les jeunes ont bien réagi.

Deux des jeunes joueurs qui ont obtenu le meilleur score sont d'accord.

"Le jeu m'a beaucoup appris. Il y a beaucoup d'informations sur le VIH et les maladies sexuellement transmissibles", a déclaré Marie Koffi. Quant à Wilfried Touré, il a déclaré : "J'ai appris beaucoup de choses dont je n'avais aucune idée, de la tuberculose au VIH, et même sur le plan personnel, j'ai appris des choses."

Les partenaires nationaux souhaitent maintenant distribuer une version scolaire du jeu à toutes les écoles de Côte d'Ivoire.

Lors de la cérémonie finale de remise des prix, fin mars, le ministre ivoirien de la santé, Pierre Dimba, a été clair.  "Ce jeu en ligne, à la fois ludique et éducatif, est une réponse au besoin des jeunes de disposer d'informations vraies et précises via les médias sociaux", a-t-il déclaré.  "La popularité de ce jeu auprès des adolescents prouve que l'adaptation de nos stratégies de communication aux habitudes et aux besoins des jeunes est payante.

Pour M. Van Renterghem, la Côte d'Ivoire peut être fière.

"Cet outil national peu coûteux nous aidera à soutenir nos efforts de prévention du VIH, alors que le financement international diminuera inévitablement".

C'est en partie pour cette raison que M. Fardon et ses partenaires de l'ONU rêvent encore plus grand.

"Nous aimerions lancer le jeu basé sur une application dans les pays voisins et, à terme, l'étendre à l'ensemble de l'Afrique occidentale et centrale", a-t-il déclaré.

"Le ciel est la limite."

Plus d'infos

À l'assaut du sida

Enquête démographique et de santé

Téléchargement

Combler les lacunes : l'éducation sexuelle sauve des vies en République centrafricaine

03 septembre 2024

Dans un quartier modeste de Bangui, la capitale de la République centrafricaine, Gniwali Ndangou se précipite au travail. Elle est éducatrice pour les pairs et agent de santé communautaire dans un centre d'éducation sexuelle pour les jeunes, le CISJEU. 

Le même centre qui lui a sauvé la vie.

Je suis orpheline", dit-elle, "je suis la plus jeune de trois sœurs". Pendant toute son enfance, son tuteur légal lui a demandé de prendre des pilules en disant qu'il s'agissait de médicaments contre le paludisme et les maux de tête. "J'étais la seule à prendre un traitement tous les jours et cela n'a jamais cessé.

Après avoir menacé d'arrêter de prendre des pilules à l'âge de 17 ans, sa sœur lui a finalement dit la vérité. Elle est née avec le VIH.

Gniwali ne pouvait pas croire à cette litanie de mensonges. Récemment contrainte de quitter l'école alors que sa famille adoptive avait du mal à joindre les deux bouts, elle se sentait une fois de plus abandonnée.

"J'ai souvent essayé de me suicider... Je voulais en finir avec la vie", a-t-elle déclaré.

Sa sœur Astrid a déclaré qu'elle avait essayé de tirer sa cadette du désespoir et qu'elle n'avait cessé de lui répéter : "Il n'y a pas de différences entre nous, nous sommes tous des êtres humains.

Sur les conseils de sa sœur, Gniwali a cherché de l'aide auprès d'un centre pour jeunes, le Centre d'information et d'éducation sexuelle des jeunes (CISJEU). Créé en 1994, le CISJEU a été une lueur d'espoir pour de nombreux jeunes comme Gniwali. Il offre des services communautaires allant de la prévention du VIH au dépistage du VIH, en passant par l'initiation et l'adhésion à un traitement soutenu par les pairs. 

La guerre et l'extrême pauvreté ont considérablement augmenté le nombre de décès prématurés en République centrafricaine, laissant 78 % de la population âgée de moins de 35 ans. Les jeunes ont du mal à recevoir une éducation et moins de 4 adultes sur 10 savent lire et écrire. L'inégalité des sexes et la violence sexiste rendent les jeunes filles particulièrement vulnérables à l'infection par le VIH. Sur les 10 000 nouvelles infections annuelles par le VIH, 3 000 concernent les 15-24 ans, avec plus de deux infections féminines pour une infection masculine.

Selon une enquête de l'UNICEF, moins de 20 % des jeunes possèdent des connaissances complètes sur la prévention du VIH. Le centre de jeunesse fait appel à des éducateurs pairs pour combler ce manque de connaissances et fournir des services adaptés aux jeunes. "Nous avons formé et déployé 160 pairs éducateurs (80 dans les écoles et les autres dans les centres de jeunes) dans différents districts de Bangui et au-delà, assurant ainsi une sensibilisation efficace à la santé et au corps", a déclaré Michael Guéret, chargé de programme à la CISJEU.

 
Chris Fontaine, ancien directeur de l'ONUSIDA dans le pays, souligne l'importance des initiatives menées par les pairs : "S'attaquer au VIH et à la santé sexuelle des jeunes en RCA n'est pas seulement une question de santé, mais une composante essentielle du développement durable et de la consolidation de la paix."   

Avec le soutien de l'ONUSIDA et du ministère de la santé, CISJEU a obtenu le droit de distribuer des médicaments contre le VIH, la thérapie antirétrovirale, au sein de la communauté.

Pour Gniwali, CISJEU est devenu plus qu'un sanctuaire. Grâce à des programmes de formation, elle est passée du statut de bénéficiaire à celui d'éducatrice pour les pairs et de prestataire de soins de santé communautaire. "J'ai obtenu diverses certifications telles que le dépistage mobile du VIH et le soutien psychosocial.

En animant des groupes de discussion et en distribuant des médicaments antirétroviraux aux jeunes, elle incite ces derniers à prendre soin de leur santé. Son message est clair et puissant : "Il n'est pas facile d'être une jeune femme. Nous devons nous informer sur cette maladie, la combattre et empêcher sa propagation dans notre pays."

Vidéo

Investir dans l'éducation et la santé des femmes et des jeunes filles pour mettre fin au sida en Afrique

11 mars 2024

Malgré une baisse substantielle des nouvelles infections par le VIH au niveau mondial, l'épidémie de VIH/sida continue d'affecter de manière disproportionnée les adolescentes et les jeunes femmes dans de nombreux pays, en particulier en Afrique subsaharienne. En 2022, 3 100 nouvelles infections hebdomadaires ont été enregistrées chez les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans.  En Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes représentaient plus de 77 % des nouvelles infections chez les personnes âgées de 15 à 24 ans en 2022.

C'est pourquoi l'Initiative Education Plus a co-organisé avec le Grand-Duché de Luxembourg un événement parallèle de haut niveau en marge de la Commission de la condition de la femme 68th (CSW68) pour attirer l'attention sur le coût de l'inaction, en appelant à un investissement plus cohérent dans l'éducation, la santé et les droits économiques des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique. La Commission de la condition de la femme, qui se tient du 11 au 22 mars 2024, est le plus grand rassemblement annuel des Nations Unies sur l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes. Le thème prioritaire de cette année est "Accélérer la réalisation de l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et les filles en s'attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective de genre".

Parmi les intervenants figuraient quatre ministres du Luxembourg, du Bénin, de la Sierra Leone et de l'Ouganda, des hauts fonctionnaires du Cameroun et de l'Afrique du Sud, ainsi que des responsables d'agences des Nations unies qui codirigent Education Plus, le réseau ATHENA. Hannah Dolly Kargbo, une jeune activiste de Freetown, en Sierra Leone, et fondatrice du réseau Girls Advocacy Development Network (GADNET), a préenregistré une vidéo montrant son travail avec les jeunes pour faire avancer les droits.

L'événement, intitulé "Education Plus investment cases for transformative results : leverage girls completion of secondary education for gender equality and HIV prevention", a mobilisé les gouvernements, les partenaires et les principales parties prenantes en vue d'accélérer les actions et de traduire les engagements en actions en faveur de l'égalité des sexes et de la prévention du VIH en Afrique.

Le coût de l'inaction face aux taux de VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes reste significatif, non seulement en termes d'impacts néfastes sur la vie des filles, mais aussi dans la manière dont ils sapent les perspectives d'éradication de la pauvreté ainsi que le bien-être et la résilience des familles, des communautés, des sociétés et des économies nationales.  Par exemple, on estime que le manque d'opportunités éducatives et économiques qui se traduit par une diminution de la participation des femmes à la force de travail coûte à la région africaine 60 milliards de dollars US en pertes économiques chaque année. Pourtant, l'Afrique pourrait gagner 500 milliards de dollars par an grâce à des investissements multisectoriels en faveur des adolescents et des jeunes, en particulier des filles, en tirant parti des fenêtres d'opportunité démographiques.

Education Plus appelle à investir dans l'éducation et l'autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes, et 15 pays champions se sont déjà engagés à utiliser l'éducation comme moyen de réduire les taux élevés de VIH.  Les investissements qui garantissent l'éducation de tous les jeunes, des environnements scolaires exempts de violence, la fourniture de services de santé exempts de stigmatisation, une éducation sexuelle complète, l'accès aux services de santé et de droits sexuels et reproductifs, ainsi que l'autonomie économique et l'autonomisation sont essentiels pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici à 2030. Lorsque les adolescentes et les jeunes femmes terminent l'école secondaire, leur risque de contracter le VIH est considérablement réduit.

Déclarations

"Nous devons prendre des mesures immédiates pour changer cette situation, ramener les filles à l'école et veiller à ce qu'elles terminent leurs études secondaires. Pour ce faire, les États membres africains doivent s'engager à lutter contre les inégalités entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination qui alimentent ces infections. Des progrès sont réalisés en Afrique, mais ils ne sont tout simplement pas assez rapides. C'est pourquoi nous avons lancé cette initiative - Education Plus".

Winnie Byanyima Directrice exécutive de l’ONUSIDA et Secrétaire générale adjointe des Nations Unies

"Ce que je trouve extrêmement inquiétant, c'est la montée en puissance des politiques extrêmement conservatrices en matière de santé et de droits sexuels et génésiques. C'est le cas dans le monde entier, mais aussi en Afrique subsaharienne. Nous devons éviter de revenir en arrière. Nous devons donner aux filles les moyens d'agir, car c'est la seule façon de donner aux femmes les moyens d'agir.

Yuriko Backes MINISTRE DE L'EGALITE DES SEXES ET DE LA DIVERSITE, LUXEMBOURG

"Nous pouvons faire du VIH une maladie du passé, mais nous n'y parviendrons pas sans écouter, comprendre et soutenir les jeunes filles et les femmes pour qu'elles prennent l'initiative. Le moment est venu de faire en sorte que chaque fille vive à l'abri de la violence, qu'elle ait un accès sans entrave à une éducation de qualité, aux droits et aux services en matière de santé sexuelle et génésique et qu'elle ait des possibilités significatives de mener une vie productive".

Catherine Russell SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU ET DIRECTRICE EXÉCUTIVE DE L'UNICEF

"Nous savons que l'investissement dans l'éducation et la santé des filles est un levier important. Nous ne pouvons pas construire le développement de notre pays en laissant de côté 53 % de notre population"

Véronique Tognifodé MINISTRE DES AFFAIRES SOCIALES ET DE LA MICROFINANCE, RÉPUBLIQUE DU BÉNIN

"Dans le cadre de la politique d'inclusion radicale, nous ramenons les filles enceintes à l'école, nous retenons les filles lorsqu'elles tombent enceintes. L'éducation et le VIH vont donc très loin ! Lorsqu'elles sont éduquées et sensibilisées au VIH, à leur bien-être et à leurs droits en matière de reproduction et de sexualité, elles sont plus sûres d'elles lorsqu'elles négocient des rapports sexuels protégés.

Isata Mahoi MINISTRE DE L'ÉGALITÉ DES SEXES ET DE L'ENFANCE, SIERRA LEONE

"Les organisations d'adolescentes et de jeunes femmes sont les moins bien financées. Moins de 5 % du financement de l'égalité des sexes va aux organisations de défense des droits des femmes, et encore moins aux organisations dirigées par de jeunes féministes. Nous devons faire en sorte que les personnes les plus touchées et les plus affectées soient à la tête de la réponse. Nous ne sommes pas là pour demander un leadership, mais pour offrir un leadership afin de co-diriger à vos côtés".

Catherine Nyambura DIRECTRICE DES PROGRAMMES, RÉSEAU ATHENA

"La politique actuelle veut que, lors de la construction d'une école, il y ait des installations sanitaires séparées pour les filles et les garçons, ainsi que des vestiaires et un espace pour les filles. Nous avons également intensifié l'éducation, la communication et le plaidoyer sur le VIH/sida et ouvert des écoles pour donner des informations sur la santé sexuelle et génésique. Nous travaillons avec les filles qui ont abandonné l'école pour leur donner des compétences.

Amongi Betty Ongom MINISTRE DU GENRE, DU TRAVAIL ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL, OUGANDA

"Les filles ne sont pas en mesure de réaliser leur plein potentiel en raison d'obstacles, mais ces obstacles peuvent être démantelés. L'Afrique n'est pas pauvre, mais les femmes et les filles africaines lèchent une cuillère, une cuillère qu'elles ne possèdent même pas. Changeons donc de discours pour que les ressources disponibles dans les pays soient utilisées en priorité pour investir dans l'éducation, la prévention du VIH et les filles.

Nyaradzayi Gumbonzvanda SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'ONU ET DIRECTRICE EXÉCUTIVE ADJOINTE DE L'ONU POUR L'APPUI NORMATIF, LA COORDINATION DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES ET LES RÉSULTATS DES PROGRAMMES

à lire aussi: Lors de la 68e session de la Commission de la condition de la femme, l'ONUSIDA lance un appel à l'action pour parvenir à l'égalité entre les sexes et mettre fin au sida

Vidéo

L’école sauve des vies : des leaders du monde entier soutiennent le projet ambitieux « Education Plus » qui s’appuie sur l’éducation et l’émancipation pour prévenir les nouvelles infections au VIH

19 septembre 2022

NEW YORK/GENÈVE, le 19 septembre 2022—Lors du Sommet sur la transformation de l’éducation organisé à New York, 12 pays africains* ont annoncé s’engager en faveur d’Education Plus. Cette initiative audacieuse vise à prévenir les infections au VIH en misant sur une éducation secondaire gratuite, universelle et de qualité à destination de toutes les filles et tous les garçons d’Afrique. Elle est également accompagnée par des programmes complets d’autonomisation. 

S’exprimant lors de la Journée de réunion des leaders du Sommet au nom du mouvement Education Plus, la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré : « L’école sauve des vies. Nous sommes ici pour défendre le droit des filles à aller en classe et à y être en sécurité. En veillant à la scolarisation des filles, nous contribuons à garantir leurs droits et à empêcher le VIH. Nous savons que le risque d’infection baisse de 50 % lorsqu’une fille suit une éducation secondaire. C’est pourquoi nous nous associons à l’UNESCO, l’UNFPA, l’UNICEF et l’ONU Femmes, aux gouvernements et à la société civile, pour défendre l’éducation et l’émancipation des adolescentes en Afrique afin d’arrêter les nouvelles infections au VIH. » 

Par le biais d’Education Plus, des pays africains pionniers créent des synergies entre les secteurs pour lutter contre les inégalités en garantissant l’accès à l’éducation secondaire jusqu’à la fin, en protégeant les filles et les jeunes femmes des infections au VIH, des violences sexuelles, des grossesses adolescentes et des mariages précoces, et en mettant en place des opportunités d’accès à l’éducation, à la santé et à l’emploi. 

Membre d’Education Plus, la Sierra Leone réforme son système éducatif depuis 2018 et a attiré un million d’élèves supplémentaires en quatre ans. S’exprimant lors du Sommet, son Président, Julius Madda Bio, a déclaré : « Nous avons adopté une politique inclusive radicale et atteint la parité des sexes lors de l’inscription à l’école. Les filles peuvent désormais faire toute leur scolarité du primaire à l’université sans payer de frais d’inscription, et les filles enceintes peuvent retourner à l’école. L’éducation n’est pas un luxe, mais un droit. Nous devons rallier la communauté internationale autour des initiatives mise en place dans le monde entier. »  

Des partenaires du monde entier ont témoigné leur soutien à l’initiative. Franz Fayot, ministre luxembourgeois de la Coopération au développement et des Affaires humanitaires, a déclaré : « Les risques d’infection au VIH et les difficultés d’accès aux services en Afrique subsaharienne sont très réels et sont aggravés par la stigmatisation et la discrimination, ainsi que par des obstacles juridiques et financiers. Il est urgent de financer les systèmes éducatifs pour assurer une éducation qui transforme les aspects relatifs au genre. Cette approche sauvera des vies et aura un impact extrêmement positif sur les économies. » 

La jeune Joyce Ouma, un visage de la plateforme Education Plus, explique pourquoi les mouvements de jeunes femmes soutiennent cette initiative : « Certaines d’entre nous n’ont toujours pas accès aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive et à l’éducation sexuelle en raison de notre âge, ce qui a un impact dévastateur sur nos vies. Nous, jeunes femmes vivant avec le VIH, sommes confrontées à la discrimination, à la stigmatisation et à la violence à l’école et nous ne pouvons pas avoir accès facilement aux soins médicaux essentiels. En révolutionnant le système éducatif, nous prenons à bras le corps ces graves atteintes. J’encourage vivement les leaders à écouter nos préoccupations collectives et à agir pour améliorer les systèmes. » 

Le dernier rapport de l’ONUSIDA, In Danger, publié en juillet de cette année, révèle que 4 900 jeunes femmes et filles (15-24 ans) vivant en Afrique subsaharienne ont contracté le VIH chaque semaine en 2021. Une fois infectée, une personne a besoin de suivre un traitement à vie. En 2021, en Afrique subsaharienne, 22 000 adolescentes et jeunes femmes sont décédées de maladies opportunistes.  

Encourager les investissements dans l’accès à la santé, à l’éducation et à l’emploi porte ses fruits. Lorsque les filles vont au bout de leur éducation secondaire, cela a des répercussions bénéfiques sur leur situation sociale et économique, ainsi que sur celle de leurs communautés et de leurs pays. Le salaire des femmes peut augmenter de 15 à 25 % avec chaque année d’école secondaire supplémentaire terminée. L’éducation des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique pourrait ajouter 316 milliards de dollars ou 10 % du PIB du continent d’ici 2025 si chaque pays fait des progrès en matière de parité entre les sexes à l’école. 

Le Secrétaire général des Nations Unies a reconnu l’éducation et l’émancipation des filles comme des facteurs essentiels au développement : « L’éducation des filles est l’une des étapes les plus importantes pour assurer la paix, la sécurité et le développement durable dans le monde entier », a déclaré Antonio Guterres. 

*Les 12 pays africains impliqués dans le mouvement Education Plus sont l’Afrique du Sud, le Bénin, le Cameroun, l’Eswatini, le Gabon, la Gambie, le Lesotho, le Malawi, l’Ouganda, le Sénégal, la Sierra Leone et la Zambie.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS New York
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org

Au Sénégal, de jeunes personnalités féminines demandent d’améliorer l’éducation de leurs pairs

24 mai 2022

Dans le cadre de l’initiative Education Plus, de jeunes militantes sénégalaises ont rencontré des femmes influentes de la région pour discuter de l’éducation des filles en Afrique subsaharienne et des défis auxquels elles sont confrontées.

Une étudiante en deuxième année de formation professionnelle en travail social, a déclaré que les jeunes femmes qui, comme elle, vivent avec le VIH sont toujours confrontées à la stigmatisation et à la marginalisation économique dans la plupart des domaines de la vie. « Parfois, les médicaments ne sont pas disponibles en stock et il n’est pas rare que les jeunes femmes vivant avec le VIH doivent partager leurs médicaments entre elles en attendant la prochaine livraison. » Selon cette étudiante, l’éducation garantit un meilleur avenir aux jeunes, tout comme elle l’a aidée à surmonter les défis auxquels elle est confrontée en raison de son statut sérologique et de son enfance difficile.

Une autre participante, Maah Koudia Keita (connue sous le nom de Lady Maah Keita), une musicienne sénégalaise albinos, a déclaré que les femmes atteintes d’albinisme étaient victimes de harcèlement et que la majorité d’entre elles sont la cible de viol et de violence sexuelle.

Elle est l’une des trois bassistes professionnelles en Afrique et la seule au Sénégal. Elle a déclaré : « les gens comme moi qui ont eu la chance d’aller à l’école ont maintenant le devoir de détruire les idées reçues sur les femmes albinos, surtout celles qui favorisent la violence. » Selon Mme Keita, plus le niveau d’éducation et de sensibilisation de la communauté augmentera, plus les femmes et les personnes albinos auront les moyens de se défendre.

Au cours de la réunion, Adama Pouye, militante féministe et membre du collectif féministe sénégalais qui a mené le mouvement Buul Ma Risu (Laisse-moi tranquille), a abordé longuement la question de la sensibilisation sur les agressions sexuelles dans les transports en commun.

« La violence verbale est omniprésente et les femmes finissent par croire qu’elles l’ont bien méritée », a-t-elle déclaré. « On vous fixe des limites en se fondant sur des normes mises en place par une société patriarcale, par des hommes et par des normes religieuses, mais notre religion ne peut pas être interprétée de manière à opprimer les femmes », a continué Mme Pouye.

Les jeunes femmes sont des relais essentiels à l’initiative Education Plus. Cette dernière travaille avec elles pour rassembler les leaders politiques, les partenaires de développement et les communautés afin que le droit à l’éducation et à la santé de chaque adolescente soit respecté en permettant à toutes les filles de suivre une éducation secondaire de qualité sans être exposées à des violences.

Comme l’a souligné lors de la réunion la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima : « les filles sont très vulnérables ici en Afrique occidentale et centrale. »

Elle a également expliqué que quatre jeunes femmes sur dix sont mariées avant leurs 18 ans et que le mariage des enfants est une grave violation de leurs droits et qu’il empêche les filles de développer leur plein potentiel.

« La scolarisation des filles jusqu’à la fin de l’école secondaire est un levier de protection des filles contre le VIH. Nous avons lutté par le passé pour l’école primaire et nous avons réussi. Nous devons maintenant en faire de même pour l’école secondaire », a expliqué Mme Byanyima.

La secrétaire exécutive adjointe du Conseil national de lutte contre le sida au Sénégal, Fatou Nar Mbaye Diouf, a abondé en ce sens. « Nous savons qu’en permettant aux filles de finir leur éducation secondaire, cela les protège du VIH et améliore de nombreux autres facteurs de santé et de développement, » a-t-elle déclaré.

Communiquant des chiffres clés du Sénégal, Mme Nar a indiqué que le niveau de connaissances complètes sur le VIH augmentait avec le niveau d’éducation. « Parmi les jeunes femmes, il est de 10 % chez les personnes sans éducation et de 41 % chez les personnes avec une éducation secondaire ou supérieure, tandis que parmi les jeunes hommes, la connaissance du VIH varie de 9 % chez les personnes sans éducation à 51 % avec éducation », a-t-elle déclaré. « L’éducation est essentielle. »

La directrice régionale pour l’Afrique occidentale et centrale de l’ONU Femmes, Oulimata Sarr, a conclu cette réunion intergénérationnelle en déclarant que l’éducation des filles n’était pas une menace et ne devait pas non plus être considérée comme telle. « Nous voulons changer le paradigme et le changer avec les jeunes femmes », a-t-elle déclaré.

Mme Sarr souhaite que la prochaine génération soit soutenue dans ses revendications pour être davantage entendue dans la prise de décision. « Nous devons passer le flambeau aux jeunes qui disposent d’autres formes d’organisation que nous, créer un héritage intergénérationnel avec des jeunes qui nous demanderont des comptes. »

Investir dans les droits, l’éducation et la santé des adolescentes et des jeunes femmes pour mettre fin au sida en Afrique occidentale et centrale

02 novembre 2021

Des responsables de gouvernements, de la société civile et des Nations Unies ont renouvelé leur engagement pour réaliser des investissements stratégiques urgents dans les droits, l’éducation et la santé des adolescentes et des jeunes femmes. Lors d’un sommet régional de trois jours sur le VIH/sida organisé à Dakar, au Sénégal, qui s’est achevé par un appel à l’action, l’initiative Education Plus a été saluée pour être une intervention arrivant à point nommé en vue de lutter contre le nombre élevé d’adolescentes et de jeunes femmes qui contractent le VIH dans la région de l’Afrique occidentale et centrale.

L’Initiative Education Plus, une action de sensibilisation politique de haut niveau visant à accélérer les actions et les investissements pour prévenir le VIH, a été lancée en juillet au cours du Forum Génération Égalité sous la forme d’un engagement conjoint de l’ONUSIDA, de l’UNESCO, de l’UNFPA, de l’UNICEF et l’ONU Femmes. Ce programme met l’accent sur l’émancipation des adolescentes et des jeunes femmes, ainsi que sur la réalisation de l’égalité des sexes en Afrique subsaharienne. Il se sert de l’éducation secondaire comme point d’entrée stratégique pour fournir l’offre multisectorielle plus.  L’initiative Education Plus appelle à une éducation secondaire gratuite et de qualité pour l’ensemble des filles et des garçons en Afrique subsaharienne d’ici 2025, à un accès universel à une éducation sexuelle complète, au respect de la santé et des droits sexuels et reproductifs, à l’éradication des violences sexistes et sexuelles, à des passerelles entre le monde scolaire et celui du travail, ainsi qu’à la sécurité et à l’émancipation économiques.

Alors que la région d’Afrique occidentale et centrale a accompli des progrès dans le domaine l’éducation des filles au cours des deux dernières décennies, le rapport 2019 de l’UNICEF a révélé que « la région présente toujours les disparités les plus importantes entre les sexes dans l’éducation au monde ». Une adolescente sur quatre âgée de 15 à 19 ans, mariée ou vivant dans une union, a déjà été victime de violences émotionnelles, physiques ou sexuelles de la part de son mari ou d’un partenaire.

Le VIH/SIDA reste une menace majeure pour la santé publique en Afrique occidentale et centrale. La région compte 4,7 millions de personnes séropositives (12 % de la population séropositive au monde) et recense 22 % de tous les décès dus au sida dans le monde. Les adolescentes et les jeunes femmes (15 à 24 ans) en Afrique occidentale et centrale sont deux fois plus exposées au risque de contamination au VIH que leurs homologues masculins.  Les adolescentes représentent cinq nouvelles infections au VIH sur six (82 % / 18 237 femmes) dans la tranche d’âge des 15-19 ans. Trois quarts (74 %) des nouvelles infections au VIH chez les 15-24 ans de la région concernent des femmes (40 432 femmes/13 860 hommes). 800 adolescentes et jeunes femmes environ sont infectées chaque semaine en Afrique occidentale et centrale. 

L’éducation secondaire offre une protection contre le VIH aux adolescentes et aux jeunes femmes, avec une baisse de l’incidence du virus pouvant atteindre un tiers dans certains pays chez les filles qui terminent l’éducation secondaire.

Cependant, la plupart des pays d’Afrique occidentale et centrale ne parviennent pas à atteindre l’objectif d’allouer 20 % des ressources gouvernementales à l’éducation, comme l’exige l’engagement de Dakar de l’Union Africaine en faveur de l’éducation pour tou-tes. Avant la pandémie de COVID-19, seuls le Burkina Faso, São Tomé et Príncipe, le Sénégal, la Sierra Leone et le Togo accordaient au moins 20 % de leur budget national à l’éducation. En pourcentage du PIB, les dépenses d’éducation varient de 1,1 % en République centrafricaine à 7,7 % en Sierra Leone.

Avant l’arrivée de la COVID-19, près de 34 millions de filles en âge d’aller à l’école secondaire en Afrique subsaharienne n’avaient pas accès à une éducation complète de 12 ans et 24 % environ des adolescentes et des jeunes femmes (15–24 ans) dans la région n’étaient pas scolarisées, ne suivaient pas une formation ou ne travaillaient pas, contre 14,6 % des jeunes hommes.  L’UNICEF estime qu’en 2020, les fermetures d’écoles dues à la COVID-19 ont touché environ 250 millions d’écolier-ères et d’étudiant-es en Afrique subsaharienne, dont des millions risquent de ne jamais retrouver le chemin de l’école, surtout des filles.

À ce jour, cinq pays (Bénin, Cameroun, Gabon, Lesotho et Sierra Leone) ont clairement manifesté leur intérêt pour l’atteinte des objectifs de l’initiative. Ils ont pris de nombreux engagements pour lutter efficacement et de toute urgence contre le nombre alarmant d’adolescentes et de jeunes femmes qui contractent le VIH et meurent de maladies opportunistes. Ces deux dangers parmi d’autres comme les violences sexuelles et sexistes ou les grossesses adolescentes menacent leur survie, leur bien-être, leurs libertés et leurs droits humains. 

L’initiative Education Plus s’engage à promouvoir le leadership des jeunes femmes comme clé pour mettre fin au sida en tant que menace de santé publique et pour reconstruire les communautés et les pays pendant et après la pandémie.

Déclarations

« Les leçons tirées du succès de l’accélération de la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire doivent être mises en œuvre pour l’enseignement secondaire. Il est essentiel de garantir que chaque adolescente puisse terminer une éducation secondaire de qualité. C’est pourquoi nous apprécions à sa juste valeur l’initiative révolutionnaire Education Plus visant à émanciper les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique subsaharienne, que je codirige avec mes consœurs et directrices exécutives de l’UNESCO, de l’UNICEF, du FNUAP et de l’ONU Femmes. »

Directrice exécutive de l’ONUSIDA. Winnie Byanyima

« Les preuves montrent que le VIH en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale est une épidémie féminisée, car les femmes et les filles sont les plus touchées par les nouvelles infections au VIH et les plus impliquées dans les soins apportés aux personnes séropositives. Le taux d’infection au VIH incroyablement disproportionné chez les femmes et les filles est alimenté par les inégalités sexistes systématiques, structurelles et institutionnalisées qui désavantagent les femmes et les filles tout au long de leur vie. »

Première Dame de la République de Sierra Leone. Mme Fatima Jabbe-Bio

« En Gambie, nous avons beaucoup d’écoles gouvernementales. À première vue, elles sont gratuites. Mais cela signifie uniquement qu’il ne faut pas payer de frais de scolarité. Certaines familles ont déjà du mal à s’acheter trois repas par jour – et maintenant, elles doivent s’inquiéter de l’achat de livres scolaires. Aux donateurs qui investissent dans l’enseignement secondaire et aux gouvernements qui sont censés le faire, je dis d’investir spécifiquement dans ce dont les élèves ont besoin. »

Fatima Gomez représentante de jeunes femmes, Education Plus Initiative, Gambie.

« L’un des chemins vers l’émancipation des femmes est Education Plus. Si une femme ne va pas à l’école, elle ne pourra pas occuper l’un des 30 % de postes à responsabilité réservés aux femmes au Gabon, qui à leur tour prendront des décisions et adopteront des lois qui autonomiseront d’autres filles. Le pays intensifie actuellement ses efforts pour accroître l’accès à l’éducation, en supprimant les obstacles et en permettant aux adolescentes et aux jeunes femmes de profiter de toutes les mesures mises en place par le gouvernement pour accéder à une éducation de qualité. »

Prisca Nlend Koho ministre des Affaires sociales et des Droits de la femme, Gabon.

« Pour réduire la vulnérabilité des filles au VIH, il est nécessaire de tirer profit des financements de la santé pour catalyser l’impact intersectoriel dans l’éducation, en particulier pour garantir l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive pour les adolescentes et les jeunes femmes. »

Safiatou Thiam directrice exécutive, Le Conseil National de Lutte contre le Sida (SE/CNLS), Sénégal

« Le Bénin s’engage à augmenter les financements de l’enseignement secondaire à destination des filles et de la formation des enseignant-es afin de mettre en place un environnement propice. »

Kouaro Yves Chabi ministre de l’Éducation secondaire, technique et professionnelle, Bénin.

« Nous connaissons les solutions, nous avons les moyens. Les dirigeantes et dirigeants doivent maintenant être prêts à prendre des mesures radicales. Cette situation d’urgence appelle des mesures radicales ! »

Manuel Tonnar directeur, Direction de la Coopération au Développement et de l’Action humanitaire, Luxembourg.

« Les adolescentes qui atteignent les dernières années de l’école primaire et les premières années de l’école secondaire sont confrontées à de multiples obstacles. Pour y répondre, nous devons adopter une approche multisectorielle qui non seulement satisfait leurs besoins en matière d’éducation, mais aussi leurs besoins économiques, de protection, de nutrition, de santé et d’hygiène menstruelles, ainsi que de prévention du VIH. »

Félicité Tchibindat directrice régionale adjointe de l’UNICEF, région Afrique de l’Ouest et centrale.

Sommet régional sur le VIH

Lancement d’Education Plus en réponse aux taux alarmants de VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique

06 juillet 2021

La dynamique inégale de la distribution du pouvoir entre les sexes continue de contribuer à la vulnérabilité des femmes et des filles face au risque d’infection au VIH. En 2020, six nouvelles infections au VIH sur sept chez les ados âgés de 15 à 19 ans en Afrique subsaharienne ont touché des filles, et 4 200 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont été infectées chaque semaine par le VIH.

GENÈVE, le 6 juillet 2021—Cinq organisations des Nations Unies ont uni leurs forces pour lancer une nouvelle initiative visant à garantir que toutes les filles et tous les garçons d’Afrique subsaharienne ont un accès égal à l’éducation secondaire gratuite d’ici 2025 et à contribuer à la prévention du VIH. L’initiative Education Plus a été lancée lors du Forum Génération Égalité organisé à Paris en France. Il s’agit d’un projet ambitieux de haut niveau sur cinq ans visant à accélérer l’action et les investissements pour élargir l’accès à l’éducation secondaire pour l'ensemble des jeunes sans exception et à faire progresser la santé, l’éducation et les droits des adolescentes et des jeunes femmes en Afrique subsaharienne.

Avant l’arrivée de la COVID-19, près de 34 millions de filles en âge d’aller à l’école secondaire en Afrique subsaharienne n’avaient pas accès à une éducation complète et 24 % environ des adolescentes et des jeunes femmes (15–24 ans) dans la région n’étaient pas scolarisées, ne suivaient pas une formation ou ne travaillaient pas, contre 14,6 % chez les jeunes hommes. 1 jeune sur 4 en Afrique subsaharienne entre 15 et 24 ans est illettré-e et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) estime qu’en 2020, les fermetures d’écoles dues à la COVID-19 ont touché environ 250 millions d’écoliers, écolières, d’étudiantes et étudiants dans la région, dont des millions risquent de ne jamais retrouver le chemin de l’école.

« Nous savons que le risque d’infection au VIH parmi les filles baisse d’un tiers ou plus dans des zones à forte prévalence du VIH lorsqu’elles sont scolarisées dans le secondaire. Cela réduit le risque de mariage précoce, de grossesse adolescente et de violences sexuelles et basées sur le genre, tout en offrant aux filles les compétences et les aptitudes importantes nécessaires à leur émancipation économique », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Une volonté politique audacieuse et cohérente est nécessaire pour s’assurer que tous les enfants puissent suivre un cycle complet d’enseignement secondaire en Afrique subsaharienne. »

Les co-fondateurs d’Education Plus, l’ONUSIDA, l’ONU Femmes, l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, le Fonds des Nations Unies pour la population et l’UNICEF, encouragent les pays à utiliser les systèmes d’éducation comme point d’entrée pour fournir une offre « Plus » exhaustive d’éléments essentiels, dont les adolescentes et les jeunes femmes ont besoin lorsqu’elles deviennent adultes. Il s’agit notamment d’une l’éducation sexuelle complète, de la santé et des droits sexuels et reproductifs, notamment la prévention du VIH, de l’absence de violences sexistes et de l’autonomisation économique par le biais de programmes de transition entre l’école et le monde du travail.

Anita Myriam Emma Kouassi, jeune activiste du Bénin, a appelé les responsables à aller au-delà des promesses et à agir pour mettre fin aux inégalités et à la discrimination entre les sexes, dont sont victimes les filles et les jeunes femmes en Afrique. « Les inégalités et l’analphabétisme empêchent très tôt les filles de pouvoir prendre leur vie en main et de contrôler les choix concernant leur corps et leur santé. Nous sommes ainsi vulnérables sans savoir comment nous défendre ou faire entendre nos voix », a-t-elle déclaré. « C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas faire l’impasse sur l’éducation des filles ; c’est le fondement et le pilier d’une nation forte avec et pour les filles. »

À ce jour, cinq pays (Bénin, Cameroun, Gabon, Lesotho et Sierra Leone) ont signé pour atteindre les objectifs de l’initiative par le biais de nombreux engagements qui s’attaqueront à l’urgence de lutter efficacement contre le nombre alarmant d’adolescentes et de jeunes femmes qui contractent le VIH et meurent de maladies opportunistes, parmi d’autres menaces pour leur survie, leur bien-être, leurs libertés et leurs droits humains, y compris la violence sexuelle et sexiste et les grossesses adolescentes.  

« Au cours des trois prochaines années, nous allons œuvrer pour sensibiliser davantage à l’éducation sexuelle par la formation et le développement de matériel pédagogique spécifique. Nous soutiendrons les filles enceintes et les jeunes mères en cas de grossesse précoce. Nous fournirons des équipements sanitaires de qualité et favoriserons un accès facile aux serviettes hygiéniques dans les écoles », a promis la Première ministre du Gabon, Rose Christiane Ossouka Raponda. « Le nouveau Code du travail, qui est actuellement discuté par le parlement, enrichira notre cadre juridique, en particulier en ce qui concerne le harcèlement au travail. Les adolescentes, les jeunes femmes et les femmes dans leur ensemble seront encore mieux protégées pour promouvoir leur développement social et professionnel, ainsi que leur émancipation. »

L’éducation est devenue une préoccupation urgente dans le contexte de la pandémie de COVID-19 et de ses impacts socio-économiques. De fait, ils ont augmenté l’exposition des filles et des jeunes femmes à la violence sexiste, au mariage précoce et aux grossesses non désirées, mais aussi augmenté les risques de mortalité maternelle et les vulnérabilités à l’infection au VIH. Les filles en Afrique subsaharienne sont particulièrement exposées au risque de ne jamais retourner à l’école.

David Moinina Sengeh, ministre de l’Éducation primaire et secondaire supérieure de Sierra Leone, a souligné que les pays devaient prendre des décisions fondées sur des données probantes et « tout faire pour que les filles, y compris les filles enceintes, ne soient pas exclues de l’éducation », ajoutant que l’éducation secondaire devrait inclure la santé sexuelle et reproductive dans les programmes éducatifs. « Les gens disent que cela coûte de l’argent, mais cela nous coûtera plus cher lorsque nous aurons un fort taux d’illettrisme », a-t-il affirmé. « La mortalité maternelle a déjà un coût pour nous, et lorsque nous avons une grande partie de notre population adulte, les femmes, exclues de l’économie, cela a déjà un coût pour nous. »

Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, a promis que la nouvelle politique d’inclusion radicale du pays élargirait l’accès aux populations précédemment marginalisées, notamment aux filles enceintes, aux mères scolarisées et en formation, aux filles issues de milieux pauvres et à toutes celles vivant dans des régions difficiles d’accès. « Le gouvernement de Sierra Leone s’engage à autonomiser les adolescentes, à promouvoir et à protéger leurs droits, à accélérer les progrès en matière d’égalité des sexes et d’inclusion sociale, à réduire les grossesses chez les adolescentes et les nouvelles infections au VIH. »

L’initiative se focalise sur la participation importante et le leadership significatif des adolescentes et des jeunes femmes dans toute leur diversité, en veillant à garantir l’inclusion des personnes dans des situations d’exclusion et de vulnérabilité particulières. L’engagement des hommes et des garçons en mettant l’accent sur l’évolution des normes de genre et des masculinités nuisibles, et en en faisant des alliés et des agents du changement est un aspect transversal pour Education Plus.

Lors de la présentation de l’engagement du Premier ministre du Lesotho en faveur d’Education Plus, Dira Khama, Secrétaire permanent à l’Éducation, a promis que le pays élargirait l’éducation secondaire en se concentrant sur les zones rurales, renforcerait la mise en œuvre d’une éducation sexuelle complète, introduirait des possibilités professionnelles et techniques pour renforcer les transitions entre l’école et le travail et collaborerait avec les parents et les communautés afin de réduire les violences sexuelles et basées sur le genre dont sont victimes les adolescentes et les jeunes femmes. Le Premier ministre s’est également engagé à « revoir et mettre en œuvre une politique de rationalisation des frais d’établissements d’enseignement secondaire afin de réduire le montant des frais de scolarisation versés par chaque foyer » dans les six mois à un an à venir.

Education Plus plaidera en faveur de réformes tenant compte du genre dans les politiques, les lois et les pratiques afin de garantir l’éducation, la santé et les autres droits sociaux et économiques des ados et des jeunes. Il s’agit par exemple de changer les exigences en matière d’autorisation parentale et d’éliminer les redevances afin que les ados puissent accéder aux services de base liés au VIH et à la santé sexuelle et reproductive, d’aider les adolescentes enceintes et les jeunes mamans à terminer leur formation, de lutter contre la violence sexiste et de soutenir la gestion de l’hygiène menstruelle et la santé mentale.

« Il est important de procéder à un examen systématique de la prévention du VIH et de ne pas sous-estimer le rôle particulier que joue la santé mentale dans des pratiques sexuelles sans danger », a déclaré Shudufhadzo Musida, Miss Afrique du Sud 2020. « Pour faire prendre conscience de l’importance de la santé mentale, et promouvoir la prévention du VIH, l’émancipation économique et l’égalité des sexes, nous devons plus que jamais émanciper les adolescentes et les jeunes femmes dans leur conscience. »

Education Plus a été lancé dans le cadre d’un engagement conjoint au Forum Génération Égalité. Lors du lancement virtuel de haut niveau, Mme Byanyima a été rejointe par David Moinina Sengeh, ministre de l’Éducation primaire et secondaire supérieure de Sierra Leone, la diplomate tunisienne et ancienne Envoyée de la jeunesse de l’Union africaine, Aya Chebbi, une représentante du centre de leadership d’Education Plus Young Women, Anita Myriam Emma Kouassi, et Miss Afrique du Sud 2020, Shudufhadzo Musida.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 68 96
bartonknotts@unaids.org

Education Plus

La scolarisation des filles réduit les nouvelles infections au VIH

06 avril 2021

Une plus longue scolarisation a un effet préventif et réduit le risque d’infection au VIH. Une corrélation existe entre le niveau d’éducation des filles et un meilleur contrôle des droits et de la santé sexuelle et reproductive.

Utiliser un préservatif lors du dernier rapport sexuel à haut risque est positivement corrélé au fait que les adolescentes et les jeunes femmes en Afrique orientale et australe ont terminé le collège. Par ailleurs, les études montrent une baisse encore plus nette des nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes des pays où le taux de filles qui terminent le collège est élevé (> 50 %). 

Education Plus, une nouvelle initiative en faveur de l’éducation et de l’émancipation des adolescentes en Afrique subsaharienne est en train de voir le jour. Elle a pour ambition d’accélérer les efforts afin de garantir que chaque fille dans cette région a accès à une éducation secondaire de qualité.

Notre action

Prévention du VIH

Education Plus : la justice du genre pour les adolescentes et les jeunes femmes d’Afrique

19 mars 2021

« J’en appelle un instant à votre imagination. Imaginez que vous découvrez que vous avez été infectée du VIH par un garçon qui ne sait même pas qu’il est séropositif et qui ne veut pas croire qu’il vous a contaminée », raconte une jeune militante ghanéenne, Akosua Agyepong, au cours d’une réunion en ligne réunissant les partenaires stratégiques d’une nouvelle initiative visionnaire, Education Plus.

Mme Agyepong faisait ici allusion à l’expérience d’une amie de 18 ans qui lutte pour étudier, obtenir un traitement et surmonter la discrimination dont sont trop souvent victimes les jeunes vivant avec le sida à la maison, à l’école, dans le système de santé et au sein de leur communauté. 

Cet exemple reflète toutefois toujours l’état des choses. En Afrique subsaharienne, on estime que les nouvelles contaminations touchent chaque semaine 4 500 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans. L’épidémie de VIH s’enracine ici dans l’injustice et la violence de genre. Les adolescentes représentent cinq nouvelles infections au VIH sur six dans leur tranche d’âge. L’Afrique subsaharienne est également la région enregistrant le taux le plus élevé de mariage précoce et de grossesse adolescente.

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a présenté Education Plus au cours de cette rencontre. Cette nouvelle initiative révolutionnaire est pensée pour lutter contre cette réalité que la pandémie de COVID-19 est venue aggraver. Elle a demandé aux personnes présentes de réfléchir sur ces chiffres.

« Education Plus rassemble des gouvernements afin qu’ils fassent preuve de volonté et s'engagent pour qu'émerge une éducation secondaire gratuite. Le programme appelle également les institutions financières et les pays donateurs à apporter leur soutien au leadership des gouvernements africains. Il fédère les mouvements de filles, d’adolescentes, de jeunes femmes et de femmes, ceux en faveur des droits humains, et tous ceux et celles qui luttent pour les droits humains des filles et le droit à l’égalité des chances », a continué Mme Byanyima.

« Cette situation n’est pas une fatalité. Elle peut changer et elle a déjà commencé à le faire. Nous avons besoin de leadership, de solidarité et de partenariats pour la changer », a-t-elle poursuivi.

L’initiative Education Plus est menée par les directeurs et directrices de l’ONUSIDA, de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, du Fonds des Nations Unies pour la population, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance et de l’ONU Femmes. Elle appelle à prendre des engagements multisectoriels afin de garantir une éducation secondaire de qualité à l’ensemble des filles et des garçons. Elle enjoint à instaurer des environnements où la violence est exclue, ainsi qu’un accès à une éducation sexuelle complète, mais aussi à garantir la santé et les droits sexuels et de la reproduction, et à assurer l’émancipation économique des jeunes femmes en leur permettant de réussir leur entrée sur le marché du travail.

Des ministres de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de l’éducation et de la santé de gouvernements africains ont également abondé dans le sens de l’approche holistique d’Education Plus. Ce point de vue est partagé par des responsables d’institutions partenaires clés, notamment la Commission de l’Union Africaine, la Banque africaine de développement, l’Union européenne et le Partenariat mondial pour l’éducation. 

La ministre de la Santé du Malawi, Khumbize Kandodo-Chiponda, a indiqué qu’Education Plus partage  à point nommé son expérience personnelle. « Ce programme m’est cher, car j’avais 16 ans quand je suis tombée enceinte. Ainsi, je sais très bien ce que vivent nos filles, en particulier dans les zones rurales. J’ai eu la chance de pouvoir retourner à l’école et même de poursuivre ma scolarisation et de décrocher un diplôme universitaire », a-t-elle déclaré. « Chez nous, beaucoup de jeunes filles n’ont pas cette chance. Ainsi, je suis très fière de l’initiative Education Plus. »  

La ministre rwandaise de l’Éducation, Valentine Uwamariya, a déclaré que l’éducation secondaire ne devrait pas être un luxe. « Pour mettre un terme aux menaces qui pèsent sur le bien-être des adolescentes, y compris le VIH, elles doivent finir l’école secondaire et bénéficié d’un enseignement de qualité. Cela passe par l’intégration de l’éducation sexuelle complète, comme l’a fait le Rwanda dans son nouveau programme scolaire mettant l’accent sur l’acquisition de compétences. »

« Toutes les filles ont droit à une éducation non seulement inclusive, mais aussi abordable, disponible et accessible. Par ailleurs, elles ne doivent pas avoir peur d’être jugées et de ne pas être respectées. Les filles, à vous de jouer ! », a déclaré Hazel Jojo, une éducatrice au Zimbabwe.

Vanessa Moungar, directrice du département Genre, femmes et société civile de la Banque africaine de développement, a appelé à faire des investissements judicieux. « Nous devons poursuivre notre collaboration avec nos gouvernements afin que l’éducation des filles soit tout aussi prioritaire que la construction de routes et de ponts. »

« Nous avons besoin de davantage d’interventions ciblées comme celle-ci pour déraciner les causes des inégalités entre les sexes, car elles ont un impact direct », a indiqué le ministre luxembourgeois de la Coopération et de l’Action humanitaire, Franz Fayot. La ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, et présidente du Comité technique spécialisé de l’Union Africaine sur l’égalité entre les hommes et les femmes, Véronique Tognifodé Mewanou, a affiché son soutien à cette initiative.

Cette rencontre a été animée par deux figures de la jeunesse, Jennifer Kayombo de la République unie de Tanzanie et Lorence Kabasele de la République démocratique du Congo, afin de donner l’exemple et d’incarner l’idée centrale de cette initiative : mettre l’accent sur le leadership des jeunes femmes. Cette rencontre a été organisée le 17 mars par les gouvernements du Bénin et du Luxembourg en marge de la 65e session de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies.

Parmi les défenseurs et défenseuses de cette initiatives se trouvaient Pauline Nalova Lyonga Egbe, ministre camerounaise de l’Éducation secondaire, Sarah Mbi Enow Anyang, commissaire de l’Union Africaine pour l’Éducation, la Science, la Technologie et l’Innovation, Henriette Geiger, directrice du directorat sur le Développement humain, la Migration, la Gouvernance et la Paix auprès de la Commission européenne, et Alice Albright, directrice exécutive du Partenariat mondial pour l’Éducation.

L’initiative Education Plus offre l’opportunité de tirer un maximum du potentiel de transformation des investissements en faveur des adolescentes et des jeunes femmes. Elle sera lancée au cours du Forum Génération Égalité qui sera organisé en France à Paris.

En savoir plus

Education Plus

Pages