Faith based organizations FBO

Côte d’Ivoire : lancement d’un projet confessionnel contre le VIH pédiatrique

02 mars 2021

Les organisations confessionnelles jouent un rôle essentiel à tous les niveaux de la riposte au VIH. La prise en charge du VIH repose en effet beaucoup sur leurs réseaux d’hôpitaux, de cliniques et de systèmes communautaires, en particulier dans les pays sévèrement touchés par l’épidémie. C’est pour cette raison que l’ONUSIDA et le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) ont lancé une initiative commune pour puiser dans le potentiel national et international des organisations confessionnelles et tirer profit des avantages que pourrait offrir un réseau d’organisations confessionnelles dans certains pays, comme la Côte d’Ivoire.

L’initiative confessionnelle de l’ONUSIDA-PEPFAR a été lancée le 14 octobre 2020 en Côte d’Ivoire. Elle est placée sous l’égide du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique par le biais du programme national de lutte contre le sida.

Suite à cette initiative nationale, plusieurs activités ont suivi dans le pays. On peut citer ici le développement du plan d’action confessionnel placé sous la direction du programme national de lutte contre le sida. Cette initiative vise à garantir une coordination efficace et à surveiller de près les programmes, ainsi qu’à assurer les synergies et la complémentarité dans leur mise en œuvre.

Le 9 février, Caritas Côte d’Ivoire, membre de Caritas Internationalis, l’organisation chargée de mettre en place la stratégie sociale de l’Église catholique au niveau national et international, a lancé le projet GRAIL (Galvanizing Religious Actors for Better Identification and Linkage to Paediatric HIV). Ce projet renforcera l’implication des organisations confessionnelles en accélérant le diagnostic précoce et le traitement des enfants séropositifs en Côte d’Ivoire.

Au cours du lancement du projet GRAIL, un représentant du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique a salué l’engagement de l’église catholique au sein de la riposte nationale au VIH et a rappelé que le sida pédiatrique figure parmi les priorités nationales.

« La pandémie de COVID-19 que nous affrontons actuellement est une situation d’urgence sanitaire et sociale préoccupante qui nécessite une riposte forte. Les enfants vivant avec le VIH sont nombreux parmi les personnes touchées », a déclaré Bruno Yedoh Essoh, le président de Caritas Côte d’Ivoire.

« L’écart entre le diagnostic et la prise en charge des enfants vivant avec le VIH est important. Par conséquent, un partenariat efficace au niveau national avec des organisations confessionnelles en Côte d’Ivoire peut aider à combler cet écart, » a indiqué Jean-François Somé, conseiller en mise en œuvre pour l’ONUSIDA PEPFAR/Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui a représenté l’ONUSIDA lors du lancement.

Le projet GRAIL a pour objectif de former les leaders religieux et les prestataires de services de santé confessionnels sur les thèmes du VIH pédiatrique et des actions visant à réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH, notamment les enfants. La première session d’une formation sur le sida pédiatrique à destination des leaders religieux et des prestataires de services de santé confessionnels a eu lieu juste après le lancement du projet GRAIL. D’autres sessions sont prévues dans le pays.

 

 

Prise en charge des enfants vivant avec le VIH/SIDA Le projet GRAIL lancé Les enfants vivant avec le VIH/ SIDA en...

Posted by Caritas Nationale CI on Tuesday, February 9, 2021

Notre action

Enfants et VIH

Une nouvelle initiative confessionnelle lancée en Côte d'Ivoire

16 novembre 2020

La Côte d'Ivoire a lancé son initiative confessionnelle "Exploiter la puissance des partenariats".

La Côte d'Ivoire est l'un des pays ciblés par une initiative du Plan d'urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et de l'ONUSIDA, qui a été lancée en juin 2020 pour tirer parti du leadership mondial et national des organisations confessionnelles dans la lutte contre le VIH.

La Côte d'Ivoire travaillera avec les organisations confessionnelles du pays pour aligner leurs activités sur les plans d'action confessionnels en appui à la réponse nationale au VIH. L'expérience montre qu'un tel alignement se traduit par une participation mieux coordonnée et plus soutenue du secteur confessionnel dans les réponses nationales au VIH.

Les organisations confessionnelles ont toujours joué un rôle important dans la réponse au VIH grâce à leurs liens étroits avec les communautés et à leur vaste réseau d'hôpitaux, de cliniques et d'autres établissements de santé. Toutefois, pour exploiter pleinement le potentiel de ces organisations, il est encore nécessaire de renforcer leurs capacités à adopter de nouvelles politiques et innovations, d'améliorer leur collaboration et leur coordination avec les partenaires de la lutte contre le VIH et de s'attaquer davantage à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH au sein des communautés confessionnelles.

"Cette initiative s'appuiera sur le leadership mondial et national des organisations confessionnelles dans la réponse au VIH, en mettant l'accent sur les domaines où les organisations confessionnelles ont un impact réel et durable", a déclaré Samba Mamadou, directeur général du ministère de la Santé et de l'Hygiène publique de Côte d'Ivoire.

Grâce à cette collaboration, les partenaires de mise en œuvre (PMO) du PEPFAR dans le pays travailleront avec des organisations confessionnelles pour développer des messages d’espoir afin de réduire la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et accroître la demande de services VIH. Les questions clés qui seront abordées comprendront l'arrêt du traitement par la «guérison par la foi» et la nécessité de renforcer l'alphabétisation sur le VIH.

Les prochaines étapes de l'initiative comprennent la convocation d'une réunion avec toutes les parties prenantes concernées afin d'élaborer un plan d'action confessionnel en appui au plan stratégique national de lutte contre le VIH pour 2021-2025.

"L'initiative est conçue comme un consortium d'organisations et de partenaires confessionnels de longue date qui travaillent ensemble pour développer et combiner leurs forces, promouvoir des politiques et des pratiques fondées sur des données probantes et renforcer les efforts de sensibilisation", a déclaré Brigitte Quenum, directrice de l'ONUSIDA pour la Côte d'Ivoire.

L'initiative, qui est placée sous la direction du ministère de la santé et de l'hygiène publique et du programme national de lutte contre le sida, et qui est soutenue par l'ONUSIDA, a été lancée à la mi-octobre lors d'un événement auquel ont participé plus de 50 partenaires et qui était organisé par l'ONUSIDA et diffusé en ligne.

"Les institutions confessionnelles se félicitent de cette initiative interconfessionnelle visant à renforcer la contribution de nos institutions et de nos dirigeants de manière plus synergique", a déclaré le pasteur Yapi, vice-président adjoint de l'Alliance des Religieux pour la Santé Intégrale et la Promotion de la Personne Humaine.

Échanges interreligieux sur la manière de faire progresser la riposte au VIH

06 octobre 2020

Un millier de croyants et croyantes de diverses confessions qui s'impliquent dans la lutte contre le VIH se sont rassemblé-es récemment au cours de la conférence œcuménique en ligne sur le VIH : Resilience & Renewal: Faith in the HIV Response.

« Il est important aujourd’hui plus que jamais que les communautés confessionnelles et leurs responsables  soient des relais efficaces pour les populations. Autrement dit, à l’heure de la COVID-19, il s’agit de prendre conscience que les appels à lutter contre la COVID-19 et ceux contre le VIH doivent se compléter et déboucher sur des synergies. Ils ne sont pas en concurrence. Nous allons nous appuyer sur les partenaires confessionnels afin qu’ils soient des relais efficaces et fidèles pour aider les personnes vivant avec le VIH », a déclaré Shannon Hader, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA responsable des programmes.

Au cours de cette rencontre de trois jours, les participantes et participants ont identifié des mesures communes pour lutter contre des défis et des problématiques émergentes liés à l’atteinte des objectifs 2020 et 2030 de la lutte contre le VIH. Les responsables des différentes confessions étaient invité-es à signer la déclaration en ligne d’engagement en faveur de la riposte au VIH : Our Promise to Action—Resilience & Renewal: Faith in the HIV Response

Cette conférence a également servi de cadre au lancement de la 13 Million Campaign. L’objectif de cette campagne consiste à impliquer les personnalités importantes, les personnes et les communautés confessionnelles afin de promouvoir l’accès aux services de santé auprès des 13 millions d’enfants, de femmes et d’hommes vivant avec le VIH et qui ne suivent pas encore de thérapie antirétrovirale.

La Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a rappelé aux personnes présentes que près de 40 ans de riposte au VIH nous ont appris combien la solidarité mondiale est essentielle pour surmonter la pandémie de COVID-19. Tout comme le VIH, cette nouvelle pandémie ne se limite pas à une maladie. Elle a en effet des répercussions sociales, économiques, éthiques et politiques sur la société et seule une approche multisectorielle, notamment en impliquant les communautés confessionnelles, peut aider l’humanité à y mettre un terme. 

Jessie Milan Jr, directeur exécutif d’AIDS United, a souligné que les communautés marginalisées sont davantage vulnérables aux deux épidémies. Les injustices raciales aggravent par ailleurs les souffrances. « Notre communauté religieuse est d’autant plus pertinente lorsque la foi que nous portons en nos systèmes et en nos sociétés est ébranlée », a-t-il indiqué.

L’archevêque sud-africain, Thabo Makgoba, a souligné que les institutions religieuses servent les plus faibles, en particulier au niveau national, et fournissent une part considérable des services et coopèrent activement avec les agences gouvernementales. Il a proposé que 5 % des financements internationaux de la lutte contre le VIH soient alloués aux initiatives liées à une confession.

Katy Godfrey représentant le Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) a partagé son expérience pour ce qui est de la fourniture de services liés au VIH à 15,7 millions de personnes grâce à une collaboration étroite avec les gouvernements et les communautés confessionnelles. Elle a rappelé que l’efficacité des services ne peut être assurée qu’en apprenant continuellement, en étant à l’écoute des besoins des communautés et en collaborant avec elles. Les services doivent faire la part belle à une prise en charge convenable des personnes sans oublier de se préoccuper du personnel soignant et des aidants et aidantes.

Les groupes confessionnels ont partagé leurs bonnes pratiques concernant la fourniture de services de lutte contre le VIH au cours de la COVID-19. La conférence a été aussi l’occasion pour eux de découvrir les avancées de la science et de la recherche ainsi que les informations présentées lors de la Conférence internationale sur le sida de 2020. Des témoignages apportés par des personnes impliquées dans la riposte au VIH ont alimenté les discussions et ont permis de tirer des enseignements de leur expérience et de leur vécu. Des chants, des prières et des pétitions signées par des enfants ont attiré l’attention sur le retard qu'accuse actuellement la riposte au VIH auprès des enfants et des ados.

Des responsables de communautés ont également joué un rôle central au cours de cette conférence.

Parmi les participantes figuraient neuf femmes nigérianes en situation de handicap appartenant au BOLD (Beautiful Outstanding Ladies with Disabilities) Hearts Network. Ndifreke Andrew-Essien, coordonnatrice du BOLD Hearts Network, a déclaré : « Cela fait chaud au cœur d’écouter et de voir des personnes ayant un handicap et vivant avec le VIH raconter comment elles renforcent leur résilience. Elles ont été une source d’inspiration pour beaucoup. Cette conférence nous a énormément appris. Nous espérons qu’à l’avenir, l’interprétation en langue des signes permettra à nos membres mal entendant-es d’y avoir accès. »

« J’ai été très impressionnée par les bonnes pratiques au Kenya, en particulier celles consistant à mettre en relation les personnes séropositives qui ont réussi à supprimer leur charge virale. Recourir à une stratégie reposant sur une célébration, plutôt que sur des punitions, est une source d’inspiration pour moi », a expliqué Aarti Parab, l'une des six ados vivant avec le VIH qui ont pu participer à la conférence.

Un groupement d’organisations confessionnelles d’horizons variés et de personnes vivant avec le VIH venant du monde entier a organisé cette rencontre qui s’est tenue du 22 au 24 septembre avec le soutien de l’UNAIDS/PEPFAR Faith Initiative.

Consolider le rôle des organisations confessionnelles dans la riposte au VIH

11 août 2020

Les organisations confessionnelles entretiennent des liens étroits au sein des communautés sur le terrain, ainsi qu’un vaste réseau d’hôpitaux, de cliniques et d’autres établissements de santé. Elles sont ainsi des acteurs importants de la riposte au VIH depuis le début de l’épidémie.

Toutefois, pour libérer pleinement leur potentiel, il est encore nécessaire de renforcer leur faculté à adopter de nouvelles règles et des innovations, d’améliorer la collaboration et la coordination avec les partenaires de la riposte au VIH et de poursuivre la lutte contre la stigmatisation et la discrimination liée au virus au sein des communautés confessionnelles.

L’édition spéciale 2015 de The Lancet sur le thème de la religion et des soins de santé met en avant deux zones d’ombre :

  • une absence de données probantes sur l’ampleur, l’étendue, la couverture, la qualité et l’efficacité des services de santé proposés par les organisations confessionnelles ;
  • des divergences non négligeables entre certains aspects confessionnels et une approche des soins de santé respectant les droits humains.

Afin d’affronter ces défis, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et l’ONUSIDA ont lancé en 2016 une initiative de deux ans visant à aider les organisations confessionnelles et leurs responsables à mieux se faire entendre sur les thèmes de la sensibilisation et de la fourniture de ripostes pérennes au VIH.

La nouvelle initiative

La nouvelle initiative PEPFAR-ONUSIDA lancée en juin 2020 a pour objectif de tirer profit du rôle prééminent au niveau mondial et national des organisations confessionnelles au sein de la riposte au VIH. Elle puisera dans les réussites, les résultats et les enseignements tirés, et maximisera l’utilisation d’outils et de ressources élaborés par les programmes précédents afin de renforcer les capacités.  

Cette initiative prend la forme d’une alliance de partenaires confessionnels de longue date qui coopéreront afin de développer et de combiner leurs atouts, de promouvoir des règles et des pratiques basées sur des données probantes, et de renforcer les efforts de sensibilisation.

« Il est important aujourd’hui plus que jamais que les communautés et les leaders confessionnels soient des relais efficaces pour les populations », explique Shannon Hader, directrice exécutive adjointe responsable des programmes. « Autrement dit, à l’heure de la COVID-19, il s’agit de prendre conscience que les appels à lutter contre la COVID-19 et ceux contre le VIH doivent se compléter et déboucher sur des synergies. Ils ne sont pas en concurrence. Nous allons nous reposer sur les partenaires confessionnels afin qu’ils soient des relais efficaces et fidèles pour aider les personnes vivant avec le VIH. »

Partenaires opérationnels et pays cibles

Tous les partenaires opérationnels disposent de références solides en matière de réalisation d’activités liées au VIH, de partenariats avec l’ONUSIDA et le PEPFAR, ainsi que de collaboration avec des partenaires interconfessionnels au niveau international et national.

Les partenaires opérationnels sont les suivants :

  • Alliance universitaire dirigée par la St Paul’s University (Limuru, Kenya) ;
  • Plateforme des associations chrétiennes africaines de la santé (ACHAP) ;
  • Caritas Internationalis ;
  • Réseau interconfessionnel international des chefs religieux qui vivent avec le VIH/sida ou sont personnellement touchés par le VIH/sida (INERELA+) ;
  • Islamic Relief Worldwide ;
  • Conseil œcuménique des Églises – Alliance œcuménique « Agir ensemble »
  • Conseil œcuménique des Églises – Initiatives et plaidoyer œcuméniques pour la lutte contre le VIH et le sida (EHAIA).

Des actions au niveau national seront réalisées au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en République démocratique du Congo, au Kenya, au Nigeria, en République unie de Tanzanie, en Ouganda et en Zambie.

Les organisations confessionnelles adapteront leurs activités à des Plans d’action confessionnels afin de soutenir les stratégies nationales de riposte au VIH. D’expérience, cette approche fournit une meilleure participation coordonnée et durable des acteurs confessionnels au sein des ripostes nationales au VIH.

« Notre capacité à créer des partenariats avec des communautés confessionnelles fait partie de notre stratégie sur le long terme pour lutter aussi bien contre le VIH que la COVID-19 », indique Sandra Thurman, responsable stratégie du PEPFAR.

Des activités internationales sont prévues pour renforcer la collaboration, la notoriété et la coordination de la contribution des organisations confessionnelles à la riposte au VIH. Il s’agit par exemple de la Conférence interconfessionnelle sur le VIH portant sur la résilience et le renouveau (22 au 24 septembre 2020), de la réalisation des engagements pris dans le Plan d’action de Rome sur le VIH chez les enfants et de l’implication des partenaires confessionnels dans l’élaboration de la nouvelle stratégie internationale de l’ONUSIDA.

Conférence interconfessionnelle sur le VIH portant sur la résilience et le renouveau (22 au 24 septembre 2020)

Au Zimbabwe, les kiosques d'info-santé viennent renforcer les services du VIH

18 décembre 2019

Quiconque traverse le Zimbabwe un samedi ou un dimanche normal passera à côté de nombreux lieux de culte. Certains sont stationnaires, d’autres sont itinérants. Parfois, la messe est dite sous les arbres ou à l’extérieur.

De nombreux Zimbabwéens appartiennent à un mouvement religieux, en particulier à l’Église apostolique. Par le passé, cette dernière dissuadait ses membres de recourir à des soins médicaux, dont les services liés au VIH, car elle préférait la prière. Toutefois, cela s’est soldé par de nombreux cas de maladies  et de décès connexes qui auraient pu être évités. Cependant, avec le lancement des Health Kiosks, les kiosques d'info-santé, la communauté invite maintenant ses membres à accéder aux soins de santé.

David Adashe (nous avons changé son nom), leader d’une communauté apostolique dans le district de Gokwe North, explique que ces stands gérés par des bénévoles de son église ayant reçu une formation du ministère de la Santé zimbabwéen ont aidé sa congrégation à obtenir des informations primordiales sur la prévention du VIH. Pour lui, cela revient à « quitter une nuée épaisse pour atteindre un lieu baigné d’une splendide lumière. »

M. Adashe déclare que sa congrégation a changé d’avis sur le bien-fondé de se rendre dans les établissements de santé pour trouver une assistance médicale. Ses paroissiens se font maintenant soigner, reçoivent des conseils auprès de bénévoles formés et sont renvoyés vers un établissement de santé lorsqu’ils ont besoin de prestations supplémentaires. « Avant, j’étais naïf et je ne voulais pas prendre les questions de santé au sérieux, mais depuis l’arrivée du programme des kiosques d'info-santé, j’ai l’impression d’avoir davantage le contrôle sur ma vie. J’encourage maintenant ma famille à profiter des services de santé de la clinique », poursuit-il.

Depuis mars 2018, World Vision Zimbabwe, en collaboration avec le ministre de la Santé et de la Protection de l’enfance, implique les leaders religieux comme M. Adashe et les bénévoles des églises. L’organisation propose des formations et crée des espaces protégés en vue de fournir des informations et des services de santé aux congrégations.

Un bénévole travaillant sur un Health Kiosk à Gwanda explique : « J’ai remarqué au début sur le stand que certaines personnes avaient du mal à se rendre d’elles-mêmes à la clinique locale pour se faire soigner. Cela a changé depuis le lancement du programme, car les kiosques d'info-santé leur fournissent des informations sur le pas de leur porte. »

De nombreux lieux de culte participant à ce programme ont constaté une augmentation de 200 % du nombre de personnes venant se renseigner sur le VIH et la santé. La moitié de celles s’informant sur le virus font un dépistage et reçoivent leurs résultats. Les personnes dont le test est positif sont invitées à suivre une thérapie antirétrovirale et des bénévoles formés des églises les aident à ne pas interrompre le traitement.

Les leaders religieux et les bénévoles issus des congrégations sont un élément essentiel pour contrôler l’épidémie de VIH. Ils fournissent des soins aux membres de leur communauté, créent des espaces protégés pour l’échange d’informations et ils jouissent de la confiance des membres de leurs communautés. Un contact régulier avec les congrégations permet aux bénévoles de combler l’absence de services pour tous ceux qui en ont le plus besoin. Les kiosques d'info-santé sont également des plateformes efficaces et pérennes pour rassembler aussi bien les communautés de croyants et de non-croyants. Ils permettent d’aborder les besoins de santé de leurs membres, mais aussi de fournir des espaces protégés pour parler d’autres thèmes liés à la santé.

« Les résultats fournis par le programme des Health Kiosks sont prometteurs pour la lutte contre l’épidémie de VIH. Il s’agit d’un excellent exemple de riposte dirigée par une communauté à destination de ses membres et au sein de cette communauté. Cette forme de riposte fournit des espaces protégés et de l’aide à leurs membres. Elle est essentielle pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH et aux décès liés au sida, mais aussi pour concrétiser la couverture sanitaire universelle », déclare Laurel Sprague, responsable du service Mobilisation communautaire, aide communautaire, justice sociale et inclusion de l’ONUSIDA.

Les communautés confessionnelles cherchent à tendre la main à la population masculine et à rendre justice aux enfants

26 septembre 2019

Bobby est né en 1996 au Lesotho, un petit pays montagneux. Sa mère vivait avec le VIH et, sans qu'il le sache, il est né avec le virus. Il a perdu son petit frère âgé de quatre ans et sa petite sœur tout juste âgée de six ans des suites d'une méningite. Deux évènements tragiques dans la vie de Bobby. Son existence était déjà suffisamment difficile lorsqu'à 12 ans il apprend une nouvelle qui va bouleverser sa vie. Suite à un diagnostic de la tuberculose, il découvre que sa mère et son père ont le VIH.

Mais Bobby ne se laisse pas décourager. « Des personnes ont essayé de détruire ma vie, mais tout ce qu'elles ont réussi, c'est de me rendre plus fort. D'autres voulaient m'exploiter, mais ainsi, elles m'ont rendu plus intelligent », raconte-t-il. « Cela n'a pas toujours été facile de prendre des médicaments et de devenir un militant séropositif après avoir été un enfant avec le VIH. J'ai subi mon lot de stigmatisations et discriminations. Mais un de mes rêves les plus chers est de vivre et de faire bouger les choses, c'est pourquoi je suis ici aujourd'hui. »

Le 26 septembre, en marge de l'Assemblée générale des Nations Unies organisée dans la ville américaine de New York, Bobby a partagé son expérience devant un parterre de plus de 150 chefs religieux et partenaires engagés dans la lutte contre le VIH au cours du Communities of Faith Breakfast qui se déroulait au Yale Club.

La vie de Bobby et de milliers d'autres personnes comme lui inspire des groupes religieux du monde entier à agir pour stopper les nouvelles infections au VIH et aider les personnes vivant avec le virus et concernées. Un autre intervenant, le ministre de la Santé de Zambie, Chitalu Chilufya, a expliqué que les leaders religieux de son pays jouent un rôle important pour améliorer la santé et le bien-être au sein de leurs congrégations, en particulier en s'adressant aux hommes.

« Plusieurs pasteurs organisent le dimanche des journées dédiées à la santé. Ils invitent des docteurs pour informer leur congrégation sur différents thèmes », indique M. Chilufya. « Les hommes sont sur les marchés et dans les églises. Par conséquent, c'est un moyen d'atteindre cette tranche de la population. Ces efforts ont permis de faire passer de 50 % à 30 % la part de la population masculine qui n'a pas encore fait un test du VIH. »

D'autres intervenants ont abondé en son sens. Il est en effet important de se faire entendre par les hommes, car il est urgent de garantir que les enfants ont accès à la justice et aux meilleures prestations pour lutter contre le VIH.

« En 2018, nous avons perdu 100 000 enfants des suites du sida, et seulement 54 % sur 1,7 million enfants vivant avec le VIH dans le monde entier ont accès à un traitement. Ces chiffres sont désastreux », a précisé Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « L'implication des partenaires de santé associés à un groupe religieux est capitale pour aider les gouvernements à transformer leurs engagements envers le VIH en de véritables actions sur le terrain. »

Cette rencontre matinale a offert une plateforme aux partenaires. Ils ont ainsi partagé leurs idées et leurs expériences concernant des stratégies innovantes pour que les services de prévention et de traitement du VIH atteignent les jeunes hommes, les adolescentes, les jeunes femmes et les enfants vivant avec le VIH. Elle a également encouragé des échanges fructueux sur la manière d'empêcher les violences sexuelles dont sont victimes les enfants et d'y apporter une réponse, car ces abus augmentent considérablement leur risque de contamination.

« Les discussions menées aujourd'hui vont mettre à jour ce qu'il est possible de faire. Fort de ces informations, nous n'aurons plus d'excuses pour ne pas le mettre en œuvre pour chacun, en tout lieu et en tout temps », a déclaré Deborah Birx, coordinatrice de la lutte contre le sida dans le monde et représentante spéciale des États-Unis pour la diplomatie sanitaire.

Les organisations confessionnelles : des partenaires essentiels dans la riposte au sida pour les migrants

22 février 2019

Les organisations confessionnelles délivrent des services anti-VIH dans les pays les plus touchés par le virus depuis le début de l’épidémie. Les moyens de renforcer la collaboration sur les services anti-VIH pour les migrants et les réfugiés ont fait l’objet d’un récent atelier organisé par le Conseil œcuménique des Églises, l’ONUSIDA et leurs partenaires.

Wangari Tharao, Directrice de la recherche et des programmes chez Women’s Health in Women’s Hands, a émigré du Kenya pour s’installer au Canada à une époque où l’épidémie de VIH commençait à se propager dans toute l’Afrique. Elle ne connaît que trop bien, par sa propre expérience, les nombreux problèmes auxquels les migrants sont confrontés, notamment en ce qui concerne les soins de santé. La barrière de la langue, un mauvais suivi des soins, l’absence d’assurance maladie et de protection sociale et le manque de politiques de santé inclusives pour les migrants sont autant de facteurs qui affectent la santé et la sécurité des migrants lorsqu’ils tentent de s’établir dans un nouveau pays au sein de nouvelles communautés.

Quand Mme Tharao a quitté le Kenya, la stigmatisation et la discrimination étaient omniprésentes. Selon elle, la stigmatisation autour du VIH est restée la même aujourd’hui. « En tant que migrants, nous affrontons le VIH en silence, nous avons très peur de la stigmatisation et de la discrimination et nous hésitons à nous rendre dans les établissements de santé. Il est important de réfléchir à des moyens de délivrer des services aux populations en déplacement, ainsi qu’à des moyens de résoudre les problèmes qu’elles rencontrent », a-t-elle expliqué.

« Nous devons comprendre la vie et le parcours d’un migrant d’un point de vue global et au niveau individuel pour pouvoir comprendre les problèmes auxquels celui-ci se heurte. Le statut juridique, les papiers, les preuves d’identité ne doivent jamais être des motifs de refus d’accès à la santé et au bien-être », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.

Bien que le domaine confessionnel joue un rôle important dans la riposte au VIH, les croyances et les pratiques religieuses ont parfois été utilisées pour justifier des préjugés se traduisant par de la stigmatisation et de la discrimination.

« En tant que communautés religieuses, nous pouvons et nous devons soutenir les migrants et les réfugiés : pour les protéger du VIH et de la tuberculose, pour promouvoir l’accès à la santé et à la prévention et pour réduire la stigmatisation, la discrimination et la violence », a déclaré Olav Fykse Tveit, Secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises.

L’atelier a permis de présenter de nombreux exemples d’organisations confessionnelles qui proposent des services destinés à accueillir, protéger, intégrer les migrants, les réfugiés et les autres personnes en déplacement, et à promouvoir leurs droits. Les réseaux fournis par les mosquées, les églises et les communautés religieuses peuvent être le premier point d’entrée d’un réfugié, d’un migrant ou d’une personne déplacée dans une nouvelle société.

« Les gens font confiance aux groupes confessionnels et nous pouvons nous appuyer là-dessus pour entreprendre des actions de proximité dans les communautés, diffuser des messages de prévention du VIH et délivrer des services de traitement et de soins anti-VIH », a déclaré Michael P. Grillo, Directeur du Programme de formation militaire international sur le VIH pour le Programme de prévention du VIH du Département de la Défense des États-Unis.

Lors de cet atelier, qui s’est tenu à Genève, en Suisse, les 20 et 21 février, les participants ont recensé les principaux éléments d’une feuille de route visant à renforcer l’engagement des organisations confessionnelles et à étendre leur rôle dans la riposte au VIH et la prestation de services pour les migrants et les réfugiés. Elle s’appuiera sur les engagements de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida et de la Déclaration politique des Nations Unies de 2018 sur la tuberculose, tout en soutenant les engagements du Pacte mondial pour la migration relatifs au droit à la santé.

Une campagne de dépistage du VIH rassemble la communauté à Bangui

19 février 2019

Le quartier PK5 situé à Bangui, en République centrafricaine, abrite la majeure partie de la communauté musulmane de la ville. Autrefois zone commerciale animée et épicentre de la vie nocturne de Bangui, PK5 est devenu aujourd’hui pour beaucoup un endroit à éviter.

À l’instar d’une très grande partie du pays, la zone PK5 et sa population ont été très touchées par les violences qui ont embrasé le pays en 2012 et 2013. Les habitants non musulmans de PK5 sont partis et les groupes armés rivaux contrôlent toujours encore la région. À travers tout le pays, les conséquences de ces violences ont entraîné des déplacements de population massifs et une crise humanitaire. Fin 2018, on estimait à 2,9 millions, soit plus de la moitié de la population du pays, le nombre de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire et de protection.

Pourtant, les habitants de PK5 font preuve de résilience. Reconnaissant la nécessité d’une plus grande sensibilisation au VIH au sein de la communauté, de jeunes responsables musulmans et le Centre de l’Université catholique, avec l’appui de l’ONUSIDA, ont organisé une campagne de dépistage du VIH et de sensibilisation du 23 janvier au 13 février au Centre de santé Henri Dunant de PK5.

Cette campagne est la première du genre à avoir lieu à PK5 depuis les violences de 2012-2013.Durant ces deux semaines, 1 500 personnes ont eu accès à un dépistage volontaire du VIH et à des services de conseil. Les personnes testées séropositives au VIH ont été orientées vers un traitement.

La campagne a été inaugurée par Pierre Somse, Ministre de la Santé, lors d’un événement auquel ont assisté des responsables religieux, des femmes et des jeunes. M. Somse a lui-même passé un test de dépistage du VIH en soulignant l’importance du fait que tout le monde devait connaître son état sérologique vis-à-vis du VIH. Cette connaissance reste faible dans le pays, avec seulement 53 % des personnes vivant avec le VIH au courant de leur statut.

« Le gouvernement s’engage à intensifier ses efforts dans la délivrance de services sociaux et de santé à tous les Centrafricains. Le PK5 n’est pas oublié et sa population ne sera pas laissée pour compte dans nos actions pour élargir l’accès aux services de dépistage, de traitement, de soins et d’appui anti-VIH », a déclaré M. Somse.

Pamela Ganabrodji, Responsable de l’information et du conseil au Centre de santé Henri Dunant, a ajouté : « Nous sommes très fiers de ce que nous avons accompli dans le cadre de cette campagne sur le VIH, mais il reste des défis à relever. Nous appelons le gouvernement et les partenaires internationaux à continuer de soutenir les activités du Centre de santé Henri Dunant dans le domaine du VIH et de la santé sexuelle et reproductive, qui sont d’une importance critique dans une communauté où les tabous culturels et sociaux représentent un obstacle majeur ».

Le dernier jour de la campagne, un dialogue communautaire a été organisé pour discuter des problèmes rencontrés par la population de PK5 en matière de VIH et de santé sexuelle et reproductive. Les besoins sont urgents et vont des services sanitaires et sociaux élémentaires au manque d’opportunités économiques. L’accès insuffisant aux contraceptifs modernes, des connaissances incomplètes sur le VIH et la pauvreté contribuent à rendre les jeunes et les femmes vulnérables au VIH.

« Avec cette campagne, nous, les jeunes de PK5, nous démontrons que nous avons des ressources et que nous faisons partie de la solution concernant le VIH et d’autres problèmes sociaux », a déclaré Aroufay Abdel Aziz, Président des Jeunes Musulmans de République centrafricaine.

Une deuxième phase de cette campagne de dépistage et de sensibilisation au VIH va se poursuivre jusqu’à fin mars et englobera des messages de prévention ciblés sur le VIH, avec une sensibilisation par des pairs-éducateurs et des débats en petits groupes sur les problèmes du VIH et de la santé sexuelle et reproductive.

« L’ONUSIDA va poursuivre son engagement auprès du gouvernement, des autres agences des Nations Unies et des partenaires afin de renforcer l’implication des jeunes dans la riposte au VIH », a déclaré Patrick Eba, Directeur national de l’ONUSIDA pour la République centrafricaine.

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