Human rights

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L’ONUSIDA salue la décision de la Barbade d’abroger les lois datant de l’ère coloniale qui criminalisaient les rapports sexuels entre personnes du même sexe

GENÈVE, le 13 décembre 2022—L’ONUSIDA salue le jugement rendu par la Haute Cour de Barbade qui supprime les lois héritées du colonialisme sur l’outrage à la pudeur et la sodomie qui criminalisaient les relations consensuelles entre personnes du même sexe.

« Cette décision historique est une étape importante pour protéger les droits humains et la dignité des personnes LGBT à la Barbade », a déclaré la directrice régionale de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes, Luisa Cabal. « Elle renforcera également la riposte au VIH du pays en contribuant à réduire la stigmatisation et la discrimination auxquelles est confrontée la communauté LGBT. Par ailleurs elle améliorera l’adoption des services de dépistage du VIH, de traitement et de prévention. »

En vertu de l’article 9 de la loi sur les infractions sexuelles de la Barbade, les hommes qui se livrent à une activité sexuelle avec un partenaire du même sexe encouraient jusqu’à des peines d’emprisonnement. Quant à l’article 12, il criminalisait tant les hommes que les femmes et les rendait passibles d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 10 ans. En plus de violer les droits humains des personnes LGBT, les lois qui punissent les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe freinent les progrès en matière de santé, y compris dans la riposte au VIH. De fait, ces lois alimentent la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT. De plus, elles les empêchent de chercher et de recevoir des soins de santé, car ces personnes ont peur des sanctions ou d’être arrêtées. La dépénalisation sauve et change des vies, et permet d’instaurer des sociétés plus fortes.

Cette année, la Barbade devient le troisième pays des Caraïbes à annoncer l’abrogation de cette législation discriminatoire. La demande a été déposée par deux activistes LGBT de la Barbade qui ont été accompagnés dans le processus par l’organisation locale Equals Barbados, qui apporte son soutien à la communauté, et l’organisation régionale LGBT, l’Eastern Caribbean Alliance for Diversity and Equality.

Au début de l’année, les courts d’Antigua-et-Barbuda et de Saint-Christophe-et-Niévès ont également abrogé des lois inconstitutionnelles qui criminalisaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toutefois, six pays des Caraïbes, tous d’anciennes colonies britanniques, continuent de criminaliser les rapports sexuels entre adultes consentants. Il s’agit de la Dominique, de la Grenade, du Guyana, de la Jamaïque, de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

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Journée internationale des droits de l’homme : en mettant fin à la pandémie de sida, nous respectons les droits humains de tous et toutes

GENÈVE, le 10 décembre 2022—À l’occasion de la Journée internationale des droits de l’homme, l’ONUSIDA signale que la pandémie de sida ne prendra fin qu'avec le respect intégral des droits humains de toutes les personnes.

L’ONUSIDA met l’accent sur la nécessité de réformes législatives et politiques afin de garantir les droits humains des personnes vivant avec le VIH, des femmes et des filles, ainsi que de toutes les populations marginalisées, y compris les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les personnes transgenres, les toxicomanes et les travailleurs et travailleuses du sexe.

« Il est évident que lorsque des communautés de personnes sont victimes d’atteintes aux droits humains, cela compromet la riposte au VIH », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima.

Les inégalités multiples et croisées qui alimentent la pandémie de VIH sont exacerbées par les violations des droits humains et les exacerbent à leur tour. Un rapport de l’ONUSIDA publié avant la Journée mondiale de lutte contre le sida, Inégalités dangereuses, a révélé comment les violations des droits humains entravent la riposte au sida.

La stigmatisation et la discrimination, ainsi que la criminalisation et la marginalisation entraînent de nouvelles infections au sein des populations clés en bloquant l’accès aux services de prévention, de traitement et de soins du VIH. Dans le monde entier, 68 pays continuent de criminaliser les rapports sexuels entre personnes de même sexe. Cela empêche les populations les plus touchées par la pandémie d'accéder aux services adaptés et les dissuade de se rendre dans les établissements de santé publics. En Afrique subsaharienne, des études ont montré que dans les pays où l'homosexualité et le travail du sexe sont des crimes, la prévalence du VIH est bien plus élevée parmi les populations de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les travailleuses et travailleurs du sexe par rapport aux pays où ils ne sont pas criminalisés. En 2021, 70 % des nouvelles contaminations au VIH dans le monde touchaient les populations clés et leurs partenaires sexuel-les.

L’ONUSIDA soutient le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH (GNP+) dans son action #NotACriminal contre l’impact déshumanisant et infériorisant des lois qui criminalisent les identités et l’état de santé. Cette année, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA a appelé les pays à lutter contre les inégalités qui favorisent la pandémie de sida et à niveler les obstacles aux services anti-VIH.

En 2021, une jeune femme ou une fille âgée de 15 à 24 ans a été infectée par le VIH toutes les deux minutes. En Afrique subsaharienne, ce groupe est trois fois plus susceptible de contracter le VIH que les adolescents et les jeunes hommes de la même tranche d’âge. Ces inégalités ne sont pas une fatalité. Permettre aux filles de terminer l’école secondaire réduit considérablement leur vulnérabilité au VIH. Par ailleurs, les pays qui prennent des mesures pour lutter contre la violence sexiste et sécuriser l’accès aux services clés voient le risque d’infection au VIH des filles diminuer davantage.

« Le respect des droits humains de toutes les personnes est essentiel pour surmonter la pandémie de sida », a déclaré Mme Byanyima.

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UN High Commissioner for Human Rights Volker Türk

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La justice n’est jamais un don, mais une victoire : des activistes des Caraïbes orientales ont élaboré une stratégie efficace contre les lois qui criminalisent les personnes LGBT

31 août 2022

Pendant près de 150 ans, être gay à Saint-Kitts-et-Nevis faisait de vous un criminel.  Ce que les autorités coloniales appelaient inhumainement « le crime abominable de sodomie » était inscrit dans le droit et avait pour effet de punir, stigmatiser, discriminer les personnes LGBT et de les empêcher d’être elles-mêmes. 

Cette semaine, la Haute Cour de ce pays des Caraïbes a jugé que les dispositions qui criminalisaient les actes sexuels privés entre partenaires du même sexe allaient à l’encontre de la constitution et que la criminalisation devenait nulle et non avenue avec effet immédiat. 

Maître Nadia Chiesa a souligné que le dossier à Saint-Kitts-et-Nevis portait sur plusieurs violations de droits constitutionnels par des dispositions pénales : les droits à la vie privée, à la liberté personnelle, à l’absence de discrimination et à la liberté d’expression.  

« Le dossier n’a pas été étayé uniquement par des arguments juridiques, mais aussi par de nombreux exemples illustrant l’effet de ces lois sur les personnes dans la communauté et dans tous les aspects de leur vie », a expliqué Mme Chiesa.  

Les preuves apportées par les plaignants et plaignantes touchaient des problèmes rencontrés régulièrement par les membres de la communauté LGBT à Saint-Kitts-et-Nevis.  Figurait en tête « une tendance à éviter les services de santé sexuelle, y compris le dépistage du VIH, par peur de la stigmatisation par les prestataires de soins de santé ou la société au sens large ».  

« Les programmes de lutte contre le VIH sont censés se concentrer sur les populations clés, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, pourtant certains gouvernements ont mis en place des politiques pour ne pas se conformer à ces approches, ou encore on observe de facto une absence d’action de la part des autorités chargées de fournir des services aux communautés. Cette preuve était très importante pour étayer l’argumentaire juridique concernant la discrimination », explique Veronica Cenac, avocate à Sainte-Lucie et une des principales instigatrices de l’initiative.   

Aujourd’hui, l’évolution de la législation va permettre d’améliorer tout un éventail de services. Le changement de la législation sauvera et changera des vies.  

Alors que les activistes fêtent leur succès, tous et toutes soulignent également l’importance de réfléchir sur le processus qui a mené à cette victoire et d’en tirer des leçons, de contribuer à apporter leur expérience aux efforts des autres et de fournir des informations sur les prochaines étapes nécessaires pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination.  

La stratégie qui allait finalement renverser une loi du 19e siècle a vu le jour il y a sept ans. Le mois dernier, cette initiative a attaqué et renversé la loi sur la « sodomie » à Antigua-et-Barbuda. Des actions similaires ont été lancées à la Barbade, à la Grenade et à Sainte-Lucie.  

Cette approche s’inspire d’exemples récents aux Caraïbes de recours à l’examen de la législation en vue de renverser les lois qui criminalisaient les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) au Belize, au Guyana et à Trinité-et-Tobago. Sous la direction de l’Eastern Caribbean Alliance for Diversity and Equality (ECADE), un regroupement d’avocats et avocates, de groupes de la société civile et d’organisations de défense des droits humains a élaboré un plan spécial pour viser des lois discriminatoires dans les Caraïbes orientales. 

Le processus de l’ECADE reposait sur trois piliers.  

Premièrement, plutôt que de se concentrer sur la création d’une dynamique positive dans la couverture médiatique des affaires, les efforts de communication se sont focalisés sur la sensibilisation et la prise en compte des connaissances des communautés. L’équipe a travaillé pour identifier les points forts et les soutiens, tout en prévoyant de remédier aux écueils potentiels. 

Deuxièmement, la stratégie reposait fondamentalement sur le renforcement des institutions. 

« Il ne s’agissait pas uniquement d’intenter des poursuites en justice », a déclaré Kenita Placide, directrice exécutive de l’ECADE. « Mais de bâtir une communauté. »  

L’une des parties réclamantes était l’organisation non gouvernementale St. Kitts and Nevis Alliance for Equality (SKNAFE). La présidente de la SKNAFE, Tynetta McKoy, a révélé que l’organisation était prête à soutenir la prochaine étape du travail : renforcer l’implication du public.  

« La majorité des membres de la communauté... savent qu’il s’agit d’une première étape et qu’il reste encore beaucoup à faire en matière d’éducation et de sensibilisation du public. Au niveau communautaire, il s’agit d’un tremplin. Nous allons continuer », a-t-elle déclaré. 

La troisième étape de la stratégie consistait à assurer la sécurité des justiciables et de la communauté au sens large. L’ECADE a souligné l’importance de penser aux demandeurs et demandeuses au-delà de l’affaire et de s’assurer que ces personnes puissent vaquer à leurs occupations en toute sécurité, en particulier lorsque leurs noms et visages ont circulé dans les médias.  

L’ECADE a remercié chaudement les contributions du Human Dignity Trust, du Kaleidoscope Trust, du Réseau juridique VIH du Canada, de l’University of the West Indies Rights Advocacy Project (URAP) et de la Caribbean Vulnerable Communities (CVC) Coalition, entre autres, pour leurs contributions variées. Il s’agissait notamment de soutenir la recherche fondamentale et d’offrir des conseils stratégiques. 

Mme Cenac a indiqué qu’une nouvelle phase de la stratégie visera à encourager les gouvernements à adopter une législation protectrice. Cela garantira à la communauté LGBT et aux autres groupes vulnérables d’être couverts par les mêmes protections juridiques que les autres citoyens et citoyennes.     

E. Anthony Ross Q.C., avocat principal, a appelé les gouvernements des Caraïbes à prendre les devants pour garantir que leurs lois défendent les droits constitutionnels garantis des citoyens et citoyennes. 

« [Cette décision juridique] n’a rien créé de nouveau. La constitution confère spécifiquement ces droits. Les procureurs généraux et procureuses générales doivent en prendre note. Il est temps de passer au crible toutes les lois et de corriger ces lois discriminatoires. »

Le VIH et les homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

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Saint-Kitts-et-Nevis devient le dernier pays en date à déclarer que les lois criminalisant les personnes LGBT sont inconstitutionnelles

GENÈVE, le 30 août 2022—L’ONUSIDA salue la décision de la Haute Cour de Saint-Kitts-et-Nevis qui a déclaré que les lois criminalisant le sexe gay sont inconstitutionnelles. Autrement dit, ces dernières sont supprimées immédiatement du code pénal. La Cour a donné une suite favorable à la requête des plaignants et plaignantes concernant les articles 56 et 57 de la loi Offences Against the Person Act qui selon eux violaient le droit à la vie privée et à la liberté d’expression.

« Cette décision historique est une étape importante dans la garantie de l’égalité et de la dignité pour la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre à Saint-Kitts-et-Nevis et dans toutes les Caraïbes », a déclaré Luisa Cabal, directrice de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine et les Caraïbes. « Aujourd’hui, Saint-Kitts-et-Nevis rejoint un nombre croissant de pays des Caraïbes qui ont tourné le dos à ces lois coloniales qui bafouent les droits humains des personnes et freinent la riposte à la pandémie de VIH. Tout le monde profite de cette décriminalisation. »

En plus de violer les droits humains des personnes LGBT, les lois qui punissent les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe constituent un frein important à l’amélioration des résultats en matière de santé, y compris dans la riposte au VIH. De fait, ces lois alimentent la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT. Par ailleurs, elles dressent des barrières aux membres de cette communauté qui cherchent et reçoivent des soins de santé, car ces personnes ont peur des sanctions ou d’être arrêtées. La dépénalisation sauve et change des vies.

La plainte contre le gouvernement de Saint-Kitts-et-Nevis a été déposée par un citoyen, Jamal Jeffers, et l’organisation St. Kitts and Nevis Alliance for Equality, avec le soutien de l’Eastern Caribbean Alliance for Diversity and Equality. La décision rendue par la Haute Cour fait suite à une décision similaire rendue par la Haute Cour d’Antigua-et-Barbuda en juillet. Les tribunaux du Belize et de Trinité-et-Tobago ont également supprimé des articles de leurs codes pénaux qui criminalisaient les relations sexuelles entre personnes du même sexe.

Toutefois, sept pays des Caraïbes, tous d’anciennes colonies britanniques, continuent de criminaliser les rapports sexuels entre adultes consentants. Il s’agit de la Barbade, de la Dominique, de la Grenade, du Guyana, de la Jamaïque, de Sainte-Lucie et de Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

« La société civile caribéenne est déterminée et la décision des tribunaux des Caraïbes est sans ambiguïté. Les jours de ces lois coloniales néfastes sont comptés », a déclaré Luisa Cabal. « Les pays qui n’ont pas encore supprimé ces lois doivent le faire de toute urgence, pour la santé et les droits humains de toute leur population. »

L’arrêt de la Cour réduit à 68 le nombre de pays dans le monde qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes du même sexe. Au début du mois, Singapour a annoncé l’abrogation de la législation qui condamnait les rapports sexuels gays par une peine de prison allant jusqu’à deux ans.

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Le VIH et les homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

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L’ONUSIDA salue l’abrogation de la loi qui criminalisait les personnes LGBT à Singapour

GENÈVE, le 22 août 2022—L’ONUSIDA salue l’annonce faite par Singapour d’abroger le paragraphe 377a du code pénal du pays qui criminalisait les relations sexuelles consenties entre hommes. Adoptée en 1938 alors que Singapour était une colonie britannique, cette loi punissait les rapports sexuels gays consentis d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à deux ans.

Dans son discours annuel qui abordait entre autres des mesures pour supprimer cette législation, le Premier ministre singapourien, Lee Hsien Loong, a déclaré que les rapports sexuels entre hommes consentants ne devaient pas être criminalisés et qu’il n’y avait aucune raison de poursuivre les gens pour ce motif ni d’en faire un crime. Il a déclaré que les personnes gays étaient des concitoyens à part entière et qu’elles désiraient vivre leur propre vie, participer à la communauté et apporter pleinement leur contribution à Singapour.

« La fin de la criminalisation des hommes gays est une excellente nouvelle, tant pour la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre à Singapour que pour le pays dans son ensemble », a déclaré le directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique, Taoufik Bakkali. « L’ONUSIDA salue cette décision. Elle représente une étape importante pour le respect des droits humains des personnes LGBT à Singapour et la création d’une société plus ouverte, tolérante et inclusive où les gens peuvent être eux-mêmes et aimer qui ils veulent sans craindre d’être emprisonnés. Ce changement vital sauvera des vies et profitera à tout le monde, et inspirera d’autres pays à en faire de même. D’autres pays devraient rejoindre le groupe croissant de nations qui mettent fin à la criminalisation. »

Les lois qui punissent les relations sexuelles consenties entre personnes du même sexe, ainsi que la violation des droits humains des personnes LGBT, constituent un obstacle majeur à l’amélioration des résultats en matière de santé, y compris dans la riposte au VIH. Une législation punitive favorise la stigmatisation et la discrimination à l’encontre des personnes LGBT, dissuade les personnes LGBT de demander des soins de santé par peur d’être dénoncées auprès des autorités et de faire face à des sanctions et à l’emprisonnement, et empêche les pays de mettre en place des politiques qui répondent correctement aux différentes formes que prennent les épidémies au sein de leurs populations.

Singapour rejoint une liste croissante de pays qui ont récemment décriminalisé les relations entre personnes du même sexe, notamment Antigua-et-Barbuda, le Botswana, le Bhoutan et l’Angola. Pour finir, la décision de Singapour fait baisser à moins de 70 pays à travers le monde ceux qui criminalisent encore les relations consentantes entre personnes du même sexe. La décriminalisation ne marque pas la fin de la lutte contre la stigmatisation et l’exclusion, mais elle représente un grand pas en avant.

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Le VIH et les homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

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Haïti livre un modèle de service aux populations clés

16 août 2022

Imaginez qu'une large partie de la population vous accuse des tragédies qui frappent votre pays. Tremblements de terre. Cyclones. Inondations.

Imaginez maintenant que vous n'avez pas accès aux programmes de réponse aux catastrophes pour cette raison.

Les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en Haïti sont victimes de préjugés fortement enracinés. La discrimination limite souvent leurs chances dans la vie. Les possibilités d’éducation et d’emploi se réduisent comme peau de chagrin. Même l’accès aux soins de santé peut devenir une épreuve.

Fondée en 1999, la SEROvie Foundation associe la promotion de la santé auprès de la communauté LGBT à la défense des droits humains et à l’autonomisation socio-économique. Aujourd’hui, l’organisation gère des projets dans neuf départements.

L’ONUSIDA soutient SEROvie pour garantir que les besoins des communautés de populations clés ne soient pas oubliés au cours des ripostes aux catastrophes. Cette intervention permet aux personnes séropositives de continuer à recevoir une thérapie antirétrovirale et de pouvoir obtenir de l'aide lorsqu'elles en ont besoin. Au-delà de la phase d’urgence, les bénéficiaires reçoivent un soutien pour retrouver une source de revenus et réintégrer leur foyer. Ces personnes obtiennent également un soutien psychosocial pour faire face au deuil et au traumatisme.

En 2016, SEROvie a fondé la clinique J.C Ménard à Port-au-Prince. Cet établissement se place au service des personnes LGBT et d’autres populations clés, y compris les professionnelles du sexe et leurs clients. Ici, SEROvie puise dans plus de vingt ans d’expérience dans la fourniture d’une assistance sanitaire et sociale pour mettre en place une offre exhaustive de services.

Avec l’aide de plusieurs partenaires, notamment l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), J.C Ménard propose une gamme de services gratuits pour lutter contre la violence sexiste, la stigmatisation et la discrimination, et encourager la planification familiale et la prévention du VIH, y compris en offrant une PPrE. Le centre fournit également un traitement et des soins contre le VIH, les IST et la tuberculose. 

Dans le laboratoire interne, l'équipe technique gère à la fois le diagnostic et le suivi du traitement. Elle suit le parcours de chacun et chacune, depuis le test positif jusqu'à la suppression virale. Au cours des 12 derniers mois, la clinique a réalisé sur place un dépistage du VIH auprès de 6 000 personnes et a aidé plus de 1 500 patients et patientes à gérer leur traitement. En plus de distribuer des médicaments, l'établissement échange avec d’autres centres pour éviter les ruptures de stock et les dépassements de la date de péremption.

Des travailleurs et travailleuses sociaux évaluent la situation de chaque bénéficiaire pour déterminer les besoins. La psychologue, Darline Armand, affirme que le moment le plus important de son travail est le premier échange avec une personne qui vient de découvrir sa séropositivité.

« Elle doit se sentir en sécurité », explique-t-elle.

Gregory Jacques, responsable des pairs, explique que la clinique utilise à la fois la sensibilisation et le guidage par les pairs comme approches stratégiques. Les éducateurs et éducatrices abordent avec les bénéficiaires les thèmes des relations, des risques et de la sécurité, et leur apportent des informations précises. Les navigateurs et navigatrices sont également des personnes séropositives qui guident les autres dans le processus de traitement et de soins.

« Ce qui fait la différence, c’est que [les bénéficiaires] savent que l'on est comme eux », explique un navigateur.

Dans la salle communautaire, des bénéficiaires obtiennent des informations sur le thème de la santé et des relations en participant à des activités dans la bonne humeur. C’est également là que ces personnes se rencontrent pour les groupes de soutien et les échanges.

L’équipe de suivi et d’évaluation mesure minutieusement les performances du programme. Elle recense tout, du nombre de personnes vivant avec le VIH identifiées au nombre de sessions de sensibilisation menées avec des prêtres vaudou, en passant par le dépistage indicateur. Au cours de l’année écoulée, plus de 15 000 personnes ont reçu des messages de sensibilisation sur le VIH, la violence sexiste, la stigmatisation et la discrimination de la part de la clinique. Plus de 1 500 personnes bénéficient de services complets de soins et de traitement anti-VIH, tandis que plus de 1 500 sont sous PPrE.

Steeve Laguerre, cofondateur de SEROvie, est ébahi et lucide quant au chemin parcouru par l’organisation.

« Les services que nous fournissons sont entièrement déterminés par les besoins des personnes que nous servons », explique-t-il. « Nous recherchons des financements qui correspondent à leurs demandes. Les bénéficiaires sont toujours la boussole de notre travail. » 

Cette approche centrée sur les bénéficiaires est précieuse pour les Caraïbes au sens large. Selon le rapport actualisé 2022 sur le sida, En Danger, l’année dernière, quatre nouvelles infections sur cinq dans la région étaient liées aux communautés de populations clés et à leurs partenaires sexuels. Parallèlement, la majeure partie du financement des activités régionales de prévention combinée avec les populations clés provient de sources internationales. 

« Les stratégies communautaires de prise en charge des patients et patientes permettent de réduire le diagnostic tardif et le manque de suivi tout en améliorant les résultats du traitement », a déclaré le directeur pays de l’ONUSIDA pour Haïti, Dr Christian Mouala. « Ces approches doivent obtenir les ressources nécessaires et être intégrées correctement dans la riposte nationale. »

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Martine Somda, activiste engagée dans la lutte contre le VIH au Burkina Faso, poursuit son combat pour défendre les droits des personnes vivant avec le VIH

26 juillet 2022

Mme Martine Somda Dakuyo a 34 ans lorsqu’elle est diagnostiquée positive au VIH. Cette annonce, qu’elle décrit comme traumatisante, bouleverse soudainement tous les espoirs et projets de cette mère de quatre enfants. « J’ai beaucoup souffert de la peur de mourir prématurément et dans des conditions déplorables » explique-t-elle. Malgré un profond sentiment de colère et d’injustice, elle parvient finalement à accepter son statut et va même jusqu'à le rendre publique dans les médias pour encourager les personnes vivant avec le VIH à s’accepter et obtenir de l’aide.

Aujourd’hui, grâce à ses traitements qui contrôlent sa charge virale et la maintiennent en bonne santé, Martine peut espérer vivre une vie heureuse et productive. Elle est l’une des pionnières de la lutte contre le sida au Burkina Faso avec près de 29 ans de combat aux côtés de l’ONG Responsabilité Espoir Vie Solidarité (REVS+). Cette association, dont elle est l’initiatrice et la Présidente du Conseil d’Administration, œuvre en faveur de la prévention du VIH, la prise en charge des personnes exposées au virus et la promotion de leurs droits humains.

« La lutte contre le sida en Afrique de l’Ouest et du Centre reste une urgence sanitaire » alerte Mme Somda. Bien que le taux de prévalence du VIH s’élève à 0,7% au Burkina Faso, Mme Somda nous interpelle sur la situation des populations clés, davantage exposées aux dangers du VIH, et sur les raisons qui conduisent à cette triste réalité. Elle évoque notamment le contexte politique et sécuritaire de la région, les propositions de lois discriminatoires à l’égard des populations clés et la faible implication des personnes affectées par le VIH dans la lutte contre le sida comme obstacles à une prise en charge effective.

Afin de préserver les populations clés des dangers liés au VIH, Mme Somda a pour ambition de permettre l’accès universel aux méthodes de prévention, lesquelles sont un aspect crucial de la lutte contre le sida.

« Se concentrer sur l’accès effectif à la santé et aux droits des personnes en situation de rejet social et de criminalisation, c’est le défi auquel la lutte contre le sida devra répondre », affirme-t-elle.

Pour parvenir à un accès universel aux services de prévention, de soins et de suivi, Mme Somda préconise, entre autres, une plus grande implication des personnes affectées par le VIH dans l’élaboration des stratégies nationales de lutte contre le sida, une meilleure reconnaissance des actions menées sur le terrain et l’élimination des inégalités sociales et économiques qui alimentent l’épidémie.

En outre, Mme Somda nous fait part de ses préoccupations concernant le conservatisme et les pressions culturelles, religieuses et traditionnelles, qui favorisent la stigmatisation et la discrimination des personnes vivant avec le VIH.  Cette discrimination se manifeste sous diverses formes ; par des attaques verbales ou physiques, des menaces, du harcèlement, des arrestations arbitraires, observe-t-elle. De tels comportements sont dangereux et représentent un obstacle majeur à la lutte contre le sida puisqu’ils découragent les personnes vivant avec le VIH à se tourner vers les services appropriés. Il est ainsi urgent de mettre fin à ces violences pour créer un climat favorable au respect et à la protection des droits des personnes vivant avec le VIH. Instaurer un discours plus inclusif, sans préjugés discriminatoires et erronés, permettra une réponse plus efficace et guidée par des valeurs de respect, d'intégrité et d'égalité.

C’est dans cette dynamique que REVS+ a mis en place en 2015 des ateliers et formations destinés aux décideurs, dirigeants religieux et coutumiers, professionnels de santé, police et médias. L'objectif de ces activités est avant tout de dénoncer les stéréotypes autour des personnes vivant avec le VIH et de mettre fin à la discrimination.

« La contribution des services communautaires à la réponse au VIH est connue et avérée, en cela qu’elle vient en complémentarité des services offerts par le système sanitaire public », explique Mme Somda. Assurer la continuité de leurs activités, et permettre au plus grand nombre d'en profiter est une nécessité pour lutter efficacement contre le sida dans la région. C’est notamment grâce à la résilience des réseaux comme REVS+, qui ont assuré le maintien des activités de prévention et des services de prise en charge des personnes affectées par le VIH, que l’impact de la pandémie de COVID-19 sur les personnes vivant avec le VIH a pu être minimisé.

Enfin, pour garantir l’efficacité de la lutte contre le sida dans la région, et plus particulièrement au Burkina Faso, Mme Somda espère voir des financements plus conséquents et « davantage orientés sur le terrain, sur l’alignement des politiques, des stratégies et en accord avec les besoins des groupes marginalisés ».

Grâce à cet échange avec Mme Somda, nous constatons une nouvelle fois que le chemin à parcourir est encore long pour mettre fin au sida dans la région. Cet objectif est toutefois à portée de main si l'ensemble des acteurs de la riposte au VIH travaillent conjointement à l'élaboration de stratégies multi-sectorielles. La mise en œuvre de mesures permettant un accès universel aux services de prévention, l'élimination des inégalités et des stéréotypes liés au VIH ainsi qu’une meilleure gestion des investissements sont des priorités incontournables pour mettre fin au sida d'ici 2030.

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Rapport du HCDH : agir en faveur des droits humains est indispensable pour mettre fin au sida d’ici 2030

29 juin 2022

Un nouveau rapport intitulé « Droits de l’homme et VIH/sida » a été présenté au cours de la 50e session du Conseil des droits de l’homme. Il confirme que la mise en œuvre de leviers sociétaux et le respect total des droits humains sont indispensables pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

Ce document a été présenté par la haute-commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet. Celle-ci l’a décrit comme un outil permettant de catalyser et de concentrer les efforts pour atteindre les objectifs de 2025 et protéger les droits des personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus.

« Il faut adopter une approche basée sur les droits humains afin de garantir que toutes les politiques pertinentes pour la riposte au VIH respectent, protègent et garantissent les droits humains, en veillant à ce que les populations clés et les autres populations marginalisées soient en mesure de revendiquer leurs droits », a déclaré Mme Bachelet.

Le rapport recommande des actions nécessaires pour atteindre les objectifs portant sur les leviers sociétaux qui ont été adoptés par l’Assemblée générale dans sa Déclaration politique sur le VIH et le sida : Mettre fin aux inégalités et agir pour vaincre le sida d’ici à 2030. Ces objectifs comprennent notamment la suppression des mesures juridiques et des politiques punitives, la réduction de la stigmatisation et de la discrimination, mais aussi la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes, ainsi que la violence sexiste.

Les leviers sociétaux sont des facteurs structurels et systémiques, notamment juridiques, culturels, sociaux et économiques qui jouent un rôle essentiel dans l'efficacité de la riposte au sida. Leur mise en œuvre éliminerait les obstacles pour accéder aux services de santé et permettrait aux individus et aux communautés de mieux protéger leur santé et leur bien-être. Les principales lacunes et difficultés qui subsistent dans la riposte au VIH sont en grande partie imputables aux manquements répétés à défendre les droits humains. Le rapport présenté montre noir sur blanc qu’il est possible de faire respecter les droits humains et de réformer les lois ou de réduire la stigmatisation et la discrimination, et que cela se produit déjà dans le monde. Cependant, pour mettre en œuvre ce changement, nous devons veiller à ce que l’action soit financée correctement, menée à long terme et par des organisations dirigées par des communautés. Reconnaissant cette situation, le rapport formule des recommandations claires pour garantir le financement et le soutien aux organisations communautaires, en particulier celles dirigées par les populations clés qui sont souvent criminalisées, ainsi que pour réduire la stigmatisation et la discrimination grâce à des plateformes multipartites telles que le Partenariat mondial pour l’élimination de la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.

En réaction à la publication du rapport, Dre Tlaleng Mofokeng, rapporteuse spéciale sur le droit à la santé, a déclaré : 

« À l’heure de l’amélioration de l’équité en matière de santé, il faut mettre l’accent sur les personnes qui sont frappées par plusieurs formes d’oppression simultanées et sur les statuts de santé, comme le VIH, qui mènent souvent à des discriminations. Cela encourage des approches du VIH fondées sur les droits humains et donc un examen des lois nationales et des cadres législatifs non seulement du point de vue de la protection des droits humains, mais aussi dans la mesure où ces textes favorisent une existence dans la dignité pour concrétiser le droit à la santé. Les lois hostiles et la criminalisation n’ont pas leur place dans les soins anti-VIH et les problématiques qui y sont liées. »

S’exprimant lors de cet événement, le directeur exécutif adjoint par intérim de l’ONUSIDA pour la politique, la sensibilisation et les connaissances, Matthew Kavanagh, a déclaré : 

« Pour la première fois, des États membres de l’ONU du monde entier s’engagent à atteindre des objectifs spécifiques en matière de réforme du droit et de suppression des lois punitives. Les lois et les politiques sont des aspects critiques pour le VIH. Elles ont le pouvoir soit d’aider les personnes à accéder aux services et à réduire les risques, soit d’encourager la discrimination et la stigmatisation. C’est à la fois une urgence et une nécessité pour nous ramener sur le droit chemin en vue de mettre fin au sida d’ici 2030. Nous disposons actuellement d’une chance unique de créer un changement significatif et durable pour nos communautés. »

Les activistes issus des communautés ont salué le rapport et appelé les pays à mettre en œuvre pleinement ses recommandations pour remettre le cap sur la fin du sida comme menace de santé publique d’ici 2030.

« Nous, les communautés de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus, avons communiqué nos besoins dès le début de cette épidémie. Nous avons défendu nos droits et ouvert la voie en recherchant des solutions innovantes aux défis rencontrés », a déclaré Harry Prabowo, coordinateur de projet chez APN+ et coordinateur régional GNP+ pour les partenariats mondiaux. « Nous ne sommes pas seulement des activistes, nous possédons l'expertise juridique et nous éduquons et conseillons nos communautés. Nous ne nous contentons pas d’accéder aux services, nous les élaborons, les mettons en œuvre et assurons leur suivi. »

« Un objectif à long terme consiste à investir dans la réalisation d’un engagement qui façonne l’avenir de l’Afrique, qui prouve que les jeunes, en particulier les jeunes filles et les femmes, ont le pouvoir ultime de changer le cours de l’histoire et d’apporter des changements sur les questions qui les touchent, notamment en ce qui concerne le VIH/sida et la violence sexiste », a déclaré la représentante de la jeunesse d’Education Plus, Rahma Seleman. 

Mikhail Golichenko du Groupe de référence sur le VIH et les droits humains a formulé les commentaires finaux. 

« Criminaliser la non-divulgation du VIH, la transmission involontaire du VIH et les comportements liés à la consommation de drogues, au commerce du sexe et aux comportements sexuels consensuels entre personnes du même sexe fait obstacle à l'arrêt et à l'inversion de la tendance de l’épidémie mondiale de VIH. »

 

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