Quelque 200 délégués de 42 pays se sont réunis à Dublin, Irlande, les 6 et 7 octobre 2008 dans le cadre du 4ème Forum mondial des partenaires sur les enfants touchés par le VIH et le sida.
Photo: ONUSIDA
Quelque 200 délégués de 42 pays, dont des leaders représentant des gouvernements, la société civile et les institutions des Nations Unies, se sont réunis à Dublin, Irlande, les 6 et 7 octobre 2008 dans le cadre du 4ème Forum mondial des partenaires sur les enfants touchés par le VIH et le sida, afin d’examiner les progrès accomplis, de fixer des priorités mondiales et de s’engager en faveur des enfants touchés par le VIH.
Le Forum mondial des partenaires a été créé en 2003 en vue d’accélérer la réalisation des engagements pris à l’échelle mondiale en faveur des enfants affectés par le VIH, comme le demandent la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de l’Assemblée générale des Nations Unies en 2001 et les Objectifs du Millénaire pour le développement.
L’UNICEF et l’ONUSIDA définissent actuellement un enfant touché par le VIH comme toute personne de moins de 18 ans qui vit avec le VIH ou qui a perdu un parent ou les deux en raison du sida et dont la survie, le bien-être ou le développement sont menacés ou modifiés par le VIH. Il convient de noter que, dans les pays hyperendémiques dans lesquels la prévalence est supérieure à 15%, la plupart des enfants sont directement ou indirectement touchés par le sida.
Le dernier rapport de l’ONUSIDA sur l’épidémie de sida indique que le nombre d’enfants vivant avec le VIH a passé de 1,6 million en 2001 à 2 millions en 2007, dont 90% vivent en Afrique subsaharienne, qui abrite près de 12 millions d’enfants ayant perdu un de leurs parents ou les deux à cause du sida.
Le 4ème Forum mondial des partenaires, co-organisé par le Gouvernement de l’Irlande, l’UNICEF et l’ONUSIDA, avait pour objectif de renouveler l’engagement pris par les partenaires internationaux en vue d’accélérer l’appui apporté à la protection et à la prise en charge des enfants touchés par le VIH, de présenter les progrès accomplis et de mettre en avant les bonnes pratiques identifiées depuis le 3ème Forum mondial des partenaires en 2006, et de produire un communiqué qu’adopterait les participants, définissant les priorités pour les deux années à venir.
La réunion a été ouverte par le Ministre d’Etat pour le développement international, Peter Power, T.D. et An Taoiseach (le Premier Ministre) Brian Cowen, a prononcé un discours liminaire. Parmi les autres orateurs de marque, on peut noter, la Première Dame du Honduras Xiomara Castro de Xelaya et l’activiste anti-VIH et chanteuse/compositrice Annie Lennox. La réunion a été rendue bien différente de beaucoup d’autres conférences par la présence et la contribution active d’enfants venus d’Europe occidentale et orientale, d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine, dont certains étaient infectés ou affectés par le VIH.
En dépit des efforts déployés pour prendre en charge et protéger les enfants vulnérables, l’exclusion, la stigmatisation et la discrimination des enfants touchés pas le VIH restent des problèmes que l’on retrouve dans la plupart des pays.
Photo: ONUSIDA
La vulnérabilité des enfants à l’épidémie a été dépeinte dans un document de synthèse fondé sur des données concrètes, présenté par l’UNICEF dans le but d’améliorer la sensibilisation et de contribuer aux débats. Les problèmes prioritaires ont été examinés plus en détail au cours de tables rondes portant sur la prise en charge axée sur la famille, le renforcement des ripostes nationales en faveur des enfants les plus vulnérables, et une programmation de qualité au niveau communautaire. Si les participants ont reconnu que des progrès avaient été faits dans les activités mondiales consacrées aux enfants touchés par le VIH, ils ont aussi relevé qu’il restait de sérieux obstacles à la réalisation des droits humains de certains enfants.
Les données présentées dans le document de synthèse et les discussions du forum, y compris les contributions des enfants, ont bien montré qu’en dépit des efforts déployés pour prendre en charge et protéger les enfants vulnérables, l’exclusion, la stigmatisation et la discrimination des enfants touchés pas le VIH restent des problèmes que l’on retrouve dans la plupart des pays. La stigmatisation a été montrée du doigt comme étant une des raisons pour lesquelles les enfants ne peuvent être scolarisés, bénéficier de soins ou être convenablement pris en charge par les programmes.
La fréquentation de l’école est essentielle pour le développement des compétences et l’acquisition des connaissances qui permettront aux jeunes de se réaliser sur les plans économique et social. Les écoles ont en outre un effet protecteur, car elles informent les enfants sur le VIH et les moyens d’éviter l’infection. Cependant, le VIH dresse plusieurs obstacles qui entravent l’accès des enfants à l’école ou qui les contraignent à un abandon prématuré. Par exemple, bien des enfants doivent assumer la responsabilité de la prise en charge de leurs frères et sœurs ou d’autres membres de la famille lorsque les parents sont affaiblis par la maladie. Cette obligation de trouver à manger ou d’obtenir un revenu empêche les enfants de fréquenter l’école tout en accroissant encore leur vulnérabilité au VIH. Cette vulnérabilité est un élément du cercle vicieux : leur situation les expose à un risque important d’exploitation et d’abus et donc au VIH.
Les écoles ont en outre un effet protecteur, car elles informent les enfants sur le VIH et les moyens d’éviter l’infection. Photo: ONUSIDA
Les informations présentées lors du 4ème Forum mondial des partenaires ont montré que ce sont les familles qui supportent la majorité des coûts liés à l’infection chez les enfants. C’est pourquoi les familles, stressées par une pauvreté chronique, par les problèmes d’emploi et confrontées aux effets de la maladie et des décès, ont besoin d’une aide extérieure. Pour tenter de résoudre ces problèmes, plusieurs pays ont commencé à accroître leurs transferts d’argent, dans le cadre de mesures de protection sociale, afin d’atténuer la pauvreté et d’améliorer l’accès aux services essentiels. On a pu montrer que de telles mesures de protection sociale sont réalisables même dans des pays aux ressources limitées, connaissant un lourd fardeau de VIH.
Même si le principal mode de transmission du VIH et l’ampleur de la vulnérabilité liée au VIH parmi les enfants diffèrent d’une région à l’autre, les difficultés liées à la riposte semblent être les mêmes, par exemple la crainte du test VIH chez les parents, le manque d’accès aux traitements pour les enfants et le manque de soutien social et psychologique.
Les messages et propositions d’action de la réunion ont été résumés dans un communiqué présenté, examiné et adopté au cours d’une séance plénière. Il relève que l’on dispose aujourd’hui de plus d’informations et de données et que la réalité du terrain est mieux comprise ce qui permettra d’améliorer l’action. Sur la base des données présentées, le communiqué met en avant quatre domaines d’action prioritaires : le bien-être des enfants et des parents infectés par le VIH ; le renforcement des familles et des communautés en tant qu’unités de prévention, de traitement, de prise en charge et de soutien ; l’amélioration de l’efficacité des programmes, des services et des ressources ; et les droits humains des enfants vulnérables.
Les participants se sont engagés à mettre en œuvre les mesures mentionnées dans le communiqué, de suivre leurs progrès et d’assumer leurs responsabilités à l’égard des enfants touchés par le VIH. L’ONUSIDA s’est engagé à collaborer avec les gouvernements, la famille des Nations Unies et la société civile pour placer les enfants et les familles au cœur de la riposte au VIH, par des activités qui seront déployées aux niveaux mondial, régional et national.