Men who have sex with men

Press Statement
L'ONUSIDA rejette les préjugés et les fausses idées concernant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles
05 juillet 2011 05 juillet 2011Les efforts en vue de l'élargissement de l'accès aux services de prévention et de traitement du VIH doivent être intensifiés en parallèle aux efforts de la société pour éradiquer l'homophobie
NEW DELHI, 5 juillet 2011—L'ONUSIDA loue les efforts du programme national de lutte contre le sida de l'Inde, qui visent à fournir des services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transsexuelles. À l'heure actuelle, en Inde, près de 67 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont accès aux services de prévention. Selon les estimations de l'organisation nationale de lutte contre le sida, il y aurait plus de 400 000 hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Inde ; la prévalence du VIH au sein de cette population est d'environ 7,3 %, contre une prévalence du VIH de 0,31 % parmi la population adulte du pays.
« La riche tradition indienne d'inclusion et de justice sociale doit aussi inclure les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles », a déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA, en marge de la Convention nationale des parlementaires et représentants élus. « Le succès de la riposte au sida de l'Inde a été possible grâce à la forte participation des communautés d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de professionnels du sexe, de consommateurs de drogues injectables et de personnes transsexuelles, avec l'appui d'une politique nationale de lutte contre le sida solide et progressiste ».
L'ONUSIDA salue l'appel lancé par le Premier ministre indien, le Dr Manmohan Singh, pour l'élaboration de programmes et de politiques « adaptés au VIH », de façon à ce que les populations marginalisées touchées par le VIH puissent bénéficier des programmes de santé et de développement. « Nous devons travailler pour leur bien-être et pour leur assurer une vie digne. Nous devons veiller à l'absence de toute stigmatisation et discrimination envers les personnes infectées et touchées par le VIH », a expliqué le Dr Singh. Lors de l'ouverture de la Convention nationale, le Dr Singh a exposé une nouvelle fois la stratégie de son gouvernement pour fournir des services anti-VIH aux groupes les plus exposés au risque d'infection par le VIH.
« Il n'y a pas de place pour la stigmatisation et la discrimination fondées sur l'orientation sexuelle », a indiqué M. Sidibé. « Je salue l'appel bipartite lancé par Mme Sonia Gandhi et Mme Sushma Swaraj pour mettre fin à toutes les formes de stigmatisation et de discrimination à l'encontre des personnes exposées à un risque accru d'infection par le VIH ».
En 2009, la Haute Cour de Delhi a rejeté une loi qui criminalisait les rapports sexuels entre adultes consentants. Cette position a également reçu le soutien du gouvernement indien, dans son affidavit transmis à la Cour suprême.
« Conformément à la classification des maladies de l'OMS, l'ONUSIDA ne considère pas l'homosexualité comme une maladie », a déclaré M. Sidibé. Selon les directives récemment publiées par l'ONUSIDA et l'OMS concernant la prévention et le traitement du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, les législateurs et les autres autorités gouvernementales doivent établir des lois protectrices anti-discrimination afin d'éliminer la discrimination et la violence auxquelles sont confrontés les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.
L'ONUSIDA s'engage à soutenir la riposte au sida couronnée de succès de l'Inde, qui a permis de faire baisser le nombre de nouvelles infections au VIH de plus de 50 % au cours des dix dernières années. L'Inde produit actuellement plus de 85 % des médicaments génériques antirétroviraux de grande qualité pour la majorité des pays à revenu faible ou intermédiaire. Les tribunaux indiens ont progressivement défendu les droits des personnes vivant avec le VIH et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en renversant des lois discriminatoires.
L'ONUSIDA va travailler avec le gouvernement indien, la société civile et les groupes communautaires pour concrétiser l'objectif « zéro nouvelle infection au VIH - zéro discrimination - zéro décès dû au sida » en Inde.
Contact
ONUSIDA GenèveSaira Stewart
tel. +41 22 791 2511
stewarts@unaids.org
ONUSIDA New Delhi
Zainab Nedou
tel. +91 9810383456
nedouz@unaids.org
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Feature Story
L'Organisation des États américains adopte une résolution qui condamne la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre
30 juin 2011
30 juin 2011 30 juin 2011
Photo : Patricia Leiva/OEA
Une nouvelle résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'Organisation des États américains (OEA) condamne la discrimination à l'encontre des personnes fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Cette résolution demande aux États de prendre les mesures nécessaires afin de prévenir, de punir et d'éradiquer de telles discriminations
Sur le thème « Sécurité des citoyens sur le continent américain », la 41e Assemblée générale a réuni les ministres des Affaires étrangères et des délégués représentant 34 pays au Salvador du 5 au 7 juin 2011.
« C'est un succès pour nous et pour notre travail », a déclaré German Rincon-Prefetti, avocat et militant des droits de l'homme en Colombie, et membre de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe. La coalition se bat depuis cinq ans pour le renforcement de la résolution afin de protéger les droits de ces personnes.
Pour la toute première fois, l'Assemblée générale a donné à une personne transsexuelle l'opportunité de s'adresser aux membres présents. S'exprimant au nom de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe, Monica Hernandez partage pleinement ces préoccupations sur la vague de violence et de crimes de haine touchant les minorités sexuelles dans la région. « Les actes de violence, de violation des droits humains et de discrimination perpétrés à notre encontre en raison de notre orientation sexuelle et de notre identité de genre sont une réalité de notre vie quotidienne », a-t-elle expliqué.
L'épidémie de VIH en Amérique latine reste concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Ce dernier groupe présente des taux de prévalence du VIH de 27,6 % en Argentine et de 29,6 % au Pérou. Dans le même temps, la région a connu une augmentation alarmante des actes de violence et d'intimidation envers les personnes transsexuelles et les autres minorités sexuelles. « Toutes les formes de discrimination et de violence, y compris la transphobie, bloquent l'accès aux programmes de prévention du VIH et affectent la qualité des soins pour les personnes vivant avec le VIH. Le travail en faveur du respect des droits de l'homme se trouve au cœur de la riposte au VIH en Amérique latine », a indiqué Edgar Carrasco, coordonnateur de l'ONUSIDA au Venezuela, qui représentait le programme commun à l'Assemblée générale.
L'ONUSIDA travaille avec la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) depuis 2010 pour l'appui à l'élaboration d'un rapport hémisphérique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. La CIDH est l'organe principal de l'Organisation des États américains (OEA), mandaté par la Charte de l'OEA pour promouvoir le respect et la protection des droits de la personne dans la région.
Nous disposons désormais d'un instrument pour documenter les violations des droits humains auxquelles nous sommes confrontés et faire des changements afin d'améliorer la situation.
German Rincon-Prefetti, avocat et militant des droits de l'homme en Colombie, et membre de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe
German Rincon-Prefetti se dit optimiste quant à l'impact de cette résolution. « Nous disposons désormais d'un instrument pour documenter les violations des droits humains auxquelles nous sommes confrontés et faire des changements afin d'améliorer la situation », a-t-il déclaré. « La nouvelle résolution demande à la CIDH de rédiger le rapport hémisphérique en temps voulu pour la prochaine Assemblée générale qui aura lieu en 2012 en Bolivie, avec la participation totale des États membres et en collaboration avec la société civile ».
Faisant suite à cette nouvelle résolution, le bureau régional de l'ONUSIDA en Amérique latine, en collaboration avec l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a apporté son soutien, les 17 et 18 juin, à la première des cinq rencontres d'experts destinées à établir les fondations sur lesquelles s'appuiera le rapport hémisphérique.
La réunion d'experts a créé un réseau de personnes en lien avec les questions en matière de VIH et de santé pour les populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe, qui va élaborer une feuille de route pour le rapport hémisphérique, notamment le projet de questionnaire pour les États et les organisations non gouvernementales. Ceci permettra d'obtenir des informations complètes et normalisées pour le rapport, à utiliser dans les 34 pays concernés.
Organisation des États américains
L'Organisation des États américains est une organisation internationale régionale dont les membres sont les 35 États indépendants du continent américain. Son siège se trouve à Washington, D.C., aux États-Unis.
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Adoption par le Conseil des droits de l'homme d'une résolution historique sur les droits de l'homme, l'orientation sexuelle et l'identité de genre
27 juin 2011
27 juin 2011 27 juin 2011
Photo : ONU/Jean-Marc Ferré
À l'occasion de sa 17e session, le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté le 14 juin une résolution historique sur les droits de l'homme, l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Présenté au Conseil des droits de l'homme par l'Afrique du Sud et le Brésil, le projet de résolution était coparrainé par 39 pays du monde entier. Il s'agit de la première résolution de l'ONU portant sur ce sujet et elle a été adoptée par 23 voix pour, 19 voix contre et 3 abstentions.
L'homophobie et la transphobie, qui nuisent à la riposte efficace au VIH, sont institutionnalisées dans de nombreuses régions du monde. En 2010, plus de 75 pays incriminaient les comportements homosexuels—et certains pays les sanctionnent de la peine de mort. Les personnes transsexuelles font souvent l'objet de discrimination et de violence, comme l'attestent des meurtres récents au Guatemala et au Honduras, entre autres pays.
Intitulée Les droits de l'homme, l'orientation sexuelle et l'identité de genre (L.9/Rév.1), la résolution appelle à quatre actions principales et demande à la Haut-commissaire aux droits de l'homme de mandater une étude mondiale pour rendre compte des lois et pratiques discriminatoires, ainsi que des actes de violence commis contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. L'étude décrira également la manière dont les lois internationales sur les droits de l'homme peuvent être utilisées pour mettre fin à la violence et aux violations des droits de l'homme basées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
Cette résolution est une étape importante pour la communauté internationale. Nous devons supprimer toutes les barrières qui empêchent les personnes d'accéder à des services liés au VIH en raison de la stigmatisation et de la discrimination basées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre
Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA
Le Conseil des droits de l'homme a également décidé de mettre en place une réunion-débat qui se tiendra lors de sa 19e session, dont les participants devront étudier les résultats de l'étude mandatée par la Haut-commissaire. Cette réunion visera à créer un dialogue constructif, éclairé et transparent sur la question des lois et pratiques discriminatoires, ainsi que des actes de violence commis contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre.
« Cette résolution est une étape importante pour la communauté internationale. Nous devons supprimer toutes les barrières qui empêchent les personnes d'accéder à des services liés au VIH en raison de la stigmatisation et de la discrimination basées sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre », a souligné le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.
Le texte adopté récemment par l'Assemblée générale, Déclaration politique sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida, cite pour la première fois les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes comme un groupe à haut risque de VIH et indique que « de nombreuses stratégies nationales de prévention du VIH ne sont pas adéquatement axées sur les populations dont les données épidémiologiques montrent qu’elles sont à haut risque ».
En 2009, 63 pays sur 67 ont fait état d'une prévalence accrue du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes, comparés à la population générale. L'homophobie et la transphobie nuisent à la riposte efficace contre le VIH et fait entrave à l'accès des populations vulnérables à des services de prévention et de traitement du VIH en les marginalisant.
La stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015 : objectif zéro appelle à une révolution en matière de prévention du VIH pour réduire de moitié la transmission sexuelle du VIH, y compris parmi les jeunes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et dans le contexte du commerce du sexe—un objectif mondial qui fait écho à la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011 précitée.
Liens externes
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- Conseil des droits de l'homme de l'ONU (en anglais)
Publications
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- Déclaration politique sur le VIH/sida : Intensifier nos efforts pour éliminer le VIH/sida (pdf, 151 Kb) (en anglais)
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Press Release
Les premières directrices mondiales visant les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes et les transsexuels recommandent de faciliter l'accès à la prévention et aux soins et de réduire l'exclusion dont ils sont l'objet
21 juin 2011 21 juin 2011
GENÈVE, 21 juin 2011—De nouvelles recommandations de santé publique émises par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ses partenaires visent à aider les décideurs et les médecins à élargir l’accès aux services de traitement et de prévention du VIH et des infections sexuellement transmissibles chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels. Il s’agit des premières lignes directrices mondiales de santé publique axées sur ces groupes de population particuliers.
On a observé récemment une résurgence de l’infection à VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes, en particulier dans les pays industrialisés. Des données font également état de l’apparition d’épidémies d’infection à VIH nouvelles ou récemment observées dans ce groupe de population en Afrique, en Asie, dans les Caraïbes et en Amérique latine. D’une manière générale ces hommes ont près de 20 fois plus de risques d’être infectés par le VIH que la population générale. Les taux d’infection par le VIH chez les transsexuels sont compris entre 8 et 68% selon le pays ou la région.
Cela s’explique notamment par l’exclusion qui frappe beaucoup d’hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et de transsexuels. Dans de nombreux pays, la pénalisation de certaines relations sexuelles font qu’elles deviennent clandestines, les personnes ayant alors peur de s’adresser aux services de prévention et de traitement du VIH. L’OMS et ses partenaires préconisent des approches plus soucieuses de n’exclure personne et suggèrent des moyens pratiques d’améliorer l’accès de ces personnes aux services de prévention, de diagnostic, de traitement et de soins concernant le VIH.
«Nous ne pouvons imaginer inverser totalement la tendance à la propagation mondiale du VIH sans répondre aux besoins particuliers concernant le VIH de ces populations clés», a déclaré le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du Département VIH/sida à l’OMS. «Nous publions ces lignes directrices pour aider les pays et les communautés à renforcer les services nécessaires pour réduire le taux de nouvelles infections et sauver des vies.»
Selon George Ayala, Directeur exécutif du Global Forum MSM & HIV (MSMGF), l’un des principaux partenaires de la publication de ces recommandations, «les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels ont partout d’énormes difficultés d’accès aux services pour le VIH. Les lignes directrices contiennent à la fois des données visant à mettre en place des interventions préventives efficaces pour ces populations et des recommandations visant à garantir que les problèmes qui subsistent tels que l’exclusion et la pénalisation ne fassent plus obstacle à des services salvateurs.»
Les nouvelles directives sur La prévention et le traitement du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles (IST) chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels: recommandations pour une approche de santé publique (en anglais) contiennent 21 recommandations appelant de multiples partenaires à prendre des mesures en étroite collaboration avec ces groupes de population, notamment:
- pour les décideurs nationaux: élaborer des mesures législatives et autres mesures antidiscriminatoires pour protéger les droits de l’homme et mettre en place des services qui n’excluent pas les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels, sur la base de leur droit à la santé;
- pour les fournisseurs de services de santé: proposer des tests de dépistage du VIH et des services de conseil suivis de traitement pour les patients dont la numération des CD4 est égale ou inférieure à 350, ainsi que l’a recommandé l’OMS dans ses directives pour le traitement du VIH 2010;
- pour les communautés: développer les interventions comportementales pour la prévention du VIH et des IST chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels;
- pour les personnes touchées: utiliser systématiquement le préservatif plutôt que de choisir ses partenaires sur la base de leur sérologie VIH.
«Des mesures d’urgence sont nécessaires pour garantir que les droits fondamentaux des personnes les plus exposées à l’infection par le VIH soient respectés et qu’ils disposent des informations et des outils nécessaires pour se protéger contre le VIH et puissent avoir accès au traitement antirétroviral si nécessaire», a déclaré Mariângela Simào, Chef, Prévention, vulnérabilité et droits, à l’ONUSIDA.
Les lignes directrices de l’OMS ont été élaborées au cours de l’année écoulée dans le cadre de consultations mondiales auxquelles ont été associés des responsables de la santé publique, des scientifiques et des représentants des organisations donatrices, de la société civile et des dispensateurs des services de santé.
Contact
OMSTunga Namjilsuren
tel. + 41 22 791 1073
namjilsurent@who.int
ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
Forum mondial sur les HSH et le VIH
Jack Beck
tel. +1 510 271 1956
jbeck@msmgf.org
Publications
Publications
- Recommandations sur la lutte contre le VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et les transsexuels (en anglais) (pdf, 745 Kb)
- Télécharger Annexes (en anglais) (pdf, 1.58 MB)
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Feature Story
Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord intensifient leurs efforts pour assurer l'accès universel aux services anti-VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles
31 mai 2011
31 mai 2011 31 mai 2011
Photo : ONUSIDA/P. Virot
Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles comptent parmi les populations les plus stigmatisées au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Malgré les tensions sociales et le caractère sensible de ces questions, la plupart des pays de cette région ont admis l'importance d'élaborer des programmes à destination des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et de travailler avec eux dans le but de renforcer l'efficacité des actions nationales de riposte au sida. Néanmoins, la portée et l'échelle des programmes de prévention existants sont restées modérées, mettant ainsi en lumière les limites en termes de couverture et de qualité.
Dans ce contexte, l'ONUSIDA a réuni des représentants de la société civile, des gouvernements, des programmes nationaux de lutte contre le sida ainsi que des partenaires régionaux et internationaux à l'occasion d'un atelier au Liban, dans le but de discuter des moyens d'élargir les actions qui ciblent les besoins des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans cette région.
L'atelier a été organisé en collaboration avec l'organisation Helem - Société libanaise de protection des homosexuels (lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels), l'International AIDS Alliance (AA) et le Réseau régional arabe contre le sida (RANAA). Il portait sur les résultats d'un projet de recherche intitulé « Ouvrir l'accès aux services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes - Analyse de la situation et développement de partenariats ». Le principal objectif de ces recherches, menées en Algérie, au Liban, au Maroc et en Tunisie, était d'identifier des moyens d'ouvrir et de faciliter cet accès aux services anti-VIH.
La plupart des programmes ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années.
Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
En raison des lois et des politiques répressives en vigueur, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes n'osent pas s'adresser aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH. Actuellement, 18 sur les 21 pays qui constituent la région Moyen-Orient et Afrique du Nord considèrent les rapports sexuels entre hommes comme un crime et 4 d'entre eux appliquent la peine de mort.
Les participants ont insisté sur l'importance de créer des environnements favorables permettant la diffusion sans restriction de messages et de services de prévention, un accès adapté au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH et la responsabilisation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles dans la planification, la mise en œuvre et l'évaluation des stratégies d'élaboration de programmes.
Les participants ont également examiné un guide développé par l'ONUSIDA basé sur des expériences de terrain et sur les leçons tirées de ces expériences, pour des actions programmatiques efficaces, étendues et culturellement adaptées auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles.
« La plupart des programmes menés dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord en sont au stade de projets pilotes. Nous devons élargir les programmes actuels en nous appuyant sur les nombreuses expériences menées ces dernières années. Nous espérons que ce guide, adapté au contexte régional, apportera une aide dans les actions auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles », a déclaré Mme Nicole Massoud, conseillère régionale pour le suivi et l'évaluation des programmes auprès de l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA.
Il n'existe pas d'estimations fiables du nombre d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la région. Toutefois, on dispose de preuves documentées d'une propagation accrue du VIH et du risque de transmission parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles, pouvant être à l'origine d'une épidémie concentrée de VIH au cours des dix prochaines années.
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13 décembre 2022

Press Statement
Journée mondiale de lutte contre l'homophobie et la transphobie
17 mai 2011 17 mai 2011Message du Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé
Genève, 17 mai 2011—Le monde connaît des situations de stigmatisation et des phénomènes de rejet qui peuvent donner lieu à des violences qui entravent la riposte au sida. Cela se répercute sur la vie des lesbiennes, des gays et des personnes bisexuelles et transgenres.
La riposte au sida a montré que lorsque des personnes sont victimes de stigmatisation ou de discrimination en raison de leur orientation ou de leur identité sexuelles, elles ont moins tendance à avoir recours aux services de lutte contre le sida dont elles ont besoin. Il en découle des nouvelles infections à VIH et des décès dus au sida.
La violence et la discrimination doivent faire place à la compassion et à la tolérance.
J’appelle l’ensemble des gouvernements à créer des environnements sociaux et juridiques qui veillent au respect des droits fondamentaux et garantissent un accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en matière de VIH.
http://www.youtube.com/watch?v=Ekpd9aZdjR0
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Feature Story
Des progrès dans la réponse au VIH aux Caraïbes, mais les lois punitives continuent à entraver l’accès aux services pour les plus vulnérables
01 novembre 2010
01 novembre 2010 01 novembre 2010
L’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan (à gauche), le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé (au centre) et Mme. Sarah Wescot-Williams, Premier ministre de St Maarten. Photo : ONUSIDA
Lors de la 10e assemblée générale du Partenariat Pan-Caraïbe de lutte contre le VIH/sida (PANCAP), organisée à St Maarten, aux Antilles néerlandaises, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé a rejoint l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan et les dirigeants des Caraïbes pour faire le point des progrès, obstacles et leçons retenus dans le cadre de la réponse régionale à l’épidémie du VIH au cours de la dernière décennie.
A l’ouverture de l’assemblée, M. Sidibé a loué les dirigeants de la région, qui avaient fait une priorité du VIH en termes de développement et a souligné le rôle critique que peut jouer le PANCAP pour accélérer la réponse au VIH. « Le PANCAP est l’outil qui nous permet de trancher en faveur de la justice sociale dans les Caraïbes », a-t-il dit.
L’homophobie blesse dans tous les coins qu’elle hante, des salles de classe aux salles d’audience.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA
Selon un nouveau rapport de l’ONUSIDA, The Status of the HIV epidemic in the Caribbean, on comptait entre 210 000 et 270 000 de personnes vivant avec le VIH aux Caraïbes en 2008. Haïti et la République dominicaine représentent environ 70 % de toutes les personnes vivant avec le VIH dans la région. Dans les Caraïbes anglophones, la Jamaïque est le pays le plus touché par l’épidémie : on estime à 27 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH.
Le rapport cite nombre d’accomplissements dans la réponse régionale au VIH. Plus de 90 % des femmes enceintes dans onze pays des Caraïbes bénéficient désormais d’un dépistage du sida chaque année. Environ 52 % des femmes enceintes bénéficient de services préventifs en matière de transmission mère-enfant du VIH, ce qui a entraîné une baisse de 18 % des nouvelles infections au VIH parmi les enfants en 2008.
Les gouvernements de la région ont mis un traitement antirétroviral à la disposition de 51 % des personnes dans le besoin en 2008 – une augmentation de taille par rapport à seulement 1 % en 2004. L’accès plus important au traitement antirétroviral sauve des vies : Depuis 2001, les décès liés au sida ont chuté d’environ 40 % dans la région.
La Criminalisation de l’homosexualité
Les deux-tiers des pays des Caraïbes continuent à criminaliser l’homosexualité. Dans les pays où l’homophobie est institutionnalisée par la loi, la stigmatisation et la discrimination contre les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont soulignées. L’homophobie bloque l’accès aux programmes de prévention du VIH et a un impact négatif sur la qualité des soins que peuvent recevoir les personnes vivant avec le VIH.
« Imaginez être un homosexuel dans un tel environnement. Feriez-vous en toute confiance un dépistage VIH, demanderiez-vous des renseignements sur la prévention ou les traitements ? » a demandé M. Sidibé. « L’homophobie blesse dans tous les coins qu’elle hante, des salles de classe aux salles d’audience », a-t-il ajouté.
La Prévention du VIH n’atteint pas les populations clefs
Parmi les HSH, la prévalence du VIH varie entre une estimation de 6,1 % en République dominicaine à environ 32 % en Jamaïque. La prévalence du VIH parmi les professionnelles du sexe – une autre population clef de la région très affectée – varie entre 2,7 % en République dominicaine et 27 % en Guyane.
Selon le rapport de l’ONUSIDA, les programmes de prévention du VIH atteignent moins de 40 % des HSH et moins de 50 % des professionnelles du sexe dans la région. Les participants de l’assemblée ont conclu que l’élargissement des services VIH aux plus vulnérables à l’infection serait crucial à une réponse régionale efficace au VIH.
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13 décembre 2022

Feature Story
Coup de projecteur sur les droits à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA
25 octobre 2010
25 octobre 2010 25 octobre 2010
Discours du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, lors de la manifestation Light for Rights, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA à New York, en 2009.
La première manifestation de Light for Rights : Keep the light on HIV and human rights s’est tenue le 1er décembre 2009 à New York. Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, s'est joint aux principaux responsables de la lutte contre le sida et aux stars du spectacle pour célébrer la Journée mondiale de lutte contre le sida devant l’Arc de triomphe de Washington Square Park.
Les lumières éclairant l’arc et d'autres monuments de la ville ont été éteintes en mémoire des familles et amis morts du sida, et pour montrer comment la stigmatisation, la discrimination, la peur et la honte peuvent plonger les personnes vivant avec le VIH dans les ténèbres. Puis, les lumières ont été rallumées pour symboliser la lumière des droits de l'homme qui permet aux personnes vivant avec le VIH de sortir de l'ombre et de rechercher information, traitements, soins et assistance.
Light for Rights est inspiré de Night without Light. Dans ce projet organisé par Visual AIDS au début des années 1990, le ciel de New York et de San Francisco avait été assombri par l’extinction des principaux bâtiments, pour symboliser les vies perdues à cause du VIH.
La campagne Light for Rights rend hommage au thème de la Journée mondiale du sida 2010 : droits de l’homme et accès universel à la santé. Cette année, la campagne invite 100 villes à travers le monde à éteindre les lumières éclairant les monuments publics afin de rappeler l’impact dévastateur du SIDA, puis à les rallumer pour mettre en lumière les droits humains fondamentaux partagés par tous mais souvent refusés aux personnes vivant avec le VIH.
La campagne Light for Rights envoie un message d’espoir au monde.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA
« La campagne Light for Rights envoie un message d’espoir au monde, » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Le pouvoir de la lumière peut transmettre un message : les droits de l'homme sont essentiels à la lutte contre le sida. »
Cette initiative est organisée par une coalition composée de la Campagne mondiale contre le SIDA, l'ONUSIDA, l'amfAR et Broadway cares/Equality Fights AIDS. Pour savoir comment organiser un événement Light for Rights dans votre communauté ou votre ville lors de cette Journée mondiale de lutte contre le sida, visitez le site www.lightforrights.org.
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Les droits et le traitement des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transsexuelles (LGBT) dans les pays à hauts revenus, objets d’une préoccupation croissante
22 octobre 2010
22 octobre 2010 22 octobre 2010L’ONUSIDA dialogue avec des associations d’Amérique du Nord et d’Europe pour mieux comprendre les schémas de violation des droits de l'homme et leurs conséquences sur la santé

Photo: ONUSIDA
Les récents suicides parmi des adolescents homosexuels aux États-Unis d’Amérique suite à des brimades et traitements cruels en raison de leur orientation sexuelle apparente, montre que l’homophobie continue d’exister dans toutes les sociétés. Malgré leur acceptation dans la culture populaire de nombreux pays, les jeunes lesbiennes, gays, bisexuels et transsexuels (LGBT) doivent parfois faire face, comme les générations précédentes, à certains problèmes de stigmatisation et de discrimination.
«La violence contre les membres de la communauté LGBT est inacceptable, quel que soit le lieu où elle se produit dans le monde» a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. «Les gouvernements doivent respecter les droits de toutes les personnes, indépendamment de leur orientation ou de leur identité sexuelle.»
Un sondage d'opinion réalisé aux États-Unis en mai de cette année a révélé que plus de la moitié des Américains estimaient les relations gaies et lesbiennes acceptables, tandis que 43 % des personnes interrogées jugeaient encore ces relations moralement inacceptables.
«De toute évidence, l'homophobie reste un problème préoccupant aux États-Unis, mais je pense que nous allons dans la bonne direction, bien que l’évolution soit encore lente,» a déclaré Chris Collins, vice-président et directeur des politiques publiques à la Fondation américaine pour la recherche sur le sida (amfAR ).
Dans le prolongement des mesures récentes contre la violence à l’égard des homosexuels, une alliance religieuse américaine a appelé l'Eglise universelle à œuvrer pour «mettre fin à la violence et à la haine contre nos frères et sœurs lesbiens, gays, bisexuels et transsexuels.»
La discrimination liée à l’homophobie institutionnelle est plus facile à épingler, comme par exemple les lois répressives qui criminalisent les relations sexuelles avec des personnes du même sexe. Cependant, les attitudes négatives envers les membres de la communauté LGBT peuvent exister même lorsque les lois de protection sont en place. Ces attitudes sont alors plus difficiles à traiter.
Emily Carson, une étudiante membre de la Global Youth Coalition for HIV/AIDS, est originaire du Connecticut, un état qui dispose de lois de protection. Ayant grandi dans une petite ville conservatrice, Mme Carson explique avoir été harcelée et brimée des années durant, car elle était perçue comme différente. Lorsqu’elle a entendu parler pour la première fois de suicides parmi les adolescents homosexuels aux États-Unis, elle affirme en avoir eu le cœur brisé. Elle avait espéré que les écoles s’étaient améliorées.
La violence contre les membres de la communauté LGBT est inacceptable, quel que soit le lieu où elle se produit dans le monde.
Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA
Mais Mme Carson a une autre préoccupation : « Cela se produit à intervalles réguliers –des enfants gay se suicident ou le débat politique sur le mariage gay revient à l’ordre du jour – et les gens commencent à parler de lutte contre l'homophobie. Je crains que ce tollé général ne s’éteigne jusqu'à ce qu’un nouveau drame se produise, » déclare-t-elle. «Nous devons y prêter attention de façon quotidienne, et non seulement quand survient une tragédie.»
Le changement social exige plus qu’une réforme juridique et la situation est similaire en Europe. D'origine allemande, Alex Müller, membre du conseil d’administration de l'International Lesbian, Gay, Bisexual, Transgender and Queer Youth and Student Organization (IGLYO), le confirme : « D'un côté, des progrès législatifs sont réalisés en Europe, mais en même temps, les perceptions homophobes prévalent dans tous les secteurs de la société. »
Recrudescence de crimes haineux en Europe
Le nombre de signalements de crimes haineux contre les LGBT a augmenté au cours des dernières années dans les pays européens selon l’association ILGA Europe (International Lesbian, Gay, Bisexual, Trans & Intersex Association), mais ces signalements sont considérés par l'association comme la partie visible de l’iceberg.
«Toutes nos organisations membres conviennent qu'il existe un taux très élevé de crimes haineux non signalés,» explique Joël Le Deroff, responsable des politiques et programmes d'ILGA Europe.
«Le paradoxe, c’est qu’un grand nombre de signalements révèle généralement une relation de confiance entre les organismes chargés d'appliquer la loi et les victimes.»
C'est pourquoi il est difficile de savoir si l'augmentation du nombre de cas signalés signifie une augmentation réelle du nombre de crimes haineux commis, ou plutôt un changement positif dans l'environnement qui encourage la dénonciation des violences. Ce dont est certain M. Le Deroff, c'est que la communauté LGBT doit collaborer avec les organismes chargés de l'application de la loi, afin d'établir la confiance nécessaire pour que les personnes qui subissent discrimination et violences en raison de leur orientation sexuelle osent le signaler.
Lois de protection et changement social
Au Danemark, pays généralement considéré comme progressiste et libéral en matière de sexualité, on en sait très peu sur l'étendue et la nature des crimes commis contre les membres de la communauté LGBT, selon un récent rapport de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne.
En 2007, un portail en ligne danois consacré aux LGBT a mené une enquête auprès de ses utilisateurs pour savoir s’ils avaient subi des violences en raison de leur sexualité.
D'un côté, des progrès législatifs sont réalisés en Europe, mais en même temps, les perceptions homophobes prévalent dans tous les secteurs de la société.
Alex Müller, membre du conseil d’administration de l'IGLYO
Sur les 9 473 personnes interrogées, 12 % ont déclaré qu'ils avaient subi des agressions physiques et 39 % des agressions verbales.
D’après Steffen Jensen, porte-parole pour la politique internationale de l'Association nationale danoise des gays, lesbiennes, bisexuels et transsexuels, «l’attitude générale envers les minorités devient moins tolérante. Nous avons besoin de grandes campagnes de sensibilisation du public, d’informations de base destinées à tous et surtout d'éducation.»
Homophobie et santé
La stigmatisation et la discrimination résultant de l'homophobie affectent la capacité des membres de la communauté LGBT à demander et obtenir les services de santé dont ils ont besoin. La marginalisation sociale de ceux qui ont des relations sexuelles avec des personnes du même sexe entrave l’accès à la prévention du VIH, aux traitements, aux soins et aux services d’aide.
La prévalence du VIH parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les transsexuels est presque toujours plus élevée que dans l’ensemble de la population. En France, par exemple, on estime que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes présentent une prévalence presque 100 fois plus élevée que la moyenne nationale.
Selon M. Collins de l'amfAR, l'homophobie a des implications importantes sur la santé physique et mentale des personnes LGBT. Aux États-Unis, une étude récente a montré que les adultes LGBT qui avaient été fortement rejetés par leur famille étaient 3,4 fois plus susceptibles d'avoir des rapports sexuels à risque et 8,4 fois plus susceptibles de faire une tentative de suicide que les personnes bénéficiant du soutien de leur famille.
Rôle essentiel du leadership politique
L'homophobie peut également entraîner une réticence de la part des dirigeants politiques à investir dans la santé des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des transsexuels et des personnes dont l’identité sexuelle est floue.
Une étude menée en Italie en 2005 a révélé qu'un tiers des personnes homosexuelles de sexe masculin interrogées avaient du mal à trouver des informations sur les comportements sexuels comportant un risque d’infection à VIH. La majorité des personnes interrogées n’avaient pas divulgué leur homosexualité à leur médecin et une personne sur trois craignait d’être moins bien soignée par les professionnels de la santé du fait de son orientation sexuelle.
Quand le parlement italien a rejeté ce projet de loi, il nous a envoyé un message signifiant que les crimes haineux ne font pas partie des priorités politiques et que l'homophobie est légitime.
Joël Le Deroff, ILGA Europe
En 2009, un projet de loi a été proposé au Parlement italien. Il visait à élargir les dispositions contre les crimes et les incitations à la haine fondés sur la race, l'origine ethnique ou la religion afin de couvrir également les crimes motivés par l'homophobie ou la transphobie, mais ce projet de loi a été rejeté. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a considéré qu’il s’agissait d’un recul des droits de l'homme en Italie.
«Quand le parlement italien a rejeté ce projet de loi, il nous a envoyé un message signifiant que les crimes haineux ne font pas partie des priorités politiques et que l'homophobie est légitime,» a déclaré M. Le Deroff, d'ILGA Europe.
Il est évident que les liens entre les violations des droits de l'homme, l'homophobie et la santé sont nombreux. Il existe des nuances et des degrés dans la discrimination, depuis la discrimination institutionnelle la plus flagrante, qui interdit les relations sexuelles entre personnes du même sexe, jusqu’au refus de divulguer son orientation sexuelle à un professionnel de la santé par crainte du ridicule. Afin d'assurer un environnement où les personnes peuvent vivre, travailler et aimer en toute sécurité, les gouvernements doivent non seulement satisfaire et protéger les droits des personnes au sein de la communauté LGBT, mais aussi promouvoir ces droits.
L'ONUSIDA s'engage à permettre à toutes les personnes, indépendamment de leur orientation sexuelle, de se protéger contre l'infection à VIH et à toutes celles vivant avec le VIH d'avoir le plein accès à la thérapie antirétrovirale si elles en ont besoin. Il faut donc s'assurer que les organes chargés de l’application de la loi et le système judiciaire protègent les droits de toutes les personnes, y compris les membres de la communauté LGBT. Il faut également s’attaquer aux sentiments homophobes qui entravent la lutte contre le VIH, partout où de tels sentiments peuvent exister.
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Les jeunes HSH et transgenres font entendre leur voix
10 septembre 2010
10 septembre 2010 10 septembre 2010
Participants de la consultation ‘Youth Voices Count’. Crédit: Campagne mondiale contre le sida
Les jeunes hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les jeunes transgenres de la région Pacifique lancent un appel aux gouvernements, aux donateurs et aux partenaires pour qu'ils «tiennent compte de l'avis des jeunes» en mettant davantage l'accent sur l'avis et les besoins de ce groupe et en les incluant dans la programmation des ripostes nationales au VIH.
Le volume de données qui documente les taux de transmission exceptionnellement élevés parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les populations transgenres en Asie et dans le Pacifique ne cesse d'augmenter.
Pour les hommes ayants des rapports sexuels avec des hommes en Asie, la probabilité d'être infecté par le VIH est près de 1 contre 5 et on estime que les HSH représentent près de la moitié des épidémies nationales dans nombreuses petites îles du Pacifique. Dans les pays plus grands tels que l'Australie et la Nouvelle-Zélande, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes constituent de loin la catégorie de transmission la plus importante pour la prévalence et l'incidence du VIH. Parmi les populations transgenres, la prévalence du VIH varie de 10 à 42 % dans cinq pays asiatiques.
Nous disposons maintenant d'un forum où les jeunes HSH et transgenres peuvent apporter de véritables contributions. C'est un pas très important.
Hender Gercio, militant contre le VIH originaire des Philippines
Au début du mois de septembre, 40 jeunes HSH et transgenres issus de 14 pays se sont réunis pour des consultations, une première pour la région Asie-Pacifique.
Réuni trois jours à Bangkok (Thaïlande), le groupe a abordé des sujets clés tels que la vulnérabilité au VIH, l’estime de soi, l'accès aux services et informations pertinents et adaptés, l'éducation et les violations des droits de l'homme dont sont victimes les jeunes HSH et transgenres de la région et a présenté une liste de recommandations d'actions aux partenaires internationaux.
Comme l'explique Hender Gercio, étudiant et militant contre le VIH originaire des Philippines: «Il a fallu attendre trop longtemps avant que l’avis des jeunes, et plus particulièrement les jeunes de notre communauté, ne soit intégré à la riposte contre le sida. Il est primordial que nous ayons une autonomie. Nous disposons maintenant d'un forum où les jeunes HSH et transgenres peuvent apporter de véritables contributions. C'est un pas très important.»

Participants de la consultation ‘Youth Voices Count’ pour les jeunes HSH et transgenres. Crédit: Campagne mondiale contre le sida
Voici quelques-unes des recommandations en faveur d'une action immédiate formulées par le groupe:
- Renforcer et améliorer la collecte de données sur les besoins, les défis et les complexités sociales auxquels font face les jeunes HSH et transgenres, surtout ceux vivant avec le VIH.
- Adapter le programme d'éducation sexuelle afin de fournir toutes les informations sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre.
- Réaliser des études de qualité/des évaluations rapides sur les problèmes de moi des jeunes HSH et transgenres.
- Garantir la représentation des jeunes HSH et transgenres dans les réseaux HSH et transgenres sous-régionaux et régionaux.
- Favoriser la formation des soignants aux problèmes des jeunes HSH et transgenres afin de réduire la stigmatisation et la discrimination et d'accroître l'accès aux services VIH et de santé.
Donner aux jeunes HSH et transgenres les moyens de se protéger contre l'infection à VIH est une des priorités de l'ONUSIDA. Les HSH et les transgenres sont victimes d'actes de violence et de discrimination à travers le monde. Dans certains pays, ils risquent des peines d'emprisonnement, voire la peine capitale.
La consultation est une opportunité qui tombe à pic pour s'arrêter un instant sur le combat de nombreux jeunes HSH et transgenres en faveur de leur santé et du contrôle de celle-ci, surtout en matière de VIH et de santé sexuelle.
James Gray, ambassadeur australien de la jeunesse pour le développement
Pour James Gray, ambassadeur australien de la jeunesse pour le développement qui travaille avec l'équipe d'appui aux régions de l'ONUSIDA à Bangkok «La consultation est une opportunité qui tombe à pic pour s'arrêter un instant sur le combat de nombreux jeunes HSH et transgenres en faveur de leur santé et du contrôle de celle-ci, surtout en matière de VIH et de santé sexuelle. Il s'agit d'un pas important franchi vers une consolidation de la réponse en créant un espace dans lequel ce groupe pourra faire entendre sa voix.»
À l'issue de cette consultation, organisée conjointement par la Campagne mondiale contre le sida et l'ONG néerlandaise Hivos, avec l'appui de l'ONUSIDA, des ressources supplémentaires seront déployées pour soutenir les groupes de jeunes HSH de la région afin de maintenir la dynamique. Le groupe continuera à partager les expériences et se réunira à nouveau dans 12 mois. Les résultats de la consultation, le rapport de synthèse et les recommandations peuvent être sollicités et téléchargés sur www.worldaidscampaign.org ou www.hivos.nl (en anglais).
20100910_FS_MSM
Reportages:
Journée mondiale contre l’homophobie (17 Mai 2010)
Un rapport appelle à l’intensification des stratégies de prévention contre le VIH parmi les HSH en Asie-Pacifique (28 Mai 2010)
Publications:
Hivos (en anglais)
Campagne mondiale contre le sida
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