Men who have sex with men

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L'homophobie et les lois punitives continuent de menacer la riposte au VIH et les droits de l'homme

28 août 2012

Près de 80 pays ont des lois qui criminalisent les relations entre personnes de même sexe. Schéma d'information ONUSIDA : Je suis gay : 5 choses qui me font peur.

Dans de nombreuses régions du monde, les lois et pratiques punitives à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI)[1] continuent de bloquer les ripostes efficaces au VIH. De nombreux cas de violations des droits de l'homme ont été recensés, allant du refus de l'accès aux services de santé à l'interdiction de la liberté d'association, en passant par le harcèlement, les violences et les meurtres.

La semaine dernière, au Cameroun, une organisation de jeunes aurait mené une opération anti-LGBT : cette information fait suite à toute une série d'arrestations et de mises en détention d'hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes dans le pays ces dernières années, sur la base de leur orientation sexuelle.

Au Zimbabwe, où les rapports sexuels entre hommes sont illégaux, la police a arrêté puis relâché 44 membres de l'organisation Gays and Lesbians Zimbabwe (GALZ) le 11 août 2012, après la présentation d'un rapport du GALZ recensant les violations des droits humains des personnes LGBT.

En Europe, un rapport sur la situation des droits de l'homme des personnes LGBTI, publié en mai 2012 par la section européenne de l'Association internationale des lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexuelles (ILGA-Europe), a recensé de nombreux cas de violence, de haine et de discrimination à l'encontre des personnes LGBTI.

Les violations des droits de l'homme basées sur l'orientation sexuelle réelle ou perçue, l'identité ou l'expression de genre des personnes participent au climat de haine et de peur qui fait tomber encore davantage les personnes LGBTI dans la clandestinité. Ces violations découragent les comportements positifs, empêchent l'accès à des services de santé essentiels et contribuent à l'augmentation de l'impact des infections à VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Joel Nana, militant des droits de l'homme et Directeur exécutif de l'organisation à but non lucratif African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR)

Aux États-Unis, au Canada, en Europe et en Australie, des études ont révélé des niveaux élevés de maltraitance homophobe dans les écoles et le manque de soutien de la part des autorités scolaires. Par exemple, une étude récente menée aux États-Unis a montré que plus de 84 % des jeunes élèves LGBT avaient été victimes d'insultes ou de menaces, que 40 % d'entre eux avaient été bousculés ou malmenés et que 18 % avaient été physiquement agressés dans l'enceinte de leur établissement.

En Russie, plusieurs villes ont récemment adopté des règlements interdisant l'information publique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Une législation similaire est cours d'examen devant le parlement ukrainien. L'ONUSIDA estime que ces lois sont discriminatoires à l'encontre des personnes LGBT car elles entravent leur liberté de réunion et de parole, menacent les actions de sensibilisation au VIH des organisations qui les soutiennent et peuvent être utilisées pour justifier la maltraitance et la violence homophobes.

Un « climat de haine et de peur »

Des données probantes et l'expérience ont montré que les lois et pratiques punitives éloignent les minorités sexuelles des services anti-VIH. Une étude menée au Sénégal, par exemple, a montré que les poursuites et le harcèlement à l'encontre des personnes LGBT avaient conduit en 2008 à « la propagation de la peur » et à « la dissimulation » parmi les membres de ces groupes. Selon cette étude, des professionnels de santé ont interrompu leur travail de prévention du VIH auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes par crainte pour leur propre sécurité ; ceux qui ont continué à fournir des services de soins ont noté une nette baisse de la participation des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

« Les violations des droits de l'homme basées sur l'orientation sexuelle réelle ou perçue, l'identité ou l'expression de genre des personnes participent au climat de haine et de peur qui fait tomber encore davantage les personnes LGBTI dans la clandestinité », explique le militant des droits de l'homme Joel Nana, Directeur exécutif de l'organisation à but non lucratif African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR). « Ces violations découragent les comportements positifs, empêchent l'accès à des services de santé essentiels et contribuent à l'augmentation de l'impact des infections à VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles », ajoute-t-il.

Prévalence élevée du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

Dans de nombreuses régions du monde, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles connaissent une forte prévalence du VIH et une faible couverture des services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

De récentes études en Afrique subsaharienne montrent que la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes va de 6 à 31 %. En Asie, le risque d'être infecté par le VIH est près de 19 fois plus élevé pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes que pour la population en général. En Amérique latine, on estime que la moitié de l'ensemble des infections à VIH dans la région est le résultat de rapports sexuels non protégés entre hommes.

Des études menées auprès des personnes transsexuelles font état d'une prévalence excessivement élevée du VIH, comprise entre 8 et 68 %. Sans un accès à l'information et aux services anti-VIH sans peur, sanction pénale ni homophobie, il est impossible de lutter contre ces tendances.

« Les dirigeants internationaux se prononcent de plus en plus contre la discrimination et la criminalisation sur la base de l'orientation sexuelle et l'identité de genre », explique Susan Timberlake, Responsable de la Division Lois et Droits de l'Homme au Secrétariat de l'ONUSIDA. « À titre d'exemple, lors de la présentation de son rapport en juillet, la Commission mondiale sur le VIH et le droit a lancé un appel vigoureux en faveur de la décriminalisation des personnes LGBT et de leur protection dans le contexte de la riposte au sida ».

Quelques développements positifs

Malgré les problèmes, on observe des développements encourageants en faveur de l'égalité, de la non-discrimination et de l'accès aux services de santé pour les minorités sexuelles.

Le 12 juillet 2012, le Président du Chili a fait adopter dans la législation une loi anti-discrimination qui punit les crimes de haine, notamment à l'encontre des personnes LGBT. Votée il y a environ sept ans, cette loi anti-discrimination a pris tout son sens après le meurtre brutal de Daniel Zamudio, un homosexuel de 24 ans.

Lors de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, le 17 mai 2012, la section Europe de l'Internationale de l'éducation, le Comité syndical européen de l'éducation (CSEE), la Confédération européenne des syndicats (CES) et l'ILGA-Europe se sont engagés à renforcer leur collaboration dans le but de prévenir et de combattre l'homophobie et la transphobie au niveau national et européen dans les écoles, sur le lieu de travail et dans la société en général.

En février 2010, les Îles Fidji sont devenues la première nation des îles du Pacifique à dépénaliser officiellement les rapports sexuels entre hommes. Le nouveau décret du gouvernement fidjien supprime les mots « sodomie » et « actes contraires à la nature » auparavant usités et emploie un langage neutre en termes de genre pour désigner les crimes sexuels.

En 2009, la Haute Cour de Delhi a décidé que la criminalisation des relations entre personnes de même sexe était inconstitutionnelle et qu'elle « poussait les gays et les hommes ayant des rapports avec des hommes dans la clandestinité », les rendant vulnérables au harcèlement policier et les empêchant d'accéder aux services anti-VIH.

Action et sensibilisation des Nations Unies

En mars 2012, le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a présenté un rapport à l'occasion de la XIXe session du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, qui recense les lois et pratiques discriminatoires et les actes de violence à l'encontre des personnes LGBT sur la base de leur orientation sexuelle et de leur identité de genre. Ce rapport appelle tous les pays à dépénaliser les relations entre personnes de même sexe consentantes et à veiller à ce que toutes les personnes puissent exercer leur droit à la liberté d'expression et leur droit d'association et de réunion pacifique en toute sécurité et sans discrimination.

L'an dernier, lors de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le sida, les États membres se sont engagés à réviser les lois et les politiques qui « compromettent la prestation réussie, efficace et équitable des mesures de prévention du VIH, de traitement, de soins et de soutien ». L'ONUSIDA encourage tous les pays à traduire cet engagement en actes afin de protéger les droits humains et les besoins en matière de santé des personnes LGBT.


[1] L'acronyme « LGBTI » est utilisé comme terme générique abrégé pour désigner les groupes et/ou les personnes dont l'orientation sexuelle ou l'identité de genre diffère de l'hétérosexualité et qui peuvent être victimes de discrimination, d'actes de violence et d'autres violations des droits de l'homme pour cette raison. Les informations et les données figurant dans cet article ne s'appliquent pas forcément de manière identique à tous les groupes représentés par cet acronyme. [Haut de la page]

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La Coupe du monde de football des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres met un carton rouge au sida

19 juin 2012

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida ».
Photo : ONUSIDA

Une fois de plus, le football a marqué un but contre le VIH à l'occasion du Championnat du monde 2012 organisé par l'IGLFA (International Gay and Lesbian Football Association) à Mexico du 1er au 9 juin 2012.

Dans le cadre de ce tournoi, des footballeurs de 8 équipes représentant les Amériques, l'Europe et l'Océanie ont participé à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida », destinée à promouvoir la prévention du VIH et à s'opposer résolument à la stigmatisation et la discrimination.

« Nous sommes fiers de nous joindre à l'ONUSIDA et à ses partenaires pour donner un carton rouge au sida », a déclaré Andoni Bello Lanestosa, le capitaine de l'équipe mexicaine. « Nous pouvons faire changer les choses. Nous pouvons contribuer à réduire la transmission du VIH de 50 % et à en finir avec la violence et la discrimination », a-t-il ajouté.

La région de l'Amérique latine détient un triste record en termes de violations des droits humains à l'encontre des populations lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ces personnes sont confrontées à de graves problèmes de stigmatisation et de discrimination qui limitent leur accès aux services de santé, à l'éducation, à la justice et à l'emploi, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

« L'expérience montre que lorsque les personnes sont stigmatisées à cause de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, elles sont moins susceptibles d'accéder aux services de santé et à l'information sur la prévention du VIH », souligne César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Des études menées en Amérique latine montrent des taux de prévalence du VIH autour de 10 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Au sein de la population transgenre, la prévalence du VIH est même encore plus élevée, entre 20 et 28 % », ajoute-t-il.

Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT

Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili

Il y a deux ans, lors de la Coupe du monde de la FIFA 2010 en Afrique du Sud, l'ONUSIDA avait lancé la campagne « Donnons un carton rouge au sida », afin d'utiliser le pouvoir et la portée du football pour unir le monde en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La campagne de cette année, basée sur l'initiative « Donnons un carton rouge au sida », se sert du tournoi pour sensibiliser le public aux besoins de la communauté LGBT en matière de prévention du VIH.

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA. Par cette signature, les délégations acceptent de diffuser le message de la campagne à leur retour dans leurs pays respectifs. Aux côtés des capitaines d'équipes, les représentants de l'Association internationale des arbitres gays et de l'IGLFA d'Amérique latine ont également défendu l'initiative et signé l'engagement.

Les joueurs des équipes argentine et mexicaine ont apporté leur concours à la campagne dès le commencement. Ils sont apparus sur les affiches et les panneaux publicitaires utilisés avant et pendant le championnat de l'IGLFA. « Les stars du sport peuvent jouer un rôle important dans la riposte au sida en parlant ouvertement du VIH », explique Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili. « Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT ».

L'International Gay and Lesbian Football Association (IGLFA) a été créée en 1992 et, 20 ans après, plus de 80 équipes de plus d'une vingtaine de pays du monde entier en sont devenues membres.

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Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles sont progressivement intensifiés en Inde.

17 mai 2012

En Inde, l'épidémie de VIH affecte sérieusement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles.
Photo : ONUSIDA

Rupali a toujours senti qu'elle était différente. Née en tant que garçon en Inde, elle aimait porter des vêtements de filles et, finalement, à l'âge de 20 ans, elle décidait de révéler à sa famille son orientation sexuelle. Elle a déclaré vouloir vivre comme une femme.

« Quand j'ai finalement décidé de parler de mon orientation et de mon identité sexuelle, j'étais effrayée, » déclare cette jeune femme de 22 ans. « Mais finalement j'en ai parlé à tout le monde, ma famille, mes voisins et mes amis. »

Rupali a exercé plusieurs métiers, mais a trouvé qu'il était trop difficile de vivre ouvertement en tant qu'homme ayant des rapports sexuels avec des hommes et de travailler dans un bureau ordinaire. Ainsi, elle a travaillé comme professionnelle du sexe à New Delhi ces deux dernières années. Avec l'argent qu'elle gagne elle subvient aux besoins de sa mère et de son plus jeune frère. Depuis plusieurs années déjà, sa mère a un problème cardiaque et Rupali doit payer tous les mois pour des médicaments onéreux.

Mais son travail menace sa santé car Rupali est plus exposée au risque d'infection à VIH.

En Inde, l'épidémie de VIH affecte sérieusement les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles. Parmi cette population, 427 000 personnes (en 2010) sont considérées comme étant plus exposées car elles ont des partenaires sexuels multiples et beaucoup reçoivent de l'argent en échange de sexe.

« Lorsqu'un client est saoul, il est souvent difficile de le convaincre d'utiliser des préservatifs », affirme Rupali.

Alors que le commerce du sexe permet de payer ses factures, Rupali a été attaquée à plusieurs reprises. Comme de nombreuses personnes transsexuelles, Rupali trouve qu'il est difficile de se faire complètement accepter par sa famille et la communauté. « Les voyous locaux nous maintiennent constamment dans un état de terreur. Nous craignons qu'ils nous agressent au visage avec des couteaux ou qu'ils nous battent. Mais nous craignons encore plus la police, » affirme Rupali.

En Inde, la prévalence au VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes a atteint 7,3%, ce qui est 20 fois plus élevé que parmi la population en général. De récentes données montrent que la prévalence au VIH parmi les personnes transsexuelles dans les principales villes comme Bombay et Delhi est montée en flèche à presque 25%. Les programmes VIH pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles sont progressivement intensifiés.

La Pahal Foundation à Faridabad reçoit des financements du gouvernement de l'état de Haryana pour fournir des dépistages du VIH, des traitements pour les maladies sexuellement transmissibles, des conseils et des préservatifs à 750 hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles, mais des centaines d'autres utilisent leurs dispositifs tous les mois.

Nombreux parmi nous, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, essayent au mieux de paraîtres normaux, mais à l'occasion nous sommes « démasqués ». Je connais plusieurs personnes qui ont perdu leur emploi car elles ont été sévèrement discriminées par rapport à leurs collègues

Manoj Kumar Verma, travailleur de proximité à la Pahal Foundation

« Chacun d'entre eux a besoin d'un système de soutien. Sans le soutien de leurs famille et de la société, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles se suicident ou quittent leur foyer très souvent, » dit Maksoom Ali, chef de projet de Pahal.

La fondation constate que seules quelques personnes qu'elle soutient sont ouvertes avec leurs familles pour ce qui concerne leur statut sérologique.

« L'emploi est un véritable problème pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles, » selon Manoj Kumar Verma, travailleur de proximité de Pahal. « Nombreux parmi nous, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, essayent au mieux de paraître normaux, mais à l'occasion nous sommes « démasqués ». Je connais plusieurs personnes qui ont perdu leur emploi car elles ont été sévèrement discriminées par rapport à leurs collègues. »

Quelques progrès ont été constatés en Inde pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes et les personnes transsexuelles. Dans l'étape suivante du programme national de lutte contre le sida de l'Inde (NACP4) il y a des plans pour développer et mettre en œuvre des programmes focalisés sur les besoins spécifiques des personnes transsexuelles. Il y a trois ans, dans un jugement historique, la Haute cour de Delhi a décriminalisé le sexe entre les hommes adultes.

Rupali est impliquée dans une organisation pour les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes dans l'ouest de Delhi et elle souhaite apporter une contribution à sa communauté. « Chacun a des rêves, mais tous ne se réalisent pas, » affirme Rupali. « Cela est vrai pour moi, mais je veux faire quelque chose pour ma communauté et je souhaite être une meilleure personne. »

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« Transformer les droits en réalité » : les expériences des organisations de personnes transsexuelles dans la riposte au sida

17 mai 2012

Les personnes transsexuelles en Argentine plaident pour l'adoption de la loi sur l'identité sexuelle.

En Amérique latine, les personnes transsexuelles sont tous les jours confrontées à une stigmatisation et une discrimination basées sur leur identité sexuelle. De telles situations limitent leur accès au système d'éducation, aux possibilités d'emploi et aux services de santé, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

Toutefois, l'engagement et le pouvoir de mobilisation de la communauté transsexuelle ont obtenu d'importants changements politiques et sociaux menant vers une société plus pluraliste et démocratique basée sur le respect de la diversité. Quelques unes de ces réalisations ont été rédigées dans « Transformer les droits en réalité. Les expériences des organisations de personnes transsexuelles » lancé le 17 mai à l'occasion de la journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.

Produit par l’Alliance internationale contre le VIH/sida, le Réseau transsexuel latino-américain et des Caraïbes (REDLACTRANS) et l'ONUSIDA, le rapport est une compilation de six études de cas. Il se focalise sur les efforts faits par les organisations transsexuelles en Amérique latine pour aboutir à une société inclusive basée sur le respect des droits de l'homme.

« Ce travail reflète les besoins des personnes transsexuelles dans le contexte de l'Amérique latine tout en soulignant leur leadership et comment cela a conduit à des changements politiques et institutionnels significatifs » commente Cesar Nuñez, le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination, » ajoute t-il.

Le rapport souligne que des progrès ont été faits en Argentine et en Uruguay en matière de reconnaissance légale des droits de l'homme des personnes transsexuelles. Dans le premier cas, le vote de la loi sur l'identité sexuelle confirme les personnes transsexuelles comme citoyens à part entière aux yeux de la loi. En Uruguay, le commerce du sexe a été formalisé et légalisé par un décret du gouvernement. Les travailleurs du sexe bénéficient désormais d'une assurance santé, de la retraite et d'autres avantages.

Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination

Cesar Nuñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine

En Argentine, l'organisation transsexuelle ATTTA a joué un rôle de sensibilisation clé dans la récente adoption de la loi sur l'identité sexuelle. « Avec cette loi, nous revendiquons notre droit à l'identité. Nous ne serons plus oubliés par la démocratie. Avec cette loi, nous sommes là pour faire l'histoire, » affirme Marcela Romero, présidente de ATTTA et coordinatrice de REDLACTRANS.

En Honduras et en Bolivie, la publication souligne la réussite de la participation des personnes transsexuelles dans les espaces de prise de décision au sein des structures clé de la riposte au sida comme les instances de coordination nationale pour les subventions du Fonds mondial. Par ailleurs, le Salvador et l'Equateur ont pris des initiatives dans le domaine des soins de santé complets, ce qui a aboutit au développement de programmes nationaux qui tiennent désormais compte des besoins des personnes transsexuelles.

Tous ces progrès ont une chose en commun : le leadership des personnes transsexuelles pour demander et défendre leurs droits.

« Cette compilation est en elle-même un précieux outil pour la sensibilisation et augmentera les connaissances relatives aux problèmes de la transsexualité dans la région et dans le monde, permettant aux preneurs de décision d'améliorer les programmes et les approches existants, » affirme Javier Hourcade Bellocq, le représentant latino-américain et des Caraïbes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida.

M. Bellocq a souligné que le leadership et la participation des personnes transsexuelles sont essentiels pour apporter la justice sociale et renforcer l'état de loi. « Nous ne pouvons pas renforcer l'accès universel aux services anti-VIH si de solides règlementations reconnaissant l'identité sexuelle ne sont pas en place. Nous avons besoin de gouvernements qui garantissent une « tolérance zéro » contre la violence, les abus et les crimes, » ajoute M. Bellocq.

Press Statement

Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie

Message de M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

GENÈVE, 14 mai 2012—Durant l'année qui vient de s'écouler, nous avons observé une plus grande acceptation de la diversité. Un nouveau dialogue s'est instauré fait d'ouverture d'esprit et de tolérance.

Pourtant, dans 79 pays, territoires ou régions, il existe encore des lois qui criminalisent les relations homosexuelles entre adultes consentants. Ces lois constituent de sérieux obstacles à une riposte efficace au sida et conduisent les personnes homosexuelles, bisexuelles ou transgenres à vivre cachées, les privant ainsi d'un accès pourtant vital à certains services.

La valeur d'une société ne doit pas être fondée sur l'argent ou le pouvoir. Elle doit se mesurer à la valeur que cette société accorde aux individus, indépendamment de leur orientation sexuelle ou de leur statut social. Une société prospère est celle qui garantit l'intégration et le respect de tous.

À nos amis gays, lesbiennes, bisexuels et transgenres, sachez que l'ONUSIDA est à vos côtés.

Votre engagement est essentiel à la réalisation de notre objectif, à savoir, zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida.



Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org

Press centre

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La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) crée une unité spécialisée pour la défense des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe

14 mars 2012

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.
Photo : ONUSIDA

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a créé une unité technique spécialisée dans le but de renforcer ses capacités de protection des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI) sur le continent américain.

La CIDH est un organisme autonome de l'Organisation des États américains (OEA), dont la mission est de promouvoir le respect des droits de l'homme dans la région et d'agir comme un organe consultatif auprès de l'OEA sur ces questions.

L'unité spécialisée, créée en janvier 2012, fait partie d'une approche globale de la CIDH en matière de défense de l'interdépendance et de l'indivisibilité de tous les droits humains. Elle prend en compte les besoins spécifiques des individus et des groupes victimes de discrimination depuis toujours. Entre autres fonctions, l'unité analyse et étudie les différentes requêtes signalant des cas de violation des droits des populations LGBTI qui auraient été commis par les États membres de l'OEA.

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Ce dernier groupe présente des taux de prévalence du VIH de 27,6 % en Argentine et de 29,6 % au Pérou, contre une prévalence du virus dans la population générale estimée à 0,5 % et 0,4 % respectivement dans ces deux pays.

Les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits

Marcela Romero, REDLACTRANS

En outre, la région a connu une augmentation alarmante des actes de violence et d'intimidation envers les personnes transsexuelles et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La Commission interaméricaine a reçu des informations concernant des affaires de meurtres, de viols et de menaces à l'encontre des populations LGBTI. Elle reconnaît que ces populations sont victimes de graves discriminations aussi bien au niveau social que juridique.

Ces dernières années, l'ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec la CIDH. « L'ONUSIDA et la Commission interaméricaine ont mis sur pied une alliance stratégique basée sur un ensemble d'actions visant à atteindre l'objectif de zéro discrimination et zéro violence, avec une approche axée sur les droits de l'homme », explique Víctor Madrigal-Borloz, Expert principal de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

Le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine, le Dr César Núñez, s'est réjoui de la création d'une telle unité spécialisée. Il a appelé tous les pays de la région à respecter totalement les droits humains des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes lesbiennes et transsexuelles « en faisant appliquer des lois destinées à les protéger des actes de violence, en organisant des campagnes de lutte contre l'homophobie et la transphobie et en veillant à répondre aux besoins les plus élémentaires en matière de santé ».

Réunion d'experts sur la violence et l'impunité à l'encontre des personnes LGBTI

Fin février 2012, sous l'égide de l'ONUSIDA, la Commission a réuni plus de 20 experts indépendants issus des milieux universitaires, des institutions de défense des droits de l'homme, de la société civile, ainsi que des représentants des forces de l'ordre, des Nations Unies et de la CIDH elle-même, afin d'évoquer la question de la « violence et de l'impunité à l'encontre des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe ».

Cette réunion d'experts est la deuxième d'une série de six rencontres qui contribueront à l'élaboration du tout premier rapport hémisphérique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Marcela Romero, de REDLACTRANS, a participé à la réunion et souligné que « les personnes transsexuelles, les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits ».

En 2013, la Commission évaluera le travail de cette unité et statuera sur la création d'un Office du Rapporteur des droits des populations LGBTI.

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Le Secrétaire général des Nations Unies intervient contre la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle

30 janvier 2012

Intervention du Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, au 18e Sommet annuel de l'Union africaine. Addis Abeba, Éthiopie.
Photo : ONUSIDA/J.Ose

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a insisté sur la nécessité d'ancrer le développement du continent africain dans le respect des droits de l'homme. « La Déclaration universelle des droits de l'homme est une promesse qui s'adresse à tous, en tous lieux et en tous temps », a déclaré M. Ban lors du 18e Sommet annuel de l'Union africaine.

M. Ban a noté que la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle ou l'identité de genre était une injustice ignorée, voire sanctionnée par de nombreux États. « Ceci a incité certains gouvernements à traiter certaines personnes comme des citoyens de seconde zone ou encore des criminels. La lutte contre cette discrimination est problématique. Mais nous devons nous tenir aux idéaux de la Déclaration universelle », a souligné M. Ban.

Actuellement, on estime que 76 pays et régions dans le monde disposent de lois criminalisant les relations sexuelles entre adultes consentants du même sexe––cinq imposent la peine de mort. L'ONUSIDA considère la criminalisation des personnes selon leur orientation sexuelle comme un déni des droits de l'homme et une menace pour la santé publique dans le contexte de la riposte au VIH. Ces lois discriminatoires poussent les personnes à vivre en marge et les empêchent d'accéder aux services anti-VIH.

Les pays tels que les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà modifié leurs dispositions concernant l'aide extérieure afin de s'assurer que les droits des minorités sexuelles sont respectées. Ces pays utiliseront leur assistance pour protéger les droits de l'homme et œuvrer en faveur d'une non discrimination, et travailleront avec des organisations internationales pour mettre fin à la discrimination contre les populations gays et lesbiennes.

La Déclaration universelle des droits de l'homme est une promesse qui s'adresse à tous, en tous lieux et en tous temps

Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations unies

En 2009, la Haute Cour de Delhi a rejeté une loi qui criminalisait les rapports sexuels entre adultes consentants. Cette position a également reçu le soutien du gouvernement indien, dans son affidavit transmis à la Cour suprême. Mais tous les pays n'adoptent pas l'approche indienne.

En juin 2010, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), avec l'assistance du Secrétariat de l'ONUSIDA, a lancé la Commission mondiale sur le VIH et le droit. L'objectif de la Commission est de sensibiliser sur l'impact de l'environnement juridique dans les ripostes nationales au VIH. Elle vise à s'axer sur la manière dont les lois et les forces de l'ordre peuvent soutenir, plutôt que bloquer, les ripostes efficaces au VIH.

L'ONUSIDA appelle tous les gouvernements à garantir le respect des droits humains des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des populations lesbiennes et transsexuelles par le rejet des lois interdisant les relations sexuelles entre adultes consentants dans le privé ; la mise en exécution de lois pour protéger ces groupes contre la violence et la discrimination ; la promotion de campagnes de lutte contre l'homophobie et la transphobie et l'assurance que les besoins de santé fondamentaux sont satisfaits.

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Vies secrètes, autres voix : une étude sur la sexualité, l'identité de genre et le risque de transmission du VIH dans les îles Fidji

28 août 2011

Ratu Epeli Nailitikau, président des îles Fidji, lit le rapport Vies secrètes, autres voix.
Photo : ONUSIDA/Kim

Une nouvelle étude intitulée Vie secrètes, autres voix a été présentée à l'occasion du 10e congrès international sur le sida dans la région de l'Asie et du Pacifique . Elle porte sur la sexualité, l'identité de genre et le risque de transmission du VIH dans les îles Fidji et constitue la première recherche de ce type réalisée depuis 1998 parmi les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles dans ce pays.

M. Ratu Epeli Nailitikau, président des îles Fidji, était présent pour l'occasion.

Avec plus de 200 participants, le projet d'étude a impliqué des membres du personnel et des volontaires du Groupe de travail sur le sida du projet Amithi pour les îles Fidji (AIDS Task Force of Fiji's Amithi Project) et du Conseil sur le sida de la Nouvelle-galles du Sud (AIDS Council of New South Wales).

Destinée à donner des informations sur la riposte au VIH et sur le développement des activités à assise communautaire, la recherche a été conduite par des membres de la communauté. Le personnel de recherche a intégré des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles aux contextes sociaux et éthiques très divers, qui ont pris part à toutes les étapes du processus dont la planification, la collecte des données, l'analyse et l'établissement de rapports.

Cette étude a fait apparaître que les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes sont très exposés au risque d'infection par le VIH aux îles Fidji. Seuls 21,6 % des répondants ont déclaré avoir toujours utilisé un préservatif lors de rapports sexuels anaux avec un partenaire homme ou transsexuel au cours des six derniers mois. Plus d'un sur cinq ont signalé ne jamais en utiliser.

Bien que le niveau des connaissances sur le HIV soit bon, puisque plus de 66 % des personnes interrogées ont répondu correctement aux questions relatives à la transmission, ces connaissances ne sont pas appliquées dans la pratique.

Ce rapport a également analysé les transactions sexuelles et a révélé que deux tiers des participants ont déclaré donner ou recevoir de l'argent, des cadeaux ou des faveurs en échange de rapports sexuels, ce qui en fait une pratique courante.

Parmi les personnes interrogées, seules 10 % avaient effectué un test de dépistage du VIH au cours des 12 mois précédents et en connaissaient la réponse. Les obstacles déclarés à la réalisation de ce test englobent des aspects de confidentialité et d'intimité, et les participants ont aussi mentionné l'attitude critique du personnel travaillant dans les cliniques.

De nombreux participants à l'étude avaient été confrontés à une forme ou une autre de stigmatisation et de discrimination. Environ les deux tiers ne se sentaient pas en sécurité, ni suffisamment à l'aise pour exprimer ouvertement leur sexualité ou leur genre. Près de 57 % ont signalé avoir subi des agressions verbales et un tiers avoir été blessé physiquement au cours des six mois précédents.

Avec le soutien technique du PNUD et de l'ACON, nous avons pu démontrer que la société civile est capable de mener à bien des projets de recherche poussés de très bonne qualité

Niraj Singh, co-auteur de Vies secrètes, autres voix

Le rapport recommande que les interventions en matière de prévention du VIH et de santé soient appropriées du point de vie culturel et axées vers les différents groupes de la communauté des hommes ayant des rapports avec des hommes et des personnes transsexuelles, la plupart s'identifiant eux-mêmes de façon différente. L'accès à un test de dépistage du VIH plus humain devrait être intensifié et les professionnels de santé devraient suivre des formations pour mieux répondre aux besoins des hommes ayant des rapports avec des hommes et des personnes transsexuelles, selon les auteurs.

En outre, le rapport recommande un effort concerté pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination et augmenter les services psychosociaux et de soutien. Les hommes qui ont des rapports avec des hommes et les personnes transsexuelles sont aussi encouragés à développer des compétences de mobilisation, pour faire entendre leurs voix.

« Avec le soutien technique du PNUD et de l'ACON, nous avons pu démontrer que la société civile est capable de mener à bien des projets de recherche poussés de très bonne qualité », a déclaré Niraj Singh, chef de projet au sein du Groupe de travail sur le sida pour les îles Fidji et co-auteur du rapport.

« Le Groupe de travail sur le sida pour les îles Fidji a une vision très claire des priorités à mettre en œuvre pour transposer la recherche en actions concrètes. Nous disposons désormais d'une ligne de conduite qui nous permettra de concevoir et de mettre en place des programmes efficaces qui sauront répondre aux besoins d'une population très diversifiée d'hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et de personnes transsexuelles aux îles Fidji. Cette étude constitue une contribution précieuse aux efforts nationaux et régionaux actuels visant à garantir que ces communautés sont mieux aidées et mieux protégées », a-t-il conclu.

Le projet Vies secrètes, autres voix a été financé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

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Nouvelle stratégie urbaine contre le VIH en Chine pour lutter contre les infections au VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes

09 juillet 2011

Photo : Curt Carnemark/Banque mondiale

Des responsables du gouvernement à Chengdu, Chine, ont aujourd'hui organisé un atelier pour aborder le thème de l'épidémie grandissante de VIH de la ville parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Les participants de l'atelier ont discuté d'une nouvelle stratégie sur cinq ans qui appelle à augmenter de manière considérable la couverture de la prévention et du traitement du VIH chez la population HSH à Chengdu et promouvoir la participation d'organisations communautaires dans la riposte de la ville au VIH.

« Les villes ont un rôle majeur à jouer dans la riposte au sida », a déclaré M. Yang Xiaoguang, directeur du bureau de la santé de Chengdu, lors de son élocution à l'atelier le 9 juillet. « En réunissant nos efforts pour bâtir une riposte forte et multisectorielle à Chengdu, avec une participation communautaire importante, nous pouvons augmenter la couverture des services de prévention, de traitement et de soins chez les HSH et stopper la prolifération du VIH dans notre ville », a-t-il ajouté. Étaient également présents à l'atelier des hauts représentants du Ministère de la santé chinois, des représentants gouvernementaux du bureau de la santé de la province de Sichuan, des représentants de la société civile et Michel Sidibé, directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA).

Selon les chiffres du gouvernement, environ 5 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Chine vivent avec le VIH, soit 88 fois plus que la prévalence nationale du VIH de 0,057 %. Dans la ville de Chengdu, plus de 10 % de la population HSH vivent avec le VIH. En Chine, la prévalence du VIH est généralement supérieure dans les villes et les zones urbaines, atteignant près de 20 % dans certaines villes du sud-ouest du pays.

Les villes sont au coeur du développement et des progrès de la Chine et doivent rester en première ligne de la riposte au VIH

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Les villes sont au coeur du développement et des progrès de la Chine et doivent rester en première ligne de la riposte au VIH », a indiqué M. Sidibé. « Grâce à des actions courageuses pour lutter contre le VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les villes peuvent ouvrir la voie à la vision de l'ONUSIDA, à savoir zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination, zéro décès lié au sida. Nous espérons que dans l'année à venir, de plus en plus de villes chinoises mettront en oeuvre des stratégies urbaines pour les HSH », a-t-il ajouté.

En Chine, environ une nouvelle infection sur trois touche des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes. Cependant, selon les chiffres du gouvernement, moins de la moitié de la population HSH a accès à des services de dépistage du VIH et moins de 15 % des HSH séropositifs au VIH ayant besoin d'un traitement le reçoivent. La nouvelle stratégie de Chengdu souligne le rôle essentiel que les organisations communautaires peuvent jouer pour atteindre les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et les autres populations à haut risque d'infection au VIH.

Tong Ge, coordinateur du Forum sur la santé des HSH en Chine et participant de l'atelier de Chengdu, a insisté sur l'importance de s'assurer d'une forte coopération entre le gouvernement et la société civile. « En s'inspirant des expériences de villes telles que Chengdu, qui ont déjà des ripostes au sida bien développées, nous pouvons contribuer à promouvoir une collaboration multisectorielle de façon équitable et ordonnée et renforcer la riposte au VIH dans l'ensemble du pays », a déclaré M. Tong. « La prochaine étape consiste à mettre en oeuvre des stratégies similaires dans d'autres villes du pays », a-t-il ajouté.

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Le directeur exécutif de l'UNAIDS félicite le gouvernement de la Chine pour son leadership dans sa riposte au VIH

08 juillet 2011

(de gauche à droite) Michel Sidibé, directeur exécutif de l’ONUSIDA avec le Dr Chen Zhu, ministre de la Santé de Chine.
Photo : ONUSIDA/AFP

Lors d'une réunion officielle aujourd'hui à Pékin avec le Dr Chen Zhu, ministre de la Santé de Chine, le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a salué l'engagement de la Chine et son leadership dans la riposte nationale au VIH. M. Sidibé a félicité le gouvernement de Chine pour son niveau élevé de participation à la récente Assemblée générale de l'ONU, réunion de haut niveau sur le SIDA et pour son soutien très marqué Objectif zéro— une stratégie UNAIDS qui vise zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au SIDA dans le monde entier.

Au cours des dix dernières années, la riposte au SIDA de la Chine a atteint des résultats significatifs. Entre 2003 et 2010, le nombre de personnes bénéficiant d'un traitement antirétroviral en Chine a augmenté de zéro à plus de 86 000 personnes, ce qui représente une couverture de plus de 40%. Près de 8 000 cliniques dans tout le pays proposent maintenant un test VIH volontaire et des conseils gratuits. 

La Chine a récemment également mis en place des programmes concernant le VIH pour les populations très exposées au risque d'infection par le VIH, en particulier les professionnel(le)s du sexe et les personnes qui consomment des drogues injectables. Depuis la sortie d'un programme majeur de traitement de substitution à la méthadone en 2004, 700 cliniques fournissent des services de prévention et de traitement du VIH dans tout le pays, à presque 300 000 personnes.

Une nécessité urgente pour des approches basées sur la ville

Lors de sa réunion avec le Dr Chen, M. Sidibé a noté avec inquiétude l'augmentation alarmante de l'épidémie de VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), en particulier dans les zones urbaines. M. Sidibé recommande que la Chine traite le développement et la mise en œuvre d'une stratégie nationale HSH comme une priorité absolue dans sa riposte au SIDA.

Selon les chiffres du gouvernement, une estimation de une sur trois nouvelles infections au VIH dans le pays émane des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, et une majorité de ces infections apparaît dans les villes. Environ 5% d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Chine vivent avec le VIH - 88 fois plus que la prévalence nationale au VIH qui est de 0.057%. Dans de nombreuses villes en Chine, plus de 10% de la population des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes vit avec le VIH.

Afin de garantir une riposte au VIH nationale réussie, une action urgente est nécessaire dans les zones métropolitaines

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Afin de garantir une riposte au VIH nationale réussie, une action urgente est nécessaire dans les zones métropolitaines » commente M. Sidibé, lors d'une visite officielle de cinq jours en Chine. Il ajoute : « Fournir des services anti-VIH aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes doit être au cœur de la riposte à l'épidémie dans les villes, ». 

Pendant sa réunion avec le Dr Chen, M. Sidibé appelle le gouvernement chinois à développer, d'ici la fin 2012, des plans d'actions HSH à l'échelle des mégapoles chinoises qui comptent des populations de plus de 10 millions d'habitants.

La participation des communautés est critique pour une riposte au VIH efficace

L'importance de la participation des communautés était le thème phare pendant la réunion du directeur exécutif, plus tard dans la journée, avec M. Dou Yupei, vice-ministre des Affaires civiles. De nombreuses organisations communautaires sont déjà opérationnelles dans les villes chinoises et obtiennent d'importants résultats dans les épidémies locales. Toutefois, afin de participer de manière effective et durable dans la réponse au SIDA, ces organisations communautaires doivent avoir l'autorisation d'être enregistrées de manière légale et avoir accès aux financements.

Lors de sa réunion avec le vice-ministre des Affaires civiles, le directeur exécutif de l'ONUSISA a noté les importants conseils récemment diffusés par le Conseil d'État chinois qui a fait appel aux départements concernés afin de permettre un enregistrement légal des organisations sociales, ce qui est une importante étape pour la riposte au VIH chinoise.

M. Sidibé a également commenté les actions prises par le ministère pour développer et augmenter l'étendue des paiements d'allocations/indemnités d'aide sociale pour les enfants impactés par l'épidémie de SIDA - des actions, dit-il, qui démontrent l'engagement du gouvernement chinois afin de garantir le bien-être des personnes touchées par le VIH et le SIDA.

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