Middle East and North Africa

Stimuler le changement grâce au sport et à la sensibilisation au VIH

20 décembre 2024

Marouane Abouzid, un jeune homme de 25 ans originaire de Casablanca, a grandi dans un environnement où les défis sociaux et les stéréotypes liés au genre étaient omniprésents. Cependant, son point de vue a changé le jour où il a rejoint le programme « Le ballon est ta protection », une initiative de Tibu Africa en partenariat avec l'ONUSIDA, qui utilise le sport pour sensibiliser au VIH, à l'égalité des sexes et à la violence sexiste.

Avant de rejoindre le programme, Marouane avait peu de connaissances sur le VIH et l'égalité des sexes. « La formation sur la sensibilisation au VIH dispensée par l'ONUSIDA et Tibu Africa a été une expérience transformatrice », explique-t-il. « Elle m'a permis d'acquérir des compétences essentielles telles qu'une communication efficace et une écoute active. Grâce à ce programme, Marouane a découvert que le sport peut être un outil puissant pour inciter les jeunes à aborder des sujets souvent négligés, tels que la prévention du VIH et la lutte contre les stéréotypes liés au genre.

Aujourd'hui, formé pour devenir un ambassadeur du changement dans sa communauté, Marouane dirige des activités sportives et participe à des sessions éducatives, devenant ainsi un modèle pour ses pairs. « Je parle ouvertement de ce que j'ai appris. J'encourage mes amis à faire un test de dépistage du VIH et à respecter les droits des autres », explique-t-il.

Pour Marouane, ce programme a été plus qu'une simple formation. « Aujourd'hui, je me sens prêt à agir et à partager ce que j'ai appris avec ma communauté », dit-il.

Lors de la cérémonie de clôture du projet « Le ballon est ta protection », Marouane a animé des ateliers et des activités sportives avec d'autres jeunes participants. « J'ai vu comment le sport pouvait devenir un outil de sensibilisation et de mobilisation sociale », explique-t-il. Ces activités ont créé un espace sûr pour que les jeunes puissent discuter des questions liées au VIH et à l'égalité des sexes, sans être jugés par la société.

Au Maroc, environ 23 000 personnes vivent avec le VIH, dont près de 50 % sont des femmes. Bien que le taux de prévalence soit relativement faible, les groupes vulnérables tels que les travailleurs du sexe, les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes et les personnes qui s'injectent des drogues sont particulièrement exposés. « Avant, je pensais que le VIH n'avait pas d'impact réel sur mon entourage. Maintenant, je comprends que nous avons tous un rôle à jouer », ajoute Marouane.

Marouane n'est pas seul sur ce chemin. Assia Ezzahraoui, 25 ans, participante au programme de l'école professionnelle sportive de Tibu Africa, témoigne : « La sensibilisation au VIH a été une expérience profondément enrichissante. Elle m'a permis de mieux comprendre les symptômes, les méthodes de prévention et les traitements disponibles ». Pour Assia, la participation à cet événement éducatif a permis d'approfondir sa compréhension du VIH et a renforcé l'importance de protéger sa santé et celle de son entourage.

« Je tiens à remercier tous ceux qui ont contribué à cette initiative. Leur engagement envers les jeunes athlètes au Maroc est vraiment inspirant », déclare Assia, soulignant la valeur de tels événements pour éduquer les jeunes sur le VIH.

Grâce à des initiatives telles que « Le ballon est ta protection », des jeunes comme Marouane et Assia jouent un rôle actif dans la lutte contre les inégalités entre les sexes et la stigmatisation liée au VIH. Ces jeunes leaders contribuent à construire un avenir plus sain et plus équitable, prouvant que le changement peut commencer par quelque chose d'aussi simple qu'un ballon.

Partenaire

Tibu Africa

L'ONUSIDA nomme l'artiste OUM Ambassadrice nationale de bonne volonté au Maroc

02 novembre 2024

MHAMID AL GHIZLANE, 2 novembre 2024 — Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA (ONUSIDA) a le plaisir d'annoncer la nomination de l'artiste marocaine de renom OUM comme Ambassadrice nationale de bonne volonté au Maroc. Cette annonce prestigieuse a été faite lors du Festival Taragalte, qui se tient du 1er au 3 novembre 2024 à Mhamid El Ghizlane, dont OUM est fière d'être la « marraine ». L'influence et l'engagement de OUM en faveur du changement social joueront un rôle essentiel dans les efforts de l'ONUSIDA pour lutter contre le VIH/SIDA au Maroc et au-delà.

« La nomination de OUM en tant qu'Ambassadrice nationale de bonne volonté est une avancée majeure dans nos efforts de lutte contre le VIH au Maroc », a déclaré Houssine El Rhilani, Directeur pays de l'ONUSIDA pour le Maroc. « Son influence artistique et son engagement en faveur des causes sociales contribueront à amplifier nos messages de prévention, de tolérance et de soutien aux personnes vivant avec le VIH ».

Dans son nouveau rôle, OUM œuvrera à la sensibilisation et à l’éducation autour de la prévention du VIH. Elle se concentrera également sur la lutte contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH. « En tant qu’artiste, j’ai une plateforme pour atteindre de nombreuses personnes. Il est de mon devoir d’utiliser ma voix pour défendre les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus, qui sont souvent ignorées », a déclaré OUM. « Je suis honorée d’assumer ce rôle auprès de l’ONUSIDA et je m’engage à soutenir la lutte contre le VIH au Maroc ».

Le Maroc est confronté à des défis importants dans la lutte contre le VIH, avec environ 23 000 personnes vivant actuellement avec le virus. Le Plan stratégique national intégré de lutte contre le VIH, les hépatites virales et les IST (2024-2030) décrit les actions essentielles pour renforcer les efforts de prévention du VIH et améliorer l’accès aux soins, en particulier pour les populations les plus touchées par le VIH. Le rôle d’ambassadrice de OUM est essentiel pour faire avancer ces efforts.

OUM n’est pas étrangère au plaidoyer social, ayant déjà collaboré avec diverses agences des Nations Unies. Son engagement comprend des interventions sur des plateformes internationales et la participation à des initiatives de promotion des droits et de l’éducation des femmes. La cérémonie officielle de nomination de OUM a mis en lumière son engagement à sensibiliser le public aux problèmes du VIH au Maroc. Elle a été ponctuée de discours prononcés par des dirigeants locaux, notamment des représentants de la région de Zagora et du ministère de la Santé et de la Protection sociale. Le festival lui-même sert de toile de fond culturelle, soulignant le pouvoir de la musique et de l’art dans la promotion de la paix et du changement social.

Alors que l’ONUSIDA poursuit sa mission visant à mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d’ici 2030, la collaboration avec des personnalités influentes comme OUM est cruciale. Son rôle d’Ambassadrice de bonne volonté nationale permettra non seulement de sensibiliser davantage, mais aussi d’inspirer une action collective pour garantir que toutes les personnes touchées par le VIH, quel que soit leur statut, aient accès aux soins et au soutien dont elles ont besoin.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Morocco
Houssine El Rhilani
tél. +212 5 37 76 02 60
elrhilanih@unaids.org

L'ONUSIDA exprime sa profonde inquiétude face à l'adoption d'une nouvelle législation anti-LGBT en Irak

30 avril 2024

GENÈVE, 30 avril 2024— Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) est profondément préoccupé par l'impact de la nouvelle législation néfaste en Irak qui modifie la loi anti-travail sexuel de 1988 pour criminaliser les personnes LGBTQ+. Cette loi prévoit une peine d'emprisonnement de 10 à 15 ans pour les relations sexuelles entre personnes de même sexe. Les personnes transgenres risquent jusqu'à trois ans d'emprisonnement pour avoir exprimé leur genre ou reçu des soins d'affirmation du genre.   Elles risquent également jusqu'à sept ans de prison pour avoir encouragé l'homosexualité. Et jusqu'à trois ans pour avoir fourni des soins d'affirmation du genre.

La criminalisation des relations consensuelles entre personnes de même sexe et de l'expression du genre ne constitue pas seulement une violation des droits humains fondamentaux, mais elle sape également les efforts déployés pour mettre fin au sida en poussant les populations marginalisées dans la clandestinité et en les éloignant des services de santé essentiels, notamment des services de prévention, de traitement et de prise en charge du VIH qui peuvent leur sauver la vie.

Globalement, le mouvement pour les droits de l'homme a progressé au cours des 40 dernières années. Au début de la pandémie de sida, au début des années 1980, la plupart des pays criminalisaient l'activité sexuelle entre hommes de même sexe, alors qu'aujourd'hui deux tiers d'entre eux ne le font pas. Un nombre croissant de pays ont également reconnu les droits des personnes transgenres et des autres personnes de genre différent. Toutefois, cette nouvelle législation irakienne représente un recul important et s'inscrit dans une vague de lois punitives et restrictives qui portent atteinte aux droits des personnes LGBTQ+.  

La législation adoptée par le parlement est un amendement à une loi existante de 1988 contre le travail sexuel qui continue à criminaliser à la fois la vente et l'achat de services sexuels. Les amendements adoptés le samedi 27 avril 2024 alourdissent les peines liées au travail du sexe. Ces lois portent également atteinte aux droits de l'homme et à la santé publique des travailleurs du sexe, que les pays se sont engagés à protéger dans la Déclaration politique sur le VIH et le sida de l'Assemblée générale des Nations Unies de 2021.

L'ONUSIDA appelle les autorités irakiennes à abroger cette législation discriminatoire et à remplir leurs obligations en vertu du droit international des droits de l'homme pour protéger les droits de toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre. L'ONUSIDA est solidaire des personnes et des communautés LGBTQ+ et réaffirme son engagement à travailler avec ses partenaires pour promouvoir l'égalité, mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination, défendre les droits de l'homme - y compris le droit à la santé - et garantir l'accès à des services complets de prise en charge du VIH pour tous, partout.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

L’ONUSIDA et l’Union africaine renouvèlent leur partenariat pour une riposte au sida plus forte et plus résiliente sur le continent

17 mars 2021

L’ONUSIDA et l’Union africaine viennent de signer un nouveau mémorandum d’accord en vue de renforcer leur partenariat et de renouveler l’engagement des États membres en faveur de l’éradication du sida en utilisant le Cadre catalytique pour éliminer le sida, la tuberculose et le paludisme à l’horizon 2030.

Le mémorandum engage les partenaires à lutter contre l’impact socioéconomique et politique du VIH en Afrique et à accélérer la réalisation de l’objectif de la couverture sanitaire universelle afin de sortir le sida de l’isolement. Il ouvrira la voie à des systèmes de santé plus résilients, souples et inclusifs en Afrique.

« Le renouvellement du mémorandum entre l’Union africaine et l’ONUSIDA ouvre de nouvelles possibilités de coopérations et de nouvelles opportunités pour mettre fin au sida en Afrique. Nous devons tenir cette promesse qui est réalisable », a déclaré Amira Elfadil Mohammed Elfadil, Commissaire à la santé, aux affaires humanitaires et au développement social, au cours de la cérémonie de signature.

Ce service de l’Union africaine, de son ancien nom le service des affaires sociales, assurera la coordination des services et des entités de la Commission de l’Union africaine pour garantir que le VIH demeure une priorité sur le continent et qu’il est intégré dans le développement au sens large, aux droits humains, à l’agenda humanitaire, de la paix et de la sécurité de l’Union africaine. 

« Je suis ravie de signer le renouvellement du mémorandum avec l’Union africaine », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA. « L’Union africaine est l’un des partenaires fondamentaux de l’ONUSIDA. Je suis impatiente de renforcer nos relations afin de mettre les communautés au cœur de la riposte au VIH, de lutter contre d’autres défis sanitaires comme la COVID-19 et de réduire les inégalités qui fragilisent les populations. »

2021 est une année charnière, alors que les États membres des Nations Unies doivent renouveler leur engagement en faveur de la riposte au VIH en adoptant une nouvelle déclaration politique en juin. L’accord de partenariat avec l’Union africaine est signé alors que le continent fait face à des systèmes de santé surchargés et sous-financés mis à mal par la pandémie de COVID-19.

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Félix Tshisekedi, président de la République démocratique du Congo et de l’Union africaine en 2021, appelle ses pairs à tirer les leçons du VIH et à renforcer leurs systèmes de santé

15 février 2021

La 34e session ordinaire des chef-fes d’État et de gouvernement de l’Union africaine s’est tenue en ligne les 6 et 7 février 2021.

Le président de la République démocratique du Congo et nouveau président de l’Union africaine, Félix Tshisekedi (photo ci-dessus), a enjoint aux États membres de ne pas oublier les épidémies mondiales dévastatrices, comme le paludisme et le sida, et d’en tirer les leçons pour renforcer les systèmes de santé, y compris en consolidant le Centre africain pour le contrôle et la prévention de maladies. 

« Contre l’expérience du combat, contre l’adversité et nos capacités d’adaptation, ne baissons pas les bras, et ne perdons pas de vue d’autres pathologies qui continuent de sévir au point d’être parfois de loin plus mortelles, comme la malaria ou le VIH », recommande le président de la République démocratique du Congo.

L’assemblée a reconnu le rôle de l’Union africaine pour organiser un partenariat uni, innovant et solide parmi les États membres afin de lutter contre la pandémie de COVID-19 qui affecte considérablement l’économie africaine et continue à fragiliser les systèmes de santé.

Les chef-fes des États ont pris l'engagement de maintenir leurs efforts pour inverser la propagation du virus et atténuer son impact socio-économique en utilisant l’accord sur la Zone continentale africaine de libre-échange et pour mettre en place un programme de vaccination coordonné par le biais de l’équipe spéciale africaine d’acquisition de vaccins afin de garantir de n’oublier aucun pays. 

« La pandémie nous force à être à la pointe de l’innovation. Nous avons créé la plateforme africaine révolutionnaire de matériel médical pour aider les États membres de l’Union africaine à obtenir du matériel et des équipements médicaux à des tarifs abordables », a déclaré le président sud-africain, Cyril Ramaphosa (photo ci-dessus).

Le président de l’Afrique du Sud a salué le rôle extraordinaire et décisif des chef-fes d’État pour lutter contre la crise de la COVID-19. Il s’est montré consterné par l’augmentation des violences à l’égard des femmes et a appelé l’assemblée du continent à mettre l’accent sur l’émancipation économique des femmes et à élaborer une convention visant à promouvoir, à protéger et à satisfaire les droits des femmes. Il a enjoint aux États membres de ratifier la Convention n° 190 de l’Organisation internationale du Travail afin de mettre un terme à la violence et au harcèlement dans le monde du travail. 

Outre le passage de relais à la tête de l’Union africaine entre l’Afrique du Sud et la République démocratique du Congo, cette rencontre de deux jours a été le cadre de décisions cruciales sur la mise en place de la réforme institutionnelle de l’Union africaine, dont sa Commission, et de l’élection de quatre nouveaux commissaires. Moussa Faki Mahamat a été réélu au poste de président de la Commission de l’Union africaine pour un second mandat de quatre ans et a pour adjointe Monique Nsanzabaganwa, fraîchement élue et première femme de l’histoire à siéger au sein de Commission. 

« Je félicite le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, pour sa prise de fonction au poste de président de l’Union africaine pour 2021 et je salue son appel à ses pairs pour maintenir leurs efforts dans la riposte au sida et renforcer les systèmes de santé en Afrique alors que nous sommes toujours en proie à la pandémie de COVID-19. Je réaffirme ici le soutien de l’ONUSIDA envers l’Union africaine. Sauver des vies, lutter contre les inégalités et promouvoir les soins de santé universels sont des leçons que nous avons apprises du sida et que nous pouvons appliquer avec succès pour répondre aux pandémies actuelles et futures », a déclaré Clémence Aissatou Habi Baré, Directrice du bureau de liaison de l’ONUSIDA auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique.

« We carry on », Nous ne baissons pas les bras

28 février 2020

Dima Sadek, une présentatrice à la télévision libanaise, explique que « cela fait cinq ans que je suis la cible de harcèlement et de menaces : menaces de viol et de mort, calomnie, diffamation, appels téléphoniques à ma famille et à ma mère. »

Face à cela, l’Arab Foundation for Freedoms and Equality, le partenaire régional de l’ONUSIDA sur les droits et la santé, a produit une vidéo mettant en lumière cette violation des droits humains dont sont victimes de nombreuses femmes du pays. Son objectif est de sensibiliser le grand public à la problématique du harcèlement sexuel et des agressions au Liban qui se concentrent depuis les récentes manifestations en particulier sur les femmes journalistes.

Réalisée en partenariat avec le programme HIVOS Women Empowered for Leadership (WE4L) et grâce à un financement du ministère néerlandais des Affaires étrangères, cette vidéo se penche sur des cas de harcèlement et de violences. Elle présente des femmes journalistes dont l’intégrité physique a été violée, dont le numéro de téléphone personnel a été communiqué, qui ont par la suite reçu des menaces de viol et des contenus pornographiques, et qui ont fait l’objet d’attaques physiques et verbales alors qu’elles étaient en direct à la télévision.

« Vous ne vous attendez vraiment pas à ce que des gens aient une telle envie de faire mal ou disent de telles choses. Vous ne les connaissez pas et ils ne vous connaissent pas, mais tout ça parce que nous ne partageons pas la même opinion politique, ils se sentent dans leur bon droit de vous parler comme ça », témoigne Layal Saad, reportrice.

Partant du constat que des attaques similaires, notamment sous forme de harcèlement sur Internet et dans la vie réelle, ont également été signalées par des manifestantes, la vidéo cherche également à faire prendre conscience du harcèlement sexuel, des brimades et des violences du quotidien dont sont victimes les femmes en général. La vidéo « We Carry On » souligne la nécessité d’avoir des lois permettant l’émergence de femmes leaders.

La journaliste Diana Moukalled explique que la loi doit protéger contre le harcèlement sexuel, car aujourd’hui cette pratique n’est pas pénalisée par le droit libanais. « Les Libanaises font partie des populations qui ont le moins accès à la politique au monde, et pas uniquement dans la région. Des femmes sont présentes à différents niveaux de la société, mais le fossé est large entre le rôle des femmes libanaises et leur représentation », indique-t-elle.

La vidéo est intitulée « We Carry On », nous ne baissons pas les bras. Ce sentiment est partagé par de nombreuses femmes qui l’ont visionnée et dans leurs réactions : un sentiment de résilience face à l’adversité et la volonté de voir un jour la justice sociale régner pour les femmes au Liban.

À Djibouti, permettre aux femmes infectées avec le VIH de vivre dignement passe par leur autonomisation

25 juillet 2019

Zarah Ali (nous avons changé son nom) se rappelle comment sa situation a changé du tout au tout. « En 2014, j’ai obtenu un prêt de 40 000 francs Djibouti (250 $US) que j’ai utilisé pour développer et améliorer mon magasin de vêtements. J’ai aussi reçu des formations commerciales, notamment sur le marketing et la satisfaction clientèle. J’importe des vêtements de Dubaï et du Somaliland. Je gagne aujourd’hui suffisamment d’argent pour m’occuper de mon fils de 25 ans, de ma fille de 16 ans qui va au lycée et de mon fils adoptif de 3 ans. J’arrive à payer mon loyer, l’électricité et l’eau ainsi qu’à manger correctement. »

Le crédit de Mme Ali a été accordé par un programme de création de revenus mis en place par le Programme alimentaire mondial en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA et le réseau national des personnes vivant avec le VIH à Djibouti (RNDP+). Cette initiative favorise l’autonomisation à long terme des femmes vivant avec le VIH dans la capitale en leur garantissant des revenus réguliers. Elle leur permet d’avoir une situation financière stable, d'acheter de la nourriture et d’améliorer leur accès aux services de santé. Les activités de création de revenus comme celles encouragées par le programme recèlent un potentiel important pour aider les personnes vivant avec le VIH à suivre leur traitement antirétroviral afin d’être en meilleure santé. 

Les prêts sont compris entre 141 $US à 438 $US par personne. Ils sont destinés à la création ou au développement d’activités de vente de détail. Les bénéficiaires sont sélectionnées parmi deux réseaux de personnes vivant avec le VIH et affiliées au RNDP+ (ARREY et Oui à la Vie). Elles reçoivent également une formation sur la gestion d’entreprise. Le gouvernement apporte son soutien sous la forme de réglementations et de lois favorables, ce qui explique grandement le succès du programme. 

Dekah Mohammed (nous avons changé son nom) mène maintenant une vie épanouie après avoir obtenu l’aide du programme de création de revenus. Son mari est mort du sida et elle a six enfants à charge. Après avoir perdu son travail dans le secteur de l’hôtellerie à cause d’une détérioration de son état de santé ainsi que des suites de stigmatisations et de discriminations, elle a lancé son propre magasin de vêtements et a reçu un prêt de 50 000 francs Djibouti (313 $US) afin d’étendre son activité. 10 mois plus tard, elle remboursait son emprunt. Son magasin offre maintenant également des meubles et de l’électronique et elle a engagé quelqu’un. « Je ne suis plus une femme brisée. Je gagne suffisamment pour subvenir aux besoins de ma famille et des personnes à ma charge », déclare-t-elle. 

Le programme améliore la qualité de vie de nombreuses femmes du Djibouti. Il leur permet de retrouver leur dignité et de garantir leur sécurité financière. Il invite les femmes et les filles à se protéger elles-mêmes contre le VIH, à décider de leur santé, à ne pas être victimes de violences et à être indépendantes financièrement. 

Ce programme repose sur l’idée que l’autonomisation et l’indépendance financière des femmes vivant avec le VIH et de leur foyer renforcent le suivi du traitement tout en leur permettant de mener une vie épanouie et d’être respectées. Il s’inscrit dans la perspective plus large du Programme alimentaire mondial visant à mettre fin au sida en tant que risque pour la santé publique d’ici 2030.

Achievements and contributions by UNAIDS Cosponsors and Secretariat

Les femmes en tête du mouvement pour réduire l’impact du VIH et des violences sexistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

23 avril 2019

Selon l’Organisation mondiale de la Santé, environ un tiers des femmes de la planète ont déjà vécu des violences. Dans certaines régions, les femmes victimes de violences physiques ou sexuelles commises par un partenaire intime sont 1,5 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les femmes n’ayant pas vécu de violences. Au sein des populations marginalisées, comme les professionnelles du sexe ou les femmes transgenres, une forte prévalence des violences est associée à des taux supérieurs d’infection à VIH.

L’ONUSIDA estime qu’au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA), environ 220 000 personnes vivent avec le VIH. Les nouvelles infections ont augmenté de 12 % entre 2010 et 2017 et les décès dus au sida de 11 % sur la même période. La stigmatisation et la discrimination associées au VIH, ainsi que les niveaux élevés de violences sexistes, empêchent de nombreux pays de progresser contre l’épidémie. Dans cette région, les violences sexistes sont fortement associées à des normes néfastes et des stéréotypes liés au genre.

En 2018, le projet LEARN MENA a été lancé dans le but de fournir aux femmes une plate-forme d’échange de leurs expériences et d’étudier les liens entre les violences sexistes et le VIH dans la région. À la base de ce projet se trouve le cadre Action Linking Initiatives in Violence against Women and HIV Everywhere (ALIV(H)E) (Action pour corréler les initiatives menées dans les violences à l’égard des femmes et le VIH dans tous les pays), un projet de recherche qui recueille des preuves sur les solutions qui fonctionnent pour prévenir la violence et sensibiliser les femmes afin de comprendre et de traiter les corrélations entre violences faites aux femmes et VIH.

À travers des dialogues communautaires menés par MENA-Rosa, un réseau régional de femmes vivant avec le VIH ou touchées par le virus, les femmes renforcent leur propre compréhension des causes profondes de la violence et des liens avec le VIH. Ces dialogues ont mis en avant le fait que les inégalités entre les sexes se trouvent au cœur des violences à l’égard des femmes et du risque accru d’infection à VIH. Par exemple, ils ont révélé que certaines femmes n’avaient jamais mis les pieds à l’école. Nombre d’entre elles ont connu le mariage précoce ou forcé. Beaucoup ont attrapé le VIH suite à des violences sexuelles, y compris dans le cadre même de leur mariage.

« La violence est partout. Avec le temps, et en prenant de l’âge, on finit par penser que c’est normal », a raconté une participante algérienne à l’un de ces dialogues. 

Les participantes ont décrit de multiples formes de violence dans différents contextes, notamment dans les établissements de santé, qui les empêchent d’accéder aux soins, y compris aux services de prévention et de traitement du VIH.

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Jusqu’à présent, le projet a été mis en œuvre dans sept pays : Algérie, Égypte, Jordanie, Liban, Maroc, Soudan et Tunisie.

Les conclusions du projet aident les femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus à plaider pour une meilleure riposte à l’épidémie dans la région et pour des mesures visant à réduire l’impact des violences à l’égard des femmes. Ces dialogues ont permis d’amplifier la voix des femmes marginalisées vivant avec le VIH et touchées par le virus, incitant ainsi les décideurs et leurs partenaires à renforcer les ripostes communautaires nationales. L’ONUSIDA soutient les pays dans la mise en œuvre des recommandations et des plans d’action développés à partir du projet.

« Les leaders de MENA-Rosa ont appris, à travers ce douloureux processus, que les violences à notre égard doivent être dénoncées et non balayées et cachées sous un tapis », a déclaré Rita Wahab, Coordonnatrice régionale de MENA-Rosa. « L’autonomisation va permettre aux femmes, dans toute leur diversité, de connaître et de comprendre leurs droits. Nos militants vont aller plus loin pour démontrer les corrélations entre violences à l’égard des femmes et VIH. L’égalité des sexes commence à la maison, se déploie au sein de la société et s’épanouit dans le cadre de l’environnement légal ».

LEARN MENA est mis en œuvre par l’ONUSIDA, Frontline AIDS et MENA-Rosa, avec l’appui financier d’USAID. Le Salamander Trust, principal auteur du cadre ALIV(H)E, apporte une assistance technique supplémentaire.

Élargir les services sans stigmatisation pour les femmes en Égypte

11 avril 2019

Lorsque la famille et les voisins de Salma Karim (son nom a été changé) ont appris qu’elle vivait avec le VIH, ils l’ont chassée de sa maison. Sans nulle part où aller, elle a été contrainte de partir en laissant derrière elle ses deux jeunes enfants. Cette histoire n’est pas une exception en Égypte. Une personne vivant avec le VIH sur cinq raconte avoir été contrainte de quitter son foyer à cause de son propriétaire, sa famille ou ses voisins.

Les niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination constituent l’un des facteurs clés de l’augmentation des nouvelles infections à VIH dans le pays, qui ont doublé entre 2010 et 2016. Les femmes et les adolescentes sont souvent les plus vulnérables. Les normes sociétales, les inégalités entre les sexes, la dépendance économique, la discrimination couverte par la loi et des pratiques néfastes les touchent de manière disproportionnée, les rendant plus vulnérables au VIH et les exposant à des niveaux de stigmatisation et de discrimination supérieurs en cas d’infection à VIH.

En 2016, l’ONUSIDA a conclu un partenariat avec le Ministère égyptien de la Santé et de la Population dans un effort conjoint pour favoriser une riposte à l’épidémie de VIH qui transforme les aspects relatifs au genre. Un projet pilote baptisé « Améliorer la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus » a été lancé, grâce à un financement du gouvernement néerlandais. Trois ans plus tard, la phase pilote a atteint le double du nombre de bénéficiaires prévu, avec des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, exempts de toute stigmatisation.

« J’ai perdu mon premier enfant car je ne savais pas que j’avais le VIH », explique Nour Tarek (son nom a été changé). C’est sur l’un des sites du projet pilote à Gizeh qu’elle a bénéficié d’un soutien pour faire valoir ses droits reproductifs à l’abri de toute discrimination. « J’ai eu un suivi par le médecin à l’hôpital et je suis retombée enceinte ».

Grâce au traitement antirétroviral qu’elle a reçu pendant sa grossesse, son bébé Mona (le nom a été changé) est né sans le VIH. « Je devrai refaire des tests jusqu’à ce qu’elle ait un certain âge pour être sûre qu’elle va bien », explique Mme Tarek.

Couronné de succès, le projet pilote est aujourd’hui élargi à un tiers des gouvernorats du pays. L’objectif est de proposer des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive de qualité à 1 300 femmes vivant avec le VIH et à 3 000 femmes davantage exposées au risque de contracter le VIH. Sa focalisation sur le renforcement des capacités des prestataires de santé et des organisations de la société civile sera capitale pour éviter à l’avenir la stigmatisation et la discrimination, dont il est dit qu’elles conduisent une personne sur quatre vivant avec le VIH en Égypte à ne pas divulguer sa séropositivité au VIH lorsqu’elle a besoin de soins.

À l’occasion d’une visite au Caire le 9 avril, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et l’Ambassadeur des Pays-Bas en Égypte, Laurens Westhoff, ont signé un accord qui ouvre la voie à l’expansion du projet. Mis en œuvre grâce à une nouvelle subvention triennale des Pays-Bas, les services élargis vont permettre de compléter les efforts nationaux pour atteindre les nouveaux objectifs ambitieux de la Stratégie nationale de lutte contre le sida de l’Égypte 2018-2022 et les Objectifs de développement durable.

Les Nations Unies et l’UA ensemble pour le développement durable

27 mars 2019

« Nous ne pouvons pas avoir de développement durable sans une paix durable. Nous ne pouvons pas non plus bâtir un avenir sûr pour tous sans lutter contre les causes profondes de nos conflits et de nos vulnérabilités », a déclaré Amina Mohammed, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies.

Mme Mohammed s’exprimait à Marrakech, au Maroc, à l’occasion de la vingtième session du Mécanisme de coordination régional pour l’Afrique (RCM-Afrique), un organe conjoint des Nations Unies et de l’Union africaine qui soutient le développement de l’Afrique.

« Les Nations Unies travaillent avec l’Union africaine pour tenter de sortir de la pauvreté les 47 % de personnes du continent qui vivent encore sous le seuil de pauvreté, amener l’électricité jusque dans les foyers de 500 millions de personnes qui n’y ont pas accès et recueillir les 60 milliards de dollars nécessaires pour autonomiser les femmes africaines », a expliqué Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies.

Sarah Anyang Agbor, Commissaire de l’Union africaine chargée des Ressources humaines, de la Science et de la Technologie, a encouragé les participants à faire leur le principe de « l’Ubuntu ». « C’est ma, votre, notre responsabilité de renforcer la collaboration en faveur des réformes ».

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a co-présidé une table ronde avec Mme Anyang Agbor lors de cette session du RCM-Afrique. Durant cette table ronde, intitulée « Amplifier les solutions durables, y compris en abordant le lien entre développement et déplacement forcé », les participants ont noté que plus d’un tiers des personnes déplacées dans le monde étaient en Afrique. Les participants ont convenu de la nécessité de comprendre et de traiter les causes profondes du déplacement et de s’appuyer sur ce qui est notoirement efficace pour rompre le cycle de la vulnérabilité. M. Sidibé a souligné que le fait de promouvoir des sociétés résilientes suppose d’abord de lutter contre les inégalités de revenus.

La session du RCM-Afrique s’est tenue les 23 et 24 mars.

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