Sexual transmission of HIV

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Les Nations Unies préconisent une approche globale de l’éducation sexuelle

10 janvier 2018

Près de 10 ans après leur première édition, l’UNESCO publie aujourd’hui la nouvelle version des Principes directeurs internationaux sur l’éducation sexuelle. Ces principes encouragent la mise en œuvre d’une éducation sexuelle complète de qualité afin de promouvoir la santé et le bien-être, le respect des droits humains et l’égalité des genres. Ils suggèrent également aux jeunes des moyens afin de mener une vie saine, sûre et productive.

« Ces Principes directeurs internationaux qui s’appuient sur les dernières données scientifiques, réaffirment la place de l’éducation sexuelle dans le cadre des droits humains et de l’égalité des genres », a déclaré la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay. « Ils encouragent un apprentissage en matière de sexualité et de relations qui soit positif et fondé sur l’intérêt supérieur des jeunes. En décrivant les composantes des programmes d’éducation sexuelle qui ont fait leur preuve, les Principes directeurs permettent aux pouvoirs publics d’élaborer des programmes qui auront un impact positif sur la santé et le bien-être des jeunes ».

Cette publication< est conçue pour aider les responsables des politiques de l’éducation dans tous les pays à élaborer et à mettre en œuvre des programmes d’éducation sexuelle pertinents et adaptés pour les élèves âgés de 5 à 18 ans et plus.

Fondée sur un examen de l’état actuel de l’éducation sexuelle à travers le monde et s’inspirant des meilleures pratiques dans le monde, la publication souligne notamment que l’éducation sexuelle :

  • Aide les jeunes à adopter des attitudes et des comportements plus responsables en matière de santé sexuelle et reproductive.
  • Est un élément essentiel dans la lutte contre l’abandon scolaire des filles à l’adolescence en raison de mariages précoces ou forcés, de grossesses précoces et de problèmes de santé sexuelle et reproductive.
  • Est nécessaire car dans certaines régions du monde, deux filles sur trois ont indiqué n’avoir eu aucune idée de ce qu’il leur arrivait lorsqu’elles ont eu leurs règles pour la première fois et parce que les complications liées à la grossesse et à l’accouchement représentent la deuxième cause de décès chez les filles de 15 à 19 ans.
  • N’augmente ni l’activité sexuelle, ni les comportements sexuels à risque ni les taux d’infections sexuellement transmissibles (IST) dont le VIH. Par ailleurs, le rapport démontre que les programmes uniquement axés sur l’abstinence ne parviennent pas à prévenir l’initiation sexuelle précoce, ni à réduire la fréquence des rapports sexuels ou le nombre de partenaires chez les jeunes.

La publication pointe également la nécessité d’offrir une éducation sexuelle complète et de qualité auprès des jeunes :

  • Pour offrir un accès à des informations et des conseils sur le passage de l’enfance à l’âge adulte et sur les difficultés d’ordre physique, social et émotionnel auxquelles ils sont confrontés ;
  • Pour relever les défis posés par les questions de santé sexuelle et reproductive, qui sont particulièrement complexes durant la puberté comme l’accès à la contraception, la grossesse précoce, la violence fondée sur le genre, les IST et le VIH/SIDA.
  • Pour sensibiliser les jeunes à la prévention et la transmission du VIH compte tenu du fait que, dans le monde, seuls 34 % d’entre eux font preuve de connaissances précises dans ce domaine ;
  • Pour compléter ou réfuter la grande quantité d’informations de qualité variable que les jeunes trouvent sur internet, et aider ces derniers à faire face au cyber-harcèlement, un phénomène grandissant.

La publication a été produite en collaboration étroite avec ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), ONU-Femmes et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

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Les défenseurs des droits de l’homme jouent un rôle fondamental dans la riposte au sida

27 septembre 2017

Il y a 10 ans, lorsque Kene Esom, ancien Directeur d’African Men for Sexual Health and Rights (AMSHeR), gérait une clinique juridique pour les réfugiés, il a pu constater à quel point il était difficile pour les personnes marginalisées ou vulnérables d’accéder aux services de santé. « C’est là que je me suis rendu compte qu’en tant qu’avocat et défenseur des droits de l’homme, je pouvais vraiment jouer un rôle dans l’élargissement de l’accès aux services de santé et la défense des droits de l’homme ». Dans ses fonctions actuelles de Conseiller en initiatives stratégiques auprès du Conseil d’administration d’AMSHeR, il reste en première ligne dans la lutte contre la discrimination, en particulier celle qui touche les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Afrique.

M. Esom explique que lorsqu’il parle des droits de l’homme dans le contexte du VIH, ce n’est pas uniquement une question de droit à la santé. « Il existe tout un ensemble de violations des droits de l’homme à l’encontre des hommes gays dans de nombreux pays, imputables essentiellement à la criminalisation des relations entre adultes consentants de même sexe », indique M. Esom. « Par exemple, il est arrivé qu’un journal décide de publier un article à sensation sur une fête organisée par des hommes gays ; ces hommes ont alors été arrêtés, incarcérés et contraints de passer un test de dépistage du VIH. Tous leurs droits à un procès équitable ont été violés et leur droit à la vie privée bafoué, car leurs noms, adresses et photos ont été publiés dans le journal ».

M. Esom ajoute que des incidents de ce genre peuvent remettre en cause des années de progrès sur l’accès des populations clés aux services anti-VIH. « Vous ne pouvez pas fournir de services de santé sans tenir compte de la situation des droits de l’homme au sein des populations à qui vous fournissez ces services. Vous avez beau mettre en place les meilleurs établissements de santé, les hommes gays ne viendront pas s’ils ont peur que la police les arrête ou que les médecins dénoncent leur comportement sexuel ».

À l’échelle mondiale, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont 24 fois plus susceptibles de contracter le VIH que les adultes de la population générale. La stigmatisation, la discrimination, les actes de violence et la criminalisation des pratiques entre personnes de même sexe rendent plus difficile l’accès de ces hommes aux services de prévention, de dépistage et de traitement du VIH.

AMSHeR soutient les organisations de défense des droits de l’homme dans leurs actions de sensibilisation éclairées par des données probantes. « Les défenseurs des droits de l’homme ont un rôle à jouer pour faire sortir de l’ombre ces problèmes et montrer l’impact que les violations des droits de l’homme peuvent avoir sur la riposte au VIH, en particulier sur les services qui ciblent les populations clés », explique M. Esom.

Malgré le silence qui entoure encore ces questions touchant la sexualité, l’orientation sexuelle et l’identité de genre, il existe un espoir. « Quand j’ai commencé ce travail il y a six ans, le contexte était totalement différent. Il y avait très peu de personnes qui souhaitaient s’engager en faveur de ces thématiques. Aujourd’hui, nous disposons d’un groupe plus important de personnes dans les pays dans toute l’Afrique et même dans le monde, et les communautés font valoir leurs droits et demandent l’accès aux services ainsi qu’une approche de la prestation de ces services fondée sur les droits ».

Dans le cadre de son travail, AMSHeR met l’accent sur le rôle des communautés dans le plaidoyer en faveur du changement et du dialogue direct avec les décideurs politiques. « Elles sont les voix et les visages des problèmes qui les touchent ».

Le droit de se rassembler est fondamental. « De nombreux hommes gays pensent qu’ils sont tout seuls. L’isolement accroît leur vulnérabilité. Rassembler les gens pour parler de leurs problèmes crée une communauté investie du pouvoir de s’exprimer ouvertement. En l’absence d’un tel espace, il devient plus compliqué d’impliquer les décideurs politiques et les prestataires de services ».

M. Esom évoquera la promotion et la protection des droits de l’homme dans le contexte du VIH et des autres maladies transmissibles à l’occasion du Forum social du Conseil des droits de l’homme, qui se tient du 2 au 4 octobre. Pour en savoir plus sur l’actualité de M. Esom et d’autres militants des droits de l’homme, inscrivez-vous pour participer au Forum social du Conseil des droits de l’homme à l’adresse https://reg.unog.ch/event/6958/.

Human Rights Council Social Forum

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Les jeunes – Poursuivre le dialogue sur le VIH

11 août 2017

 

Malgré la baisse des nouvelles infections à VIH et des décès dus au sida chez les jeunes, il est inquiétant de constater que dans de nombreux endroits, les connaissances en matière de prévention du VIH restent faibles. À la veille de la Journée internationale de la jeunesse, l’ONUSIDA a interrogé quatre jeunes gens sur les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit du VIH.

Pavel Gunaev a 16 ans et il vit à Saint-Pétersbourg, où il fait partie du réseau d’adolescents et de jeunes vivant avec le VIH Teenergizer!, dirigé par des jeunes. Pavel explique que dans sa ville, les jeunes ne sont pas sensibilisés au VIH.

« On ne parle pas du sida, ce qui fait que les jeunes n’ont aucune idée des risques ni des moyens de se protéger du VIH », raconte-t-il. « Résultat : tous ces jeunes mal informés agissent et prennent des décisions en se fondant sur des rumeurs ». Pavel pense que si chacun en fait davantage pour informer les adolescents et les jeunes et dissiper les mythes concernant le VIH, en finir avec le sida sera possible.

Chinmay Modi est né avec le VIH il y a vingt-trois ans. Il est membre de la Coalition nationale des personnes vivant avec le VIH en Inde et occupe la fonction de point focal national pour le Réseau Asie-Pacifique Youth LEAD.

« Le plus grand défi consiste à sensibiliser et à fournir aux jeunes des informations adaptées à leur âge », déclare-t-il. D’après lui, les parents ne sont pas à l’aise pour parler de sexe avec leurs enfants et la société en général évite également le sujet. Par conséquent, explique-t-il, les jeunes ont des rapports sexuels et expérimentent de nouvelles choses, mais en ayant peu de connaissance des risques que cela implique.

« Il faut promouvoir l’usage du préservatif et les partenaires devraient soutenir l’autonomisation des jeunes, de façon à responsabiliser chacun », indique Chinmay. Il dit aussi se sentir frustré car, en Inde, les gens ne peuvent pas accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation dès le plus jeune âge.

Selon lui, l’auto-stigmatisation nuit aux efforts de lutte contre la discrimination, la violence et les inégalités en lien avec le VIH. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, il souhaite voir davantage de personnes partager leur histoire et avoir une attitude positive face à la séropositivité au VIH.

Moises Maciel est d’accord à 100 % avec Chinmay. Il a 20 ans et il est militant LGBT et anti-VIH. Il est devenu membre du Réseau national des adolescents et des jeunes vivant avec le VIH/sida au Brésil après avoir découvert qu’il était séropositif au VIH il y a deux ans. Depuis, il s’est engagé contre la stigmatisation liée au VIH. Il incite aussi ses pairs à se faire dépister.

« Les jeunes restent très exposés au risque d’infection à VIH en raison de toute une variété de facteurs tels que la marginalisation sociale liée au genre et aux inégalités raciales », explique-t-il. « Au Brésil, les jeunes transgenres et les gays sont particulièrement ciblés », ajoute-t-il.

Il se dit déconcerté par la manière dont la stigmatisation et les préjugés continuent de dominer, alors que les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie en bonne santé grâce au traitement antirétroviral. « Il faut que nous entamions un dialogue ouvert et responsable avec les jeunes sur la sexualité, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses chez les adolescentes et les responsabilités sociales », déclare Moises.

Lorraine Anyango, activiste pour la santé et les droits des jeunes originaire de Boston, s’emploie à faire entendre la voix de la jeunesse, notamment en ce qui concerne le VIH.

« Les jeunes demeurent exclus des espaces et des débats qui traitent des sujets ayant un impact sur leur vie », explique Lorraine. « Leur autonomie en tant qu’individus et êtres humains n’est toujours pas reconnue, ce qui les expose au risque d’infection à VIH ».

Selon elle, la participation des jeunes aux décisions qui concernent leur santé peut contribuer à renforcer la responsabilisation au niveau national, en faisant en sorte que les programmes répondent effectivement à leurs besoins. Lorraine conclut en déclarant : « reconnaître la santé et les droits sexuels et reproductifs des jeunes tout en poursuivant le dialogue sur le VIH nous rapprochera d’une fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

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Le programme de lutte contre le VIH de Quezon City : un modèle pour d’autres villes

13 juillet 2017

L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.  

La Klinika Bernardo, plus connue sous le nom de Sundown Clinic (le dispensaire du crépuscule), est située le long d’une route très fréquentée. Elle est ouverte de 15 heures à 23 heures, ce qui permet à un maximum de patients de s’y rendre. « Nous accueillons tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes venant de toutes les Philippines », explique Leonel John Ruiz, le médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40 % de nos clients viennent de Quezon City ».

En 2012, Quezon City est devenue la première ville des Philippines à ouvrir un dispensaire qui propose des services aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transsexuelles. Dès le départ, la demande de services a été forte au sein du dispensaire. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés au cours des deux premiers mois, et 18 personnes ont été diagnostiquées séropositives au VIH.

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, le niveau de stigmatisation et de discrimination envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est élevé. La peur d’être découvert et mis à l’écart empêche de nombreux hommes d’accéder aux services de santé traditionnels. Des études menées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n’ont jamais bénéficié d’un test de dépistage du VIH.

« C’est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m’attendre », explique un jeune homme tout en remplissant les formulaires d’inscription. « J’ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici ». Le jeune homme estime que le personnel est à l’écoute et qualifié pour apaiser ses craintes. Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement anti-VIH, gratuit aux Philippines.

Quezon City gère aujourd’hui trois dispensaires Sundown et a considérablement accru ses investissements dans les programmes anti-VIH ces dernières années. Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est l’agglomération la plus peuplée des Philippines et mettre fin à l’épidémie croissante du sida est devenu une priorité absolue. Le Maire, Herbert Bautista, encourage ses administrés à connaître leur statut vis-à-vis du VIH, et il a lui-même fait un test de dépistage du VIH en public. Les efforts de la ville pour élargir le dépistage du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été couronnés de succès, avec une multiplication par 30 de ces dépistages. Quarante pour cent des tests de dépistage du VIH de la ville sont réalisés dans les dispensaires Sundown, ce qui prouve effectivement que la levée des barrières permet d’accroître l’accès aux services.

« Depuis que nous avons démarré, le point de vue a radicalement changé », explique Leonel. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd’hui, la plupart de nos clients viennent d’eux-mêmes. Ils s’impliquent personnellement et activement dans la recherche d’informations ». Plusieurs autres municipalités sont en train d’adapter le modèle de Quezon City et de mettre en place leurs propres dispensaires.

Bien que le personnel du dispensaire Sundown soit fier de ses réalisations, il est impatient de pouvoir fermer boutique un jour. « Je prie avant de m’endormir », raconte Adel, la seule femme pair-éducateur de la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n’aura plus besoin de nos services. C’est à ça que je travaille ».

 


 

ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

Au début de la riposte au sida, en l’absence de possibilités de traitement et face au nombre grandissant de personnes touchées par le VIH, il est apparu clairement qu’une réponse purement clinique à l’épidémie n’était pas suffisante. Les proches, les organisations confessionnelles et les associations de personnes touchées par le VIH se sont engagés dans l’action pour faire ce qu’ils pouvaient pour aider les personnes à mourir dignement, soutenir les orphelins, les conjoints et les personnes à charge laissées par les défunts et trouver de nouveaux moyens d’agir. Des groupes de personnes très différentes, liées par l’expérience commune de la peur, de la stigmatisation et de l’horreur du VIH et du sida, se sont réunies pour exiger que la riposte aille au-delà des dispensaires, des hôpitaux et du service de santé officiel.

S’approprier le concept de partenariat et l’étendre a été une étape révolutionnaire, non seulement pour le sida mais aussi dans la sphère plus large du développement. Les partenariats demeurent un élément central de la riposte au sida. La coordination et la collaboration entre une large variété de partenaires, notamment les professionnel(le)s du sexe, les scientifiques et les travailleurs sociaux, contribuent à recenser et utiliser l’expertise de manière plus rentable, à surmonter les obstacles plus rapidement et à affecter les ressources plus efficacement. Les partenariats permettent d’accroître la sensibilisation et les connaissances et créent une masse critique de pouvoir et de soutien qui exerce une influence sur les décideurs politiques et incite les parties concernées à l’action.

L’histoire du dispensaire Sundown de Quezon City aux Philippines illustre l’ODD n° 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. Le succès du premier dispensaire et l’ouverture consécutive de deux autres dispensaires démontrent comment l’inclusivité continue de définir la riposte au sida et font office de source d’inspiration pour la réussite des partenariats entre une large diversité de parties prenantes.

The Sustainable Development Goals and the HIV response: Stories of putting people at the centre

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Faire une différence dans la vie des personnes LGBTI

17 mai 2017

La Fondation Martin Ennals a annoncé les noms des trois finalistes pour le prestigieux prix mondial Martin Ennals Award, décerné aux défenseurs des droits de l’homme, qui sera remis en octobre 2017. Parmi ces trois finalistes, il y a Karla Avelar, une femme transgenre vivant avec le VIH originaire d’El Salvador qui, depuis plus de 20 ans, défend les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes (LGBTI) et milite pour l’accès aux soins des personnes vivant avec le VIH.

En 1996, Mme Avelar a été l’une des fondatrices de la première association de personnes transgenres au Salvador, et en 2008, elle a créé la première organisation de femmes transgenres vivant avec le VIH, COMCAVIS TRANS. L’organisation a pour mission de faire avancer, de défendre et de promouvoir les droits des personnes LGBTI, d’élargir la prévention et les soins anti-VIH et d’améliorer l’accès aux services anti-VIH pour les personnes vivant avec le VIH et les détenus.

« Tous les jours, les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes sont exposées à des menaces de mort, à des extorsions, au harcèlement, à des violences physiques et verbales et à la discrimination en raison de leur identité de genre ou de leur orientation sexuelle », explique Mme Avelar. « Cette situation nous rend vulnérables au VIH ».


Au Salvador, l’épidémie de VIH est concentrée au sein des populations clés : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes présentent une prévalence du VIH estimée à 10,3 %, beaucoup plus élevée que la prévalence du VIH dans la population générale, qui est de 0,5 %.


Aux côtés des pairs-éducateurs de COMCAVIS TRANS, Mme Avelar fait la promotion du dépistage, de la prévention et du traitement du VIH auprès des personnes LGBTI grâce à des actions de proximité, notamment l’éducation et la diffusion d’informations à différents endroits de San Salvador.

Mme Avelar et son équipe travaillent également au renforcement de l’accès aux services de prévention et de traitement du VIH pour les détenus LGBTI de deux centres pénitentiaires. « Nous intervenons sur deux fronts : avec les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes, en les formant sur la santé sexuelle et reproductive et la prévention du VIH, et en sensibilisant les responsables administratifs et le personnel de surveillance aux droits de l’homme et à la discrimination zéro », explique Mme Avelar.

En 2013, le partenariat entre COMCAVIS TRANS et le centre pénitentiaire de SENSUNTEPEQUE a conduit à l’adoption d’un accord qui permet aux détenus d’accéder à des préservatifs chaque mois. COMCAVIS TRANS aide également les détenus LGBTI vivant avec le VIH à observer leur traitement et assure le suivi de leur accès afin de veiller à leur bien-être psychosocial et émotionnel. 

Au Salvador, les personnes LGBTI restent confrontées à un climat de discrimination et de violence, exacerbé par de hauts niveaux d’impunité et un accès limité à la justice. « El Salvador est un pays qui présente l’un des taux de violence les plus élevés d’Amérique latine et, comme c’est le cas dans toute la région, l’espérance de vie d’une femme transgenre ne dépasse pas 35 ans », indique Mme Avelar.

Elle aide les personnes LGBTI qui ont été victimes de violations de leurs droits et d’actes de violence. Avec son équipe et un groupe de bénévoles, elle les conseille et les accompagne pour déposer plainte. Grâce à la collaboration d’autres organisations, elle s’assure que les personnes qui en ont besoin peuvent accéder à une aide juridique et financière. « Il existe encore beaucoup d’obstacles », déclare-t-elle. « Mais nous œuvrons en faveur d’un dialogue avec les représentants de la police civile nationale et du Bureau du Conseil national pour la défense des droits de l’homme ainsi que d’autres autorités afin d’améliorer les mécanismes de dénonciation et d’enquête sur les violations des droits de l’homme et d’assurer un suivi et une évaluation adéquats et durables ».

Mme Avelar a également joué un rôle considérable dans la défense de réformes législatives visant à protéger et promouvoir les droits des personnes LGBTI et à répondre à leurs besoins. Par exemple, avec l’ONUSIDA et d’autres organisations nationales, elle a participé à l’examen d’une loi sur le VIH adoptée en janvier dernier. Entre autres choses, cette loi permet aux personnes transgenres de bénéficier de meilleurs soins sans stigmatisation ni discrimination, d’améliorer leur qualité de vie et d’accéder aux services de santé, à l’éducation et à l’emploi dans le respect de leur identité de genre.

« Pour tous ceux qui la connaissent, Karla Avelar a déjà gagné le prix Martin Ennals », déclare Celina Miranda, Directrice nationale de l’ONUSIDA d’El Salvador. « Envers et contre tous, elle est une infatigable militante des droits de l’homme et fait une différence dans la vie des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes au Salvador ».

À propos du prix Martin Ennals Award

Le prix Martin Ennals Award est un prix annuel décerné aux défenseurs des droits de l’homme. Les finalistes et le lauréat sont sélectionnés par un jury de 10 représentants des principales organisations non gouvernementales mondiales de défense des droits de l’homme.

L’ONUSIDA travaille avec ses partenaires pour réaffirmer que la pleine jouissance de tous les droits humains et libertés fondamentales pour tous joue en faveur de la riposte mondiale à l’épidémie de sida, notamment dans le domaine de la prévention, du traitement, des soins et de l’appui, et permet de lutter contre la stigmatisation et la discrimination envers toutes les personnes vivant avec le VIH, présumées vivant avec le VIH, exposées au risque et touchées par le virus en tant qu’élément capital pour en finir avec l’épidémie de sida et conformément à la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida

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Un atelier santé pour éduquer les jeunes en Inde

24 mars 2017

Ayushi Tripathi est étudiante à la Banaras Hindu University de Varanasi, une ville de l’Uttar Pradesh, un État du nord de l’Inde.

Elle explique qu’elle vient d’une famille où parler de sexe est tabou. « Nous n’en parlons jamais à la maison. Mes parents se sentent mal à l’aise rien qu’en voyant une publicité sur les préservatifs », explique-t-elle. Mais elle s’est décidée malgré tout à participer à un atelier sur la santé pour la jeunesse.

Cette semaine, elle a rejoint 27 autres étudiants pour un atelier de trois jours destiné à sensibiliser les jeunes sur leur santé et leurs droits sexuels et reproductifs. La formation était assurée par la Fondation Dove, une organisation dirigée par des jeunes basée à Varanasi et soutenue par l’ONUSIDA. Les documents d’information utilisés ont été élaborés par le PACT, une coalition mondiale de 25 réseaux de jeunes travaillant sur le VIH ainsi que sur la santé et les droits sexuels et reproductifs.

« Quand j’étais plus jeune, je ne savais pas où il fallait s’adresser pour obtenir des informations et un accès aux services anti-VIH », raconte Ayushi Tripathi. « Avant de participer à cet atelier, je n’avais aucune idée des problèmes rencontrés par les jeunes d’Inde pour accéder au dépistage et aux services anti-VIH ».

Monique Long, du réseau Jamaica Youth Advocacy Network, a piloté la formation, dont le but était d’apporter aux jeunes et aux adolescents les aptitudes et les informations nécessaires pour surmonter les différents obstacles touchant à leur santé.

« Travailler avec ce groupe très diversifié de jeunes gens intelligents et énergiques m’a rappelé pourquoi nous disons que la jeunesse, c’est l’avenir. Cette formation permet également de réaffirmer que les jeunes, ici et maintenant, ont la capacité et la volonté de faire des choses étonnantes pour changer le monde », a déclaré Mme Long.

La région Asie-Pacifique est celle qui compte le plus grand nombre de jeunes dans le monde. Ici, les jeunes gens commencent leur vie sexuelle à un âge de plus en plus précoce, avec de multiples partenaires sexuels, ce qui les expose à un plus grand risque de contracter le VIH.

Lors de la formation, les participants ont souligné que de nombreux pays ne mettent en place aucun programme adapté aux jeunes. En Inde par exemple, les jeunes de moins de 18 ans doivent avoir le consentement de leurs parents pour accéder aux services anti-VIH et aux autres services de santé sexuelle et reproductive. Souvent, il n’y a pas d’enseignement en éducation sexuelle complète dans les écoles. Le faible niveau de connaissance du VIH et la discrimination rencontrée dans les établissements de santé aggravent encore davantage la situation.

Le PACT et l’ONUSIDA travaillent en collaboration avec les gouvernements et d’autres partenaires pour favoriser une révision et une réforme des lois sur l’âge de la majorité. Cette formation a donné aux jeunes participants les techniques et les compétences requises pour mettre au premier plan les questions de sensibilisation, identifier les différentes parties prenantes, élaborer leurs principaux messages de sensibilisation et faire du lobbying.

« L’ONUSIDA sait que l’avenir de la riposte au VIH repose entre les mains des jeunes », a déclaré Aries Valeriano, Responsable Jeunesse auprès de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. « Nous travaillons main dans la main avec les organisations de jeunes et les groupes communautaires pour abattre les barrières auxquelles les jeunes sont confrontés et qui les empêchent de rester en bonne santé et productifs ».

À l’issue de l’atelier, Ayushi Tripathi a expliqué qu’elle avait l’intention de lancer une communauté d’activistes au sein de son université afin de militer pour l’abrogation des lois sur l’âge de la majorité en Inde. En recevant son certificat de réussite à la formation, elle rayonnait de bonheur. « Cet atelier m’a ouvert les yeux sur l’activisme social », a-t-elle expliqué. « Je suis pleine d’inspiration et j’espère pouvoir réellement influer sur les politiques au sein de mon université et au-delà ».

L’ONUSIDA œuvre afin de veiller à ce que l’objectif visé dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, à savoir que 90 % des jeunes aient les connaissances et les capacités requises pour se protéger eux-mêmes du VIH et puissent accéder aux services de santé sexuelle et reproductive d’ici à 2020, soit atteint, de manière à réduire le nombre de nouvelles infections à VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 100 000 par an.

Region/country

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Women Deliver : assurer un agenda de développement pour les femmes et les filles

17 mai 2016

Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l'ONUSIDA, a galvanisé les participants lors de l'ouverture de la conférence de Women Deliver, qui a eu lieu à Copenhague du 16 au 19 mai. Mme Lennox a déclaré que les femmes devaient casser les structures qui maintiennent les inégalités entre les sexes et mettre fin à toutes les formes de violences sexistes. Son discours a électrisé plus de 5 000 délégués participant à la conférence, le plus grand événement de ce genre portant sur la santé, les droits et le bien-être des femmes et des filles organisé dans le monde ces dix dernières années.

L'édition 2016 de la conférence de Women Deliver portait sur le thème suivant : « Mettre en œuvre les Objectifs de Développement durable dans l'optique d'un impact positif maximal pour les femmes et les filles ». La conférence ciblait plus particulièrement la santé, notamment la santé et les droits maternels, sexuels et reproductifs. Parmi les autres thèmes abordés figuraient l'égalité des sexes, l'éducation, l'environnement et l'autonomisation économique.

L'agenda de Women Deliver est un élément central de l'approche d'accélération des efforts de l'ONUSIDA, qui appelle à agir pour l'autonomisation des femmes et les progrès dans la santé et les droits sexuels et reproductifs en vue de mettre fin à l'épidémie de sida.

Parmi les autres intervenants de la cérémonie d'ouverture figuraient Son Altesse Royale la Princesse Mary du Danemark, Jill Sheffield, Présidente et Directrice générale de Women Deliver, Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population, Gro Harlem Brundtland, ancienne Première ministre de Norvège, Margaret Chan, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, et Tawakkol Karman, journaliste, engagée dans la défense des droits de l'homme et lauréate du Prix Nobel.

Quotes

« Pour en finir avec l'épidémie de sida, il faut une riposte unifiée pour s'attaquer aux racines les plus profondes de l'injustice sociale. Pour y parvenir, nous devons casser les structures qui favorisent les inégalités entre les sexes, nous devons démanteler les idées patriarcales et nous devons mettre fin à toutes les formes de violences sexistes. »

Annie Lennox, Ambassadrice itinérante internationale de l'ONUSIDA

Press Statement

L'ONUSIDA demande un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux soins de santé mentale, pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées

 

GENÈVE, le 17 mai 2016 — L'ONUSIDA se tient aux côtés des personnes et des organisations du monde entier qui commémorent la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie ce 17 mai, 26 ans après le retrait de l'homosexualité de la liste des troubles mentaux par l'Organisation mondiale de la Santé. L'édition 2016 de cette journée a pour thème la santé mentale et le bien-être.

Si beaucoup reste à faire pour concrétiser la vision « Zéro discrimination » de l'ONUSIDA, les progrès constatés sont encourageants et vont dans la bonne direction. En juin 2015, le Mozambique a décriminalisé l'homosexualité dans son nouveau code pénal. En septembre 2015, douze agences des Nations Unies ont lancé un appel commun à l'action très ferme pour mettre un terme à la violence et à la discrimination à l'encontre des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI). En mai 2016, le gouvernement des États-Unis d'Amérique a publié des orientations en vue d'aider les éducateurs à disposer des informations nécessaires pour que tous les élèves et les étudiants, y compris les élèves et étudiants transgenres, puissent être scolarisés dans un environnement exempt de discrimination fondée sur le sexe.

« Il est inacceptable que des personnes LGBTI soient confrontées à la violence et à la discrimination simplement à cause de ce qu'elles sont et de qui elles aiment », a déclaré Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Ce sont nos fils et nos filles, nos frères et nos sœurs, nos amis et nos collègues. Les droits des personnes LGBTI sont des droits de l'homme. Nous devons combattre les préjugés partout. »

Beaucoup de personnes LGBTI rencontrent aujourd'hui encore d'énormes difficultés au quotidien ; elles vivent parfois dans la peur, dans l'isolement et sans pouvoir bénéficier de services de santé vitaux. La crainte de mauvais traitements ou d'une discrimination exercés par des agents de santé les empêche d'accéder aux services de dépistage et de traitement du VIH. De plus, un pourcentage élevé de personnes LGBTI sont confrontées à l'isolement et à la discrimination dans leur environnement social immédiat, ce qui nuit à leur santé mentale.

Atteindre les Objectifs de développement durable, qui prévoient notamment de mettre fin à l'épidémie de sida à l'horizon 2030, implique d'éliminer toutes les formes de discrimination.

L'ONUSIDA appelle à fournir aux personnes LGBTI un accès complet à des soins de santé de qualité, y compris aux services de santé mentale, auxquels les systèmes de santé accordent un soutien souvent insuffisant. « Faites preuve de compassion. Accueillez la diversité. Ne laissez personne sur le bord du chemin », a ajouté M. Sidibé.

L'élimination de la discrimination fait partie des thèmes centraux qui seront débattus lors de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui se tiendra au siège des Nations Unies à New York, États-Unis d'Amérique, du 8 au 10 juin 2016. Pour plus d'informations, visitez la page www.hlm2016aids.unaids.org.

Press centre

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Mise en œuvre de programmes complets VIH et IST avec les personnes transsexuelles

06 avril 2016

En collaboration avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et IRTG, un réseau mondial pour les femmes trans et le VIH, ont présenté aujourd'hui une nouvelle publication intitulée Implementing comprehensive HIV and STI programmes with transgender people: guide pratique pour les interventions collaboratives. Cette publication présente des mesures concrètes que les responsables de la santé publique, les professionnels de santé et les organisations non gouvernementales peuvent adopter pour mettre en application des programmes sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) avec les personnes transsexuelles.

Parmi les sujets abordés dans la publication figurent l'émancipation communautaire et les droits humains, la lutte contre la violence, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la fourniture de services compétents en matière de transsexualité, en particulier pour la prévention, le diagnostic, le traitement et les soins anti-VIH et IST. La publication traite également des actions de proximité menées par les communautés, de la création d'espaces sécurisés et de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication dans la prestation des services. Elle décrit comment gérer les programmes et étendre les capacités des organisations dirigées par des personnes transsexuelles et montre comment les services peuvent être conçus et mis en place de manière à être acceptable et accessible pour les femmes transsexuelles. À chaque fois que c'est possible, elle met en lumière des programmes gérés par des organisations de personnes transsexuelles.

La publication a été élaborée en collaboration avec des personnes transsexuelles, des militants, des prestataires de services, des chercheurs, des responsables gouvernementaux et des représentants d'organisations non gouvernementales du monde entier. Le PNUD et IRTG ont coordonné sa production, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population, du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco, de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Agence des États-Unis pour le Développement international (USAID), du Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et de l'ONUSIDA.

Le document se fonde sur les recommandations figurant dans les Lignes directrices unifiées sur la prévention du VIH, le diagnostic, le traitement et les soins pour les populations clés, publiées en 2014 par l'Organisation mondiale de la Santé.

Les femmes transsexuelles restent lourdement touchées par le VIH, avec 49 fois plus de risque d'être infectées par le virus que les autres adultes non transsexuels.

Quotes

« Discrimination, violence et criminalisation dissuadent les personnes transsexuelles d'accéder aux services dont elles ont besoin pour être et rester en bonne santé. Cet outil permet aux planificateurs de mettre en pratique des programmes complets sur l'ensemble du spectre. »

Joanne Keatley, Co-présidente d'IRTG et Directrice du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco

« Il existe un besoin urgent de veiller à ce que l'engagement communautaire, les politiques et les programmes conçus pour les personnes transsexuelles soient mis en œuvre. Cette publication, élaborée avec la participation de militants de la cause transsexuelle à l'échelle mondiale, est un pas en avant capital pour faire en sorte que cela se concrétise. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

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Santé et droits sexuels et intégration du VIH : des éléments critiques pour mettre fin au sida chez les jeunes

12 février 2016

La septième Conférence africaine sur la santé et les droits sexuels, qui s'est tenue à Accra, au Ghana, du 8 au 12 février, a délivré un message fort sur la nécessité de progresser à la fois sur la riposte au VIH et sur les droits sexuels et reproductifs des jeunes.

La conférence portait sur le thème suivant : « Réalisation du dividende démographique en Afrique : l'importance des droits de la santé sexuelle et reproductive des adolescents et des jeunes ». Organisée sous l'égide de la Première dame du Ghana, Lordina Mahama, également Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida (OPDAS), elle a réuni un large panel d'acteurs issus des gouvernements, de la communauté diplomatique, de groupes de jeunes, d'organisations de personnes vivant avec le VIH, du secteur privé, des milieux universitaires et des médias.

La conférence s'est achevée en concluant qu'il sera possible de mettre fin au sida comme menace de santé publique d'ici 2030 uniquement si les droits sexuels et reproductifs des jeunes sont respectés. La nécessité d'un investissement multisectoriel dans des services pour les jeunes a été mise en avant, y compris dans une éducation complète sur la sexualité.

En 2014, 83 % de tous les adolescents vivant avec le VIH dans le monde étaient localisés en Afrique subsaharienne. Le sida est aujourd'hui la première cause de décès chez les adolescents en Afrique, et les adolescents forment la seule tranche d'âge dans laquelle les décès dus au sida ne baissent pas. Dans les pays à revenu faible et intermédiaire, une fille sur trois est mariée avant l'âge de 18 ans et une sur neuf avant même son quinzième anniversaire. Seulement un quart des filles et un tiers des garçons indiquent avoir bien compris comment se transmet le VIH et comment s'en prémunir.

Pendant la conférence, Mme Mahama a défendu le lancement par l'OPDAS de la campagne continentale All In visant à mettre fin au sida chez les adolescents. L'OPDAS a également lancé une initiative pour mettre fin au mariage des enfants d'ici 2020.

Quotes

« Ça suffit ! L'Afrique ne doit plus laisser sa jeunesse mourir de maladies évitables, ni permettre que ses jeunes soient bloqués par des pratiques culturelles devenues obsolètes. Atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 pour le VIH permettra de s'assurer qu'aucun jeune ne soit laissé de côté. En tant que Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida et en tant que mère, je vais mobiliser les Premières dames pour sauver nos adolescents des effets du VIH. Nous allons donner à nos jeunes les moyens de conduire le mouvement ; il est temps de prendre les mesures qui s'imposent et de faire de l'Afrique un continent plus accueillant pour les jeunes. »

Lordina Mahama, Première dame du Ghana et Présidente de l'Organisation des Premières dames d'Afrique contre le VIH/sida

« La communauté internationale se prend à rêver d'un monde transformé socialement, qui serait plus égalitaire, plus paisible, plus durable. La stratégie de l'ONUSIDA reconnaît la nécessité fondamentale de mettre les jeunes, en particulier les jeunes filles, au cœur de tous les efforts. Veiller à ce que les jeunes puissent faire valoir leurs droits en matière de santé sexuelle et reproductive est capital pour mettre fin à l'épidémie de sida. Si nous investissons dans les filles et les jeunes femmes, les garçons et les jeunes hommes, et que nous créons des coalitions entre les secteurs, nous pourrons mettre fin au sida d'ici 2030. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

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