UNDP The United Nations Development Programme

Feature Story

Assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

10 juillet 2020

Déclaration du groupe de travail interorganisations sur les populations clés du Programme commun de l’ONU sur le VIH/sida (ONUSIDA) à propos de la nécessité d’assurer un accès à des services de qualité, sans danger et exempts de discriminations pour les populations clés du VIH et les migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19

La propagation rapide de la COVID-19 continue de toucher des milliards de vies dans le monde. La lutte contre cette pandémie nécessite des ressources humaines et financières sans précédent. Les entités de l’ONU, les ONG, les communautés de personnes vivant avec le VIH, de professionnel-les du sexe, de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, de toxicomanes, de personnes transgenres et incarcérées, ainsi que leurs partenaires sexuel-les, mais aussi la société civile, toutes et tous ont un rôle à jouer pour lutter contre la COVID-19, sauver des vies et affronter le vaste impact socio-économique de la pandémie. Des moments critiques comme celui-ci nous rappellent plus que jamais que les inégalités peuvent décider de la vie ou de la mort et que tout le monde naît libre et égal en dignité et en droit, y compris pour ce qui est des normes de santé les plus élevées atteignables.

Les ripostes à la COVID-19 devraient puiser dans les leçons de la riposte mondiale au VIH : le VIH nous a appris qu’il s’agit d’une responsabilité partagée et que nous devons autonomiser les communautés et les impliquer dans la riposte. Les droits humains ne souffrent aucun compromis, et nous devons supprimer toute forme de stigmatisation et de discrimination afin de venir en aide aux groupes vulnérables et marginalisés.

L’ONUSIDA estime que 62 % des nouvelles infections au VIH touchent les populations clés et leurs partenaires sexuel-les. Les populations clés sont victimes de formes spécifiques d’exclusion, de criminalisation, d’inégalités et de discrimination qui augmentent leur vulnérabilité face au VIH, et aujourd’hui aussi à la COVID-19. Les personnes en prison et en milieu fermé pour qui l’éloignement physique n’est pas toujours possible sont extrêmement vulnérables face à la COVID-19. La prévalence de VIH et de tuberculose est également plus élevée parmi les populations incarcérées, ce qui accroît le risque de complications lors d’une infection au SARS-COV 2. Les migrant-es sont dans la même situation et aussi vulnérables au VIH. Les personnes LGBT signalent aussi un risque élevé de violence domestique et familiale, une plus grande isolation sociale et des difficultés à accéder aux services de santé essentiels pour un traitement du VIH et de réassignation sexuelle. Oublier les populations clés à un moment aussi important pourrait avoir des répercussions graves en matière de santé et de vies humaines, voire réduire à néant les avancées réalisées au cours de la riposte mondiale au VIH. 

Nous appelons les gouvernements et les partenaires à se joindre à nous pour :

Mettre à disposition des populations clés et des migrant-es dans le contexte de la pandémie de COVID-19 des services de qualité, exempts de discrimination pour la prévention, le traitement, les soins et l’aide pour le VIH, ainsi que les services de santé en général.

Ces services doivent reposer sur le respect et la protection des droits humains, même en l’existence de lois, règles et pratiques punitives. Ils doivent être exempts de stigmatisation et de discrimination, être étayés par des preuves et la science, ainsi que suivre les lignes directrices internationales les plus récentes. Les services doivent être équitables, confidentiels, sans danger pour les communautés et le personnel de santé et reposer sur un consentement éclairé.

Adapter rapidement la fourniture des services afin de prendre en compte les nouvelles réalités de la pandémie de COVID-19.

Des services adaptés à la nouvelle situation peuvent prendre la forme d’un accès sans danger au dépistage à domicile du VIH et à des conseils à distance. Lorsque possible, des ordonnances pour 3 à 6 mois de traitement antirétroviral, de la tuberculose et de l’hépatite virale doivent être délivrées afin de garantir la continuité du traitement, réduire la transmission du VIH et des co-infections, ainsi que le risque lié à la COVID-19. Les personnes qui consomment des drogues devraient avoir accès à la réduction des risques, y compris, lorsque cela est possible et conseillé par des professionnel-les de santé, obtenir plusieurs doses de traitement de substitution aux opioïdes afin de réduire les visites de contrôle sur place et le risque d’exposition à la COVID-19. Des peines autres que l’emprisonnement, lorsqu’autorisé, pour des délits n’ayant pas impliqué de violences pourraient sauver des vies, en particulier pour des crimes non reconnus par le droit international. Des mesures de libération anticipée devraient être prises à l’encontre de catégories spécifiques de populations à risque face à la COVID-19, comme les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques ou d’autres problèmes de santé, ainsi que les femmes enceintes ou avec des enfants à charge, les prisonniers et prisonnières en fin de peine ou purgeant une peine de prison pour des délits mineurs, en respectant le droit national et sans mettre en danger la santé et la sécurité publiques. Des mesures de protection sociale d’urgence destinées aux populations clés sont nécessaires, car ces dernières sont souvent exclues des services sociaux, y compris et sans s’y limiter, de l’hébergement et de l’assurance santé, et leur situation professionnelle est souvent précaire. Les services apportés doivent continuer à prendre en compte l’intersectionnalité et la diversité des genres et des âges. Tout le nécessaire, aussi bien en personnel, en financement et en matériel doit être à disposition pour délivrer ces services. Afin que ces services soient efficaces et performants, les populations clés, leurs communautés et leurs organisations doivent être impliquées dans leur conception et leur mise en œuvre.

S’assurer que les ripostes à la COVID-19 n’ouvrent pas la voie à une multiplication de lois et de mesures punitives concernant l’application des restrictions ou la criminalisation de la transmission et de l’exposition.

L’impact hautement négatif de ce type de mesures punitives sur des personnes déjà marginalisées ou criminalisées est déjà bien documenté dans la riposte au VIH, y compris par la Commission mondiale sur le VIH et le droit.

Nous n’arrêterons pas la COVID-19 si certaines personnes ne peuvent pas payer un dépistage ou un traitement. Nous devons garantir que les ripostes à la COVID-19 ou à toute autre pandémie ou situation sanitaire d’urgence n’oublient pas les populations clés, les migrant-es et d’autres groupes vulnérables. En tant que groupe de travail interorganisations sur les populations clés, nous sommes à disposition pour coopérer avec l'ensemble des partenaires et assurer un accès sûr et respectueux des droits des populations clés à des services de qualité contre le VIH et la COVID-19.

Le groupe de travail interorganisations sur les populations clés a vu le jour conformément à la Division du travail de l’ONUSIDA. Il est coorganisé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP), et le Bureau des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC)) en partenariat avec le Réseau mondial pour et des personnes vivant avec le VIH (GNP+), l’International Network of people who Use Drugs (INPUD), le MPact Global Action for Gay Men’s Health and Rights (MPact), le Réseau mondial des projets sur le travail du sexe (NSWP), l’IRGT et le Secrétariat de l’ONUSIDA.

 

Press Statement

Déclaration commune de l’ONUDC, de l’OMS, de l’ONUSIDA et du HCDH sur la COVID-19 dans les prisons et autres milieux fermés*

Ghada Fathi Waly, Directrice exécutive, ONUDC; Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général, OMS; Winnie Byanyima, Directrice exécutive, ONUSIDA; Michelle Bachelet, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. — * Nous remercions le PNUD pour sa contribution à cette déclaration.

D'une seule voix, nous, dirigeantes et dirigeants d’institutions mondiales de la santé, des droits humains et du développement, attirons l’attention des responsables politiques sur l'urgence de la vulnérabilité accrue des personnes incarcérées et autres personnes privées de liberté face à la pandémie de COVID-19. Nous les exhortons à prendre toutes les mesures de santé publique adaptées en respectant cette population vulnérable qui fait partie de nos communautés.

Nous avons conscience que le risque de voir la COVID-19 pénétrer dans les prisons ou d’autres places de détention varie selon les pays, mais nous soulignons le besoin de minimiser l’apparition de la maladie dans ces milieux et de garantir la mise en place de mesures préventives adéquates selon une approche tenant compte du genre et empêchant des épidémies à grande échelle de la COVID-19. Nous insistons de même sur le besoin d’instaurer un système de coordination moderne qui rassemble les secteurs de la santé et de la justice, garantit que le personnel carcéral soit suffisamment informé et assure le respect des droits humains dans ces milieux.

Réduire la surpopulation carcérale

Une riposte sanitaire portant uniquement sur la COVID-19 dans des environnements clos ne suffit pas au vu de la surpopulation carcérale qui règne dans beaucoup de prisons et d’autres milieux carcéraux. Cette situation nuit à l’hygiène, à la santé, à la sécurité, ainsi qu’à la dignité humaine. La surpopulation constitue un obstacle insurmontable pour prévenir, anticiper ou riposter à la COVID-19.

Nous enjoignons aux responsables politiques de réfléchir à limiter la privation de la liberté, y compris la détention provisoire, uniquement en cas d’extrême nécessité, en particulier en cas de surpopulation carcérale, et de renforcer les efforts pour recourir à des mesures ne se traduisant pas par la privation de liberté. Ces efforts devraient comprendre des mécanismes de libération des personnes exposées à un risque spécial face à la COVID-19, comme les personnes âgées et celles ayant déjà des problèmes de santé, ainsi que toutes les autres personnes qui pourraient être relâchées sans mettre en danger la sécurité publique, comme celles condamnées pour des délits mineurs ou n’ayant pas impliqué de violence, en accordant une attention particulière aux femmes et aux enfants.

Une riposte rapide et ferme visant à garantir une incarcération saine et sans danger et à réduire la surpopulation s'impose pour limiter le risque de pénétration et de propagation de la COVID-19 dans les prisons et autres milieux de privation de liberté. Il est d’une importance capitale d’améliorer la propreté et l’hygiène dans les milieux de privation de liberté afin d’empêcher la pénétration ou de limiter la propagation du virus.

Il faudrait fermer les centres de détention et de rééducation obligatoires où sont détenues, sans aucune forme de procès, pour des soins ou une réinsertion, les personnes suspectées de consommer de la drogue ou d’être impliquées dans le commerce du sexe. Aucune preuve n’existe de l’efficacité de tels centres pour soigner une forme de toxicomanie ou pour réinsérer des personnes. Par ailleurs, la détention de personnes dans de tels établissements pose des questions sur le respect des droits humains et menace la santé des personnes détenues, ce qui augmente les risques d’épidémie de COVID-19.

Garantir la santé, la sécurité et la dignité humaine

Nous demandons à tous les États de garantir sans discontinuer non seulement la sécurité, mais aussi la santé, la sécurité et la dignité humaine des personnes privées de liberté et de celles travaillant dans l’univers carcéral. Cette obligation s’applique quel que soit le niveau d’état d’urgence et implique également des conditions de vie et de travail décentes ainsi que l’accès gratuit aux services de santé nécessaires. Aucune discrimination motivée par le statut légal ou autre des personnes privées de liberté n'est tolérable. Les soins de santé en prison, notamment les soins préventifs, de soutien et curatifs, doivent être de la meilleure qualité possible et au moins correspondre à ceux fournis au sein de la population. Les ripostes prioritaires à la COVID-19 mises actuellement en place dans la population, comme l’hygiène des mains et l’éloignement physique, sont souvent fortement entravées ou impossibles à respecter dans les milieux fermés.

Garantir la continuité des services de santé

Au sein des populations carcérales, les personnes ayant des problèmes de drogue, vivant avec le VIH, la tuberculose et l’hépatite B et C sont surreprésentées par rapport au reste de la population. Le taux d’infection aux maladies est ainsi beaucoup élevé au sein d’une telle population confinée que parmi la population générale. Outre l’infectivité normale de la pandémie de COVID-19, les personnes ayant des problèmes de drogue, vivant avec le VIH, une hépatite et la tuberculose sont plus exposées à des complications liées au coronavirus.

Afin de préserver l’amélioration de la santé par un traitement commencé avant ou pendant l’incarcération, des précautions doivent être prises, en collaboration étroite avec les autorités de santé publique, en vue de permettre aux personnes de continuer leur traitement sans interruption à toutes les étapes de leur détention et après leur libération. Nous recommandons que les pays suivent une approche de système de santé qui ne sépare pas les prisons du parcours de continuité des soins, mais les intègrent aux services de santé fournis à la population.

Par conséquent, il est nécessaire d’améliorer les mesures de prévention et de contrôle en milieu fermé, ainsi que l’accès à des services de santé de qualité, ce qui comprend un accès ininterrompu à la prévention et au traitement du VIH, de la tuberculose, de l’hépatite et de la dépendance aux opiacés. Les autorités doivent ainsi garantir l’accès et l’approvisionnement ininterrompus de produits sanitaires de qualité dans les prisons et les autres établissements de détention. Le personnel carcéral et de santé ainsi que les prestataires de service travaillant dans des milieux fermés doivent être reconnus en tant que personnel essentiel à la riposte à la pandémie de COVID-19 et recevoir un équipement de protection individuelle adapté et l’aide nécessaire.

Respecter les droits humains

Dans leur riposte à la COVID-19 dans des milieux fermés, les États doivent respecter les droits humains des personnes privées de liberté. Les restrictions éventuellement promulguées doivent être nécessaires, étayées par des données probantes, proportionnées (autrement dit, choisir l’option la moins restrictive) et non arbitraires. Les perturbations engendrées par de telles mesures doivent être réduites activement. Il s’agira par exemple de faciliter l’accès aux téléphones et aux formes numériques de communication si les visites sont limitées. Par ailleurs, il faut continuer de respecter totalement certains droits fondamentaux des personnes privées de liberté et les protections correspondantes, y compris le droit à une représentation légale, ainsi que de permettre à des organismes externes d’inspection d’accéder aux établissements de privation de liberté.

Respecter les règles et les directives des Nations Unies

Nous appelons les responsables politiques à élaborer et mettre en place des mesures préparatoires et des ripostes à la COVID-19 dans les milieux fermés en respectant les droits humains fondamentaux. Ces mesures et ripostes doivent s’appuyer sur les directives et règles de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et ne doivent jamais autoriser la torture ou tout autre traitement ou châtiment cruel, inhumain ou dégradant. Dans les prisons, toutes les interventions devraient respecter l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenu(e)s (les Règles Nelson Mandela).

Les personnes privées de liberté présentant des symptômes de la COVID-19 ou qui ont été déclarées positives doivent faire l’objet d’un suivi et être soignées en respectant les dernières directives et les recommandations en vigueur émanant de l’OMS. Les prisons et les autres établissements de détention doivent être intégrés aux plans nationaux concernant la COVID-19 en impliquant spécialement les populations touchées. Tous les cas de COVID-19 en milieu fermé doivent être signalés aux autorités de santé publique responsables qui les répercuteront aux autorités nationales et internationales.

En vertu de nos mandats, nous affirmons notre disponibilité pour apporter de l’aide au déploiement rapide des recommandations énoncées ci-dessus.

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Première rencontre en personne entre la Directrice exécutive de l’ONUSIDA et des donateurs clés

13 novembre 2019

En amont de l’ouverture du Sommet de Nairobi sur la CIPD25, Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, et Peter Eriksson, ministre suédois de la Coopération internationale pour le développement, ont présidé ensemble un petit-déjeuner ministériel rassemblant des pays donateurs et des partenaires clés. Leur objectif était de souligner les besoins de l’ONUSIDA afin que l’organisation soit un moteur de la riposte mondiale au VIH.

Depuis sa prise de fonction au poste de Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Mme Byanyima a rencontré pour la première fois plusieurs donateurs et partenaires clés de l’ONUSIDA. Elle en a profité pour promettre d’adopter une approche féministe dans le développement de l’ONUSIDA.

« L’ONUSIDA telle qu’elle émerge des défis des deux à trois dernières années se trouve à la croisée des chemins et mes priorités vont tout d’abord à notre personnel. Nous devons guérir les blessures, renforcer la confiance et clore le chapitre du passé. Je veux que le travail fantastique de l’ONUSIDA soit à nouveau synonyme de joie », a déclaré Mme Byanyima.

Katherine Zappone, ministre irlandaise de l’Enfance et de la Jeunesse, Christopher MacLennan, sous-ministre adjoint du Canada aux Enjeux mondiaux et du développement, ainsi que d’autres chefs de délégation ont applaudi l’intention de l’ONUSIDA de faire prendre un tournant à la culture de l’organisation.

« Depuis des années, l’ONUSIDA est en première ligne de la riposte au sida. Le Canada a toujours offert son soutien indéfectible et nous sommes extrêmement heureux de l’arrivée de Winnie », a déclaré M. MacLennan.

Les ministres et porte-parole de l’Allemagne, de l’Australie, de la Belgique, du Canada, de la Finlande, de l’Irlande, du Luxembourg, de la Norvège, des Pays-Bas, de la Suède et de la Suisse ont encouragé l’ONUSIDA à poursuivre son rôle de pionnière dans la promotion de solutions et de ripostes dirigées par les communautés. Toutes et tous ont également mis en avant le besoin de tirer profit des capacités uniques de l’organisation et d’exploiter son expertise des droits humains afin d’affronter les barrières sociales et politiques qui entravent les progrès liés au VIH.

« Nous devons améliorer l’intégration des droits et de la santé de la reproduction et sexuelle au sein de la riposte au VIH si nous voulons atteindre nos objectifs », a expliqué M. Eriksson. « Le Programme commun est un acteur très important pour faire progresser la santé de la reproduction et sexuelle. »

Cette rencontre a également rassemblé une délégation de plusieurs organismes coparrainants de l’ONUSIDA : le Fonds des Nations Unies pour la population et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « Le PNUD s’engage à travailler avec l’ONUSIDA pour aider les gouvernements à créer un environnement légal, politique et réglementaire favorisant des ripostes au VIH efficaces et fondées sur le droit », a indiqué Achim Steiner, l’Administrateur du PNUD.

L’ONUSIDA, les pays donateurs et partenaires ont reconnu le besoin d’établir un partenariat avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme afin d’assurer la pérennité de la riposte au VIH.

Cette rencontre était la première d’une série de rendez-vous programmés en vue d’intensifier l’engagement collectif et de renforcer la collaboration alors que l’ONUSIDA se lance dans l’élaboration d’un nouveau plan stratégique sur le VIH.

Sommet de Nairobi sur la CIPD25

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À Djibouti, permettre aux femmes infectées avec le VIH de vivre dignement passe par leur autonomisation

25 juillet 2019

Zarah Ali (nous avons changé son nom) se rappelle comment sa situation a changé du tout au tout. « En 2014, j’ai obtenu un prêt de 40 000 francs Djibouti (250 $US) que j’ai utilisé pour développer et améliorer mon magasin de vêtements. J’ai aussi reçu des formations commerciales, notamment sur le marketing et la satisfaction clientèle. J’importe des vêtements de Dubaï et du Somaliland. Je gagne aujourd’hui suffisamment d’argent pour m’occuper de mon fils de 25 ans, de ma fille de 16 ans qui va au lycée et de mon fils adoptif de 3 ans. J’arrive à payer mon loyer, l’électricité et l’eau ainsi qu’à manger correctement. »

Le crédit de Mme Ali a été accordé par un programme de création de revenus mis en place par le Programme alimentaire mondial en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement, l’ONUSIDA et le réseau national des personnes vivant avec le VIH à Djibouti (RNDP+). Cette initiative favorise l’autonomisation à long terme des femmes vivant avec le VIH dans la capitale en leur garantissant des revenus réguliers. Elle leur permet d’avoir une situation financière stable, d'acheter de la nourriture et d’améliorer leur accès aux services de santé. Les activités de création de revenus comme celles encouragées par le programme recèlent un potentiel important pour aider les personnes vivant avec le VIH à suivre leur traitement antirétroviral afin d’être en meilleure santé. 

Les prêts sont compris entre 141 $US à 438 $US par personne. Ils sont destinés à la création ou au développement d’activités de vente de détail. Les bénéficiaires sont sélectionnées parmi deux réseaux de personnes vivant avec le VIH et affiliées au RNDP+ (ARREY et Oui à la Vie). Elles reçoivent également une formation sur la gestion d’entreprise. Le gouvernement apporte son soutien sous la forme de réglementations et de lois favorables, ce qui explique grandement le succès du programme. 

Dekah Mohammed (nous avons changé son nom) mène maintenant une vie épanouie après avoir obtenu l’aide du programme de création de revenus. Son mari est mort du sida et elle a six enfants à charge. Après avoir perdu son travail dans le secteur de l’hôtellerie à cause d’une détérioration de son état de santé ainsi que des suites de stigmatisations et de discriminations, elle a lancé son propre magasin de vêtements et a reçu un prêt de 50 000 francs Djibouti (313 $US) afin d’étendre son activité. 10 mois plus tard, elle remboursait son emprunt. Son magasin offre maintenant également des meubles et de l’électronique et elle a engagé quelqu’un. « Je ne suis plus une femme brisée. Je gagne suffisamment pour subvenir aux besoins de ma famille et des personnes à ma charge », déclare-t-elle. 

Le programme améliore la qualité de vie de nombreuses femmes du Djibouti. Il leur permet de retrouver leur dignité et de garantir leur sécurité financière. Il invite les femmes et les filles à se protéger elles-mêmes contre le VIH, à décider de leur santé, à ne pas être victimes de violences et à être indépendantes financièrement. 

Ce programme repose sur l’idée que l’autonomisation et l’indépendance financière des femmes vivant avec le VIH et de leur foyer renforcent le suivi du traitement tout en leur permettant de mener une vie épanouie et d’être respectées. Il s’inscrit dans la perspective plus large du Programme alimentaire mondial visant à mettre fin au sida en tant que risque pour la santé publique d’ici 2030.

Achievements and contributions by UNAIDS Cosponsors and Secretariat

Press Release

L’ONUSIDA et le PNUD enjoignent à 48* pays et territoires d’éliminer toutes les restrictions de déplacement liées au VIH

De nouvelles données indiquent qu’en 2019, environ 48* pays et territoires appliquent encore des restrictions, incluant le dépistage obligatoire du VIH et sa divulgation, comme conditions aux visas d’entrée, de séjour, de travail et/ou d’études

GENÈVE, le 27 juin 2019—L’ONUDISA et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) enjoignent aux pays de tenir les promesses faites dans la Déclaration politique des Nations Unies 2016 sur la fin du sida, à savoir d’éliminer toutes les formes de restrictions de déplacement liées au VIH. Les restrictions de déplacements fondées sur le statut sérologique réel ou perçu sont discriminatoires, empêchent les personnes d’accéder aux services de lutte contre le VIH et propagent la stigmatisation et la discrimination. Depuis 2015, quatre pays ont pris des mesures pour lever leurs restrictions de déplacement liées aux VIH : le Bélarus, la Lituanie, la Corée et l’Ouzbékistan.

« Les restrictions de déplacement fondées sur le statut sérologique violent les droits humains et entravent les objectifs de santé publique dans la lutte contre la transmission du VIH », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA enjoint à tous les pays qui appliquent encore des restrictions de déplacement liées au VIH de les lever. »

« Les restrictions de déplacement liées au VIH entretiennent l’exclusion et l’intolérance en encourageant l’idée fausse et dangereuse que les personnes en déplacement propagent la maladie », a déclaré Mandeep Dhaliwal, Directrice du groupe VIH, santé et développement du PNUD. « Les conclusions du Supplément de la Commission mondiale sur le VIH et le droit de 2018 sont très claires : ces politiques sont contreproductives et entravent la riposte au sida. »

Sur les 48 pays et territoires qui appliquent encore des restrictions, au moins 30 imposent toujours l’interdiction d’entrée ou de séjour et résidence en fonction du statut sérologique et 19 déportent les non nationaux au motif de leur statut sérologique. D’autres pays et territoires imposent un dépistage du VIH ou un diagnostic comme condition à un visa d’études, de travail ou d’entrée. La majorité des pays appliquant encore des restrictions de déplacement se situent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais de nombreux pays en Asie-Pacifique, en Europe de l’Est et en Asie centrale imposent aussi des restrictions.

« Les restrictions de déplacement liées au VIH violent les droits humains et encouragent la stigmatisation et la discrimination. Elles ne réduisent pas la transmission du VIH et se fondent sur des notions morales relatives aux personnes vivant avec le VIH et aux populations clés. Il est totalement incompréhensible que des restrictions d’entrée et de résidence liées au VIH soient encore appliquées », a déclaré Rico Gustav, Directeur exécutif du Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH.

Réuni cette semaine à Genève en Suisse pour sa 41e session, le Conseil des droits de l’homme a toujours attiré l’attention de la communauté internationale et sensibilisé à l’importance de la promotion des droits humains dans la riposte au VIH, sa dernière déclaration étant actée dans sa résolution du 5 juillet 2018 sur les droits humains dans le contexte du VIH.

« Les politiques imposant le dépistage obligatoire du VIH pour restreindre le déplacement ne reposent sur aucune preuve scientifique, entravent la jouissance des droits humains et perpétuent la discrimination et la stigmatisation », a déclaré Dainius Pūras, Rapporteur spécial sur le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible. « Elles constituent un obstacle direct à l’accès aux soins de santé, et sont donc inefficaces sur la santé publique. J’enjoins aux États d’abolir les politiques discriminatoires qui exigent un dépistage obligatoire et imposent des restrictions de déplacement liées au statut sérologique. »

Les nouvelles données compilées par l’ONUSIDA incluent pour la première fois une analyse des types de restrictions de déplacement imposées par certains pays et territoires ainsi que des cas dans lesquels les personnes sont forcées de subir un test pour renouveler leur permis de résidence. Ces données ont été validées par les États membres via leur mission permanente aux Nations Unies.

L’ONUSIDA et le PNUD, en qualité de coordonnateurs de la Commission programmatique mixte Droits de l’homme, stigmatisation et discrimination, poursuivent leur collaboration avec les partenaires, les gouvernements et les organisations de la société civile pour modifier toutes les lois restreignant le déplacement en fonction du statut sérologique, dans le cadre du Partenariat mondial pour l’élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH. Ce partenariat entre les États membres des Nations Unies, les organes des Nations Unies, la société civile et les secteurs privés et universitaires crée une synergie des efforts dans les pays pour mettre en œuvre et déployer les programmes et améliorer le partage des responsabilités et le devoir de reddition des comptes afin de mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH.

*Les 48 pays et territoires appliquant toujours une forme de restriction de déplacement liée au VIH sont : Angola, Aruba, Australie, Azerbaïdjan, Bahreïn, Belize, Bosnie-Herzégovine, Brunéi Darussalam, Îles Caïmanes, Îles Cook, Cuba, République Dominicaine, Égypte, Indonésie, Iraq, Israël, Jordanie, Kazakhstan, Koweït, Kirghizistan, Liban, Malaisie, Maldives, Îles Marshall, Maurice, Nouvelle-Zélande Oman, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Qatar, Fédération de Russie, Saint-Kitts-et-Nevis, Samoa, Arabie Saoudite, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Singapour, Îles Salomon, Soudan, République arabe syrienne, Tonga, Tunisie, Turkménistan, Îles Turques et Caïques, Tuvalu, Ukraine, Émirats arabes unis et Yémen.

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Plusieurs organisations mondiales actives dans le domaine de la santé vont adopter de nouvelles modalités de collaboration pour agir plus efficacement

Les dirigeants des 11 principales organisations mondiales actives dans les domaines de la santé et du développement ont signé aujourd’hui un engagement historique en vue de trouver de nouvelles modalités de collaboration pour atteindre plus vite les objectifs de développement durable des Nations Unies.

Cette initiative, coordonnée par l’Organisation mondiale de la Santé, concerne 11 organisations, auxquelles d’autres devraient se joindre ultérieurement.

Cet engagement fait suite à une demande formulée par la Chancelière allemande Angela Merkel, du Président ghanéen Nana Addo Dankwa Akufo-Addo et de la Première Ministre norvégienne Erna Solberg, avec le soutien du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en vue de mettre au point un plan mondial pour définir comment améliorer la collaboration entre les acteurs mondiaux pour atteindre plus vite les cibles liées à la santé du Programme de développement durable à l’horizon 2030.

« Pour que le développement durable soit possible – pour mettre fin à la pauvreté, pour promouvoir des sociétés pacifiques où chacun ait sa place et pour protéger l’environnement – il est essentiel que les populations soient en bonne santé. Cependant, malgré les grandes avancées obtenues dans la lutte contre bon nombre des principales causes de décès et de maladie, nous devons redoubler d’efforts si nous voulons atteindre plusieurs des cibles liées à la santé », ont annoncé les dirigeants des organisations réunis aujourd’hui à Berlin, à l’occasion du Sommet mondial de la santé. « Le Plan d’action mondial représente un engagement historique en faveur de nouvelles modalités de collaboration afin d’atteindre plus vite les objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Nous tenons à redéfinir les modalités de collaboration de nos organisations afin d’apporter aux pays un soutien plus efficient et plus efficace et pour que l’ensemble des populations soient en meilleure santé et jouissent de plus de bien-être », ont-ils ajouté.

Le groupe a décidé de définir de nouvelles modalités de collaboration afin d’optimiser l’utilisation des ressources et de mesurer les progrès accomplis de façon plus transparente et plus engagée. La première phase de l’élaboration du plan est organisée autour de trois axes stratégiques : l’alignement, l’accélération et la redevabilité.

  • L’alignement : les organisations se sont engagées à coordonner leurs processus programmatiques, opérationnels et de financement pour améliorer l’efficacité et l’impact collectifs concernant plusieurs priorités communes, comme l’égalité entre les sexes et la santé de la mère, du nouveau‑né, de l’enfant et de l’adolescent ainsi que la santé reproductive.
  • L’accélération : les organisations ont décidé de définir des approches communes et de coordonner leur action dans des domaines où elles sont susceptibles d’accélérer le rythme de progression en matière de santé dans le monde. Le premier ensemble de sept « accélérateurs » comprend la participation des communautés et de la société civile, la recherche-développement, les données et le financement durable.  
  • La redevabilité : pour améliorer la transparence et la redevabilité envers les pays et les partenaires du développement, les organisations innovent en définissant des étapes communes pour près de 50 cibles liées à la santé qui se rapportent à 14 objectifs de développement durable. Ces étapes constitueront des points de contrôles essentiels et des références communes qui permettront de déterminer où en sera le monde en 2023 et s’il est en bonne voie d’atteindre les objectifs fixés pour 2030.

Le Plan d’action mondial permettra également de renforcer l’action collective et d’obtenir des fonds afin de lutter contre les inégalités entre les sexes qui empêchent d’accéder aux services de santé et pour améliorer la qualité globale des soins de santé dispensés aux femmes et aux filles, y compris les services de santé sexuelle et reproductive.

La Banque mondiale, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, l’Alliance du vaccin, le Mécanisme mondial de financement, ONU-Femmes, l’ONUSIDA, le PNUD, l’UNFPA, l’UNICEF, Unitaid et l’OMS ont déjà souscrit au Plan d’action mondial pour la santé et le bien-être de tous. Le Programme alimentaire mondial s’est engagé à y souscrire dans les prochains mois.

La version finale du plan sera présentée à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2019.

Contact

UNAIDS
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org

Mettre à jour

Mise en œuvre de programmes complets VIH et IST avec les personnes transsexuelles

06 avril 2016

En collaboration avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et IRTG, un réseau mondial pour les femmes trans et le VIH, ont présenté aujourd'hui une nouvelle publication intitulée Implementing comprehensive HIV and STI programmes with transgender people: guide pratique pour les interventions collaboratives. Cette publication présente des mesures concrètes que les responsables de la santé publique, les professionnels de santé et les organisations non gouvernementales peuvent adopter pour mettre en application des programmes sur le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) avec les personnes transsexuelles.

Parmi les sujets abordés dans la publication figurent l'émancipation communautaire et les droits humains, la lutte contre la violence, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la fourniture de services compétents en matière de transsexualité, en particulier pour la prévention, le diagnostic, le traitement et les soins anti-VIH et IST. La publication traite également des actions de proximité menées par les communautés, de la création d'espaces sécurisés et de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication dans la prestation des services. Elle décrit comment gérer les programmes et étendre les capacités des organisations dirigées par des personnes transsexuelles et montre comment les services peuvent être conçus et mis en place de manière à être acceptable et accessible pour les femmes transsexuelles. À chaque fois que c'est possible, elle met en lumière des programmes gérés par des organisations de personnes transsexuelles.

La publication a été élaborée en collaboration avec des personnes transsexuelles, des militants, des prestataires de services, des chercheurs, des responsables gouvernementaux et des représentants d'organisations non gouvernementales du monde entier. Le PNUD et IRTG ont coordonné sa production, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la population, du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco, de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health, de l'Organisation mondiale de la santé, de l'Agence des États-Unis pour le Développement international (USAID), du Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) et de l'ONUSIDA.

Le document se fonde sur les recommandations figurant dans les Lignes directrices unifiées sur la prévention du VIH, le diagnostic, le traitement et les soins pour les populations clés, publiées en 2014 par l'Organisation mondiale de la Santé.

Les femmes transsexuelles restent lourdement touchées par le VIH, avec 49 fois plus de risque d'être infectées par le virus que les autres adultes non transsexuels.

Quotes

« Discrimination, violence et criminalisation dissuadent les personnes transsexuelles d'accéder aux services dont elles ont besoin pour être et rester en bonne santé. Cet outil permet aux planificateurs de mettre en pratique des programmes complets sur l'ensemble du spectre. »

Joanne Keatley, Co-présidente d'IRTG et Directrice du Centre d'excellence pour la santé des personnes transsexuelles de l'Université de Californie à San Francisco

« Il existe un besoin urgent de veiller à ce que l'engagement communautaire, les politiques et les programmes conçus pour les personnes transsexuelles soient mis en œuvre. Cette publication, élaborée avec la participation de militants de la cause transsexuelle à l'échelle mondiale, est un pas en avant capital pour faire en sorte que cela se concrétise. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

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Premier Forum mondial sur les politiques de la jeunesse

30 octobre 2014

Comment répondre aux besoins des jeunes du monde entier et imaginer des politiques de la jeunesse plus judicieuses qui trouvent un écho dans le paysage du développement après 2015 : telle était la question centrale examinée à l'occasion d'un grand rassemblement international cette semaine à Bakou, capitale de l'Azerbaïdjan.

Le premier Forum mondial sur les politiques de la jeunesse, organisé du 28 au 30 octobre, a donné l'opportunité aux 700 participants de se pencher sur le rôle social et de développement des politiques de la jeunesse dans des domaines aussi divers que la santé, l'environnement, le logement, l'éducation, l'emploi et la justice. Ils ont également discuté de la nécessité d'adopter des approches multisectorielles pour ces politiques, ont étudié les principaux éléments de l'élaboration des politiques, débattu des stratégies régionales pour faire avancer les politiques de la jeunesse et échangé leurs expériences d'interventions sur le terrain.

Le Programme d'action mondial pour la jeunesse de 1995, cadre mondial initial des politiques de la jeunesse, a servi de tremplin pour le débat. Durant le rassemblement, les participants ont fait valoir que malgré les progrès accomplis ces 20 dernières années, avec 122 pays appliquant actuellement des politiques de la jeunesse et 36 autres en train d'actualiser les leurs, il reste encore bien des choses à faire pour concevoir des politiques inclusives dotées de moyens conséquents pour s'occuper des jeunes.

Lors d'une session sur les principes directeurs pour l'élaboration des politiques de la jeunesse, le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA Luiz Loures a parlé des leçons tirées de la riposte au sida qui peuvent aider à faire avancer les politiques de la jeunesse dans le XXIe siècle. Il a mis en avant toute une série d'initiatives de l'ONUSIDA dans lesquelles les jeunes tiennent les rênes et jouent un rôle direct dans l'élaboration des politiques.

Parmi ces initiatives figurent CrowdOutAIDS, un projet collaboratif en ligne sur les réseaux sociaux qui a donné naissance à des recommandations stratégiques sur l'engagement de l'ONUSIDA auprès des organisations de la jeunesse, le Pacte pour la transformation sociale, une coalition de 25 organisations dirigées par des jeunes engagées dans un travail stratégique et collaboratif pour la riposte au sida, et la campagne ACT 2015, qui encourage l'action collective pour veiller à ce que le VIH et l'accès universel aux droits sexuels et reproductifs et aux services de réduction des risques soient au cœur de l'agenda pour le développement après 2015.

Des moyens concrets pour faire avancer les politiques de la jeunesse au cours des cinq prochaines années, ainsi que les actions et stratégies nécessaires pour s'appuyer sur ce premier forum mondial, ont été examinés en profondeur et les participants ont convenu de redoubler d'effort pour garantir que les voix des jeunes soient entendues.

Le premier Forum mondial sur les politiques de la jeunesse était coorganisé par l'Envoyé du Secrétaire général des Nations Unies sur la jeunesse, le PNUD, l'UNESCO et le Conseil de l'Europe. Il était accueilli par le Ministère de la Jeunesse et des Sports d'Azerbaïdjan et l'équipe de youthpolicy.org.

Quotes

« La santé est un facteur à deux dimensions, médicale et sociétale : traitement et prévention. Il est important de comprendre les deux dimensions pour avoir une politique de la jeunesse qui réponde de manière complète aux besoins des jeunes et des adolescents en matière de santé et de bien-être. Engager de manière judicieuse les jeunes dans le processus d'élaboration des politiques de la jeunesse serait le meilleur moyen de parvenir à cet objectif. »

Dakshitha Wickremarathne, Y-Peer

« La riposte au sida, tout comme le mouvement mondial en faveur de l'émancipation des jeunes, montre que la stigmatisation et la discrimination n'ont pas leur place au XXIe siècle. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

“Music has the power to change the minds and hearts of people. I am committed to use my music to engage young people on HIV awareness and promote human rights and zero discrimination"

Azad Shabanov, Singer and Eastern Europe and Central Asia Youth Red Ribbon Team Envoy in Azerbaijan

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Selon les dirigeants internationaux, l'action en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs est fondamentale

24 septembre 2014

Lors d'une réunion de haut niveau à New York le 23 septembre, les dirigeants internationaux ont affirmé que la défense de la santé et des droits sexuels et reproductifs doit être au cœur de l'agenda pour le développement après 2015.

À l'occasion d'un événement organisé en marge de la 69e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, les participants ont souligné que les principaux objectifs de développement durable, notamment l'éradication de la pauvreté et la fin de l'épidémie de sida d'ici 2030, ne pourraient pas être atteints sans que ces droits deviennent une réalité pour tous, partout.

Selon eux, la liberté de disposer de son corps et de prendre des décisions en matière de sexualité, de relations et de grossesse est un aspect fondamental de la vie. Pourtant, bien trop de gens, en particulier les femmes et les jeunes, voient leurs droits bafoués et ne sont pas en capacité de réaliser pleinement leur potentiel, avec pour conséquence une perte irremplaçable pour les individus, les familles, les communautés et les sociétés.

Les participants ont souligné que les conséquences négatives de l'absence de protection de la santé et des droits sexuels et reproductifs sont étendues et souvent dévastatrices. Par exemple, chaque jour, 800 femmes et filles dans le monde meurent de causes largement évitables en lien avec une grossesse ou un accouchement, et 2 100 jeunes âgés de 15 à 24 ans sont infectés par le VIH.

Organisé par l'Aspen Institute, l'événement a réuni plusieurs anciens chefs d'État, notamment l'ancienne Présidente finlandaise, Tarja Halonen, et l'ancienne Présidente du Malawi, Joyce Banda. Ils ont été rejoints par des représentants des Nations Unies, d'actuels ministres et des responsables d'organisations non gouvernementales internationales.

Plusieurs dirigeants ont raconté leurs histoires individuelles à l'assistance, soulignant les raisons personnelles qui les ont poussés à défendre la santé et les droits sexuels et reproductifs en tant qu'élément clé du développement durable. Ce partage s'est appuyé sur l'initiative Why We Care, pilotée par l'Aspen Institute, qui encourage les dirigeants internationaux à défendre un planning familial mondial.

Quotes

« La santé et les droits sexuels et reproductifs doivent être affirmés comme un aspect non négociable de l'agenda pour après 2015. »

Tarja Halonen, ancienne Présidente de la Finlande

« Même une seule femme qui meurt en donnant la vie sera de trop. Je ne sais pas pour vous, mais moi je suis prête à faire bouger les choses. »

Joyce Banda, ancienne Présidente du Malawi

« Pourquoi quelque chose de si fondamental pour les femmes devient l'élément le plus controversé de l'agenda pour le développement ? »

Helen Clark, Administratrice du Programme des Nations Unies pour le développement

« Le message des jeunes est clair : il n'existe aucune raison qui justifie un nouveau cadre de développement qui ne mette pas les préoccupations des jeunes au cœur de l'agenda, en particulier la santé et les droits sexuels et reproductifs. »

Samuel Kissi, Curious Minds

« C'est un élément récurrent de la riposte au sida. Si vous mettez au premier plan les droits, l'égalité et la dignité des femmes, alors vous obtiendrez des résultats. »

Mahesh Mahalingam, Directeur du Bureau du Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

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