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40 ans de riposte au sida

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L'engagement de la société civile dans la couverture sanitaire universelle

26 juin 2019

Parvenir à une couverture sanitaire universelle dans un pays est un objectif ambitieux, mais porteur d'un changement salutaire. Les communautés jouent un rôle considérable dans la lutte contre le sida et seront essentielles au déploiement réussi de la couverture sanitaire universelle (CSU). Lorsque les gouvernements créent un comité de coordination CSU, il est important de veiller à ce que toutes les communautés concernées soient impliquées : la société civile, y compris les personnes vivant avec le VIH, doivent participer à la prise de décision. Si la société civile n'est pas impliquée dès le début du développement des initiatives de CSU, les décisions en matière de services de santé seront prises sans la voix des personnes les plus affectées par ces décisions. Le schéma ci-dessous illustre quatre manières pour les communautés de contribuer à l'élaboration et à la mise en œuvre de la CSU.

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« Sois le changement » : faire entendre la voix des hommes professionnels du sexe au Malawi

27 mai 2019

« Si je veux voir un changement, je dois être ce changement », affirme Aniz Mitha, Directeur exécutif de Community Health Rights Advocacy (CHeRA), une organisation qui travaille avec les hommes professionnels du sexe au Malawi. Quand M. Mitha parle de changement, il le fait avec l’autorité calme et inflexible de quelqu’un qui sait bien de quoi il parle.

Issu d’une famille musulmane conservatrice du Malawi, M. Mitha a été chassé très jeune de son foyer, lorsque ses parents ont découvert qu’il était gay. N’ayant nulle part où aller et ne pouvant compter que sur lui-même, il est parti pour Johannesburg, en Afrique du Sud, où il a passé de nombreuses années comme professionnel du sexe. « Mon but était de survivre, je ne pensais pas à ma santé », explique-t-il.

Quand il est tombé malade, il a passé un test de dépistage du VIH, et il a appris qu’il vivait avec le virus. Immigrant en situation irrégulière, il n’a pas pu accéder aux services de santé en Afrique du Sud. Il est alors rentré au Malawi, où il a entamé un traitement anti-VIH et créé CHeRA. « Je me suis dit : comment aider les autres à ne pas vivre la même expérience que moi ? », raconte-t-il.

CHeRA a pour mission de sensibiliser et de renforcer les capacités des hommes professionnels du sexe en matière de prévention et de traitement du VIH, de santé et de droits sexuels et reproductifs, d’autonomisation économique, de soutien psychosocial et d’accès à la justice. Grâce à un accord de financement avec l’ONUSIDA, l’organisation est intervenue récemment auprès de plus de 250 professionnels du sexe dans trois districts prioritaires du Malawi, avec la distribution de plus de 30 000 préservatifs et de lubrifiant, et l’orientation de six professionnels du sexe vivant avec le VIH vers des services de soins et de traitement. Dans le cadre d’un autre programme financé par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, l’organisation a formé 50 pairs-éducateurs et distribué plus de 6 000 préservatifs et du lubrifiant adapté à l’usage du préservatif.

M. Mitha évoque avec passion les nombreux problèmes rencontrés par les hommes professionnels du sexe, des problèmes auxquels il a lui-même été confronté. « Au Malawi, le commerce du sexe n’est pas reconnu comme un vrai métier, et il n’y a donc pas de loi pour protéger les professionnel(le)s du sexe. De plus, la plupart de nos professionnels du sexe sont des hommes gays ou ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, ce qui fait qu’ils vivent dans la crainte de se faire arrêter car l’homosexualité est illégale au Malawi », raconte-t-il.

Selon lui, la stigmatisation et la discrimination sont institutionnelles. « Les hommes professionnels du sexe ne sont pas reconnus comme une population clé dans la riposte au VIH au Malawi, et nous ne faisons donc pas partie des priorités dans les plans du gouvernement. De plus, les attitudes négatives des professionnels de santé nous éloignent des soins ».

M. Mitha ajoute : « Admettons que je me fasse agresser ou frapper et que j’aille au commissariat. On me posera des questions du genre « pourquoi êtes-vous habillé comme ça » ou « pourquoi parlez-vous comme ça ». C’est ça, l’institutionnalisation des abus. Elle nous met à l’écart, et dans le domaine de la santé, c’est ce qui fait que nous allons dans des cliniques privées, où il faut payer, même si nous n’avons pas d’argent ».

CHeRA est aujourd’hui enregistrée en tant qu’organisation non gouvernementale. Bien qu’elle ait été créée en 2016, elle n’a été inscrite qu’en 2017, après que l’ONUSIDA a joué un rôle essentiel dans la modification des dispositions de la Loi de 2018 sur le contrôle et la gestion du VIH et du sida au Malawi, qui criminalisaient ou établissaient une discrimination à l’encontre de certains groupes, notamment les professionnel(le)s du sexe. Cette inscription a ouvert la voie à l’enregistrement d’autres organisations de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexes et de professionnel(le)s du sexe.

Comme c’est le cas de nombreuses personnes qui se mettent au service des autres, son travail a fini par déborder sur sa vie privée. Sachant ce que l’on ressent quand votre propre famille vous renie, M. Mitha offre un toit à des personnes qui n’ont nulle part où aller, et qui restent chez lui aussi longtemps que nécessaire jusqu’à ce qu’elles puissent se prendre en charge.

À travers son travail et sa vie, il a développé un sens inébranlable de lui-même, de la famille et de la communauté. « Je vis ouvertement avec le VIH et en tant que personne gay ; je suis un exemple à suivre pour beaucoup. Ils voient que c’est possible. Je constate qu’il y a beaucoup plus de personnes comme moi qui cessent de se cacher et vivent ouvertement leur homosexualité et leur séropositivité au VIH », affirme-t-il.

M. Mitha souhaite que CHeRA devienne une organisation qui défende fermement un accès équitable aux soins pour les hommes professionnels du sexe.

« Nous avons besoin d’un soutien financier accru pour développer notre action », ajoute-t-il. « Nous fournissons l’accès à l’information et aux services de prévention du VIH à une population laissée pour compte. C’est ce qui fait la différence. Quand on travaille en tant qu’organisation communautaire, ce qui touche ma communauté me touche également », conclut-il.

Stimuler les ambitions mondiales de mettre fin à l’épidémie de sida après une décennie de progrès

03 juin 2019

NEW YORK/GENÈVE, le 3 juin 2019 — Le Secrétaire général des Nations Unies a présenté un nouveau rapport, Stimuler les ambitions mondiales de mettre fin à l’épidémie de sida après une décennie de progrès, aux États membres des Nations Unies à l’occasion de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Les États membres se sont réunis aux Nations Unies à New York, aux États-Unis, afin de passer en revue les progrès et de faire part de leurs propres avancées et difficultés.

« Un monde sans sida semblait presque inimaginable lorsque l’Assemblée générale a tenu sa première session extraordinaire sur l’épidémie il y a 18 ans », rappelle dans ce rapport António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies. « Depuis lors, la détermination de la communauté internationale à vaincre l’une des plus grandes crises sanitaires de l’histoire a permis de réaliser des progrès remarquables… Et… a poussé la communauté internationale à s’engager, dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, à mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à cette date. »

Le rapport du Secrétaire général montre que les résultats autrefois considérés comme hors de portée dans les pays à faible revenu ont été obtenus, après une décennie de progrès dans la lutte contre le VIH. Entre 2008 et 2017, le nombre de décès liés au sida a diminué de 43 %, celui des nouvelles infections au VIH chez les enfants a chuté de 45 % et celui des nouvelles infections au VIH chez les adultes a diminué de 19 % à travers le monde. Le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement a également augmenté. Il a été multiplié par 5,5, ce qui représente 21,7 millions de personnes sur les 36,9 millions vivant avec le VIH en 2017.

« Les progrès considérables dans la lutte contre le VIH réalisés ces dernières décennies sous la direction de l’ONUSIDA constituent l’un des meilleurs exemples de multilatéralisme en action », a affirmé María Fernanda Espinosa, Présidente de l’Assemblée générale des Nations Unies. « Ces avancées témoignent clairement des objectifs que nous sommes capables d'atteindre lorsque nous collaborons pour soutenir une cause commune. »

Le rapport indique que les progrès les plus notables ont été réalisés en Afrique de l’Est et en Afrique australe, où le taux de mortalité associée au sida a connu une baisse de 53 % et où le nombre de nouvelles infections au VIH chez les adultes et les enfants a diminué de 36 %. Cette épidémie qui tuait autrefois plus d’un million de personnes chaque année dans ces régions, y fait aujourd’hui moins de 400 000 victimes par an.

Dans d’autres régions du monde, notamment en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Asie-Pacifique, en Europe occidentale, en Europe centrale et en Amérique du Nord, l’expansion des services de dépistage et de traitement du VIH a permis de réduire de manière considérable le nombre de décès liés au sida au cours de la dernière décennie. Dans la plupart de ces régions, le nombre de nouvelles infections au VIH a également enregistré une diminution.

Toutefois, l’Europe de l’Est et l’Asie centrale font sensiblement figure d’exception. En effet, le nombre annuel de nouvelles infections au VIH y a augmenté de 30 % depuis 2010, portant à environ 960 000 le nombre de personnes nouvellement infectées au cours de cette période. Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, les décès dus à des maladies liées au sida ont augmenté de 11 % et on estime à 140 000 le nombre de personnes nouvellement infectées pendant cette même période.

Le rapport souligne que les services ciblant les populations les plus exposées de ces régions sont extrêmement limités. De plus, les punitions sévères encourues en cas de relations sexuelles entre personnes de même sexe, de consommation de drogues et de commerce du sexe, freinent considérablement les rares services disponibles.

En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, le manque de financement national, la faiblesse des systèmes de santé, les frais formels et informels pour accéder aux soins de santé, les situations humanitaires et la forte stigmatisation et discrimination ont sapé les efforts visant à développer le dépistage et le traitement du VIH.

Il reste de nombreux défis à relever, notamment celui de la stigmatisation et de la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH, et celui des normes de genre préjudiciables. Dans de nombreux pays, des lois et politiques empêchent les jeunes, les femmes, les groupes à haut risque (les homosexuels et les autres hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes, les travailleurs du sexe, les transgenres, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et autres personnes incarcérées), les peuples autochtones, les migrants et les réfugiés d’accéder aux services de santé et de lutte contre le VIH.

À l’échelle mondiale, le financement des initiatives de lutte contre le VIH stagne depuis ces cinq dernières années dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les investissements nationaux et les fonds versés par les donateurs s’élevaient en 2017 à 20,6 milliards de dollars, soit environ 80 % de l’objectif fixé pour 2020.

« Comme le démontre très clairement le rapport du Secrétaire général, pour préserver nos acquis et affronter les difficultés qui pavent le chemin de notre engagement à mettre fin au sida d’ici 2030, nous devons raffermir notre résolution, consolider nos partenariats et ne pas céder à l’autosatisfaction », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive adjointe par intérim de l’ONUSIDA. « Commençons par reconstituer les ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui permettra, avec l'aide de nombreux partenaires, dont l’ONUSIDA, de continuer à apporter aux personnes et aux communautés qui en ont le plus besoin, un soutien éclairé par des données probantes, centré sur les individus et basé sur les droits humains. »

Le rapport souligne l’opportunité capitale que représente l’élan croissant en faveur de la couverture sanitaire universelle, dont l’un des principes fondamentaux consiste à ne laisser personne de côté. Il a été démontré que la collaboration entre les systèmes de santé et les groupes communautaires atténuait la stigmatisation et la discrimination et qu’elle facilitait l'accès aux services des personnes qui en ont le plus besoin. Parmi ses recommandations clés, le rapport souligne l'importance de consolider le rôle primordial que jouent les groupes communautaires dans la lutte contre le sida.

Dans son rapport, le Secrétaire général des Nations Unies invite instamment les États membres à adopter les recommandations énoncées ci-dessous pour stimuler la volonté politique, intensifier les mesures et donner l’élan nécessaire pour atteindre les objectifs de 2020. Les recommandations adoptées par l’Assemblée générale des Nations Unies dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida sont les suivantes : a) redynamiser la prévention primaire du VIH ; b) diversifier les méthodes de dépistage du VIH et différencier la prestation des soins de santé pour atteindre la cible 90-90-90 ; c) mettre en place un environnement juridique et politique favorable afin d’atteindre les populations marginalisées et vulnérables ; d) mobiliser des ressources additionnelles et les affecter là où elles sont le plus nécessaires ; e) soutenir les populations afin qu’elles puissent jouer leur rôle essentiel ; et f) intégrer un programme global de lutte contre le VIH dans la couverture sanitaire universell

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Rapport

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La Côte d’Ivoire fait part d’une nouvelle volonté de s’attaquer au problème des frais pour les usagers des services anti-VIH

16 avril 2019

Le gouvernement ivoirien a fait part de son engagement visant à faire cesser la facturation de l’accès aux services de dépistage et de traitement du VIH pour les usagers, en déclarant qu’il allait appliquer rigoureusement les décisions annoncées précédemment visant à éviter que les personnes vivant avec le VIH ou touchées par le virus soient obligées de payer des frais.

Une note diffusée par le Ministère de la Santé a rappelé à tous les prestataires de services que les frais liés aux services de dépistage et de traitement du VIH ne devaient pas être facturés aux personnes qui accèdent à ces services. Cette directive s’applique à tous les services destinés aux femmes enceintes et allaitantes, à tous les services de dépistage du VIH, aux tests de détection de la charge virale et à la prescription de médicaments antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH.

Cette directive rappelle également aux prestataires de services que les enfants de moins de 15 ans doivent avoir librement accès aux services de santé et que les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans doivent avoir librement accès aux soins de santé primaires, au dépistage du VIH et aux services de planification familiale.

Dans plusieurs pays, le problème des frais facturés aux usagers a été décrit comme un obstacle majeur au dépistage du VIH, au traitement des personnes vivant avec le VIH et au maintien des personnes dans le parcours de soins et de traitement. 

L’engagement renouvelé de la Côte d’Ivoire dans la résolution du problème de ces frais est le résultat de discussions entre le Président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, et l’ancien Président du Botswana, Festus Mogae, qui a visité le pays au mois de mars en sa qualité de Président des Champions for an AIDS-free generation en Afrique.

Suite à ces entretiens, le gouvernement a aussi annoncé son intention d’augmenter les financements nationaux consacrés à la riposte au sida de 10 millions de dollars dans le cadre du prochain budget.

Lors de sa rencontre avec le Président, M. Mogae a félicité M. Ouattara et la Première dame, Dominique Ouattara, pour leur engagement personnel de mettre fin à l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici 2030. Mme Ouattara est Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant et la promotion du traitement pédiatrique contre le VIH.

En conclusion de sa mission, M. Mogae a souligné l’importance d’accélérer la riposte à l’épidémie. « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous reposer sur nos lauriers et laisser se perdre les immenses progrès accomplis jusqu’ici. Si nous nous arrêtons maintenant, nous perdrons tout ce que nous avons déjà investi et obtenu. La nation toute entière doit être mobilisée pour faire en sorte de ne laisser personne pour compte », a-t-il déclaré.

En 2017, on dénombrait 500 000 personnes vivant avec le VIH en Côte d’Ivoire, dont environ 46 % ayant accès au traitement anti-VIH.

Afrique : assurer une couverture santé sans compromis sur la qualité

08 mars 2019

Le mouvement en faveur de la couverture santé universelle (CSU) gagne du terrain en Afrique et beaucoup de pays africains ont déjà intégré la CSU dans leurs stratégies sanitaires nationales. Mais avec 11 millions d’Africains qui tombent chaque année dans l’extrême pauvreté en raison de dépenses de santé restant à leur charge, comment l’Afrique peut-elle parvenir à une CSU proposant un ensemble de soins de qualité à tous ses habitants ?

Cette semaine à Kigali, capitale du Rwanda, le débat autour de la CSU a été intense à l’occasion de l’une des plus grandes rencontres d’Afrique sur le thème de la santé, la Conférence internationale sur l’agenda de la santé en Afrique 2019.  Co-organisée par le Ministère de la Santé du Rwanda et l’Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref Health Africa), la conférence a réuni 1 500 responsables sanitaires qui ont échangé sur de nouvelles idées et des solutions locales aux problèmes sanitaires les plus urgents du continent.

Les participants ont évoqué la nécessité pour les pays de s’approprier le concept de CSU et de tout mettre en œuvre pour le faire fonctionner. Ils ont souligné le fait qu’une bonne santé permet aux enfants de bien apprendre et aux adultes de contribuer à la société et à l’économie. Ils ont également insisté sur le fait que la CSU permet aux individus de sortir de la pauvreté et fournit une base pour une sécurité économique à long terme, essentielle pour l’avenir du continent.

Le Président du pays hôte, Paul Kagame, a reçu une distinction d’excellence en reconnaissance de son leadership politique sur la CSU. Dans un message, il a remercié l’Amref en déclarant : « Nous devons ces progrès à des partenaires comme vous, qui avez uni vos forces aux nôtres dans notre parcours pour offrir à tous les Rwandais une vie digne et en bonne santé ». Le Ministre de la Santé éthiopien a également été distingué pour le travail accompli par l’Éthiopie dans la promotion des soins de santé primaires.

Faire en sorte que chacun ait accès aux services de santé de base est un véritable défi, et la clé du succès de la CSU sera de veiller à ce que la qualité des services soit suffisante pour améliorer la santé des personnes qui y auront accès.

« Nous devons assurer le suivi de l’impact de la CSU », a déclaré Michel Sidibé, qui co-animait une table ronde ministérielle de haut niveau. « La couverture ne suffit pas, nous devons proposer à tout le monde des services de qualité, abordables et accessibles. Le succès ultime de la CSU se mesurera en termes de capacité d’accès des plus pauvres, des plus marginalisés et des plus vulnérables ».

Lors de la conférence, M. Sidibé a participé à une réunion-débat avec des jeunes. Il leur a parlé de leur engagement intelligent dans le processus de la CSU, en déclarant que les jeunes devaient « revendiquer et s’approprier l’espace ». Il s’est également entretenu avec des groupes de la société civile à propos des progrès remarquables accomplis sur les objectifs de traitement 90-90-90 de l’ONUSIDA à l’échelle africaine, ainsi que de la nécessité critique de la poursuite de leur engagement sur le VIH dans le cadre de la CSU.

La toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la couverture santé universelle aura lieu le 23 septembre 2019 lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème « Couverture sanitaire universelle : œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé ».

L'ONUSIDA demande que des mesures soient prises pour modifier les lois discriminatoires afin de rétablir la dignité, le respect et sauver des vies

01 mars 2019

À l'occasion de la Journée zéro discrimination, l'ONUSIDA appelle les pays à examiner les dispositions discriminatoires de leurs lois et politiques et à apporter des changements positifs pour garantir l'égalité, l'inclusion et la protection de tous

GENÈVE, 1er mars 2019—En 2018, un certain nombre de pays ont pris la décision historique de modifier les lois et projets de loi discriminatoires. La Cour suprême de l'Inde a invalidé l'article 377 du Code pénal, qui pénalisait les relations sexuelles entre personnes de même sexe, les Philippines ont abaissé l'âge du consentement au test volontaire de dépistage du VIH sans qu'il soit nécessaire d'obtenir le consentement d'un parent ou d'un tuteur légal et le Malawi a écarté les dispositions d'un projet de loi qui aurait pénalisé la non-divulgation, l'exposition et la transmission du VIH.

La Journée zéro discrimination donne à l'ONUSIDA l'occasion de rappeler l'égalité de toutes les personnes, en matière de dignité et de valeur, consacrées dans la Déclaration universelle des droits de l'Homme ; et appelle à agir pour modifier les lois et pratiques discriminatoires, qui constituent un obstacle d'envergure à l'accès à la santé et à d'autres services. .

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a déclaré, « Des violations des droits de l'homme se produisent dans le monde entier à cause de lois et de pratiques discriminatoires. Les lois doivent protéger et non causer du préjudice. Tous les pays doivent examiner attentivement leurs lois et leurs politiques afin de garantir l'égalité et la protection de tous, sans exception ».

La sensibilisation, la mobilisation et des actions concrètes sont essentielles. Lors de la Journée zéro discrimination, l'ONUSIDA propose des actions spécifiques que les individua, les organisations de la société civile, les parlementaires et les organisations de donateurs peuvent entreprendre pour modifier les lois discriminatoires. Celles-ci vont du soutien aux personnes touchées par une loi discriminatoire, à l'adhésion à une organisation non gouvernementale en passant par le dépôt d'amendements à la loi et l'appel à un réexamen de la législation.

Faire un changement positif est possible et une loi peut être modifiée ou abolie à travers différentes approches. Parmi celles-ci :

  • La réforme ou la suppression des lois par le biais de processus et vote des parlementaires.
    • Il est donc essentiel de sensibiliser les parlementaires, comme cela a été fait lors de la révision des lois sur le VIH aux Philippines et des projets de loi au Malawi.
  • Dans de nombreux pays, les tribunaux ont le pouvoir d’annuler des lois discriminatoires. Cette annulation peut être faite si une personne ou une organisation touchée par la loi intente une action en justice et gagne grâce à des arguments en faveur du changement.
    • L'affaire de la Cour suprême de l'Inde, qui a supprimé l'article 377 en 2018, en est un exemple frappant.
  • Dans certains pays, les citoyens ou les politiciens peuvent proposer une réforme législative par le biais d'une pétition et demander un vote ou un référendum national.
    • C'est une méthode standard de législation en Suisse.

L'ONUSIDA a recensé une série de lois discriminatoires, qui entravent l'accès aux services de santé et aux services sociaux, limitent la liberté de mouvement et violent les droits de l'homme.

En 2018 :

  • Au moins 20 pays ont imposé des restrictions de voyage d'une certaine forme aux personnes vivant avec le VIH.
  • Environ 29 pays ont déclaré exiger le consentement du mari ou du partenaire de la femme pour son accès aux services de santé sexuelle et reproductive.
  • Cinquante-neuf pays ont indiqué que la loi, les règlements ou les politiques prévoyaient un test de dépistage obligatoire du VIH pour les permis de mariage, de travail ou de résidence ou pour certains groupes de personnes.
  • Dix-sept pays ont incriminé les personnes transgenres.
  • Quarante-cinq pays avaient des lois imposant le consentement des parents aux adolescents et aux jeunes de moins de 18 ans pour accéder aux services de dépistage du VIH.
  • Trente-trois pays ont légalement imposé la peine de mort pour des infractions liées à la drogue.
  • Les relations sexuelles entre personnes de même sexe ont été pénalisées dans au moins 67 pays et territoires du monde entier.

L’ONUSIDA collabore activement avec les partenaires des Nations Unies, les gouvernements et les organisations de la société civile pour modifier ces lois dans le cadre du Partenariat mondial pour l’élimination de toutes les formes de stigmatisation et de discrimination liées au VIH.

Campagne zéro discrimination, 2019 - Agir pour changer les lois discriminatoires.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Nous avons besoin d’actions dans le domaine des droits de l’homme

18 février 2019

« L’épidémie de VIH est une épidémie qui touche les droits humains. Une épidémie de perte de ces droits, de négation de ces droits, d’échec et dans certains cas d’abus et de violations ». C’est avec ces mots que Kate Gilmore, Haut-Commissaire adjointe des Nations Unies aux droits de l’homme, a ouvert la Consultation sur la promotion des droits de l’homme dans la riposte au VIH.

Au-delà des engagements, des traités et des accords, ce sont des actions qui sont requises : tel était l’objet de l’appel issu de cette consultation, organisée à Genève, en Suisse, les 12 et 13 février, et dont le but était de favoriser les échanges sur les stratégies régionales et sous-régionales et les meilleures pratiques.

Les participants à la consultation ont appris que la stigmatisation et la discrimination, le manque d’accès à la justice, ainsi que les lois, politiques et pratiques répressives sont autant d’obstacles à l’accès à la prévention, au dépistage, au traitement et aux soins anti-VIH pour les personnes les plus vulnérables.

Tout au long de l’événement, un thème central est sans cesse revenu sur la table : la suppression des lois pénales néfastes, le financement des droits de l’homme et la collaboration étroite avec les communautés, à travers un appel adressé aux institutions nationales et régionales pour l’écoute, l’action, le leadership, la réforme et le financement.

Alors que persistent les obstacles traditionnels au respect des droits de l’homme, par exemple la stigmatisation, la discrimination et la criminalisation, de nouveaux problèmes apparaissent. Ont également été soulevées des questions relatives aux moyens de garantir l’inclusion des populations criminalisées dans la couverture santé universelle, ou la poursuite du financement des programmes visant les droits de l’homme et les populations clés lorsque les pays passent au statut de pays à revenu intermédiaire. Plusieurs intervenants, dont Michaela Clayton, Directrice de l’Alliance Sida et droits pour l’Afrique australe, ont adopté une approche descendante et ascendante de la promotion des droits de l’homme, qui s’appuie sur les actions à la fois des responsables politiques et de la société civile ensemble. 

« Ce n’est pas simple. Cela ne peut se faire qu’en travaillant en partenariat : gouvernements, société civile, mécanismes de responsabilisation, groupes de défense des droits de l’homme et professionnels de santé », a déclaré Tim Martineau, Directeur exécutif adjoint par intérim de la branche Programme de l’ONUSIDA.

Pour en savoir plus

Droits de l'homme

Éthiopie : échanges autour de l’accès aux médicaments de qualité et des violences sexistes

22 novembre 2018

Afin de souligner la nécessité de disposer d’accès durable et abordable à des médicaments de qualité, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a évoqué la nécessité de mettre en application le Plan de fabrication de produits pharmaceutiques pour l’Afrique. S’exprimant à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de la Semaine de l’industrialisation de l’Afrique 2018 à Addis Abeba, en Éthiopie, il a plaidé pour une collaboration étroite avec les communautés économiques régionales afin de bâtir des plates-formes de coopération pour la production et de conduire l’harmonisation réglementaire en matière pharmaceutique à l’échelle de l’Afrique.

À l’occasion d’entretiens entre M. Sidibé et Smail Chergui, Commissaire à la paix et à la sécurité de l’Union africaine, et Bineta Diop, Envoyée spéciale de l’Union africaine sur les femmes, la paix et la sécurité, les engagements dans le domaine des violences sexistes et des droits des femmes ont été évoqués, engagements qui avaient été pris lors d’un événement organisé en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre, intitulé En finir avec les violences sexuelles et sexistes et protéger la santé et les droits des femmes et des enfants dans les contextes de crise humanitaire.

Lors de ces entretiens, des discussions ont eu lieu sur les moyens d’accroître les efforts de riposte au VIH dans les situations de conflit et de crise humanitaire, ainsi que sur la nécessité d’intensifier la sensibilisation au dépistage du VIH et aux thématiques de la violence sexuelle et sexiste. M. Sidibé et M. Chergui sont convenus de mener une mission conjointe de haut niveau au Soudan du Sud afin de mettre en lumière les besoins des personnes davantage exposées au risque de VIH dans le pays en raison des violences sexistes et du conflit qui se prolonge.

Par ailleurs, cette visite en Éthiopie, entre le 17 et le 20 novembre, a été l’occasion pour M. Sidibé de rencontrer le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, qui a déclaré : « Je m’engage à faire évoluer la vision de l’Afrique et de l’Éthiopie grâce à des réformes suivies et je suis d’accord pour intensifier les efforts en faveur du développement d’un système de santé centré sur les individus pour l’Éthiopie ».

« Merci de bien vouloir vous faire le champion de la fin de l’épidémie de sida en Éthiopie et sur tout le continent », a répondu M. Sidibé.

L’agenda de la présidence éthiopienne sur l’égalité des genres et la paix, ainsi que sur la réinsertion des enfants des rues, a été au cœur d’un dialogue entre la Présidente, Sahle-Work Zewde, et M. Sidibé.

Lors d’un échange entre M. Sidibé et le Ministre de la Santé éthiopien, Amir Aman, un projet collaboratif a été élaboré, qui sera centré autour du renforcement de la mobilisation des ressources, de l’amélioration et de la pérennisation d’une riposte multisectorielle entre tous les secteurs, de l’engagement des jeunes et du renforcement des programmes de lutte contre le VIH suivant l’approche lieu-population.

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