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De jeunes Nigérians engagés avec passion dans la prévention du VIH

09 février 2016


Isah Mohammed Takuma a 32 ans, il est marié et père d'une petite fille âgée d'un an. Il est titulaire d'un diplôme universitaire et occupe actuellement la fonction de Coordinateur national de l'Association des Jeunes séropositifs vivant avec le VIH/sida au Nigeria.

Il explique qu'il tire son inspiration quotidienne de sa propre expérience personnelle pour soutenir les actions de prévention du VIH au Nigeria. « J'avais 19 ans quand j'ai eu mon premier rapport sexuel. Je pensais qu'une seule fois ce n'était pas suffisant pour être infecté par le VIH », explique-t-il.

Même lorsqu'il est tombé malade, il ne pouvait tout simplement pas croire que le VIH était à l'origine de ses problèmes de santé. Il avait 23 ans lorsqu'il a été diagnostiqué positif au VIH et sa vie a changé pour toujours.

« Ce fut un cauchemar ; j'ai dû franchir de nombreux obstacles pour me rétablir. Mon taux de CD4 était faible et ma charge virale élevée. Je ressemblais à un cadavre ambulant », raconte M. Takuma.

Grâce au traitement antirétroviral, il a vite recouvré la santé. Il est retourné à l'université et a terminé ses études beaucoup plus tard que prévu, mais il était heureux d'être en vie et à nouveau en bonne santé.

À l'université, il a lancé un groupe de soutien pour les jeunes vivant avec le VIH. Il a raconté son histoire à ses pairs comme un moyen de prévenir de nouvelles infections à VIH. « Beaucoup d'autres personnes de ma promotion ont décidé de prendre connaissance de leur état sérologique vis-à-vis du VIH grâce à mon action, et j'en suis très fier », explique M. Takuma.

D'après le gouvernement nigérian, plus de 6,7 millions de personnes ont été soumises à un dépistage du VIH en 2014 et les efforts pour l'élargissement du traitement vont se poursuivre, avec une couverture qui a atteint 22 % en 2014. L'objectif de traitement mondial fixé pour 2020 est que 90 % des personnes vivant avec le VIH bénéficient d'un traitement antirétroviral qui leur sauve la vie.

Malgré les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH dans le pays, M. Takuma déclare que le fait que son épouse et lui ont un enfant né sans le VIH « est un exemple de ce que la riposte au VIH du Nigeria a fait dans la vie de nombreux jeunes comme [lui] ».

Le Nigeria est le deuxième pays au monde le plus touché par l'épidémie de VIH. En 2014, 3,4 millions de personnes vivaient avec le VIH dans le pays, dont 380 000 enfants de moins de 14 ans. La prévalence du VIH chez les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans était de 1,3 % en 2014, soit quasiment le double du taux constaté chez leurs homologues masculins.

Tout comme M. Takuma, Faith, 16 ans, est une militante passionnée de la prévention du VIH chez les jeunes.

Cette étudiante pleine de douceur et de gaieté est née avec le VIH, mais elle n'a appris son état qu'à l'âge de 10 ans. Elle a seulement démarré un traitement antirétroviral lorsqu'elle est tombée malade il y a deux ans.

Elle est maintenant en bonne santé et milite pour un traitement universel. « Je me suis même exprimée à la radio pour parler du VIH », raconte-t-elle. « Nous voulons que les adolescents et les jeunes comprennent qu'il est possible d'avoir une vie normale et sans contrainte ».

« Nous voulons aussi prendre part aux engagements internationaux pour partager nos histoires et servir d'exemples aux autres jeunes gens et jeunes filles », explique-t-elle.

Faith considère son engagement auprès de l'Association des Jeunes séropositifs vivant avec le VIH/sida au Nigeria comme une action vitale pour s'assurer que les femmes et les filles puissent avoir une vie productive en bonne santé.

Elle souhaite faire des études pour devenir infirmière et aider à sauver des vies au Nigeria.

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L'ONUSIDA s'associe à la campagne One Million Community Health Workers pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90

02 février 2016

L'ONUSIDA et l'initiative One Million Community Health Workers (1mCHW) ont annoncé un partenariat stratégique majeur en faveur de l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 et visant à poser les fondements d'une santé et d'un développement durables.

Ce nouveau partenariat est né lors d'une réunion de haut niveau entre huit Ministres de la Santé africains et d'autres parties prenantes à Addis Abeba, en Éthiopie, organisée le 1er février, et qui a porté sur l'objectif de traitement 90-90-90 et les ressources humaines consacrées à la santé. Les participants à cette réunion ont lancé un appel au monde pour profiter du but de l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 pour renforcer les ressources humaines consacrées à la santé.

Dans son discours d'ouverture, Marc Angel, défenseur de l'ONUSIDA pour l'objectif de traitement 90-90-90, a déclaré aux participants que l'augmentation des ressources humaines dédiées à la santé était fondamentale.

« Pour parvenir à l'objectif 90-90-90, il faut des professionnels de santé, une expertise spécifique et des laboratoires équipés du matériel nécessaire », a expliqué M. Angel.

Jeffrey Sachs, Directeur de l'Earth Institute à l'Université Columbia de New York et fondateur de l'initiative 1mCHW, a insisté sur son engagement en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90. En sa qualité de Conseiller spécial du Secrétaire général des Nations Unies sur les Objectifs de développement durable (ODD), M. Sachs a promis de mettre l'objectif 90-90-90 au cœur de l'action en faveur des ODD.

« L'action 90-90-90 de l'ONUSIDA est historique : une approche scientifique rigoureuse et audacieuse pour mettre fin à l'épidémie de sida », a expliqué M. Sachs. « La fin du sida est à notre portée et les agents de santé issus des communautés vont jouer un rôle clé dans les moyens donnés à ces communautés pour mettre fin aux décès dus au sida et rompre le cycle de transmission du virus. La campagne 1 Million Community Health Workers est honorée de se joindre à l'ONUSIDA dans son programme révolutionnaire ».

Coparrainée par l'ONUSIDA, l'Union africaine et le Ministère éthiopien de la Santé, la rencontre a mis au jour à la fois un soutien solide en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 et un consensus selon lequel il s'agit d'une opportunité unique de recruter et de mobiliser des centaines de milliers d'agents de santé communautaires.

« L'Éthiopie ne va pas ménager ses efforts pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90 », a déclaré Kesetebirhan Admasu, Ministre de la Santé éthiopien. « Nous sommes déterminés à reléguer le sida aux livres d'histoire ».

Pour atteindre l'objectif de traitement 90-90-90, le nombre de personnes ayant accès au traitement antirétroviral devra quasiment avoir doublé au cours des cinq prochaines années. Bien que les programmes anti-VIH aient ouvert la voie à des stratégies innovantes pour renforcer l'efficacité des prestations de services, il est évident que pour atteindre l'objectif, il faudra augmenter le nombre d'agents de santé disponibles pour assurer la prestation des services anti-VIH.

Cependant, de nombreux pays africains, ainsi que des pays d'autres régions, souffrent d'une pénurie aiguë de professionnels de santé. Alors que l'Afrique représente 25 % du fardeau mondial de la maladie, la région n'accueille que 3 % de l'ensemble des professionnels de santé.

Afin de remédier à cette pénurie de professionnels de santé, la réunion s'est penchée sur l'importance de la formation et du recrutement d'agents de santé communautaires formés, équipés, encadrés et rémunérés pour étendre l'accès aux services anti-VIH. « Nous devons renforcer l'interface entre les communautés et les prestataires de services », a expliqué Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Nous devons nous appuyer sur les communautés et les organisations de la société civile pour atteindre les personnes difficiles à atteindre ».

La campagne 1mCHW rassemble plus de 150 organisations du monde entier dans une action globale majeure destinée à recruter et déployer des agents de santé communautaires formés, équipés, encadrés et rémunérés, avec une attention particulière pour les communautés rurales très mal desservies.

Des pays comme l'Éthiopie, le Ghana et le Malawi ont déjà pris des mesures importantes pour former et déployer des agents de santé issus des communautés afin d'apporter des services de santé à base communautaire. L'Éthiopie, par exemple, a formé des dizaines de milliers d'agents de vulgarisation sanitaire, qui ont permis d'élargir considérablement l'accès à des services de santé de bonne qualité. La création du programme pour les agents de santé communautaires en Éthiopie a été associée à une hausse de 19 ans de l'espérance de vie sur une période de vingt ans. Le Ghana est en train de déployer 20 000 agents de santé communautaires dans le cadre d'un effort d'intensification national.

D'autres pays sont en passe de reprendre à leur compte ces efforts nationaux positifs pour étendre leurs ressources humaines consacrées à la santé. Le Lesotho, par exemple, s'est engagé dans une action nationale visant la création d'un cadre pour les agents de vulgarisation sanitaire, avec l'assistance de l'Éthiopie et du Malawi.

Au cours de cette journée de réunion, une grande partie des débats a porté sur la façon dont les efforts poussés en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 peuvent contribuer à stimuler une expansion durable des ressources humaines pour la santé. L'effort mondial pour l'accomplissement de l'objectif de traitement 90-90-90 impliquera la prestation de soins simplifiés et décentralisés à des millions de personnes vivant avec le VIH en bonne santé. L'auto-prise en charge de sa santé par chaque individu, y compris à travers des innovations telles que les clubs d'observance dirigés par des pairs et la distribution de médicaments antirétroviraux à l'échelle communautaire, jouera un rôle essentiel dans les services de gestion des soins de longue durée liés au VIH.

Les agents de santé communautaires seront essentiels dans la prestation de ces services simplifiés et décentralisés. La stratégie Accélérer appelle à une nette augmentation des financements de la prestation de services communautaires et à une hausse de la proportion des services anti-VIH délivrés via des canaux communautaires de 5 % actuellement à 30 %.

Les mêmes modèles centrés sur les communautés qui seront fondamentaux dans l'action pour mettre fin à l'épidémie de sida comme menace de santé publique ont également un rôle potentiellement clé dans l'accomplissement des autres objectifs en matière de santé des ODD. Les agents de santé communautaires mobilisés dans le cadre de l'effort en faveur de l'objectif de traitement 90-90-90 peuvent aussi aider à délivrer d'autres services de santé importants. De même, les modèles de soins de longue durée générés par l'intensification du traitement anti-VIH sont applicables à la gestion du fardeau grandissant des maladies non transmissibles, comme l'hypertension et le diabète.

Bien que la feuille de route pour l'action soit claire sur l'objectif 90-90-90 et les ressources humaines consacrées à la santé, le financement demeure un obstacle potentiel, car des investissements seront nécessaires pour la formation, l'encadrement et la rémunération des travailleurs communautaires. Les Ministres de la Santé et les autres participants sont tombés d'accord sur le fait que la mobilisation des investissements nécessaires pour l'augmentation des effectifs dans la santé nécessitera à la fois des dépenses nationales accrues et de nouvelles augmentations de l'aide internationale. M. Sachs a appelé à la création d'un fonds pour le renforcement des systèmes de santé.

« Ici, en Afrique, nous devons engager nos propres ressources intérieures en faveur de la santé », a expliqué Olawale Maiyegun, Directeur des Affaires sociales à la Commission de l'Union africaine. « Nous devons être à la hauteur de notre engagement pris dans la Déclaration d'Abuja de consacrer au moins 15 % de nos budgets nationaux à la santé ».

« La santé n'est pas un coût », a déclaré M. Sidibé. « La santé n'est pas une dépense. La santé est un investissement. Si nous redoublons d'efforts, nous pouvons mettre fin à l'épidémie. Mais si nous ne mobilisons pas les ressources dont nous avons besoin, le sida va rebondir et tous nos investissements des 30 dernières années seront réduits à néant ».

Lors de la préparation de la réunion, les coparrainants ont travaillé avec l'Organisation mondiale de la Santé, la Société africaine pour la médecine de laboratoire, l'Association internationale de prestataires de soins du sida, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, le Bureau de la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, l'Université de Columbia, le Réseau des solutions pour le développement durable, la campagne One Million Community Health Workers et le gouvernement luxembourgeois.

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Renforcer les droits des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes

14 janvier 2016

La première réunion d'un nouvel organe consultatif, la Plate-forme mondiale pour accélérer la riposte au VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (la Plate-forme mondiale), a été organisée par l'ONUSIDA et le Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Genève, en Suisse, les 12 et 13 janvier. Par le biais de la Plate-forme mondiale, les membres pourront apporter des conseils stratégiques aux agences des Nations Unies et aux autres parties prenantes sur les besoins et les priorités du programme de lutte contre le VIH pour les hommes gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

« La seule façon d'avancer est d'en faire plus et d'amener davantage de personnes au cœur de la riposte à l'épidémie. Qui que l'on soit et quelle que soit sa situation, chacun doit en faire plus pour les personnes touchées par le VIH. Le lancement de cette plate-forme pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est une belle façon de commencer la nouvelle année », a déclaré Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.

Dans le monde, les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes restent bien plus susceptibles d'être séropositifs au VIH et ont moins facilement accès à des services sûrs et efficaces que la population générale.

« À ce jour, nous avons honteusement échoué auprès des hommes gays et bisexuels et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans la riposte mondiale au VIH. La création de ce tout premier organe consultatif auprès des agences des Nations Unies et de la communauté des donateurs consacré à cette question constitue une première étape importante pour remédier à la situation. Je me réjouis de travailler sur cette plate-forme en partenariat étroit avec un groupe extraordinaire de militants et d'alliés engagés », a déclaré George Ayala, Directeur exécutif du Forum des Hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.

Les nouvelles infections sont en augmentation chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans toutes les régions du monde, alors que l'accès au traitement reste faible dans de nombreux pays. Les programmes nationaux de prévention et de traitement du VIH omettent souvent de cibler les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Les lois et politiques répressives, les violences et les violations des droits humains alimentent la vulnérabilité au VIH.

« Alors que le VIH continue de toucher les hommes gays, bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde, de plus en plus de données démontrent les possibilités offertes par un diagnostic précoce du VIH, un meilleur traitement et une prophylaxie pré-exposition dans la baisse des taux d'acquisition et de transmission du VIH. Cette Plate-forme mondiale a la capacité de mobiliser les soutiens nécessaires pour élargir ces programmes et atteindre la couverture requise pour inverser la tendance de l'épidémie de VIH chez les hommes gays et bisexuels et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans le monde », explique Stef Baral de la Johns Hopkins University.

Les efforts pour atteindre les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes se heurtent à des obstacles liés à un financement inadéquat des services essentiels de lutte contre le VIH et au manque d'engagement national pour lutter contre le VIH au sein de cette population. Les problèmes sont exacerbés par l'absence d'hommes gays et d'autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes dans les processus de planification des politiques au niveau des pays et des régions et au niveau international.

Parmi les participants à la réunion figuraient des représentants des réseaux régionaux d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des organisations de la société civile, du Bureau de la Coordonnatrice pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida, du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, de la Fondation Elton John, de groupes de jeunes, de personnes vivant avec le VIH, de l'Organisation mondiale de la Santé, du Programme des Nations Unies pour le Développement, du secteur privé et de l'ONUSIDA.

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L'Algérie en tête du mouvement pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

15 janvier 2016

Le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord sont confrontés à des crises politiques et humanitaires qui ont déstabilisé la région et eu un impact sur le développement social et économique dans les pays les plus touchés. Néanmoins, malgré les régressions observées dans certains domaines, la santé reste une priorité. L'Algérie se distingue comme l'un des pays de la région qui présente les mesures les plus poussées en matière de santé, en particulièrement sur l'épidémie de sida.

À l'occasion d'une visite en Algérie du 12 au 14 janvier, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a félicité les gouvernements de la région pour l'adoption récente de la Déclaration d'Alger, un outil important pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. L'un des principaux éléments de la déclaration appelle à un élargissement des services de dépistage et de traitement anti-VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, en particulier au sein des populations vulnérables, à savoir principalement les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe. La couverture du dépistage et du traitement est faible actuellement dans la région.

S'exprimant à l'Institut diplomatique et des relations internationales, M. Sidibé a déclaré que « si, au cours des cinq prochaines années, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique, la région parviendra certainement à permettre à 90 % de ces personnes au courant de leur séropositivité au VIH d'accéder à un traitement vital d'ici 2020 ». Dans son discours d'ouverture, M. Sidibé a également reconnu le rôle de l'Algérie dans l'accélération de la riposte au sida dans le pays et la promotion de la Déclaration d'Alger dans la région.

L'Algérie a récemment mis en place le dépistage du VIH dans tous les établissements de santé et a adopté une loi réprimant toutes les formes de violence envers les femmes. De plus, le pays a largement étendu sa couverture de traitement antirétroviral en s'appuyant majoritairement sur des fonds nationaux.

Au cours de sa mission, M. Sidibé a visité l'Institut Pasteur Algérie et le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques, qui fait partie du Centre d'excellence de recherche sur la santé et le VIH/sida à Alger.

« L'Institut Pasteur est un centre dont le potentiel en matière de recherche, de diagnostic, de formation et de production de médicaments s'étend à l'échelle continentale », a déclaré M. Sidibé. Il a ajouté qu'il était temps pour l'Afrique de produire ses propres médicaments et de développer ses infrastructures technologiques et scientifiques.

Durant sa visite, M. Sidibé a rencontré le Ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, et évoqué le partenariat solide et productif entre le gouvernement algérien et l'ONUSIDA. M. Sidibé a félicité l'Algérie pour son approche de la santé centrée sur l'individu et son engagement en faveur de la fin de l'épidémie de sida. « L'accès universel à la santé est inscrit dans la Constitution algérienne », a déclaré M. Boudiaf.

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La sensibilisation au VIH chez les jeunes des populations indigènes au Panama

21 décembre 2015

Israel est le chef d'une communauté indigène qui vit à Veracruz, Panama City. Il a été diagnostiqué séropositif au VIH il y a sept ans, alors qu'il avait 24 ans. À cette époque, Israel ne savait rien du VIH. « J'ai cru que je mourrais rapidement et que je ne verrais pas mes enfants grandir », raconte-t-il.

Israel a cherché un appui et a commencé à s'impliquer auprès des organisations de la société civile locales qui militent pour une meilleure santé sexuelle et reproductive pour les jeunes et défendent les droits humains des populations les plus exposées. Il est devenu un membre actif de Genesis+ Panama, en faisant entendre la voix des populations indigènes auprès de l'organisation.

« La jeunesse indigène reste confrontée à d'importants obstacles dans l'accès à des informations et des services complets sur la sexualité, disponibles dans notre langue et conformes à nos pratiques et notre modèle de bien-être », explique Israel. « C'est dommage, car nos communautés peuvent contribuer à la riposte au VIH et au développement de notre société ».

Le VIH est une nouvelle menace de santé publique au sein des populations indigènes, car les données montrent que ces populations sont particulièrement vulnérables au VIH. Le gouvernement indique que les populations indigènes ont peu de connaissances sur les modes de transmission du VIH, adoptent des attitudes négatives vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH et présentent de faibles taux de dépistage. Dans un rapport sur les droits des populations indigènes, la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes a révélé que les filles indigènes étaient plus nombreuses à entamer leur vie sexuelle avant l'âge de 15 ans que leurs homologues non indigènes. Le taux de grossesse chez les adolescentes est plus de deux fois supérieur chez les filles indigènes. L'autre grande préoccupation concerne les violences à l'encontre des femmes, qui présentent des liens avec l'infection à VIH et sont très répandues parmi les populations indigènes au Panama.

Israel travaille avec acharnement pour changer la situation au sein de sa communauté. Il organise des réunions avec des jeunes et des adolescents indigènes, dans des foyers ou sur la plage, pour discuter de la santé et d'autres thèmes importants. « Je veux donner à mes enfants et aux autres jeunes l'accès aux informations et aux outils pour prévenir le VIH », explique-t-il.

Israel s'occupe également d'une équipe de football composée de jeunes femmes indigènes. Chaque week-end, l'équipe participe aux championnats locaux. Avant le début des matchs, Israel et les autres entraîneurs proposent aux joueurs une formation sur la prévention du VIH. « Il y a beaucoup de jeunes exposés au risque dans ma communauté et je pense qu'en utilisant le pouvoir du foot, nous créons des opportunités d'améliorer leur bien-être et de renforcer le capital social », indique-t-il.

Israel consacre aussi son temps à faire un travail de sensibilisation sur le respect et la solidarité envers les populations les plus exposées et les personnes vivant avec le VIH. « Des mythes persistent autour du VIH au sein des communautés indigènes », explique-t-il. « La crainte d'être exclu ou rejeté empêche les gens de se faire dépister ou de se rendre dans les établissements de santé ».

Revenant sur ce qu'il a appris depuis son diagnostic, Israel déclare : « Le VIH ne m'a pas imposé de limites. Il m'a ouvert les yeux sur la justice sociale et m'a incité à devenir la personne que je suis aujourd'hui ».

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Le Japon accueille une grande conférence sur le financement de la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme

17 décembre 2015

Les 16 et 17 décembre, le Japon a accueilli la cinquième réunion préparatoire pour la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial), dont le but était de préparer la conférence des donateurs qui aura lieu mi-2016 et durant laquelle les donateurs finaliseront le prochain cycle de financement de trois ans du Fonds mondial.

Parmi les participants figuraient le Ministre des Affaires étrangères japonais, Fumio Kishida, les Ministres de la Santé de plusieurs pays, Margaret Chan, Directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Bill Gates, Co-président de la Fondation Bill & Melinda Gates, et Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA.

« Nous disposons d'une opportunité sans précédent de stopper l'épidémie de sida au cours des cinq prochaines années », a déclaré M. Loures. « Si nous élargissons les services de soins, de traitement et de prévention et que nous créons un environnement dans lequel les personnes y ont pleinement accès, nous serons sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030 ».

À la veille de la réunion, le Japon a également organisé une conférence sur la couverture santé universelle afin d'évaluer les systèmes de financement et les fonds dont les pays ont besoin pour promouvoir l'accès à des soins et des médicaments abordables. La couverture santé universelle est fondamentale pour mettre fin aux épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme, qui se nourrissent de la pauvreté, de la stigmatisation et de la discrimination.

Le Japon est l'un des principaux investisseurs dans la riposte au sida, en soutenant des programmes axés sur les populations les plus exposées en Asie et en finançant des projets tels que la Kenya HIV Situation Room, qui se sert de technologies de pointe pour fournir des données de haute qualité sur l'épidémie dans le pays.

Lors de son séjour au Japon, M. Loures a également rendu visite à PLACE Tokyo, qui fournit des services à base communautaire en lien avec le VIH et la santé sexuelle, notamment des services de consultation pour les personnes vivant avec le VIH.

« Le rôle des communautés demeure plus essentiel que jamais dans la réponse aux réalités, aux besoins et aux problèmes des personnes vivant avec le VIH au Japon », a indiqué M. Loures. « Je félicite PLACE Tokyo pour le travail qu'ils accomplissent pour aider les personnes vivant avec le VIH, leurs partenaires et les membres de leur famille ».

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Le Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA souligne la nécessité d'une plus grande participation de la communauté pour mettre fin à la tuberculose et au VIH

04 décembre 2015

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a participé à une table ronde de haut niveau lors de la séance plénière d'ouverture de la 46e Conférence mondiale de l'Union sur la santé respiratoire afin de discuter des problèmes mondiaux rencontrés pour mettre fin aux épidémies liées de VIH et de tuberculose, comme le prévoient les Objectifs de développement durable.

Cette conférence de cinq jours s'est tenue au Cap, en Afrique du Sud, du 2 au 6 décembre 2015. L'Afrique du Sud enregistre le taux le plus élevé de tuberculose liée au VIH dans le monde, avec plus de 60 % de personnes vivant avec la tuberculose qui vivent aussi avec le VIH.

M. Loures a souligné la nécessité d'impliquer et de soutenir les personnes et les communautés les plus touchées par la tuberculose et le VIH. « Une approche centrée sur les personnes et fondée sur les droits est essentielle pour lutter contre le VIH et la tuberculose », a déclaré M. Loures. « Le pouvoir du changement vient seulement quand il est encouragé par les personnes elles-mêmes, grâce à la responsabilisation, la proximité et l'inclusion ».

Constance Manwa, une survivante de tuberculose multirésistante, militante communautaire et mère vivant avec le VIH raconte : « Faire participer la communauté aide beaucoup. J'étais une patiente, mais j'ai également donné des conférences pour d'autres patients dans la communauté. Il est important de faire passer le message de se faire dépister tôt. Les gens écoutent davantage une personne qui partage la même expérience ».

Les communautés aident à cibler les services de prévention et de traitement pour répondre aux besoins des personnes vivant avec la tuberculose et peuvent atteindre ceux qui sont laissés pour compte. Elles peuvent également contribuer à fournir un appui aux personnes vivant avec le VIH et la tuberculose pour qu'elles restent dans le parcours de soins et observent leur traitement.

Des progrès ont été accomplis. Depuis 1990, les décès liés à la tuberculose ont diminué de près de 50 %. Toutefois, la tuberculose est toujours encore la principale cause de décès en Afrique du Sud et une cause majeure de décès dans le monde. En 2014, plus d'un million de personnes dans le monde sont décédées de la tuberculose.

« Nous devons arrêter de parler des problèmes et commencer à parler des solutions », a déclaré Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Nous avons besoin de nouveaux médicaments, nous avons besoin de nouveaux diagnostics, et nous pourrons définitivement éliminer la tuberculose ».

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Les hommes, les garçons et le sida : donner un nouveau cadre au dialogue

09 décembre 2015

Si l'approche Accélérer pour mettre fin à l'épidémie de sida doit être couronnée de succès, les droits, les rôles et responsabilités des hommes dans la riposte au sida doivent figurer en bonne place sur l'agenda mondial.

On sait depuis longtemps que la stratégie Accélérer ne peut être menée à bien sans agir sur l'égalité des sexes et les droits humains. La vulnérabilité des jeunes femmes et des filles a été au cœur de nombreux programmes et fait l'objet de nombreux débats, mais il faut davantage mettre l'accent sur le fait que les normes négatives favorisent aussi l'épidémie chez les hommes. Les systèmes de santé ne répondent pas aux besoins des hommes, ce qui a un impact négatif sur la santé aussi des hommes que des femmes.

« Les hommes jouent un rôle essentiel. Lorsque nous engageons les hommes pour leur propre santé et pour changer les normes sexuelles négatives, nous améliorons la santé des hommes et celle des femmes. Ceci est un élément essentiel de l'approche Accélérer de l'ONUSIDA pour mettre fin à l'épidémie de sida », explique Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Les services de prévention, de traitement, de soins et d'appui anti-VIH doivent impérativement atteindre les hommes. Les hommes et les adolescents représentent près de 49 % de la population globale parmi les 34,3 millions d'adultes vivant avec le VIH et 52 % de toutes les nouvelles infections à VIH chez les adultes. Environ 60 % des 1,2 million de personnes décédées de maladies liées au sida en 2014 étaient de sexe masculin.

Selon l'ONUSIDA, il y a un manque de services pour les hommes qui sont les plus exposés au risque d'infection à VIH. La diversité de ces hommes, notamment leur âge, leurs comportements à risque et leur orientation sexuelle, doit être prise en compte lors de la planification des programmes.

Les femmes de moins de 25 ans sont souvent vulnérables au VIH, et l'inégalité entre les sexes ainsi que les structures de la société les empêchent souvent d'accéder à l'information et aux services anti-VIH qui peuvent les protéger. Les hommes, en revanche, sont touchés plus tard dans la vie et sont davantage en mesure d'accéder aux services mais, pour de nombreuses raisons, ils ne le font pas.

L'accès des hommes aux services anti-VIH est important pour leur propre santé, mais c'est aussi une manière essentielle de réduire la vulnérabilité chez les femmes. L'implication des hommes dans les services de santé pour leur propre santé peut aussi servir de point d'entrée pour les programmes également capables de transformer les normes sexuelles négatives.

L'ONUSIDA appelle à travailler davantage pour étudier précisément comment les normes sexuelles négatives et les notions de masculinité sont susceptibles d'accroître la vulnérabilité des hommes. Par exemple, les stéréotypes de « force » virile et d'invincibilité peuvent conduire les hommes à ne pas utiliser de préservatifs et à éviter les services de santé, comme le dépistage du VIH. Des études menées dans 12 pays à revenu faible et intermédiaire ont démontré que les hommes ayant des attitudes moins équitables envers les femmes sont moins enclins à se faire dépister.

Par ailleurs, des études ont révélé que les hommes sont plus enclins à ne pas demander, et donc à ne pas respecter, un traitement antirétroviral.

L'ONUSIDA pense que les professionnels de la santé eux-mêmes partent souvent du principe que les hommes n'ont pas besoin de services anti-VIH, ou ne sont pas prêts à les utiliser. Il est nécessaire que de telles idées préconçues changent avec le développement de politiques et de programmes complets qui favorisent l'accès des hommes aux programmes et répondent à leurs besoins spécifiques. Cela implique de changer les perceptions des hommes dans la riposte au VIH, car ils sont souvent cités comme étant les « émetteurs » ou « vecteurs », des stéréotypes qui en font les responsables de l'infection, les stigmatisent et les isolent encore plus en les empêchant d'accéder aux services.

Un appel est lancé en faveur d'un changement global dans la discussion sur le VIH et les sexes, pour inclure davantage les hommes et les encourager à s'engager de manière plus positive dans tous les aspects de la riposte au sida et pour faire progresser l'égalité des sexes. La santé sexuelle et reproductive ne relève pas seulement de la responsabilité des femmes. Des services de santé sexuelle et reproductive ciblés et intégrés doivent être mis à la disposition des hommes et des adolescents. Bien que davantage de recherches sur le sujet soient nécessaires, il existe déjà un ensemble de données qui jette les bases pour l'élaboration et la mise en œuvre de politiques et de programmes plus complets.

Afin de tenir compte de la gravité de cette question et de la nécessité de tracer la voie à suivre, une réunion mondiale de haut niveau sur les hommes, les adolescents et le sida se tiendra à Genève les 10 et 11 décembre. Elle est coorganisée par l'ONUSIDA, Sonke Gender Justice et la Fédération internationale pour la planification familiale. Les principaux objectifs sont, dans les grandes lignes, de bâtir un consensus sur ce que nous disent les données probantes sur les hommes et les adolescents dans la riposte au VIH et sur le rôle qu'ils ont à jouer pour mettre fin à l'épidémie du sida.

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La riposte au sida aux Îles Fidji : des leçons à tirer pour un agenda de développement durable élargi

07 décembre 2015

Les Îles Fidji ont un faible niveau d'épidémie de sida, avec moins de 1 000 personnes vivant avec le VIH en 2014. Le succès de la riposte au VIH dans ce pays repose sur une combinaison entre un leadership engagé, une action multisectorielle intégrée, des approches éclairées par des données probantes et fondées sur les droits, ainsi que des partenariats centrés sur les individus. La stratégie fidjienne offre d'importantes leçons à tirer pour permettre de meilleures avancées dans les questions et les objectifs de développement durable à plus grande échelle.

« La riposte au sida des Îles Fidji a beaucoup à célébrer et beaucoup à partager », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, lors de sa visite aux Îles Fidji du 30 novembre au 3 décembre. « Il y a eu une réelle prise de conscience du fait que les résultats les plus efficaces ne peuvent être obtenus que par un partenariat entre tous les secteurs, sous l'impulsion d'un leadership fort et en plaçant la communauté au centre de l'action. En sortant le sida de son isolement, l'impact peut aller bien au-delà de la riposte au sida ».

Le partenariat avec le gouvernement, les communautés, les secteurs de la santé et de l'éducation ainsi que le système des Nations Unies a conduit à des stratégies et des actions de prévention et de traitement ciblées. En réponse aux preuves d'un risque potentiel pour les populations les plus exposées, les Îles Fidji ont mis en œuvre un certain nombre de réformes politiques et juridiques importantes, notamment la dépénalisation des relations sexuelles entre hommes, la suppression des restrictions de déplacement liées au VIH et l'abolition des lois criminalisant la transmission du VIH ou l'exposition au virus.

Les dirigeants du pays n'ont jamais cessé de soutenir l'agenda sur le VIH, y compris par des activités durables de sensibilisation dans les écoles, au sein des communautés religieuses et dans le secteur privé.

Lors d'une réunion avec Mme Beagle, Jioji Konrote, Président des Îles Fidji, a exprimé son engagement personnel à poursuivre l'action sur le sida. Jone Usamate, Ministre de la Santé et des Services médicaux, a confirmé l'engagement du pays à mettre en œuvre l'approche Accélérer de l'ONUSIDA pour accroître l'action et les investissements d'anticipation budgétaire sur le VIH au cours des cinq prochaines années et mettre fin aux nouvelles infections à VIH chez les enfants dans les deux prochaines années.

« Nous devons poursuivre le travail solide des Îles Fidji et utiliser cette expérience et la possibilité de renforcer les efforts sur le changement climatique, les maladies non transmissibles et la violence sexiste », a-t-il déclaré, en insistant sur l'alignement du nouveau plan national sur le sida des Îles Fidji sur la stratégie de l'ONUSIDA pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030.

Les partenaires de la riposte fidjienne au sida conviennent que l'intensification doit être poursuivie afin de garantir des progrès durables dans le pays et dans la région Pacifique.

« Nous ne pouvons pas nous permettre l'autosatisfaction sur le VIH et nous devons le maintenir dans notre agenda, car nous savons qu'ici ces avancées ont également une incidence positive sur les questions de santé, de développement, de droits humains et de genre », a déclaré la Présidente du Parlement Jiko Fatafehi Luveni, militante éminente de la lutte contre le VIH et des droits des femmes.

Simione Tugi, Secrétaire nouvellement élu du Conseil des Églises des Îles Fidji, a souligné le rôle important des communautés et organisations confessionnelles représentant de multiples religions pour atteindre les personnes qui en ont le plus besoin.

« Les réseaux établis, notamment au sein de la communauté religieuse, aident à atteindre les personnes, même dans les zones difficiles d'accès », explique M. Tugi. « Par le biais de ces structures, nous allons continuer la lutte contre le VIH pour que personne ne soit laissé de côté ».

La participation active des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus est citée par tous les partenaires comme l'un des facilitateurs clés pour les progrès de la riposte au sida.

VIH, a déclaré : « Nous avons fait entendre nos voix et elles ont été écoutées, mais nous avons besoin d'une attention constante, d'engagement et de ressources allouées à la lutte contre le VIH. Et nous devons poursuivre la lutte contre la stigmatisation et la discrimination pour des Îles Fidji plus égalitaires et une société plus sûre pour tous ».

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Comment Quezon City aux Philippines prend l'épidémie de sida à bras le corps

03 décembre 2015

Un jeune homme vêtu d'un T-shirt rayé rouge et d'un jean bleu délavé entre dans un bar populaire dans le centre de Quezon City aux Philippines. Il engage la conversation avec le propriétaire et bientôt, plusieurs autres jeunes hommes se joignent à lui. Il est 22 heures et le groupe s'intègre parfaitement aux autres clients du bar. Cependant, les jeunes hommes ne sont pas là pour se détendre. Ce sont des éducateurs et des agents de santé employés par le département Santé de Quezon City.

« On s'y habitue tout simplement », déclare Mai. « La nuit est pour nous ce que le jour est pour d'autres. C'est le travail. »

À l'extérieur, un réverbère jette une lueur orange sur une ambulance de la ville qui ronronne doucement, stationnée et attendant discrètement les clients. Le groupe d'hommes est venu dispenser des conseils et procéder à des tests de dépistage du VIH auprès des clients et du personnel du bar qui sont principalement des gays ou des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. En cette nuit de chaleur humide, ils dépistent environ 50 personnes.

Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est le centre urbain le plus peuplé des Philippines et mettre fin à l'épidémie croissante du sida est devenu une priorité.

« Quezon City ne ménage pas ses efforts pour poursuivre et soutenir son programme de zéro nouvelles infections à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. Nous poursuivons notre engagement à fournir des interventions préventives, des traitements, des soins et des conseils afin de garantir que nos citoyens bénéficient d'une meilleure qualité de vie », a déclaré le maire Herbert Bautista.

L'ONUSIDA a encouragé les villes à accélérer leur riposte au sida par des investissements d'anticipation budgétaire et à atteindre les objectifs essentiels de prévention et de traitement du VIH. Aux Philippines, Quezon City est le chef de file pour mettre en œuvre la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA dans les zones urbaines.

Le 4 décembre, Quezon City a organisé une réunion avec les représentants des villes de la région métropolitaine de Manille sur la façon de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Les participants ont adopté l'approche Accélérer.

L'ONUSIDA estime qu'il y avait 6 400 nouvelles infections au VIH à l'échelle nationale et 36 000 personnes vivant avec le VIH dans le pays en 2014. La prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 3,3% en 2013, elle était de 1,68% en 2011. Dans la population générale âgée de 15 à 49 ans, la prévalence du VIH estimée était inférieure à 0,1% en 2014.

Quezon City : une pionnière dans la riposte au VIH du pays

Bien qu'un réseau d'installations répondant aux besoins de santé des travailleurs du sexe existe depuis les années 1990 aux Philippines, Quezon City est devenue en 2012 la première ville du pays à ouvrir une clinique offrant des services pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Klinika Bernardo, connue sous le nom de Clinique Sundown (clinique du crépuscule), est située le long d'une route très fréquentée. Elle fonctionne de 15h à 23h, permettant à un maximum de clients de s'y rendre.

« Nous nous adressons à tous les hommes du pays ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré Leonel John Ruiz, médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40% de nos clients sont de Quezon City. »

Dès le démarrage, la demande de services auprès de la clinique Sundown a été élevée. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés dans les deux premiers mois et 18 personnes ont été testées séropositives. Fin 2014, la clinique avait réalisé plus de 2 500 tests de dépistage dont un peu plus de 200 étaient séropositifs au VIH. La première clinique Sundown a été un tel succès que la ville en a ouvert une seconde au début de cette année.

La clinique Sundown : un espace sûr pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, ces relations ne sont pas bien vues par de nombreuses personnes et il existe un degré élevé de stigmatisation et de discrimination envers les gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La peur d'être démasqué et mis à l'écart empêche de nombreux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes d'accéder à des services de santé traditionnels. Des études réalisées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n'ont jamais bénéficié d'un test de dépistage du VIH.

Avec sa rangée de plantes en pot et son décor vert lumineux, Klinika Bernardo dégage une atmosphère enjouée. Elle compte dix membres du personnel, avec quatre éducateurs, dont des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et une femme transsexuelle. Les clients peuvent choisir l'éducateur qui convient le mieux à leurs besoins. Au lieu de faire des dossiers et d'appeler les clients par leur nom, la clinique maintient leur anonymat en donnant à chaque personne un chiffre.

Le personnel est qualifié pour rassurer les clients nerveux.

« C'est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m'attendre », dit un jeune homme tout en remplissant les formulaires d'inscription. « J'ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici. Mon partenaire est également venu ici avec moi après qu'un ami nous en a parlé. Nous nous faisons dépister ensemble. »

Le jeune homme a trouvé que le personnel était à l'écoute et qualifié pour apaiser ses craintes.

Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement du VIH qui est gratuit aux Philippines.

Le programme sur le VIH de Quezon City devient un modèle pour d'autres villes

Quezon City gère les cliniques Sundown et a considérablement augmenté ses investissements dans les programmes sur le VIH ces dernières années. Et les efforts de la ville pour intensifier les tests de dépistage du VIH obtiennent des résultats. Le nombre de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui ont passé un test de dépistage a presque quadruplé entre 2011 et 2014.

« Cela fait trois ans que nous avons ouvert et nous constatons un réel changement des mentalités », explique M. Ruiz. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd'hui, la plupart de nos clients viennent d'eux-mêmes. Les personnes sont personnellement et activement à la recherche d'informations ».

Pour ses cliniques pionnières, spécialisées dans le VIH, Quezon City a remporté le prestigieux prix Galing Pook pour une gouvernance locale exceptionnelle en 2014. Plusieurs autres gouvernements locaux de villes commencent à adapter le modèle de Quezon City et établissent leurs propres cliniques.

Bien que l'équipe de la clinique Sundown soit fière de ses réalisations, elle est impatiente de fermer boutique un jour.

« Je prie avant de dormir », dit Adel, la seule éducatrice femme à la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n'aura plus besoin de nos services. C'est à cela que je travaille. »

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