Les nouvelles infections au VIH baissent dans plusieurs pays de la Coalition mondiale pour la prévention du VIH, mais une accélération des progrès est nécessaire dans le monde

13 mars 2024

Un nouveau rapport, HIV Prevention: From Crisis to Opportunity montre que les infections au VIH continuent de diminuer plus rapidement dans les pays appartenant à la Coalition mondiale pour la prévention du VIH (GPC) que dans le reste du monde.

Onze pays au cœur de la GPC ont réduit d’au moins 66 % leur nombre annuel de nouvelles infections au VIH depuis 2010. En comparaison, dans le monde, la baisse moyenne des nouvelles infections au VIH est de 38 % sur la même période. La GPC est une coalition de 38 pays qui collaborent pour accélérer la baisse des nouvelles infections au VIH. Ensemble, ils souhaitent atteindre l’objectif consistant à ce que 95 % des personnes exposées au risque de VIH aient accès à des options de prévention combinée efficaces.

Les pays du GPC qui mettent l’accent sur la prévention et le traitement primaires et s’efforcent d’atteindre les personnes les plus à risque ont enregistré les plus fortes baisses constantes de nouvelles infections au VIH.

À l’échelle mondiale, les progrès dans la prévention du VIH ont été très inégaux et la majorité des pays du monde accusent un retard vers les objectifs 2025. En effet, dans plusieurs pays, la prévention est en crise, ce qui se manifeste par un accès limité aux services et se traduit par une augmentation record des nouvelles infections au VIH.

« Les conclusions de ce rapport fournissent des enseignements essentiels pour agir », a déclaré la directrice exécutive adjointe du Programme de l’ONUSIDA, Angeli Achrekar. « Le rapport montre qu’un leadership politique durable, des investissements dans des programmes de prévention du VIH efficaces et un environnement politique favorable sont cruciaux pour mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. »

Le recul des nouvelles infections au VIH a été stimulé par l’impact cumulé des options de prévention combinée du VIH et l’accès accru au traitement antirétroviral, ce qui a également renforcé la suppression virale chez les personnes séropositives. Les personnes qui suivent un traitement et dont la charge virale est indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH.

« Il est remarquable de voir ce qui a été accompli dans la riposte au sida au cours des 20 dernières années. Mais les progrès réalisés à ce jour ne sont pas équitablement répartis et ne sont pas encore pérennes, et nous ne devons jamais confondre les progrès avec un succès certain », a déclaré Mitchell Warren, co-président du GPC et directeur exécutif d’AVAC. « Nos progrès sont fragiles, et ce que nous avons accompli aujourd’hui pourrait disparaître en encore moins de temps qu’il n’en a fallu pour y parvenir si nous laissons l’autosatisfaction s’installer. »

Les populations clés, les adolescentes et jeunes femmes sont toujours fortement exposées à un risque d’infection

Il est inacceptable que l’incidence du VIH reste élevée parmi les populations pour lesquelles la prévention du VIH souffre d’un sous-investissement chronique. Il s’agit entre autres des populations clés dans toutes les régions du monde, ainsi que des adolescentes et des jeunes femmes dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne.

Dans cette dernière région, environ 3 100 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH chaque semaine en 2022 et l’incidence du VIH a diminué moins rapidement parmi cette population que chez les jeunes hommes. Seuls 43 % des zones subnationales où l’incidence du VIH est élevée chez les jeunes femmes disposent de programmes de prévention prévus spécifiquement pour ce groupe.

Bien que les pays du GPC aient fait de solides progrès dans la réduction des nouvelles infections au VIH, des défis demeurent dans le monde entier pour atteindre les populations clés les plus exposées au risque de nouvelles infections au VIH, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Chaque semaine, plus de 11 000 nouvelles infections au VIH touchent des membres des populations clés et leurs partenaires sexuels dans le monde entier.

Seuls 44 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 28 % des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 37 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont accédé à deux services de prévention du VIH ou plus au cours des trois mois précédents (valeurs médianes fournies par les pays de la GPC), alors que l’objectif est de 90 %.

La prévention du VIH est entravée par le sous-financement de la prévention et par des lois punitives. La stigmatisation sociale, la violence, la discrimination et l’exclusion sociale constituent des obstacles à l’accès des populations clés aux services de santé et à l’information, ce qui aggrave leur vulnérabilité face au VIH. Les réformes légales sont un élément crucial des programmes de prévention. La protection des droits humains de tous et toutes est vitale pour protéger la santé de toute l’humanité.

Les investissements dans les programmes pour deux méthodes de préventions efficaces, les préservatifs et la circoncision masculine médicale volontaire, ont diminué dans certains des pays les plus touchés par l’épidémie de VIH. En outre, des options révolutionnaires de prévention du VIH telles que la prophylaxie pré-exposition (PPrE), un médicament pour prévenir le VIH, ne sont toujours disponibles que pour une petite fraction des personnes qui en ont besoin.

En 2024, nous avons des leviers inédits pour la prévention du VIH. Nous disposons d’un éventail croissant d’options de prévention, notamment des outils existants et de nouvelles technologies de prévention à longue durée d’action, ainsi que des exemples dans les pays sur la manière de déployer la prévention à grande échelle et d’augmenter les choix disponibles pour les communautés.

Les programmes de prévention du VIH doivent être à grande échelle, efficaces et équitables. Les actions nécessaires au succès et à la pérennité des programmes sont connues, ont fait leurs preuves et font l’objet d’un consensus : collaborer, suivre les évolutions scientifiques, lutter contre les inégalités, protéger les droits de chacun et chacune, confier le leadership aux communautés et investir dans ce qui est nécessaire. Tout le monde pâtira d’un retour en arrière qui toucherait les ressources ou l’inclusion. La solidarité quant à elle profitera à tout le monde. Les communautés, les pays et les partenaires internationaux peuvent prévenir les nouvelles infections – ensemble.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Notre action

Prévention du VIH

L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant trois contrats de licence signés avec des fabricants de médicaments génériques relatifs à la PPrE à action prolongée. Elle appelle par ailleurs ViiV à prendre d’autres mesures

31 mars 2023

GENÈVE, le 31 mars 2023 — L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool (MPP) et de ViiV concernant la signature de trois contrats de licence avec les fabricants de médicaments génériques Aurobindo, Cipla et Viatris. Ces contrats portent sur le cabotegravir à action prolongée pour la PPrE (prophylaxie pré-exposition). Cette dernière est en mesure de réduire le risque de transmission du VIH liée à la consommation de drogues injectables ou pendant des rapports sexuels. L’ONUSIDA a également appelé ViiV à prendre des mesures urgentes afin de réduire dès maintenant le prix et d’augmenter la production de CAB-LA.

La directrice exécutive adjointe de l’ONUSIDA pour les politiques, la sensibilisation et les connaissances, Christine Stegling, a déclaré :

« L’ONUSIDA salue l’annonce du Medicines Patent Pool et félicite les entreprises pour avoir décroché un contrat de licence. Il est indispensable d’assurer une production abordable et générique de CAB-LA si nous voulons éviter des millions de nouvelles infections au VIH. Les progrès réalisés témoignent de la capacité des communautés à mobiliser autour d’un thème, ici la mise à disposition de médicaments à action prolongée, et des efforts fournis pour gagner l’adhésion d’acteurs clés. L’ONUSIDA remercie ViiV pour son engagement en faveur de l’échange de technologies par le biais de ces accords et appelle dès maintenant tous les détenteurs de brevets de médicaments anti-VIH à action prolongée, y compris ceux en cours de développement, à s’engager à partager et à mettre à disposition leur technologie. L’organisation salue le fait que cette annonce de l’octroi de licences n’est que la première et peut être suivie d’autres, et appelle ViiV à étendre la couverture géographique de l’octroi de licences à tous les pays à revenu faible et intermédiaire. Étant donné que la production de médicaments génériques prendra plusieurs années avant qu’ils ne soient disponibles à l’usage, l’ONUSIDA exhorte également ViiV à mettre à disposition à un prix abordable sa propre production de CAB-LA aux organismes acheteurs, et ce, dans des volumes qui répondent aux besoins. Nous devons nous motiver face à cette urgence absolue. »

Les progrès de la riposte mondiale au VIH ralentissent, et dans trop de pays, nous constatons même une augmentation des infections. Les objectifs 2025 sont en danger, et seules des actions audacieuses permettront d’infléchir la courbe des nouvelles infections. La mise en place de nouvelles technologies telles que le CAB-LA à action prolongée à un prix abordable est urgente. Elle aidera à répondre aux besoins essentiels de prévention du VIH pour les personnes confrontées aux risques les plus élevés. Félicitons-nous également que l’un des détenteurs de licence (Cipla) envisage de fabriquer en Afrique du Sud, en plus de l’Inde. Il s’agit d’une étape importante pour renforcer la production locale de médicaments en Afrique. 

L’ONUSIDA salue cette étape concrète vers la production générique des produits innovants nécessaires, mais insiste pour que des solutions à court terme soient mises en place immédiatement jusqu’à ce que les produits génériques soient largement disponibles. L’ONUSIDA s’inquiète particulièrement des récentes annonces selon lesquelles les approvisionnements actuels en CAB-LA ne suffisent pas du tout à répondre à la demande croissante et sont bien en deçà de ce que les organismes acheteurs ont déclaré pouvoir acheter. Il est essentiel que ViiV fasse preuve de transparence dans le partage d’informations sur les volumes et les prix pour le CAB-LA à action prolongée afin de contribuer à accroître les volumes.

Il est vital et urgent que les antirétroviraux à action prolongée pour la PPrE soient disponibles à un prix abordable partout où ils sont nécessaires. Les pays à revenu intermédiaire sont aujourd’hui ceux où la majorité des nouvelles infections au VIH surviennent et où vivent de nombreuses populations clés les plus exposées au risque de VIH. Ces dernières ont le plus besoin d’accéder à des traitements antirétroviraux à action prolongée. Mais beaucoup de pays ne sont pas inclus dans cet octroi de licence malgré le besoin considérable de nouvelles technologies de santé abordables.

La délivrance de ces trois licences devrait ouvrir la voie à l’échange de technologies sur d’autres nouveautés en matière de prévention du VIH à action prolongée et de traitement à long terme. L’ONUSIDA demande instamment que les licences accélèrent l’entrée sur le marché des formules génériques de médicaments antirétroviraux à action prolongée, non seulement pour la prévention, mais aussi pour le traitement, lorsque des dispositions normatives sont établies et que des autorisations réglementaires sont en place dans les pays.

L’ONUSIDA appelle le secteur privé, les gouvernements et les financeurs à veiller à ce que toute personne ayant besoin d’antirétroviraux à action prolongée puisse y accéder. L’ONUSIDA continuera de travailler avec la Coalition to Accelerate Access to Long-Acting PrEP, qui est rassemblée conjointement par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le PEPFAR, Unitaid et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) avec l’AVAC au rôle de Secrétaire pour trouver des solutions et garantir un accès universel équitable dans le monde entier aux technologies de lutte contre les pandémies.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Mplus en Thaïlande : des services anti-VIH qui ont du style

13 décembre 2022

« Je ne risque pas de rencontrer ma mère ici ! », s’est exclamé un visiteur étonné.

Des bannières aux brochures, tous les supports donnent envie de les lire et débordent de joie de vivre. Les visages souriants et les torses musculeux sont omniprésents. Le violet se retrouve dans tout le bâtiment. Même les dossiers et les masques que porte le personnel sont dans cette couleur. Deux modérateurs sur Facebook Live ont le style et l’énergie de stars de la K-pop. Et le slogan de l’organisation est résolument optimiste : « Là où la communauté fait votre bonheur ».

En près de vingt ans, la Mplus Foundation a peaufiné son style unique pour fournir des services anti-VIH complets aux populations clés, y compris aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux femmes transgenres.

Sa méthode va bien au-delà d’une identité de marque cool. Mplus s’est appuyée sur des partenariats nationaux et internationaux pour créer un service de santé axé sur les populations clés qui enregistre des résultats impressionnants. L’organisation distribue plus de la moitié de la PPrE dans la province thaïlandaise de Chiang Mai.

Cette année, elle a fait un dépistage pour 95 % des quelque 8 000 personnes qu’elle a rencontrées avec ses services en direct. Parmi les personnes testées positives, 91 % reçoivent maintenant une thérapie alors que le dossier des 9 % restants est en cours de traitement. Et 100 % des tests de charge virale de leur patientèle ont indiqué une charge virale indétectable.   

« Les organisations communautaires sont les mieux à même d’inviter les populations clés à avoir accès aux services. Nous constatons que les personnes qui ne veulent pas se faire dépister à l’hôpital sont à l’aise avec les gens qui ont vécu ce qu’elles vivent », explique le directeur de la Fondation Mplus, Pongpeera Patpeerapong.   

Depuis sa création en 2003, Mplus a évolué pour fournir une gamme complète de services. Elle dispose désormais de centres de santé dans quatre provinces, tandis que leurs unités de test mobiles vont sur le terrain dans cinq autres districts. Son personnel soutient un hôpital local dans chaque province pour relier les personnes aux soins et les aider à respecter leur traitement. Mplus fournit des tests rapides, une surveillance de la charge virale et de CD4, et est également autorisée à délivrer des médicaments. Une petite flotte de motos livre même la PPrE à des bénéficiaires vivant dans des zones reculées.

Les actions sur Internet et hors ligne de Mplus sont toutes ancrées dans une stratégie dirigée par des pairs. Sa présence sur les réseaux sociaux est impressionnante, que ce soit sur Twitter ou Tik Tok. Elle possède des groupes Facebook fermés et des applications spéciales pour que les personnes puissent se connecter à la communauté. Hors ligne, elle ne propose pas que des stands d’information, mais organise des soirées et des rencontres sportives. Il ne s’agit pas seulement de mesures pour créer des liens. Les personnes prennent rendez-vous en ligne et les interactions en face à face donnent souvent lieu à un dépistage.

Mplus fournit également une assistance technique à d’autres pays. Elle soutient une organisation au Laos en intervenant sur Internet et aide des groupes communautaires au Cambodge à développer des campagnes de promotion de la PPrE.

Elle a joué un rôle clé dans la lutte au niveau national en faveur de l’accréditation du personnel de santé communautaire. Toute l’équipe de Mplus est certifiée par le Département de contrôle des maladies à la suite d’un cursus rigoureux mêlant connaissances théoriques et pratiques à des évaluations.

Le programme continue de progresser.  Mplus renforce son offre de soutien psychologique et émotionnel en matière de santé et s’efforce d’obtenir la certification pour fournir un traitement contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST).

Alors que, par le passé, le Plan d’urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida finançait plus lourdement le programme par l’intermédiaire de l’United States Agency for International Development, la moitié de ses investissements proviennent aujourd’hui d’entités de l’Office national de sécurité sanitaire.

« Le financement national est très important pour développer nos systèmes », a déclaré M. Patpeerapong. « Les organisations communautaires doivent pouvoir accéder à des fonds nationaux pour s’attaquer à plus de problèmes, comme la stigmatisation et la discrimination. »

L’autonomisation des services de santé dirigés par les populations clés joue un rôle crucial pour que les programmes de lutte contre le VIH enregistrent de meilleurs résultats en Thaïlande. Dans le pays, une personne séropositive sur cinq a été identifiée et orientée par un service de santé dirigé par une population clé dans le cadre du programme de financement de la santé nationale. Quatre personnes sur cinq prenant une PPrE sont prises en charge par des organisations communautaires. Ces services jouent un rôle essentiel dans la stratégie thaïlandaise « Reach, Recruit, Test, Treat, Prevent, Retain » (Atteindre, Rencontrer, Dépister, Soigner, Prévenir, Fidéliser).

« La Thaïlande est bien positionnée pour montrer comment satisfaire les besoins d’une riposte durable dirigée par les communautés dans le cadre de l’infrastructure sanitaire », a déclaré la directrice pays de l’ONUSIDA pour la Thaïlande, Patchara Benjarattanaporn. « En créant un système favorisant les services de santé de proximité, nous pouvons lutter contre le diagnostic tardif et offrir de meilleurs services aux populations clés. »

La Thaïlande intègre les services anti-VIH dans sa politique de couverture sanitaire universelle et augmente les investissements dans les services de santé dirigés par les populations clés et les communautés. Les membres du Conseil de coordination du Programme de l’ONUSIDA (CCP) ont visité Mplus et d’autres services de santé dirigés par les communautés en amont de la 51e réunion du CCP organisée à Chiang Mai en Thaïlande.

La prophylaxie pré-exposition gagne du terrain, mais trop lentement

17 janvier 2022

Plus de dix ans se sont écoulés depuis la publication des premières preuves de l’efficacité de la prophylaxie pré-exposition (PPrE) à prise orale quotidienne. La PPrE est désormais une option supplémentaire à prendre en compte pour les personnes les plus exposées au risque de contracter le VIH. Son adoption dans le monde entier n’a fait qu’augmenter même pendant la pandémie de COVID-19 : les données nationales montrent en effet qu’environ 845 000 personnes vivant dans 54 pays au minimum ont reçu la PPrE en 2020, soit une augmentation de 43 % depuis 2019 et de 182 % depuis 2018.

L’avancée de la PPrE est toutefois tirée par un nombre limité de pays, notamment les États-Unis d’Amérique, et, en Afrique orientale et australe, le Kenya et l’Afrique du Sud où vivaient 158 630 personnes ayant reçu la PPrE au moins une fois en 2020 dans la région, soit 19 %.

La disponibilité de la PPrE continue toutefois de souffrir de problèmes fondamentaux : le nombre total de personnes utilisant cette option de prévention en 2020 ne représentait que 28 % de l’objectif de 3 millions d’utilisateurs et utilisatrices dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ce qui ne correspond qu’à 8 % du nouvel objectif mondial pour 2025.

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Prévention du VIH

L’ONUSIDA se félicite de l’autorisation du cabotegravir injectable à action prolongée en tant que prophylaxie pré-exposition dans le cadre de la prévention du VIH

22 décembre 2021

La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé plus tôt cette semaine qu’elle autorisait pour la première fois un médicament de prévention du VIH à action prolongée. Le cabotegravir injectable à action prolongée (CAB – LA) est approuvé aux États-Unis d’Amérique en tant que prophylaxie pré-exposition (PPrE) pour les adultes et les adolescents exposés à un risque d’infection au VIH lors de rapports sexuels.

C’est la première fois qu’un médicament antirétroviral injectable est disponible en tant que PPrE dans le cadre de la prévention du VIH. Cette solution à action prolongée est une avancée importante et un nouvel outil précieux de prévention anti-VIH qui facilitera l’acceptation et l’adhésion à la prévention.

Une PPrE à action prolongée telle que le CAB-LA, administré au début sous forme de deux injections espacées d’un mois, suivies d’une nouvelle injection tous les deux mois, pourrait offrir un meilleur choix aux adultes et adolescents exposés à un risque élevé de VIH et qui ne souhaitent pas prendre ou ont du mal à prendre un comprimé tous les jours. Les entreprises qui détiennent de nouvelles technologies doivent partager leurs connaissances et leurs formules avec les fabricants de médicaments génériques afin de garantir la disponibilité et l’accessibilité des traitements dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

L’ONUSIDA appelle à ce que ce nouveau médicament soit rapidement accessible aux personnes qui en ont le plus besoin non seulement aux États-Unis d’Amérique, mais aussi partout dans le monde, et qu’il soit abordable. Nous ne devons pas répéter les erreurs commises il y a trente ans, alors que des thérapies pouvant sauver des vies n’étaient disponibles que pour celles et ceux qui en avaient les moyens. Pour rendre ce nouveau médicament disponible au plus grand nombre, nous devons avoir recours à des stratégies sur le marché comme la concurrence avec des médicaments génériques et la gestion des droits de propriété intellectuelle axée sur la santé publique, soit par le biais d’accords volontaires, soit en profitant de la marge de manœuvre offerte par l’ADPIC.

La disponibilité équitable de ce médicament à travers le monde entier nécessite plusieurs actions essentielles. Premièrement, il doit être approuvé rapidement par les autorités réglementaires régionales et nationales. Il est ici encourageant de constater que le laboratoire à l’origine du CAB-LA a déjà déposé une demande d’autorisation auprès de l’Autorité sud-africaine de réglementation des produits de santé (SAHPRA) et qu’une décision est attendue début 2022. Toutefois, il faut aller beaucoup plus loin. Deuxièmement, le prix de vente doit baisser en combinant des mesures telles que l’octroi de licences et l’intégration des fabricants de médicaments génériques. Troisièmement, les programmes nationaux de prévention du VIH doivent élaborer des plans de déploiement et préparer leurs systèmes de santé et leurs communautés à proposer cette nouvelle option de prévention du VIH dès qu’elle sera disponible.

À l’heure actuelle, la prophylaxie pré-exposition (des comprimés de Tenofovir et d’Emtricitabine) doit être prise oralement tous les jours. Lorsque c’est le cas, elle est très efficace pour prévenir les infections du VIH chez les personnes exposées à un risque important. Cependant, nombreuses sont celles à avoir des difficultés à prendre un comprimé tous les jours. Une autre option de plus en plus disponible, l’anneau vaginal contenant de la dapivirine, se profile comme un outil de prévention supplémentaire pour les femmes exposées à un risque élevé d’infection au VIH.

L’option offerte par le CAB-LA pourrait changer la donne pour la riposte au VIH, rendant la PPrE plus simple ou moins lourde pour tous les sexes. Elle pourrait également permettre d’éviter la stigmatisation associée à la thérapie orale quotidienne et d’améliorer la posologie correcte et le respect des prescriptions, ce qui est essentiel pour assurer l’efficacité de la PPrE.

La décision prise cette semaine par la Food and Drug Administration américaine fait suite aux résultats de deux essais. Le premier, l’essai HPTN 083, a été mené auprès de 4 566 hommes gays et ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres dans des centres de recherche en Argentine, au Brésil, au Pérou, aux États-Unis, en Afrique du Sud, en Thaïlande et au Vietnam. Le CAB – LA a réduit de 66 % le risque d’infection sexuelle au VIH par rapport à une PPrE orale à prise quotidienne. Au cours du deuxième essai dit HPTN 084 mené auprès de 3 223 femmes à risque âgées de 18 à 45 ans sur 20 sites répartis dans sept pays d’Afrique subsaharienne (Botswana, Eswatini, Kenya, Malawi, Afrique du Sud, Ouganda et Zimbabwe), le CAB – LA a réduit le risque d’infection au VIH de 89 % par rapport à la PPrE orale à prendre tous les jours.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Prévention du VIH

L’appartenance ethnique influence la fourniture des services anti-VIH aux États-Unis d’Amérique

15 novembre 2021

Les disparités concernant la fourniture des services anti-VIH par groupe ethnique sont documentées dans plusieurs régions du monde développé.

Aux États-Unis, les nouvelles infections au VIH touchent de manière disproportionnée les personnes noires : ce groupe concentre en effet 41 % des contaminations en 2019, alors qu’il ne compte que pour 13 % environ de la population nationale. Cela est imputable en partie à la faible couverture des services de prévention du VIH. Ainsi, la prophylaxie pré-exposition n’était prescrite qu’à 8 % de la population noire américaine et à 14 % des Hispaniques/Latinos éligibles contre 63 % des blancs.

Des études révèlent également des disparités raciales considérables dans les résultats du traitement du VIH. Parmi les facteurs responsables de cette situation : une durée plus longue avant d’entamer une thérapie et une prise en charge, un respect plus faible du traitement, une stigmatisation et une discrimination plus marquées, un manque de confiance ou d’accès vis-à-vis des prestataires de santé, ainsi qu’un accès inadapté à l’assurance maladie. Beaucoup de ces disparités concernent les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes des communautés noires et latinos qui doivent faire face à la fois aux inégalités raciales et à l’homophobie. 

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