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Le cheminement du Guyana vers la PPrE
19 janvier 2021
19 janvier 2021 19 janvier 2021Le Guyana a prévu de déployer cette année un programme complet de prophylaxie pré-exposition (PPrE). Le ministre de la Santé guyanais, Frank Anthony, a annoncé que cette stratégie nationale allait être mise en place en collaboration avec des cliniques dans tout le pays, ainsi qu’avec des organisations non gouvernementales.
« Nous voulons déployer [cette thérapie] afin de garantir que toute personne exposée au VIH puisse y avoir accès », explique M. Anthony. « Nous sommes persuadés qu’un programme complet de PPrE permettra d’éviter de nombreuses infections. »
Cette décision marque l’aboutissement d’années de lutte et d’une mise en œuvre partielle de la PPrE. La politique en place réserve la thérapie PPrE aux couples sérodifférents, à savoir ceux où seul un partenaire vit avec le VIH. Le partenaire séronégatif accède à ce traitement auprès du système de santé public afin d'éviter une contamination au VIH.
Depuis 2015, l’Organisation mondiale de la Santé recommande de proposer la PPrE aux « personnes exposées à un risque élevé d’infection au VIH. » Plusieurs programmes nationaux de PPrE se concentrent sur les populations clés, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe et les personnes transgenres. Au Guyana, la prévalence du VIH est également plus élevée au sein de ces groupes avec 8 % de personnes séropositives chez les femmes transgenres, 6 % chez les travailleurs et travailleuses du sexe et 5 % chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
L’année dernière, après avoir milité pour des programmes plus inclusifs, l’association guyanaise Society against Sexual Orientation Discrimination (SASOD Guyana) a changé son fusil d’épaule en proposant elle-même la PPrE. Elle s’est jointe pour cela au Midway Specialty Care Centre pour combler cette lacune au sein de la prévention nationale du VIH.
« Nous souhaitons faire de la prévention combinée une priorité », déclare Joel Simpson, directeur exécutif de SASOD Guyana. Au Guyana, ce partenariat société civile/privé a permis pour la première fois à n’importe quel membre de la population de décider de prendre la PPrE. Le médicament était vendu à prix coûtant et les personnes renvoyées vers ce service par des organisations non gouvernementales ne payaient pas les consultations.
Une enquête menée en 2018 auprès des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transgenres par SASOD Guyana en collaboration avec l’International HIV and AIDS Alliance (aujourd’hui Frontline AIDS) a révélé que ces populations étaient très intéressées par la prise de la PPrE lorsqu’elles étaient informées. Toutefois, seulement 60 % environ des participants et participantes aux groupes de discussion étaient d'accord pour payer pour ce service.
« Nous avons besoin que la classe politique et le personnel technique prennent des décisions reposant sur la science et la recherche. Nous avons vu par le passé des approches moralistes s’immiscer lors de l’élaboration de politiques publiques », se souvient M. Simpson. « Il ne s’agit pas de savoir à quel groupe de la population vous appartenez, mais plutôt de réagir à une réalité et de réduire les risques. »
La stratégie anti-VIH du Guyana place le pays parmi les bons élèves dans la région des Caraïbes. Le pays a dépassé l’objectif de dépistage pour 2020 avec 94 % des personnes vivant avec le VIH diagnostiquées en 2019. 73 % des personnes connaissant leur statut sérologique suivaient un traitement. Parmi elles, 87 % avaient une charge virale indétectable. Cette nation d’Amérique du Sud a réduit de moitié le nombre de nouvelles infections au VIH au cours des 20 dernières années.
« Le traitement du VIH a déjà fait beaucoup de chemin et pas uniquement pour les personnes vivant avec le VIH. Il est toutefois essentiel de mettre totalement en place les bonnes pratiques de prévention et de traitement afin de combler les lacunes et de s’assurer de n’oublier personne », déclare Michel de Groulard, directeur pays de l’ONUSIDA par intérim pour le Guyana et le Suriname. « C’est pourquoi nous saluons cette année la décision du ministère de la Santé visant à garantir la mise à disposition de la PPrE à toute personne en ayant besoin. Nous disposons des outils pour en finir avec le sida. Il est temps de les utiliser. »
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Une option extrêmement efficace de prévention du VIH n’atteint pas les populations qui en ont besoin
02 novembre 2020
02 novembre 2020 02 novembre 2020La prophylaxie pré-exposition (PPrE), une option consistant en la prise d’antirétroviraux par une personne séronégative avant une exposition éventuelle au VIH, s’est révélée être une solution extrêmement efficace parmi toutes les populations. L’Organisation mondiale de la Santé recommande ainsi depuis 2015 la fourniture de la PPrE à toute personne exposée à un risque non négligeable d’infection au VIH en tant qu’élément d’une stratégie de prévention combinée.
Le nombre de personnes recensées ayant reçu au moins une fois l’année précédente la PPrE a augmenté considérablement au cours des dernières années, passant de moins de 2 000 personnes en 2016 à plus de 590 000 en 2019. Dans plusieurs grandes villes d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Australie où la PPrE est facilement accessible, cet outil de prévention relativement récent a contribué à réduire considérablement les infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toutefois, dans le monde, sa couverture est loin d’atteindre l’objectif 2020 fixé à 3 millions de bénéficiaires.
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Enseignements tirés du projet PPrE Ashodaya en Inde
07 octobre 2020
07 octobre 2020 07 octobre 2020Le projet pilote Ashodaya sur la prophylaxie pré-exposition (PPrE) à destination des professionnelles du sexe dans le sud de l’Inde a montré comment renforcer les programmes de PPrE et de prévention du VIH, mais aussi la manière d’accélérer leur mise en œuvre à l’issue de la phase pilote.
Même s’il a été prouvé que la protection offerte par la PPrE frôle les 100 % lorsque le traitement est pris correctement, la mise en place de programmes correspondants efficaces reste difficile. Les efforts de prévention du VIH auprès des professionnel-les du sexe mettent généralement l’accent sur l’utilisation du préservatif. Toutefois, si de nombreuses stratégies contribuent au recul des nouvelles infections dans la région Asie-Pacifique, cette population continue d’être surreprésentée au niveau des contaminations. En 2019, 9 % des 300 000 nouvelles infections au VIH estimées pour la région Asie-Pacifique concernaient des professionnel-les du sexe et, à l’échelle mondiale, leur risque relatif d’infection est 30 fois supérieur au reste de la population.
La PPrE figure depuis relativement peu de temps sur la liste des options de prévention du VIH disponibles. Cette solution consiste en la prise d’antirétroviraux par une personne séronégative avant une exposition éventuelle au VIH. Même si l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la recommande depuis 2015 à toute personne exposée à un risque non négligeable de contamination, la PPrE reste inaccessible à la plus grande partie des populations clés, notamment aux professionnel-les du sexe et à leurs partenaires en Asie et dans la région Pacifique. Le recours à la PPrE chez les femmes, en particulier chez les professionnelles du sexe, en Asie-Pacifique est très peu documenté.
Le projet pilote Ashodaya PPrE est l'un des deux programmes menés et gérés par des communautés qui avaient pour objectif de fournir la PPrE à des professionnelles du sexe. Il a bénéficié du soutien de la Bill & Melinda Gates Foundation (l’autre projet était dirigé par le Durbar Mahila Samanwaya Committee Kolkata). Les professionnel-les du sexe en Inde s’inquiètent du fait que leur communauté reste touchée par les nouvelles contaminations au VIH malgré l’usage répandu du préservatif.
« Notre projet montre que la distribution de la PPrE par les communautés peut être intégrée efficacement aux services existants de prévention et de soins du VIH destinés aux professionnel-les du sexe. Cela favorise la rétention et le suivi du traitement. Les décisionnaires doivent nous consulter, nous écouter et nous faire confiance, car nous savons ce qui fonctionne pour nous et comment y parvenir. Nous avons le devoir de rendre la PPrE disponible d’une manière sécurisée et pérenne en tant qu’outil de prévention supplémentaire et nous nous engageons en ce sens », a déclaré Bhagya Lakshmi, secrétaire d’Ashodaya Samithi.
Le projet pilote sur la PPrE s’est déroulé entre avril 2016 et janvier 2018 et a enregistré de bons résultats au cours de cette période. La prise de PPrE a été très bien suivie : 99 % des 647 participantes prenaient encore leur traitement à l’issue des 16 mois. La protection de ces femmes dépend de la prise quotidienne de PPrE. Alors que le suivi n’affichait que 70 % au troisième mois, il est passé à 90 % au sixième mois et à 98 % à la fin du projet. Les participantes évaluaient elles-mêmes leur adhésion au traitement et un contrôle sanguin sporadique a servi à la vérifier au troisième et au sixième mois.
Ce projet a non seulement permis de dissiper certaines peurs répandues sur la PPrE, mais il a également été bénéfique en réduisant certaines lacunes de la prévention. L’usage du préservatif est resté constant, malgré la crainte de le voir reculer. Son utilisation était élevée avec les clients occasionnels, soit dans 98 % des cas environ, mais plus basse avec les clients réguliers (entre 87 et 96 %) et les partenaires réguliers (63 %). Aucune augmentation des infections sexuellement transmissibles symptomatiques ni aucun cas de contamination au VIH n’a été constaté à l’issue du projet.
Plusieurs facteurs ont contribué au succès du projet Ashodaya PrEP, en particulier :
- l’intégration totale de la PPrE au sein d’une gamme existante de services de santé, d'actions de proximité et de la mobilisation de la communauté. Cette stratégie est partie du principe que la PPrE n’est pas uniquement un médicament ou un service indépendant, mais qu’elle fait partie d’un panel de solutions de prévention et de santé, comprenant les services de santé sexuelle et reproductive.
- Les communautés montrent la voie : planification, mise en œuvre et surveillance.
- Préparer la communauté et garantir son implication sur la durée. Une phase de préparation en profondeur de la communauté et un engagement sur la durée ont permis aux travailleuses du sexe de prendre des décisions fondées avant de participer au projet.
- S’adresser dès le début aux groupes exclus. Sachant que de nombreux membres de la communauté n’allaient pas avoir accès au projet, la communauté a indiqué très tôt que tous les membres ne seraient pas éligibles à participer au projet pilote sur la PPrE à cause du nombre limité de places et des modalités.
- Mettre l’accent sur l’adhésion au long terme plutôt que sur le suivi à la lettre du traitement. Puiser dans le réseau de membres d’Ashodaya sur le terrain a permis de personnaliser les stratégies d’aide au respect du traitement afin de répondre au mieux aux besoins des utilisatrices de la PPrE. Il s’agissait aussi bien de renforcer l’aide apportée lorsqu’une baisse du suivi du traitement était observée que de renvoyer vers la gamme complète de services sociaux et de santé offerts par Ashodaya, en plus de la PPrE.
« Nous n’arriverons pas à juguler les nouvelles infections au VIH en Asie et dans le Pacifique si nous ne changeons pas notre façon de faire », déclare Eamonn Murphy, directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique. « La PPrE satisfait un besoin inassouvi et élargit les options de prévention disponibles pour les personnes confrontées à un risque élevé de VIH. Nous devons faire connaître la PPrE en tant que nouvel outil efficace de prévention du VIH. Les prémisses du projet pilote Ashodaya PrEP sont un modèle non seulement pour l’Inde, mais pour toute la région. Les leçons tirées de ce projet sont essentielles pour fournir des informations afin de faire avancer la feuille de route de la prévention. »
La communauté a élaboré, planifié, mis en œuvre et assuré le suivi du projet Ashodaya PrEP. Ce dernier a pris fin en 2018 et une analyse des résultats a été réalisée avec le soutien de l’ONUSIDA en Inde et de l’OMS. Depuis lors, Ashodaya a formé un groupe de membres de la communauté afin de militer en faveur de la PPrE en partenariat avec All India Network of Sex Workers et avec le soutien d’AVAC. Ashodaya, avec le soutien de l’ONUSIDA, de l’OMS, du Durbar Mahila Samanwaya Committee et du All India Network of Sex Workers, poursuit également son action en faveur de la PPrE avec l’Indian National AIDS Control Organization (NACO). Ashodaya cherche également d’autres moyens de franchise sociale et de commercialisation par les communautés de la PPrE afin de démocratiser son accès. La NACO a rédigé un avant-projet réglementaire et de directives relatif à la PPrE au niveau national. La communauté attend avec impatience la reprise des services de PPrE.
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L’ONUSIDA salue l’arrivée d’un nouvel outil de prévention du VIH à destination des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des femmes transgenres
19 mai 2020 19 mai 2020Une nouvelle étude révolutionnaire révèle l’efficacité d’une solution injectable à effet prolongé pour protéger du VIH
GENÈVE, le 19 mai 2020—L’ONUSIDA est heureuse d’apprendre que le cabotegravir, une solution injectable à effet prolongé, est sans danger et efficace pour empêcher les infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les femmes transgenres. L’étude HIV Prevention Trials Network (HPTN) 083 a porté sur près de 4 600 personnes séronégatives réparties sur plus de 40 sites en Amérique du Nord et du Sud, en Asie et en Afrique.
« Cette avancée aura un impact considérable sur la vie des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que sur celle des femmes transgenres lorsque ces groupes sont exposés à un risque élevé d’infection au VIH », a indiqué la Directrice exécutive adjointe de la branche Programme de l’ONUSIDA, Shannon Hader. « Nous sommes en particulier heureux de constater que l’étude a atteint ses objectifs d’inclure un nombre important de jeunes hommes noirs ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des femmes transgenres noires. Il s’agit en effet précisément des populations qui continuent d’avoir beaucoup de mal à obtenir une prévention efficace du VIH. »
L’ONUSIDA estime à 1,7 million le nombre de nouvelles infections au VIH en 2018. 54 % d’entre elles concernaient les populations clés et leurs partenaires sexuels, notamment les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres, les professionnel-les du sexe, les consommateurs et consommatrices de drogues injectables, les personnes incarcérées, les clients de professionnel-les du sexe et les partenaires sexuels des autres populations clés.
La prophylaxie pré-exposition (PPrE, la prise d’antirétroviraux par des personnes séronégatives afin d’empêcher une contamination au VIH) est l'un des outils importants de prévention combinée du VIH. La PPrE permet aux personnes de réduire leur risque d’infection au VIH, surtout lors de périodes de leur vie marquées par une exposition plus élevée à une contamination. Elle leur permet également de reprendre confiance en elles et d’avoir moins peur lorsque les risques sont incertains.
Avant d’être distribué à grande échelle, le cabotegravir doit encore décrocher son autorisation de mise sur le marché et être produit à faible coût, mais ensuite les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes auront ainsi le choix entre trois formes très efficaces de PPrE pour se protéger d’une infection au VIH : la prise quotidienne de comprimé, la prise avant et après l’activité sexuelle (PPrE liée à un évènement prévu) ou une injection tous les deux mois. Les femmes transgenres auront le choix entre les injections ou la prise quotidienne, car l’Organisation mondiale de la Santé ne recommande pas la PPrE liée à un évènement prévu à cause des interactions possibles avec certaines hormones. Les injections de cabotegravir tous les deux mois sont une option importante pour les personnes ayant des difficultés à prendre un médicament tous les jours, mais qui sont néanmoins exposées à une contamination au VIH.
Il était prévu que l’essai se poursuive au moins encore une année, mais la première analyse intermédiaire des données a été avancée de quelques semaines par crainte d’éventuelles perturbations des procédures d’essais cliniques de haute qualité à cause de la pandémie de COVID-19. Le Data and Safety Monitoring Board (DSMB) aux États-Unis d’Amérique a analysé les données recueillies jusqu’en mars 2020. Il a déjà pu découvrir des preuves indiscutables de la grande efficacité du cabotegravir qui n’est pas inférieure au régime de PPrE oral recommandé à l’heure actuelle.
La moitié des volontaires à l’essai a reçu une PPrE sous forme de comprimés et l’injection d’un placebo, l’autre moitié a reçu une injection de cabotegravir et a pris des pilules placebo. L’étude a enregistré 12 infections au VIH au sein du groupe obtenant la PPrE par injection par rapport à 38 dans le groupe prenant un comprimé tous les jours. Les effets secondaires des deux traitements étaient relativement faibles. Seuls 2,2 % des personnes dans le groupe recevant une injection de cabotegravir ont choisi d’arrêter les injections à cause de réactions douloureuses. Au vu de ces résultats, le DSMB a ainsi recommandé de suspendre l’essai et d’en informer les volontaires. Les volontaires auront la possibilité de choisir la formule pour poursuivre leur PPrE.
Malgré le bon suivi du traitement au sein du groupe oral et peu d’arrêts dans le groupe des injections, l’incidence générale des infections au VIH au cours de cette étude était de 0,79 par 100 personnes-années. Les analyses programmées se pencheront sur les raisons des 50 infections qui ont été constatées chez les 4 565 volontaires.
Une étude complémentaire (HPTN 084) est en cours pour déterminer l’efficacité de cette injection à effet prolongé chez les femmes non transgenres. À l’heure actuelle, plus de 3 000 femmes sexuellement actives vivant dans sept pays africains se sont portées volontaires. Les résultats sont attendus pour novembre.
« Nous attendons avec impatience les résultats de l’étude HPTN 084 qui a lieu actuellement auprès de femmes africaines », a expliqué la docteure Hader. « Nous espérons que la fin de l’année apportera une nouvelle tout aussi bonne aux femmes du monde entier. »
L’étude HPTN 083 a été menée par le HPTN et financée par ViiV Healthcare et le United States National Institute of Allergy and Infectious Diseases. Aucune autorité de réglementation dans le monde n’a encore autorisé le cabotegravir pour soigner ou prévenir le VIH en tant qu’agent simple. ViiV Healthcare prévoit d’utiliser les données de l’essai HPTN 083 pour de nouvelles demandes de mises sur le marché.
L’ONUSIDA félicite les équipes de recherche et appelle à poursuivre le financement de la recherche et du développement de vaccins, diagnostics, médicaments préventifs, traitement et remède contre le VIH.
Contact
ONUSIDA GenèveSophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org
Bureau de Presse de l'ONUSIDA
tel. +41 22 791 4237
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L’ONUSIDA salue la décision du gouvernement autorisant l’accès général à la PPrE en Angleterre
17 mars 2020 17 mars 2020GENÈVE, le 17 mars 2020—L’ONUSIDA salue chaleureusement la décision rendant la prophylaxie pré-exposition (PPrE) disponible à quiconque la demande en Angleterre. À l’issue d’années de mobilisation pour garantir l’accès des personnes exposées à un risque élevé d’infection à ce mode de prévention efficace au VIH, le gouvernement a annoncé le 15 mars que la PPrE sera disponible dans tout le pays en tant qu’élément de la stratégie officielle pour mettre fin à la transmission du VIH d’ici 2030.
« C’est exactement la bonne chose à faire », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Des études sur le PPrE ont été réalisées auprès de différentes classes d’âge chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les femmes transgenres, la population hétérosexuelle et les personnes qui s’injectent des drogues. À chaque fois, les conclusions ont été sans appel : la PPrE empêche l’infection au VIH et doit être mise à disposition de tous ceux et celles qui en ont besoin. »
Depuis 2017, la PPrE est disponible en Angleterre au sein de l’essai Impact mené auprès de 20 000 personnes environ. Le gouvernement s’est engagé à financer à hauteur de 16 millions de livres sterling entre 2020 et 2021 le déploiement de la PPrE par le biais du National Health Service à partir d’avril 2020.
On estime que la distribution de la PPrE au cours de l’essai Impact a contribué à la baisse des nouvelles infections au VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes en Angleterre. Celles-ci auraient reculé de 71 % depuis le pic de 2012. À l’heure actuelle, des efforts visent à améliorer l’accès à la PPrE d’autres groupes pouvant en avoir besoin dans le cadre de services complets de santé sexuelle.
Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord a accéléré sa riposte au VIH et a déjà atteint les objectifs 90–90–90. Parmi les 103 800 personnes vivant avec le VIH au Royaume-Uni en 2018 (estimation), 93 % connaissent leur statut sérologique, 97 % d’entre elles ont accès un traitement et, chez ces dernières, 97 % ont une charge virale indétectable, autrement dit, elles ne peuvent plus transmettre le virus.
L’ONUSIDA félicite la décision du Royaume-Uni et continuera d’apporter son soutien à tous les efforts réalisés dans le pays pour mettre fin au sida d’ici 2030.
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Le consentement parental sape le droit à la santé des adolescentes et adolescents
16 mars 2020
16 mars 2020 16 mars 2020De nombreux pays disposent de lois ou de réglementations qui empêchent les ados d’accéder aux services élémentaires de santé sans le consentement d’un parent ou d’un tuteur. À l’origine, ces directives ont peut-être été pensées pour protéger les mineurs, mais elles ont souvent l’effet inverse en augmentant le risque d’infection au VIH et d’autres problèmes de santé chez cette tranche de la population.
Un grand nombre de pays à travers le monde limitent l’accès des ados au dépistage et au traitement du VIH. En 2019, par exemple, les moins de 18 ans avaient besoin de l’autorisation expresse de leurs parents dans 105 pays sur 142 avant de faire un test du VIH. Dans 86 pays sur 138 ayant fourni des informations, un tel accord était indispensable pour accéder au traitement et aux soins liés au VIH. Ce type de lois et réglementations peut également compliquer ou empêcher l’accès des ados à un outil de prévention extrêmement efficace, la prophylaxie pré-exposition (PPrE).
Une étude menée en Afrique subsaharienne montre que dans les pays où l’âge de consentement est fixé à 15 ans ou moins, les ados ont 74 % plus de chances d’avoir fait un test du VIH au cours des 12 derniers mois par rapport à celles et ceux vivant dans des pays où l’âge de consentement est de 16 ans et plus. Les filles en particulier sont les grandes gagnantes d’un accès précoce.
Le site Internet Laws and Policies Analytics de l’ONUSIDA fournit des informations détaillées à l'échelle nationale sur les pays disposant de lois exigeant le consentement d’un tiers.
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Inverser la tendance de l’épidémie de VIH en Thaïlande
17 janvier 2020
17 janvier 2020 17 janvier 2020C’est un matin comme les autres au Thai Red Cross AIDS Research Centre, une organisation de la société civile sous l’égide de la Société de la Croix-Rouge thaïlandaise. Dans un bâtiment situé au cœur de Bangkok, du personnel infirmier et médical, des conseillers et des éducateurs affectés par le VIH vaquent à leurs occupations quotidiennes. L’équipe apporte des services liés au virus aux 200 personnes qui se rendent chaque jour à la Thai Red Cross Anonymous Clinic, que ce soit pour une visite médicale, un test du VIH ou obtenir des services de prévention du VIH, y compris des préservatifs et la prophylaxie pré-exposition (PPrE).
Praphan Phanuphak, directeur et cofondateur du centre en 1989, se souvient avoir découvert le premier cas de VIH en Thaïlande alors qu’il avait 35 ans. « C’est arrivé par hasard. Quelqu’un a conseillé à un patient de me consulter afin de connaître la raison de sa mycose récurrente », se souvient-il. « En février 1985, ce patient était admis avec une pneumocystose. Le même mois, un autre homme était transféré vers notre hôpital avec une cryptococcose généralisée. Tous deux étaient diagnostiqués avec le VIH. Depuis lors, je dédie ma vie au traitement des personnes vivant avec le VIH et au développement de solutions pour élargir l’accès aux services dans le pays. »
M. Praphan se souvient qu’au début de l’épidémie, la riposte en Thaïlande était confrontée à plusieurs problèmes. À cette époque, la législation thaïe exigeait que les hôpitaux fournissent au ministère de la Santé publique le nom des personnes diagnostiquées avec le VIH, ce qui a contribué à renforcer la stigmatisation et la discrimination de cette population. En réponse, la Croix-Rouge thaïlandaise a fondé la Thai Red Cross Anonymous Clinic, la première clinique anonyme d’Asie, et a demandé au gouvernement thaï de supprimer cette loi relative au signalement des personnes séropositives. L’Anonymous Clinic demeure le centre de dépistage volontaire le plus connu du pays.
« Jusqu’au début de l’année 2000, les antirétroviraux n’étaient pas disponibles dans les établissements de santé publique de Thaïlande et beaucoup de séropositifs ne pouvaient pas se permettre de les acheter », explique M. Praphan. Il indique que, en 1996, le Thai Red Cross AIDS Research Centre a été le premier établissement à fournir gratuitement des antirétroviraux dans le cadre des essais cliniques de la HIV Netherlands–Australia–Thailand Research Collaboration.
« Une lueur d’espoir est enfin apparue après beaucoup d’années de revers amers. Pour cela, je remercie Son Altesse Royale, Princesse Soamsawali, qui a été à nos côtés en 1996 pour créer un fonds destiné à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH. Cela a vu le jour plusieurs années avant que le gouvernement thaï ne lance avec succès son programme de prévention », continue M. Praphan.
Au cours des ans, la riposte au sida en Thaïlande a changé du tout au tout. En 2006, le royaume a intégré à sa stratégie de couverture sanitaire universelle les services liés au VIH, notamment la thérapie antirétrovirale. Depuis 2014, la Thaïlande fournit une thérapie antirétrovirale à tous, peu importe le taux de CD4. Toute personne séropositive peut avoir accès gratuitement à un traitement qui lui est proposé directement après le diagnostic.
Toutefois, beaucoup ne commencent une thérapie antirétrovirale que sur le tard. « Nous avons les médicaments, mais beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués suffisamment rapidement », regrette M. Praphan. Malgré des progrès sensationnels, l’épidémie de VIH n’est pas jugulée en Thaïlande. Le VIH continue de toucher durement les populations clés : en 2018, près de 50 % des nouvelles infections concernaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le faible taux de dépistage du VIH parmi les populations clés est lié à l’acceptabilité des services ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination qui entravent l’accès au diagnostic, à la prévention et aux soins associés au VIH.
« D’expérience, le meilleur moyen de détecter et de diagnostiquer suffisamment tôt les personnes séropositives consiste à aider les populations clés à entrer en contact avec leurs membres afin que ces derniers viennent se faire dépister dans les centres d’accueil pour le VIH », explique M. Praphan. Sa lutte en faveur d’un amendement de la loi thaïlandaise autorisant aux prestataires communautaires certifiés issus de populations clés de fournir un certain nombre de services liés au VIH a porté ses fruits.
La stratégie du Thai Red Cross AIDS Research Centre consiste à réaliser des projets pilotes afin de fournir des preuves aux planificateurs et aux législateurs au niveau national. Ces données jettent la base à l’acceptation et au déploiement d’innovations au niveau national.
Au titre de pionnier auprès des populations clés, le centre offre depuis 2014 la PPrE aux personnes exposées à un risque élevé de VIH par le biais de projets comme le Princess PrEP Programme. En octobre 2019, la Thaïlande a intégré la PPrE au sein de son catalogue de prestations fournies par la couverture sanitaire universelle dans le cadre d’une phase pilote visant à élargir cette méthode à tout le pays.
M. Praphan est persuadé que les législateurs et les personnes mettant en place les programmes doivent comprendre que « nous ne pouvons pas continuer à faire comme avant. En Asie et dans la zone pacifique, plusieurs pays ont toujours une attitude sceptique ou conservatrice vis-à-vis de la promotion de stratégies nécessaires pour inverser la tendance de l’épidémie du VIH. » Il pense qu’au rythme actuel la région n’atteindra pas les objectifs 90–90–90 d’ici 2020. « Nous devons trouver de nouvelles approches et nous inspirer de l’action d’autres pays. Ainsi, nous arriverons plus rapidement à notre objectif de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique. »
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Supprimer les barrières à la PPrE
09 décembre 2019
09 décembre 2019 09 décembre 2019La prophylaxie pré-exposition (PPrE) orale s’est montrée très efficace dans la réduction des nouvelles infections lorsqu’elle est proposée en tant qu’option supplémentaire de prévention du VIH chez les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, aux personnes transgenres et aux travailleur(se)s du sexe.
Cette méthode est à présent déployée en Afrique subsaharienne où elle s’adresse aux couples sérodifférents, ainsi qu’aux adolescentes et aux jeunes femmes qui sont exposées à un risque supérieur de contamination. Ce moyen de prévention est bien accepté lorsque des mesures sont prises pour lutter contre la stigmatisation et les idées préconçues dans les communautés, lorsque les femmes et les filles disposent d’informations précises et pertinentes sur la PPrE et lorsque cette solution est présentée comme une méthode de prévention autonomisante et un choix en faveur d’une vie épanouie.
Cependant, pour continuer à étendre l'accès à la PPrE dans le monde, les pays doivent se pencher sur les aspects réglementaires et sur les obstacles qui empêchent les personnes souhaitant l’utiliser de le faire
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Le site iwantPrEPnow a vu le jour par nécessité
28 novembre 2019
28 novembre 2019 28 novembre 2019Lorsque Greg Owen a entendu parler d’un médicament à prendre tous les jours et qui empêche la contamination au VIH, il n’en a pas cru pas ses oreilles. Ce Londonien a ensuite commencé à demander autour de lui, et ses amis lui ont dit que la prophylaxie pré-exposition (PPrE) était uniquement disponible aux États-Unis ou en participant à l’essai clinique PROUD en Angleterre.
« Début août 2015, j’ai finalement réussi à me procurer ce médicament par le biais d’un ami », se souvient-il. « Le lendemain, je suis allé me faire dépister et le résultat a été positif. » Bouleversé, il a eu l’impression que le système avait failli à sa mission.
« C’était trop tard pour moi, mais la nécessité et la colère aidant, nous avons décidé de faire quelque chose », explique M. Owen. Son ami, Alex Craddock, prenait la PPrE. Il devait continuer à prendre ce médicament qu’il recevait des États-Unis. À eux deux, ils ont commencé à s’aider mutuellement et à aider leurs proches.
Ils ont alors rassemblé autant d’informations que possible sur la PPrE avant de lancer le site iwantPrEPnow le 19 octobre 2015.
Malgré son budget et un temps de préparation restreints, mais à grand renfort de publicité, iwantPrEPnow a attiré l’attention d’un public toujours plus large. Le nombre de visites a explosé.
« Nous n’avions pas d’objectif précis, mais notre communauté avait clairement besoin de conseils et d’un accès au médicament », continue M. Owen.
En Angleterre, plus de 10 000 personnes prennent la PPrE dans le cadre d’un essai. Au Pays-de-Galles, en Écosse et en Irlande du Nord, la PPrE est disponible dans les cliniques de santé sexuelle du National Health Service (NHS). De nombreuses autres personnes s’approvisionnent en ligne.
Pour M. Owen, organisateur de soirée devenu militant et coordinateur à plein temps, le succès de la sensibilisation sur le VIH et de la démocratisation de nouveaux médicaments est à mettre au compte de 30 années de lutte contre le sida.
« La PPrE change la donne, car elle représente le maillon manquant d’une chaîne », indique-t-il. « Nous avons déjà milité pour des dépistages réguliers, pour encourager l’utilisation des préservatifs et pour que les personnes suivent un traitement le plus tôt possible. Tout cela fait partie de notre riposte, une prévention combinée nécessaire pour lutter contre l’épidémie. »
Selon Will Nutland, cofondateur de Prepster, un groupe s’engageant pour que la PPrE soit prise en charge par le NHS en Angleterre, ce médicament figure parmi les outils de prévention du VIH les plus efficaces et rentables de tous les temps.
« Aucune autre forme de prévention du VIH n’a eu un effet similaire sur les contaminations au VIH dans une ville comme Londres », déclare-t-il.
La moitié des nouvelles infections au Royaume-Uni touche les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Au cours des deux dernières années, le nombre de nouveaux cas parmi cette population a toutefois reculé de 30 % dans tout le pays selon des données sur le VIH fournies par Public Health England. À Londres, cette baisse atteint même 44 %.
Les sites Prepster et iwantPrEPnow ont été lancés à une semaine d’intervalle. Leurs fondateurs ne se connaissaient pas, si bien que lorsqu’ils ont remarqué qu’ils poursuivaient un objectif commun, ils se sont rencontrés et collaborent depuis lors dans la plupart de leurs projets.
Pour M. Owen, la PPrE a aussi changé les règles du jeu. « Aujourd’hui, des générations entières parlent de sexe sans avoir honte », explique-t-il. Il pense que c’est une libération après des décennies de honte, de décès et de maladies liés au sexe sans préservatif.
Les militantes et militants ont l’impression que cela donne un nouveau souffle à la lutte contre le VIH. M. Owen est fier d’appartenir à cette communauté généreuse, aimante et dynamique. Il déclare que leur but commun a rassemblé de nombreuses parties prenantes venant d’horizons différents.
« La PPrE doit être mise à disposition de tous et toutes, et pas uniquement dans les cliniques de santé sexuelle », dit-il en rejoignant ici l’avis de M. Nutland.
Leur objectif sur le long terme consiste à sensibiliser davantage sur le thème de la PPrE et à améliorer son accès afin que tout le monde puisse en profiter, en particulier les femmes, les personnes transgenres et les communautés de personnes de couleur.
« Une communauté assure que personne n’est oublié », conclut M. Owen. « Une véritable communauté ne rejette personne. »