Caribbean

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Améliorer la riposte au sida en Haïti

29 janvier 2010

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Centre offrant des traitements antirétroviraux après le séisme dévastateur qui a frappé Port au Prince le 12 janvier.
Photo: ONUSIDA

Alors qu'Haïti commence à se reconstruire après les destructions causées par le séisme de magnitude 7, qui s'est produit à une quinzaine de kilomètres de Port-au-Prince le 12 janvier, les premiers rapports commencent à nous parvenir concernant l'impact du tremblement de terre sur la riposte au sida dans le pays.

L'épidémie de VIH en Haïti est la plus grave de toute la Caraïbe, le pays abritant la moitié des personnes vivant avec le VIH dans la région. Selon les estimations, 120 000 personnes vivaient avec le VIH dans le pays et 6800 enfants âgés de moins de 15 ans étaient également porteurs du virus avant le tremblement de terre.

Des informations commencent à nous arriver sur les personnes vivant avec le VIH touchées par le séisme et sur les infrastructures indispensables nécessaires pour assurer des services essentiels. Un premier rapport estime que sur les 120 000 personnes vivant avec le VIH, un peu moins de 70 000 vivent dans les zones touchées par le séisme. Avant le tremblement de terre, le nombre des personnes sous traitement antirétroviral était estimé à 19 000.

Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Le monde dispose d'une véritable occasion de mieux reconstruire Haïti et nous devons faire en sorte que l'aide continue d'affluer aujourd'hui mais aussi demain », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, au sujet des promesses faites par la communauté internationale.

L'équipe de pays et les coparrainants de l'ONUSIDA collaborent avec le Gouvernement haïtien, des partenaires comme le PEPFAR et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, ainsi que des organisations non gouvernementales, pour évaluer les conséquences du tremblement de terre sur les établissements de soins, le matériel de laboratoire et les ressources humaines. Il est désormais primordial que les services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH reprennent leurs activités dans les zones touchées par le séisme.

L'équipe de pays de l'ONUSIDA a rencontré le personnel du plus ancien centre de traitement antirétroviral d'Haïti, le GHESKIO. L'organisation fournit un traitement à 6000 personnes, dont 80% ont été retrouvées saines et sauves.

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Réunion de coordination du Groupe santé des Nations Unies à Port-au-Prince
Photo: ONUSIDA

Malgré les dégâts causés à la structure de la clinique, du matériel essentiel endommagé et, plus grave encore, des pertes humaines, le personnel du GHESKIO a indiqué qu'il disposait d'un stock suffisant d'antirétroviraux pour faire face aux besoins immédiats.

D'autres centres ont eu moins de chance. L'équipe de pays de l'ONUSIDA a visité l'Hôpital de la Paix, qui assure des services de prévention de la transmission mère enfant (PTME) à Port-au-Prince. Là-bas, le personnel a indiqué que le stock de médicaments avait été détruit et qu'il manquait de moyens pour acheter les substituts du lait maternel nécessaires pour éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant par l'allaitement. Les services de l'hôpital n'ont repris leur activité que 12 jours après le tremblement de terre.

Les membres de l'équipe de pays des Nations Unies pour le sida visiteront cinq grands centres de PTME dans les prochains jours, afin de déterminer si des dégâts similaires sont à déplorer.

Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Une première analyse de la situation indique qu'il est nécessaire dans l'immédiat de limiter les interruptions de traitements, d'apporter un soutien nutritionnel aux personnes traitées et de s'assurer de la réouverture des services de PTME. Lors d'une réunion avec l'équipe de pays de l'ONUSIDA, les réseaux de personnes vivant avec le VIH ont indiqué qu'ils avaient un besoin urgent de nourriture, d'eau, de tentes et de kits d'hygiène.

En Haïti, les rapports hétérosexuels, souvent associés au commerce du sexe, sont la cause principale de transmission du VIH, bien que de nouvelles données semblent indiquer également une importante transmission chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le défi consistera à s'assurer que les populations déplacées à Port-au-Prince et autour de la ville ont accès au matériel essentiel de prévention.

« Nous sommes les témoins d'une réelle souffrance. C'est dans de tels moments que l'on oublie les personnes plus exposées au risque d'infection. Nous devons nous assurer que les membres marginalisés de nos communautés ont accès aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH », a déclaré M. Sidibé, en promettant que l'ONUSIDA participerait à l'effort mondial destiné à construire un avenir meilleur pour Haïti.

L'ONUSIDA s'engage à travailler avec le Gouvernement haïtien et d'autres partenaires du développement comme le PEPFAR et le Fonds mondial, afin d'examiner les moyens de renforcer à long terme la riposte au sida en Haïti.

Un soutien est d'ores et déjà nécessaire pour remettre sur pieds les infrastructures en rapport avec le sida et renforcer la société civile, pour s'assurer qu'une attention particulière est accordées aux services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH destinés aux populations plus exposées au risque d'infection, et pour mettre en place une autorité de coordination afin d'éviter toute lacune ou tout chevauchement des activités dans la riposte nationale au sida. 

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L'ONU soudée dans la solidarité avec les personnes touchées par le séisme en Haïti

14 janvier 2010

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En tant qu'institution des Nations Unies, l'ONUSIDA fait part de sa solidarité avec les personnes touchées par le séisme dévastateur qui a frappé la capitale Port-au-Prince la semaine dernière.

Dimanche, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a réitéré le soutien de l'ONU à Haïti et aux personnes touchées par cette catastrophe naturelle. S'exprimant à Port-au-Prince, M. Ban a assuré que les opérations de secours et de recherche des personnes ensevelies dans les décombres se poursuivaient.

Alors que s'intensifie l'aide d'urgence avec la distribution de nourriture, d'eau et de tentes par l'ONU et ses partenaires, le Secrétaire général des Nations Unies a insisté sur l'importance d'une coordination des opérations.

« Mes pensées les plus sincères vont à l'ensemble des Haïtiens en ces temps difficiles », a déclaré M. Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA. « Comme l'a souligné le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, la communauté internationale se doit de soutenir Haïti pendant cette crise et sur le long terme. »

Vendredi 15 janvier, l'ONU a lancé un  appel éclair pour un montant de 600 millions de dollars, décrivant le soutien nécessaire pour commencer à faire face au désastre que le pays a subi. Cela comprend le soutien apporté à la riposte nationale au sida et la prestation de services de prévention, de traitement, de prise en charge et d'appui en matière de VIH.

La famille des Nations Unies a également été touchée par le séisme et se trouve toujours dans l'incertitude concernant la situation de nombre de ses employés. L'ONUSIDA a retrouvé l'ensemble du personnel de son bureau local et a promis d'apporter son soutien pendant la crise.

Dans l'incertitude, les services de maintien de la paix et d'appui sur le terrain de l'organisation mondiale utilisent les sites de réseaux sociaux Facebook et Twitter pour maintenir les familles, amis et collègues des employés des Nations Unies informés de l'évolution de la situation en Haïti.

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Prévenir le VIH grâce à l’éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes

31 juillet 2009

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la Première réunion des Ministres de l’Education et de la Santé pour prévenir le VIH en Amérique latine et dans les Caraïbes. Mexico City, 1 août 2008.
Photo: agencialibrefoto

Il y a un an, différents Ministres d’Amérique latine et des Caraïbes s’étaient engagés à dispenser des cours complets d’éducation sexuelle dans les écoles. La déclaration historique Prévention par l’éducation a été signée à l’issue de la Première réunion des Ministres de l’Education et de la Santé pour prévenir le VIH en Amérique latine et dans les Caraïbes.

Les Ministres se sont engagés à développer des actions concrètes pour prévenir le VIH parmi les jeunes dans leur pays en mettant en œuvre des programmes d’éducation sexuelle et de promotion de la santé sexuelle.

Une éducation à la sexualité efficace peut fournir aux jeunes des informations sensibles, précises et adaptées à leur âge qui leur permettent de prendre des décisions en connaissance de cause. Les pouvoirs publics d’Amérique latine et des Caraïbes font preuve d’un leadership croissant dans ce domaine.

Dr César Nunez, Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine

La déclaration indiquait : « La sexualité est une composante essentielle de l’être humain et elle s’exprime tout le long de la vie de chacun. L’enfance et l’adolescence sont des périodes importantes dans le développement des personnes et de leur pays ; c’est pour cette raison qu’il est nécessaire de dispenser un enseignement de qualité qui intègre une éducation complète sur la sexualité en tant que droit humain ainsi que comme droit qui contribue à la qualité de vie présente et future ».

Les Ministres se sont aussi engagés à atteindre deux objectifs spécifiques :

  • D’ici à 2015, nous aurons réduit de 75 % le nombre d’écoles qui ne dispensent pas d’éducation complète à la sexualité, parmi les écoles administrées par les Ministères de l’Education 
  • D’ici à 2015, nous réduirons de 50 % le nombre d’adolescents et de jeunes qui ne sont pas couverts par des services de santé qui répondent de manière appropriée à leurs besoins en matière de santé sexuelle et reproductive

La réunion du 1er août a été conjointement accueillie à Mexico par le Dr José Ángel Córdova Villalobos (Mexique), Ministre de la Santé, par Madame la Ministre Josefina Vázquez Mota (Mexique), Ministre de l’Enseignement public, et par Madame la Ministre Patricia Espinosa Cantellano (Mexique), Ministre des Affaires étrangères.

Cet événement a conduit à un renouvellement des engagements en faveur de la prévention du VIH par l’éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes. Grâce à la déclaration, un nouvel accord a été signé à San Jose plus tôt dans l’année par le gouvernement du Costa Rica – lequel conduira à la mise en place d’un programme de communication d’informations sur la santé sexuelle entre jeunes de 15 à 25 ans dans deux provinces. Les jeunes leaders dispenseront un enseignement sur un large éventail de questions, notamment les modes de transmission du VIH et la manière d’utiliser un préservatif.

Le Dr César Nunez, Directeur régional de l’ONUSIDA pour l’Amérique latine, a rappelé que les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentaient 45 % de l’ensemble des nouvelles infections en 2007 et que cependant 40 % seulement des jeunes de 15 à 24 ans avaient des connaissances précises concernant la transmission du VIH.

« Une éducation à la sexualité efficace peut fournir aux jeunes des informations sensibles, précises et adaptées à leur âge qui leur permettent de prendre des décisions en connaissance de cause. Les pouvoirs publics d’Amérique latine et des Caraïbes font preuve d’un leadership croissant dans ce domaine ».

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Peer educators raising HIV awareness through sport in Trinidad and Tobago

03 juin 2009

A version of this story was first published at UNICEF.org

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With the picturesque backdrop of Speyside, northern Tobago, in the distance, Kalifa Martin and her colleague Kerlan conduct a UNICEF-supported 'Kicking Aids Out' workshop. Credit: UNICEF Trinidad and Tobago/2009

A UNICEF-supported programme called 'Kicking AIDS Out' (KAO) has recently begun in Speyside, northern Tobago, by the Trinidad and Tobago Alliance for Sport and Physical Education (TTASPE). The new programme uses sports and games to teach young people and adolescents about HIV. Speyside is a small community that is best known as a destination for fishermen and divers. In 2007, UNICEF and TTASPE, along with the Red Cross of Trinidad and Tobago, teamed up to conduct a youth-led Vulnerable Community Assessment. Based on this assessment, Speyside was selected as the first area to initiate 'Kicking AIDS Out'.

Training for adolescents

Soon after the assessment, UNICEF and TTASPE began conducting workshops to train adolescents to become KAO peer facilitators. Kalifa Martin, 15, is one these young trainees.

"I heard there was an HIV workshop at the community centre and decided to go and learn more about HIV, because I knew it was important to get the right information," Kalifa says. "What I wasn't expecting was that I would learn about it through games and fun activities. I liked this and invited my sisters to attend and we are now all involved in the programme."

Growing up in Speyside, Kalifa saw firsthand how AIDS can have a ripple effect.

"When something happens to one person, it affects the whole community," she says. "I want more people to get tested and start making wise choices. I would like Speyside to be an example to other communities."

Increasing the level of knowledge of HIV among young people in Trinidad and Tobago is an important step. According to a recent UNAIDS/WHO/UNICEF country report, in 2007 56% of young people aged 15-24 had correct knowledge of, and rejected myths about, sexual transmission of the virus. A significant minority, 12%, in this group had also had sex before the age of 15. The same report suggests that the situation is especially serious for young women as they are over three times more likely than their male counterparts to be living with the virus (0.3% of boys compared to 1% of girls aged 15-24).

'I want to help people'

Since her training, Kalifa has conducted many ‘Kicking AIDS Out’ workshops – where lectures are replaced by educational games that resonate with young people. One such game is similar to dodgeball, except that in the KAO version, being hit with the ball symbolizes being exposed to HIV. The message is that anyone who doesn’t protect themselves is vulnerable to infection.

"It is through projects such as KAO that UNICEF hopes to empower young persons such as Kalifa to actively re-create their communities as places where young persons make informed choices," explains UNICEF Trinidad and Tobago HIV Officer Marlon Thompson.

There are currently about 20 peer educators like Kalifa in the KAO programme. And she knows that the initiative is having positive results. She has seen her peers in Speyside become more knowledgeable about AIDS and then readily share their knowledge with their family members and friends.

The programme has also changed Kalifa, who now dreams of becoming a doctor. "I want to help people living with HIV and even find a cure for it," she says.

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Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA s’entretient avec des délégations des Caraïbes

21 mai 2009

Michel Sidibé with Dr Edward Greene Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche), avec le Dr Edward Greene, Sous-Secrétaire général, Secrétariat de la CARICOM. 20 mai 2009, Genève. Photo: ONUSIDA/P. Virot

Mercredi 20 mai, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, M. Michel Sidibé, s’est entretenu avec une délégation de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) à la 62e Assemblée mondiale de la Santé, au sujet des priorités des Caraïbes concernant la collaboration avec l’ONUSIDA.

Karl Hood, ministre grenadien de la Santé et président du Conseil du développement humain et social de la CARICOM, a ouvert la réunion en saluant le leadership de M. Sidibé en matière d’intensification de la riposte mondiale au VIH, ainsi que le rôle fondamental joué par l’ONUSIDA dans la mise en place et la promotion du développement du Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP).

À la 7e assemblée générale de la CARICOM, en octobre 2008, les participants ont approuvé le Cadre stratégique régional des Caraïbes 2008-2013, axé sur des actions qui permettront aux pays d’atteindre l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui dans le domaine du VIH d’ici à 2010.

Les participants de la réunion ont appelé l’ONUSIDA à structurer et à renforcer encore davantage le soutien qu’il apporte dans la région. Ils lui ont en outre demandé d’axer l’aide nationale sur la pleine mise en œuvre du Cadre stratégique régional fixé.

CARICOM delegations meeting that took place on the sideline of the 62nd World Health Assembly
Des participants de la réunion de l’ONUSIDA et des délégations de la CARICOM, qui s’est tenue en marge de la 62e Assemblée mondiale de la Santé. 20 mai 2009, Genève. Photo: ONUSIDA/P. Virot

Pour répondre à ces appels, M. Sidibé a réitéré l’engagement de l’ONUSIDA de faire part de son expérience et de fournir un appui technique pour contribuer à améliorer les capacités du PANCAP à soutenir ses activités aux niveaux international, national et communautaire.

M. Sidibé a indiqué aux participants qu’il avait conscience de la nécessité de mettre en place un appui technique renforcé dans la région. Il a souligné l’importance d’y établir une unité d’appui technique à cette fin.

Au cours de son intervention, M. Sidibé a insisté sur le fait qu’il était nécessaire de regrouper l’ensemble des organismes des Nations Unies travaillant dans la région au sein d’un seul cadre de résultats en matière d’action. Il a en outre proposé que soit créé un groupe consultatif comprenant des représentants de la CARICOM, qui pourrait conseiller le directeur régional de l’ONUSIDA sur la définition et la coordination des priorités en vue d’une riposte efficace à l’épidémie dans la région.

Tous les participants se sont accordés à dire que la collaboration entre la CARICOM et l’ONUSIDA produisait des résultats encourageants dans le domaine de la riposte au sida, et ils ont renouvelé leur volonté de renforcer encore davantage le partenariat.

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La cinquième Conférence sur la recherche dans le domaine de la santé aux Amériques met l’accent sur la prévention du VIH

11 mai 2009

The Miller School of Medicine of the University of Miami

La Faculté de médecine Miller (Miller School of Medicine) de l’Université de Miami et le programme de formation du Centre international Fogarty sur le sida et la tuberculose ont organisé, en collaboration avec l’ONUSIDA, la cinquième Conférence sur la recherche dans le domaine de la santé aux Amériques, les 7 et 8 mai 2009, à Miami (Floride).

L’objectif de la Conférence était de mettre l’accent sur les éléments probants actuels liés à la prévention du VIH, de parler de la viabilité des efforts globaux de prévention et de débattre de la place de la prévention du VIH dans les discussions relatives à la « santé des Amériques » et dans d’autres stratégies internationales de développement.

Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans les Caraïbes, a été invité en tant qu’orateur principal le deuxième jour de la Conférence.

De nombreuses réussites locales et nationales en matière de lutte contre l’épidémie ont permis de déterminer plusieurs éléments qui marchent, mais ces approches couronnées de succès n’ont pas encore été pleinement mises en œuvre.

A la Conférence, des scientifiques, des praticiens de la prévention du VIH et des responsables ont examiné les expériences en matière scientifique et programmatique visant à rendre prioritaires les approches globales et fondées sur des preuves en matière de prévention du VIH. Ils ont aussi parlé des solutions efficaces qui pourraient faire le lien entre le VIH et d’autres questions de santé et de développement.

La Conférence était ouverte aux comportementalistes et aux chercheurs qui travaillent dans le domaine de la prévention du VIH aux Amériques. L’accent a été en particulier mis sur la Guyane, la République dominicaine, la Jamaïque, le Brésil, la Colombie et le Pérou.

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Des salons de coiffure et des salons de beauté favorisent l’éducation sur le VIH au Guyana

26 mars 2009

Ce reportage a été initialement publié sur UNFPA.org


Barber shop
Dans le salon Kevin’s Reflections, les clients ont la possibilité de parler du VIH.
Photo: Carina Wint

Les salons de coiffure de Georgetown, au Guyana, sont des lieux où courent les bavardages. On y évoque les dernières modes, les événements communautaires, ses voisins, et, maintenant, les moyens de protéger les jeunes contre le sida. Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), en collaboration avec le Secrétariat de l’ONUSIDA, a constaté que les salons de coiffure et les salons de beauté constituaient des lieux d’échange, et il les met actuellement à contribution pour diffuser des informations sur la prévention du VIH.

Le projet consiste à former du personnel de salon à répondre à des questions simples liées au VIH, à distribuer du matériel d’information et des préservatifs masculins et féminins aux clients, et même à fournir des services de conseil et de test sur place. Résultat, au Guyana, les jeunes ont accès à des informations et à des ressources qu’ils ne peuvent pas se procurer facilement dans d’autres lieux de leur communauté. Cela a son importance, car les niveaux de prévalence de leur petit pays (751 223 habitants) comptent parmi les plus élevés de la région : environ 1,6% pour les femmes enceintes, selon l’ONUSIDA. Chez les professionnel(le)s du sexe, la prévalence atteint 26,6%.

Condoms
Dans certains salons de coiffure, il est possible de se procurer des préservatifs masculins et féminins.
Photo: Carina Wint

Juanita Huburn, une cliente de DJ’s Magic Fingers, un salon de coiffure qui participe au programme, qualifie la société guyanienne de « fermée » quand il s’agit des questions liées à la sexualité. « On ne parle pas de sexe. On nous dit seulement qu’il ne faudrait pas avoir de rapports sexuels, mais ce n’est pas réaliste », affirme-t-elle.

Les magasins et les salons ont été choisis en fonction de leur emplacement : centres commerciaux, parcs, lieux en vogue ou communautés à revenu faible. Les propriétaires qui ont accueilli le projet ont bénéficié d’une publicité supplémentaire pour leur petite entreprise ainsi que d’avantages, tels que l’accès à des supports promotionnels. « Les magasins ont été informés de la promotion que le projet assurerait à leur société et des avantages financiers qu’ils tireraient de leur participation », déclare Patrice La Fleur, attaché de liaison de l’UNFPA au Guyana. « Le plus important, c’est qu’ils mettent à disposition des lieux sûrs pour aborder la sexualité et la prévention du VIH. »

Les magasins ont été informés de la promotion que le projet assurerait à leur société et des avantages financiers qu’ils tireraient de leur participation. Le plus important, c’est qu’ils mettent à disposition des lieux sûrs pour aborder la sexualité et la prévention du VIH.

Patrice La Fleur, attaché de liaison de l’UNFPA au Guyana

Une fois que les lieux d’activité ont été sélectionnés, deux employés de chaque magasin ont reçu une formation sur les moyens de prévention et l’éducation de base sur le VIH. Ils ont également appris à effectuer un suivi adéquat du projet et ont été initiés à des pratiques sûres dans le cadre de leur propre activité (par exemple : garantir la stérilité des instruments employés pour les coupes de cheveux, des rasoirs, des aiguilles pour la couture et le tissage, du matériel de manucure et de pédicure, et de l’équipement nécessaire au tatouage et au piercing).

En plus de dispenser une formation aux participants sur la santé sexuelle et reproductive et les questions sexospécifiques, le projet vise à développer des compétences psychosociales, telles que la communication, les relations saines et le leadership. « Des participants ont fait part des progrès individuels qu’ils ont accomplis dans leurs relations avec leurs amis, leur famille et leurs clients », affirme Babsie Giddings, administratrice de programme de l’UNFPA, qui suit le projet.

Hair Salon
Le salon de coiffure DJ’s Magic Fingers est un autre lieu de sensibilisation à la prévention du VIH.
Photo: Carina Wint

Depuis que le programme a été mis en place, les entreprises font état d’une augmentation constante de la clientèle, et de nouveaux magasins ont souscrit au projet. « Les affaires ont augmenté d’environ 5% depuis que nous avons adhéré au programme », déclare Kevin John, propriétaire du salon de coiffure Kevin’s Reflections. À son avis, cela peut venir en partie du fait que les gens savent que le matériel de son salon est désinfecté. Actuellement, plus de 7 000 préservatifs masculins et 400 préservatifs féminins sont distribués chaque mois sur demande dans les magasins et les salons.

Des travaux portant sur le projet ont été entrepris l’année dernière grâce aux efforts du Groupe thématique des Nations Unies, et ils ont été entièrement financés par l’ONUSIDA. Une ONG locale, Youth Challenge Guyana, collabore également au projet.
L’UNFPA apporte un soutien permanent, par une supervision et un suivi réguliers des salons de coiffure et salons de beauté participants. Le projet vise à offrir à quelque 2 000 jeunes un accès à des informations, des techniques, des services et du matériel, qu’ils peuvent utiliser pour protéger leur santé.

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Contrer les violences faites aux femmes : une tâche essentielle pour la toute nouvelle Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida

06 mars 2009


Dr Jean Ramjohn-Richards, wife of President George Maxwell Richards, presents Brent Benjamin, winner of the Caribbean Coalition on Women, Girls and Aids (CCWA) regional Logo Competition, with a cheque of US $500 at the launch of CCWA launch on 4 March 2009, Port-of-Spain.
Credit: UNAIDS

La violence à l'encontre des femmes accroît la vulnérabilité des femmes et des filles au VIH dans les Caraïbes. C'est le sombre message qui est ressorti du lancement de la Coalition caribéenne sur les femmes, les filles et le sida (CCWA), organisé le 4 mars par l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour les Caraïbes à Port of Spain (Trinité).  

Les violences sexuelles à l'encontre des femmes et des filles sont omniprésentes dans les Caraïbes. Selon une étude régionale, pour 47% des adolescentes, la première expérience sexuelle a été « forcée » ou « plutôt forcée » (Halcon L., Beuhring T. et Blum  R. : 2000). La violence, qu'elle soit réelle ou qu'elle reste à l'état de menaces, accroît la vulnérabilité des femmes au VIH, en rendant difficile, voire impossible, toute négociation de rapports sexuels sûrs ou de l'usage du préservatif. Elle affecte également les attentes des femmes dans leurs relations et peut également empêcher celles-ci d'accéder à des services de prévention, de prise en charge et de traitement du VIH.
  
La CCWA, une coalition de femmes issues de milieux divers, s'est s'engagée à s'attaquer vigoureusement non seulement aux violences faites aux femmes, mais également à tous les aspects de la vulnérabilité des femmes au VIH. Dans l'assistance se trouvaient la Première Dame de la République de Trinité-et-Tobago, son Excellence, le Dr Jean Ramjohn-Richards, elle-même membre de la CCWA, ainsi que Yolanda Simon, Directrice du Réseau caribéen des personnes vivant avec le VIH/sida (CRN+), membre fondatrice et porte-parole de la CCWA.

"Nous savons que les Caraïbes sont une région peu sûre pour les femmes. Plusieurs pays caribéens comptent parmi les pays dont les taux d'homicides sont les plus élevés au monde et tous se situent au-dessus de la moyenne mondiale en matière de violences sexuelles ; trois de ces pays ont des taux de violence sexuelle figurant parmi les dix taux les plus élevés au monde."

Roberta Clarke, Directrice du programme régional de l'UNIFEM

Selon Roberta Clarke, Directrice du programme régional de l'UNIFEM, davantage d'actions doivent être entreprises pour transformer les relations inégales et néfastes entre hommes et femmes ou filles et garçons, cette culture de l'inégalité étant la cause principale de la vulnérabilité des femmes au VIH.

« Nous savons que les Caraïbes sont une région peu sûre pour les femmes. Plusieurs pays caribéens comptent parmi les pays dont les taux d'homicides sont les plus élevés au monde et tous se situent au-dessus de la moyenne mondiale en matière de violences sexuelles ; trois de ces pays ont des taux de violence sexuelle figurant parmi les dix taux les plus élevés au monde », a déclaré Mme Clarke.

La CCWA a donc un rôle à jouer dans l'attention qu'il est nécessaire d'attirer sur la persistance des inégalités et de la violence et dans le plaidoyer pour des transformations sociétales visant à un respect total des droits de l'homme.

Le lancement a été l'occasion pour la Coalition de présenter son nouveau logo. Brent Benjamin, un jeune Trinidadien, a remporté la compétition organisée pour concevoir le logo de la Coalition et s'est vu remettre son prix des mains de son Excellence, le Dr Jean Ramjohn-Richards.

Depuis 15 mois et jusqu'à son lancement, la CCWA a été soutenue par l'équipe d'appui de l'ONUSIDA pour les Caraïbes ainsi que l'UNIFEM et des organisations de la société civile, notamment le réseau CRN+, l'Association caribéenne pour la recherche et l'action féministe (CAFRA) et le Centre d'études sur la sexospécificité et le développement (CGDS). Ce soutien se poursuivra en 2009, année durant laquelle la Coalition sera installée dans les locaux de l'UNIFEM et continuera de recevoir une assistance de l'ONUSIDA.

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Sir George Alleyne : Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida

25 février 2009

Sir George
Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans les Caraïbes.
Photo: ONUSIDA

Les Envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida sont des personnes spécialement choisies par celui-ci pour contribuer à faire avancer l'action de lutte contre le sida dans les régions qui leur sont attribuées. Dans une série d'entretiens, nous examinons leurs motivations et leur engagement pour que le sida reste une priorité politique essentielle dans leurs régions respectives de responsabilité et d'activité.

Sir George Alleyne a été nommé Envoyé spécial pour le sida dans les Caraïbes par le Secrétaire général des Nations Unies en 2003.
Né à la Barbade, le Dr Alleyne a débuté dans la médecine universitaire en 1962 ; sa carrière comprend notamment des travaux à l'Unité de recherche sur le métabolisme tropical, dans le cadre de son doctorat en médecine. En 1990, le Dr Alleyne a été fait chevalier par la Reine Elizabeth II pour son action dans le domaine de la médecine. En 2001, il a été décoré de l'Ordre de la communauté caribéenne, la plus haute distinction qui puisse être décernée à un citoyen caribéen. De 1995 à 2003, il a occupé la fonction de Directeur de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS).

Sir George, qu'est-ce qui vous pousse à travailler sur le sida ?

Ce n'est pas un unique fait marquant qui m'a poussé à travailler sur l'épidémie de sida, on ne peut pas parler d'une révélation soudaine. Il s'agit plutôt de la conjonction de plusieurs facteurs : je m'intéressais déjà au sida en tant que directeur de l'OPS et j'ai toujours eu une profonde estime pour le Dr Peter Piot (le premier Directeur exécutif de l'ONUSIDA). Puis le Secrétaire général m'a demandé d'être son envoyé spécial et on ne refuse pas une telle proposition au Secrétaire général. Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé l'ampleur de la tâche qui m'attendait. L'appréciation de l'étendue du problème me pousse à m'impliquer sans cesse davantage. Le VIH est l'un des problèmes de santé majeurs auxquels l'humanité se trouve confrontée.

Comment voyez-vous le rôle d'un Envoyé spécial des Nations Unies pour le sida ?

Mon rôle consiste à entrer en contact avec les décideurs afin d'exercer une influence sur leurs décisions.
Je suis en contact avec des premiers ministres et des ministres de la santé, auxquels je demande en premier lieu d'intégrer le sida dans leur discours public. Ensuite, je leur demande de donner publiquement l'accolade à des personnes vivant avec le VIH. Enfin, je plaide pour l'intégration du financement des travaux sur le VIH dans tous les budgets ministériels et pas uniquement dans celui du ministère de la santé.
A la Barbade, il y a maintenant un coordinateur pour le VIH dans chaque ministère. Le Premier ministre de Trinité-et-Tobago a organisé une réunion des coordinateurs VIH, afin que ceux-ci rendent compte de leur action dans les ministères. Il s'agit là d'une évolution très positive. Il serait arrogant de ma part de prétendre être seul à l'origine de ces résultats ; en effet, rien n'est jamais l'oeuvre d'une seule personne dans ce domaine. Un envoyé spécial peut faire des propositions et mener des actions de persuasion mais il existe un grand nombre de facteurs et de personnes, dont le rôle important permet de faire en sorte que des mesures sont prises.

L principale difficulté consiste à faire passer auprès des politiciens le message selon lequel la prévention de la propagation du VIH est aussi importante que le traitement du VIH et la survie des personnes.

Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans les Caraïbes

Quelles sont les principales difficultés auxquelles la région est confrontée ?

De mon point de vue, la principale difficulté consiste à faire passer auprès des politiciens le message selon lequel la prévention de la propagation du VIH est aussi importante que le traitement du VIH et la survie des personnes.
De manière générale, nous parvenons assez bien à fournir des traitements à ceux qui en ont besoin. Il existe toutefois un risque de se satisfaire de quelques réussites. Par exemple, la transmission du VIH de la mère à l'enfant est en diminution et la Caraïbe a fixé comme l'objectif l'éradication de ce mode de transmission d'ici 2 à 3 ans.
J'aimerais voir le même enthousiasme s'agissant de la prévention du VIH. Le jour viendra où il sera de plus en plus difficile de continuer à fournir des traitements à un nombre toujours plus important de personnes vivant avec le VIH. Pour toutes sortes de raisons, d'ordre économique et humain, il est important de consacrer davantage d'efforts et de réflexion sur les moyens permettant d'éviter la contamination par le VIH.

Le second problème réside dans l'incidence croissante du VIH parmi les jeunes femmes. Les nouvelles infections sont en effet plus nombreuses chez les jeunes femmes que chez les jeunes hommes. Cela illustre de manière explicite le déséquilibre du pouvoir dans notre société – l'incapacité de nombreuses jeunes femmes à négocier leur sexualité, par exemple – et les disparités économiques entre les hommes et les femmes.
Il y a quelques années, le Secrétaire général a déclaré que l'éducation constituait un vaccin contre le VIH. Il est vrai que dans les Caraïbes, la plupart des jeunes filles nouvellement infectées n'ont souvent pas atteint le même niveau que les filles qui ne le sont pas. Cependant, comme il y a plus de filles que de garçons qui finissent leurs études secondaires et qui vont à l'université, l'éducation n'est pas la seule réponse au problème. La réponse se trouve principalement dans un déséquilibre sexospécifique. 

Il ne s'agit donc pas seulement de sensibiliser à l'usage du préservatif, mais aussi de mettre en place des moyens appropriés pour rendre le préservatif accessible au plus grand nombre.

Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans les Caraïbes

Quelles sont, selon vous, les solutions possibles à ce déséquilibre sexospécifique ?

Nous parlons ici d'attitudes répandues et profondément ancrées. Il est difficile de résoudre un problème sociétal par une solution unique.

Vous pouvez sensibiliser l'opinion sur la question du déséquilibre sexospécifique, l'exposer, en débattre et essayer d'établir des liens entre les groupes qui travaillent à le contrer. Vous pouvez encourager un traitement plus explicite des responsabilités des garçons et des filles dans les programmes scolaires d'éducation familiale.

Vous pouvez encourager les personnes animées par les mêmes idées à adopter un comportement plus proactif dans l'expression de leurs opinions et promouvoir les approches éducatives traitant de ce sujet, par exemple, dans les études sur la sexospécificité à l'université.

Un usage plus important du préservatif est également une solution que nous préconisons fortement. Lorsque vous parlez avec des jeunes, il ne fait aucun doute que beaucoup d'entre eux débutent très tôt une vie sexuelle active ; malgré cela, certaines écoles n'autorisent pas la distribution de préservatifs. Dans certains pays, la loi interdit la distribution de préservatifs dans les prisons. Il ne s'agit donc pas seulement de sensibiliser à l'usage du préservatif, mais aussi de mettre en place des moyens appropriés pour rendre le préservatif accessible au plus grand nombre. Ce sont des sujets très délicats. Nous espérons travailler à travers des réseaux qui favoriseront non seulement le débat, mais également une plus grande adhésion.

Comment pouvez-vous changer les choses ?

Je me suis efforcé d'avoir un rôle constructif dans les relations avec les organisations d'inspiration religieuse et je pense que mes efforts sont en train d'aboutir. Toutes les grandes religions du monde privilégient l'intégration à l'exclusion. Mon approche consiste à défendre une doctrine de l'intégration visant à faire en sorte que les personnes vivant avec le VIH soient perçues comme étant dignes d'une considération égale à celle accordée aux autres fidèles. Nous engageons des débats sur la moralité. Certains groupes ne sont pas très enthousiastes pour ce qui est de l'usage du préservatif ; je leur rétorque qu'une telle mesure préserve la vie et non l'inverse.
Je m'exprime aussi ouvertement contre la stigmatisation et la discrimination. Par exemple, l'homophobie est très largement répandue dans les Caraïbes. Les gens peuvent être prompts à affirmer qu'il faut être plus agressif dans la manière d'aborder les politiciens. Mais une personnalité politique qui ferait campagne spécifiquement en faveur des homosexuels n'aurait aucune chance de remporter une élection dans cette région. Vous devez donc travailler sur les manières de rendre l'opinion publique moins catégorique dans ses jugements et de modifier certaines perceptions. 

Il ne s'agit pas d'une question morale mais des droits de tous ces gens désavantagés qui sont l'objet de discrimination, notamment les personnes vivant avec le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe.

Sir George Alleyne, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans les Caraïbes

Il ne s'agit pas d'une question morale mais des droits de tous ces gens désavantagés qui sont l'objet de discrimination, notamment les personnes vivant avec le VIH, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe.

Le commerce du sexe existe depuis des temps immémoriaux et il y a des choses que je voudrais voir évoluer dans ce domaine. La société devrait être telle que personne, homme ou femme, ne devrait avoir à gagner sa vie en se faisant rémunérer pour des rapports sexuels. Deuxièmement, si des personnes font commerce du sexe, nous devons nous assurer qu'elles le font sans avoir à courir le risque d'une contamination par le VIH. Elles doivent être informées des risques et avoir la possibilité de négocier l'usage du préservatif, de dire par exemple à tous les clients : « Pas de préservatif, pas de rapports sexuels ». Troisièmement, l'Etat devrait offrir des possibilités à quiconque souhaiterait sortir du commerce du sexe pour gagner sa vie en exerçant une activité moins dangereuse. Récemment, une femme m'a dit : « Si je pouvais trouver un emploi moins dangereux, je serais heureuse de quitter le commerce du sexe. »

Beaucoup de gens ferment les yeux sur de telles réalités. 

Quel est le résultat dont vous êtes le plus fier en tant qu'Envoyé spécial pour le VIH/sida ?

J'ai été très heureux de créer la Coalition des entreprises caribéennes contre le sida. C'est une chose que j'avais promise au Secrétaire général. Des entreprises caribéennes se sont unies pour examiner les actions qu'elles peuvent mener contre sida. Par exemple, le personnel d'une grande banque du Guyana porte une fois par semaine un T-shirt pour sensibiliser au VIH ; les entreprises vont maintenant au-delà de la philanthropie et se livrent à des activités de proximité.  Une autre entreprise propose désormais un dépistage volontaire du VIH et des services de conseil dans ses propres locaux.

L'Association caribéenne du commerce et de l'industrie constitue un moteur dans ce domaine, grâce au dynamisme de sa Directrice générale, Mme Carol Ayoung, et au leadership de Peter Piot, le premier Directeur exécutif de l'ONUSIDA ; Karen Sealey, l'actuelle Directrice régionale de l'ONUSIDA pour les Caraïbes, a également apporté un soutien particulièrement appuyé à cette initiative.

Sir George, qui vous inspire ? Qu'est-ce qui vous anime ?

Le dévouement, la passion et l'enthousiasme des professionnels de santé sont une source de motivation. Je me suis rendu récemment en Jamaïque, où j'ai rencontré des professionnels de santé qui installent des stands d'information dans les rues, afin d'informer les passants sur les manières d'utiliser les préservatifs et de se protéger contre le VIH. Au début, les gens étaient réticents à venir discuter avec eux mais le grand professionnalisme de ces personnes a eu raison de ces réticences, et le public s'est finalement manifesté.  De telles initiatives s'observent dans l'ensemble des Caraïbes. 

Je suis également très inspiré par les personnes que je rencontre et qui vivent avec le VIH. Leur énergie et leur attachement à vouloir améliorer la riposte au sida au nom des autres vous poussent trouver les moyens de les soutenir.

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Feature Story

La région Caraïbes doit cibler davantage sa prévention pour que sa riposte au VIH soit plus efficace

22 décembre 2008

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Le Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes de l’ONUSIDA, lors du lancement du rapport 'Keeping score II' à Port of Spain.
Photo: UNAIDS

Les personnes les plus exposées au risque d’infection à VIH dans les Caraïbes ne sont généralement pas incluses au centre des stratégies de prévention du virus. C’est l’une des conclusions du rapport ‘Keeping Score II’ récemment publié par l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes à Trinidad et Tobago.

Le rapport ‘Keeping Score II’ est une analyse consolidée des rapports d’activité des pays caribéens présentés par les gouvernements pour la réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies 2008.

Cependant, près de 80 % des comptes-rendus d’actualisation des pays ne contiennent pas d’informations sur la couverture des programmes de prévention ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues injectables. Ces lacunes indiquent, semble-t-il, que bon nombre des décisionnaires nationaux et des personnes chargées de la mise en œuvre des ripostes nationales ne connaissent pas bien le rôle de ces groupes de population les plus exposés au risque d’infection dans leur épidémie et la nécessité d’avoir des programmes de prévention spécifiquement axés sur eux.

Commentant la récente publication du rapport à Port of Spain, le Dr Karen Sealey, Directrice de l’Equipe d’appui aux régions pour les Caraïbes de l’ONUSIDA, a déclaré qu’il était nécessaire d’engager des efforts plus soutenus pour s’assurer que les programmes de prévention du VIH atteignaient les personnes les plus exposées au risque d’infection.

Le Dr Amery Browne, Ministre du Développement social de Trinidad et Tobago, a aussi insisté sur la nécessité, pour les programmes de prévention, d’atteindre des taux de réussite plus élevés lorsqu’il a évoqué la publication du rapport. Indiquant que 20 000 personnes avaient été nouvellement infectées par le VIH dans la région l’an dernier, le Dr Browne a déclaré « Cette statistique épouvantable devrait nous inciter à faire plus que simplement réfléchir à la question. Elle devrait nous encourager à chercher de nouvelles méthodes novatrices pour que les messages de prévention atteignent les publics clés. Nous devons être audacieux ».

Parallèlement à un examen des obstacles, le rapport ‘Keeping Score II’ met aussi en lumière les réalisations de la riposte des Caraïbes au sida. Il y a eu des succès remarquables au niveau du traitement du VIH dont la couverture a été considérablement élargie. A la fin 2007, 30 000 personnes recevaient un traitement antirétroviral, c’est-à-dire 50 % de plus que douze mois plus tôt. La couverture du traitement reste néanmoins inférieure à 45 % dans la région.

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Le rapport ‘Keeping Score II’ est une analyse consolidée des rapports d’activité des pays caribéens présentés par les gouvernements pour la réunion de haut niveau sur le sida de l’Assemblée générale des Nations Unies 2008.

Dans les domaines de la prévention de la transmission mère-enfant du VIH et de la sécurité transfusionnelle, des progrès ont été enregistrés dans différents pays. En outre, on a noté un renforcement de l’engagement politique de haut niveau, un accroissement des ressources allouées aux ripostes nationales et un élargissement/un approfondissement de l’approche multisectorielle.

Mme Angela Lee Loy, présidente du Comité national de coordination de la lutte contre le sida de Trinidad et Tobago, a déclaré espérer que le rapport ‘Keeping Score II’ serait largement utilisé pour aider la région Caraïbes à structurer et intensifier sa riposte au VIH. « Je pense que c’est une initiative essentielle qui permettra au Comité national de coordination de la lutte contre le sida d’améliorer sa planification stratégique » a-t-elle indiqué.

La région Caraïbes est la deuxième région la plus durement touchée après l’Afrique subsaharienne, avec un taux de prévalence du VIH chez les adultes de 1,1 % et où le sida demeure l’une des principales causes de décès chez les caribéens âgés de 25 à 44 ans. L’épidémie s’est stabilisée dans plusieurs pays – à un niveau généralement élevé toutefois. A la fin 2007, on estimait à 230 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région.

La région Caraïbes doit cibler davantage sa préve

Reportages:

Importants progrès à déclarer : UNGASS 2008 (12 mars 2008)


Publications:

Keeping Score II (pdf, 2.82 Mb) (en anglais)

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