Economic costs

L'ONUSIDA appelle à des investissements soutenus et élargis dans la santé et le VIH lors des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale

16 avril 2024

La restructuration de la dette et les réformes du système fiscal mondial sont nécessaires de toute urgence pour financer les systèmes de santé et d'autres services essentiels.

WASHINGTON/GENÈVE, 16 avril 2024 — Alors que les dirigeants financiers se réunissent à Washington pour les réunions annuelles de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, l'ONUSIDA appelle à des investissements accrus et durables dans la riposte mondiale au VIH et à d'autres menaces pour la santé.

"Lors de leurs réunions de printemps à Washington, les dirigeants financiers mondiaux doivent trouver le courage de rejeter les appels à davantage de restrictions budgétaires et d'adopter des mesures susceptibles de débloquer les investissements nécessaires pour sauver des millions de personnes et transformer la vie des plus vulnérables dans le monde entier, y compris les femmes et les filles."

Alors que le monde s'efforce d'atteindre un grand nombre des objectifs de santé définis dans le Programme de développement durable des Nations Unies, les investissements dans la riposte au VIH ont permis de réaliser des progrès extraordinaires pour l'humanité. Depuis 2010, les décès liés au sida ont diminué de 51 % dans le monde et les nouvelles infections par le VIH ont chuté de 38 %.

Mais plus de 9 millions de personnes attendent toujours de recevoir les médicaments contre le VIH qui les empêcheront de mourir du sida et il y a encore eu 1,3 million de nouvelles infections par le VIH en 2022. Il est essentiel d'augmenter les investissements dans la lutte contre le VIH aujourd'hui pour atteindre toutes les personnes qui ont besoin d'un traitement et pour prévenir de nouvelles infections qui ne feront qu'augmenter les coûts de traitement à l'avenir.     

Cependant, les investissements mondiaux nécessaires pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé mondiale d'ici 2030 sont très insuffisants. Un total de 20,8 milliards de dollars (en dollars constants de 2019) était disponible pour les programmes de lutte contre le VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire en 2022, soit 2,6 % de moins qu'en 2021 et bien moins que les 29,3 milliards de dollars nécessaires d'ici à 2025.

Dans de nombreux pays confrontés aux pandémies de VIH les plus graves, le service de la dette absorbe une part de plus en plus importante des recettes publiques et limite les dépenses publiques.

En Angola, au Kenya, au Malawi, au Rwanda, en Ouganda et en Zambie, les obligations liées au service de la dette dépassent 50 % des recettes publiques. L'année dernière, en termes de PIB, la Sierra Leone a dépensé 15 fois plus pour le service de la dette publique que pour la santé, 7 fois plus pour le service de la dette publique que pour l'éducation et 37 fois plus pour le service de la dette que pour la protection sociale. En Angola, le service de la dette a été 7 fois plus important que les investissements dans la santé, 6 fois plus que dans l'éducation et 14 fois plus que dans la protection sociale.

L'ONUSIDA maintient que la réforme du système financier mondial, y compris l'annulation de la dette, l'introduction de mécanismes de financement plus équitables et abordables et la réforme de la fiscalité mondiale, est essentielle pour libérer des financements transformateurs pour la santé, l'éducation et la protection sociale, également nécessaires pour mettre fin au sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Related: A triple dividend: the health, social and economic gains from financing the HIV response in Africa

Un appel à l’action pour sauver l’ODD10 : réduire les inégalités

18 juillet 2023

Les partenaires appellent à une action urgente pour inverser une explosion d’inégalités qui nous met en danger

18 juillet 2023 - Le Centre de coopération internationale de l’Université de New York, Development Finance International, Oxfam et l’ONUSIDA appellent à une action urgente pour sauver le 10e objectif de développement durable (ODD 10) : réduire les inégalités.

La COVID-19 a provoqué la plus forte augmentation des inégalités de revenus en trente ans, car les pays les plus pauvres n’avaient pas les moyens de soutenir les revenus des personnes les plus pauvres ni de faire face aux pandémies de COVID-19 et de SIDA. Pendant la pandémie de COVID-19 et la crise mondiale de l’inflation, les inégalités de revenus, de richesse et de santé ont fortement augmenté. Sans lutter sérieusement contre les inégalités, nous ne mettrons pas fin au sida d’ici 2030 (ODD 3.3) et les ODD sur la pauvreté, le genre et l’éducation seront fortement compromis.  

Dans son rapport d’avancement sur les ODD 2023, le Secrétaire général des Nations Unies a annoncé que l’ODD 10 était l’un des ODD les moins performants. Agir pour cet objectif n’a jamais été aussi urgent.

Pour atteindre l’ODD 10 et réduire les inégalités, il est essentiel que la communauté internationale prenne des mesures concertées lors de l’examen des ODD en cours, qui culmine lors du Sommet qui leur est consacré durant l’Assemblée générale des Nations Unies (ONU) qui se tient les 18 et 19 septembre 2023.

Agir, c’est assurer un meilleur suivi des inégalités de revenus et de richesse au sein d’un pays et entre les pays. Cela passe par le recours aux indicateurs qu'utilisent tous les États membres et les institutions, y compris l’ONU ou la Banque mondiale : le coefficient de Gini et l'indice de Palma.

L’appel à l’action aura lieu officiellement lors d’une réunion de haut niveau le 18 juillet à l’ONU à New York, en présence de responsables de gouvernements et de la société civile. Son Excellence, le président de Namibie, Hage Gottfried Geingob, et Son Excellence, le président de Sierra Leone, Julius Maada Bio, ont exprimé leur soutien et leur volonté de coparrainer cet appel à l’action pour sauver l’ODD 10 et lutter contre les inégalités.

En outre, plus de 230 économistes, responsables politiques et spécialistes des inégalités de premier plan, dont l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki Moon, le lauréat du prix Nobel Joseph Stiglitz, Thomas Piketty, Jayati Ghosh, Helen Clark et Jose-Antonio Ocampo, adressent une lettre ouverte au secrétaire général des Nations Unies et au président de la Banque mondiale les incitant à inclure les revenus et le patrimoine des personnes les plus riches dans le processus de surveillance des inégalités en utilisant les indicateurs Gini et Palma, et à veiller à ce que les tendances en matière d’inégalité soient suivies chaque année dans tous les pays. Cela rendra plus visible la croissance des inégalités extrêmes et permettra de redoubler les efforts pour promouvoir les politiques de lutte contre les inégalités.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Lancement du rapport Triple Dividende : le financement intégral de la riposte au VIH en Afrique

12 avril 2023

Le financement intégral de la riposte au VIH permettra de la remettre sur la voie afin d’atteindre les objectifs 2030 et d’accomplir des progrès sanitaires, sociétaux et économiques considérables dans les pays africains. Un nouveau rapport met ces résultats en avant, Triple dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique. Il sera dévoilé lors d’un événement interactif organisé par l’ONUSIDA et le PEPFAR le 12 avril à Washington D.C.

WASHINGTON DC/GENÈVE, le 12 avril 2023—Les recherches et les analyses menées par Economist Impact dans 13 pays africains révèlent que le financement intégral de la riposte au VIH sauvera des millions de vies et aura des répercussions considérables sur la santé, les sociétés et l’économie.

En fonction du pays, cette action permettrait non seulement de réduire de 40 à 90 % les nouvelles infections au VIH, mais les investissements alloués à l’épidémie de VIH favoriseraient également l’éducation, en particulier celles des jeunes femmes et des filles, réduiraient les inégalités entre les sexes et stimuleraient la croissance économique.

Si par exemple ces objectifs étaient atteints en Afrique du Sud, alors les adolescentes âgées de 15 à 19 ans représenteraient près de 15 % du recul des nouvelles infections d’ici 2030, alors qu’elles représentent moins de 5 % de la population totale. Par ailleurs, l’augmentation des investissements actuels en faveur du VIH contribuerait à des avancées économiques plus larges et pérennes d’ici 2030, et libérerait par voie de conséquence des ressources inestimables pour répondre à d’autres enjeux essentiels en matière de santé. Le rapport calcule que l’accomplissement de ces objectifs de financement se solderait par une augmentation de 2,8 % supplémentaire du PIB en Afrique du Sud et de 1,1 % au Kenya d’ici 2030.

« Ce rapport arrive à un moment crucial. Les preuves qu’il fournit devraient servir de catalyseur à des décisions politiques visant à garantir un financement total du VIH. Ce dernier aura de vastes répercussions socio-économiques et sera un pas pour les pays africains vers la mise en place de systèmes de santé plus résilients et mieux préparés pour prévenir les futures pandémies », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Des choix audacieux sont aujourd’hui indispensables pour accélérer les investissements et capitaliser sur ces décisions dans les domaines du VIH et de la santé afin de renforcer l’équité, les sociétés et les économies. »

« Le gouvernement américain est fier de s’être associé à d’autres pays de l'ONU pour adopter de nouvelles mesures audacieuses de financement de la lutte contre le VIH/sida d’ici 2025. Une volonté politique, programmatique et financière, est nécessaire pour mettre fin au VIH/sida en tant que menace pour la santé publique. Tous les secteurs gouvernementaux, y compris les ministères des Finances, jouent un rôle clé dans l’augmentation des financements nationaux pour s’assurer que les populations vulnérables sont atteintes équitablement et reçoivent les services de prévention, de soins et de traitement dont elles ont besoin », a déclaré le Dr John N. Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État.

Le rapport « Triple Dividende : les atouts sanitaires, sociaux et économiques du financement de la riposte au VIH en Afrique » chiffre la facture salée pour la santé, les sociétés et les économies si les fonds nécessaires pour mettre fin au sida comme menace de santé publique d’ici 2030 ne sont pas mobilisés.

Pour évaluer ces répercussions négatives, Economist Impact, avec le soutien de l’ONUSIDA, a comparé le scénario selon lequel les ressources financières nécessaires étaient intégralement couvertes pour atteindre les objectifs de la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida et celui où les niveaux de financement et de service du VIH sont maintenus au niveau actuel. Les améliorations en matière de santé s’accompagneraient aussi de gains au niveau de l’éducation. Cumulés, ces progrès permettraient d’augmenter la productivité des générations actuelles et futures, ce qui contribuerait à des avantages économiques plus larges.

« Les pays africains sont confrontés à des difficultés considérables pour obtenir les ressources nécessaires à l’augmentation des fonds nationaux alloués à la riposte au VIH. Les décisionnaires politiques devront penser à des solutions innovantes pour utiliser plus efficacement les financements à disposition. Il sera sûrement essentiel de s’appuyer sur les réseaux communautaires existants pour mobiliser des ressources supplémentaires pour la riposte au VIH et pour garantir qu’elle est équitable et atteint les personnes qui en ont le plus besoin », a déclaré Rob Cook, directeur du programme clinique chez Economist Impact.

Les récentes crises mondiales, notamment la COVID-19 et la guerre en Ukraine, ont entravé les efforts pour lutter contre l’épidémie de VIH et ont fortement pesé sur les financements en faveur de la santé et d’autres Objectifs de développement durable. L’aggravation des inégalités socio-économiques et de santé préexistantes se fera le plus sentir parmi les jeunes femmes, les enfants et les autres populations vulnérables. Les difficultés budgétaires majeures auxquelles sont confrontés les pays africains ont limité leurs capacités à accroître le financement national à la riposte au VIH et les budgets généraux consacrés à la santé. Les recherches d’Economist Impact indiquent la nécessité de politiques visant à la fois à générer de nouvelles sources de revenus et à maximiser l’utilisation des fonds et ressources existants.

L’ONUSIDA estime que les pays à revenu faible et intermédiaire devront investir 29 milliards de dollars chaque année pour atteindre les objectifs visant à mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. En 2020, les niveaux de financement ont chuté, accusant un retard de près de 30 % par rapport aux objectifs. Cette situation complique la couverture future des besoins et met les objectifs à venir hors d’atteinte.

Nous prévoyons plus de 7 millions de décès dus au sida, mais la moitié peut être évitée si la riposte est intégralement financée et si les politiques vont dans la bonne direction.  

Les objectifs 2025 dans le monde incluent d’amener le nombre annuel de nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 (contre 1,5 million en 2021), celui des infections au VIH chez les adolescentes et les jeunes femmes à moins de 50 000 et celui des décès liés à une maladie opportuniste à moins de 250 000 (contre 650 000 en 2021).

Les personnalités suivantes participeront à l’événement et au lancement du rapport Triple Dividende :

  • Winnie Byanyima, directrice exécutive de l’ONUSIDA 
  • M. l'ambassadeur John Nkengasong, coordinateur des États-Unis pour la lutte mondiale contre le sida et représentant spécial pour les questions de santé mondiale au département d’État, PEPFAR 
  • M. le ministre Mthuli Ncube, ministre des Finances du Zimbabwe
  • Allan Maleche, directeur exécutif du Kenya Legal and Ethical Issues Network on HIV and AIDS (KELIN) 
  • David Humphries, directeur mondial des politiques de santé, Economist Impact

La modération sera assurée par :

  • Jennifer Kates, vice-présidente senior et directrice des politiques mondiales de santé et de lutte contre le VIH, KFF

Vous avez la possibilité de le suivre en ligne :
https://youtube.com/live/LHPZsr2VSLs?feature=share

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Les membres du conseil d’administration mettent en garde : le manque important de budget de fonctionnement de l’ONUSIDA risque de prolonger la pandémie de sida

03 novembre 2022

La directrice exécutive de l’ONUSIDA appelle à investir immédiatement 35 millions de dollars dans le financement de l’organisation pour la fin de l’année et à s’engager pour financer le budget de fonctionnement à hauteur de 210 millions de dollars en 2023

GENÈVE, le 3 novembre 2022—Les membres du conseil d’administration du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) se sont réunis pour discuter de la manière de rassembler les 35 millions de dollars manquant au budget de fonctionnement minimum de l’organisation s’élevant à 187 millions de dollars. Ce déficit compromet les efforts pour mettre fin à la pandémie de sida en tant que menace de santé mondiale d’ici 2030. Le budget requis pour répondre totalement aux besoins opérationnels de l’organisation est fixé à 210 millions de dollars.

Dans son discours d’ouverture à une réunion spéciale organisée à Genève pour discuter des solutions au manque de financement, l’Ambassadeur de la Mission permanente de Thaïlande auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, Rongvudhi Virabutr, a déclaré que le Programme commun continuait à jouer un rôle important dans la collecte et l’analyse des données en vue d’apporter des preuves et de mobiliser le leadership politique.

« Comme l’a si bien dit le plus grand bailleur de fonds de la riposte au sida en début d’année, le Programme commun est « l’étoile Polaire, sans laquelle nous serions dans l'obscurité. Notre succès commun repose sur un Programme commun entièrement financé et efficace. Nous n’avons pas de temps à perdre. »

Appelant à débloquer immédiatement 35 millions de dollars de financement pour la fin d’année, la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a déclaré que la santé financière de l’organisation s’était encore détériorée depuis la dernière réunion du CCP en juin. Elle a expliqué que la guerre en Ukraine et les fluctuations sur le marché des devises avaient aggravé la situation.

« Le déficit budgétaire est d’une telle ampleur qu’il ne peut pas être comblé en nous serrant la ceinture ou mettant en place de nouvelles mesures pour gagner en efficacité. Cela nous confronte à des choix cornéliens, parmi lesquels réduire considérablement la présence de l’ONUSIDA dans les pays ou procéder à d’autres réductions envers nos coparrainants », a déclaré Mme Byanyima. « Ces choix sont dévastateurs et tous les scénarios vont remettre encore plus en question la riposte mondiale au sida en refusant les services de prévention, de traitement et de soins anti-VIH à des millions de personnes vulnérables. »

L’ONUSIDA a pris des mesures importantes pour combler le manque de financement. Elle a instauré une discipline budgétaire, développé une nouvelle stratégie de mobilisation des ressources et travaillé en étroite collaboration avec une équipe spéciale composée de membres du CCP afin de proposer des actions et des recommandations visant à renforcer sa situation financière en 2023.

Les coparrainants de l’ONUSIDA, les communautés de personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et les organisations de la société civile ont appelé conjointement au financement total de l’ONUSIDA afin que l’organisation puisse accomplir sa mission vitale.

« Le monde est en danger et, aujourd’hui, nos efforts communs pour atteindre l’objectif de développement durable visant à éliminer le VIH/sida comme menace de santé publique sont en jeu », a déclaré Christian Hui de la Prevention Access Campaign, Canada. « La contribution du Programme commun est indéniable. La société civile, en particulier les populations marginalisées et les populations clés, bénéficie énormément du travail du Programme commun : extension de l’accès aux antirétroviraux vitaux et à la prévention combinée, lutte en faveur des droits humains et de la participation active des communautés aux programmes de lutte contre le VIH. »

Reconnaissant la complémentarité du travail de l’ONUSIDA, d’autres partenaires de la riposte au VIH, notamment le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et le Plan d’urgence du président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR), se sont aussi prononcés en faveur du financement total de l’ONUSIDA.

L’ONUSIDA est présente dans 70 pays du monde et travaille en partenariat avec les gouvernements, la société civile et les communautés. Elle collecte les données qui façonnent la riposte au VIH, milite contre les lois et politiques néfastes afin d’instaurer un cadre juridique propice aux transformations, œuvre pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, et combat les inégalités qui favorisent la pandémie de VIH parmi les groupes de personnes vulnérables et marginalisées. En 2020-2021, l’ONUSIDA a soutenu plus de 80 % des candidatures au Fonds mondial, canalisant 5 milliards de dollars de financement pour la lutte contre le VIH.

« Nous souhaitons inviter toutes les parties prenantes à renforcer le soutien, la coordination et la collaboration avec l’ONUSIDA pour poursuivre la mission inachevée de sauver des vies et de n’oublier personne dans nos efforts pour mettre fin au sida », a déclaré Alegnta Gebreyesus Guntie de la Mission permanente de l’Éthiopie au Bureau des Nations Unies à Genève.

« L’appui qu’apporte l’ONUSIDA aux pays aide à élaborer des stratégies fondées sur des preuves et la science, mais aussi adaptées à la réalité de l’épidémie. Par ailleurs il permet de mettre au point des programmes afin de les mettre en œuvre correctement », a déclaré Mme Byanyima. « Aujourd’hui, le travail du Programme commun est plus que jamais nécessaire pour aider les pays à se préparer à la prochaine session de dépôt de dossier auprès du Fonds mondial alors que la conjoncture d’attribution des aides est difficile. »

Le rapport actuel de l’ONUSIDA sur le sida, In Danger, révèle un affaiblissement de la riposte au VIH suite à la pandémie de COVID-19, à la crise économique mondiale et à la guerre en Ukraine. Au total, en 2021, 650 000 personnes sont décédées de maladies opportunistes et 1,5 million de nouvelles contaminations ont été recensées, soit 1 million de plus que l’objectif 2020 fixé à 500 000. Le nombre de nouvelles infections a augmenté dans 38 pays.

« L’ONUSIDA travaille sans relâche pour inverser la tendance et remettre la riposte au VIH sur la bonne voie », a déclaré Mme Byanyima.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

UNAIDS Executive Director remarks

L’ONUSIDA avertit que le VIH, la COVID et d’autres investissements dans la santé sont en danger en raison d’une crise imminente de la dette en Afrique et dans les pays en voie de développement

13 octobre 2022

En 2020, les pays fortement endettés utilisaient déjà quatre fois plus d’argent pour rembourser leur dette que pour investir dans la santé, révèle le rapport de l’ONUSIDA A Pandemic Triad. Ce document a été présenté au cours d’un événement organisé par l’Université Georgetown à Washington lors des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale

WASHINGTON/GENÈVE, le 13 octobre 2022—La crise de la COVID-19 et celle de la dette, désormais aggravées par les conséquences de la guerre en Ukraine, ont donné un coup de frein sans précédent à la santé mondiale et mettent la riposte mondiale au sida en péril. Selon un nouveau rapport de l’ONUSIDA, leur effet conjugué risque de causer 7,7 millions de décès dus à des causes liées au sida d’ici 2030.

Le rapport A Pandemic Triad montre que la crise de la dette et la guerre en Ukraine ont renforcé la crise fiscale des pays en voie de développement, compromettant gravement leur capacité à investir dans la santé. Il révèle également que les pays les plus touchés économiquement par la COVID-19 sont les pays les plus endettés et que ce sont les mêmes pays qui sont les plus touchés par le VIH. En 2020, pour 10 dollars disponibles, 4 dollars ont été dépensés pour le service de la dette et un seul a été investi dans la santé.

« Le multilatéralisme ne peut pas faillir une fois encore », a déclaré la directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « La riposte à la COVID a été totalement inadaptée : la vaccination est très limitée dans les pays en développement, il n’y a eu aucun allégement permanent de la dette et les ressources nouvelles dans les pays rencontrant de graves problèmes sanitaires et sociaux ont été rares. Nous n’avons pas le droit à l’erreur cette fois-ci. »

Avant même d’inclure les derniers chiffres, la Banque mondiale prévoit qu’en 2027 les dépenses de santé dans 110 pays seront soit inférieures soit légèrement supérieures aux niveaux de 2019. Les niveaux d’investissements de santé dépasseront ceux d’avant la COVID en 2019 dans 67 pays seulement.

Les données de 2020 montrent une augmentation temporaire des dépenses de santé, mais que celle-ci se concentrait principalement sur l’urgence liée à la COVID, oubliant les autres priorités de santé. Les derniers chiffres du FMI prévoient un ralentissement de la croissance économique, une hausse de l’inflation et une aggravation des risques liés à la dette, ce qui fragilise sérieusement les investissements dans la santé et le VIH.

« Nous avons besoin d’une riposte multilatérale et courageuse pour permettre aux pays en voie de développement de riposter aux pandémies actuelles et de se protéger des pandémies à venir, tout en apportant une réponse aux crises alimentaires urgentes », a déclaré Mme Byanyima. « La solution consiste à développer la coopération au développement, combler les failles des systèmes fiscaux, promouvoir une fiscalité moderne, proposer une annulation et un soulagement rapides et efficaces de la dette, et éviter de recourir à des mesures d’austérité qui se traduiraient par moins de médecins, d’infirmières et infirmiers, de sages-femmes. Les nouvelles ressources et celles dégagées de l’allégement ou l’annulation de la dette ou la lutte contre l’évasion fiscale devraient être investies pour mettre fin au sida d’ici 2030 et riposter efficacement aux futures pandémies. »

Le rapport A Pandemic Triad montre que sur les 38 millions de personnes séropositives environ, 26 millions vivent dans des pays en voie de développement et deux tiers dans des pays qui n’ont reçu absolument aucun allégement de leur dette malgré la crise sanitaire et économique grave provoquée par la COVID.

8 milliards de dollars manquent à la riposte au VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire par rapport au niveau nécessaire d’ici 2025. En 2021, les ressources financières internationales pour le VIH avaient reculé de 6 % par rapport à 2010. On estime que la baisse des ressources disponibles pour financer l’accès aux services anti-VIH pourrait coûter la vie à 7,7 millions de personnes au cours de la prochaine décennie.

Le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme cherche des ressources supplémentaires pour des investissements nationaux dans la lutte contre ces trois maladies.

Kalipso Chalkidou, responsable du financement de la santé au Fonds mondial, a déclaré que : «Les derniers chiffres du FMI concernant les perspectives économiques mondiales présagent un avenir morose pour les pays donateurs et bénéficiaires. Par ailleurs, le service de la dette limite considérablement la capacité des pays, en particulier celle des pays pauvres, à investir dans des programmes de santé et sociaux. Dans ce contexte, le Fonds mondial considère la conversion de dettes en faveur de la santé comme un outil prometteur pour créer la liberté budgétaire nécessaire à des investissements dans les systèmes de santé et [la lutte contre] les trois maladies. »

En moyenne, les niveaux d’endettement public dans les pays à revenu faible et intermédiaire sont passés de 55 % à 63,8 % du PIB entre 2019 et 2020, ce qui équivaut à une somme ahurissante de 2 300 milliards de dollars qui continue de s’alourdir rapidement. Parallèlement, la dépréciation de plus de 10 % des devises par rapport au dollar américain et l’escalade des paiements des taux d’intérêt créent les conditions parfaites à une crise d’envergure. Pour les pays à faible revenu, la dette totale est estimée à 87 % du PIB. Par conséquent, le pourcentage de ces pays touchés par le surendettement ou exposés à un risque élevé de surendettement a doublé par rapport à 2015 pour atteindre 60 %.

Lors des assemblées annuelles, OXFAM a présenté son rapport actualisé Indice de l’engagement à la réduction des inégalités, ainsi que les dernières données sur les inégalités en matière d’accès à la santé.

Max Lawson, responsable Inequality Policy and Advocacy chez Oxfam International, a déclaré : « Notre analyse montre que la moitié des pays les plus pauvres ont réduit leurs dépenses de santé, malgré la pire crise sanitaire du siècle. Ils dépensent beaucoup plus pour rembourser leurs énormes dettes aux riches créanciers de New York et de Londres que ce qu’ils peuvent dépenser pour protéger leur population contre les décès dû à des maladies. Cette situation est d’autant plus terrible qu’elle n’est pas une fatalité. Les inégalités sont un choix politique, pas le fruit du destin. »

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Pandemic triad: HIV, COVID-19 and debt in developing countries

Watch: Jaime Atienza Azcona, Director, Equitable Financing, UNAIDS explains the report

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L’ONUSIDA lance un appel en faveur d’un renforcement des dépenses de santé et de la protection sociale, aspect essentiel de la riposte économique à la COVID-19

17 avril 2020

 

Déclaration de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, concernant la riposte économique à la COVID-19. Allocution faite au cours d’un évènement en ligne organisé le 16 avril 2020 et coparrainé par le Global Development Policy Center et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

La COVID-19 tue. Toutefois, l’ampleur et les conséquences de la pandémie sont humaines.

Le décès de milliers de personnes et la disparition des moyens de subsistance de millions d’autres étaient évitables. Ces pertes résultent des inégalités extrêmes profondément ancrées dans notre économie mondiale.

La hausse brutale des courbes de mortalité, l’ampleur des pertes économiques et l’agitation sociale dans plusieurs pays sont le fruit de nos choix politiques, une conséquence du modèle économique que nous avons créé.

La COVID-19 a fait entrer la planète dans une phase de récession. Le Fonds monétaire international indique que les répercussions de la vague de confinement vont être plus catastrophiques que celles de la crise financière mondiale de 2008. L’Organisation internationale du Travail s’attend à ce que la COVID-19 détruise l’équivalent de 195 millions de postes à plein temps.

Comme nous l’avons appris de celle du VIH, les épidémies causent des ravages dans un monde pétri d’inégalités. Elles se gorgent de celles existantes et affectent surtout les populations les plus vulnérables et marginalisées : celles qui n’ont pas accès aux soins de santé, qui ne disposent pas de systèmes de protection sociale, de congés maladie ou qui n’ont pas d’eau pour se laver les mains. Les personnes dont le droit à la santé est bafoué sont les premières touchées et sont celles qui payent le prix le plus fort.

Lorsque les gouvernements accordent la priorité aux régimes de santé privés par rapport aux soins de santé universels financés par des deniers publics, ils font un choix et déclarent que le droit à la santé devient le privilège de quelques personnes qui peuvent se le permettre. En période d’épidémie, ce choix détermine ni plus ni moins qui va vivre et qui va mourir. Quiconque jouit du privilège d’accéder aux soins de santé survit, les autres meurent.

Les gouvernements doivent investir dans une protection sociale universelle. Les communautés pauvres du monde entier nous disent : « Si nous ne travaillons pas, nous allons mourir de faim avant même d’attraper le coronavirus. » C’est un choix auquel personne ne devrait être confronté. Cette crise sanitaire se transforme rapidement en une crise alimentaire.

Notre économie foisonne d'exemples de modèles commerciaux qui fonctionnent sur du personnel dépourvu de protection. Ces modèles exploitent la main-d’œuvre et les sous-traitants, ne les aident pas ou ne les protègent pas.

La crise climatique est une autre conséquence de notre modèle économique pernicieux qui exploite les écosystèmes dont nous dépendons. Et, ici aussi, ce sont les plus pauvres, les moins responsables de cette exploitation, qui sont touchés de plein fouet. À l’heure où je vous parle, dans le Pacifique, des populations ne luttent pas uniquement contre la COVID-19, mais sont en train de reconstruire après le passage du cyclone Harold.

Rien de tout cela n’est fortuit. C’est intentionnel. Je viens d'affirmer que nous récoltons les fruits des choix humains, mais il s’agit souvent de ceux des HOMMES. Les hommes continuent de monopoliser les conseils d’administration des entreprises et de peupler les couloirs de la politique, alors que c’est aux femmes que revient en grande majorité la tâche de s’occuper des autres. Les femmes doivent prendre soin des malades dans leur famille au cours d’une pandémie ou marcher encore plus longtemps pour trouver de l’eau potable.

Mais tout espoir n’est pas entièrement mort. Nous apercevons quelques lueurs ici ou là, et les enseignements font leur chemin. Des gens prennent conscience que la santé et la protection sociale sont importantes. Cela signifie que si nous surmontons cette crise, nous devons repartir sur de nouvelles bases, pas reprendre d’où nous étions.

Nous voyons des pays créer des impôts de « solidarité » sur les grandes entreprises et sur les riches contribuables. Nous entendons parler de l’annulation de la dette des étudiantes et étudiants, de la suppression des frais de santé, y compris des redevances, et d’une augmentation du soutien apporté aux aidantes et aidants. Voilà de nouvelles perspectives.

Néanmoins, nous voyons d’autres pays s’engager sur une tout autre voie : baisses d’impôts pour les plus riches ou sauvetage financier de grandes entreprises sans garantie que ces aides amélioreront le sort du personnel et des sous-traitants sur le terrain. Bref, nous enregistrons des signaux contradictoires.

L’enveloppe destinée à la santé et à la protection sociale doit être revue à la hausse. Cela pourrait jeter les fondements de la reconstruction, afin que cette dernière ne se limite pas à un sauvetage financier improvisé.

Nous devons sortir autres de cette crise, avec la détermination de changer de modèle économique. Nous avons besoin d’un Global Green New Deal qui incite à penser en priorité aux personnes et à la planète.

Un nouveau modèle économique qui démocratise la couverture sanitaire et la protection sociale universelles auprès de toutes et tous, qui favorise des conditions de travail décentes et paye des salaires décents, où les fruits sont distribués tout au long de la chaîne d’approvisionnement et où chaque partie prenante en profite de manière équitable. Un modèle qui respecte les engagements de l’Accord de Paris sur le climat.

Nous nous trouvons à la croisée des chemins et je prie pour que les leaders du monde entier se décident en faveur de choix différents.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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UNAIDS Geneva
Sophie Barton-Knott
tél. +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org

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Sans financement durable, la riposte au sida est vouée à l'échec

26 septembre 2019

L'Assemblée générale des Nations Unies s'est engagée cette semaine à parvenir à la couverture santé universelle d'ici 2030. Elle a également promis d'accélérer les efforts pour réaliser au cours de la même période les Objectifs de développement durable, dont celui de mettre fin au sida. Ces engagements reflètent une volonté politique pour apporter une réponse aux crises les plus graves que connaît le monde.

Dans la Déclaration politique de 2016 sur la fin du sida, l'Assemblée générale a décidé de porter à 26 milliards de dollars minimum d’ici 2020 les investissements destinés à la riposte au sida dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Fin 2018, seuls 19 milliards de dollars (en dollars constants de 2016) étaient disponibles, et pire, cette somme accusait un recul de près d'un milliard de dollars par rapport à l'année précédente.

Le financement international de la lutte contre le VIH baisse alors qu'il devrait augmenter continuellement. La volonté politique ne se reflète tout simplement pas dans les investissements nécessaires pour faire de la fin du sida une réalité. À un peu plus d'un an de l'objectif 2020 fixé à 26 milliards de dollars consacrés à la riposte au sida, 7 milliards de dollars manquent toujours à l'appel. Ce retard est particulièrement préoccupant, car nous savons qu'investir dans la riposte au sida sauve des vies, autrement dit qu'il s'agit d'un investissement extrêmement rentable.

 

« Le monde ne peut se permettre de relâcher ses efforts financiers dédiés à la riposte au sida », a déclaré Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l'ONUSIDA. « Les pays doivent tenir leur promesse. Ils doivent augmenter continuellement leur financement de la riposte au VIH si le monde veut satisfaire ses obligations envers les personnes les plus vulnérables et désavantagées. »

2018 a vu les financements reculer dans tous les secteurs : ressources nationales (-2 %), Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial, -20 %, imputable aux fluctuations au sein de son cycle triennal de subventions), autres canaux multilatéraux (-2 %), programmes bilatéraux du Gouvernement des États-Unis d'Amérique (-3 %), programmes bilatéraux d'autres pays donateurs (-17 %), organisations philanthropiques (-18 %) et autres ressources internationales (-4 %).

Les pays à faible et moyen revenu financent de plus en plus eux-mêmes leur riposte au sida. Entre 2010 et 2018, les ressources nationales investies par ces pays à cette fin ont augmenté de 50 % contre 4 % seulement pour les investissements internationaux.

En 2018, les financements nationaux dans ces pays ont représenté 56 % des ressources financières totales, même si l'on rencontre de fortes disparités selon les régions. Pour cette même année, en Afrique orientale et australe, la région la plus touchée par le VIH, 59 % des ressources allouées à l'épidémie provenaient de donations. Le taux passe à 80 % si l'on exclut l'Afrique du Sud de cette analyse. Entre 2010 et 2018, tous les grands donateurs à l'exception des États-Unis ont réduit leurs contributions bilatérales directes à la riposte au sida dans d'autres pays.

Ce mois d'octobre marque une étape primordiale pour les financements et le VIH. Le 10 octobre, les gouvernements et d'autres partenaires se réunissent en effet à Lyon lors de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial. L'objectif à minima est de lever à 14 milliards de dollars pour la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme pour la période 2020-2022. Le Fonds mondial estime que le financement complet de ses programmes sauvera 16 millions de vies, qui viendraient s'ajouter aux 27 millions de vies sauvées depuis sa création en 2002.

« J'exhorte les pays à subvenir aux besoins financiers du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme au cours de la prochaine reconstitution de ses ressources. La vie de 16 millions d'hommes, de femmes et d'enfants en dépend », a insisté Mme Carlsson.

Pour en savoir plus

Ressources et financement

Mesurer l’homophobie pour améliorer la vie de tous

08 mars 2018

Un nouvel indice destiné à mesurer les niveaux d’homophobie a été élaboré, afin d’illustrer l’impact que l’homophobie exerce sur les pays.

Définie ici comme toute attitude, croyance ou action négative envers des personnes ayant une orientation sexuelle ou une identité de genre différente, l’homophobie est reconnue depuis longtemps comme un problème qui nuit à la santé publique. Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes confrontés à la stigmatisation sont davantage susceptibles de s’engager dans des comportements sexuels à risque et moins enclins à suivre un traitement antirétroviral, et leurs taux de dépistage du VIH sont plus faibles. La connaissance du niveau d’homophobie, en particulier dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, reste pourtant rare.

Ce nouvel indice, publié dans la revue European Journal of Public Health, combine à la fois des données sur l’homophobie institutionnelle, reflétée dans les lois par exemple, et l’homophobie sociale, qui concerne les relations entre les individus et des groupes de personnes. Les données qui alimentent l’indice proviennent d’une large variété de sources, notamment des Nations Unies, du Fonds monétaire international et de l’Association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes. Plus de 460 000 personnes ont été interrogées sur leurs réactions à l’homosexualité dans le cadre d’enquêtes menées à l’échelon régional, qui ont également servi de sources pour l’indice.

L’Indice de climat homophobe donne des estimations pour 158 pays. Il révèle que l’Europe occidentale est la région la plus inclusive, suivie de l’Amérique latine. L’Afrique et le Moyen-Orient sont les régions qui comptent les pays les plus homophobes, à l’exception de l’Afrique du Sud et du Cap-Vert, qui figurent parmi le top 10 des pays à revenu faible et intermédiaire les plus inclusifs. Parmi les pays à revenu faible et intermédiaire, la Colombie est la plus inclusive, tandis que la Suède occupe le premier rang mondial en étant le pays le plus inclusif de tous.

En comparant les résultats de l’indice avec d’autres données, les chercheurs ont découvert que les pays dont les niveaux d’homophobie sont plus élevés sont les mêmes que ceux qui présentent de hauts niveaux d’inégalité entre les sexes, des violations des droits de l’homme, une faiblesse des dépenses de santé et un faible niveau de satisfaction de la vie. Il apparaît que les hausses de l’Indice de climat homophobe dans un pays sont associées à une baisse de l’espérance de vie masculine et à une plus faible production économique.

L’indice montre ainsi les effets préjudiciables de l’homophobie sur la vie et le bien-être de chaque individu dans un pays, et pas seulement les gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. « Cet indice propose aux communautés des données intéressantes capables de les aider dans leur action de sensibilisation en faveur de sociétés plus inclusives », explique Erik Lamontagne, Conseiller économique principal à l’ONUSIDA.

En connaissant les effets néfastes de l’homophobie, les pays seront en bien meilleure capacité pour y répondre et améliorer la vie de tous.

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