EGY

Élargir les services sans stigmatisation pour les femmes en Égypte

11 avril 2019

Lorsque la famille et les voisins de Salma Karim (son nom a été changé) ont appris qu’elle vivait avec le VIH, ils l’ont chassée de sa maison. Sans nulle part où aller, elle a été contrainte de partir en laissant derrière elle ses deux jeunes enfants. Cette histoire n’est pas une exception en Égypte. Une personne vivant avec le VIH sur cinq raconte avoir été contrainte de quitter son foyer à cause de son propriétaire, sa famille ou ses voisins.

Les niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination constituent l’un des facteurs clés de l’augmentation des nouvelles infections à VIH dans le pays, qui ont doublé entre 2010 et 2016. Les femmes et les adolescentes sont souvent les plus vulnérables. Les normes sociétales, les inégalités entre les sexes, la dépendance économique, la discrimination couverte par la loi et des pratiques néfastes les touchent de manière disproportionnée, les rendant plus vulnérables au VIH et les exposant à des niveaux de stigmatisation et de discrimination supérieurs en cas d’infection à VIH.

En 2016, l’ONUSIDA a conclu un partenariat avec le Ministère égyptien de la Santé et de la Population dans un effort conjoint pour favoriser une riposte à l’épidémie de VIH qui transforme les aspects relatifs au genre. Un projet pilote baptisé « Améliorer la santé sexuelle et reproductive des femmes vivant avec le VIH et touchées par le virus » a été lancé, grâce à un financement du gouvernement néerlandais. Trois ans plus tard, la phase pilote a atteint le double du nombre de bénéficiaires prévu, avec des services de santé sexuelle et reproductive de qualité, exempts de toute stigmatisation.

« J’ai perdu mon premier enfant car je ne savais pas que j’avais le VIH », explique Nour Tarek (son nom a été changé). C’est sur l’un des sites du projet pilote à Gizeh qu’elle a bénéficié d’un soutien pour faire valoir ses droits reproductifs à l’abri de toute discrimination. « J’ai eu un suivi par le médecin à l’hôpital et je suis retombée enceinte ».

Grâce au traitement antirétroviral qu’elle a reçu pendant sa grossesse, son bébé Mona (le nom a été changé) est né sans le VIH. « Je devrai refaire des tests jusqu’à ce qu’elle ait un certain âge pour être sûre qu’elle va bien », explique Mme Tarek.

Couronné de succès, le projet pilote est aujourd’hui élargi à un tiers des gouvernorats du pays. L’objectif est de proposer des services anti-VIH et de santé sexuelle et reproductive de qualité à 1 300 femmes vivant avec le VIH et à 3 000 femmes davantage exposées au risque de contracter le VIH. Sa focalisation sur le renforcement des capacités des prestataires de santé et des organisations de la société civile sera capitale pour éviter à l’avenir la stigmatisation et la discrimination, dont il est dit qu’elles conduisent une personne sur quatre vivant avec le VIH en Égypte à ne pas divulguer sa séropositivité au VIH lorsqu’elle a besoin de soins.

À l’occasion d’une visite au Caire le 9 avril, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé et l’Ambassadeur des Pays-Bas en Égypte, Laurens Westhoff, ont signé un accord qui ouvre la voie à l’expansion du projet. Mis en œuvre grâce à une nouvelle subvention triennale des Pays-Bas, les services élargis vont permettre de compléter les efforts nationaux pour atteindre les nouveaux objectifs ambitieux de la Stratégie nationale de lutte contre le sida de l’Égypte 2018-2022 et les Objectifs de développement durable.

Les jeunes en campagne contre la stigmatisation et la discrimination en Égypte

27 février 2019

À la veille de la Journée Zéro Discrimination, des jeunes se sont rassemblés au Caire, en Égypte, pour apprendre comment réagir à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH et en savoir davantage sur la manière dont l’épidémie de VIH touche l’Égypte et sur le rôle que les jeunes peuvent jouer dans la riposte au sida.

« Le fardeau de l’épidémie pèse davantage sur les jeunes. En Égypte, c’est aux jeunes qu’il revient de mener la riposte au VIH », a déclaré Walid Kamal, Responsable du Programme national de lutte contre le sida en Égypte.

Lors d’un débat sur la stigmatisation et la discrimination, des personnes vivant avec le VIH ont livré leurs témoignages et raconté leurs expériences, aidant ainsi les participants à avoir une compréhension approfondie de la manière dont la stigmatisation et la discrimination touchent les personnes vivant avec le VIH.

« C’est notre responsabilité d’aider les personnes vivant avec le VIH à se sentir partie intégrante de la communauté », a déclaré l’un des jeunes participants.

« Il ne s’agit pas seulement du sida, c’est aussi une question de justice sociale, d’égalité, d’autonomisation des femmes et de promotion de normes de genre positives », a déclaré Ahmed Khamis, Responsable national de l’ONUSIDA en Égypte.

Les participants ont également appris comment planifier, concevoir et mettre en œuvre la sensibilisation en ligne et les campagnes de sensibilisation sur les réseaux sociaux.

À l’issue de la rencontre, organisée par l’ONUSIDA et le Programme national de lutte contre le sida le 21 février, les jeunes se sont entendus pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux afin de mettre en avant les effets néfastes de la stigmatisation et de la discrimination. Les campagnes commenceront le 1er mars, pour la Journée Zéro Discrimination, et dureront trois semaines. Elles bénéficient du soutien du Bureau national de l’ONUSIDA en Égypte et de l’aval du Ministère égyptien de la Santé et de la Population.

En Égypte, une décision de justice historique interdit la discrimination fondée sur le VIH sur le lieu de travail

01 juillet 2016

Ahmed a été licencié de son poste de plombier pour un club de Gizeh, en Égypte, lorsque son employeur a appris en 2015 qu'il vivait avec le VIH. Au lieu de se taire, Ahmed a décidé de le poursuivre en justice avec l'aide de la Fondation Al Shehab pour un développement compréhensif.

La Fondation Al Shehab est une organisation non gouvernementale égyptienne qui défend les droits des personnes marginalisées, notamment les droits des personnes vivant avec le VIH de travailler et d'accéder à l'éducation et au logement sans discrimination. L'action en justice a reçu le soutien de l'Organisation internationale de droit du développement, qui travaille en étroite collaboration avec l'ONUSIDA dans le cadre d'un protocole d'accord.

Dans une décision historique pour l'Égypte et la région, un tribunal du Caire a donné raison à Ahmed, en déclarant que les personnes vivant avec le VIH ne pouvaient pas être licenciées en raison de leur séropositivité au VIH. L'arrêt du tribunal, rendu en février 2016, indique que l'emploi est un droit fondamental pour tous les citoyens égyptiens, quel que soit leur état de santé, dès lors qu'ils sont aptes à travailler.

Cette décision phare a été applaudie par la société civile, les activistes et les organisations internationales de développement impliqués dans la riposte au sida en Égypte et dans toute la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Elle crée un important précédent juridique pour les futures affaires de discrimination et va dans le sens des orientations de l'ONUSIDA et de la Stratégie arabe de lutte contre le sida (2014-2020). 

 

Déclarations

« Cette décision de justice a changé ma vie du tout au tout, car je n'ai plus peur de perdre mon travail à cause de ma séropositivité au VIH. »

Ahmed (nom d'emprunt) une personne vivant avec le VIH

« Nous luttons depuis des années pour qu'un tribunal égyptien affirme le droit des personnes vivant avec le VIH de travailler sans discrimination. »

Youssef Awad Président de la Fondation Al Shehab pour un développement compréhensif

« Cette décision de justice qui affirme le droit des personnes vivant avec le VIH de travailler va dans le sens des principaux cadres juridiques internationaux. »

David Patterson Expert judiciaire dans le domaine de la santé, Organisation internationale de droit du développement

« Cette décision de justice va créer un précédent important pour assurer zéro discrimination sur le lieu de travail dans toute la région. »

Yamina Chakkar Directrice régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

Les pays arabes réaffirment leur engagement de mettre fin à l'épidémie de sida

07 mars 2016

Le Conseil des Ministres arabes de la Santé a adopté à l'unanimité une résolution qui incite les pays à accélérer leurs efforts de mise en œuvre de la Stratégie arabe de lutte contre le sida et les ripostes nationales pour mettre fin au sida d'ici 2030.

Dans son intervention devant le Conseil réuni le 3 mars au Caire, en Égypte, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a salué le leadership dont font preuve le Conseil et les ministres dans la riposte au sida. Il a souligné que la Stratégie arabe de lutte contre le sida (2014-2020) présente une position unifiée, éclairée par des données probantes, tout en tenant compte des particularités régionales. Il a déclaré que, dans le contexte des Objectifs de développement durable, il existait un besoin urgent de réduire les inégalités en matière de santé entre les pays en adoptant les principes de sécurité sanitaire mondiaux découlant des valeurs de la justice sociale et de sociétés ouvertes à tous.

M. Sidibé a également fait part de son espoir de voir Oman, les Émirats Arabes Unis et d'autres pays arabes être bientôt certifiés comme ayant éliminé la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Il a encouragé les pays qui sont sur le point d'atteindre cet objectif à finaliser le processus de validation et à donner l'exemple dans la région.

Le Secrétaire général adjoint de la Ligue des États arabes, Ahmed Benhelli, a rencontré M. Sidibé et s'est engagé à mobiliser les soutiens en vue de la prochaine Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida, qui doit se tenir en juin à New York, aux États-Unis. Lors de rencontres bilatérales avec les Ministres de la Santé du Bahreïn, de Djibouti et de la Libye, M. Sidibé a mis en avant l'importance d'une participation de haut niveau des pays arabes et de leur contribution effective à une déclaration politique forte.

M. Sidibé a évoqué le leadership considérable et le rôle de catalyseur de l'Égypte dans la région lors d'une réunion avec le Premier ministre, le Vice-ministre des Affaires étrangères, le Ministre de la Santé et la Ministre de la Solidarité sociale égyptiens. Il a insisté sur le fait que l'Égypte est en train de bâtir des partenariats solides en Afrique, notamment pour la production locale de médicaments, un aspect essentiel pour assurer et pérenniser la couverture maladie universelle au Moyen-Orient et en Afrique.

Pendant sa visite en Égypte, M. Sidibé a rencontré Yousra, actrice et chanteuse très populaire récemment nommée Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. À travers son action, Yousra a démontré quel impact les activistes et les personnalités de la région pouvaient avoir dans la création de passerelles et de liens avec les décideurs pour mettre fin au sida dans la région d'ici 2030.

Déclarations

« Cette région peut être une plate-forme d'excellence pour un partenariat de développement plus fort en Afrique. Ses valeurs de justice sociale et d'inclusion peuvent apporter une contribution significative à la réduction des inégalités qui sont une menace pour la sécurité sanitaire mondiale. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« À travers le partenariat fort et dynamique avec l'équipe d'appui régionale de l'ONUSIDA, nous avons obtenu d'excellents résultats ces trois dernières années. La Ligue des États arabes s'engage à soutenir la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida en faveur d'une déclaration politique forte pour mettre fin au sida d'ici 2030. »

Ahmed Benhelli, Secrétaire général adjoint de la Ligue des États arabes

« L'Égypte soutient activement les missions de l'ONUSIDA et s'engage à y contribuer conformément à une approche fondée sur des données probantes tout en utilisant la meilleure expertise, des modes de réflexion innovants et les bons messages de sensibilisation pour parvenir à un accord mondial dans la riposte au sida, notamment à l'occasion de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la fin du sida. »

Hisham Badr, Vice-ministre des Affaires étrangères, Égypte

« Impliquer dans nos actions les organisations de la société civile et un secteur privé très engagé est absolument crucial pour fournir des services. Ces acteurs peuvent nous aider dans les actions de sensibilisation et d'information, de tolérance, de lutte contre la stigmatisation et la discrimination et d'élargissement des programmes de protection sociale. »

Ghada Wally, Ministre de la Solidarité sociale, Égypte

L'actrice et chanteuse Yousra nommée Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord

01 février 2016

L'actrice et chanteuse égyptienne Yousra a été nommée Ambassadrice itinérante régionale de l'ONUSIDA pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord lors d'un événement organisé au Caire, en Égypte, le 31 janvier.

Le Secrétaire général de la Ligue arabe ainsi que d'autres dignitaires nationaux et internationaux, des décideurs politiques, des célébrités, des personnes vivant avec le VIH et des représentants du secteur privé, de la société civile, des agences des Nations Unies et des milieux universitaires s'étaient réunis pour l'occasion.

Grâce à son statut d'icône et sa large influence dans la région, Yousra aidera l'ONUSIDA à défendre les besoins des plus vulnérables et des personnes laissées de côté dans la riposte au sida.

Dans son discours, Yousra a souligné la nécessité d'éliminer la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et touchées par virus, ainsi que l'importance de l'émancipation des femmes.

En 2014, le nombre de personnes vivant avec le VIH dans la région était estimé à 240 000, toutes confrontées aux inégalités croissantes, à l'augmentation de la migration, à l'aggravation des situations d'urgence humanitaire et aux lois discriminatoires. Pour mettre fin à l'épidémie de sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, il est indispensable de lutter contre les facteurs déterminants de ces vulnérabilités et de proposer des services holistiques exempts de toute stigmatisation et discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et exposées au risque.

Déclarations

« Nous devons travailler tous ensemble pour mettre fin au sida d'ici 2030, dans la lignée des Objectifs de développement durable. J'appelle tous les membres de la Ligue arabe à élaborer et mettre en œuvre des stratégies et des programmes nationaux conformes aux objectifs et aux priorités de la Stratégie arabe de lutte contre le sida adoptée par le Conseil des Ministres arabes de la Santé en 2014. »

Nabil El-Araby, Secrétaire général de la Ligue arabe

« Yousra est la bonne personne venue au bon moment : elle sera une voix essentielle pour l'ONUSIDA et la riposte au sida au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en défendant la mise en œuvre et le financement de la Stratégie arabe de lutte contre le sida. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

« C'est effectivement un moment historique pour moi. Je considère comme une bénédiction la possibilité d'utiliser cette fabuleuse opportunité pour donner de l'espoir et de l'amour, aux côtés des autres Ambassadeurs itinérants de l'ONUSIDA à travers le monde, aux personnes exclues de leurs communautés et confrontées à une stigmatisation et une discrimination constantes dans tous les aspects de leur vie. »

Yousra, actrice et chanteuse égyptienne

Des ripostes au VIH résilientes : une nécessité dans les pays touchés par des crises humanitaires

07 octobre 2015

Les pays touchés par des crises humanitaires au Moyen-Orient et en Afrique du Nord sont confrontés à d'immenses difficultés pour riposter efficacement à l'épidémie de sida. Interruption des services anti-VIH, faible priorité du VIH dans les actions humanitaires et capacité limitée des programmes nationaux : ce ne sont là que quelques-uns des problèmes rencontrés par ces pays.

En collaboration avec le Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et le Secrétariat général de la Ligue des États arabes, l'ONUSIDA a organisé les 30 septembre et 1er octobre 2015 une consultation sur deux jours au Caire, en Égypte, afin d'évoquer les moyens de renforcer les capacités nationales pour une riposte résiliente au VIH et d'atteindre les objectifs de la Stratégie arabe de lutte contre le sida (2014-2020), adoptée par le Conseil des Ministres arabes de la Santé en mars 2014.

Les participants ont mis en avant les liens, les points d'entrée et les actions prioritaires pour l'intégration du VIH dans la réponse humanitaire, ainsi que les besoins en appui technique pour les pays en situation d'urgence. La protection des personnes touchées par des crises humanitaires, notamment les réfugiés, les demandeurs d'asile et les personnes déplacées à l'intérieur de leur pays, a été identifiée comme une priorité absolue au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

S'exprimant lors de cette consultation, Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a insisté sur le fait que favoriser les partenariats avec des rôles et des responsabilités clairement définis est essentiel pour répondre aux besoins des pays. Il a également fait remarquer que si les conflits sont une réalité mondiale, celle-ci touche particulièrement le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Il a souligné la nécessité d'atteindre les personnes les plus vulnérables et marginalisées, d'imaginer des mécanismes pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté et de prendre en considération les violences sexuelles dans les contextes de conflit.

Cette consultation est la première à contribuer au dialogue technique du Conseil de coordination du Programme de l'ONUSIDA sur le VIH dans les contextes d'urgence.

Lors d'une rencontre avec la société civile et les populations les plus exposées venues de pays de la région touchés par des conflits, M. Loures les a invités à s'engager pleinement dans la riposte, en recherchant des données et en faisant preuve d'innovation, sans jamais transiger sur leur rôle critique pour mettre l'humain au premier plan.

Déclarations

« L'idée de travailler pour les plus marginalisés est une réalité fondamentale pour tous les partenaires et en aucun cas une option si nous voulons voir la fin de l'épidémie de sida en tant que menace de santé publique. »

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA

« Nous nous engageons à coordonner, collaborer et soutenir un processus de développement sérieux pour répondre au problème du VIH, qui menace les avancées de l'agenda pour le développement dans cette région. »

Ligue des États arabes

« Je me réjouis de bâtir un partenariat important avec l'ONUSIDA et de voir le ministère jouer un rôle plus actif dans la mise en œuvre à venir des Objectifs de développement durable à l'échelle mondiale, en particulier sur les questions de genre. »

Ministre de la Coopération internationale

« Nous voulons prendre en compte dans nos interventions la priorité, l'intégration et la mobilisation des ressources afin de faire la différence que nous souhaitons voir, car la situation des réfugiés ne devrait pas s'améliorer. »

Paul Spiegel, Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés

« Lorsque nous parlons des communautés fragiles, nous ne parlons pas des personnes mais de l'environnement dans lequel elles vivent, et lorsque nous parlons de crise humanitaire nous ne stigmatisons pas, car nous faisons face à ces crises ensemble et la seule façon d'avancer est de nous donner la main et de collaborer. »

Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida

Pour la deuxième année, le programme du Master en Santé internationale de l'Université Senghor inclut un module sur le VIH

25 janvier 2013

Étudiants ayant achevé le cursus sur le VIH dans le cadre de leur Master en Santé internationale à l'Université Senghor.
Photo : Université Senghor

Plus de 35 étudiants de 22 pays de toute l'Afrique subsaharienne, du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, de Haïti et de France ont suivi un cours sur le VIH dans le cadre de leur Master en Santé internationale à l'Université Senghor, Université Internationale de la Francophonie, basée à Alexandrie. Ce module universitaire a été établi par l'ONUSIDA et par le département Santé de l’Université Senghor, en 2011 afin de permettre aux étudiants de mieux comprendre les complexités de la riposte mondiale au VIH.

C'est la deuxième année que des étudiants ont pu suivre ce programme. « Je me félicite de cette coopération étroite entre l'ONUSIDA et l'Université Senghor », a déclaré le Professeur Albert Lourde, Recteur de l'Université Senghor. « Elle prouve à quel point l'expertise francophone est unique et nous montre que nous devons encourager l'éducation et le partage des connaissances entre les pays francophones afin de résoudre efficacement les problèmes liés au VIH. »

Le cursus comprend 10 sessions qui visent à renforcer les connaissances globales scientifiques et de santé publique des étudiants, et à leur permettre de soutenir les ripostes nationales au sida à leur retour dans leur pays respectifs. Les cours de cette année ont intégré des sessions de partage de connaissances médicales et épidémiologiques sur le VIH ainsi que des sessions sur la contribution des communautés et de la société civile à la riposte au sida.

Je me félicite de cette coopération étroite entre l'ONUSIDA et l'Université Senghor. Elle prouve à quel point l'expertise francophone est unique et nous montre que nous devons encourager l'éducation et le partage des connaissances entre les pays francophones afin de résoudre efficacement les problèmes liés au VIH

Professeur Albert Lourde, Recteur de l'Université Senghor

Pendant cette formation, les étudiants ont été encouragés à réfléchir à certains des principaux obstacles à la réalisation des objectifs et des engagements pris dans la Déclaration politique de 2011 des Nations Unies sur le VIH et le sida. Le cursus s'est achevé avec une visioconférence interactive - ouverte par le Professeur Lourde - qui a mis en perspective les initiatives internationales majeures pour promouvoir des ripostes au VIH efficaces et efficientes. Étaient inclus une initiative ayant pour but de garantir que 15 millions de personnes bénéficieront d'un traitement antirétroviral d'ici 2015, ainsi que le Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie. Au cours de cette conférence, les participants ont aussi évoqué les droits de l'homme dans le contexte du VIH et ont analysé les défis spécifiques de la région de l'Afrique de l’Ouest et du Centre.

Dans le cadre du programme, certains étudiants ont eu l'opportunité de faire leur stage obligatoire de trois mois dans les bureaux de l'ONUSIDA en Afrique de l’Ouest et du Centre, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, où ils ont pu découvrir par eux-mêmes les complexités de la riposte au VIH. L'ONUSIDA poursuivra son partenariat avec l'Université afin de s'assurer que le sida reste l'une des composantes de son programme de Master en Santé internationale à mesure que l'Université étendra ses campus à d'autres pays francophones en Afrique.

Un nouveau guide pour améliorer la conception des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

03 octobre 2012

Un nouveau guide pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a été présenté le 27 septembre par l'ONUSIDA au Caire, en Égypte. Cette présentation a eu lieu dans le cadre d'un atelier préparé par l'Organisation mondiale de la Santé sur le thème « Le VIH au sein des populations les plus exposées à un risque accru de transmission sexuelle ».

Intitulé « Le VIH et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : d’une démarche de sensibilisation à une démarche d'engagement », il a pour but de fournir aux pays qui appliquent actuellement des programmes pour les HSH des outils supplémentaires pour les améliorer. Il donne également aux autres pays désireux d'initier de tels programmes des éléments suffisants pour le faire.

Cette nouvelle publication décrit en quatre modules l'intégralité d'un cycle de programme de proximité national sur le VIH visant à impliquer les HSH. Ces quatre modules sont les suivants : analyse de situation, élaboration d'un programme de proximité, approche de proximité et suivi. Chaque module contient des données scientifiques et des actions pratiques.

Les tabous dominent et entravent la riposte au sida

La sexualité et les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des questions sensibles rarement abordées dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ; quant à l'homosexualité et la transsexualité, elles restent des sujets tabous, selon ce nouveau rapport.

Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs

Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA

« Dans la plupart des pays de la région, les relations entre personnes de même sexe sont considérées comme un crime, ce qui rend quasiment impossible pour cette population l'accès aux services nécessaires de prévention, de traitement et de soins anti-VIH », explique Ali Feizzadeh, Conseiller principal en information stratégique auprès de l'ONUSIDA.

Un nombre croissant d'enquêtes biocomportementales menées dans la région montrent que l'épidémie de sida se concentre au sein des populations les plus exposées au risque, notamment les HSH. Ces mêmes enquêtes révèlent que les HSH changent régulièrement de partenaires sexuels et peuvent aussi être consommateurs de drogues ou professionnels du sexe, alors que leur connaissance des IST reste limitée.

Cette nouvelle publication de l'ONUSIDA souligne que, si la riposte régionale actuelle au sida se caractérise par une faible couverture des populations les plus exposées au risque par les programmes de prévention du VIH, il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de travailler avec des populations comme les HSH sur la prévention du VIH dans la région. À l'heure actuelle, ces efforts sont principalement entrepris par des associations non gouvernementales.

« Tous les pays de la région ont ratifié la Déclaration des droits de l'homme, mais certains domaines de travail sensibles ne peuvent pas être traités par les organes gouvernementaux actuels. Le rôle de la société civile est de combler le vide entre l'appui national et les besoins réels », déclare Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA. « Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs », ajoute-t-il.

Le guide de l'ONUSIDA fournit des informations utiles, des astuces et des outils qui permettent d'atteindre efficacement les communautés HSH, d'établir la confiance et de bâtir des relations à travers un dialogue permanent. Il souligne l'importance d'impliquer la population des HSH dans l'élaboration effective des programmes de proximité sur le VIH.

Ce guide est le résultat de l'analyse des programmes existants et d'un travail de terrain mené par des organisations de la société civile partenaires dans neuf pays de la région. Il complète les directives de l'OMS récemment publiées qui concernent les recommandations de bonnes pratiques dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH et des autres IST chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Les femmes prennent la parole sur le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

13 juillet 2012

Hind Khatib-Othman, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, présentant le rapport en compagnie de Hamidreza Setayesh, Conseiller régional du programme de l'ONUSIDA, Noha El-Mikawy, représentante de la Ford Foundation, MENA, et Rita Wahab, Coordinatrice régionale de MENA-Rosa.

Dans un nouveau rapport de l'ONUSIDA présenté aujourd'hui au Caire, en Égypte, et intitulé « Standing Up, Speaking Out » (Se lever et prendre la parole), 140 femmes vivant avec le VIH originaires de 10 pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord s'expriment sur les réalités qui forment les espoirs et les peines de leur vie. Les voix qui se font entendre dans ce rapport sont celles des membres de MENA-Rosa, le premier groupe régional dédié aux femmes touchées par le VIH.

À travers des rencontres en face à face et la constitution de réseaux longue distance, MENA-Rosa offre aux femmes vivant avec le VIH l'opportunité de parler de leurs nombreuses tentatives et de leurs victoires occasionnelles dans leur gestion du VIH au quotidien, des problèmes médicaux aux affaires familiales. Mais pour que le changement prenne pied dans leurs vies personnelles, les membres de MENA-Rosa ont pour objectif de dresser un tableau général de la situation, de favoriser la prise de conscience des principaux décideurs quant à leurs nombreux besoins, et lever des fonds pour atteindre leurs buts.

« Il y a beaucoup à faire pour les femmes vivant avec le VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Elles sont confrontées à des situations spécifiques et ont des besoins particuliers », explique Hind Khatib-Othman, Directrice de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. « Il existe des solutions, mais il faut lutter contre la stigmatisation et favoriser la prise de conscience. Tous les efforts de protection des droits des femmes devraient inclure les droits de celles qui vivent avec le VIH ».

On estime à 470 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dont environ 40 % de femmes. Dans une région qui reste l'une des deux seules où les infections à VIH et les décès liés au sida continuent d'augmenter, ce nouveau rapport met au jour un ensemble complexe de facteurs sociaux, culturels et économiques qui rendent les femmes extrêmement vulnérables à l'infection.

Dans le rapport, l'un après l'autre, ces témoignages révèlent que les informations sur la vie avec le VIH sont au mieux minimales, sinon carrément inexistantes, ce qui affectent profondément la vie de ces femmes, souvent confrontées à la stigmatisation et la discrimination en raison de leur séropositivité au VIH. « Au départ, lorsqu'ils ont su que j'étais infectée, ma famille m'a interdit de dormir ou de m'asseoir aux côtés de ma fille. Ils me l'ont enlevée. Plus tard, ils ont commencé à comprendre qu'il n'y avait pas de problème », révèle une femme vivant avec le VIH au Yémen.

J'espère qu'à l'avenir les gens seront plus ouverts et que les personnes vivant avec le VIH ne seront pas mises en marge de la société. Nous n'avons pas cherché à attraper cette maladie, nous n'avons pas choisi de l'avoir

Une femme algérienne vivant avec le VIH

Le nouveau rapport souligne que les femmes qui adoptent des comportements à risque, comme le commerce du sexe ou la consommation de drogues injectables, sans protection adéquate sont très largement susceptibles d'être infectées par le VIH. Certaines femmes sont infectées par leur mari et d'autres parce qu'elles sont victimes de pratiques traditionnelles néfastes comme le mariage précoce. La dépendance économique, qui limite le pouvoir des femmes de négocier des rapports sexuels protégés ou de se libérer de relations violentes, est également associée à un risque accru d'infection à VIH. La violence sexiste est monnaie courante au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, comme le montrent plusieurs études nationales.

Le rapport indique également que la santé sexuelle et reproductive relève d'une situation d'urgence. On estime à environ 20 000 dans la région le nombre de femmes enceintes qui ont besoin de services de prévention de l'infection à VIH chez l'enfant, alors que seulement 5 % d'entre elles environ bénéficient des soins requis.

« Les femmes ont été au cœur des changements qui ont frappé une région où la population est descendue dans la rue pour exiger une vie dans le respect de la dignité, de l'égalité, de la justice et des droits humains », explique Amr Waked, acteur, militant et Ambassadeur itinérant de l'ONUSIDA dans la région. « Ce sont les mêmes exigences que les femmes vivant avec le VIH et elles ne méritent pas moins ».

L'éducation, la prévention du VIH et l'accès à un traitement anti-VIH de qualité sont des éléments clés de la solution, selon le rapport. Il convient de ne pas ménager les efforts pour engager les gouvernements, les chefs religieux et les dirigeants communautaires à changer les politiques, promouvoir l'égalité des sexes et lutter contre la stigmatisation.

Rita Wahab, Coordinatrice régionale de MENA-Rosa, s'exprimant lors du lancement du rapport « Standing Up, Speaking Out », avec Hamidreza Setayesh, Conseiller régional du programme de l'ONUSIDA.

Ce nouveau rapport récapitule les changements et les recommandations mis en avant par les femmes vivant avec le VIH dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Parmi ces changements figurent l'amélioration de l'accès à une éducation et des emplois de qualité pour les femmes et les filles ; l'accès garanti aux meilleurs soins disponibles pour le VIH, notamment un traitement antirétroviral durable ; une formation spéciale pour les médecins et les infirmières afin de réduire la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH ; et un meilleur accès aux informations et aux services de santé sexuelle et reproductive, notamment la prévention et le dépistage du VIH, pour les femmes mariées comme pour les femmes célibataires.

« J'espère qu'à l'avenir les gens seront plus ouverts et que les personnes vivant avec le VIH ne seront pas mises en marge de la société. Nous n'avons pas cherché à attraper cette maladie, nous n'avons pas choisi de l'avoir », explique une femme algérienne vivant avec le VIH.

Même si la tâche est vaste, la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord n'en est encore qu'au stade précoce d'une épidémie majeure et elle a l'opportunité d'arrêter net la progression du VIH. Des groupes comme MENA-Rosa font entendre leur voix et militent pour une réforme. Le changement d'ordre politique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord implique de nouveaux défis et de nouvelles opportunités pour une vie meilleure pour l'ensemble des citoyens. Quant aux femmes vivant avec le VIH, les changements qu'elles espèrent voir ne viendront jamais assez tôt.

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