Health and development

Press Release

L’ONUSIDA et le Groupe de la Banque mondiale avalisent des domaines d’action pour lutter contre l’extrême pauvreté et le sida

GENÈVE/WASHINGTON, 15 janvier 2014 – L’ONUSIDA et le Groupe de la Banque mondiale ont avalisé, lors d’une réunion et de discussions de haut niveau à Washington la semaine dernière, quatre domaines d’action pour accélérer les efforts afin de lutter contre les problèmes étroitement liés que sont le sida, les inégalités et l’extrême pauvreté.

L’ONUSIDA et le Groupe de la Banque mondiale se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec le PNUD et d’autres partenaires internationaux afin de s’attaquer aux dynamiques sociales et structurelles de l’épidémie de VIH qui exposent les personnes à un risque plus élevé d’infection à VIH et à un refus d’accès aux services. Ces facteurs sociaux et structurels incluent l’inégalité entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination, le manque d’accès à l’éducation et l’instabilité des moyens de subsistance. L’ONUSIDA et le Groupe de la Banque mondiale promouvront les activités suivantes :

  1. Aligner les efforts de santé et de développement sur des objectifs datés et fixés par les pays en vue de mettre fin à l’extrême pauvreté et au sida, en accordant une attention particulière à l’intégration des populations les plus pauvres et les plus marginalisées. Les actions ciblées incluront : aider les pays à adopter des systèmes juridiques progressistes afin de supprimer les lois discriminatoires – en particulier celles qui visent les populations les plus vulnérables à l’infection à VIH, développer l’accès aux revenus, à des logements appropriés et à des conditions de travail sures, et accélérer les réformes pour atteindre une couverture de santé universelle et un accès universel aux services et biens de prise en charge du VIH.
  2. Insister pour que le programme de développement pour l’après-2015 inclue des objectifs d’éradication du sida parallèlement à un objectif de couverture de santé universelle, afin que nul ne bascule ou ne soit maintenu dans la pauvreté du fait du coût des traitements contre le sida ou des soins de santé.
  3. Promouvoir la recherche sur le suivi et la mise en œuvre aux niveaux national et mondial. Les mesures incluront : travailler en étroite collaboration avec les partenaires mondiaux et les pays pour innover et suivre la fourniture de services (notamment pour la prise en charge du VIH) en particulier au profit des plus pauvres et des plus marginalisés, et intensifier la recherche sur la mise en œuvre pour identifier et codifier des approches innovantes permettant de relier les efforts engagés pour mettre un terme à l’extrême pauvreté et au sida. Dans le cadre de cette action, le Groupe de la Banque mondiale lancera un nouvel essai majeur pour mieux comprendre comment les systèmes de protection sociale contribuent à réduire l’infection à VIH, en particulier chez les jeunes femmes dans les pays hyperendémiques les plus durement touchés.
  4. Organiser en 2014 deux réunions de haut niveau sur l’éradication de l’extrême pauvreté et du sida avec des responsables des politiques et des experts nationaux. La première réunion sera organisée en Afrique australe et permettra de partager les recherches actuelles et de discuter de la manière de les traduire en actions pratiques et concrètes. La deuxième réunion aura lieu pendant la Conférence internationale sur le sida de juillet 2014 à Melbourne.

Malgré les progrès sans précédent de la riposte mondiale au VIH enregistrés sur les dix dernières années, les inégalités économiques, la marginalisation sociale et d’autres facteurs structurels ont continué de dynamiser l’épidémie de VIH. Celle-ci ne cesse d’entraver les efforts engagés pour réduire la pauvreté et la marginalisation. Le VIH aggrave la pauvreté, exacerbe les inégalités socioéconomiques, réduit les possibilités de progrès économique et social, et occasionne d’énormes souffrances humaines.

« Nous avons les moyens de mettre fin à l’épidémie de sida et à l’extrême pauvreté » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « En associant nos efforts, nous contribuerons à un mouvement mondial qui œuvre pour que chaque personne puisse exercer ses droits à des soins de qualité et vivre sans avoir à souffrir de la pauvreté et de la discrimination ».

« Tout comme l’argent n’est pas à lui seul suffisant pour mettre fin à la pauvreté, la science est impuissante pour vaincre le sida, à moins que nous nous attaquions aux facteurs sociaux et structurels sous-jacents » a déclaré Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale. « Pour mettre un terme au sida et à la pauvreté, nous avons besoin d’une volonté politique durable, d’un activisme social et d’un engagement inébranlable en faveur de l’équité et de la justice sociale ».

« La stigmatisation, la discrimination et la marginalisation empêchent de réaliser pleinement les promesses offertes par les techniques de prévention et de traitement du VIH » a déclaré Helen Clark, Administratrice du PNUD. « Nous savons que dans les pays où les lois et les politiques permettent aux personnes affectées par le VIH de participer à la vie de tous les jours dans la dignité et sans crainte de la discrimination, elles sont plus susceptibles de recourir aux services de prévention, de soins et d’appui ».

Il est essentiel d’améliorer les services et les résultats de santé pour mettre fin à l’extrême pauvreté et favoriser une prospérité partagée. Récemment créée par The Lancet, la Commission sur l’investissement dans la santé a estimé que jusqu’à 24 % de la croissance économique des pays à revenu faible ou intermédiaire était due à une amélioration des résultats de santé. Les avantages sont considérables : la Commission est arrivée à la conclusion qu’un investissement dans la santé peut générer un retour sur investissement de 9 à 20 fois supérieur.

Investir dans la santé signifie également investir dans l’équité. Les composantes essentielles d’une riposte au VIH respectueuse des droits humains sont notamment des lois, des politiques et des initiatives favorables qui permettent de protéger et de promouvoir un accès à des services sociaux et de santé efficaces – y compris un accès à un logement sûr, une alimentation appropriée et d’autres services fondamentaux. Ces mesures peuvent aider à protéger les personnes affectées par le VIH de la stigmatisation, la discrimination, la violence et la vulnérabilité économique. Une protection sociale qui intègre la problématique du VIH est déjà une composante clé de la vision de l’ONUSIDA – zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida.

« Il ne suffit pas d’avoir les médicaments en magasin pour sauver des vies » a déclaré Sveta Moroz de l’Union des femmes ukrainiennes affectées par le VIH. « Pour mettre un terme à l’épidémie de sida pour tout le monde, nous avons besoin d’une approche centrée sur les personnes, dynamisée par la communauté et fondée sur la justice sociale. Cela requiert une approche qui garantit les droits humains fondamentaux que sont l’accès à un logement sûr et à des soins, la sécurité alimentaire et les opportunités économiques. Ces droits permettent de faire tomber les obstacles qui empêchent les personnes de s’engager réellement dans une prévention et des soins efficaces du VIH ».

L’ONUSIDA et le Groupe de la Banque mondiale œuvreront pour que ces actions figurent en bonne place dans le programme mondial de développement pour l’après-2015, car ce sont des activités à part entière qui permettront d’éradiquer le sida, d’instaurer une couverture de santé universelle, de mettre un terme à l’extrême pauvreté et aux inégalités, et de construire une prospérité partagée.


Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
Groupe de la Banque mondiale
Melanie Mayhew
tel. +1 202 459 7115
mmayhew1@worldbank.org

Press centre

Download the printable version (PDF)

Feature Story

Les leaders de Chine et d'Afrique se sont réunis pour renforcer le partenariat, la coopération et l'innovation

07 mai 2013

Les leaders chinois et africains lors de leur première journée de la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la coopération pour la santé, 6 mai 2013.

Les leaders de Chine et d'Afrique se sont réunis à Gabarone au Botswana cette semaine pour la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la coopération pour la santé afin de renforcer la collaboration en matière de développement pour la santé et partager les connaissances et la technologie. La table ronde de deux jours, les 6 et 7 mai, était la première qui se tenait en Afrique.

Les participants se sont engagés à développer des plans d'action concrets pour répondre à des questions de santé urgentes, y compris le VIH, le paludisme, la santé reproductive, les ressources humaines et l'accès aux vaccins et l'approvisionnement. Le forum a donné l'occasion d'un dialogue ouvert sur les leçons apprises ainsi que l'exploration des initiatives de coopération Sud-Sud pour surmonter les défis comme la garantie de produits sûrs, assurer la capacité adéquate, l'augmentation de la transparence et le renforcement des systèmes de santé.

« La Chine et l'Afrique ont une longue histoire de collaboration sur la santé, construite sur des défis partagés et des expériences abordant des questions similaires, » déclare l'Honorable Rev. Dr. John G. N. Seakgosing, Ministre de la Santé du Botswana. « La Chine a rôle unique dans le soutien des progrès de santé de l'Afrique. Par ailleurs, cette table ronde nous nous réjouissons de renforcer notre partenariat au bénéfice de la santé de nos citoyens. »

La riposte au sida et d'autres expériences ont montré le chemin de la progression en matière de santé et peuvent aider la Chine et l'Afrique à s'engager sur un niveau tout à fait différent et innover sur un vaste éventail de problèmes de santé

Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA

Une coopération Sud-Sud, où des partenariats bénéfiques mutuels entre les économies en développement et émergente ajoutent de nouvelles réflexions ainsi que de nouvelles ressources à la santé mondiale et au développement était le thème d'ouverture de la table ronde. Une telle coopération, créant un scénario « gagnant-gagnant », est basée sur une expérience partagée de défis et priorités similaires : l'Afrique comme la Chine considèrent les soins de santé comme étant essentiels pour leur succès économique.

« L'avenir de l'Afrique est étroitement lié au nôtre et améliorer la santé est une pierre angulaire essentielle vers une prospérité commune » déclare le Dr Ren Minghui, Directeur général du département de coopération internationale du Service national de Santé et de la Commission de planning familial. « Les pays africains on fait des progrès colossaux pour améliorer la santé de leurs citoyens. Si Chine et Afrique travaillent main dans la main sur les questions de santé, nous pourrons avoir un impact encore plus grand. »

Le forum a examiné les moyens par lesquels la Chine peut partager ses avancées dans la recherche et le développement, son engagement à produire des technologies de santé sûres, de grande qualité, à des prix bas ainsi que la manière de forger de nouveaux partenariats avec les pays africains. En retour, la Chine peut apprendre des meilleures pratiques du continent, en incluant les progrès réalisés dans l'expansion du traitement de lutte contre le sida, la riposte à l'épidémie dans les zones rurales et l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Son Excellence Dr Mustapha Sidiki Kaloko, Commissaire aux Affaires sociales de l'Union africaine (à gauche) et Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA lors de la 4ème Table ronde internationale sino-africaine sur la santé, 7 mai 2013.

Cet échange a été analysé en détail lors d'une session sur le VIH présidée par l'ONUSIDA qui a incorporé une mise à jour sur les nouveautés de la Feuille de route de l'Union africaine sur la responsabilité partagée et la solidarité mondiale pour la riposte au sida, à la tuberculose et au paludisme en Afrique. Les opportunités pour renforcer le partenariat sino-africain sur le VIH ont été explorées comme le développement d'une technologie de fabrication de médicaments antirétroviraux par le biais de joint venture et d'un support technique pour une production locale.

« La situation de la santé mondiale est modifiée avec beaucoup plus de partenaires joignant leurs efforts » commente Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint du Programme de l'ONUSIDA. « La riposte au sida et d'autres expériences ont montré le chemin de la progression en matière de santé et peuvent aider la Chine et l'Afrique à s'engager sur un niveau tout à fait différent et innover sur un vaste éventail de problèmes de santé. »

De plus, la table ronde a discuté des propositions de projets pilote pour la collaboration dans des domaines comme le renforcement des systèmes de laboratoire, la formation du personnel de santé africain et le partage de l'expérience de la Chine dans la gestion de la chaine du froid et les systèmes de surveillance pour renforcer l'immunisation.

Nous espérons que les consultations politiques de la table ronde aideront à poser les pierres angulaires pour un plan de collaboration stratégique à long terme lors de la réunion ministérielle sur la santé à venir du Forum sur la coopération sino-africaine en août.

La 4ème Table ronde internationale sino-africaine a été organisée par le Ministère de la Santé du Botswana, l'Institut universitaire de Pékin pour la Santé mondiale et la Chambre de Commerce et d'Industrie de Chine. Les Ministres de la Santé, du Commerce et des Affaires étrangères africains et chinois présents ainsi que leurs représentants, les Nations Unies, les organisations internationales, les ONG et de grandes sociétés.

Feature Story

Forum africain de la santé 2013 : Financement et renforcement des capacités pour de meilleurs résultats

22 avril 2013

Photo : ONUSIDA

Des questions essentielles ont été posées quant aux meilleurs moyens d'obtenir des résultats probants sur le plan de la santé et du développement à l'occasion du Forum africain de la santé 2013 de la Banque mondiale. Cet événement a rassemblé des Ministres des Finances et de la Santé provenant de près de 30 pays d'Afrique, afin d'étudier des moyens efficaces et créatifs d'assurer la santé future du continent.

Sous le thème général Financement et renforcement des capacités pour de meilleurs résultats, ce forum avait pour but d'identifier des stratégies concrètes destinées à garantir que les investissements dans le secteur de la santé produisent des résultats durables à grande échelle. Il a aussi cherché à déterminer de nouveaux moyens de financer et de renforcer les capacités institutionnelles afin que les pays d'Afrique puissent concevoir, mettre en œuvre et évaluer les investissements en faveur de la santé.

« Nous avons besoin de plus d'argent pour la santé et de plus de santé pour l'argent », a déclaré Makhtar Diop, hôte de cet événement et Vice-Président du Groupe de la Banque mondiale pour la Région Afrique dans son discours d'ouverture. « Cette conférence historique vise à prendre des décisions conjointes sur les actions concrètes pour les pays et à montrer aux partenaires comment poursuivre les investissements dans la santé et dans la croissance durable en Afrique », a-t-il ajouté.

Un besoin urgent de changement

Plusieurs caractéristiques clés des systèmes de santé du continent doivent être modifiées sans attendre, selon les participants. Par exemple, les dépenses de santé moyennes par habitant en Afrique ont été jugées très faibles. Elles sont toutefois supérieures à celles de plusieurs pays d'Asie du Sud, où les résultats pour la santé s'avèrent pourtant généralement meilleurs. Par conséquent, l'Afrique n'aurait pas seulement besoin d'un financement accru en faveur de la santé mais devrait aussi dépenser les sommes dont elle dispose de manière plus efficace.

Nous avons une opportunité unique de réitérer notre engagement à assurer un accès universel à la santé, qui constitue un élément crucial pour la croissance à court, moyen et long terme, pour mettre fin à la pauvreté et pour construire une prospérité partagée

Dr Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale

En outre, les dépenses à effectuer par chacun pour accéder aux services de santé ont également été définies comme étant extrêmement élevées, et constituent près d'un tiers de toutes les dépenses de santé en Afrique subsaharienne et même plus de 60 % dans plusieurs pays dont le Cameroun et la Sierra Leone. De telles dépenses personnelles pourraient contribuer à augmenter la pauvreté et à diminuer le recours aux services médicaux.

De nombreux pays d'Afrique dépendent encore fortement des ressources extérieures pour financer leur secteur de la santé. Pour certains, jusqu'à 40 % du financement sont assurés par ce biais et, dans 26 pays sur les 33 que compte l'Afrique subsaharienne, le soutien des bailleurs de fonds représente plus de la moitié des investissements pour la lutte contre le VIH. Les participants ont défini cette dépendance comme un problème grave en matière de durabilité, qui nécessite une plus grande autonomie et la création de capacités nationales, l'autofinancement étant présenté comme objectif ultime.

Au sujet du financement durable, le Ministre des Finances du Nigéria, l'Honorable Ngozi Okonjo-Iweala, a affirmé que « le volume du financement n'est pas le seul élément important ; il convient aussi de répondre convenablement aux besoins des pauvres. La volonté et le leadership politiques sont essentiels pour définir dans chaque pays la manière la plus appropriée de répondre à ces besoins. »

En Afrique, une mutation est déjà en cours, puisque les investissements axés vers les intrants et les processus sont remplacés par des investissements en faveur des résultats et de changements systémiques. Les réformes dans le secteur de la santé et les initiatives sur le renforcement de l'efficacité, des financements basés sur les résultats (FBR) et des partenariats publics-privés mis en œuvre dans plusieurs pays ont permis d'accroître rapidement la couverture des services et d'améliorer l'efficacité de la manière dont les ressources sont utilisées en faveur de la santé.

Dr Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale (gauche) et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

L'approche des FBR au niveau des établissements, expérimentée au Rwanda, a permis d'augmenter significativement la couverture des activités à fort impact comme les vaccinations, la planification familiale, la distribution de moustiquaires et la présence de professionnels lors des accouchements. Aujourd'hui, plus de 20 pays d'Afrique subsaharienne utilisent une forme ou une autre de FBR. Les partenaires de développement testent aussi ce mécanisme au niveau des pays. Par exemple, le nouvel instrument de financement de la Banque mondiale, connu sous le nom de Programme pour des résultats (Program-For-Results, PforR), sera désormais utilisé en Éthiopie pour associer directement les sommes versées à l'obtention de résultats dans le cadre du programme national. De nombreux pays subsahariens ont déjà établi des filets de sécurité sociale. Par le biais de ces initiatives, les personnes disposant de ressources limitées ou absentes pourront avoir un meilleur accès aux services de santé de base, entre autres services, afin qu'elles n'aient pas à renoncer à des soins vitaux ou à supporter des contraintes financières excessives pour se soigner.

La riposte au sida : un nouveau modèle

En définissant la route à suivre, Michel Sidibé a souligné le rôle de la riposte au sida dans l'expérimentation d'un nouveau modèle de développement durable, de responsabilité partagée et de solidarité mondiale sur le plan de la santé. Il a souligné que, malgré les progrès réalisés en matière de réduction de nouvelles infections à VIH en Afrique, un financement plus élevé, tant de la part des bailleurs de fonds qu'au niveau national, et une utilisation plus stratégique de ce financement étaient requis pour renforcer l'impact.

« Notre monde évolue et nous devons nous concentrer sur un financement à long terme pour obtenir des résultats », a déclaré M. Sidibé. « Nos objectifs sont d'aider les pays à revoir leurs programmes et à trouver de nouveaux mécanismes pour les investissements dans la santé et le développement social. Dans la riposte au sida, nous constatons actuellement une véritable mutation puisque les investissements nationaux excèdent ceux des bailleurs de fonds. Nous devons aussi maximiser l'aide extérieure et renforcer l'efficacité », a-t-il ajouté.

Les participants au forum se sont engagés à se fonder sur les initiatives réussies mises en place par les pays africains et sur les expériences prometteuses, comme des stratégies nationales de financement du secteur de la santé, des programmes de renforcement de l'efficacité, un financement basé sur les résultats et l'introduction de filets de sécurité pour les pauvres.

En clôture de la conférence, le Dr Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale, a déclaré « Nous devons aider les pays à mettre en place des systèmes innovants pour la santé afin d'alléger ce fardeau. Nous avons une opportunité unique de réitérer notre engagement à assurer un accès universel à la santé, qui constitue un élément crucial pour la croissance à court, moyen et long terme, pour mettre fin à la pauvreté et pour construire une prospérité partagée. »

Feature Story

Le Congrès américain et les principaux acteurs de la riposte mondiale au sida évoquent la responsabilité partagée pour la création d'une génération sans sida

19 avril 2013

De gauche à droite : Michael Gerson, Conseiller principal de ONE et chroniqueur au Washington Post, l'honorable Pravin Jamnadas Gordhan, ministre sud-africain des Finances, Fortunata Kasege et sa fille Florida Mwesiga, Ambassadrices « Famille » de l'EGPAF, Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Charlize Theron, fondatrice de CTAOP et Messagère des Nations Unies pour la paix, Vincent Forlenza, PDG de BD et Président du Conseil, l'Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain.
Photo : ONUSIDA/C.Kleponis

La responsabilité partagée de la riposte au sida doit devenir une composante d'un nouveau pacte mondial. Voilà le message central dégagé à l'occasion d'un petit-déjeuner de travail de haut niveau organisé à Washington, DC le 18 avril.

Cet événement a rassemblé des leaders de la riposte au sida ainsi que des membres du Congrès des États-Unis, de l'Administration et du secteur privé et des militants de la lutte contre le sida pour évoquer la manière dont l'adoption d'une approche de « responsabilité partagée » traduit actuellement des efforts conjoints en résultats réels.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, a remercié les États-Unis pour leur leadership de longue date dans la riposte au sida par le biais d'initiatives novatrices comme le Plan présidentiel américain d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR), effort de plusieurs milliards de dollars, et pour le soutien qu'ils accordent au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. « Le leadership et l'investissement continus des États-Unis permettent de dégager des ressources supplémentaires non seulement auprès des gouvernements donateurs mais aussi au niveau des budgets nationaux des pays à revenu faible ou intermédiaire », a déclaré M. Sidibé.

En Afrique du Sud, par exemple, la responsabilité partagée se traduit aujourd'hui en résultats tangibles sur le terrain. Le gouvernement assume désormais les trois-quarts des dépenses pour la lutte contre le sida à l'échelle nationale et, en vertu d'un cadre de partenariat signé avec les États-Unis, il financera près de 90 % de sa riposte d'ici 2017.

Selon le ministre sud-africain des finances, l'honorable Pravin Jamnadas Gordhan, « Les Sud-Africains ont inversé la tendance en matière de lutte contre le sida. Ce résultat est un hommage à la collaboration étroite entre les Sud-Africains - au niveau du gouvernement, des entreprises, des chercheurs et des travailleurs sociaux communautaires - et nos partenaires de la communauté internationale, qui nous ont apporté un soutien indéfectible et très généreux. »

Charlize Theron, star sud-africaine du cinéma, Messagère des Nations Unies pour la paix et fondatrice du projet Africa Outreach, a affirmé que « Le tournant de l'épidémie est en vue et nous avons désormais une opportunité exceptionnelle d'inverser la tendance et de mettre fin une bonne fois pour toutes à l'épidémie de sida. Je vous demande instamment de ne pas laisser échapper cette occasion et de continuer à utiliser votre pouvoir et votre influence, que vous apparteniez au Congrès, au secteur privé ou à la communauté, pour continuer à générer de l'espoir et à faire progresser la riposte au sida. Nous pouvons, nous devons et nous allons surmonter cette épidémie ensemble. »

Ensemble, nous avons franchi des étapes importantes en matière de riposte au sida à l'échelle mondiale. Le PEPFAR est fier de collaborer étroitement avec les pays hôtes et avec d'autres partenaires pour soutenir cette transformation

Ambassadeur Eric Goosby, Coordonnateur pour les États-Unis de la lutte mondiale contre le sida

Florida Mwesiga, Ambassadrice « Famille » de l'Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, a joué un rôle spécial en soulignant l'impact du VIH sur les jeunes. « Je suis reconnaissante car ma mère a pu bénéficier d'un traitement qui m'a protégée contre le VIH pendant sa grossesse », a indiqué Mme Mwesiga. « Ma mère poursuit son combat afin que toutes les femmes aient la chance d'avoir des enfants séronégatifs », a-t-elle précisé. « Le courage de ma mère, qui a refusé l'évidence et a exigé que les choses changent, m'inspire chaque jour. C'est aussi grâce à elle que je me sens investie d'une mission et que je veux faire la différence », a ajouté Mme Mwesiga en rappelant à tous les participants que chacun a un rôle essentiel à jouer dans la riposte au sida.

Il était évident à la fin de la réunion que les contributions importantes apportées par les États-Unis à la riposte au sida sont cruciales pour atteindre l'objectif ambitieux mais réalisable d'une génération sans sida. L'Ambassadeur Goosby a conclu que « Ensemble, nous avons franchi des étapes importantes en matière de riposte au sida à l'échelle mondiale. Le PEPFAR est fier de collaborer étroitement avec les pays hôtes et avec d'autres partenaires pour soutenir cette transformation. Bien que nous ne soyons pas au bout de nos peines, je suis persuadé que, grâce à des outils comme l'appropriation nationale, des investissements intelligents et la responsabilité partagée, nous arriverons à créer une génération sans sida ».

Cet événement a été co-organisé par le Charlize Theron Africa Outreach Project, l'Elizabeth Glaser Pediatric AIDS Foundation, ONE, la United States Global Leadership Coalition et l'ONUSIDA.

Feature Story

Intervention de l'ONUSIDA à l'occasion de la 51e session de la Commission du Développement social

15 février 2013

Comment promouvoir une autonomisation qui donne des moyens aux individus de tous les pays pour éradiquer la pauvreté et favoriser l'intégration sociale, le plein emploi et le travail décent ? Tel a été le leitmotiv d'une déclaration de l'ONUSIDA devant la 51e session de la Commission du Développement social à New York le 12 février.

Faisant écho au thème prioritaire de toute la session, la déclaration de l'ONUSIDA sur l'autonomisation met en avant le fait que le VIH doit être considéré à travers le prisme d'un agenda de développement plus large. Elle cite la fructueuse Déclaration de Copenhague de 1995 adoptée lors du Sommet mondial sur le développement social et fait valoir que les maladies transmissibles sont une entrave au progrès social et souvent une cause de pauvreté et d'exclusion.

Selon la déclaration, une approche de la riposte au sida centrée sur les individus conduira à une éradication plus efficace de la pauvreté, une meilleure intégration sociale et une plus grande probabilité de mener une vie active productive. Malgré les progrès accomplis en ce sens à ce jour, la déclaration déplore que la stigmatisation et la discrimination demeurent des obstacles majeurs à l'autonomisation des individus et que dans de nombreux pays et communautés, les droits humains des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus soient souvent tenus pour quantité négligeable.

L'ONUSIDA a appelé au rassemblement pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination sous toutes leurs formes et pour promouvoir les droits de l'homme. Il s'agit d'un impératif non seulement pour contrer efficacement l'épidémie, mais aussi pour obtenir des résultats en matière de développement durable, d'intégration sociale et d'inclusion.

La 51e session de la Commission du Développement social s'est déroulée du 6 au 15 février et était organisée par la Division des politiques sociales et du développement social, qui fait partie du Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat des Nations Unies.

Discours

Discours

Feature Story

L'ONUSIDA lance une consultation en ligne pour que le sida reste un thème central de l'agenda post-2015

23 janvier 2013

La communauté internationale est en pleine négociation sur le prochain agenda de développement mondial. Cette nouvelle feuille de route est destinée à être mise en place après 2015, lorsque les Objectifs du Millénaire pour le Développement auront atteint leur date butoir.

Afin de collecter toute une variété de points de vue et d'idées sur la manière dont le sida et la santé devraient apparaître dans l'agenda post-2015, l'ONUSIDA organise une consultation en ligne ouverte à tous. Cette consultation en ligne va durer deux semaines, du 21 janvier au 3 février, sur la plate-forme officielle commune des Nations Unies et de la société civile sur les négociations pour le cadre d'action post-2015, Le monde que nous voulons.

La consultation invite à donner son avis sur trois thèmes interconnectés : dans quelle mesure l'épidémie de VIH reste d'actualité pour l'agenda post-2015 ; de quelle manière les principes et les pratiques établis dans le cadre de la riposte au sida peuvent contribuer à l'élaboration d'un agenda plus équitable et plus durable sur la santé et le développement ; et comment réformer les systèmes de prise de décision, de contrôle, d'évaluation et de responsabilisation pour guider les efforts vers la fin de l'épidémie de VIH.

La consultation en ligne est modérée par neuf experts internationaux sur le VIH, les droits de l'homme, la santé et le développement. En collaboration avec l'ONUSIDA, les modérateurs rédigeront un rapport de synthèse à l'issue de la consultation. Ce rapport sera largement utilisé pour influer sur les négociations en cours, notamment dans le cadre de la réunion thématique de haut niveau sur la santé (5 et 6 mars au Botswana) et de la Commission post-2015 de l'ONUSIDA et du Lancet.

L'épidémie de VIH demeure l'une des principales causes de décès dans le monde et représente à la fois une cause et une conséquence de l'inégalité et de l'injustice sociale. La riposte au sida a toujours été à l'avant-garde sur de nombreux fronts et peut apporter des contributions essentielles pour agir différemment dans le domaine de la santé et du développement à l'ère post-2015.

Pour participer à la consultation en ligne, rendez-vous sur http://www.worldwewant2015.org/health

Feature Story

Les ministres de la Santé des BRICS lancent un appel pour des efforts renouvelés afin de lutter contre le VIH et les défis de santé mondiaux

11 janvier 2013

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, lors de son allocution pendant la seconde réunion des ministres de la Santé des BRICS qui s'est tenue à New Delhi, Inde, les 10 et 11 janvier.
Photo : ONUSIDA/N.Raveendran

La seconde réunion des ministres de la Santé des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) s'est terminée à new Delhi, Inde, le 11 janvier, avec appel vigoureux pour une coopération renforcée en faveur de la mise en œuvre de solutions abordables, équitables et durables pour les défis de santé communs.

Dans son discours d'introduction, l'honorable Ghulam Nabi Azad, le ministre de la Santé et du Bien-être des familles de l'Inde, a souligné les progrès des BRICS dans la riposte mondiale au sida. « En Inde, nous avons réduit de 57% les nouvelles infections à VIH dans les dix dernières années, ce qui nous met sur la bonne voie pour stopper et enrayer la propagation du VIH. » Il se réfère au fait d'atteindre l'un des objectifs de développement clé de lutte contre le VIH d'ici 2015.

S'adressant aux participants, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a mis en avant le rôle unique des BRICS pour s'appuyer sur leur expérience positive avec le VIH pour qu'elle serve de moteur à l'innovation, à la recherche et au développement des solutions de santé pour d'autres pays en développement. « Aujourd'hui, les BRICS font la preuve de la manière dont la santé est de plus en plus un outil de relations étrangères et un moyen de promouvoir la santé et le développement mondial pour le monde entier, » déclare M. Sidibé. Il a également décrit la santé mondiale comme subissant une importante transition au-delà des approches spécifiques aux maladies et adoptant une approche centrée sur l'individu pour ce qui concerne la santé mondiale.

En Inde, nous avons réduit de 57% les nouvelles infections à VIH dans les dix dernières années, ce qui nous met sur la bonne voie pour stopper et enrayer la propagation du VIH

L'honorable Ghulam Nabi Azad, ministre de la Santé et du Bien-être des familles de l'Inde

Plusieurs ministres des autres BRICS ont souligné leurs engagements nationaux par rapport au VIH et la nécessité de créer une plateforme BRICS pour renforcer la coopération sur la santé mondiale, y compris le VIH.

Les cinq BRICS représentent 43% de la population mondiale, ce qui leur confère un rôle unique et croissant dans la contribution à la santé mondiale. Selon le ministre Azad, « les BRICS sont très mûrs pour notre perspective et ont pratiquement atteint l'âge adulte. Travaillons maintenant ensemble pour consolider nos acquis et collaborer à des niveaux bilatéraux et multilatéraux pour fournir un leadership mondial dans de nombreux domaines. »

De gauche à droite : Le vice-ministre de la Santé de Russie, Sergey Velmyaykin, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, le ministre de la Santé d'Afrique du Sud, Pakishe Aaron Motsoaledi, le ministre de la Santé d'Inde, Ghulam Nabi Azad, le ministre de la Santé de Chine, Chen Zhu et le secrétaire à la Santé du Brésil, Jarbas Barbosa se saluent lors de la seconde réunion des ministres de la Santé des BRICS à New Dehli le 11 janvier 2013.
Photo : ONUSIDA/N.Raveendran

La réunion a adopté le Communiqué de Delhi qui lance un appel aux BRICS pour des efforts renouvelés afin de lutter contre les défis continus posés par le VIH. Le Communiqué de Delhi a réitéré l'engagement des BRICS pour « garantir que des accords commerciaux bilatéraux et régionaux ne nuisent pas aux flexibilités ADPIC de manière à garantir la disponibilité de médicaments génériques antirétroviraux abordables pour les pays en développement. »

Des assouplissements en matière de propriété intellectuelle et de commerce à l'intérieur du système des droits de propriété intellectuelle ont été introduits dans l'Accord de l'Organisation mondiale du commerce sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Des preuves de pays à travers le monde montrent que l'utilisation des flexibilités ADPIC ont largement aidé à réduire les coûts des traitements du VIH.

Lors de la réunion de clôture, il a été annoncé que la prochaine réunion ministérielle des BRICS sera organisée par l'Afrique du Sud en janvier 2014.

External Links

Feature Story

L'ONUSIDA et l'OPS renforcent leur collaboration pour mettre fin à l'épidémie de sida sur le continent américain

09 novembre 2012

De gauche à droite : Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques ; César Antonio Núñez, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Amérique latine ; le Dr Carissa Etienne, Directrice élue de l'Organisation panaméricaine de la santé ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes.

Le 7 novembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré la Directrice récemment nommée de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), le Dr Carissa Etienne, au siège de l'ONUSIDA à Genève, en vue du renforcement de la collaboration entre les deux organisations pour mettre un terme à l'épidémie de sida sur le continent américain.

« Nous pouvons nous appuyer sur les réussites des différents pays du continent américain, qui a été l'un des premiers à éradiquer la rougeole et la polio », a déclaré M. Sidibé. « Il n'y a aucune raison pour que cette région ne soit pas la première à éradiquer le sida ».

Lors de cette rencontre, les deux personnalités ont échangé leurs idées sur les moyens d'accroître les efforts conjoints en faveur de l'accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le Développement d'ici 2015 et de veiller à ce que la santé et le VIH fassent partie de l'agenda post-2015.

« Si nous regardons vers l'avenir, le VIH et la santé sont des aspects fondamentaux pour la région et pour le développement mondial », a déclaré le Dr Etienne. « L'OPS jouera un rôle clé dans la promotion de cet agenda et avec l'ONUSIDA, le continent américain pourrait bien être le premier à voir la fin du sida ».

Le Dr Carissa Etienne, originaire de République dominicaine, a été élue Directrice de l'OPS à l'occasion de la Conférence panaméricaine sur la santé qui s'est déroulée du 17 au 21 septembre 2012 à Washington, DC, et prendra ses fonctions le 1er février 2013 pour un mandat de cinq ans. Le Dr Etienne est actuellement Sous-Directrice générale en charge des systèmes et services de santé à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Genève.

Feature Story

Lumière sur le rôle de l'UE dans la mise en place d'une couverture de santé universelle en Afrique

16 octobre 2012


De gauche à droite : Dr Jan Paehler, responsable des politiques du secteur de la santé, Direction générale du développement et de la coopération – EuropeAid, Commission européenne, David Evans, directeur du Département Financement des systèmes de santé, Organisation mondiale de la Santé, Jean-Marc Chataigner, Directeur général adjoint mondialisation, développement et partenariats au ministère français des Affaires étrangères, Laura Shields, journaliste et modératrice à Media Coach, Rosemary Museminali, représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine, ONUSIDA, Stefan Seebacher, directeur du département Santé, Fédération internationale de la Croix-Rouge, et Indu Capoor, directrice du Centre for Health Education, Training and Nutrition awareness.
Photo : JED

Les spécialistes mondiaux de la santé se sont réunis pour discuter du rôle de l'Union européenne dans l'aide apportée aux pays à revenu faible ou intermédiaire pour mettre en place une couverture de santé universelle à l'occasion de la conférence des Journées européennes du développement (JED). Le sujet de la conférence de 2 jours qui s'est tenue à Bruxelles les 16 et 17 octobre est « la croissance inclusive et durable au service du développement humain ».

Une table ronde de haut niveau, intitulée « Building a Social Contract for Health » (Bâtir un contrat social pour la santé), a discuté sur la manière dont les pays africains pouvaient mettre en place une couverture de santé universelle, ainsi que ce que pourraient faire l'UE et les autres partenaires du développement pour les aider.

L'UE reconnaît que la santé est un droit pour tous et un objectif essentiel des Objectifs du Millénaire pour le développement. Cependant, des lacunes persistent dans l'atteinte de l'objectif d'une couverture de santé universelle. La table ronde s'est accordée sur la nécessité d'une meilleure coordination et d'un soutien à la fois technique et financier pour garantir le droit à la santé pour tous.

Dans son intervention, la représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine, Rosemary Museminali, a souligné que « la nouvelle feuille de route sur la responsabilité partagée et la responsabilité mondiale adoptée par les chefs d'État au Sommet de l'Union africaine représente une étape clé, qui prouve leur engagement à délivrer des solutions africaines dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme. »

« Mais l'Afrique a encore besoin d'une aide internationale », a-t-elle ajouté. « Les partenaires du développement européens doivent renforcer leur solidarité et leur aide aux pays pour qu'ils puissent, ensemble, passer aux étapes suivantes. »

Ce débat est apparu pendant une période critique pour l'Europe, où l'UE réfléchit à son rôle dans la santé mondiale et de nombreux pays membres prennent des décisions sur l'aide internationale pour la santé, qui pourraient avoir des conséquences pour les habitants des pays les plus pauvres.

La nouvelle feuille de route sur la responsabilité partagée et la responsabilité mondiale adoptée par les chefs d'État au Sommet de l'Union africaine représente une étape clé, qui prouve leur engagement à délivrer des solutions africaines dans la riposte au VIH, à la tuberculose et au paludisme

Rosemary Museminali, représentante de l'ONUSIDA pour l'Union africaine

Les participants ont discuté de la manière dont l'UE, en collaboration avec ses partenaires du développement, pourrait garantir une croissance inclusive et équitable dans les pays à revenu faible et intermédiaire en promouvant une responsabilité partagée pour une couverture de santé universelle dans le contexte de sa protection sociale et ses stratégies de santé mondiales.

« Nous devons prendre en compte les besoins du pays et la capacité du pays à délivrer des services, mais également l'engagement de chaque pays à mettre en œuvre les actions proposées », a déclaré Jan Paehler, responsable des politiques du secteur de la santé, Direction générale du développement et de la coopération – EuropeAid, Commission européenne. « L'aide que nous apportons aux pays doit être adaptée aux besoins de chaque pays. » 

Les participants ont également étudié le rôle des organisations de la société civile (OSC) dans la garantie du droit à la santé pour tous. Il s'est avéré indispensable que ces organisations évoluent et deviennent des organisations en mesure de fournir une couverture de santé universelle et une protection sociale plutôt que de conserver leur fonction historique de tenir les gouvernements responsables. Pour cela, les partenaires tels que l'UE doivent « investir plus dans le développement des capacités communautaires pour délivrer des services à leurs communautés, en particulier les populations clés ayant peu accès aux systèmes de santé traditionnels », a déclaré Stefan Seebacher, directeur du département Santé, Fédération internationale de la Croix-Rouge.  

La table ronde était organisée par Action for Global Health, conjointement avec Countdown 2015 Europe, IPPF, Marie Stopes International, Oxfam International, la Croix-Rouge, l'Alliance Stop Aids et l'ONUSIDA. La table ronde a réuni de hauts représentants de la Commission européenne, du ministère français des Affaires étrangères, de l'Organisation mondiale de la Santé, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et du Centre for Health Education, Training and Nutrition Awareness basé en Inde.

Organisées par la Commission européenne, les Journées européennes du développement (JED) constituent le premier forum européen sur les affaires internationales et la coopération pour le développement. Cette année, elles ont rassemblé plus de 6 000 personnes et 1 500 organisations de la communauté du développement, sous le thème « Soutenir une croissance inclusive et durable au service du développement humain ».

Feature Story

L'ONUSIDA se joint au Luxembourg pour répondre à la crise humanitaire au Sahel

19 septembre 2012

De gauche à droite : Mme Fatoumata Daou, Collectif des Femmes pour l’éducation, la santé familiale et l’assainissement Yiriwaton, Marie-Josée Jacobs, Ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA.
Photo : Ministère des Affaires étrangères du Luxembourg

La crise humanitaire qui frappe le Sahel affecte les vies de millions de personnes dans la région. Dans huit pays allant du Tchad à l'est au Sénégal à l'ouest, les pays, les communautés et les familles sont confrontés à une situation mêlant instabilité politique, sécheresse, pauvreté, cherté des céréales, dégradation environnementale et sous-développement chronique, qui conduit à de hauts niveaux de malnutrition et d'insécurité.

« La crise est en train de dévaster la région dans laquelle j'ai grandi », déclare Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, qui est originaire du Mali. « Dans tout le Sahel, j'ai des parents et des amis dont les vies, les communautés et les pays sont directement touchés. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour attirer l'attention et les ressources nécessaires afin d'aider à mettre un terme à cette crise ».

Des questions multiples et complexes entourent cette crise et il existe des similitudes avec l'impact et la propagation du VIH. Comme pour le sida, il s'agit d'une crise humanitaire ayant des origines politiques et sociales, et les personnes vivant avec le VIH et celles qui ont besoin d'un traitement sont particulièrement vulnérables.

Le Grand-Duché du Luxembourg est l'un des nombreux pays qui travaillent dur pour poursuivre leur action humanitaire dans la région. Dans le cadre de ses Assises annuelles, une session spéciale sur l'insécurité alimentaire au Sahel a été organisée. Ces Assises sont un événement sur deux jours ayant lieu une fois par an au Luxembourg et qui réunit des hommes politiques, des membres de la Commission des Affaires étrangères, des responsables des départements du Développement et de la Coopération, des représentants de pays partenaires et près de 90 organisations non gouvernementales, afin de discuter des questions les plus urgentes de l'agenda humanitaire.

Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour attirer l'attention et les ressources nécessaires afin d'aider à mettre un terme à cette crise

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Cette année, les débats se sont concentrés sur trois sujets principaux : l'insécurité alimentaire au Sahel, l'insécurité physique et politique et l'insécurité judiciaire. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, avait été invité pour ouvrir la session portant sur l'insécurité alimentaire.

« Je suis ici pour soutenir les efforts du Luxembourg afin d'apporter attention et soutien dans la lutte contre la crise au Sahel. Le Luxembourg est un soutien fort de l'ONUSIDA, mais je soutiens encore plus fort le leadership du Luxembourg sur cette question particulière », a déclaré M. Sidibé.

Le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon a invité toutes les agences des Nations Unies à coordonner, défendre et faire avancer la riposte des Nations Unies à cette crise. Le Secrétaire général a appelé à l'organisation d'une réunion spéciale lors de l'Assemblée générale des Nations Unies pour faire progresser le travail de l'ONU en faveur de l'allègement des souffrances humaines causées par cette catastrophe.

Lors de sa visite au Luxembourg, M. Sidibé a eu l'occasion d'évoquer les développements dans la riposte au VIH et les questions relatives à la crise au Sahel avec le Ministre de la Santé Mars Di Bartolomeo et la Ministre de la Coopération et de l'Action humanitaire Marie-Josée Jacobs, qui ont procédé à l'ouverture officielle des Assises.

Depuis plusieurs années, le Luxembourg est l'un des plus importants donateurs de l'ONUSIDA et apporte des fonds pour des activités essentielles à une riposte efficace au VIH. Plus tôt cette année, l'ONUSIDA a signé un protocole d'accord avec le Luxembourg dans le but de consolider davantage le partenariat et de renforcer les efforts pour mettre un terme à la maladie.

S'abonner à Health and development