Injecting drug use IDU




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N’oublier personne, y compris les personnes qui consomment des drogues
04 mai 2023
04 mai 2023 04 mai 2023Daouda Diouf vient tous les jours à l’hôpital Fann. Il fait partie des 250 personnes inscrites au programme de thérapie de substitution aux opiacés (TSO) du CEPIAD*. La TSO est une intervention reconnue dans le monde entier. Elle vise à réduire la consommation de drogue par injection, car les personnes qui utilisent des drogues injectables sont exposées à un risque de contracter le VIH et d’autres maladies transmissibles par le sang, telles que l’hépatite virale.
« Je suis ici pour prendre mon traitement et je suis aussi un tailleur. J’apprends donc la couture à quelques personnes qui consomment de la drogue », explique M. Diouf en coupant du tissu dans son atelier improvisé en plein air. Rester actif et vendre ses marchandises l’a aidé à rester en bonne santé au cours des sept dernières années.
Un autre participant au programme lui donne aussi raison. Ce dernier s’est découvert une passion pour le jardinage et supervise désormais d’autres patients et patientes dans le jardin du centre.
Pour El Hadj Diallo, planter des graines et tailler des arbres est un peu comme une thérapie. « Quand on est là, on oublie tous les problèmes, on est bien, je prends cela pour ma thérapie », indique-t-il.
Leur autre traitement consiste en une dose quotidienne de méthadone. Le pharmacien du centre, Mangane Boutha, mesure attentivement et distribue chaque dose dans son bureau.
« La méthadone est un médicament de substitution à l’héroïne qui est sous forme de sirop dosé à 10 milligrammes par millilitre et les doses varient d’un patient à un autre », explique-t-il.
Fondé en 2014, le CEPIAD a pris en charge plus d’un millier de personnes. Il s’agit d’un des premiers centres de réduction des risques en Afrique de l’Ouest. Outre la thérapie de substitution des opiacés, la distribution d’aiguilles propres et le soutien psychosocial, il propose également des soins de santé.
« Le CEPIAD est devenu un centre de dépistage et de diagnostique pour le VIH, la tuberculose, les hépatites, et on distribue des préservatifs », indique le Dr Idrissa Ba qui coordonne le centre.
Au Sénégal, la prévalence du VIH chez les personnes qui consomment des drogues injectables est de 9 %, soit bien plus que la moyenne nationale de 0,5 %. Globalement, en raison de la stigmatisation et de la criminalisation, les personnes qui consomment des drogues injectables sont confrontées à un risque 35 fois plus élevé d’infection au VIH que celles qui ne s’en injectent pas.
Les trois quarts des patientset patientes ici sont des hommes, mais le CEPIAD fait des efforts pour atteindre davantage de femmes. Selon le Dr Ba, les femmes toxicomanes sont plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.
Mariama Ba Thiam est une ancienne toxicomane et a vécu pendant des années dans la rue. Elle est maintenant éducatrice auprès de ses pairs à Dakar. « Je vais dans la communauté, je vais voir mes pairs, j’essaye de les sensibiliser à non seulement arrêter la drogue, mais à réduire les risques de la consommation, les référer au CEPIAD et faire comme moi, arrêter. », explique-t-elle.
Son plaidoyer : obtenir plus de fonds pour attirer davantage de femmes et de jeunes vers le centre.
Au Sénégal, alors que la consommation de drogues est une infraction pénale, le travail du CEPIAD bénéficie du soutien du gouvernement, des Nations Unies ainsi que d’autres partenaires.
À l’occasion de la Journée internationale de réduction des risques, l’ONUSIDA est fermement convaincue que si nous voulons mettre fin au sida d’ici 2030, personne ne doit être oublié. Et cela inclut les personnes qui consomment des drogues.
* Le Centre de Prise en Charge Intégrée des Addictions de Dakar (CEPIAD)
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Inégalités dangereuses — Rapport de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2022
29 novembre 2022
Une analyse menée par les Nations Unies à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le sida révèle que les inégalités entravent la fin du sida. Au rythme actuel, le monde n’arrivera pas à atteindre les objectifs internationaux de lutte contre le sida. Le nouveau rapport de l’ONUSIDA, Inégalités dangereuses, montre que des actions urgentes sont nécessaires pour lutter contre les inégalités et permettre à la riposte mondiale au sida de respecter ses objectifs. COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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UNAIDS calls for global solidarity to strengthen Madagascar’s HIV response to end AIDS as a public health threat
21 octobre 2024
Interactive health and HIV game app reaches more than 300 000 young people in Côte d’Ivoire

09 septembre 2024
Core epidemiology slides
22 juillet 2024





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Maintenir les services anti-VIH à destination des toxicomanes à Odessa
22 avril 2022
22 avril 2022 22 avril 2022Odessa est un grand port sur la mer Noire où la consommation de drogues est importante. Dans les années 1990, la ville a enregistré les premiers cas de l’épidémie de VIH en Ukraine. Plus récemment, elle a mis en place des stratégies de services de réduction des risques à destination des toxicomanes qui figurent parmi les plus efficaces au monde. Le financement de ce système est assuré par des budgets nationaux et locaux et son exécution implique des organisations non gouvernementales et communautaires. Odessa a été l’une des premières villes d’Europe de l’Est et d’Asie centrale à signer la Déclaration de Paris. L’année dernière, elle a enregistré une baisse des nouveaux cas de VIH chez les toxicomanes.
Natalia Kitsenko est responsable du service de santé publique de la Road to Home Foundation, l’une des plus anciennes organisations d’Odessa qui fournissent des services aux consommateurs et consommatrices de drogues. L’ONUSIDA a parlé avec elle de la manière dont son organisation réussit à continuer d’aider les personnes dans le besoin, même pendant cette guerre.
Question : Beaucoup de personnes ont-elles fui Odessa ?
Réponse : Oui, beaucoup sont parties, principalement des femmes et des enfants. Les membres de notre organisation constituent une exception. Sur 60 collègues, 4 personnes sont parties parce qu’elles ont des enfants en bas âge. Les autres sont restées et nous poursuivons activement notre travail quotidien et fournissons une assistance d’urgence aux femmes avec des enfants et aux personnes âgées fuyant d’autres villes : Mykolaiv, Kherson, Marioupol et Kharkiv. Nous assurons principalement le transport vers la frontière moldave et nous les mettons en relation avec des bénévoles qui les aident ensuite dans le pays ou à atteindre une autre destination en fonction de leurs besoins.
Nous faisons également à manger comme des quiches et des ravioles pour les personnes dans le besoin. Toute cette situation nous unit. J’ai été témoin de beaucoup de scènes d’entraide autour de moi.
Question : Combien de personnes concernées par votre programme de réduction des risques ont quitté la ville ?
Réponse : Nous touchons près de 20 000 personnes par an à Odessa et dans les environs. À notre connaissance, seules 7 d’entre elles ont fui à l’étranger. D’autres sont entrées dans des groupes locaux de défense du territoire. D’autres encore aident à construire des structures de protection, ce qui implique de chercher des sacs de sable et de les transporter pour protéger les rues et les monuments. D’autres encore habitent avec nous afin d’obtenir les services dont elles ont besoin. Nous enregistrons un afflux de consommateurs et consommatrices de drogues d’autres régions d’Ukraine où les conditions sont bien pires.
Question : Quels services votre organisation propose-t-elle aux toxicomanes ?
Réponse : Tout d’abord, l’offre de base de réduction des risques que nous fournissons dans le cadre du budget de l’État comprend les consultations, la prévention du VIH (seringues, préservatifs, lingettes, lubrifiants, etc.), le dépistage du VIH et celui de la tuberculose. Parmi les personnes qui utilisent ces services depuis longtemps, le taux de détection d’une infection au VIH est de 0,02 %. Il atteint jusqu’à 7 % pour les personnes qui intègrent seulement le programme. Nous avons mis en place un modèle de recrutement de bénéficiaires avec l’Alliance for Public Health en utilisant la subvention du Fonds mondial et le soutien de l’ECDC. Nous encourageons les toxicomanes à venir avec leurs proches dans nos centres communautaires pour que ces personnes fassent un dépistage. C’est un aspect important, car les nouveaux et nouvelles bénéficiaires, en particulier les jeunes, qui commencent seulement à consommer des drogues, peuvent être un groupe très difficile à atteindre. Beaucoup d’entre eux cachent leur consommation et essaient de rester invisibles. Ce système de recrutement nous permet de les attirer vers nos services de réduction des risques, et, en premier lieu, vers les tests. La gestion des nouveaux cas, l’aide au diagnostic et à l’obtention d’une thérapie antirétrovirale, le dépistage et le suivi de la tuberculose sont également assurés par le biais d’un financement par des donateurs, en particulier le projet PEPFAR.
Question : Avez-vous obtenu des financements supplémentaires ?
Réponse : Oui. Nous venons de recevoir un financement supplémentaire du Fonds d’urgence de l’ONUSIDA pour acheter des médicaments, des pansements et des produits d’hygiène pour nos bénéficiaires. Cette aide essentielle arrive à point nommé, car nos bénéficiaires n’ont pas les moyens d’acheter de nombreux articles médicaux tels que le Fluconazole (un antibiotique) et ces articles sont par ailleurs devenus difficilement disponibles.
Question : Natalia, vous travaillez dans le domaine du VIH depuis plus de 20 ans. Le regard que porte le grand public sur les toxicomanes et les personnes vivant avec le VIH a-t-il changé ?
Réponse : Nous sommes heureux de constater une réduction spectaculaire du niveau de stigmatisation et de discrimination, ainsi qu’une amélioration globale des comportements envers nos bénéficiaires dans les environnements médicaux. Cependant, nous rencontrons toujours des problèmes de préjugés. Beaucoup de gens sont contre la présence de nos points d’échange de seringues et de nos centres communautaires près de chez eux, et ne souhaitent pas voir de toxicomanes dans leurs quartiers, car ces personnes craignent que les consommateurs et consommatrices de drogues menacent leur confort, leur bien-être et leur sécurité. Nous comprenons ces craintes et nous essayons d’expliquer aux personnes concernées pourquoi nous sommes là, comment fonctionnent ces points d’échange de seringues et les centres communautaires. Nous organisons des actions sur le terrain et des réunions pour expliquer aux personnes la réalité de la vie des toxicomanes. Notre travail consiste à justifier en permanence notre contribution et à montrer comment nous aidons à maîtriser les épidémies de VIH, de tuberculose et d’hépatite.
Depuis le début de la guerre, nous fournissons également un abri aux personnes qui vivent dans nos centres. Comme nos points d’échange de seringues se trouvent généralement dans les sous-sols, lorsque les sirènes se mettent à hurler, les voisins et voisines viennent chez nous. Cela signifie que, pour la première fois, les riverains et riveraines sont en contact direct avec des personnes vivant avec le VIH ou consommant des drogues.
Question : Quels sont les problèmes les plus urgents pour vous ?
Réponse : En ce moment, nous avons du mal à fournir à nos bénéficiaires du Naloxone qui permet d’éviter les overdoses. Bien que nous conseillons et informons sans cesse les gens sur les signes avant-coureurs d’une overdose, le nombre d’overdoses a augmenté à cause de la guerre en cours. Et comme le Naloxone est fabriqué dans la ville de Kharkiv qui est sous le feu des bombardements, nous n’en avons plus. Nous en avons besoin sous n’importe quelle forme, si possible sous une forme prête à l’emploi, intranasale ou injectable, car cela sauverait de nombreuses vies. Et nous devons maintenir les services anti-VIH pour les toxicomanes tout en leur fournissant une aide humanitaire urgente.
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Déclaration de la Directrice exécutive de l’ONUSIDA lors de la 65e session de la Commission des stupéfiants
14 mars 2022
14 mars 2022 14 mars 2022Introduction
Merci à vous, M. l’ambassadeur Ghislain D’hoop et à la Belgique qui assure la présidence de la 65e Commission des stupéfiants, merci aux honorables membres de la Commission, aux États membres, à la société civile et aux réseaux de consommateurs et de consommatrices de drogues, aux agences des Nations Unies et à tous les collègues.
Ma sœur Ghada Waly, je vous remercie pour le solide leadership de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et votre soutien indéfectible à la position commune des Nations Unies sur la législation sur les drogues.
J’aimerais commencer par exprimer ma solidarité envers la population ukrainienne qui souffre de tant de violence et d’injustice. Au cours des 15 dernières années, l’Ukraine a mis en place une des ripostes au VIH les plus vastes et les plus efficaces d’Europe.
Aujourd’hui, tous les aspects de cette riposte au VIH s’effondrent et la vie de centaines de milliers d’Ukrainiens et d’Ukrainiennes vivant avec le VIH et des groupes clés ne tient plus qu’à un fil.
J’appelle tous les partenaires à rétablir les services essentiels pour les personnes séropositives et touchées par le virus en Ukraine
En juin dernier, les États membres ont adopté la Déclaration politique 2021 sur le VIH et le sida. La résolution contient des engagements ambitieux, notamment de nouveaux objectifs pour 2025 afin de permettre à la riposte de combler son retard pour mettre fin au sida d’ici 2030.
L’année dernière, l’ONUSIDA a travaillé avec tous les pays et partenaires pour développer et adopter la stratégie mondiale contre le sida. Le fil conducteur de la stratégie consiste à mettre fin aux inégalités au sein d’une épidémie où 65 % de toutes les nouvelles infections se situent dans des groupes spécifiques, y compris les consommateurs et consommatrices de drogues et les personnes incarcérées.
Nous savons que si nous continuons au rythme actuel, c’est-à-dire si nous ne comblons pas les inégalités dans la riposte au VIH, alors le monde pourrait enregistrer 7,7 millions de décès dus au sida au cours des dix prochaines années.
La riposte mondiale au VIH, qui accusait déjà du retard avant la COVID-19, est aujourd’hui encore plus fragilisée alors que la crise de la COVID-19 se poursuit.
Et les toxicomanes et les personnes incarcérées continuent d’être parmi les principales victimes !
Dans le monde, les services de réduction des risques ne sont pas disponibles au niveau et à l’échelle requis pour mettre fin au sida. Et c’est vrai dans la communauté et dans les prisons. Dans trop de pays, ces services ne sont pas du tout disponibles.
Sans garantie d’un accès ininterrompu aux services anti-VIH et de réduction des risques, nous ne mettrons pas fin au sida chez les toxicomanes et les personnes incarcérées, et nous ne mettrons donc pas fin au sida TOUT COURT.
Les principaux obstacles à l’accès aux services anti-VIH et de réduction des risques pour les toxicomanes et les personnes incarcérées sont la criminalisation, la stigmatisation et la discrimination.
Nous ne mettrons pas fin aux inégalités et au sida sans lutter contre ces obstacles et sans supprimer les lois et politiques punitives.
En particulier, les consommatrices de drogues sont confrontées à des obstacles juridiques, politiques et sociaux pour accéder aux services vitaux de lutte contre le VIH et de réduction des risques. Nous devons investir dans des services de réduction des risques adaptés aux besoins des femmes et qui ne les jugent pas.
Nous faisons actuellement face à une crise de financement de la réduction des risques dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Le gouvernement et les donateurs n’ont investi qu’à hauteur de 5 % des fonds nécessaires à une riposte efficace. Nous devons intensifier les investissements dès maintenant, en mettant l’accent sur le financement des ripostes dirigées par les communautés. Ce sont en effet les plus efficaces.
CONCLUSION
Membres de la Commission, je crois en votre exemplarité.
Nous devons estimer à sa juste valeur la santé et les droits humains de chaque consommateur et consommatrice de drogues et la dignité de chaque prisonnier et prisonnière.
Nous devons mettre en œuvre nos engagements pour créer des environnements juridiques favorables. Nous devons encourager et intensifier la réduction des risques comme une approche sûre, efficace et essentielle pour mettre fin au sida.
Nous devons supprimer les lois et politiques punitives et discriminatoires. Cela inclut les lois qui criminalisent la consommation et la possession de drogues, comme indiqué dans notre nouvelle Stratégie mondiale de lutte contre le sida.
Notre travail pour mettre fin aux inégalités qui favorisent le sida doit reposer sur la science, des données probantes et les droits humains.
Vous, membres de la Commission, je vous invite vivement à respecter ces principes afin de nous remettre sur la bonne voie pour mettre fin au sida d’ici 2030.
Je vous remercie de votre attention.
Winnie Byanyima
Directrice exécutive de l’ONUSIDA
Vienne, le 14 mars 2022
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L’Atlas des populations clés s’enrichit de nouveaux indicateurs
06 janvier 2022
06 janvier 2022 06 janvier 2022L’Atlas des populations clés (The Key Population Atlas) de l’ONUSIDA est un outil en ligne qui fournit une série d’informations sur les membres des populations clés dans le monde entier, ainsi que sur les personnes vivant avec le VIH. Les populations concernées sont les travailleur-ses du sexe, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les consommateur-rices de drogues injectables, mais aussi les personnes transgenres et incarcérées.
Les informations sur les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été élargies avec l’arrivée de 11 nouveaux indicateurs issus des projets EMIS et LAMIS. Jouissant d’un financement de la Commission européenne, le projet EMIS-2017 a collecté des données auprès de cette population dans 50 pays entre octobre 2017 et janvier 2018. De son côté, le projet LAMIS est son pendant dans 18 pays d’Amérique latine et a terminé de recueillir des données en mai 2018.
Les 11 nouveaux indicateurs figurant dans l’atlas des populations clés ont été choisis en raison de leur grande pertinence pour les communautés. Il s’agit de la syphilis, la syphilis symptomatique, la gonorrhée, la gonorrhée symptomatique, la chlamydia, la chlamydia symptomatique, le dépistage d’infections sexuellement transmissibles, la communication au partenaire en cas de syphilis, la communication au partenaire en cas de gonorrhée, ainsi que la vaccination contre l’hépatite A et B.
Les infrastructures dirigées par les communautés et présentes dans les communautés sont essentielles pour lutter contre les inégalités qui favorisent les pandémies, comme celles du sida et de la COVID-19, ainsi que pour assurer la continuité des services de santé et protéger les droits et les moyens de subsistance des plus vulnérables. Les conclusions de l’EMIS et du LAMIS seront importantes pour informer les organisations de la société civile travaillant sur la santé sexuelle, la prévention du VIH et les droits des minorités sexuelles, ainsi que pour les décisions politiques, la planification de la prévention non communautaire, l’épidémiologie et la modélisation.
« Pour ne laisser personne de côté, nous avons besoin de collecter des données centrées sur les individus qui révèlent les inégalités entravant l’accès aux services. Il est essentiel d’identifier les groupes les plus touchés et ne pouvant pas accéder aux services. Cela permettra à la Commission européenne, aux États membres de l’Union européenne ainsi qu’à la société civile et aux organisations communautaires de répondre aux besoins spécifiques des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré la représentante de l’ONUSIDA auprès de l’Union européenne, Jantine Jacobi.
La société civile et les organisations communautaires, en particulier celles dirigées par les populations clés, sont en mesure de compléter les ripostes traditionnelles aux pandémies des systèmes de santé. Pour cela, elles doivent être traitées comme des partenaires à part entière, être impliquées dans la gouvernance, la conception, la planification et la budgétisation des ripostes aux pandémies, et jouir du soutien technique et financier nécessaire pour faire la différence.
Les résultats des nouveaux indicateurs contribueront à renforcer le rôle des partenariats et des communautés dans chaque pays et serviront de base à la prise de décision et à la planification des politiques. Par exemple, en Irlande, le rapport EMIS-2017 National Report reconnaît que « le dépistage du VIH et des IST a augmenté par rapport aux enquêtes précédentes. Cette évolution est en partie imputable aux interventions efficaces puisant dans les conclusions des enquêtes précédentes et menées par les acteurs et la communauté des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Certaines de ces interventions positives en lien avec le dépistage du VIH peuvent également être attribuées à la disponibilité accrue du dépistage au sein de la communauté. »
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Assurer l’autonomie des consommateurs et consommatrices de drogues injectables en Ouganda
18 janvier 2022
18 janvier 2022 18 janvier 2022Les difficultés causées par la pandémie de COVID-19 ont aggravé les difficultés rencontrées par les toxicomanes.
En Ouganda, les confinements liés à la COVID-19 ont entravé l’accès au traitement anti-VIH et à d’autres services de santé, y compris à la thérapie médicalement assistée destinée aux toxicomanes, à savoir la fourniture de doses quotidiennes de méthadone. L’accès aux systèmes d’assistance, tels que les centres d’accueil, a également été touché.
« Pendant le confinement dû à la COVID-19, j’ai eu beaucoup de mal à accéder à la dose quotidienne de ma thérapie médicalement assistée à cause des restrictions de déplacement, car il fallait une autorisation du conseil local. Toutefois, c’était très compliqué et très long d’obtenir cette autorisation de déplacement du conseil local, par conséquent cela a été difficile de vivre sans accéder à ces services essentiels », a déclaré Nsereko Joshua (nous avons changé son nom) qui suit actuellement une thérapie médicalement assistée.
Une analyse des répercussions de la pandémie de COVID-19 menée en juillet 2020 par l’Uganda Harm Reduction Network (UHRN) a révélé un recul de l’accès aux préservatifs, à la prophylaxie pré-exposition, aux conseils, à l’assistance psychosociale, au dépistage du VIH, aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’à l’assistance juridique. Cette étude a également souligné une augmentation de 25 % des violations des droits humains signalées chez les consommateurs et consommatrices de drogues injectables pendant le confinement lié à la COVID-19. L’analyse indique entre autres que les arrestations et les détentions, les violences basées sur le genre et les expulsions nocturnes par la police se sont multipliées.
Lorsque le Fonds de solidarité de l’ONUSIDA pour les populations clés a été dévoilé en décembre 2020, Wamala Twaibu, fondateur et président de l’Eastern Africa Harm Reduction Network et de l’UHRN, a vu une opportunité d’autonomiser les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Il a imaginé une transformation de la communauté qui permettrait à ses membres de s’entraider en cas de besoin en gérant leurs propres sources de revenus.
« Cela faisait plus de sept ans que je consommais des drogues injectables et je sais à quoi ressemble le quotidien de toxicomanes. Mon ambition est d’améliorer la santé, les droits humains et le bien-être socioéconomique des toxicomanes », a-t-il déclaré.
M. Twaibu a noté que la consommation de drogues injectables et la dépendance à la drogue ont souvent des impacts à long terme sur le statut socioéconomique et la santé d’une personne. Le manque de compétences professionnelles, les antécédents criminels, la stigmatisation et la discrimination, ainsi que la criminalisation de l’usage de drogues sont quelques-uns des principaux problèmes qu'affrontent régulièrement les consommateurs et consommatrices de drogues injectables.
L’UHRN a demandé et a obtenu en 2021 une subvention du Fonds de solidarité de l’ONUSIDA afin de lancer le projet Empowered PWID Initiative for Transformation (EPIT). Grâce à l’EPIT, les membres de la communauté qui suivent actuellement une thérapie médicalement assistée développeront des compétences en artisanat afin d’avoir une source de subsistance pérenne. M. Twaibu a souligné que le projet reposera sur la transmission de connaissances et de compétences en gestion d’une petite entreprise aux consommateurs et consommatrices de drogues injectables.
Environ 80 personnes sous thérapie médicalement assistée seront impliquées dans l’EPIT, elles seront réparties en 16 groupes de cinq et six groupes au moins seront dirigés par une femme dans les cinq arrondissements de Kampala.
Une approche « Save, take and return » sera utilisée pour garantir la pérennité de cette initiative. Cette stratégie encourage les bénéficiaires à épargner chaque jour une partie des bénéfices générés par les entreprises sociales avant de récupérer cet argent quelques mois plus tard.
« Ce fonds s’intéresse à l’émancipation socioéconomique des populations clés sous l’égide de la communauté touchée. C’est ce qui fait tout son intérêt. Il est important que la communauté détienne la mainmise sur l’initiative, car il ne faut rien faire pour nous sans nous impliquer », a déclaré M. Twaibu. « Le changement est possible lorsque nous nous entraidons sans discrimination ni stigmatisation. Je souhaite voir une communauté de consommateurs et consommatrices de drogues injectables transformée et responsabilisée, [avec ses membres] capables de se soutenir mutuellement en cas de besoin », a-t-il ajouté.
Compte tenu des effets de la pandémie de COVID-19 jusqu’à aujourd’hui, M. Twaibu a peur que la prochaine vague n’affecte l’initiative. Il prévoit toutefois un programme d’artisanat totalement prêt et fonctionnel dans les cinq arrondissements de Kampala et un déploiement dans d’autres régions où travaille l’UHRN.
Maintenant qu’il fait partie du projet EPIT, M. Joshua aborde l’avenir avec plus d’optimisme. « J’ai hâte de guérir complètement de la toxicomanie et je pense que la thérapie médicalement assistée me permettra d’y arriver », a-t-il déclaré. « Et je pense que le programme EPIT me donnera l’occasion de renforcer ma motivation et de démontrer que je prends ma guérison au sérieux avec la possibilité de gagner quelque chose pour ma subsistance et pour le transport afin de chercher mon traitement. Je pense que même après ce programme, ces compétences m’aideront à soutenir ma famille et moi-même. »
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Le VIH et les personnes qui consomment des drogues — Série de fiches d’information sur les droits humains
02 juin 2021
La Stratégie mondiale de lutte contre le sida 2021–2026 a défini de nouveaux objectifs ambitieux et essentiels concernant la réalisation des droits humains, la réduction de la stigmatisation, de la discrimination et de la violence, ainsi que la suppression des lois punitives néfastes en vue de mettre fin aux inégalités et, en fin de compte, au sida. Afin de contribuer au renforcement des interventions pour supprimer ces obstacles sociétaux, l’ONUSIDA a produit une série de fiches d’information sur les droits humains dans divers domaines, soulignant l’urgence critique d’intensifier les efforts sur les droits. Ces documents courts, faciles à comprendre et accessibles présentent les dernières informations épidémiologiques, les preuves de l’impact des interventions en matière de droits humains, les objectifs les plus récents et les directives internationales, les recommandations et les obligations en matière de droits humains concernant chaque problématique. Fiches d’information publiées en juin 2021 : Criminalisation du VIH, Le VIH et les personnes qui consomment des drogues, Le VIH et les homosexuels et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, Le VIH et les personnes transgenres et de diverses identités de genre, Le VIH et le travail du sexe, Le VIH et les personnes en prison et dans d’autres lieux fermés and Le VIH, la stigmatisation et la discrimination. Quatre autres seront lancées plus tard dans l’année.
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Transforming Vision into Reality: The 2024 Global Alliance Progress Report on Ending AIDS in Children by 2030 - Summary
22 juillet 2024


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Les services de réduction des risques permettent de réduire les nouvelles infections au VIH
01 novembre 2021
01 novembre 2021 01 novembre 2021Les États baltes voisins, l’Estonie et la Lettonie, offre un exemple très contrasté de l’effet de différentes approches de santé publique sur l’épidémie de VIH chez les consommateur-rices de drogues injectables. Au début des années 2000, les deux pays affichaient les taux de diagnostic du VIH les plus élevés d’Europe. Les épidémies dans ces pays étaient alimentées par le partage de matériel d’injection non stérile parmi les toxicomanes comme c’était le cas pour de nombreux pays européens à l’époque.
La situation a commencé à évoluer différemment au milieu des années 2000. Selon l’étude HERMETIC, les nouvelles infections au VIH en Estonie ont reculé de 61 % à l’échelle nationale et de 97 % chez les consommateurs de drogues injectables entre 2007 et 2016.
En Lettonie, l’épidémie a suivi une trajectoire différente. L’étude HERMETIC montre que, entre 2007 et 2016, les nouvelles infections au VIH y ont globalement augmenté de 72 %. En 2016, l’incidence globale y était presque deux fois plus élevée qu’en Estonie (35 cas pour 100 000 personnes contre 19 cas pour 100 000).
Les deux épidémies ont été largement alimentées par le partage de matériel d’injection entre consommateur-rices de drogues injectables et probablement par les rapports sexuels non protégés entre des membres de ce groupe et leurs partenaires sexuels. L’étude HERMETIC conclut que la principale différence entre les deux épidémies réside dans la disponibilité des services de réduction des risques.
Des programmes de fourniture d’aiguilles et de seringues sont déployés depuis 1997 en Lettonie, mais à une échelle très limitée. Jusqu'en 2016, la Lettonie distribuait environ 93 seringues et aiguilles par toxicomane par an contre 230 en Estonie voisine. Les deux pays ont élargi l’accès au traitement de substitution aux opioïdes qui a un effet prouvé sur la réduction de l’usage de drogues injectables et la transmission du VIH, et ont amélioré les services de dépistage du VIH et de thérapie antirétrovirale destinés aux personnes qui s’injectent des drogues. Bien que l’accès au traitement de substitution aux opioïdes reste limité dans les deux pays, il est toutefois plus élevé en Estonie qu’en Lettonie.
Les résultats de l’étude HERMETIC indiquent qu’en 2016, près de la moitié des consommateur-rices de drogues injectables en Estonie faisaient un dépistage du VIH sur une période de 12 mois, et que les trois quarts des personnes diagnostiquées séropositives au VIH suivaient une thérapie antirétrovirale. En Lettonie, environ 10 % des consommateur-rices de drogues injectables ont fait un test de dépistage du VIH au cours d’une année donnée entre 2007 et 2016, et seulement 27 % des membres séropositifs de ce groupe VIH suivaient une thérapie antirétrovirale. L’adoption lente des directives internationales sur le traitement du VIH a contribué à la faible couverture du traitement en Lettonie.
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Press Statement
À l’occasion de la Journée internationale des toxicomanes, l’ONUSIDA appelle à l’action contre leur criminalisation et à des programmes communautaires de réduction des risques
01 novembre 2021 01 novembre 2021GENÈVE, le 1er novembre 2021— À l’occasion de la Journée internationale des toxicomanes, l’ONUSIDA appelle à agir de toute urgence contre leur criminalisation, à corriger les effets négatifs de la criminalisation sur le VIH, l’hépatite virale et d’autres problèmes de santé, à respecter les droits humains et à consacrer plus de financement aux programmes de réduction des risques menés par les communautés.
« L’ONUSIDA s’engage à soutenir les pays dans leurs démarches vers la dépénalisation de la possession de drogues et la mise en œuvre à grande échelle de programmes de réduction des risques », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « L’ONUSIDA appelle à impliquer totalement les communautés de toxicomanes dans l'élaboration de réformes juridiques visant à décriminaliser et à organiser des programmes de réduction des risques au niveau national. Cela nous aidera à mettre fin aux inégalités et au sida. »
Les consommatrices et consommateurs de drogues injectables font partie des groupes les plus exposés au risque d’infection au VIH, qui restent en marge et souvent sans accès aux services sanitaires et sociaux. En 2020, 9 % des nouvelles infections au VIH concernaient des consommatrices et consommateurs de drogues injectables. Le taux monte à 20 % lorsque l’on ne prend pas l’Afrique subsaharienne en compte. Bien que les femmes représentent moins de 30 % des toxicomanes, elles sont plus susceptibles de vivre avec le VIH que leurs homologues masculins.
L’introduction rapide et la mise en œuvre à grande échelle de programmes de réduction des risques accessibles peuvent prévenir les infections au VIH, ainsi que de nombreux cas d’hépatite B et C virale, de tuberculose et d’overdoses. Le système des Nations Unies fait front pour promouvoir les services de réduction des risques et la décriminalisation de la possession de drogue pour son usage personnel. Il est prouvé que ces deux points constituent des atouts pour la santé publique et personnelle sans augmenter le nombre de personnes dépendantes aux drogues. Bien que cela soit reflété dans la position commune du système des Nations Unies soutenant la mise en œuvre de la politique internationale de contrôle des drogues par une collaboration interinstitutionnelle efficace, en réalité, moins de 1 % des consommatrices et consommateurs de drogues injectables vivent dans des pays respectant les niveaux recommandés par les Nations Unies de couverture de services de distribution d’aiguilles et de seringues, de traitement de substitution aux opioïdes. En outre, le financement dédié à la réduction des risques dans les pays à revenu faible et intermédiaire accuse un retard abyssal de 95 %.
La présence de services de réduction des risques ne signifie toutefois pas qu’ils sont obligatoirement accessibles. Il a été démontré que les lois, les politiques et les décrets d’application relatifs au contrôle des stupéfiants faisaient partie des principaux obstacles aux soins de santé dans de nombreux pays. La criminalisation de la consommation de drogues et les sanctions sévères (telles que l’incarcération, les amendes élevées ou le retrait des enfants de leurs parents) découragent le recours aux services anti-VIH, font tomber des personnes dans l’illégalité, entraînent des pratiques d’injection dangereuses et augmentent le risque d’overdose. Les consommatrices de drogues sont confrontées à des taux d’arrestation et d’incarcération plus élevés que leurs homologues masculins, ce qui contribue à augmenter les niveaux de stigmatisation et de discrimination auxquels elles sont confrontées dans les environnements de santé. En effet, la criminalisation de la consommation et de la possession de drogues pour un usage personnel a un impact négatif considérable sur la jouissance du droit à la santé.
Plus tôt cette année, les États membres des Nations Unies ont fixé des objectifs mondiaux ambitieux en matière de décriminalisation de la possession de drogues pour un usage personnel et d’élimination de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des toxicomanes et d’autres populations clés. Pour atteindre ces objectifs d’ici 2025, des actions stratégiques dans les pays doivent commencer aujourd’hui.
OBJECTIFS 2025 DES LEVIERS SOCIÉTAUX MONDIAUX CONTRE LE SIDA
- Moins de 10 % des pays criminalisent la consommation et la possession de drogue en petite quantité.
- Moins de 10 % des toxicomanes déclarent avoir été victimes de stigmatisation et de discrimination.
- Moins de 10 % des toxicomanes ne disposent pas de mécanismes permettant aux personnes vivant avec le VIH et aux populations clés de signaler les abus et les discriminations et de demander réparation.
- Moins de 10 % des toxicomanes n’ont pas accès aux services juridiques.
- Moins de 10 % du personnel de santé et des forces de l’ordre signalent des comportements préjudiciables envers les toxicomanes.
- Moins de 10 % des toxicomanes subissent des violences physiques ou sexuelles.
OBJECTIFS MONDIAUX DE PRÉVENTION 2025
- 90 % des consommatrices et consommateurs de drogues injectables ont accès à des services complets de réduction des risques intégrant ceux dédiés à l’hépatite C, au VIH et à la santé mentale ou y afférant
- 80 % des services pour les programmes de prévention du VIH destinés aux toxicomanes doivent être fournis par des organisations dirigées par des toxicomanes
Journée internationale des toxicomanes
Le 1er novembre est la Journée internationale des toxicomanes. Leur communauté mondiale se rassemble pour célébrer son histoire et affirmer ses droits. À cette occasion, l’International Network of People who Use Drugs (INPUD) rend hommage aux progrès accomplis par ses communautés variées et dynamiques, tout en soulignant que leur travail est plus important que jamais.


Feature Story
Lancement d'une brochure explicative sur le modèle de loi sur les drogues en Afrique occidentale
28 septembre 2021
28 septembre 2021 28 septembre 2021Depuis que la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest a lancé une loi type révolutionnaire sur les drogues en 2018, la société civile de la région et au-delà a engagé les parties prenantes sur la nécessité d'utiliser la loi type comme modèle pour la réforme nationale.
La loi type sur les drogues promeut, entre autres, la disponibilité de services de réduction des risques ainsi que la décriminalisation de la possession de drogues pour usage personnel, ce que l'ONUSIDA réclame depuis longtemps.
Comme la loi type sur les drogues est, de par sa conception, un document long et technique, l'ONUSIDA a soutenu le Réseau ouest-africain sur les politiques en matière de drogues (WADPN) et le Consortium international sur les politiques en matière de drogues (IDPC) pour élaborer et diffuser deux nouveaux outils importants pour la société civile : une ressource plus courte et plus accessible qui résume les points clés de la loi type sur les drogues et un petit guide pour les organisations non gouvernementales locales afin d'explorer comment utiliser la loi type sur les drogues dans leur travail. En d'autres termes, le premier explicatif de plaidoyer porte sur les "ingrédients" clés de la loi type sur les drogues et le second contient une liste de méthodes et de stratégies sur la manière d'utiliser ces ingrédients pour mieux intégrer la loi dans un plaidoyer et faire progresser la réforme de la politique en matière de drogues, sur la base des expériences de la région.
Les documents ont été lancés les 27 et 30 septembre lors de webinaires virtuels en anglais, et français-portugais en direct sur Facebook et peuvent être consultés en anglais, en français et en portugais sur le site https://fr.wadpn.org/resources.
"Ces nouveaux outils soutiendront et renforceront directement le plaidoyer de la société civile en faveur de politiques de lutte contre la drogue plus axées sur la santé et les droits en Afrique de l'Ouest et, à leur tour, renforceront la réponse au VIH parmi les personnes qui consomment des drogues ", a déclaré Patrick Brenny, directeur de l'équipe d'appui régional de l'ONUSIDA pour l'Afrique occidentale et centrale.
Adeolu Ogunrombi, commissaire de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest, a souligné que les besoins et les demandes en matière de traitement de la toxicomanie et de réduction des risques sont élevés, mais que l'offre de services est faible dans la région, et a précisé que la loi fournit des orientations à cet égard. Il a également noté qu'il a été démontré que la criminalisation de la possession d'équipements et de matériels, tels que les aiguilles, les seringues et autres accessoires, nuit à la fourniture et à l'utilisation des services de réduction des risques et a un impact négatif sur la santé publique.
Une étude de cas a été présentée par Chinwike Okereke, représentant d'une organisation de la société civile et point focal de la Commission des drogues de l'Afrique de l'Ouest au Nigeria, sur l'utilisation de la loi type sur les drogues. En 2020, une coalition d'organisations de la société civile a fait des présentations sur la loi type sur les drogues aux principaux décideurs, notamment le ministère fédéral de la Justice, la Commission de réforme de la législation sur les drogues et l'Agence nationale de lutte contre la drogue. "Le modèle de loi sur les drogues a permis d'avoir des discussions en face à face et de susciter un engouement pour la réforme, ce qui a conduit à une table ronde sur la réforme de la loi sur les drogues où tous les acteurs clés du gouvernement fédéral, de la justice pénale et des États, ainsi que la société civile, ont plaidé en faveur de l'adoption de la loi comme modèle de réforme", a-t-il déclaré. Un engagement plus poussé avec la Commission de réforme de la législation sur les drogues a ensuite conduit à la création d'un groupe de travail qui oeuvre activement à la refonte des lois sur les drogues dans le pays. Il a également encouragé la société civile à utiliser les nouveaux explicatifs et a exhorté les partenaires techniques et financiers à investir davantage dans cet effort à travers l'Afrique de l'Ouest, car la réforme des lois prend du temps.