Men who have sex with men

Press Statement

L’ONUSIDA et le Fonds mondial s’inquiètent vivement de l’impact de la nouvelle loi adoptée au Nigéria qui affecte la riposte au sida et les droits humains des membres de la communauté LGBT

GENÈVE, 14 janvier 2014 – L’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme craignent profondément que l’accès aux services de prise en charge du VIH des lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres (LGBT) ne soit gravement affecté par une nouvelle loi adoptée au Nigéria – laquelle criminalise davantage les personnes, les organisations et les activités LGBT ainsi que celles qui les soutiennent.

La nouvelle loi pourrait empêcher les membres de la communauté LGBT susceptibles d’être très exposés au risque d’infection à VIH d’avoir accès aux services essentiels de prise en charge du virus, minimisant ainsi la réussite du Plan présidentiel global de riposte au VIH/sida lancé par le Président Goodluck Jonathan il y a moins d’un an.

Les répercussions de la nouvelle loi sur la santé, le développement et les droits humains pourraient être d’envergure. L’homosexualité constitue déjà un délit au Nigéria. La nouvelle loi criminalise davantage les personnes, les organisations et les activités LGBT. Elle stipule : « Toute personne qui s’inscrit, fait fonctionner ou participe à des clubs, des sociétés et des organisations gays, ou expose en public, directement ou indirectement, des relations amoureuses avec une personne de même sexe au Nigéria commet une infraction et encourt une condamnation de 10 ans d’emprisonnement ». La loi pénalise également toute personne ou tout groupe de personnes soutenant « l’enregistrement, le fonctionnement et la subsistance de clubs, de sociétés et d’organisations, de défilés ou de réunions gays au Nigéria ». La peine encourue est également de 10 ans d’emprisonnement.

Le Nigéria abrite la deuxième plus importante épidémie de VIH au niveau mondial – en 2012, on estimait à 3,4 millions le nombre de personnes vivant avec le virus dans ce pays. En 2010, on estimait à environ 4 % (pour la population générale) et 17 % (pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes) la prévalence nationale du VIH au Nigéria.

Les dispositions de la loi pourraient entraîner un accroissement de l’homophobie, de la discrimination, du refus de l’accès aux services de prise en charge du VIH et de la violence sur la base de l’orientation sexuelle réelle ou perçue et de l’identité de genre. La loi pourrait aussi être utilisée contre des organisations qui œuvrent à la fourniture de services de prévention et de traitement du VIH aux membres de la communauté LGBT.

Dans la Déclaration politique des Nations Unies sur le VIH/sida de 2011, tous les États Membres des Nations Unies se sont engagés à supprimer les obstacles juridiques et à voter des lois pour protéger les populations vulnérables au VIH.

L’ONUSIDA et le Fonds mondial lancent un appel pour que l’on examine de toute urgence la constitutionalité de la loi compte tenu des graves conséquences que celle-ci pourrait avoir en termes de santé publique et de droits humains, et invite instamment le Nigéria à mettre en place des mesures complètes pour protéger les systèmes actuels de fourniture de services de prise en charge du VIH pour les personnes LGBT au Nigéria sans qu’elles n’aient à craindre une arrestation ou d’autres représailles. L’ONUSIDA et le Fonds mondial continueront de travailler avec les autorités et les organisations de la société civile nigérianes afin de garantir à tous un accès sûr aux services de soins du VIH au Nigéria.

L’ONUSIDA et le Fonds mondial prient instamment tous les gouvernements de protéger les droits humains des lesbiennes, des gays, des bisexuel(le)s et des transgenres, en abolissant les lois pénales condamnant les rapports sexuels entre adultes consentants de même sexe, en mettant en œuvre des lois pour les protéger de la violence et de la discrimination, en promouvant des campagnes de lutte contre l’homophobie et la transphobie, et en s’assurant que des services de santé appropriés soient fournis pour répondre à leurs besoins.


ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour que la riposte au sida donne les meilleurs résultats possibles. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez nous sur Facebook et Twitter.


Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
Fonds mondial
Ibon Villelabeitia
tel. +41 79 292 5426
ibon.villelabeitia@theglobalfund.org

Press centre

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Mettre à jour

Ne laisser personne de côté

12 décembre 2013

La criminalisation, la stigmatisation et la discrimination demeurent les principaux obstacles empêchant les personnes qui en ont le plus besoin d'accéder à des services anti-VIH vitaux.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA, a rencontré l'Ambassadeur néerlandais pour le sida, Lambert Grijns, ainsi que des groupes communautaires subventionnés par le gouvernement aux Pays-Bas pour une réunion de deux jours destinée à consolider les efforts d'élargissement des services aux populations les plus exposées et de renforcement de leurs droits humains.

Le pays est reconnu pour son rôle de pionnier et sa volonté d'adopter une attitude de haut niveau sur des questions difficiles en lien avec les consommateurs de drogues, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe ; c'est aussi un acteur clé et constant des actions mondiales de lutte contre le sida.

Dans le très animé Quartier rouge d'Amsterdam, le Dr Loures a rencontré la police néerlandaise pour discuter de l'application des lois, du commerce du sexe et du VIH. La police a expliqué que la dépénalisation du commerce du sexe a eu un impact positif sur la diminution des nouvelles infections à VIH chez les professionnel(le)s du sexe, qui sont plus à l'aise pour accéder aux services de prévention du VIH et ne craignent plus les sanctions légales.

Le Dr Loures a encouragé les Pays-Bas à continuer leur travail spécifique avec les populations les plus touchées, dans leur rôle de défenseur mondial des droits de l'homme et de ces populations. Le gouvernement et les groupes de la société civile vont également continuer à collaborer avec l'ONUSIDA au niveau national et international dans le but de défendre et de promouvoir les droits humains.

Quotes

« Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les consommateurs de drogues doivent être au cœur de la lutte contre le VIH pour que celle-ci ait un véritable impact : telle est la leçon que nous avons tirée de l'expérience néerlandaise des 30 dernières années et qui vaut pour d'autres pays. Ceci nécessite une collaboration intelligente entre l'ONUSIDA, les gouvernements et les ONG. »

Ton Coenen, Directeur exécutif d'Aids Fonds & Soa Aids Nederland

« Une collaboration ciblée entre l'ONUSIDA, les ONG financées par les Pays-Bas et les ambassades néerlandaises dans une sélection de pays va permettre de créer des synergies et d'élargir l'impact. L'expérience néerlandaise de travail sur les populations les plus exposées s'avère être un exemple inspirant. »

Lambert Grijns, Ambassadeur néerlandais pour le sida

« Protéger et respecter les droits humains de toutes les personnes est fondamental pour assurer l'accès aux services de santé. Chacun a le droit à la santé et personne ne devrait se voir refuser ce droit à cause de ce qu'il ou elle est ou de son style de vie. »

Dr Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA

Feature Story

Le droit à la santé des communautés LGBTI réaffirmé comme une priorité pour l'Union européenne

08 novembre 2013

Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont particulièrement touchés par l'épidémie de sida. Une enquête menée dans plusieurs pays de l'Union européenne a révélé qu'en 2010 près de 8 % des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes indiquaient vivre avec le VIH. En 2012, la France présentait le taux de prévalence du VIH le plus élevé chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, autour de 18 %, suivie de l'Espagne, de la Grèce, de l'Allemagne, de la Suisse, de la Belgique et du Portugal, pays qui comptent tous des taux bien supérieurs à 10 %. La double stigmatisation/discrimination qui continue d'entourer le VIH et l'homosexualité représente l'un des obstacles qui empêche les personnes d'accéder à des services anti-VIH vitaux.

Le 6 novembre, des décideurs politiques européens de premier plan, des experts, des organisations de lutte contre le VIH et des militants des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI) se sont réunis à Bruxelles pour mettre en lumière l'impact majeur du VIH au sein des communautés LGBTI en Europe. À l'occasion de l'audience du Parlement européen sur le thème « Assurer le droit à la santé pour les personnes LGBTI : Comment lutter contre la crise qui touche les personnes LGBTI en Europe en matière de VIH, de santé et de droits humains ? », les participants ont évoqué les moyens de renforcer les droits des personnes touchées par le VIH conformément à la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne.

Quotes

Nous devons travailler ensemble pour façonner, mettre en œuvre et contrôler les actions destinées à combattre non seulement le virus, mais aussi la stigmatisation et la discrimination qui y sont liées. Je m'engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour aider à lutter contre le VIH/sida et à abolir toutes les formes de stigmatisation et de discrimination.

Toni Borg, Commissaire européen à la Santé

Mon état sérologique vis-à-vis du VIH a été publié sans mon consentement sur Twitter et Facebook, et la diffusion de l'information est vite devenue hors de contrôle : impossible de revenir en arrière. Mais j'ai aussi rencontré du soutien et des personnes qui ont vécu la même histoire sur Internet.

Tom Hayes, UKPositiveLad, Rédacteur en chef de beyondpositive

Les progrès significatifs de la riposte mondiale au sida sont le résultat du mouvement de solidarité contre le sida qui a vu le jour au sein des communautés gays, sauvant des millions de vies. Nous devons en récolter les fruits. Nous pouvons approcher de la fin de l'épidémie de sida, mais nous ne pouvons laisser personne de côté.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA

Le sida n'est plus une maladie mortelle, mais les personnes vivant avec le VIH restent encore confrontées à une mort sociale.

Ferenc Bagyinszky, European AIDS Treatment Group

Feature Story

L'importance capitale des programmes à base communautaire pour les progrès de la lutte contre le sida au Sri Lanka

18 juin 2013

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, a rencontré et dialogué avec des représentants de la société civile et des membres des communautés lors de sa visite au Sri Lanka.
Photo : ONUSIDA/Jayalal

Les communautés les plus exposées au risque d'infection à VIH doivent être placées au centre de la conception et de la mise en œuvre des programmes de lutte contre le sida au Sri Lanka. Tel était le message au cœur des discussions entre les représentants de la société civile et le Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, Luiz Loures, lors d'une visite officielle dans le pays entre le 16 et le 18 juin.

Durant son séjour au Sri Lanka, M. Loures a visité plusieurs programmes à base communautaire et rencontré des représentants des populations les plus touchées, notamment les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnel(le)s du sexe, ainsi que des femmes vivant avec le VIH. Lors de conversations approfondies, il a pris connaissance d'exemples de programmes nationaux ciblés qui ont permis de faciliter l'élargissement de l'accès à plusieurs services anti-VIH pour ces populations, ainsi que la création de réseaux à grande échelle.

La prévalence nationale du VIH, estimée à 0,1 %, reste relativement faible au Sri Lanka, mais ce pays est l'un des quatre de la région Asie Pacifique à avoir connu une augmentation allant jusqu'à 25 % des nouvelles infections à VIH sur la période 2001-2011. Les hauts niveaux d'infection à VIH se concentrent souvent autour de certaines localités et au sein de communautés très exposées au virus. Selon des études nationales, dans la ville de Kandy par exemple, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est estimée à 4 %, soit plus de 40 fois la moyenne de la population générale.

Au Sri Lanka, et plus largement dans la région Asie Pacifique et dans le monde entier, nous constatons que l'impact le plus fort est visible là où les communautés sont à la tête et au centre de la riposte au sida

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA

« Au Sri Lanka, et plus largement dans la région Asie Pacifique et dans le monde entier, nous constatons que l'impact le plus fort est visible là où les communautés sont à la tête et au centre de la riposte au sida », a expliqué le Dr Loures, en saluant les programmes présentés lors de sa visite. Il a insisté sur la réussite des programmes initiés auprès des populations les plus touchées au Sri Lanka, malgré un environnement juridique et politique difficile qui criminalise le commerce du sexe et les relations entre personnes de même sexe.

Évoquant l'urgente nécessité d'élargir davantage ces programmes dans le pays pour enrayer l'augmentation des taux d'infection à VIH, le Dr Loures a fait remarquer que « même dans les pays à faible prévalence, nous devons conserver le sens de l'urgence pour faire en sorte que les réponses et les financements soient ciblés là où les individus en ont le plus besoin et qu'ils soient développés pour les communautés par les communautés ».

Dans les pays qui ont fait état de leurs progrès sur le sida en 2012, on estime que seulement 19 % des dépenses consacrées à la prévention étaient destinés aux populations les plus exposées au virus. Dans cette région, bien que l'on estime que 25 % de toutes les nouvelles infections à VIH touchent les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, seulement 1 % des investissements sont utilisés pour les programmes concernant cette communauté.

Au Sri Lanka, les représentants des communautés demandent à ce que davantage d'attention et de ressources soient affectées à l'élargissement de la couverture et des services pour les personnes qui en ont le plus besoin.

« Nous avons créé un réseau très performant et nous savons ce qu'il faut faire, mais nous avons besoin d'engagement et de ressources pour pouvoir accroître l'échelle et l'ampleur des programmes, afin de pouvoir nous assurer réellement que personne n'est laissé de côté », a expliqué Lalith Dharmawardena, Directeur exécutif de l'organisation Heart to Heart, un réseau visité par le Dr Loures, mis en place dans le but de défendre la santé sexuelle et les autres droits des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Sri Lanka.

Luiz Loures, Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA, a rencontré et dialogué avec des membres des communautés lors de sa visite au Sri Lanka.
Photo : ONUSIDA/P.Wijayananda

L'environnement juridique et politique punitif et les niveaux élevés de stigmatisation et de discrimination qui en découlent envers les personnes vivant avec le VIH et les communautés les plus touchées ont également été mis en avant comme un obstacle majeur à la riposte au sida au Sri Lanka. Le commerce du sexe et les relations sexuelles entre hommes sont interdits par les lois, les codes et/ou les politiques du pays. Des études nationales laissent penser que de nombreuses personnes parmi les plus exposées au risque d'infection repoussent leurs tests de dépistage du VIH et donc la mise en route d'un traitement éventuel parce qu'elles s'inquiètent des implications de leur identification et d'une séropositivité au VIH, ainsi que de la confidentialité de leur état sérologique.

Princey Mangalika, Présidente du Réseau sri lankais des femmes séropositives au VIH, a souligné à quel point la normalisation du VIH et des communautés les plus touchées pouvait avoir un impact positif sur la réduction de la stigmatisation et de la discrimination. Elle a également invité les responsables du gouvernement et des autorités présents lors des rencontres avec les communautés à veiller à une plus forte participation des personnes vivant avec le VIH et des communautés les plus touchées dans les organes de décision et dans la riposte nationale. Mme Mangalika a également remercié le gouvernement et le Fonds mondial d'avoir mis gratuitement à disposition le traitement antirétroviral pour ceux qui en ont besoin au Sri Lanka.

« Nous observons des signes vraiment positifs au Sri Lanka et nous avons désormais besoin d'espaces permanents pour les femmes vivant avec le VIH et les autres communautés », a déclaré Mme Mangalika, dont les efforts, à la fois personnels et au niveau de son organisation, lui ont valu un Prix Ruban rouge en 2012 pour ses programmes remarquables de soins et d'appui à base communautaire. « Il faut que les autorités soient plus à l'écoute des besoins particuliers des communautés (femmes, hommes, personnes transsexuelles) et nous laissent gérer les choses. Nous savons comment atteindre le mieux ces personnes », a-t-elle ajouté.

La visite au Sri Lanka du Directeur exécutif adjoint de la branche Programme de l'ONUSIDA coïncide avec sa participation à la XXIXe réunion du Conseil d'administration du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s'est tenue à Colombo les 18 et 19 juin 2013.

Press Statement

Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie

Message du Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé

GENEVE, 17 mai 2013—Il y a plus de 30 ans, des homosexuels ont allumé la première étincelle qui a déclenché la riposte du monde à l’épidémie de sida. Grâce à l’audace et au courage des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, nous avons pu constater des progrès extraordinaires contre le sida autour du monde.

Toutefois, la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre provoquent toujours de nouvelles infections à VIH et sont un obstacle aux efforts dans le domaine du traitement partout dans le monde.

Nous appelons les dirigeants politiques et communautaires à écarter les lois et pratiques sociales discriminatoires.

Le droit à la santé appartient à chaque individu. Chaque personne devrait avoir accès à la prévention, aux soins, au traitement et à l’appui concernant le VIH.

Aujourd’hui et chaque jour l’ONUSIDA se tient aux côtés de nos frères et soeurs LGBT pour un monde sans homophobie et sans transphobie.

Travaillons ensemble pour réaliser notre vision : un monde avec zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, et zéro décès lié au sida.



Contact

ONUSIDA Genève
Saya Oka
tel. +41 22 791 1552
okas@unaids.org

Press centre

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Changer les attitudes envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles au Myanmar

28 décembre 2012

La ministre de la Santé et des Affaires sociales française, Marisol Touraine, remet le Prix Ruban rouge lors de la Conférence internationale sur le sida à Washington, 25 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/Yuri Gripas

Lorsque Thet Mon Phyo a entrepris une opération de changement de sexe en 2005, ses parents lui ont signifié de ne plus revenir à la maison.

« Ils avaient honte et j'étais contrainte d'aller vivre chez ma tante, » se souvient Phyo 34 ans. « Lorsque j'étais jeune, mon père me réprimandait souvent pour mon comportement féminin. Plus tard, mon amant m'a quitté car ses parents l'avaient persuadé que l'amour entre le même sexe n'était pas naturel, » dit-elle.

Au Myanmar, de nombreuses personnes transsexuelles et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) souffrent de stigmatisation et discrimination extrêmement répandues, ce qui complique les efforts pour stopper la propagation du virus.

Selon l'ONUSIDA, dans certains endroits, la prévalence au VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles est bien plus importante que celle de la population en général (9,4% contre 0,53%). Les rapports sexuels entre hommes est illégal au Myanmar et il n'existe pas de lois pour protéger les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles de la discrimination.

« Ils sont ridiculisés, voire haïs par certaines personnes, » commente Phyo.

« La discrimination est sur le lieu de travail et même au sein des familles... certains hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont rejetés, déshérités et expulsés de chez eux, » ajoute-elle.

Phyo est administrateur de programme chez The Help, Myanmar, un groupe qui se concentre sur la prévention, les soins, l'appui et défend les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles ; elle travaille pour assurer que leurs voix soient entendues et que leurs problèmes soient prix en compte au niveau national. Tous les membres de The Help sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles et presque la moitié vit avec le VIH.

The Help Myanmar a été récompensé par le prestigieux Prix Ruban rouge lors de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue en août pour son travail sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Le Prix Ruban rouge est le premier prix mondial pour un travail communautaire innovant et exceptionnel dans la riposte à l'épidémie du sida.

The Help, Myanmar travaille pour changer les attitudes, réduire la discrimination et améliorer l'accès aux services anti-VIH. C'est une tâche difficile.

Nous sommes très encouragés par le fait d'être reconnus comme aidant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et d'autres dans la communauté. Le Prix Ruban rouge a renforcé notre détermination de poursuivre notre lutte pour la vérité, les droits et les avantages

Thet Mon Phyo, directeur de programme à The Help, Myanmar

Phyo dit que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles ne bénéficient pas des mêmes opportunités d'emploi et de l'accès à un traitement médical correct, ce qui les décourage d'un comportement à moindre risque.

La police agit souvent comme barrière lorsqu'une protection juridique est demandée. Des menaces et des tentatives d'extorsion par certains policiers soulignent la nécessité pour des mesures immédiates afin d'augmenter la sensibilisation du public sur les droits humains et pour que le gouvernement adopte des droits qui protègent les personnes contre la discrimination.

Phyo déclare que les autorités n'ont pas interféré avec le travail de The Help pour augmenter les capacités des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles et mettre en place des groupes d'entraide pour les soutenir. En fait, The Help voit cela comme un signe de coopération tacite. Mais il y a encore un long chemin à faire.

« Nous sommes très encouragés par le fait d'être reconnus comme aidant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et d'autres dans la communauté. Le Prix Ruban rouge a renforcé notre détermination de poursuivre notre lutte pour la vérité, les droits et les avantages, » déclare Phyo.

Les efforts de The Help Myanmar pourraient également bénéficier d'un élan suite à la récente nomination de Daw Aung San Suu Kyi comme ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour zéro discrimination.

« Elle a beaucoup à faire, mais nous lui faisons confiance et nous pensons qu'elle peut faire la différence, » ajoute Phyo.

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Les succès et les défis de lutte contre le VIH en Haïti reconnus lors la Journée mondiale de lutte contre le sida

02 décembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche) participe à un événement pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti, Pamela White ainsi que la Première dame, Sophia Martelly.

D'un côté, la riposte au VIH en Haïti fait parallèle au rétablissement depuis son temblement de terre. Bien que les missions soient loin d'être terminées, les parties prenantes nationales et internationales ont collaboré pour confronter leurs défis et les importantes avancées qu'elles ont réalisées.

Lors d'une commémoration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, organisée par le Ministère de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le pays pour ses progrès vers la vision « Objectif zéro : » zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

Dans les 10 dernières années, le taux de nouvelles infections à VIH en Haïti est tombé à 54%. De 2005 à 2011, il y a eu une baisse nationale des décès dus au sida de 47%. En 2011, 58% des Haïtiens vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale. M. Sidibé a exprimé son optimiste pour la poursuite de cette trajectoire positive.

« J'étais honoré de rencontrer hier le Président de la République et je peux vous dire que pendant cette conversation il était évident qu'il souhaitait mettre le sida au centre de ses efforts pour garantir que toutes les personnes aient accès aux services d'information et d'appui nécessaires à la vie, » déclare Monsieur Sidibé.

Ces efforts, selon M. Sidibé, doivent se focaliser sur les plus vulnérables du pays. Environ 18% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 8% des professionnel(le)s du sexe en Haïti vivent avec le VIH. Près de la moitié des jeunes haïtiens vivant dans des camps n'ont pas de connaissances adéquates sur le VIH.

M. Sidibé a recommandé aux leaders haïtiens de renforcer leurs efforts pour atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH avec des services de prévention et de traitement. Il a appelé au passage de la Loi sur le VIH qui signifierait zéro tolérance pour la stigmatisation et la discrimination.

Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population

La Première dame, Sophia Martelly

M. Sidibé a également insisté sur le leadership d'Haïti afin d'augmenter les investissements nationaux pour la riposte au VIH. A l'heure actuelle, plus de 75% des financements pour la riposte au VIH en Haïti proviennent de sources externes. En s'appropriant de manière plus marquée sa riposte nationale au sida, Haïti rejoindrait le changement méthodologique mondial « de la charité à la solidarité mondiale », déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de la cérémonie de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Première dame d'Haïti, Sophia Martelly, a reconnu le réseau complexe de problèmes sociaux qui augmentent le risque d'infection par le VIH des personnes. « Là où l'éducation des enfants est problématique, il y aura le sida. Là où les besoins sociaux de base ne sont pas remplis, il y aura le sida. Là où il y a violence et viol, il y aura le sida. C'est la raison pour laquelle il doit y avoir une approche à la prévention approfondie, » déclare la Première dame.

« Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population, » ajoute-t-elle.

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Le Costa Rica développe des stratégies de lutte contre le VIH à destination des professionnels du sexe

06 novembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et la Ministre de la Santé du Costa Rica, le Dr Daisy Corrales. Siège de l'ONUSIDA, Genève. 6 novembre 2012.
Photo : ONUSIDA

Le Dr Daisy Corrales, Ministre de la Santé du Costa Rica, se fixe comme objectif de renforcer la riposte au sida auprès des populations les plus exposées au risque dans son pays, au sein desquelles l'épidémie reste concentrée. Lors d'une rencontre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé le 6 novembre au siège de l'ONUSIDA à Genève, le Dr Corrales a mis en avant l'action de son Ministère en faveur du développement de stratégies de communication et d'éducation sur le VIH à destination des organisations travaillant avec les professionnels du sexe.

« Nous devons développer des stratégies pour diffuser auprès des hommes professionnels du sexe des informations et des documents éducatifs sur le VIH qui répondent à leurs besoins et qui soient en accord avec les spécificités de leur travail », a déclaré le Dr Corrales.

Au Costa Rica, la prévalence du VIH chez les adultes âgés de 15 à 49 ans est de 0,3 %. Dans ce pays, l'épidémie de VIH concerne principalement les populations les plus exposées au risque, notamment les populations autochtones migrantes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les professionnel(le)s du sexe et leurs clients. Une étude menée en 2010 a révélé que la prévalence du VIH était de 10,9 % chez les HSH et de 11 % chez les professionnelles du sexe.

« Ce n'est pas toujours facile de parler des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnel(le)s du sexe ou des consommateurs de drogues, mais nous avons l'obligation de veiller à ce qu'ils puissent accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation ni discrimination », a déclaré M. Sidibé.

Nous devons développer des stratégies pour diffuser auprès des hommes professionnels du sexe des informations et des documents éducatifs sur le VIH qui répondent à leurs besoins et qui soient en accord avec les spécificités de leur travail

Dr Daisy Corrales, Ministre de la Santé du Costa Rica

M. Sidibé a également félicité le gouvernement du Costa Rica pour ses efforts d'élargissement de l'accès au traitement anti-VIH pour les personnes infectées (la couverture étant estimée à 65 %), ainsi que sa réussite dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. « Le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant reste inférieur à 2 % au Costa Rica, un exploit très impressionnant et un excellent exemple pour l'Amérique latine qui montre qu'une génération sans VIH est à notre portée ».

M. Sidibé a assuré la Ministre de la Santé de la poursuite du soutien de l'ONUSIDA au Costa Rica dans l'élaboration de sa stratégie pour une riposte efficace et durable au sida.

Feature Story

La Zambie tire des leçons de l'expérience du Kenya dans l'élaboration de programmes concernant le VIH pour les populations les plus exposées

17 octobre 2012

La délégation zambienne avec l'équipe du Kenya Medical Research Institute, A drop-in Centre at Mtwapa, Mombasa.

L'apprentissage sud-sud - ou la coopération entre des pays à revenu faible ou intermédiaire - peut aider les pays à comprendre comment riposter au VIH, en particulier dans les domaines politiques et culturels sensibles comme l'élaboration de programmes pour les populations les plus exposées.

Du 24 au 28 septembre 2012, les membres du Conseil national sur le sida de Zambie, avec le soutien de l'équipe communes des pays des Nations Unies sur le sida, se sont rendus au Kenya pour en savoir plus sur leurs programmes concernant le VIH afin d'atteindre les populations les plus exposées, y compris les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Malgré le fait que les deux pays sont dotés d'environnements juridiques restrictifs qui criminalisent le commerce du sexe, les relations homosexuelles et la consommation de drogues, le Kenya a depuis longtemps reconnu son épidémie de VIH complexe parmi les populations les plus exposées qui s'élève à 33% des nouvelles infections à VIH. Le pays a mis en place des groupes de travail technique au sein du ministère de la Santé pour élaborer des programmes qui répondent aux populations les plus exposées.

« L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie, » commente le Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya.

Le cadre stratégique national de lutte contre le sida de Zambie a reconnu la nécessité de collecter plus d'informations sur l'épidémie parmi les populations les plus exposées. Deux études sont actuellement prévues pour collecter les informations nécessaires. Toutefois, les programmeurs anti-VIH reconnaissent que le fait d'avoir cette information est seulement un pas vers le fait de fournir aux populations à risque les services dont ils ont besoin. Cela prendra bien plus de temps pour s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination encrées dans la société de Zambie envers les populations les plus exposées.

Le leadership politique du Kenya était considéré comme un élément clé qui a contribué à se focaliser sur la riposte au sida parmi les populations les plus exposées malgré l'existence d'un environnement social défavorable. En octobre 2010, par exemple, la ministre des Programmes spéciaux Esther Murugi a ouvert le symposium national sur « Les populations les plus exposées » dans le pays où elle recommandait plus de tolérance et d'acceptation envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Par ailleurs, des parlementaires de premier plan ont depuis longtemps déjà soutenu la mise en œuvre de programmes ciblés sur les consommateurs de drogues dans la province côtière. « De ce que nous avons vu au Kenya, il est évident que nous devons organiser des parties prenantes et établir un mécanisme qui nous aidera à mobiliser le soutien politique aux niveaux les plus élevés, » commente Harold Witola du Conseil national sur le sida de Zambie.

La pierre angulaire de la riposte au Kenya est le schéma de partenariat entre le gouvernement, les ONG et les groupes organisés de populations à risque. Le Kenya a atteint un niveau dans la riposte où le gouvernement et ses partenaires mettent en œuvre des programmes de données probantes sur le VIH qui se focalisent sur les besoins des populations les plus exposées. Ils comprennent l'achat et la distribution de préservatifs et de lubrifiant aqueux pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnels du sexe ; l'élaboration de matériel d'information sur la prévention du VIH spécifiquement pour les populations les plus exposées ; la conception d'un programme pour la mise à disposition de seringues jetables pour les consommateurs de drogues.

L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie

Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya

La délégation zambienne, qui incluait les programmeurs anti-VIH et les décideurs de différents départements gouvernementaux ainsi que la société civile et les partenaires des Nations Unies, a visité une série de programmes pour comprendre comment travaillent les prestataires de services kenyans tout en respectant la politique nationale et le cadre légal pour fournir un ensemble efficace d'activités en lien avec le VIH aux populations les plus exposées.

Ils ont visité deux programmes de soutien par des pairs pour des consommateurs de drogues, une clinique gouvernementale à Nairobi qui se focalise sur les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, une clinique d'ONG pour des professionnels du sexe, hommes et femmes ainsi qu'un groupe de soutien par des pairs pour des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ils ont également rencontré des membres de médias pour identifier les moyens pour augmenter leur capacité d'action et de soutien.

Le groupe a également eu des discussions au niveau des communautés avec des groupes d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe (hommes et femmes), des consommateurs de drogues et des chauffeurs routiers. « Ce qui me frappe c'est l'excitation et l'engagement de chacun de ceux que nous avons rencontré, y compris les responsables gouvernementaux, les membres de la société civile et les bénéficiaires de ces services pour répondre aux besoins de santé publique de ces importants groupes dans la riposte au sida, » déclare le Dr Mwango en tant que responsable de l'équipe de Zambie.

Se concentrer sur les besoins de santé des populations les plus exposées est un droit humain essentiel, fondamental pour protéger la santé publique et critique pour atteindre l'objectif d'un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH. L'équipe de Zambie a quitté le Kenya avec une résolution, celle de faire une différence pour les vies des zambiens qui sont le plus à risque d'être infectés par le VIH. « Cela ne sera pas chose facile, mais nous avons vu au Kenya que cela était réalisable » commente Helen Frary, Coordonnatrice de l'ONUSIDA en Zambie.

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Un nouveau guide pour améliorer la conception des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord

03 octobre 2012

Un nouveau guide pour améliorer la conception et la mise en œuvre des programmes de lutte anti-VIH ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord a été présenté le 27 septembre par l'ONUSIDA au Caire, en Égypte. Cette présentation a eu lieu dans le cadre d'un atelier préparé par l'Organisation mondiale de la Santé sur le thème « Le VIH au sein des populations les plus exposées à un risque accru de transmission sexuelle ».

Intitulé « Le VIH et les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : d’une démarche de sensibilisation à une démarche d'engagement », il a pour but de fournir aux pays qui appliquent actuellement des programmes pour les HSH des outils supplémentaires pour les améliorer. Il donne également aux autres pays désireux d'initier de tels programmes des éléments suffisants pour le faire.

Cette nouvelle publication décrit en quatre modules l'intégralité d'un cycle de programme de proximité national sur le VIH visant à impliquer les HSH. Ces quatre modules sont les suivants : analyse de situation, élaboration d'un programme de proximité, approche de proximité et suivi. Chaque module contient des données scientifiques et des actions pratiques.

Les tabous dominent et entravent la riposte au sida

La sexualité et les infections sexuellement transmissibles (IST) sont des questions sensibles rarement abordées dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord ; quant à l'homosexualité et la transsexualité, elles restent des sujets tabous, selon ce nouveau rapport.

Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs

Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA

« Dans la plupart des pays de la région, les relations entre personnes de même sexe sont considérées comme un crime, ce qui rend quasiment impossible pour cette population l'accès aux services nécessaires de prévention, de traitement et de soins anti-VIH », explique Ali Feizzadeh, Conseiller principal en information stratégique auprès de l'ONUSIDA.

Un nombre croissant d'enquêtes biocomportementales menées dans la région montrent que l'épidémie de sida se concentre au sein des populations les plus exposées au risque, notamment les HSH. Ces mêmes enquêtes révèlent que les HSH changent régulièrement de partenaires sexuels et peuvent aussi être consommateurs de drogues ou professionnels du sexe, alors que leur connaissance des IST reste limitée.

Cette nouvelle publication de l'ONUSIDA souligne que, si la riposte régionale actuelle au sida se caractérise par une faible couverture des populations les plus exposées au risque par les programmes de prévention du VIH, il existe une prise de conscience croissante de la nécessité de travailler avec des populations comme les HSH sur la prévention du VIH dans la région. À l'heure actuelle, ces efforts sont principalement entrepris par des associations non gouvernementales.

« Tous les pays de la région ont ratifié la Déclaration des droits de l'homme, mais certains domaines de travail sensibles ne peuvent pas être traités par les organes gouvernementaux actuels. Le rôle de la société civile est de combler le vide entre l'appui national et les besoins réels », déclare Elie Aaraj, Président du Réseau régional arabe contre le sida (RANAA) et Directeur exécutif de MENAHRA. « Ce guide offrira un support théorique et technique solide et un appui aux travailleurs de proximité, qu'il s'agisse de professionnels de santé ou de pairs-éducateurs », ajoute-t-il.

Le guide de l'ONUSIDA fournit des informations utiles, des astuces et des outils qui permettent d'atteindre efficacement les communautés HSH, d'établir la confiance et de bâtir des relations à travers un dialogue permanent. Il souligne l'importance d'impliquer la population des HSH dans l'élaboration effective des programmes de proximité sur le VIH.

Ce guide est le résultat de l'analyse des programmes existants et d'un travail de terrain mené par des organisations de la société civile partenaires dans neuf pays de la région. Il complète les directives de l'OMS récemment publiées qui concernent les recommandations de bonnes pratiques dans le domaine de la prévention et du traitement du VIH et des autres IST chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

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