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Afrique : assurer une couverture santé sans compromis sur la qualité

08 mars 2019

Le mouvement en faveur de la couverture santé universelle (CSU) gagne du terrain en Afrique et beaucoup de pays africains ont déjà intégré la CSU dans leurs stratégies sanitaires nationales. Mais avec 11 millions d’Africains qui tombent chaque année dans l’extrême pauvreté en raison de dépenses de santé restant à leur charge, comment l’Afrique peut-elle parvenir à une CSU proposant un ensemble de soins de qualité à tous ses habitants ?

Cette semaine à Kigali, capitale du Rwanda, le débat autour de la CSU a été intense à l’occasion de l’une des plus grandes rencontres d’Afrique sur le thème de la santé, la Conférence internationale sur l’agenda de la santé en Afrique 2019.  Co-organisée par le Ministère de la Santé du Rwanda et l’Association pour la médecine et la recherche en Afrique (Amref Health Africa), la conférence a réuni 1 500 responsables sanitaires qui ont échangé sur de nouvelles idées et des solutions locales aux problèmes sanitaires les plus urgents du continent.

Les participants ont évoqué la nécessité pour les pays de s’approprier le concept de CSU et de tout mettre en œuvre pour le faire fonctionner. Ils ont souligné le fait qu’une bonne santé permet aux enfants de bien apprendre et aux adultes de contribuer à la société et à l’économie. Ils ont également insisté sur le fait que la CSU permet aux individus de sortir de la pauvreté et fournit une base pour une sécurité économique à long terme, essentielle pour l’avenir du continent.

Le Président du pays hôte, Paul Kagame, a reçu une distinction d’excellence en reconnaissance de son leadership politique sur la CSU. Dans un message, il a remercié l’Amref en déclarant : « Nous devons ces progrès à des partenaires comme vous, qui avez uni vos forces aux nôtres dans notre parcours pour offrir à tous les Rwandais une vie digne et en bonne santé ». Le Ministre de la Santé éthiopien a également été distingué pour le travail accompli par l’Éthiopie dans la promotion des soins de santé primaires.

Faire en sorte que chacun ait accès aux services de santé de base est un véritable défi, et la clé du succès de la CSU sera de veiller à ce que la qualité des services soit suffisante pour améliorer la santé des personnes qui y auront accès.

« Nous devons assurer le suivi de l’impact de la CSU », a déclaré Michel Sidibé, qui co-animait une table ronde ministérielle de haut niveau. « La couverture ne suffit pas, nous devons proposer à tout le monde des services de qualité, abordables et accessibles. Le succès ultime de la CSU se mesurera en termes de capacité d’accès des plus pauvres, des plus marginalisés et des plus vulnérables ».

Lors de la conférence, M. Sidibé a participé à une réunion-débat avec des jeunes. Il leur a parlé de leur engagement intelligent dans le processus de la CSU, en déclarant que les jeunes devaient « revendiquer et s’approprier l’espace ». Il s’est également entretenu avec des groupes de la société civile à propos des progrès remarquables accomplis sur les objectifs de traitement 90-90-90 de l’ONUSIDA à l’échelle africaine, ainsi que de la nécessité critique de la poursuite de leur engagement sur le VIH dans le cadre de la CSU.

La toute première Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la couverture santé universelle aura lieu le 23 septembre 2019 lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème « Couverture sanitaire universelle : œuvrer ensemble pour un monde en meilleure santé ».

Les dirigeants du Rwanda sont un modèle à suivre pour faire avancer l’agenda mondial sur la fin de l’épidémie de sida

10 décembre 2018

Le Rwanda est un allié essentiel dans la riposte mondiale au sida. Grâce à l’engagement politique de ses dirigeants, le pays a convaincu ses pairs de promouvoir le changement nécessaire qui a permis à la riposte au sida de donner des résultats très encourageants pour l’Afrique et au-delà.

En 2011, le Président du Rwanda Paul Kagame a été le premier dirigeant africain à convoquer une réunion lors de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le thème de l’avenir de la riposte au sida et de la mise en place d’une feuille de route durable pour la santé et le développement.

AIDS Watch Africa a été reconduit à la suite de cette réunion, afin de servir de plate-forme aux chefs d’État africains pour qu’ils puissent se réunir sous le leadership de l’Union africaine, dans le but de suivre les avancées par rapport aux objectifs pour le VIH, la tuberculose et le paludisme, assurant ainsi l’appropriation et le pilotage par les Africains de la stratégie africaine en matière de santé.

La riposte au VIH n’a cessé de progresser dans le pays. Les nouvelles infections à VIH ont chuté de 20 % entre 2010 et 2017 au Rwanda, passant de 9 300 à 7 400. Sur la même période, les décès dus au sida ont été quasiment divisés par deux, passant de 6 000 à 3 100. Ces bons chiffres sont dus à un programme solide de traitement du VIH, avec 83 % des personnes vivant avec le VIH sous traitement en 2017.

Toujours en 2017, 92 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès au traitement de prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, évitant ainsi 1 900 nouvelles infections à VIH.

C’est avec ces résultats en tête que, le 7 décembre, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé s’est rendu à Kigali, au Rwanda, pour démontrer sa solidarité avec le gouvernement rwandais et mettre en avant le rôle de leadership qu’il a joué dans l’action pour en finir avec le sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.

Lors d’une cérémonie organisée spécialement, M. Sidibé a nommé Jeannette Kagame, Première dame du Rwanda, Ambassadrice spéciale de l’ONUSIDA pour la santé et le bien-être des adolescents. M. Sidibé l’a félicitée pour son rôle de porte-parole en faveur de l’autonomisation des femmes et des filles au Rwanda et dans toute l’Afrique, ainsi que pour son leadership dans l’éducation des filles et la promotion de la santé et des droits sexuels et reproductifs des jeunes.

« Jeannette Kagame, vous avez été aux côtés de l’ONUSIDA depuis les heures les plus sombres de l’épidémie. Ce fut une époque de grande tristesse et de désespoir. Mais avec votre aide, nous avons trouvé l’espoir. C’est avec gratitude et avec le plus grand respect que je vous remercie pour tout ce que vous avez fait et tout ce que vous continuez de faire », a déclaré M. Sidibé.

« Nous ne pouvons pas nous reposer sur nos lauriers en pensant que le pire est derrière nous. Alors que le visage du VIH ne cesse d’évoluer, nous devons rester vigilants, afin de répondre aux problèmes émergents en temps utile. Nous devons aussi nous montrer déterminés dans le renforcement de nos défenses face au VIH, et donner à tous les hommes, les femmes et les enfants les ressources nécessaires pour vivre en sécurité et en bonne santé », a déclaré Mme Kagame.

M. Sidibé a également rencontré M. Kagame, Président du Rwanda et actuel Président de l’Union africaine. Ils ont évoqué le financement de la santé et la pérennité globale de la riposte au sida sur le continent africain. Lors d’une rencontre avec Richard Sezibera, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Sidibé a évoqué la nécessité d’une diplomatie mondiale de la santé pour que la santé reste au premier plan de l’agenda international.

Les chefs d'État et de gouvernement africains adoptent le rapport d'AIDS Watch Africa

18 juillet 2016

Les chefs d'État et de gouvernement africains viennent de valider un rapport d'AIDS Watch Africa qui salue la Déclaration politique sur la fin du sida récemment adoptée et recommande qu'elle soit incluse dans les plans stratégiques nationaux de riposte au sida.

À l'occasion du 27e Sommet de l'Union africaine organisé à Kigali, au Rwanda, les dirigeants ont appelé les États membres à étudier des mécanismes innovants afin d'accroître le budget issu de ressources nationales consacré à la santé, tout en insistant sur le maintien de la solidarité mondiale, qui reste importante pour riposter au VIH, à la tuberculose et au paludisme.

Les dirigeants ont également souligné l'importance de renforcer le secteur pharmaceutique africain pour favoriser la santé publique et le développement.

Déclarations

« AIDS Watch Africa va continuer de jouer un rôle de leadership capital dans le processus de mise en œuvre des politiques de santé du continent à divers niveaux. Continuons de faire entendre nos voix individuellement et collectivement par l'intermédiaire d'AIDS Watch Africa pour défendre une plus grande mobilisation des ressources et une plus grande responsabilisation, dans le sens des engagements que nous avons pris en 2013 à Abuja de mettre fin au sida, à la tuberculose et au paludisme d'ici à 2030. »

Idriss Déby Itno Président du Tchad et Président de l'Union africaine et d'AIDS Watch Africa

« Je félicite l'Union africaine pour son leadership soutenu dans la riposte à l'épidémie de sida et je salue son appui en faveur de la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, ainsi que son appel au renforcement des infrastructures et des systèmes afin d'améliorer la santé des Africains sur tout le continent. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le Rwanda se rapproche d'une génération sans sida

10 décembre 2015

En 2014, au Rwanda, plus de 95 % des femmes enceintes vivant avec le VIH ont eu accès à des médicaments antirétroviraux permettant de prévenir la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Ainsi, le pays a connu moins de 500 nouvelles infections chez les enfants l'an dernier, ouvrant la voie à une génération sans sida. Le taux d'incidence du VIH est jugé stable et faible à 0,11 %.

Lors d'une visite au Rwanda les 9 et 10 décembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a salué les progrès du pays et félicité le Président Paul Kagame pour le leadership de son gouvernement dans la riposte au sida sur le continent.

M. Sidibé a appelé le Rwanda à pérenniser les acquis obtenus dans les domaines de la santé et du développement et encouragé le pays à poursuivre ses efforts pour un financement durable de la santé et de la lutte contre le VIH.

Il a également rencontré la Ministre de la Santé, la Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, la Première dame et les organisations de la société civile. M. Sidibé a mis en avant le rôle majeur que doit jouer la société civile dans la défense de ceux qui sont laissés de côté dans la riposte au sida et dans l'action en faveur de la justice sociale et du changement. Les représentants de la société civile ont souligné que l'accès aux services pour tous, y compris les populations les plus exposées, est désormais assuré au Rwanda, même si la stigmatisation et la discrimination demeurent un problème.

Une visite à Mayange, une localité faisant partie du projet Villages du Millénaire à 40 kilomètres au sud de la capitale, a permis de démontrer encore davantage l'importance d'un engagement judicieux des communautés. Ce projet compte en tout 14 groupements de Villages du Millénaire à travers toute l'Afrique subsaharienne, au service des communautés les plus pauvres et les plus reculées de la région. Mayange dispose de trois établissements de santé : un centre de santé et deux postes sanitaires.

M. Sidibé a visité le centre de santé de Mayange, qui applique une approche intégrée pour prévenir les nouvelles infections à VIH et promouvoir les services de santé sexuelle et reproductive et le planning familial. Depuis 2013, aucun enfant n'est né avec le VIH au centre de santé de Mayange, ce qui montre que l'élimination de la transmission du VIH de la mère à l'enfant est à la portée du Rwanda. M. Sidibé a félicité le centre de santé et les dirigeants locaux en ajoutant que le changement est possible quand le leadership, l'engagement et la passion sont au rendez-vous.

M. Sidibé a également participé à la cérémonie de signature de la Déclaration de Paris pour l'accélération de la riposte au VIH dans les villes, qui s'est tenue à la mairie de Kigali le 10 décembre. Le Maire de Kigali, Fidele Ndayisaba, s'est engagé à accélérer la riposte dans la capitale et à conduire, guider et aider les autres agglomérations urbaines à le faire également. L'initiative des villes permettra de traduire les engagements pour accélérer la riposte au VIH en actions ciblées et en résultats rapides en se concentrant sur la localisation et la population.

Déclarations

« Je félicite le Président du Rwanda pour son leadership et son action pour la promotion d'une approche centrée sur les personnes en faveur de la santé et du développement pour tous au Rwanda. Le Rwanda est sur la bonne voie pour mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

« Dans notre parcours vers une génération sans sida, nous utilisons des données probantes pour une approche orientée sur les résultats et nous permettons à ceux qui en ont le plus besoin d'accéder aux services. Le Rwanda est pleinement engagé dans l'accélération de la riposte pour mettre fin au sida. »

Agnès Binagwaho, Ministre de la Santé, Rwanda

« Le sida, c'est l'affaire de tous. Il incombe à chacun de nous d'agir pour mettre fin au sida d'ici 2030. La signature de la Déclaration de Paris n'est pas une simple cérémonie, c'est une signature en faveur de l'action et nous sommes tous invités à agir. »

Fidele Ndayisaba, Maire de Kigali, Rwanda

« En tant que dirigeants locaux, nous nous engageons à pérenniser les acquis et à en faire davantage grâce à la coopération, l'implication et la participation. Quand on a foi en l'avenir, on investit pour l'avenir. Mettre fin au sida est possible, nous l'avons démontré ici. »

Louis Rwagaju, Maire du District de Bugesera, Rwanda

Succès de la prophylaxie préexposition : prochaines étapes pour soutenir les décisions politiques en Afrique orientale et australe

29 octobre 2014

La prophylaxie préexposition (PrEP) du VIH par voie orale a montré une efficacité jusqu'à 90 % dans la prévention des infections à VIH chez les personnes qui suivent le traitement de manière régulière. Cependant, les États-Unis sont le seul pays où la PrEP est agréée et recommandée dans le cadre des programmes de prévention du VIH.

Afin de trouver des moyens de combler le fossé entre les preuves et les processus de décision politique, l'ONUSIDA, l'AVAC et l'OMS ont organisé une réunion à l'occasion de la Conférence 2014 sur la recherche pour la prévention du VIH (R4P), qui a eu lieu au Cap, en Afrique du Sud, du 28 au 31 octobre. La conférence R4P est le premier rassemblement scientifique au monde consacré exclusivement à la recherche biomédicale pour la prévention du VIH.

Participants

La conférence a réuni des représentants des Ministères de la Santé et des Conseils nationaux sur le sida du Kenya, du Mozambique, d'Afrique du Sud, d'Ouganda et du Zimbabwe, des chercheurs travaillant sur la PrEP, ainsi que des représentants d'établissements de recherche et de démonstration où la PrEP est actuellement délivrée, des bailleurs de fonds, des fabricants de médicaments et des militants de la lutte contre le VIH.

Principaux messages

  • La PrEP est utilisée dans plusieurs projets de démonstration dans les pays d'Afrique orientale et australe, couvrant une large variété de populations, notamment des couples sérodifférents au Kenya et en Ouganda, des professionnel(le)s du sexe au Zimbabwe et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes au Kenya et en Afrique du Sud.
  • Pour être utilisée à plus grande échelle, la PrEP doit être intégrée dans une stratégie de prévention complète, avec des étapes correspondantes et des indicateurs de réussite définis avec les décideurs politiques. La Feuille de route pour la prévention au Kenya inclut d'ores et déjà la possibilité de recours à la PrEP.
  • Les coûts et les modèles de rentabilité restent des éléments clés, tout comme la sélection des personnes auxquelles la PrEP devrait être proposée et le choix d'un modèle de délivrance approprié. Les cliniques des Sœurs, qui proposent un service dédié aux professionnel(le)s du sexe au Zimbabwe, accueillent de nombreux professionnel(le)s du sexe et s'intègrent dans une stratégie gouvernementale.
  • L'arrêt prématuré de l'étude PROUD sur la PrEP démontre qu'au sein des services de santé sexuelle du Royaume-Uni (Grande-Bretagne et Irlande du Nord), il existe une forte demande en faveur de la PrEP et qu'il est possible d'identifier les personnes les plus exposées au risque.
  • La demande est en train d'augmenter au sein des communautés africaines et doit être stimulée auprès de ceux qui en bénéficieraient le plus et seraient le plus susceptibles de recourir à la PrEP.
  • Les décideurs politiques des services de santé et d'autres administrations publiques ont besoin de plus d'informations sur la PrEP, présentées d'une manière exploitable pour eux, ainsi que d'opportunités de discuter de leurs préoccupations spécifiques, par exemple sur les études d'innocuité de la PrEP ou les mesures d'amélioration de l'observance.
  • Une meilleure compréhension du coût de la PrEP est également nécessaire. Cela exige une plus grande compréhension des questions suivantes : qui utiliserait la PrEP, de quelle façon, et où pourrait-on y accéder.

Déclarations

« En tant que femme vivant avec le VIH, comme je regrette de ne pas avoir su ce qu'était la PrEP à l'époque. Nous savions comment évaluer le risque et nous savions que le risque d'attraper le VIH était élevé pour nous ; nous aurions choisi la PrEP. »

Teresia Njoki Otieno, membre de l'African Gender and Media Initiative et de la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida

« Les coûts d'opportunité de l'élargissement [de la délivrance de la PrEP] sont élevés mais peuvent apporter des bénéfices encore plus importants, au-delà des infections à VIH et des traitements à vie ainsi évités. Il nous faut une stratégie cohérente pour être sûrs que l'investissement sera rentable. »

Christine Ondoa, Directrice générale de la Commission ougandaise sur le sida

« L'expérience de la circoncision masculine médicalisée et volontaire peut éclairer la progression de la PrEP. »

Helen Rees, Directrice exécutive, University of Witwatersrand Reproductive Health and HIV Institute

Africa Rising : rencontre entre les dirigeants pour discuter d'un développement durable qui ne laisse personne de côté

22 septembre 2014

Les moyens de réalisation du potentiel de l'Afrique pour l'avenir de tous ses peuples et la constitution d'un appui international au développement du continent ont été les principales questions évoquées lors de la première session du forum Africa Rising cette semaine à New York.

Organisé à l'Africa Center par la Fondation Mo Ibrahim, la rencontre du 22 septembre a réuni plusieurs chefs d'État africains, des partenaires des Nations Unies ainsi que des responsables de la société civile et de la communauté économique africaines.

Ils se sont intéressés à la manière d'aller au-delà des paroles sur la nécessité d'une transformation économique et d'un développement durable à large base en prenant des mesures concrètes pour en faire une réalité, notamment au regard de l'agenda pour le développement après 2015.

Une session sur les moyens d'assurer une prospérité partagée s'est penchée sur l'amélioration des investissements et de la mobilisation des ressources, la défense de l'esprit d'entreprise et l'organisation de la protection sociale. Une autre session a mis en avant le fait que le développement ne pouvait être atteint sans l'existence d'une bonne gouvernance, la paix, la sécurité et le respect des droits humains.

Tous ont admis que la garantie de la santé pour tous constituait un élément fondamental de l'évolution de l'Afrique et que la fin de l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 était devenue un objectif réaliste. Un consensus s'est également dégagé sur le fait que l'évolution du continent ne devait pas seulement être mesurée en termes de richesse générée globale, mais au regard de l'inclusivité d'un progrès socioéconomique qui ne laisse personne de côté.

Vingt ans après, le Rwanda rend hommage à la mémoire des victimes du génocide

07 avril 2014

Le 7 avril, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé se sont joints au Président Paul Kagame et à la Première dame Jeannette Kagame, à des chefs d'État africains, à des représentants de la communauté internationale et à la population rwandaise pour allumer la flamme nationale du deuil. Cette flamme continuera de brûler pendant les 100 prochains jours au Kigali Genocide Memorial Centre en hommage aux victimes du génocide.

Depuis 1994, le Rwanda, avec le soutien de la communauté internationale, a accompli des progrès remarquables pour traduire en justice les auteurs du génocide et reconstruire une nation pacifique, saine et productive à travers une stratégie de santé et de développement équitable.

Des actes de violence sexuelle perpétrés à grande échelle à l'encontre des femmes et des filles pendant les 100 jours qu'ont duré les massacres ont laissé de nombreuses survivantes du génocide rwandais avec une infection à VIH. Cependant, au cours de ces 20 dernières années, le Rwanda a fait des efforts significatifs pour intensifier la riposte nationale au sida. En 2012, le nombre de personnes vivant avec le VIH était estimé à 210 000 au Rwanda, avec 81 % des personnes éligibles à un traitement anti-VIH selon les directives 2013 de l'Organisation mondiale de la Santé ayant eu accès à un traitement antirétroviral. Les nouvelles infections à VIH au Rwanda ont baissé de 54 % entre 2001 et 2012, passant de 17 000 à 7 800, tandis que les décès dus au sida ont nettement diminué, passant de 23 000 à 5 600 sur la même période. Le Rwanda est en bonne voie pour assurer l'accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH.

Déclarations

« Nous honorons leurs vies par le souvenir et la réflexion, mais aussi en faisant tout ce que nous pouvons pour améliorer les moyens de protection et de riposte et mettre les populations à l'abri des génocides et autres atrocités. Restons solidaires, restons unis. Tel est notre engagement envers le Rwanda et envers le monde. »

Ban Ki-Moon, Secrétaire général des Nations Unies

« Nous n'avons pas connu le génocide pour devenir un peuple meilleur. Cela n'aurait tout simplement jamais dû arriver. Aucun pays, ni en Afrique ni ailleurs, ne doit devenir un autre Rwanda. Mais si les choix d'un peuple ne sont pas éclairés par la lumière de l'histoire, le danger reste toujours présent. »

Paul Kagame, Président du Rwanda

« Nous sommes ici aujourd'hui pour réfléchir à l'une des périodes les plus sombres de notre histoire, qui a vu mourir un million de Rwandais et souffrir de mutilations brutales et de viol des milliers d'autres. Nous sommes ici également pour montrer que nous sommes solidaires du gouvernement et du peuple rwandais pour construire un pays puissant économiquement et socialement, qui soit juste et sûr pour tous. »

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Une nouvelle peinture murale au Rwanda apporte un nouvel espoir aux jeunes

10 février 2014

Un nouvelle grande fresque de 14 mètres peinte sur un mur du bâtiment du Rwanda Biomedical Center (RBC) expose des œuvres contre la stigmatisation du VIH et promeut « la vie positive » dans la communauté.

Dévoilée au public le 1er décembre 2013 à Kigali la capitale du Rwanda, la fresque a été peinte par des jeunes touchés par le VIH et des artistes contemporains rwandais dans le cadre de l'initiative ‘Kurema, Kureba, Kwiga’ (Pour créer, pour voir, pour apprendre).

L'initiative, développée par le RBC en partenariat avec Ivuka Arts Kigali (premier centre des arts communautaires du Rwanda) et l'Association Espoir Kigali (une organisation de la société civile qui travaille avec les jeunes vivant et affectés par le VIH), vise à aider les jeunes vivant avec le VIH à s'exprimer à travers l'art.

« En développant un projet qui engage les personnes affectées par le VIH à s'exprimer de manière créative et faire participer le public à voir des nouvelles formes d'art, nous permettons à une communauté de partager plus d'histoires, de diffuser des messages positifs, de construire des partenariats et de changer la perception des personnes pour un mieux, » déclare Judith Kaine, fondatrice et coordinatrice du projet ‘Kurema, Kureba, Kwiga’.

Vingt éducateurs de l'Association Espoir Kigali ont participé à une série d'ateliers créatifs organisés par des artistes Ivuka avec l'aide d'une équipe de conseillers psychosociaux dédiés. Ensemble, les artistes et les participants ont exploré différents thèmes liés à la vie avec le VIH ainsi qu'une variété de méthodes artistiques pour créer une collection multimédia d'œuvres d'art puissantes. Qu'il s'agisse de portraits, de sculptures, de grandes peintures d'affiches, ces processus de créations conjointes d'œuvres d'art contribuent à des expériences très marquantes pour les participants et tout comme pour les artistes.

« Ce projet nous a donné l'occasion de réfléchir sur la manière dont nous nous voyons, comment les autres nous voient et comment la société perçoit les personnes vivant avec le VHI, » déclare un participant de 24 ans. « Dans l'œuvre d'art, j'ai dépeint ma vie depuis tout jeune jusqu'à ce jour, comment j'ai été traité par ma famille et comment je me sentais une fois que j'ai eu connaissance de ma séroposivité. Nous remercions les artistes d'Ivuka de nous aider à communiquer un message par le biais de l'art. »

Le rapport 2013 Indice de stigmatisation rwandais souligne la séroposivité comme la principale raison invoquée pour la stigmatisation et la stigmatisation qui entrave l'accès aux services sociaux et les droits, les lois et les politiques. « Avoir une avenue pour les jeunes vivant avec le VIH pour exprimer leurs histoires personnelles par le biais de l'art a été une occasion enrichissante pour tous » déclare Sibongile Dludlu, le Coordonnateur de l'ONUSIDA pour le Rwanda.

L'initiative ‘Kurema, Kureba, Kwiga’ continuera de lancer une série d'expositions d'art public au Rwanda pour sensibiliser sur la stigmatisation subie par les personnes vivant avec le VIH et pousser pour un changement social.

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