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Des magistrats éminents s'unissent pour aborder les questions du VIH, des droits de l'homme et du droit

05 juin 2013

Des participants au dialogue judiciaire sur le VIH, les droits de l'homme et le droit. Bangkok, Thaïlande. 2-4 juin 2013.
Photo : ONUSIDA

En Asie et dans le Pacifique, presque tous les pays appliquent d'une manière ou d'une autre des lois, des politiques et des pratiques punitives qui entravent l'accès aux services anti-VIH pour les personnes vivant avec le VIH et les populations les plus exposées au risque comme les consommateurs de drogues, les professionnel(le)s du sexe, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Confrontées à ces conditions juridiques punitives, de nombreuses personnes ayant besoin de services de prévention et de traitement contre le VIH ne sont pas en mesure d'y accéder par crainte de stigmatisation, de discrimination, de représailles légales et même d'actes de violence.

Pour remédier à ces problèmes, une trentaine de magistrats issus des plus hautes cours nationales de 16 pays d'Asie et du Pacifique se sont réunis pour discuter du rôle du pouvoir judiciaire dans la riposte au VIH. Ils ont également évoqué les actions spécifiques qui pouvaient être entreprises afin de créer un environnement juridique et social plus favorable pour les personnes vivant avec le VIH et vulnérables au virus dans la région.

Organisée par l'ONUSIDA, le PNUD et la Commission internationale des juristes, la réunion entrait dans le cadre des efforts visant à permettre aux magistrats de devenir des leaders dans la riposte au VIH. Les participants ont souligné le rôle critique des magistrats et des tribunaux dans la protection des personnes vivant avec le VIH et touchées par le virus et dans l'accomplissement de l'objectif « zéro discrimination » de l'ONUSIDA.

Au bout de 30 années de riposte au sida, la nécessité d'un environnement juridique aligné sur les dernières avancées scientifiques sur le VIH et les traitements a été mise en avant. « Notre autorité se fonde sur la raison et sur des données probantes, l'allié le plus puissant que nous ayons pour lutter contre l'épidémie de VIH et dont nous avons besoin pour des décisions justes et équitables », a déclaré le Juge Edwin Cameron, membre de la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud.

Lors de la réunion, l'ONUSIDA a lancé un nouveau Guide judiciaire sur le VIH, les droits de l'homme et le droit, qui fournit des informations récentes sur les dernières évolutions scientifiques sur le VIH ainsi que sur les principales questions en matière de droits de l'homme et de justice, dans le but d'aider et de guider le travail des juges sur le VIH.

Notre autorité se fonde sur la raison et sur des données probantes, l'allié le plus puissant que nous ayons pour lutter contre l'épidémie de VIH et dont nous avons besoin pour des décisions justes et équitables

Edwin Cameron, Juge à la Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud

Sur les 38 États membres des Nations Unies de la région, 11 imposent une certaine forme de restriction sur l’entrée et le séjour des personnes vivant avec le VIH du fait de leur statut sérologique ; 37 criminalisent certains aspects du commerce du sexe ; 18 criminalisent les relations homosexuelles ; 11 imposent des centres de détention obligatoires pour les personnes qui consomment des drogues ; et 15 prévoient la peine de mort pour les délits en lien avec les drogues.

« L'heure est venue de s'attaquer à toutes les lois qui concernent les personnes en marge de la société. Nous devons réexaminer la législation à travers le prisme des droits de l'homme garantis par la Constitution et veiller à ce qu'elle soit alignée pour pouvoir avancer et entreprendre les mesures d'urgence nécessaires », a expliqué Ajit Prakash Shah, ancien Président de la Haute Cour de Delhi en Inde. Le Juge Shah a siégé au tribunal qui a rendu l'arrêté de juillet 2009 jugeant discriminatoire et donc en violation des droits de l'homme une règle indienne vieille de 150 ans (section 377 du Code pénal indien) prohibant les actes homosexuels.

Une jurisprudence de progrès

La dénonciation de la section 377 par la Haute Cour de Delhi est l'un des nombreux exemples de jurisprudence protectrice qui ont eu un impact bénéfique et de progrès sur la riposte nationale au sida et la perception du VIH par le grand public. Parmi les autres exemples figurent notamment les décisions progressistes de tribunaux au Népal, en Inde, au Bangladesh et à Taïwan, qui reconnaissent les droits des professionnel(le)s du sexe comme étant définis en vertu des constitutions nationales ; les décisions rendues en Thaïlande et en Inde qui garantissent l'accès à des médicaments génériques abordables ; et l'inclusion par le Pakistan des personnes transsexuelles dans les recensements de population sous le statut de troisième sexe.

Les discussions de Bangkok ont été soutenues par une implication active de représentants de groupes de personnes vivant avec le VIH et des populations les plus exposées au risque, avec des agences des Nations Unies et d'autres partenaires, qui ont souligné l'importance de l'appui actif du pouvoir judiciaire dans la révision et l'abrogation des lois punitives dans cette région du monde.

« Si nous ne traitons pas ces questions, nous ne mettrons pas fin au sida », a déclaré M. Shiba Phurailatpam, Coordonnateur régional du Réseau Asie/Pacifique des personnes vivant avec le VIH. « L'action judiciaire peut influer sur les points de vue sociaux et avoir un impact sur la stigmatisation et la discrimination ; elle peut sauver des vies », a-t-il ajouté.

« La loi doit être un bouclier protecteur, pas une épée qui punit et accroît la vulnérabilité aux abus, au harcèlement et à l'infection à VIH », a déclaré Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, qui a prononcé le discours d'ouverture de la réunion. « Les magistrats peuvent contribuer à façonner les attitudes sociales et communautaires en adoptant une certaine posture vis-à-vis des personnes vivant avec le VIH et des personnes issues des principales populations à risque », a-t-elle ajouté.

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Press Statement

Journée internationale contre l’homophobie et la transphobie

Message du Directeur exécutif de l’ONUSIDA Michel Sidibé

GENEVE, 17 mai 2013—Il y a plus de 30 ans, des homosexuels ont allumé la première étincelle qui a déclenché la riposte du monde à l’épidémie de sida. Grâce à l’audace et au courage des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres, nous avons pu constater des progrès extraordinaires contre le sida autour du monde.

Toutefois, la stigmatisation et la discrimination fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre provoquent toujours de nouvelles infections à VIH et sont un obstacle aux efforts dans le domaine du traitement partout dans le monde.

Nous appelons les dirigeants politiques et communautaires à écarter les lois et pratiques sociales discriminatoires.

Le droit à la santé appartient à chaque individu. Chaque personne devrait avoir accès à la prévention, aux soins, au traitement et à l’appui concernant le VIH.

Aujourd’hui et chaque jour l’ONUSIDA se tient aux côtés de nos frères et soeurs LGBT pour un monde sans homophobie et sans transphobie.

Travaillons ensemble pour réaliser notre vision : un monde avec zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination, et zéro décès lié au sida.



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ONUSIDA Genève
Saya Oka
tel. +41 22 791 1552
okas@unaids.org

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Les avancées considérables réalisées dans le Sud en matière de développement améliorent les perspectives économiques, sociales et sanitaires de millions de personnes, selon le Rapport sur le développement humain

14 mars 2013

Les pays du Sud modifient l'équilibre des pouvoirs à l'échelle mondiale grâce à des progrès considérables en matière de croissance économique, de réduction de la pauvreté, d'éducation et de santé.

Le monde connaît une évolution fulgurante, les nations en développement menant la croissance économique, réduisant considérablement la pauvreté et favorisant l'émergence d'une nouvelle classe moyenne mondiale, déclare le Rapport sur le développement humain 2013 du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Selon cette publication, L'essor du Sud : le progrès humain dans un monde diversifié, cet essor se produit « à une vitesse et à un niveau sans précédent. Jamais dans l'histoire les conditions de vie et les perspectives d'avenir de tant de personnes n'avaient changé si radicalement et si vite. »

L'élan en faveur de tels accomplissements en matière de réduction de la pauvreté, d'éducation, de revenu et de lutte contre les problèmes de santé comme le VIH, se renforce encore. Il peut être considéré comme un « rééquilibrage mondial », avec de nouveaux acteurs qui « tracent les nouvelles lignes du paysage du développement » et exercent une influence politique et économique croissante.

Des progrès rapides ont notamment été constatés dans plus de 40 pays du Sud, traditionnellement appelés pays en développement, où les progrès ont été nettement supérieurs aux prévisions, selon le rapport. Parmi ces pays, localisés sur tous les continents et de taille extrêmement variable, se trouvent notamment le Bangladesh, le Brésil, le Chili, la Chine, le Ghana, l'Inde, le Mexique, le Rwanda, l'Ouganda et le Viêtnam. En Ouganda par exemple, une série de mesures économiques, sanitaires, sociales et pédagogiques a permis de réduire de moitié la pauvreté extrême avant la date limite de 2015 fixée pour les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Cette pauvreté a baissé de 56 % en 1992-3 à 25 % en 2009-10.

L'essor du Sud se produit à une vitesse et à un niveau sans précédent. Jamais dans l'histoire les conditions de vie et les perspectives d'avenir de tant de personnes n'avaient changé si radicalement et si vite

Rapport sur le développement humain 2013

Le rapport a été présenté à Mexico le 14 mars par Helen Clark, Administrateur du PNUD, et Enrique Peña Nieto, Président du Mexique. En plus d'une analyse poussée des données collectées, il contient aussi un Indice de développement humain actualisé, qui mesure les progrès accomplis par les nations en termes de santé, d'éduction et de revenu. De plus, la publication contient des données sur l'aspect du genre, critique pour le développement, dans son Indice des inégalités de genre, qui démontrent que, malgré la persistance de graves inégalités, des progrès ont été réalisés quasiment partout en faveur de l'égalité.

Tout comme le développement général, le rythme de la riposte au sida s'accélère de façon inouïe. Le rapport mondial de l'ONUSIDA pour 2012 montrait que le taux d'infection dans 25 pays à revenu faible ou intermédiaire a baissé de moitié.

Le développement accéléré du Sud est essentiel au succès de la riposte mondiale au sida, étant donné que les pays les plus lourdement touchés sont les pays à revenu faible ou intermédiaire. L'ONUSIDA maintient que la réalisation de la vision zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida ne nécessite pas uniquement des avancées en matière de santé et de VIH mais aussi des progrès en termes de réduction de la pauvreté, d'éducation, d'égalité des sexes et d'amélioration des opportunités.

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Un événement spécial à la Commission de la condition de la femme vise l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida

12 mars 2013

Co-présidents Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe (à gauche) et Hon Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Libéria lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

Quels sont les progrès réalisés grâce à la riposte mondiale au sida pour garantir que les femmes et les filles vivent leurs vies sans violence ? Quelles sont les prochaines étapes nécessaires pour intensifier le défi contre la violence sexiste et ses liens au VIH ? Ces questions essentielles ont dominé la consultation à haut niveau qui s'est tenue à New York le 9 mars pendant la 57e session de la Commission de la condition de la femme (CSW).

Organisée par ONUSIDA et ONU Femmes, et co-sponsorisée par le Gouvernement d'Irlande, le Programme des Nations Unies pour le Développement ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la Population, la consultation a réuni des militants clés de la société civile, des organisations des Nations Unies et des représentants gouvernementaux.

Coprésidée par Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe et Hon Julia Duncan-Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Liberia, la consultation portait sur le thème prioritaire de la CSW : l'élimination et la prévention de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles comme tremplin pour trouver les moyens d'accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement 3 (promouvoir l'égalité des sexes) et 6 (stopper le VIH). Les participants ont également discuté du positionnement de la violence sexiste et du VIH dans l'agenda pour le développement post-2015.

« L'agenda post-2015 doit être vu comme étant le franchissement dernier cap, » déclare Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe. « Nous devons voir les choses qui ne sont pas terminées et essayer de les aborder d'une manière différente », ajoute-t-elle.

La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination

Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes

La violence sexiste est une épidémie mondiale, et c'est la manifestation la plus brutale de l'inégalité entre les sexes. Selon l'ONUSIDA, au moins une femmes sur trois est battue, contrainte à des rapports sexuels forcés ou abusée d'une autre manière par un partenaire intime au cours de sa vie. Dans certains pays, jusqu'à 45% des filles de moins de 15 ans indiquent que leur première expérience sexuelle était forcée.

« La violence n'est pas inévitable, » indique Charlotte Watts de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Même si les chiffres sont choquants, nous devrions nous en inspirer pour agir et en parler. »

Traiter les questions de la violence faite aux femmes et aux filles est cruciale si leur vulnérabilité au VIH en est réduite. Les femmes peuvent être forcées à avoir des rapports sexuels non désirés ou non protégés et elles peuvent faire face à la violence si elles révèlent qu'elles vivent avec le VIH. Des recherches en Afrique du Sud démontrent que les jeunes femmes soumises à la violence de partenaires intimes ont 12% plus de chance d'être infectées par le VIH. Les femmes mariées en Inde qui subissent à la fois la violence physique et sexuelle par leurs partenaires ont trois fois plus de chance de vivre avec le VIH que les femmes qui ne sont pas soumises à de telles attaques. Des cas de stérilisations et d'avortements forcés pratiqués sur les femmes vivant avec le VIH sans leur consentement informé sont répandus et documentés dans de nombreux pays.

Les représentants de la société civile ont partagé différentes perspectives sur la manière dont le VIH et la violence sexiste sont intimement liés. Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes a souligné les conséquences négatives dont souffrent les femmes vivant avec le VIH.

Photo de groupe lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

« La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme », commente Madame Gatsi. « Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination. »

La consultation a discuté le fait que, malgré l'ampleur et les conséquences de la violence sexiste et son rôle dans l'alimentation de l'épidémie de VIH, trop souvent personne n'en parle ou ces faits ne sont pas punis. Il a été souligné que le simple fait de travailler à la transformation sociale des relations entre les sexes, y compris la responsabilisation économique et juridique des femmes, peut apporter les changements nécessaires pour les aider à rester en sécurité.

Selon la directrice, Droits, sexospécificité et mobilisation communautaire, Mariangela Simao, faire de véritables progrès contre la violence sexiste est un objectif clé pour des ripostes au VIH efficaces, comme cela est traduit dans la Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015.

Lynn Collins, une conseillère sur le VIH auprès du UNFPA qui a animé un panel lors de l'événement affirme, « Nous, au UNFPA, avons accueilli cette occasion de rassembler une série de voix, unies dans l'appel pour éradiquer la violence sous toutes ses formes haineuses par le biais de l'éducation et d'autres moyens de responsabilisation, de réformes et réparations juridiques ainsi que des services basés sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH. »

La Commission de la condition de la femme qui se réunit tous les ans est l'un des principaux organismes de décision politique engagé pour l'égalité des sexes et l'avancement des femmes. Cette année, la réunion se tient du 4 au 15 mars.

Press Release

L’ONUSIDA et le PNUD soutiennent la proposition visant à permettre aux pays les moins avancés de maintenir et d’élargir l’accès aux médicaments essentiels

Faute de prolonger la période de transition pour permettre aux pays les moins avancés de se conformer pleinement à l’Accord sur les ADPIC des millions de vies pourraient être mises en danger

GENÈVE, 26 février 2013—Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) ont lancé aujourd’hui une nouvelle note d’information intitulée Extensions de la période de transition concernant les ADPIC pour les pays les moins avancés. Cette note d’information souligne que faute de prolonger la période de transition pour permettre aux pays les moins avancés de se conformer pleinement à l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), les personnes qui en ont le plus besoin risquent de se voir privées de l’accès au traitement antirétroviral salvateur et autres médicaments essentiels.

Les pays les moins avancés (PMA) abritent certaines personnes parmi les plus vulnérables au monde et portent un fardeau considérable en termes de maladie. En 2011, quelque 9,7 millions de personnes sur les 34 millions affectées par le VIH dans le monde vivaient dans les PMA. Parmi les personnes vivant avec le VIH dans les PMA, 4,6 millions étaient éligibles pour le traitement antirétroviral selon les directives de l’Organisation mondiale de la Santé sur le traitement du VIH. Toutefois, seules 2,5 millions de personnes en bénéficiaient.

Dans les 49 pays considérés comme les moins avancés par les Nations Unies, le fardeau des maladies non transmissibles s’alourdit également beaucoup plus rapidement que dans les pays à revenu plus élevé. Des données émanant des pays à faible revenu, par exemple, suggèrent que l’incidence du cancer est susceptible d’augmenter de 82% de 2008 à 2030, tandis que dans les pays à revenu élevé l’on s’attend à ce que l’incidence n’augmente que de 40%, en partie du fait de l’accès généralisé aux vaccins et aux médicaments.

« L’accès à un traitement du VIH et autres médicaments essentiels abordables est vital pour que les pays les moins avancés puissent réaliser les objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé et autres, » a déclaré Helen Clark, Administrateur du PNUD.

Dans cette note d’information, l’ONUSIDA et le PNUD exhortent les membres de l’OMC à envisager de toute urgence les besoins et exigences spéciaux et persistants des PMA relatifs à leur développement social et économique.

« Une extension permettrait aux nations les plus pauvres du monde d’assurer un accès ininterrompu aux médicaments, d’établir des bases technologiques viables, et de fabriquer ou d’importer les médicaments dont ils ont besoin, » a souligné Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA.

L’Accord sur les ADPIC a été introduit en 1995 comme un moyen de protéger les droits de propriété intellectuelle à une échelle mondiale. La protection des brevets, toutefois, s’est aussi révélée être l’un des facteurs contribuant aux coûts élevés des médicaments, ce qui met nombre de médicaments essentiels hors de portée des PMA. Pour résoudre ce problème, les membres de l’OMC ont conservé des options et flexibilités importantes dans l’Accord sur les ADPIC. L’une des flexibilités consistait à ce qu’on accorde aux PMA une période de transition initiale de dix ans pour se conformer à l’Accord sur les ADPIC. Deux extensions de cette période ont été accordées. L’exception générale vient à expiration le 31 juillet 2013. Une proposition est actuellement déposée devant le Conseil des ADPIC au nom des PMA  afin d’obtenir une nouvelle extension pour tout pays appartenant à cette catégorie aussi longtemps qu’il en fera partie.

La proposition devrait être débattue les 5-6 mars lors de la réunion du Conseil des ADPIC à Genève (Suisse). Avant et pendant les discussions l’ONUSIDA et le PNUD invitent les membres de l’OMC à prendre en considération toute la gamme des bénéfices possibles d’une telle extension sur les plans de la santé publique, de l’économie et du développement.

 

Contact

ONUSIDA Genève
Sophie Barton-Knott
tel. +41 79 514 6896 / +41 22 791 1697
bartonknotts@unaids.org
PNUD New York
Christina LoNigro
tel. +1 212 906 5301
christina.lonigro@undp.org

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Changer les attitudes envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles au Myanmar

28 décembre 2012

La ministre de la Santé et des Affaires sociales française, Marisol Touraine, remet le Prix Ruban rouge lors de la Conférence internationale sur le sida à Washington, 25 juillet 2012.
Photo : ONUSIDA/Yuri Gripas

Lorsque Thet Mon Phyo a entrepris une opération de changement de sexe en 2005, ses parents lui ont signifié de ne plus revenir à la maison.

« Ils avaient honte et j'étais contrainte d'aller vivre chez ma tante, » se souvient Phyo 34 ans. « Lorsque j'étais jeune, mon père me réprimandait souvent pour mon comportement féminin. Plus tard, mon amant m'a quitté car ses parents l'avaient persuadé que l'amour entre le même sexe n'était pas naturel, » dit-elle.

Au Myanmar, de nombreuses personnes transsexuelles et des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) souffrent de stigmatisation et discrimination extrêmement répandues, ce qui complique les efforts pour stopper la propagation du virus.

Selon l'ONUSIDA, dans certains endroits, la prévalence au VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles est bien plus importante que celle de la population en général (9,4% contre 0,53%). Les rapports sexuels entre hommes est illégal au Myanmar et il n'existe pas de lois pour protéger les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles de la discrimination.

« Ils sont ridiculisés, voire haïs par certaines personnes, » commente Phyo.

« La discrimination est sur le lieu de travail et même au sein des familles... certains hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont rejetés, déshérités et expulsés de chez eux, » ajoute-elle.

Phyo est administrateur de programme chez The Help, Myanmar, un groupe qui se concentre sur la prévention, les soins, l'appui et défend les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles ; elle travaille pour assurer que leurs voix soient entendues et que leurs problèmes soient prix en compte au niveau national. Tous les membres de The Help sont des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes transsexuelles et presque la moitié vit avec le VIH.

The Help Myanmar a été récompensé par le prestigieux Prix Ruban rouge lors de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui s'est tenue en août pour son travail sur la prévention de la transmission sexuelle du VIH et d'autres maladies sexuellement transmissibles (MST). Le Prix Ruban rouge est le premier prix mondial pour un travail communautaire innovant et exceptionnel dans la riposte à l'épidémie du sida.

The Help, Myanmar travaille pour changer les attitudes, réduire la discrimination et améliorer l'accès aux services anti-VIH. C'est une tâche difficile.

Nous sommes très encouragés par le fait d'être reconnus comme aidant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et d'autres dans la communauté. Le Prix Ruban rouge a renforcé notre détermination de poursuivre notre lutte pour la vérité, les droits et les avantages

Thet Mon Phyo, directeur de programme à The Help, Myanmar

Phyo dit que les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles ne bénéficient pas des mêmes opportunités d'emploi et de l'accès à un traitement médical correct, ce qui les décourage d'un comportement à moindre risque.

La police agit souvent comme barrière lorsqu'une protection juridique est demandée. Des menaces et des tentatives d'extorsion par certains policiers soulignent la nécessité pour des mesures immédiates afin d'augmenter la sensibilisation du public sur les droits humains et pour que le gouvernement adopte des droits qui protègent les personnes contre la discrimination.

Phyo déclare que les autorités n'ont pas interféré avec le travail de The Help pour augmenter les capacités des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles et mettre en place des groupes d'entraide pour les soutenir. En fait, The Help voit cela comme un signe de coopération tacite. Mais il y a encore un long chemin à faire.

« Nous sommes très encouragés par le fait d'être reconnus comme aidant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et d'autres dans la communauté. Le Prix Ruban rouge a renforcé notre détermination de poursuivre notre lutte pour la vérité, les droits et les avantages, » déclare Phyo.

Les efforts de The Help Myanmar pourraient également bénéficier d'un élan suite à la récente nomination de Daw Aung San Suu Kyi comme ambassadrice mondiale de l'ONUSIDA pour zéro discrimination.

« Elle a beaucoup à faire, mais nous lui faisons confiance et nous pensons qu'elle peut faire la différence, » ajoute Phyo.

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Les succès et les défis de lutte contre le VIH en Haïti reconnus lors la Journée mondiale de lutte contre le sida

02 décembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche) participe à un événement pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti, Pamela White ainsi que la Première dame, Sophia Martelly.

D'un côté, la riposte au VIH en Haïti fait parallèle au rétablissement depuis son temblement de terre. Bien que les missions soient loin d'être terminées, les parties prenantes nationales et internationales ont collaboré pour confronter leurs défis et les importantes avancées qu'elles ont réalisées.

Lors d'une commémoration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, organisée par le Ministère de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le pays pour ses progrès vers la vision « Objectif zéro : » zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

Dans les 10 dernières années, le taux de nouvelles infections à VIH en Haïti est tombé à 54%. De 2005 à 2011, il y a eu une baisse nationale des décès dus au sida de 47%. En 2011, 58% des Haïtiens vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale. M. Sidibé a exprimé son optimiste pour la poursuite de cette trajectoire positive.

« J'étais honoré de rencontrer hier le Président de la République et je peux vous dire que pendant cette conversation il était évident qu'il souhaitait mettre le sida au centre de ses efforts pour garantir que toutes les personnes aient accès aux services d'information et d'appui nécessaires à la vie, » déclare Monsieur Sidibé.

Ces efforts, selon M. Sidibé, doivent se focaliser sur les plus vulnérables du pays. Environ 18% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 8% des professionnel(le)s du sexe en Haïti vivent avec le VIH. Près de la moitié des jeunes haïtiens vivant dans des camps n'ont pas de connaissances adéquates sur le VIH.

M. Sidibé a recommandé aux leaders haïtiens de renforcer leurs efforts pour atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH avec des services de prévention et de traitement. Il a appelé au passage de la Loi sur le VIH qui signifierait zéro tolérance pour la stigmatisation et la discrimination.

Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population

La Première dame, Sophia Martelly

M. Sidibé a également insisté sur le leadership d'Haïti afin d'augmenter les investissements nationaux pour la riposte au VIH. A l'heure actuelle, plus de 75% des financements pour la riposte au VIH en Haïti proviennent de sources externes. En s'appropriant de manière plus marquée sa riposte nationale au sida, Haïti rejoindrait le changement méthodologique mondial « de la charité à la solidarité mondiale », déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de la cérémonie de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Première dame d'Haïti, Sophia Martelly, a reconnu le réseau complexe de problèmes sociaux qui augmentent le risque d'infection par le VIH des personnes. « Là où l'éducation des enfants est problématique, il y aura le sida. Là où les besoins sociaux de base ne sont pas remplis, il y aura le sida. Là où il y a violence et viol, il y aura le sida. C'est la raison pour laquelle il doit y avoir une approche à la prévention approfondie, » déclare la Première dame.

« Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population, » ajoute-t-elle.

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Le Costa Rica développe des stratégies de lutte contre le VIH à destination des professionnels du sexe

06 novembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé et la Ministre de la Santé du Costa Rica, le Dr Daisy Corrales. Siège de l'ONUSIDA, Genève. 6 novembre 2012.
Photo : ONUSIDA

Le Dr Daisy Corrales, Ministre de la Santé du Costa Rica, se fixe comme objectif de renforcer la riposte au sida auprès des populations les plus exposées au risque dans son pays, au sein desquelles l'épidémie reste concentrée. Lors d'une rencontre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé le 6 novembre au siège de l'ONUSIDA à Genève, le Dr Corrales a mis en avant l'action de son Ministère en faveur du développement de stratégies de communication et d'éducation sur le VIH à destination des organisations travaillant avec les professionnels du sexe.

« Nous devons développer des stratégies pour diffuser auprès des hommes professionnels du sexe des informations et des documents éducatifs sur le VIH qui répondent à leurs besoins et qui soient en accord avec les spécificités de leur travail », a déclaré le Dr Corrales.

Au Costa Rica, la prévalence du VIH chez les adultes âgés de 15 à 49 ans est de 0,3 %. Dans ce pays, l'épidémie de VIH concerne principalement les populations les plus exposées au risque, notamment les populations autochtones migrantes, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les professionnel(le)s du sexe et leurs clients. Une étude menée en 2010 a révélé que la prévalence du VIH était de 10,9 % chez les HSH et de 11 % chez les professionnelles du sexe.

« Ce n'est pas toujours facile de parler des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnel(le)s du sexe ou des consommateurs de drogues, mais nous avons l'obligation de veiller à ce qu'ils puissent accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation ni discrimination », a déclaré M. Sidibé.

Nous devons développer des stratégies pour diffuser auprès des hommes professionnels du sexe des informations et des documents éducatifs sur le VIH qui répondent à leurs besoins et qui soient en accord avec les spécificités de leur travail

Dr Daisy Corrales, Ministre de la Santé du Costa Rica

M. Sidibé a également félicité le gouvernement du Costa Rica pour ses efforts d'élargissement de l'accès au traitement anti-VIH pour les personnes infectées (la couverture étant estimée à 65 %), ainsi que sa réussite dans l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. « Le taux de transmission du VIH de la mère à l'enfant reste inférieur à 2 % au Costa Rica, un exploit très impressionnant et un excellent exemple pour l'Amérique latine qui montre qu'une génération sans VIH est à notre portée ».

M. Sidibé a assuré la Ministre de la Santé de la poursuite du soutien de l'ONUSIDA au Costa Rica dans l'élaboration de sa stratégie pour une riposte efficace et durable au sida.

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La capitale namibienne Windhoek collabore pour renforcer la riposte au VIH

30 octobre 2012

La clinique mobile Mister Sister s'est installée devant les bureaux de Hope Initiative SA, une petite organisation communautaire qui apporte des soins et des services d'aide aux orphelins et aux enfants vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek.
Photo : ONUSIDA/T.Figuera

Comme dans beaucoup d'autres pays, la population de la Namibie s'est déplacée vers les villes et les zones urbaines en quête de meilleures opportunités, dans l'espoir d'une vie plus prospère. L'urbanisation a entraîné la multiplication des bidonvilles autour des grandes métropoles, rendant difficile l'accès aux services de santé essentiels pour ces habitants.

Windhoek, capitale de la Namibie, dont la population a augmenté de 38 % entre 2001 et 2011, a conclu un partenariat avec l'ONUSIDA, le PNUD et la Fondation PharmAccess afin de renforcer son système de santé général et sa riposte au VIH en utilisant des moyens innovants, comme les cliniques mobiles.

« La Ville de Windhoek s'engage à fournir des services de santé municipaux efficaces et performants à tous ses habitants, en particulier les populations les plus défavorisées », a déclaré la Responsable des Services de santé de la Ville de Windhoek, Mary-Anne Kahitu. « À travers nos partenariats stratégiques, notamment avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux, la Fondation PharmAccess et d'autres acteurs importants, nous nous efforcerons de promouvoir l'élargissement de l'accès à des services de santé et de lutte contre le VIH de qualité dans les bidonvilles », a-t-elle ajouté.

Pendant une période de 18 mois, le projet commun baptisé « Renforcer les ripostes au VIH/sida dans la ville » a étudié en profondeur l'épidémie urbaine de VIH et la riposte à cette épidémie de la ville. Parmi ses conclusions, une enquête auprès des ménages a montré que l'incidence et la prévalence du VIH étaient plus importantes dans la partie nord-ouest de Windhoek, une zone principalement composée de bidonvilles et de logements sociaux pour ménages à faible revenu. Cette étude souligne que ces zones ont un accès limité aux services adéquats de prévention et de traitement du VIH, notamment traitement antirétroviral, conseil et dépistage du VIH et services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant.

Des services de santé mobiles

Les conclusions de l'étude sont à l'origine de l'action de collaboration entre la Fondation PharmAccess, la Ville de Windhoek et le Ministère de la Santé et des Services sociaux destinée à fournir des services de santé mobiles. Deux fois par mois, une clinique mobile se rend dans les bidonvilles. Avec l'appui du projet de clinique mobile Mister Sister de PharmAccess, le Ministère fournit gratuitement tous les médicaments nécessaires au fonctionnement de la clinique.

La Ville de Windhoek s'engage à fournir des services de santé municipaux efficaces et performants à tous ses habitants, en particulier les populations les plus défavorisées

Mary-Anne Kahitu, Responsable des Services de santé de la Ville de Windhoek

La première clinique mobile s'est installée devant les bureaux de Hope Initiative SA (HISA), une petite organisation communautaire qui apporte des soins et des services d'aide aux orphelins et aux enfants vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek.

« La présence d'une clinique mobile dans les bidonvilles est vitale, car sans elle les enfants et les personnes vulnérables n'auraient absolument aucun accès à l'aide médicale », explique Patricia Sola, fondatrice de Hope Initiative. « La clinique la plus proche se trouve à plus d'heure de marche, sans parler du coût de la consultation avec un médecin ». Pour HISA, la clinique mobile représente aussi une occasion de donner aux patients des informations sur l'accès aux aides sociales et sur l'inscription au registre des naissances.

Les services de soins de santé primaires fournissent le même type de services que ceux que propose le Ministère dans ses propres établissements de santé, notamment conseils et fournitures en matière de planification familiale, vaccinations de routine, suivi de croissance des enfants, dépistage des symptômes de la tuberculose et orientation-recours, diagnostic et traitement des maladies transmissibles courantes, dépistage du VIH, orientation et suivi en matière de maladies chroniques.

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, en pleine conversation avec un groupe d'enfants lors de sa récente visite en Namibie.
Photo : ONUSIDA/T.Figuera

En août 2012, PharmAccess a commencé à étendre ses actions dans les zones rurales et reculées des régions de Khomas et d'Omaheke, avec deux cliniques mobiles supplémentaires. « PharmAccess Namibia est très fière de proposer des services de soins de santé primaires aux personnes qui en ont le plus besoin dans les bidonvilles les plus pauvres de Windhoek », a déclaré Ingrid De Beer, Directrice générale de Pharm Access en Namibie. « Cette action est rendue possible par notre partenariat avec le Ministère de la Santé et des Services sociaux, avec l'appui des partenaires Mister Sister et de la Ville de Windhoek. Dans les mois à venir, nous devrions collecter les données probantes requises pour éclairer les politiques locales en matière de prestation de services de soins de santé primaires dans les bidonvilles de la grande agglomération de Windhoek », a-t-elle ajouté.

Lors d'une récente visite en Namibie, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA, Gestion et gouvernance, Mme Jan Beagle, accompagnée de représentants des organisations partenaires impliquées dans le projet, a félicité la Ville de Windhoek et le Ministère de la Santé et des Services sociaux pour leur leadership et leur engagement dans le renforcement de la riposte de la ville au VIH.

Mme Beagle a mis en avant l'excellence du partenariat entre la communauté, la société civile et le gouvernement pour répondre aux besoins de santé des populations vulnérables des bidonvilles autour de Windhoek et insisté sur le fait que « de telles initiatives novatrices devraient être étendues et reproduites dans tout le pays ».

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La Zambie tire des leçons de l'expérience du Kenya dans l'élaboration de programmes concernant le VIH pour les populations les plus exposées

17 octobre 2012

La délégation zambienne avec l'équipe du Kenya Medical Research Institute, A drop-in Centre at Mtwapa, Mombasa.

L'apprentissage sud-sud - ou la coopération entre des pays à revenu faible ou intermédiaire - peut aider les pays à comprendre comment riposter au VIH, en particulier dans les domaines politiques et culturels sensibles comme l'élaboration de programmes pour les populations les plus exposées.

Du 24 au 28 septembre 2012, les membres du Conseil national sur le sida de Zambie, avec le soutien de l'équipe communes des pays des Nations Unies sur le sida, se sont rendus au Kenya pour en savoir plus sur leurs programmes concernant le VIH afin d'atteindre les populations les plus exposées, y compris les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Malgré le fait que les deux pays sont dotés d'environnements juridiques restrictifs qui criminalisent le commerce du sexe, les relations homosexuelles et la consommation de drogues, le Kenya a depuis longtemps reconnu son épidémie de VIH complexe parmi les populations les plus exposées qui s'élève à 33% des nouvelles infections à VIH. Le pays a mis en place des groupes de travail technique au sein du ministère de la Santé pour élaborer des programmes qui répondent aux populations les plus exposées.

« L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie, » commente le Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya.

Le cadre stratégique national de lutte contre le sida de Zambie a reconnu la nécessité de collecter plus d'informations sur l'épidémie parmi les populations les plus exposées. Deux études sont actuellement prévues pour collecter les informations nécessaires. Toutefois, les programmeurs anti-VIH reconnaissent que le fait d'avoir cette information est seulement un pas vers le fait de fournir aux populations à risque les services dont ils ont besoin. Cela prendra bien plus de temps pour s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination encrées dans la société de Zambie envers les populations les plus exposées.

Le leadership politique du Kenya était considéré comme un élément clé qui a contribué à se focaliser sur la riposte au sida parmi les populations les plus exposées malgré l'existence d'un environnement social défavorable. En octobre 2010, par exemple, la ministre des Programmes spéciaux Esther Murugi a ouvert le symposium national sur « Les populations les plus exposées » dans le pays où elle recommandait plus de tolérance et d'acceptation envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Par ailleurs, des parlementaires de premier plan ont depuis longtemps déjà soutenu la mise en œuvre de programmes ciblés sur les consommateurs de drogues dans la province côtière. « De ce que nous avons vu au Kenya, il est évident que nous devons organiser des parties prenantes et établir un mécanisme qui nous aidera à mobiliser le soutien politique aux niveaux les plus élevés, » commente Harold Witola du Conseil national sur le sida de Zambie.

La pierre angulaire de la riposte au Kenya est le schéma de partenariat entre le gouvernement, les ONG et les groupes organisés de populations à risque. Le Kenya a atteint un niveau dans la riposte où le gouvernement et ses partenaires mettent en œuvre des programmes de données probantes sur le VIH qui se focalisent sur les besoins des populations les plus exposées. Ils comprennent l'achat et la distribution de préservatifs et de lubrifiant aqueux pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les professionnels du sexe ; l'élaboration de matériel d'information sur la prévention du VIH spécifiquement pour les populations les plus exposées ; la conception d'un programme pour la mise à disposition de seringues jetables pour les consommateurs de drogues.

L'étude sur les modes de transmission réalisée en 2009 montre clairement que nous avions besoin d'agir envers les populations les plus exposées si nous voulions avoir un impact significatif sur l'épidémie

Dr Orago, directeur du centre national de contrôle du sida au Kenya

La délégation zambienne, qui incluait les programmeurs anti-VIH et les décideurs de différents départements gouvernementaux ainsi que la société civile et les partenaires des Nations Unies, a visité une série de programmes pour comprendre comment travaillent les prestataires de services kenyans tout en respectant la politique nationale et le cadre légal pour fournir un ensemble efficace d'activités en lien avec le VIH aux populations les plus exposées.

Ils ont visité deux programmes de soutien par des pairs pour des consommateurs de drogues, une clinique gouvernementale à Nairobi qui se focalise sur les professionnels du sexe et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, une clinique d'ONG pour des professionnels du sexe, hommes et femmes ainsi qu'un groupe de soutien par des pairs pour des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ils ont également rencontré des membres de médias pour identifier les moyens pour augmenter leur capacité d'action et de soutien.

Le groupe a également eu des discussions au niveau des communautés avec des groupes d'hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, des professionnels du sexe (hommes et femmes), des consommateurs de drogues et des chauffeurs routiers. « Ce qui me frappe c'est l'excitation et l'engagement de chacun de ceux que nous avons rencontré, y compris les responsables gouvernementaux, les membres de la société civile et les bénéficiaires de ces services pour répondre aux besoins de santé publique de ces importants groupes dans la riposte au sida, » déclare le Dr Mwango en tant que responsable de l'équipe de Zambie.

Se concentrer sur les besoins de santé des populations les plus exposées est un droit humain essentiel, fondamental pour protéger la santé publique et critique pour atteindre l'objectif d'un accès universel aux services de prévention, de traitement, de soins et d'appui en matière de VIH. L'équipe de Zambie a quitté le Kenya avec une résolution, celle de faire une différence pour les vies des zambiens qui sont le plus à risque d'être infectés par le VIH. « Cela ne sera pas chose facile, mais nous avons vu au Kenya que cela était réalisable » commente Helen Frary, Coordonnatrice de l'ONUSIDA en Zambie.

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