




Feature Story
Interview avec Rosalind Coleman, experte PPrE auprès de l’ONUSIDA
16 septembre 2019
16 septembre 2019 16 septembre 2019La prophylaxie pré-exposition (PPrE) consiste en une pilule contenant un complexe de médicaments. Sa grande efficacité a été prouvée pour empêcher la contamination de personnes séronégatives. Elle est actuellement disponible ou fait l’objet de projets pilotes dans de nombreux pays du monde entier, dont le Royaume-Uni. Rosalind Coleman, experte PPrE auprès de l’ONUSIDA, nous explique.
En quoi le déploiement de la PPrE au Royaume-Uni diffère-t-il de celui d’autres pays à revenu élevé ?
Le Royaume-Uni dispose du plus grand programme PPrE d’Europe quant au nombre de personnes à avoir commencé à prendre le médicament. Les procédures de mise à disposition du médicament varient toutefois d'un pays à l'autre. Cette disparité montre bien qu’une stratégie universelle n’existe pas. Elle illustre également l’importance que jouent les militantes et militants et la collaboration entre toutes les parties prenantes.
En Écosse, la prophylaxie est distribuée gratuitement aux résidents écossais dans les établissements de santé sexuelle. Les acheteurs au niveau national ont réussi à négocier un prix d’achat abordable pour la PPrE.
En Angleterre, la PPrE n’est pas disponible systématiquement, ce qui force les militants, les fournisseurs de la PPrE progressive et d’autres parties prenantes soutenant sa prescription à être imaginatifs. Des médicaments génériques ont été achetés à des prix concurrentiels grâce à la mise en place d’un essai à grande échelle qui rend la PPrE disponible dans les établissements de santé sexuelle. Cette étude ne permettant cependant pas de satisfaire la demande, de nombreuses personnes s’approvisionnent aussi à l’étranger sur des plateformes en ligne. Cette clientèle en ligne ne devrait pas être oubliée dans la création et la promotion d’un accès à une aide clinique, à des tests et à un suivi indispensables pour assurer un service de qualité de la PPrE.
Pouvez-vous nous en dire plus sur le déploiement de la PPrE dans les pays à faible et moyen revenu ?
La situation est très contrastée selon les pays. On enregistre des progrès importants en Afrique australe et orientale ainsi que dans d’autres régions du monde comme la Thaïlande et maintenant le Vietnam en Asie, mais aussi au Brésil en Amérique latine. Dans d’autres pays, en particulier là où l’épidémie de VIH se renforce, l’accès à la PPrE est extrêmement difficile, et ce, pour plusieurs raisons : le coût du programme et la faible attention accordée en général à la prévention primaire du VIH jouent certainement un rôle, tout comme la stigmatisation et la discrimination. Ils empêchent d’apporter des services adaptés à de nombreuses populations clés qui en auraient besoin. Des connaissances insuffisantes sur la PPrE et même des informations erronées répandues parmi les utilisateurs potentiels et les fournisseurs de la prophylaxie entravent également sa promotion.
Afin de réduire les nouvelles infections au VIH, il est essentiel de planifier très clairement la démocratisation de la PPrE au sein d’un programme complet de prévention du VIH.
L’utilisation de la PPrE est souvent associée aux populations clés comme les professionnel(le)s du sexe ou les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Est-elle aussi utile dans d’autres contextes ?
L’efficacité d’un programme de PPrE dépend de la prise du médicament par des gens réellement exposés à un risque de contamination au VIH, qui souhaitent contrôler cette éventualité. Il s’agit souvent de membres de populations clés, mais toute personne potentiellement exposée à un risque élevé devrait être en mesure de se renseigner sur la PPrE et d’y avoir accès. Ainsi, cela concerne également les partenaires séronégatifs dans un couple sérodifférent tant que la charge virale de la personne vivant avec le VIH n’est pas supprimée ou les individus diagnostiqués auparavant avec une infection sexuellement transmissible (IST) et comptant parmi leurs partenaires sexuels un taux élevé de VIH non traité.
Prendre correctement la PPrE au cours d’une période de forte exposition potentielle au VIH est vital, mais cela dépend de la motivation personnelle à suivre le traitement, des informations sur son utilisation et son arrêt, ainsi que de la facilité d’accès.
La manière de communiquer sur la PPrE fait toute la différence sur l’utilisation et le suivi de la prophylaxie : il ne s’agit pas de stigmatiser, mais d’encourager, que ce soit dans les campagnes publicitaires des services publics ou dans l’attitude du personnel soignant.
Des voix relativisent l’efficacité de la PPrE, car elle contribuerait à une recrudescence des IST comme la syphilis et la gonorrhée. Qu’en est-il vraiment ?
Le lien entre l’utilisation de la PPrE et l’augmentation des cas d’autres IST, hors VIH, est une thématique très actuelle ! Ce débat ne devrait cependant pas être une raison de réduire l’accès à la PPrE, mais plutôt de reconnaître et d’encourager des services de santé sexuelle améliorés et complets afin de prévenir, d’identifier et de traiter toutes les IST. Une discussion ouverte sur les risques d’IST et leur prévention devrait accompagner l’accès à la PPrE.
La dernière étude systématique en date confirme que, sans surprise, le taux d’IST était déjà élevé parmi les personnes demandant la PPrE et que ces dernières ont des rapports sexuels sans préservatif. Par conséquent, l’incidence d’IST parmi les personnes prenant la PPrE est élevée. Il n’est toutefois pas encore clair si cela est imputable à un changement de comportement sexuel ou à une meilleure détection des IST, car ces personnes se font dépister plus souvent dans le cadre du programme de PPrE.
Quoi qu’il en soit, ce qu’il faut en retenir, c’est que les taux élevés d’IST détectés chez les personnes prenant la PPrE révèlent un besoin de prévention, de diagnostic et de traitement des IST encore à satisfaire. Vu ainsi, l’accès à la PPrE ouvre la voie à de meilleurs soins de santé sexuelle plus larges et présente une chance de réduire l’incidence des IST. Cela s’applique à toutes les populations utilisant la PPrE.
La PPrE est-elle alors en train de changer la donne dans la riposte au VIH ?
Aujourd’hui, la PPrE est sous les feux des projecteurs. Elle fait l’objet de financements, de groupes de réflexion et d’efforts physiques dans différents cadres, notamment dans la recherche de nouvelles méthodes de délivrance (injection ou anneau vaginal par exemple) qui pourraient élargir le choix et améliorer la prise et la continuité de la PPrE. Si ces efforts s’accompagnent d’une amélioration générale des services liés au VIH (prévention primaire, tests et traitement) et sont intégrés à d’autres services de santé comme les soins de santé sexuelle et psychologique, alors l’impact de la PPrE pourrait dépasser la simple prévention de la contamination au VIH au niveau individuel. Cependant, il serait imprudent de relâcher nos efforts en se disant que la PPrE va changer d’elle-même la donne.
PrEP basics by Rosalind Coleman
PrEP success in London
Region/country
Related




Feature Story
Reconnaissance des résultats obtenus par le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise
02 mai 2019
02 mai 2019 02 mai 2019Le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise (TRC-ARC) est à l’avant-garde de la riposte au VIH depuis le début de l’épidémie, lorsque son directeur, Praphan Phanuphak, diagnostique en 1985 le premier cas de VIH du pays. Depuis lors, il n’a cessé de développer et de promouvoir des approches de prévention et de traitement innovantes, notamment la prophylaxie pré-exposition (PPrE), le traitement antirétroviral précoce et les services de santé dirigés par les populations clés.
Situé à Bangkok, capitale de la Thaïlande, le TRC-ARC est une organisation fonctionnant sous l’égide de la Croix-Rouge thaïlandaise. La Croix-Rouge thaïlandaise est l’un des chefs de file de la riposte au VIH dans le pays, grâce à des projets mis en œuvre en collaboration avec des partenaires et financés par l’intermédiaire du Plan présidentiel américain d’aide d’urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR).
Depuis fin 2014, le TRC-ARC propose la PPrE aux personnes davantage exposées au risque d’infection à VIH, à travers des projets tels que le programme de PPrE de la Princesse, qui bénéficie d’un fort soutien de la part de Sa Majesté royale la Princesse Soamsawali. Ce programme fournit des services de PPrE gratuits par l’intermédiaire d’organisations communautaires telles que la Fondation SWING (Service Workers in Group), l’association Rainbow Sky Association of Thailand, Mplus, CAREMAT et SISTERS. Le TRC-ARC propose également aux membres de ces groupes communautaires une formation complète sur la prestation de soins de santé, le financement durable, l’évaluation et le contrôle de la qualité.
Depuis 2017, le TRC-ARC propose aussi le traitement antirétroviral précoce afin d’améliorer le maintien des soins et l’observance du traitement. Les personnes diagnostiquées séropositives au VIH se voient prescrire deux semaines de médicaments pour commencer, puis elles sont redirigées vers d’autres établissements de santé pour la poursuite de leur traitement.
Autre résultat très important, la création de la Tangerine Clinic, premier dispensaire du pays à proposer des soins de santé et des conseils adaptés aux personnes transgenres. Cette clinique est gérée par des personnes transgenres, avec un personnel composé de professionnels de santé sensibilisés à la dimension de genre. Elle fournit des services de santé sexuelle et reproductive, des conseils psychosociaux, des traitements hormonaux et des conseils sur ces traitements, ainsi que des services de dépistage du VIH et de prise en charge pour le traitement.
Lors de sa récente visite en Thaïlande, le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé, a rendu hommage au travail de M. Praphan et du TRC-ARC à l’occasion d’une manifestation organisée par l’ONUSIDA, à laquelle ont participé des représentants du Ministère thaïlandais de la Santé publique, du Ministère thaïlandais des Affaires étrangères, du PEPFAR, d’USAID, des partenaires de développement des Nations Unies et des organisations de la société civile.
« Depuis plus de 30 ans, le Centre de recherche sur le sida de la Croix-Rouge thaïlandaise joue un rôle clé dans le développement et la promotion d’approches de prévention et de traitement du VIH innovantes et efficaces », a déclaré M. Sidibé. « Sa contribution va au-delà des frontières de la Thaïlande, car elle sert de catalyseur du changement dans toute la région Asie-Pacifique ».
M. Praphan a remercié l’ONUSIDA pour sa reconnaissance des résultats obtenus par le TRC-ARC et déclaré que le travail de ce dernier ne cesserait pas jusqu’à la fin de l’épidémie de sida. « J’accepte cette reconnaissance au nom de toutes les personnes qui travaillent avec moi à la Croix-Rouge thaïlandaise et au sein de la communauté pour faire en sorte que personne ne soit laissé pour compte. Nous avons démontré comment la science, intégrée au niveau communautaire, peut étendre l’accès à la santé aux groupes de personnes les plus marginalisés ».
Region/country
Related


Press Statement
L’ONUSIDA se félicite de nouvelles données probantes montrant qu’un traitement antirétroviral efficace permet de stopper la transmission du VIH
03 mai 2019 03 mai 2019Les résultats d’une étude européenne à grande échelle menée auprès de couples gays sérodifférents montrent que l’observance d’un traitement efficace empêche la transmission du VIH.
GENÈVE, 3 mai 2019 – L’ONUSIDA se félicite des résultats de l’étude PARTNER2, qui montrent que la transmission du VIH est évitée lorsqu’une personne vivant avec le VIH se trouve sous traitement antirétroviral efficace. Cette étude, à laquelle ont participé près de 1 000 couples gays dans lesquels l’un des partenaires vivait avec le VIH et pas l’autre, a montré que si la personne vivant avec le VIH prenait un traitement antirétroviral efficace et présentait une charge virale indétectable, il n’y avait pas de transmission du VIH au sein du couple.
« C’est une excellente nouvelle. Les personnes vivant avec le VIH ont désormais la confirmation qu’à condition de prendre leur traitement régulièrement et d’avoir une charge virale indétectable, elles ne seront pas contagieuses », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « Il s’agit d’un message fort et positif qui va permettre de réduire la stigmatisation autour du VIH et d’améliorer l’estime de soi et la confiance en soi chez les personnes vivant avec le VIH ».
À la fin de cette étude qui a duré huit ans, on a dénombré 15 personnes infectées par le VIH. Une analyse du virus a montré qu’aucune de ces nouvelles infections n’était liée au partenaire séropositif au VIH du couple concerné par l’étude, mais provenait d’un partenaire sexuel extérieur au couple. Les chercheurs ont estimé que dans le cadre de l’étude, qui s’est déroulée dans 14 pays européens, près de 472 transmissions du VIH ont été évitées au cours de ces huit années.
L’ONUSIDA espère que ces résultats vont encourager davantage de personnes à se faire dépister le plus tôt possible et à prendre un traitement efficace. Ces dernières années, on a observé une forte expansion dans le déploiement et le recours au traitement antirétroviral. En 2017, sur les 36,9 millions de personnes vivant avec le VIH, 59 % (21,7 millions) ont eu accès au traitement et 47 % ont vu leur charge virale devenir indétectable. Des efforts concertés sont nécessaires pour faire en sorte que toutes les personnes vivant avec le VIH aient accès à un traitement antirétroviral efficace et l’observent correctement.
La majeure partie des transmissions du VIH continue d’avoir lieu avant que les personnes ne prennent connaissance de leur état sérologique. Le risque de transmission du VIH est au maximum durant les semaines et les mois suivant immédiatement l’infection, lorsque la charge virale est élevée et que la personne qui a contracté le virus est peu susceptible de connaître son état sérologique, n’est pas sous traitement et ne présente pas une charge virale indétectable. Cela démontre l’importance critique de poursuivre les efforts de prévention du VIH, y compris l’emploi du préservatif et la prophylaxie pré-exposition, c’est-à-dire la prise de médicaments par une personne séronégative au VIH afin de prévenir l’infection à VIH.
Contact
Sophie Barton-Knotttel. +41 22 791 1697 / +41 79 514 6896
bartonknotts@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org
Press centre
Download the printable version (PDF)


Feature Story
Appel en faveur de normes minimales pour la mise à disposition et le suivi de la PPrE en Europe
27 novembre 2018
27 novembre 2018 27 novembre 2018La prophylaxie pré-exposition (PPrE) est un outil de prévention de l’infection à VIH très efficace si elle est prise correctement : une fois par jour pendant les périodes où la probabilité d’être infecté par le VIH est très élevée ou, pour les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, avant et après une activité sexuelle (ce que l’on appelle la PPrE occasionnelle, en fonction des événements).
Plusieurs villes occidentales qui proposent la PPrE ont connu une baisse du nombre de diagnostics de VIH chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, mais globalement, l’accès et le recours à la PPrE en Europe ne sont pas suffisants à l’heure actuelle pour avoir un effet sur la tendance de l’épidémie de VIH.
Les moyens d’améliorer la délivrance de la PPrE ont fait l’objet d’une réunion de deux jours à Stockholm, en Suède, organisée les 15 et 16 novembre et intitulée « La prophylaxie pré-exposition dans l’UE/EEE – Délivrance et suivi de la PPrE : normes minimales et principes clés. Les représentants de 22 pays européens se sont joints à des utilisateurs de la PPrE et des militants communautaires contre le VIH afin de trouver des moyens de renforcer la mise à disposition et le suivi de la PPrE.
Les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes sont les plus touchés par le VIH en Europe. Les utilisateurs de la PPrE sont presque tous des hommes gays et d’autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, mais la grande majorité n’a pas accès à la PPrE de manière officielle. Conséquence, parmi ceux qui prennent la PPrE, bon nombre se la procurent en ligne et s’en servent sans aucun appui ni suivi médical.
La PPrE, ou prophylaxie pré-exposition, consiste à utiliser des médicaments antirétroviraux pour prévenir le VIH chez des personnes séronégatives au VIH.
Les participants ont pu entendre de quelle manière la mise à disposition de la PPrE dans des environnements conviviaux et accessibles pouvait inciter les gens à passer un test de dépistage du VIH et contribuait au diagnostic et au traitement d’autres infections sexuellement transmissibles. Le fait de sortir la délivrance de la PPrE hors des centres très spécialisés, en concertation avec les communautés d’utilisateurs potentiels de la PPrE, ouvre la voie à une prise en charge médicale plus large. Des approches innovantes en ligne visant à améliorer l’auto-gestion de la PPrE et le diagnostic ainsi que le traitement des infections sexuellement transmissibles ont été présentées.
Les programmes européens sur la PPrE arrivés à maturité conduisent sur des chemins qui permettent d’atteindre l’élargissement équitable et rapide de la PPrE nécessaire pour exercer un impact sur l’épidémie de VIH. La décentralisation de la délivrance de la PPrE et son intégration dans des services de santé plus étendus doivent souvent être mises en place sans apport de fonds supplémentaires. Les prestataires de services sont donc demandeurs de recommandations sur les normes de sécurité minimales à appliquer à la délivrance de la PPrE.
Utilisateurs et fournisseurs de la PPrE sont tombés d’accord pour dire que les schémas d’utilisation de la PPrE sont en train d’évoluer, sans distinction claire entre la PPrE quotidienne et la PPrE occasionnelle. Des facteurs tels que la possibilité de se payer la prochaine dose de PPrE, ainsi qu’une meilleure identification des moments où le risque d’infection à VIH est élevé, sont de plus en plus déterminants pour la manière dont la PPrE est utilisée. Une mauvaise PPrE peut aboutir à une infection à VIH ou entraîner le développement d’une résistance aux médicaments de PPrE. C’est pourquoi les participants à la réunion ont lancé un appel en faveur de directives sur la manière d’arrêter et de démarrer correctement la PPrE et les protocoles de dépistage du VIH à suivre pour que ce type d’utilisation non quotidienne de la PPrE se fasse en toute sécurité.
Trois actions ont été identifiées lors de la réunion. Un document de consultation va être rédigé concernant les éléments et les principes essentiels et souhaitables d’un programme de PPrE décentralisé, y compris pour une utilisation non quotidienne sûre. Un bilan technique du suivi normalisé sera effectué par l’Organisation mondiale de la Santé et le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. Par ailleurs, tous les participants à la réunion sont invités à fournir tous les détails en leur possession sur la tarification des médicaments de PPrE aux pouvoirs publics et aux consommateurs, détails qui seront échangés entre les programmes européens de lutte contre le VIH afin de renforcer les négociations sur les prix.
L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida de faire en sorte que 3 millions de personnes aient accès à la PPrE d’ici à 2020.
Related information
Related


Feature Story
Les points forts de la conférence HIVR4P 2018 : de nouvelles possibilités pour la prévention du VIH
31 octobre 2018
31 octobre 2018 31 octobre 2018Les possibilités relatives à des options nouvelles et améliorées pour la prévention du VIH ont été présentées à l’occasion de la récente Conférence sur la recherche pour la prévention du VIH (HIVR4P). Les participants ont toutefois été informés qu’il faudrait encore plusieurs années pour que bon nombre de ces nouveaux outils soient prêts à être mis en pratique.
L’importance de la prophylaxie pré-exposition (PPrE), notamment la PPrE délivrée sous la forme d’un anneau vaginal et la PPrE à effet prolongé, y compris la PPrE sous forme injectable, a été évoquée dans de nombreuses présentations. La PPrE en anneau vaginal offre des options de prévention mieux contrôlées par les femmes, qui leur permettent de se protéger sans que leur partenaire ne le sache, alors que la PPrE injectable se traduit par une prise de pilule quotidienne, avec le risque d’oublier cette pilule. Cependant, aussi bien l’anneau vaginal de PPrE que la PPrE à effet prolongé sont encore loin d’être disponibles : l’anneau vaginal fait actuellement l’objet d’études en vue de son homologation réglementaire par l’Agence européenne des médicaments, et les résultats des essais sur la PPrE à effet prolongé ne devraient pas être connus avant 2021, voire plus tard encore.
S’il est possible de démontrer que les anticorps et les molécules de synthèse qui les imitent préviennent l’infection à VIH, cela ouvrirait la voie à des injections semestrielles pour la prévention ou le traitement, en parallèle de la possibilité d’un vaccin qui permettrait aux individus de développer leurs propres anticorps similaires. Les participants ont appris que d’importants progrès ont été accomplis dans la découverte et le développement de ces anticorps. Les résultats des essais de principe seront connus en 2020, avec la première preuve montrant leur efficacité.
« La science nous a permis de faire des avancées extraordinaires dans les technologies de diagnostic, le traitement et le suivi de l’infection à VIH. Nous sommes vraiment impatients de voir que dans les prochaines années, elle débouchera aussi sur des outils de prévention abordables efficaces », a déclaré Peter Godfrey-Faussett, Conseiller scientifique, ONUSIDA.
Les participants ont également appris l’existence de niveaux élevés d’infections sexuellement transmissibles (IST) chez les populations qui sont davantage exposées au risque de VIH et que, comme nous le savons depuis des décennies, les IST conduisent à un risque plus élevé de contracter le VIH. Les taux des principales IST bactériennes qui peuvent être traitées connaissent une hausse constante et atteignent des niveaux alarmants chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que chez les jeunes d’Afrique australe et orientale, en partie à cause de la baisse de l’usage du préservatif. Les taux élevés des principales IST qui peuvent être traitées sont apparus au grand jour avec l’avènement du dépistage à grande échelle qui a accompagné le déploiement de la PPrE.
Beaucoup d’IST ne présentent aucun symptôme et ne peuvent être diagnostiquées qu’au moyen de tests de dépistage modernes, qui sont certes simples, mais encore bien trop coûteux pour les pays qui en ont le plus besoin. En plus de la géographie et du groupe d’âge, les IST figurent parmi les indicateurs les plus forts de risque de VIH. Une approche intégrée de la prévention des IST et du VIH pourrait proposer la PPrE aux personnes séronégatives au VIH mais atteintes d’une IST et qui vivent dans une région où le VIH est prévalent.
Les nouvelles techniques de prévention sont susceptibles d’être relativement onéreuses et devront donc être ciblées sur les populations les plus exposées au risque pour pouvoir être abordables et rentables. Les modélisations mathématiques montrent que ces nouvelles techniques de prévention du VIH risquent de n’avoir qu’un impact limité sur les nouvelles infections à VIH en Afrique orientale et australe. Par exemple, la modélisation de l’impact de l’anneau à la dapivirine, un anneau vaginal à libération lente d’un médicament antirétroviral qui protège contre l’infection à VIH, montre que seulement 1,5 à 2,5 % des infections à VIH seraient évitées au cours des 18 prochaines années au Kenya, en Ouganda, au Zimbabwe et en Afrique du Sud. Tandis que le coût nécessaire pour éviter une seule infection à VIH grâce à l’utilisation de l’anneau à la dapivirine est compris entre 10 000 et 100 000 dollars, un grand nombre de participants se sont prononcés pour l’intégration et la combinaison du traitement et de la prévention du VIH, ainsi que des ripostes au VIH et aux autres maladies, afin d’obtenir un effet maximum.
La conférence biennale HIVR4P s’est tenue à Madrid, en Espagne, du 21 au 25 octobre.
Related





Mettre à jour
Portugal : mettre l’individu au cœur de la riposte au sida
30 mai 2017
30 mai 2017 30 mai 2017L’accès élargi à la prophylaxie préexposition (PPrE) et au dépistage du VIH, associé à l’élimination de la discrimination, sont indispensables pour réduire le nombre de nouvelles infections à VIH au Portugal : c’est ce qu’ont affirmé des représentants de la société civile au Directeur exécutif adjoint de l’ONUSIDA Luiz Loures à Lisbonne, au Portugal.
Le 29 mai, M. Loures a visité CheckpointLX, un centre communautaire de Lisbonne ouvert aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui propose un dépistage rapide, anonyme et gratuit du VIH et d’autres infections sexuellement transmissibles, ainsi que des conseils et une orientation vers les professionnels de santé. Lors de cette visite, il a évoqué les problèmes rencontrés par les organisations de la société civile dans la riposte au VIH dans le pays.
Les représentants de la société civile ont mis en avant les politiques de santé progressistes que le Portugal a mis en place concernant la consommation de drogues, qui sont considérées comme les meilleures pratiques du monde pour la réduction des nouvelles infections à VIH chez les consommateurs de drogues injectables. Ils ont également souligné l’importance de la législation favorable actuelle qui, par exemple, prévoit l’accès aux services de santé, y compris pour le VIH, aux populations migrantes quel que soit leur statut juridique, ce qui place le Portugal au premier plan de la riposte au sida en Europe.
D’autre part, l’engagement politique du gouvernement en faveur de la fin du sida qui place les individus au cœur de la riposte s’est traduit par une annonce du Ministère de la Santé le 29 mai, concernant la fourniture de la PPrE via le système de santé national pour les populations clés davantage exposées au risque d’infection à VIH, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les consommateurs de drogues injectables, ainsi que pour les couples sérodifférents.
Il reste cependant des problèmes à résoudre. Malgré la législation favorable du Portugal, les représentants de la société civile ont insisté sur la nécessité de faciliter l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du VIH pour les populations migrantes, compte tenu de la prévalence du VIH en hausse chez les migrants. La nécessité d’adopter une approche holistique dans la fourniture de services, y compris le dépistage des hépatites, de la tuberculose et des infections sexuellement transmissibles, a également été soulignée. Les représentants ont par ailleurs fait remarquer que l’élimination de toutes les formes de discrimination sera capitale pour élargir l’accès aux services et en finir avec l’épidémie de sida comme menace de santé publique d’ici à 2030.
L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida, qui inclut la garantie de l’accès à des options de prévention combinée, notamment avec la prophylaxie préexposition, la circoncision masculine médicale volontaire, la réduction des risques et l’accès aux préservatifs pour au moins 90 % des personnes d’ici à 2020.
Quotes
« La législation sur le VIH au Portugal fait figure de pionnière pour une protection plus large des droits de l’homme. La fourniture de services anti-VIH aux migrants du pays contribue à une société plus inclusive et plus sûre. »
« En tant que personne vivant avec le VIH depuis 22 ans, je suis absolument convaincu que nous disposons de tous les éléments requis pour en finir avec le sida au Portugal d’ici à 2030 et obtenir des résultats impressionnants dès 2020. »