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Soutenir l’engagement des communautés dans la riposte au sida en Thaïlande
20 janvier 2020
20 janvier 2020 20 janvier 2020Le bureau de l’ONUSIDA en Thaïlande rassemble une petite équipe de trois personnes à Bangkok. Orawan Bettenhausen, assistante administrative, fait partie de cette équipe depuis près de 20 ans. « Intégrer la famille de l’ONUSIDA a favorisé mon émancipation et a fait de moi la personne que je suis aujourd’hui. J’ai eu beaucoup de chance d’avoir eu des directeurs pays qui m’ont formée, ainsi que de formidables collègues et partenaires, aussi bien au sein de l’ONUSIDA qu’en dehors, qui m’ont offert leur aide et leur soutien, et qui ont été une source d’inspiration », explique-t-elle.
Mme Bettenhausen se souvient avoir rencontré un représentant séropositif du Thai Network of People Living with HIV dès ses premières semaines au sein de l’ONUSIDA. « Je lui ai posé des questions sur sa vie. Quand il a fini de me raconter, il était en larmes », explique-t-elle. « Contre toute attente, il m’a dit que ni lui ni aucune autre personne vivant avec le VIH ne souhaitait que j’éprouve de la compassion pour eux. Ils voulaient juste être acceptés pour eux-mêmes. Il m’a appris ce jour-là quelque chose de fondamental. J’ai ensuite fait la promesse de travailler pour les personnes vivant avec le VIH et affectées par le virus. »
Année après année, elle se tient aux côtés des différents directeurs pays et de l’équipe. Elle soutient leurs efforts pour amener les communautés, les organisations de la société civile et les personnes vivant avec le VIH à s’impliquer et à s’engager efficacement dans la riposte au sida. « J’ai vraiment l’impression que mon rôle d’assistante administrative me permet d’aider de différentes manières nos partenaires dans les communautés. Je peux par exemple contribuer à la concrétisation de projets communs, apporter une aide logistique afin de garantir que les organisations communautaires puissent participer à des évènements régionaux et nationaux, mais aussi servir d’interprète du thaï vers l’anglais et vice-versa. J’ai l’impression de permettre aux membres des organisations communautaires de surmonter la barrière de la langue, d’être présents là où sont prises les décisions et d’y faire entendre leurs besoins, mais aussi de présenter leur action hors de Thaïlande », explique-t-elle.
Mme Bettenhausen a été témoin des changements importants apportés à la riposte au sida du royaume. Elle se souvient entre autres que l’ONUSIDA a mis en place des projets en collaboration avec des organisations de la société civile. L’ONUSIDA a encouragé le dialogue entre les législateurs, les personnes mettant en place les programmes liés au VIH et des représentants des communautés à une époque où la stigmatisation et la discrimination envers les personnes séropositives et les populations clés étaient extrêmement problématiques dans le pays.
Depuis 2015, la Thaïlande a mis en place le 3-by-4-Package for Stigma-Free Health Facilities qui inclut des programmes complets visant à lutter contre les barrières à l’accès aux services de santé et à supprimer ces obstacles. En 2019, le pays a dévoilé le Thailand Partnership for Zero Discrimination. Il s’agit d’une stratégie qui va au-delà des situations de santé et qui s’applique à des domaines comme le lieu de travail et le système éducatif. L’ONUSIDA a été impliquée dès les prémices de cette initiative. L’organisation a apporté une assistance technique pour ce qui est de l’élaboration d’une stratégie zéro discrimination, ainsi que d’un plan de suivi et d’évaluation, mais aussi de sa réalisation concrète dans un effort commun avec le gouvernement thaï et la société civile.
« J’ai contribué à la réussite de ce projet en apportant un soutien indéfectible à ma directrice pays. Elle a en effet joué un rôle essentiel pour établir le lien entre les acteurs de différents secteurs et les rassembler, mais aussi en s’assurant que les organisations communautaires étaient toujours impliquées et avaient voix au chapitre. Aujourd’hui, nos homologues dans le gouvernement travaillent main dans la main avec les organisations de la société civile. Tous les acteurs incontournables sont sur un pied d’égalité et se retrouvent pour prendre des décisions allant dans une même direction. C’est un bel exemple de partenariat ! », s’exclame Mme Bettenhausen.
Mme Bettenhausen a grandi dans le nord de la Thaïlande. Très jeune, elle s’est découvert une passion pour le secteur public en regardant son père améliorer la vie de paysans et de leurs familles. Il travaillait en effet en tant que conseiller pour le gouvernement allemand et pour des donateurs dans le développement rural. Plus tard, au cours de son master en management, elle se rend compte qu’elle n’est pas faite pour le monde des affaires et elle prend la décision d’écrire son mémoire sur le Human Development Centre, une organisation non gouvernementale œuvrant dans le bidonville de Klong Toey à Bangkok. Au cours des deux mois qu’elle passe dans ce quartier à recueillir des données pour son travail de fin d’études, elle découvre la pauvreté en milieu urbain, la toxicomanie, la maltraitance des enfants et le VIH. « Après avoir décroché mon diplôme, j’ai travaillé dans le milieu des affaires, mais j’ai compris que ma vocation était de suivre les pas de mon père et de m’engager pour les autres. Le destin a bien fait les choses et j’ai obtenu un poste auprès de l’ONUSIDA », raconte-t-elle.
La plus grande difficulté à laquelle est confrontée Mme Bettenhausen dans le bureau de Thaïlande est de ne pas se laisser submerger par ses tâches diverses et variées, car le travail administratif est bien souvent chronophage. Elle est néanmoins persuadée qu’être consciencieuse permet de faire une différence. Son travail est non seulement indispensable pour garantir que le bureau de l’ONUSIDA en Thaïlande puisse remplir sa mission, mais il est également essentiel pour parvenir à l’objectif de mettre un terme au sida à l’horizon 2030.
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Inverser la tendance de l’épidémie de VIH en Thaïlande
17 janvier 2020
17 janvier 2020 17 janvier 2020C’est un matin comme les autres au Thai Red Cross AIDS Research Centre, une organisation de la société civile sous l’égide de la Société de la Croix-Rouge thaïlandaise. Dans un bâtiment situé au cœur de Bangkok, du personnel infirmier et médical, des conseillers et des éducateurs affectés par le VIH vaquent à leurs occupations quotidiennes. L’équipe apporte des services liés au virus aux 200 personnes qui se rendent chaque jour à la Thai Red Cross Anonymous Clinic, que ce soit pour une visite médicale, un test du VIH ou obtenir des services de prévention du VIH, y compris des préservatifs et la prophylaxie pré-exposition (PPrE).
Praphan Phanuphak, directeur et cofondateur du centre en 1989, se souvient avoir découvert le premier cas de VIH en Thaïlande alors qu’il avait 35 ans. « C’est arrivé par hasard. Quelqu’un a conseillé à un patient de me consulter afin de connaître la raison de sa mycose récurrente », se souvient-il. « En février 1985, ce patient était admis avec une pneumocystose. Le même mois, un autre homme était transféré vers notre hôpital avec une cryptococcose généralisée. Tous deux étaient diagnostiqués avec le VIH. Depuis lors, je dédie ma vie au traitement des personnes vivant avec le VIH et au développement de solutions pour élargir l’accès aux services dans le pays. »
M. Praphan se souvient qu’au début de l’épidémie, la riposte en Thaïlande était confrontée à plusieurs problèmes. À cette époque, la législation thaïe exigeait que les hôpitaux fournissent au ministère de la Santé publique le nom des personnes diagnostiquées avec le VIH, ce qui a contribué à renforcer la stigmatisation et la discrimination de cette population. En réponse, la Croix-Rouge thaïlandaise a fondé la Thai Red Cross Anonymous Clinic, la première clinique anonyme d’Asie, et a demandé au gouvernement thaï de supprimer cette loi relative au signalement des personnes séropositives. L’Anonymous Clinic demeure le centre de dépistage volontaire le plus connu du pays.
« Jusqu’au début de l’année 2000, les antirétroviraux n’étaient pas disponibles dans les établissements de santé publique de Thaïlande et beaucoup de séropositifs ne pouvaient pas se permettre de les acheter », explique M. Praphan. Il indique que, en 1996, le Thai Red Cross AIDS Research Centre a été le premier établissement à fournir gratuitement des antirétroviraux dans le cadre des essais cliniques de la HIV Netherlands–Australia–Thailand Research Collaboration.
« Une lueur d’espoir est enfin apparue après beaucoup d’années de revers amers. Pour cela, je remercie Son Altesse Royale, Princesse Soamsawali, qui a été à nos côtés en 1996 pour créer un fonds destiné à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH. Cela a vu le jour plusieurs années avant que le gouvernement thaï ne lance avec succès son programme de prévention », continue M. Praphan.
Au cours des ans, la riposte au sida en Thaïlande a changé du tout au tout. En 2006, le royaume a intégré à sa stratégie de couverture sanitaire universelle les services liés au VIH, notamment la thérapie antirétrovirale. Depuis 2014, la Thaïlande fournit une thérapie antirétrovirale à tous, peu importe le taux de CD4. Toute personne séropositive peut avoir accès gratuitement à un traitement qui lui est proposé directement après le diagnostic.
Toutefois, beaucoup ne commencent une thérapie antirétrovirale que sur le tard. « Nous avons les médicaments, mais beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués suffisamment rapidement », regrette M. Praphan. Malgré des progrès sensationnels, l’épidémie de VIH n’est pas jugulée en Thaïlande. Le VIH continue de toucher durement les populations clés : en 2018, près de 50 % des nouvelles infections concernaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le faible taux de dépistage du VIH parmi les populations clés est lié à l’acceptabilité des services ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination qui entravent l’accès au diagnostic, à la prévention et aux soins associés au VIH.
« D’expérience, le meilleur moyen de détecter et de diagnostiquer suffisamment tôt les personnes séropositives consiste à aider les populations clés à entrer en contact avec leurs membres afin que ces derniers viennent se faire dépister dans les centres d’accueil pour le VIH », explique M. Praphan. Sa lutte en faveur d’un amendement de la loi thaïlandaise autorisant aux prestataires communautaires certifiés issus de populations clés de fournir un certain nombre de services liés au VIH a porté ses fruits.
La stratégie du Thai Red Cross AIDS Research Centre consiste à réaliser des projets pilotes afin de fournir des preuves aux planificateurs et aux législateurs au niveau national. Ces données jettent la base à l’acceptation et au déploiement d’innovations au niveau national.
Au titre de pionnier auprès des populations clés, le centre offre depuis 2014 la PPrE aux personnes exposées à un risque élevé de VIH par le biais de projets comme le Princess PrEP Programme. En octobre 2019, la Thaïlande a intégré la PPrE au sein de son catalogue de prestations fournies par la couverture sanitaire universelle dans le cadre d’une phase pilote visant à élargir cette méthode à tout le pays.
M. Praphan est persuadé que les législateurs et les personnes mettant en place les programmes doivent comprendre que « nous ne pouvons pas continuer à faire comme avant. En Asie et dans la zone pacifique, plusieurs pays ont toujours une attitude sceptique ou conservatrice vis-à-vis de la promotion de stratégies nécessaires pour inverser la tendance de l’épidémie du VIH. » Il pense qu’au rythme actuel la région n’atteindra pas les objectifs 90–90–90 d’ici 2020. « Nous devons trouver de nouvelles approches et nous inspirer de l’action d’autres pays. Ainsi, nous arriverons plus rapidement à notre objectif de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique. »
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Le Sri Lanka élimine la transmission verticale du VIH et de la syphilis
13 décembre 2019 13 décembre 2019GENÈVE/BANGKOK, 13 décembre 2019—L’ONUSIDA félicite le Sri Lanka pour avoir éliminé la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale. « Le Sri Lanka a réalisé un exploit remarquable. Cela me donne espoir et montre que le changement est possible. Il est évident que lorsqu’un pays garantit l’accès sans stigmatisation à des services aux femmes, notamment celles vivant avec le VIH ou affectées par le virus, les répercussions sont alors positives sur leur santé, sur celle de leurs enfants et sur la société dans son ensemble », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA.
Selon le ministère de la Santé publique du Sri Lanka, en 2018, toutes les femmes enceintes diagnostiquées avec le VIH ont commencé une thérapie antirétrovirale et 97 % des femmes enceintes diagnostiquées avec la syphilis ont reçu un traitement. Le pays n’a signalé aucun cas de transmission de la mère à l’enfant du VIH depuis 2017 et le taux de syphilis congénitale a été ramené à moins de 50 cas sur 100 000 naissances vivantes en 2017 et 2018.
« L’élimination de la transmission de la mère à l’enfant du VIH résulte d’un engagement politique profond, d’une approche intégrée multisectorielle fructueuse reposant sur les fondements du système de santé publique et une expertise technique », a expliqué Anil Jasinghe, directeur général des services de santé du Sri Lanka.
L’élimination de la transmission verticale du VIH et de la syphilis congénitale a été validée pour le Sri Lanka. Il devient ainsi le quatrième pays d’Asie-Pacifique dans cette situation avec la Thaïlande, la Malaisie et les Maldives.
Contact
UNAIDS GenevaAnne-Claire Guichard
tel. +41 22 791 2321
guicharda@unaids.org
UNAIDS Bangkok
Michela Polesana
tel. +66 9445194092
polesanam@unaids.org
UNAIDS Media
tel. +41 22 791 42 37
communications@unaids.org
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La peur de l’inconnu
12 août 2019
12 août 2019 12 août 2019Jokapeci Tuberi Cati a décidé de faire un test du VIH le jour où son mari est rentré après avoir appris qu’il était infecté.
« Avant de faire le test, j’étais habitée par la peur de l’inconnu, de la stigmatisation liée au VIH et d’être rejetée », explique-t-elle.
Après son dépistage à Lami, une ville des îles Fidji, elle a recommencé à respirer et s’est dit que c’était « une bonne chose de faite ».
Elle avait toutefois la désagréable sensation que ses résultats allaient être positifs. Elle s’est alors mise à imaginer comment vivre avec la nouvelle, mais le même scénario passait en boucle dans sa tête et débouchait toujours sur la même question : comment vivre après ?
« En fait, pas grand-chose n’a changé », déclare Mme Cati. Elle se rappelle qu’un médecin expérimenté lui a annoncé son statut sérologique positif avec beaucoup de tact.
Elle est rentrée chez elle et a décidé que son mari et elle allaient affronter le diagnostic ensemble. Personne n’avait besoin de le savoir.
Avec le temps, Mme Cati a appris à vivre avec son nouveau statut et s’est jurée d’accepter sa nouvelle existence. Elle a alors ressenti le besoin d’aider les personnes dans son cas afin qu’elles comprennent mieux ce bouleversement.
Mais cela impliquait de révéler d’abord sa situation.
« Le soutien que j’ai reçu a changé du tout au tout lorsque j’ai décidé d’annoncer mon statut sérologique à ma famille et à mes amis », continue-t-elle. Ce souvenir a plus de vingt ans, mais elle n’a pas oublié leur réaction chaleureuse,
qui l’a confortée à aller de l’avant. Elle s’est mise à partager son histoire à un plus large public dans tout l’archipel. Elle est maintenant responsable de programmes du Fiji Network for People Living with HIV. Malgré la perte de son mari, Mme Cati est heureuse d’avoir découvert son statut, car la thérapie lui a permis de ne pas transmettre le VIH à ses enfants.
« Il vaut mieux savoir que de ne pas savoir. Cela fait une énorme différence », conclut-elle.
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Pakistan : des services plus proches des communautés touchées par l’épidémie de VIH
03 juillet 2019
03 juillet 2019 03 juillet 2019Un centre de pédiatrie va ouvrir après rénovations à Ratodero au Pakistan. Il aidera les familles touchées par l’épidémie de VIH qui vient de se déclarer dans le district de Larkana. Cet établissement sera normalement opérationnel à la mi-juillet.
Alia (nous avons changé son nom) est la mère d’une fillette âgée de deux ans. Elle vit dans le village de Mirpur Bhutto situé dans le canton de Ratodero Taluka dans le district de Larkana. Sa vie a changé du tout au tout depuis que sa famille est atteinte par l’épidémie de VIH touchant cette région.
« Ma fille a été diagnostiquée séropositive il y a seulement quelques jours, mais elle s’est affaiblie très vite. Elle était incapable de manger ce que nous lui donnions », raconte Alia. Après son diagnostic, Sameera (nous avons changé son nom) a été envoyée au Sheikh Zayed Children Hospital à Larkana afin de commencer une thérapie antirétrovirale. L’hôpital est cependant situé à plus de 50 kilomètres du village de la famille.
« J’ai reçu des comprimés dispersibles et des médicaments contre la fièvre pour Sameera. Depuis le début de son traitement, son état de santé s’est un peu amélioré. La fièvre est tombée et elle a aussi guéri d’une diarrhée qu’elle avait avant », explique la mère de Sameera.
Le mari d’Alia est fermier et gagne moins de deux dollars par jour. « Nous avons du mal à subvenir aux besoins des 10 membres de notre famille », continue-t-elle.
Il est difficile pour Alia et sa fille de se rendre de leur village à Larkana à cause des mauvaises routes et de leurs moyens financiers limités. L’établissement de santé le plus proche délivrant le traitement nécessaire à sa fille se trouve cependant dans la capitale régionale.
Depuis le premier signalement de l’épidémie de VIH au Larkana début avril, l’ONUSIDA, l’UNICEF, l’Organisation mondiale de la Santé, le Programme de lutte contre le sida de la région du Sindh et d’autres partenaires luttent pour l’ouverture d’un nouveau centre de traitement pédiatrique à Ratodero afin de rapprocher les services liés au VIH des communautés touchées. La rénovation par l’UNICEF du centre de traitement du VIH pour les enfants situé dans l’hôpital Taluka Headquarters de Ratodero s’inscrit au sein de ces efforts placés dans le cadre du « Plan de riposte au VIH dans la région du Sindh, mai 2019 - avril 2020. » Cet établissement permettra à Alia et à sa fille d’obtenir le traitement là où elles vivent. Lorsqu’il sera ouvert, les services de traitement du VIH pour Sameera seront à moins de 10 kilomètres.
« Je sais que Sameera ira bien, qu’elle se mariera et aura des enfants. C’est ce que le docteur m’a dit. Pour que cela se réalise, elle devra prendre son traitement toute sa vie. Je vais respecter les consignes que le docteur m’a données, car cela sauvera la vie de ma fille », déclare Alia.
À la fin juin, 877 personnes ont été diagnostiquées pour la première fois séropositives au VIH dans le district de Larkana. Plus de 80 % des nouveaux cas concernent des enfants de moins de 15 ans. 721 personnes au total sont déjà inscrites dans des programmes de soin et 482 d’entre elles (notamment 365 enfants de moins de 15 ans) suivent un traitement.
« L’ONUSIDA travaille étroitement avec le gouvernement, les organisations issues de la société civile, l’association des personnes vivant avec le VIH, des agences de l’ONU et d’autres partenaires afin de garantir la mise en place et la pérennité de la riposte immédiate à l’épidémie de VIH ainsi que des mesures programmatiques sur le long terme », conclut Maria Elena Borromeo, Directrice pays de l’ONUSIDA pour le Pakistan et l’Afghanistan.
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La riposte au sida donne de la voix
25 juin 2019
25 juin 2019 25 juin 2019En septembre 2018, en marge du Forum pour la coopération sino-africaine (FOCAC) organisé à Pékin, la première dame de Chine, professeure Peng Liyuan, et ses homologues africaines ont allumé un ruban rouge au cœur du centre des conférences. Elles ont ainsi lancé officiellement l’initiative commune prise lors de la Réunion thématique Chine-Afrique sur la prévention et le contrôle du VIH/sida.
Le sommet 2018 du FOCAC a rassemblé plus de 20 chefs d’État et premières dames d’Afrique en vue d’instaurer des partenariats plus étroits entre l’Empire du Milieu et le continent, notamment dans des domaines liés à la santé. Professeure Peng a annoncé pendant la réunion thématique la mise en place à partir de 2019 d’une campagne de prévention du VIH sur trois ans à destination des adolescentes et des adolescents ainsi qu’un programme communautaire de promotion de la santé impliquant la Chine, plusieurs pays africains et des organisations internationales, dont l’ONUSIDA.
Depuis plus de 10 ans, professeure Peng centre son action sur la réduction de l’impact du VIH parmi les enfants et les ados, surtout parmi les orphelines et orphelins du sida. En 2016, elle a organisé le China-Africa Children Summer Camp qui a rassemblé des enfants vivant avec le VIH ou affectés originaires d’Afrique du Sud, de Chine, du Ghana et du Zimbabwe. Au cours cette colonie de vacances, la première dame a apporté son soutien à la publication de la version chinoise du Garçon le plus courageux que je connaisse. Il s’agit d’un livre qui aide les enfants à comprendre les questions liées au VIH ainsi qu’à réduire la stigmatisation et la discrimination auxquels les enfants affectés sont confrontés.
En 2015, professeure Peng a participé à la réunion de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le VIH/sida (OAFLA) qui s’est tenue en Afrique du Sud à Johannesburg. Elle a mis en avant l’importance de quatre thèmes essentiels pour mettre fin au sida d’ici 2030 : l’accès universel au traitement du VIH, l’information et l’éducation du public, les possibilités éducatives s’adressant aux ados et le développement économique en vue d’éliminer la pauvreté.
Depuis plusieurs années, elle visite des communautés en Chine, dont des écoles et des universités avec des ambassadeurs et des ambassadrices Ruban rouge nationaux. L’objectif est de sensibiliser la population sur le thème de la prévention du VIH et de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus.
Soprane réputée, professeure Peng est reconnue pour être la voix des personnes vivant avec le VIH ou affectées par le VIH.
Elle est depuis 2011 Ambassadrice de bonne volonté pour la tuberculose et le VIH/sida de l’Organisation mondiale de la Santé. En 2017, elle a reçu le prix ONUSIDA des réalisations exceptionnelles pour sa contribution à la riposte.
« Un cœur attentionné est notre meilleure arme contre le sida », a-t-elle déclaré en acceptant la récompense. « Nous pouvons sauver des vies si nous agissons. Nous avons le devoir de réussir et nous allons y arriver. »
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En Chine, les communautés virtuelles viennent renforcer les services dédiés au VIH
21 juin 2019
21 juin 2019 21 juin 2019Selon les estimations nationales, 1,25 million de personnes vivent avec le VIH en Chine, dont près de 400 000 ne le savent pas. L’épidémie dans l’Empire du Milieu touche en particulier les populations clés à plus haut risque en VIH, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Par conséquent, il est essentiel d’entrer en contact avec ces communautés là où elles se rencontrent, y compris dans les espaces virtuels comme les applications de rencontre gay.
C’est exactement ce que fait Danlan Public Welfare, une organisation non gouvernementale, qui lutte pour les droits des lesbiennes, des gays, des bisexuel(le)s et des transgenres. Elle œuvre aussi dans les coulisses de Blued, la plus grande application de rencontre gay en Chine avec plus de 28 millions d’utilisateurs. Danlan intègre à l'application des messages de prévention du VIH en provenance de la communauté et fournit des informations fondamentales sur le virus, ainsi que sur la prévention, les tests et les possibilités de traitement, où et comment entrer en contact avec les services compétents. Des questionnaires interactifs testent les connaissances des utilisateurs sur le VIH.
Outre cet outil virtuel efficace, Danlan anime des projets de proximité proposant des tests de dépistage rapides et gratuits en collaboration avec les centres municipaux de contrôle et de prévention des maladies. Les gens peuvent passer gratuitement un test du VIH et obtenir leurs résultats en 10 à 15 minutes seulement.
Face à la popularité croissante de l’application de rencontre Blued à travers le monde, Danlan étend actuellement son programme de prévention du VIH aux pays de la Nouvelle Route de la Soie. Les utilisateurs en Indonésie ont ainsi accès au « Blued Help Center » depuis mars 2019. Ce service est fourni en coopération avec une organisation locale de la société civile, « VictoryPlus. » Il permet aux utilisateurs de soumettre leurs questions sur les thèmes liés au VIH et de recevoir immédiatement une réponse. Le programme « We Care » de Blued apporte également des informations en ligne sur les services de VIH situés à proximité.
En Thaïlande, Danlan a travaillé avec « Impulse », une organisation civile, en vue d’encourager les programmes de prévention du VIH et de fournir des services de dépistage rapides et gratuits. Elle coopère par ailleurs avec la Mahidol University dans le cadre d’une étude comportementale sur les risques liés au VIH.
En avril 2019, Geng Le, directeur exécutif de Danlan, a reçu un prix récompensant un « modèle exceptionnel et innovant » décerné par la confédération des syndicats de Chaoyang, un district de Pékin. On estime que les organisations actives communautaires, comme Danlan, sont responsables du dépistage de 30 % des nouveaux cas de VIH dans la ville.
« Nous faisons de notre mieux pour utiliser les sciences et la technologie afin d’améliorer la vie et la santé des communautés lesbiennes, gays, bisexuel(le)s et transgenres », a déclaré Geng Le. « Nous pensons que tous les jeunes devraient pouvoir vivre dignement, sans stigmatisation ni discrimination, et aimer qui ils ou elles veulent, indépendamment de leur origine, de leur orientation sexuelle et de leur statut sérologique. »
Blued est devenue bien plus qu’une simple application de rencontre. Elle offre aussi un centre virtuel rassemblant des ressources de santé, qui œuvre pour le bien-être de la communauté LGBT.
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L'ONUSIDA continue d'appuyer la riposte à l'épidémie de VIH au Pakistan
18 juin 2019
18 juin 2019 18 juin 2019L'ONUSIDA continue d'aider le Pakistan à faire face à l'épidémie de VIH à Larkana, au cours de laquelle plus de 800 personnes ont été nouvellement diagnostiquées avec le virus. Plus de 80 % des nouveaux cas concernent des enfants de moins de 15 ans, la plupart d'entre eux ayant moins de 5 ans. Au 17 juin, 396 personnes avaient reçu un traitement.
Le 14 juin dernier, les autorités ont présenté les résultats d’une enquête préliminaire sur l’épidémie au cours d’une conférence de presse. Elles sont venues à la conclusion que de mauvaises pratiques de contrôle des infections, notamment l’absence de stérilisation et la tendance à réutiliser les seringues et les perfusions, sont les facteurs principaux expliquant cette augmentation des nouvelles infections.
« Nous avons encore beaucoup à faire pour améliorer le contrôle des infections ainsi que pour aider les enfants malades et leurs familles », a déclaré le Directeur régional de l’ONUSIDA, Eamonn Murphy, au cours de la conférence de presse tenue à Karachi au Pakistan. Et d’ajouter : « L’ONUSIDA continuera d’aider et d’assurer la coordination au sein du système des Nations unies et avec d’autres partenaires afin de garantir que l’assistance nécessaire soit réellement fournie de manière efficace. »
Outre l'amélioration des procédures de lutte contre l'infection, l'enquête préliminaire a révélé que le renforcement de l'éducation communautaire est essentiel pour sensibiliser davantage à la prévention du VIH et pour lutter contre la stigmatisation et la discrimination. Les conclusions d’une évaluation rapide des connaissances liées au VIH, présentées au cours de la conférence de presse, montrent que les communautés touchées ne disposent que d’informations très restreintes sur cette maladie. De nombreux parents et soignants n'ont appris l'existence du VIH que le jour où leurs enfants ont été diagnostiqués ou à cause des rapports des médias sur l'augmentation du nombre de cas. L’absence d’informations précises a également fait souffler un vent de panique et les familles d’enfants touchés par le virus ont parfois été ostracisées et isolées.
En réponse, l’ONUSIDA en partenariat avec l’UNICEF, l’UNFPA, l’Organisation mondiale de la santé et le JSI Research and Training Institute soutiennent des partenaires nationaux dans leurs efforts pour créer un plan de riposte communautaire afin de promouvoir l’éducation à la santé et réduire la stigmatisation et la discrimination. Le Sindh AIDS Control Programme en lien l’ONUSIDA et l’UNICEF a commencé à former des professionnels de la santé sur la gestion des cas pédiatriques. Des sessions d’éducation à la santé sont en train d’être mises en place en impliquant des organisations dirigées par les communautés et les leaders religieux. D’autres formations ciblent les médias locaux afin de les sensibiliser à leur responsabilité lorsqu’ils couvrent la question du VIH.
L’ONUSIDA collabore étroitement avec les gouvernements fédéraux et provinciaux afin de fournir une aide technique sur place. Il s’agit d’aider à apporter une réponse efficace à cette crise et de réduire son impact. Le ministère de la Santé du Sindh a également renforcé ses efforts pour empêcher les activités des cabinets médicaux informels et n’ayant pas d’autorisation d’exercer. Cette politique a déjà provoqué la fermeture de 900 cliniques et banques du sang sans autorisation.
L’enquête préliminaire a été menée par l’Organisation mondiale de la santé en partenariat avec des organisations comme le Sindh AIDS Control Programme, l’Aga Khan University, le Field Epidemiology and Laboratory Training Programme, la Dow Medical University de Karachi, la Microbiology Society of Infectious Disease et des agences de l’ONU, comme l’ONUSIDA, l’UNICEF et l’UNFPA.
Avec 20 000 nouvelles infections par an en 2017, le Pakistan est le deuxième pays d’Asie-Pacifique où l’épidémie du Sida croît le plus vite. Le virus touche d’une manière disproportionnée les populations les plus vulnérables et marginalisées, en particulier les populations clés. L’ONUSIDA poursuit son travail avec le gouvernement et ses partenaires au Pakistan en vue de renforcer la riposte dans le pays.
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La jeunesse birmane profite d’avancées en matière de santé, d’éducation et d’égalité des sexes
14 juin 2019
14 juin 2019 14 juin 2019Publication originale de cet article par l’UNESCO
Les jeunes, la tranche des 5-14 ans en tête, représentent plus de la moitié de la population birmane. Cette structure démographique est une chance incroyable pour alimenter la dynamique récente dans laquelle le Myanmar inscrit son développement. Cependant, des investissements sont nécessaires pour lever les obstacles, qui empêchent cette tranche de la population de prendre des décisions fondées concernant leur santé et leur bien-être.
Une étude montre que les jeunes Birmans ne disposent que de connaissances limitées sur la santé sexuelle et de la reproduction. 38 % des adolescents admettent ne pas avoir su qu’une femme puisse tomber enceinte dès le premier rapport et 16,67 % seulement des 15-24 ans sont correctement informés sur la prévention du VIH.
Afin de changer la donne, UNESCO Yangon, en collaboration avec le ministère local de l’Éducation, a organisé le 22 mars 2019 un séminaire politique. Plus de 50 représentants d’organisations gouvernementales et non gouvernementales se sont rassemblés pour partager des bonnes pratiques et identifier des axes pour renforcer la législation, les programmes scolaires et l’enseignement de l’éducation sexuelle au Myanmar.
Le séminaire a marqué le lancement en birman des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité dans sa version de 2018. Cet ouvrage a été rédigé par l’UNESCO en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé, l’UNICEF, l’UNFPA, l’ONUSIDA et l’ONU Femmes. Ces principes aident les administrations de l’éducation, de la santé et d’autres domaines pertinents à élaborer et mettre en place des programmes et des supports destinés à l’éducation sexuelle.
Le conseiller régional pour la santé et l’éducation de l’UNESCO, Kabir Singh, explique que les principes de l’ONU abordent un large éventail de thèmes. Ils ne se réduisent pas à la santé sexuelle et de la reproduction, mais incluent aussi des compétences sociales plus larges comme négocier le consentement et éviter les situations dangereuses.
« L’accès aux informations ainsi qu’aux services liés à la santé sexuelle et de la reproduction (SSR) est loin d’être aisé pour les jeunes Birmans. Cette situation est exacerbée par le fait que les normes sociales et de genre empêchent les enfants et les jeunes, en particulier les filles et les autres groupes vulnérables, d’être en bonne santé et de se sentir bien », indique-t-il.
« Voilà pourquoi il est essentiel que les enfants de 5 à 8 ans soient aussi pris en compte dans les programmes ECS, comme préconisé par les principes directeurs de l’ONU. Nous devons aider les enfants dès leur plus jeune âge à comprendre l’égalité des sexes, avoir des relations saines et se respecter eux-mêmes, mais aussi entre eux. »
L’éducation sexuelle au Myanmar
Le programme National Life Skills Education Curriculum au Myanmar, mis en œuvre par le ministre de l’Éducation en collaboration avec l’UNICEF, est intégré au programme fondamental des écoles primaires depuis 2006 et c’est une option obligatoire dans le secondaire depuis 2008. Dans les premières années du secondaire, ce programme aborde sept thèmes, dont la santé de la reproduction, le VIH et les MST, la consommation de drogues, la prévention contre les maladies et la nutrition.
Un contrôle du programme Life Skills Education effectué en 2012 dans des établissements du secondaire a révélé que les connaissances sur la santé de la reproduction restaient mauvaises. Les auteurs supputent ici que la sensibilité culturelle et l’absence de formation des enseignants sont des facteurs pouvant favoriser cette situation. Un récent sondage sur U-Report, un outil gratuit de l’UNICEF destiné à mener des campagnes de veille sociale par SMS et utilisé pour suivre la participation des jeunes au Myanmar, est également arrivé à la conclusion que la majorité des participants tire ses informations en matière d’éducation sexuelle des médias sociaux. Malheureusement, ces informations ne sont pas toujours exactes du point de vue scientifique ou adaptées à l’âge de la personne.
Lors du séminaire politique organisé par l’UNESCO en 2019, les représentants du gouvernement birman ont convenu de revoir le programme Life Skills Education dans le contexte des principes de l’ONU, assurant ainsi que les cours d’éducation sexuelle soient complets et adaptés à l’âge des enfants. Ils ont indiqué par ailleurs que l’éducation sexuelle complète (ECS) doit être renforcée et incluse dans les réformes en cours des programmes de l’éducation fondamentale et de la formation des enseignants.
Min Jeong Kim, Directeur du bureau de projet de l’UNESCO au Myanmar, a salué la collaboration étroite entre l’UNESCO et le ministère de l’Éducation pour mettre en place une éducation sexuelle complète dans le système éducatif.
« Les efforts faits par le ministère de l’Éducation pour aborder les problèmes vécus par les enfants et les jeunes, comme les inégalités entre les genres ainsi que la santé sexuelle et de la reproduction, révèlent une volonté forte de sa part. L’UNESCO partage cet engagement pour laisser une trace positive dans la vie des jeunes. L’organisation est heureuse de continuer à travailler en partenariat avec l’équipe dédiée aux programmes et les centres de formation des enseignants en vue d’intégrer l’ECS dans le nouveau cursus de formation des professeurs », indique Min Jeong Kim.
Les délégués présents au séminaire politique ont discuté des moyens de transmettre des informations complètes sur la sexualité et les compétences sociales afférentes aux générations actuelles et futures d’enfants et de jeunes au Myanmar. Ce séminaire a servi de plateforme en regroupant des acteurs clés comme les institutions du service public, les partenaires du développement et les organisations non gouvernementales. Son objectif était d’amorcer des échanges portant sur l’éducation sexuelle complète, de comprendre les manques et d’identifier la meilleure manière de mettre totalement en place l’ECS.
La version révisée des Principes directeurs internationaux sur l’éducation à la sexualité
Les principes directeurs internationaux originaux publiés en 2009 centraient d'abord l’éducation sexuelle au sein de la riposte au VIH. Cependant, alors que la prévention du VIH reste importante, la pratique prouve que l’éducation sexuelle touche aussi d’autres domaines. En effet, elle ne s’arrête pas à la santé sexuelle et de la reproduction des jeunes, mais concerne aussi leur bien-être général et leur développement personnel.
La version revue de ces Principes aborde la sexualité de manière positive. Elle reconnaît que l’ECS ne se limite pas à apporter des connaissances sur la reproduction, les risques et la maladie. Elle réaffirme la position de l’éducation sexuelle au sein du cadre des droits de l’homme et de l’égalité des sexes. Elle reflète la contribution de l’éducation sexuelle, d'une part, dans la réalisation de plusieurs engagements pris au niveau international en lien avec la santé sexuelle et de la reproduction, et d'autre part, pour atteindre les objectifs de l’agenda 2030 concernant la santé et le bien-être, la qualité et l’éducation inclusive, l’égalité des sexes ainsi que l’autonomisation et l’émancipation des femmes et des filles.
Les principes passent en revue l’éducation sexuelle dans le monde pour en déduire les bonnes pratiques dans différentes régions. Ils montrent que l’éducation sexuelle :
- aide les jeunes à adopter une attitude et un comportement plus responsables pour ce qui est de leur santé sexuelle et de la reproduction
- est essentielle pour éviter que les jeunes filles n'arrêtent l’école suite à un mariage précoce ou forcé, une grossesse adolescente, ainsi que des problèmes liés à la santé sexuelle et de la reproduction
- est nécessaire, car dans certaines régions du globe, deux filles sur trois indiquent ne pas savoir ce qui leur arrive quand elles ont leurs premières règles et sont enceintes. Les complications lors de l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité parmi les 15-19 ans
- n’augmente pas l’activité sexuelle, les comportements sexuels à risque ou le taux d’infection aux MST/VIH. Les principes apportent aussi la preuve que les programmes reposant uniquement sur l’abstinence n’empêchent pas l’initiation précoce au sexe, ne réduisent pas la fréquence des relations sexuelles ni le nombre de partenaires parmi les jeunes.
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La Chine passe à la vitesse supérieure dans sa riposte au sida
13 juin 2019
13 juin 2019 13 juin 2019Zhou Kai travaille depuis près de 13 ans pour l’ONUSIDA en Chine et est impliquée dans la riposte au sida depuis plus de 16 ans. Avant cela, elle a été professeure et chercheuse à l’université dans le domaine de la pédiatrie et de la santé des adolescents pendant dix ans.
L’histoire de Mme Zhou reflète l’évolution de la riposte au sida en Chine au fil du temps. Elle a débuté sa carrière en tant que chercheuse clinique au sein du Programme intégré de la Chine sur le sida (China Integrated Programme on AIDS), avant d’intégrer l’ONUSIDA en 2006 afin d’assurer la coordination entre les neuf agences qui cofinancent l’ONUSIDA en Chine.
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