Condoms

Les nouvelles infections au VIH baissent dans plusieurs pays de la Coalition mondiale pour la prévention du VIH, mais une accélération des progrès est nécessaire dans le monde

13 mars 2024

Un nouveau rapport, HIV Prevention: From Crisis to Opportunity montre que les infections au VIH continuent de diminuer plus rapidement dans les pays appartenant à la Coalition mondiale pour la prévention du VIH (GPC) que dans le reste du monde.

Onze pays au cœur de la GPC ont réduit d’au moins 66 % leur nombre annuel de nouvelles infections au VIH depuis 2010. En comparaison, dans le monde, la baisse moyenne des nouvelles infections au VIH est de 38 % sur la même période. La GPC est une coalition de 38 pays qui collaborent pour accélérer la baisse des nouvelles infections au VIH. Ensemble, ils souhaitent atteindre l’objectif consistant à ce que 95 % des personnes exposées au risque de VIH aient accès à des options de prévention combinée efficaces.

Les pays du GPC qui mettent l’accent sur la prévention et le traitement primaires et s’efforcent d’atteindre les personnes les plus à risque ont enregistré les plus fortes baisses constantes de nouvelles infections au VIH.

À l’échelle mondiale, les progrès dans la prévention du VIH ont été très inégaux et la majorité des pays du monde accusent un retard vers les objectifs 2025. En effet, dans plusieurs pays, la prévention est en crise, ce qui se manifeste par un accès limité aux services et se traduit par une augmentation record des nouvelles infections au VIH.

« Les conclusions de ce rapport fournissent des enseignements essentiels pour agir », a déclaré la directrice exécutive adjointe du Programme de l’ONUSIDA, Angeli Achrekar. « Le rapport montre qu’un leadership politique durable, des investissements dans des programmes de prévention du VIH efficaces et un environnement politique favorable sont cruciaux pour mettre fin au sida comme menace pour la santé publique d’ici 2030. »

Le recul des nouvelles infections au VIH a été stimulé par l’impact cumulé des options de prévention combinée du VIH et l’accès accru au traitement antirétroviral, ce qui a également renforcé la suppression virale chez les personnes séropositives. Les personnes qui suivent un traitement et dont la charge virale est indétectable ne peuvent pas transmettre le VIH.

« Il est remarquable de voir ce qui a été accompli dans la riposte au sida au cours des 20 dernières années. Mais les progrès réalisés à ce jour ne sont pas équitablement répartis et ne sont pas encore pérennes, et nous ne devons jamais confondre les progrès avec un succès certain », a déclaré Mitchell Warren, co-président du GPC et directeur exécutif d’AVAC. « Nos progrès sont fragiles, et ce que nous avons accompli aujourd’hui pourrait disparaître en encore moins de temps qu’il n’en a fallu pour y parvenir si nous laissons l’autosatisfaction s’installer. »

Les populations clés, les adolescentes et jeunes femmes sont toujours fortement exposées à un risque d’infection

Il est inacceptable que l’incidence du VIH reste élevée parmi les populations pour lesquelles la prévention du VIH souffre d’un sous-investissement chronique. Il s’agit entre autres des populations clés dans toutes les régions du monde, ainsi que des adolescentes et des jeunes femmes dans certaines parties de l’Afrique subsaharienne.

Dans cette dernière région, environ 3 100 jeunes femmes et filles âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH chaque semaine en 2022 et l’incidence du VIH a diminué moins rapidement parmi cette population que chez les jeunes hommes. Seuls 43 % des zones subnationales où l’incidence du VIH est élevée chez les jeunes femmes disposent de programmes de prévention prévus spécifiquement pour ce groupe.

Bien que les pays du GPC aient fait de solides progrès dans la réduction des nouvelles infections au VIH, des défis demeurent dans le monde entier pour atteindre les populations clés les plus exposées au risque de nouvelles infections au VIH, y compris les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les travailleurs et travailleuses du sexe, ainsi que les consommateurs et consommatrices de drogues injectables. Chaque semaine, plus de 11 000 nouvelles infections au VIH touchent des membres des populations clés et leurs partenaires sexuels dans le monde entier.

Seuls 44 % des travailleurs et travailleuses du sexe, 28 % des hommes gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 37 % des consommateurs et consommatrices de drogues injectables ont accédé à deux services de prévention du VIH ou plus au cours des trois mois précédents (valeurs médianes fournies par les pays de la GPC), alors que l’objectif est de 90 %.

La prévention du VIH est entravée par le sous-financement de la prévention et par des lois punitives. La stigmatisation sociale, la violence, la discrimination et l’exclusion sociale constituent des obstacles à l’accès des populations clés aux services de santé et à l’information, ce qui aggrave leur vulnérabilité face au VIH. Les réformes légales sont un élément crucial des programmes de prévention. La protection des droits humains de tous et toutes est vitale pour protéger la santé de toute l’humanité.

Les investissements dans les programmes pour deux méthodes de préventions efficaces, les préservatifs et la circoncision masculine médicale volontaire, ont diminué dans certains des pays les plus touchés par l’épidémie de VIH. En outre, des options révolutionnaires de prévention du VIH telles que la prophylaxie pré-exposition (PPrE), un médicament pour prévenir le VIH, ne sont toujours disponibles que pour une petite fraction des personnes qui en ont besoin.

En 2024, nous avons des leviers inédits pour la prévention du VIH. Nous disposons d’un éventail croissant d’options de prévention, notamment des outils existants et de nouvelles technologies de prévention à longue durée d’action, ainsi que des exemples dans les pays sur la manière de déployer la prévention à grande échelle et d’augmenter les choix disponibles pour les communautés.

Les programmes de prévention du VIH doivent être à grande échelle, efficaces et équitables. Les actions nécessaires au succès et à la pérennité des programmes sont connues, ont fait leurs preuves et font l’objet d’un consensus : collaborer, suivre les évolutions scientifiques, lutter contre les inégalités, protéger les droits de chacun et chacune, confier le leadership aux communautés et investir dans ce qui est nécessaire. Tout le monde pâtira d’un retour en arrière qui toucherait les ressources ou l’inclusion. La solidarité quant à elle profitera à tout le monde. Les communautés, les pays et les partenaires internationaux peuvent prévenir les nouvelles infections – ensemble.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

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Notre action

Prévention du VIH

Les préservatifs sont un élément essentiel de la prévention combinée

22 novembre 2021

Lorsqu’ils sont utilisés correctement et de manière systématique, les préservatifs avec lubrifiants masculins et féminins offrent une très bonne protection contre le VIH, les infections sexuellement transmissibles et les grossesses non désirées. L’utilisation du préservatif a eu un impact considérable sur la pandémie mondiale de sida : des simulations montrent que l’usage accru du préservatif depuis 1990 a évité environ 117 millions de nouvelles infections au VIH, près de la moitié (47 %) d’entre elles en Afrique subsaharienne et plus d’un tiers (37 %) en Asie et dans le Pacifique. 

Si le taux d’utilisation du préservatif augmente pour couvrir 95 % des rapports sexuels à haut risque d’ici 2025 et si toutes les autres interventions de prévention restent au niveau de 2019, alors un tiers environ de l’objectif de baisse des nouvelles infections à VIH sera réalisé. L’utilisation systématique du préservatif, bien que possible, se révèle difficile à atteindre parmi toutes les populations. Dans de nombreux pays, par exemple, les femmes ont besoin d’être davantage actrices de leur vie et de bénéficier d’un soutien plus important pour négocier l'usage du préservatif à chaque rapport. Certaines personnes choisissent également d’autres méthodes de prévention du VIH lorsqu’elles sont disponibles. Les préservatifs seuls ne sont donc pas suffisants pour contrôler l’épidémie de VIH. Réaliser l’objectif de prévention pour 2025 visant à réduire les nouvelles infections au VIH à moins de 370 000 cas par an nécessite des investissements accrus dans la prévention combinée du VIH afin d’assurer que 95 % des personnes exposées à un risque d’infection ont accès et utilisent des préservatifs, et peuvent choisir parmi la gamme complète d’autres choix de prévention.

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Prévention du VIH

Recul de l’usage du préservatif

23 novembre 2020

Afrique subsaharienne - La réduction du budget consacré au marketing social des préservatifs et la baisse des ventes liées sont symptomatiques :

  • désintérêt à susciter la demande,
  • érosion de la place des préservatifs dans la planification familiale,
  • piètre gestion des programmes afférents depuis 2010.

Comment, dès lors, éviter le retard mondial sur l’objectif de 90 % d’utilisation du préservatif ?

Ventes de préservatifs masculins par le biais du marketing social, par région, 1991-2018

Male condom sales through social marketing, by region, 1991-2018

Une nouvelle génération de jeunes sexuellement actifs et actives n’a pas été exposée à la promotion intensive du préservatif de la décennie précédente. Des études signalent que l’utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel à risque a reculé chez les jeunes femmes (âgées de 15 à 24 ans) dans cinq pays d’Afrique occidentale et centrale, ainsi que dans trois pays d’Afrique orientale et australe. L’usage du préservatif lors d’un rapport sexuel à risque chez les hommes (âgés de 15 à 49 ans) a également reculé dans cinq pays sur neuf (par rapport à l’étude précédente). L’utilisation du préservatif dans tous les pays d’Afrique occidentale et centrale, ainsi que d’Afrique orientale et australe demeure bien trop faible.

Utilisation du préservatif lors du dernier rapport sexuel à risque, femmes (âgées de 15 à 24 ans), par région, 2000-2018

Condom use at last higher risk sex, women (aged 15-24 years), by region, 2000-2018

Notre action

Prévention du VIH

Inverser la tendance de l’épidémie de VIH en Thaïlande

17 janvier 2020

C’est un matin comme les autres au Thai Red Cross AIDS Research Centre, une organisation de la société civile sous l’égide de la Société de la Croix-Rouge thaïlandaise. Dans un bâtiment situé au cœur de Bangkok, du personnel infirmier et médical, des conseillers et des éducateurs affectés par le VIH vaquent à leurs occupations quotidiennes. L’équipe apporte des services liés au virus aux 200 personnes qui se rendent chaque jour à la Thai Red Cross Anonymous Clinic, que ce soit pour une visite médicale, un test du VIH ou obtenir des services de prévention du VIH, y compris des préservatifs et la prophylaxie pré-exposition (PPrE).

Praphan Phanuphak, directeur et cofondateur du centre en 1989, se souvient avoir découvert le premier cas de VIH en Thaïlande alors qu’il avait 35 ans. « C’est arrivé par hasard. Quelqu’un a conseillé à un patient de me consulter afin de connaître la raison de sa mycose récurrente », se souvient-il. « En février 1985, ce patient était admis avec une pneumocystose. Le même mois, un autre homme était transféré vers notre hôpital avec une cryptococcose généralisée. Tous deux étaient diagnostiqués avec le VIH. Depuis lors, je dédie ma vie au traitement des personnes vivant avec le VIH et au développement de solutions pour élargir l’accès aux services dans le pays. »

M. Praphan se souvient qu’au début de l’épidémie, la riposte en Thaïlande était confrontée à plusieurs problèmes. À cette époque, la législation thaïe exigeait que les hôpitaux fournissent au ministère de la Santé publique le nom des personnes diagnostiquées avec le VIH, ce qui a contribué à renforcer la stigmatisation et la discrimination de cette population. En réponse, la Croix-Rouge thaïlandaise a fondé la Thai Red Cross Anonymous Clinic, la première clinique anonyme d’Asie, et a demandé au gouvernement thaï de supprimer cette loi relative au signalement des personnes séropositives. L’Anonymous Clinic demeure le centre de dépistage volontaire le plus connu du pays.

« Jusqu’au début de l’année 2000, les antirétroviraux n’étaient pas disponibles dans les établissements de santé publique de Thaïlande et beaucoup de séropositifs ne pouvaient pas se permettre de les acheter », explique M. Praphan. Il indique que, en 1996, le Thai Red Cross AIDS Research Centre a été le premier établissement à fournir gratuitement des antirétroviraux dans le cadre des essais cliniques de la HIV Netherlands–Australia–Thailand Research Collaboration.

« Une lueur d’espoir est enfin apparue après beaucoup d’années de revers amers. Pour cela, je remercie Son Altesse Royale, Princesse Soamsawali, qui a été à nos côtés en 1996 pour créer un fonds destiné à la prévention de la transmission de la mère à l’enfant du VIH. Cela a vu le jour plusieurs années avant que le gouvernement thaï ne lance avec succès son programme de prévention », continue M. Praphan.

Au cours des ans, la riposte au sida en Thaïlande a changé du tout au tout. En 2006, le royaume a intégré à sa stratégie de couverture sanitaire universelle les services liés au VIH, notamment la thérapie antirétrovirale. Depuis 2014, la Thaïlande fournit une thérapie antirétrovirale à tous, peu importe le taux de CD4. Toute personne séropositive peut avoir accès gratuitement à un traitement qui lui est proposé directement après le diagnostic.

Toutefois, beaucoup ne commencent une thérapie antirétrovirale que sur le tard. « Nous avons les médicaments, mais beaucoup de cas ne sont pas diagnostiqués suffisamment rapidement », regrette M. Praphan. Malgré des progrès sensationnels, l’épidémie de VIH n’est pas jugulée en Thaïlande. Le VIH continue de toucher durement les populations clés : en 2018, près de 50 % des nouvelles infections concernaient les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Le faible taux de dépistage du VIH parmi les populations clés est lié à l’acceptabilité des services ainsi qu’à la stigmatisation et à la discrimination qui entravent l’accès au diagnostic, à la prévention et aux soins associés au VIH.

« D’expérience, le meilleur moyen de détecter et de diagnostiquer suffisamment tôt les personnes séropositives consiste à aider les populations clés à entrer en contact avec leurs membres afin que ces derniers viennent se faire dépister dans les centres d’accueil pour le VIH », explique M. Praphan. Sa lutte en faveur d’un amendement de la loi thaïlandaise autorisant aux prestataires communautaires certifiés issus de populations clés de fournir un certain nombre de services liés au VIH a porté ses fruits.

La stratégie du Thai Red Cross AIDS Research Centre consiste à réaliser des projets pilotes afin de fournir des preuves aux planificateurs et aux législateurs au niveau national. Ces données jettent la base à l’acceptation et au déploiement d’innovations au niveau national.

Au titre de pionnier auprès des populations clés, le centre offre depuis 2014 la PPrE aux personnes exposées à un risque élevé de VIH par le biais de projets comme le Princess PrEP Programme. En octobre 2019, la Thaïlande a intégré la PPrE au sein de son catalogue de prestations fournies par la couverture sanitaire universelle dans le cadre d’une phase pilote visant à élargir cette méthode à tout le pays.

M. Praphan est persuadé que les législateurs et les personnes mettant en place les programmes doivent comprendre que « nous ne pouvons pas continuer à faire comme avant. En Asie et dans la zone pacifique, plusieurs pays ont toujours une attitude sceptique ou conservatrice vis-à-vis de la promotion de stratégies nécessaires pour inverser la tendance de l’épidémie du VIH. » Il pense qu’au rythme actuel la région n’atteindra pas les objectifs 90–90–90 d’ici 2020. « Nous devons trouver de nouvelles approches et nous inspirer de l’action d’autres pays. Ainsi, nous arriverons plus rapidement à notre objectif de mettre un terme au sida en tant que menace pour la santé publique. »

Pas assez de préservatifs

29 avril 2019

À condition d’être facilement disponibles et d’être utilisés systématiquement et correctement, les préservatifs sont l’une des méthodes les plus efficaces et économiques pour réduire la transmission du VIH et des autres infections sexuellement transmissibles et éviter les grossesses non désirées. Malheureusement, les préservatifs ne sont pas disponibles en quantités suffisantes pour ceux qui en ont besoin dans de nombreux pays fortement touchés par le VIH.

En 2015, dans 47 pays d’Afrique subsaharienne, les besoins en préservatifs masculins étaient estimés à 6 milliards ; pourtant, seulement 2,7 milliards de préservatifs environ ont été distribués.

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Pour en savoir plus

Données

 

AIDSinfo

Les jeunes – Poursuivre le dialogue sur le VIH

11 août 2017

 

Malgré la baisse des nouvelles infections à VIH et des décès dus au sida chez les jeunes, il est inquiétant de constater que dans de nombreux endroits, les connaissances en matière de prévention du VIH restent faibles. À la veille de la Journée internationale de la jeunesse, l’ONUSIDA a interrogé quatre jeunes gens sur les problèmes qu’ils rencontrent lorsqu’il s’agit du VIH.

Pavel Gunaev a 16 ans et il vit à Saint-Pétersbourg, où il fait partie du réseau d’adolescents et de jeunes vivant avec le VIH Teenergizer!, dirigé par des jeunes. Pavel explique que dans sa ville, les jeunes ne sont pas sensibilisés au VIH.

« On ne parle pas du sida, ce qui fait que les jeunes n’ont aucune idée des risques ni des moyens de se protéger du VIH », raconte-t-il. « Résultat : tous ces jeunes mal informés agissent et prennent des décisions en se fondant sur des rumeurs ». Pavel pense que si chacun en fait davantage pour informer les adolescents et les jeunes et dissiper les mythes concernant le VIH, en finir avec le sida sera possible.

Chinmay Modi est né avec le VIH il y a vingt-trois ans. Il est membre de la Coalition nationale des personnes vivant avec le VIH en Inde et occupe la fonction de point focal national pour le Réseau Asie-Pacifique Youth LEAD.

« Le plus grand défi consiste à sensibiliser et à fournir aux jeunes des informations adaptées à leur âge », déclare-t-il. D’après lui, les parents ne sont pas à l’aise pour parler de sexe avec leurs enfants et la société en général évite également le sujet. Par conséquent, explique-t-il, les jeunes ont des rapports sexuels et expérimentent de nouvelles choses, mais en ayant peu de connaissance des risques que cela implique.

« Il faut promouvoir l’usage du préservatif et les partenaires devraient soutenir l’autonomisation des jeunes, de façon à responsabiliser chacun », indique Chinmay. Il dit aussi se sentir frustré car, en Inde, les gens ne peuvent pas accéder à des services anti-VIH sans stigmatisation dès le plus jeune âge.

Selon lui, l’auto-stigmatisation nuit aux efforts de lutte contre la discrimination, la violence et les inégalités en lien avec le VIH. C’est la raison pour laquelle, explique-t-il, il souhaite voir davantage de personnes partager leur histoire et avoir une attitude positive face à la séropositivité au VIH.

Moises Maciel est d’accord à 100 % avec Chinmay. Il a 20 ans et il est militant LGBT et anti-VIH. Il est devenu membre du Réseau national des adolescents et des jeunes vivant avec le VIH/sida au Brésil après avoir découvert qu’il était séropositif au VIH il y a deux ans. Depuis, il s’est engagé contre la stigmatisation liée au VIH. Il incite aussi ses pairs à se faire dépister.

« Les jeunes restent très exposés au risque d’infection à VIH en raison de toute une variété de facteurs tels que la marginalisation sociale liée au genre et aux inégalités raciales », explique-t-il. « Au Brésil, les jeunes transgenres et les gays sont particulièrement ciblés », ajoute-t-il.

Il se dit déconcerté par la manière dont la stigmatisation et les préjugés continuent de dominer, alors que les personnes vivant avec le VIH peuvent mener une vie en bonne santé grâce au traitement antirétroviral. « Il faut que nous entamions un dialogue ouvert et responsable avec les jeunes sur la sexualité, les infections sexuellement transmissibles, les grossesses chez les adolescentes et les responsabilités sociales », déclare Moises.

Lorraine Anyango, activiste pour la santé et les droits des jeunes originaire de Boston, s’emploie à faire entendre la voix de la jeunesse, notamment en ce qui concerne le VIH.

« Les jeunes demeurent exclus des espaces et des débats qui traitent des sujets ayant un impact sur leur vie », explique Lorraine. « Leur autonomie en tant qu’individus et êtres humains n’est toujours pas reconnue, ce qui les expose au risque d’infection à VIH ».

Selon elle, la participation des jeunes aux décisions qui concernent leur santé peut contribuer à renforcer la responsabilisation au niveau national, en faisant en sorte que les programmes répondent effectivement à leurs besoins. Lorraine conclut en déclarant : « reconnaître la santé et les droits sexuels et reproductifs des jeunes tout en poursuivant le dialogue sur le VIH nous rapprochera d’une fin de l’épidémie de sida d’ici à 2030 ».

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