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Investir dans les communautés pour faire la différence en Afrique occidentale et centrale

09 octobre 2019

Plus de 5 millions de personnes vivent avec le VIH en Afrique occidentale et centrale, la région accuse un retard pour parvenir à l’objectif de mettre fin au sida d’ici 2030. Chaque jour, on y recense plus de 760 nouvelles contaminations et seulement 2,6 millions des 5 millions de personnes porteuses du virus suivent un traitement.

Un désintéressement de la classe politique, des systèmes de santé fragiles et un faible soutien accordé aux organisations citoyennes, auxquels viennent s’ajouter des barrières telles que la pénalisation liée au VIH, sont les principaux obstacles à toute amélioration. Un plan de rattrapage régional vise à aider la région à combler son retard pour atteindre son objectif de tripler le nombre de personnes suivant une thérapie antirétrovirale d’ici 2020 et de contrôler l’épidémie. Même si des progrès sont faits, leur rythme reste trop lent. La situation des enfants est particulièrement préoccupante dans cette région : seulement 28 % des moins de 15 ans vivant avec le VIH ont accès à une thérapie antirétrovirale.

« Nous avons besoin de réglementations et de programmes qui mettent l’accent sur les personnes et non les maladies. Cela permettra d’impliquer totalement les communautés dès les premières phases de conception, d’élaboration et de réalisation des stratégies de santé », a expliqué Gunilla Carlsson, Directrice exécutive par intérim de l’ONUSIDA, lors de son allocution au cours de la 6e Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme organisée en France à Lyon les 9 et 10 octobre.

En effet, les exemples d’investissements réussis dans les communautés ne manquent pas. « La riposte est plus rapide et efficace lorsqu’elle est menée par les personnes qui en ont le plus besoin », a indiqué Jeanne Gapiya qui vit avec le VIH depuis de nombreuses années et est à la tête de l’organisation non gouvernementale ANSS au Burundi.

Le dépistage et la prévention du VIH sont plus efficaces, en particulier parmi les groupes marginalisés, lorsqu’ils sont offerts par les communautés. « La plupart des personnes dépistées par les communautés le faisaient pour la première fois, ce qui illustre bien l’importance unique et cruciale des organisations citoyennes », a expliqué Aliou Sylla, directeur de Coalition Plus Afrique.

L’un des défis fondamentaux de la région consiste à réduire le nombre de nouvelles infections parmi les enfants et de garantir que les femmes accèdent aux services dont elles ont besoin. Les réseaux de mères séropositives qui s’entraident pour rester en bonne santé et pour éviter la transmission du VIH de la mère à l’enfant constituent un moyen efficace d’améliorer la santé aussi bien des mères que des enfants.

« Notre stratégie reposant sur les communautés fonctionne. Les endroits où nous sommes présents ont atteint l’objectif de zéro nouvelle infection au VIH parmi les enfants et tous les enfants qui viennent chez nous suivent un traitement », a indiqué Rejane Zio de Sidaction.

Le financement reste toutefois un problème. Même si les ressources totales allouées à la riposte au sida ont augmenté et que le VIH reste le thème prioritaire du développement de l’aide sanitaire, les investissements nationaux ne représentent toujours que 38 % des ressources disponibles pour lutter contre le VIH en Afrique occidentale et centrale, contre 57 % dans le monde entier. L’accélération de la riposte régionale nécessite d’intensifier les investissements nationaux et de renforcer simultanément l’aide apportée par les donateurs internationaux. Bintou Dembele, directrice exécutive d’ARCAD-Sida au Mali, a expliqué : « Les communautés disposent de l’expertise, mais les fonds nous manquent pour satisfaire les besoins. »

Les stratégies impliquant la base de la société dans la région jouissent d’un support croissant. Reconnaissant l’importance des efforts menés par les communautés, Expertise France et l’Institut de la Société Civile pour la Santé et le VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre ont annoncé un nouveau partenariat, le 9 octobre. « L’institut réunit 81 organisations de 19 pays. Sa mission consiste à améliorer l’influence politique au niveau national et international, ainsi qu’à galvaniser l’expertise de la société civile dans la réalisation des programmes. Ce partenariat attire l’attention sur notre contribution essentielle », a déclaré Daouda Diouf, directeur d’Enda Santé et président du comité de direction de l’institut. « La situation en Afrique de l’Ouest et centrale reste une priorité. Il est indiscutable que les stratégies impliquant les communautés offrent plus de souplesse et sont mieux adaptées pour apporter une réponse aux pandémies », a ajouté Jérémie Pellet d’Expertise France.

L'adoption d'une approche mettant en avant les individus figure au cœur des réformes régionales. On assiste à un renforcement de la volonté régionale d’accélérer la riposte et de renforcer les stratégies communautaires éprouvées. Cela donne espoir en l’avenir pour ce qui est de la lutte contre l’épidémie du VIH en Afrique occidentale et centrale.

Le plan de rattrapage du Liberia prend forme

27 mars 2019

L’épidémie de VIH continue d’avoir des répercussions profondes sur le plan humanitaire et de la santé publique en Afrique occidentale et centrale, une région qui risque d’être laissée à la traîne de la riposte mondiale pour en finir avec l’épidémie de sida. En juillet 2017, l’Union africaine a adopté un plan de rattrapage régional pour l’Afrique centrale et occidentale, dans le but d’accélérer rapidement l’accès au traitement anti-VIH et de combler le fossé entre les régions africaines. Des plans de rattrapage nationaux ont été développés dans 18 pays d’Afrique occidentale et centrale, notamment au Liberia.

On estime qu’en 2017, 40 000 personnes vivaient avec le VIH au Liberia, dont environ 3 000 enfants âgés de 0 à 14 ans. Moins d’un tiers des adultes âgés de 15 à 49 ans vivant avec le VIH a accès aux médicaments qui permettent de rester en bonne santé et d’éviter la transmission du virus à d’autres personnes. Pour les enfants, la situation est encore plus compliquée, avec seulement 18 % qui sont sous traitement.

On observe toutefois des signes encourageants montrant que le Liberia est en train d’intensifier sa riposte à l’épidémie de VIH et d’adopter des programmes et des politiques de meilleures pratiques pour assurer la prestation de services de dépistage, de traitement et de prévention du VIH, ainsi que le recours à ces services. Sous le leadership du Ministère de la Santé et de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, un plan d’accélération pour 2019-2020 a été élaboré, recensant les programmes à fort impact destinés à accélérer la riposte et décrivant les besoins urgents en termes d’ajustement des programmes existants et d’obstacles à lever pour assurer une meilleure prestation des services. Il reconnaît également que les mesures de prévention doivent être renforcées et qu’il est nécessaire de réduire la stigmatisation et la discrimination associées au virus.

Le plan de rattrapage du Liberia a pour ambition de tripler les chiffres du pays en matière de dépistage et de traitement, en renvoyant directement les personnes testées séropositives au VIH vers un traitement. Le plan de rattrapage s’appuie sur une approche localisation géographique – population, avec une insistance particulière sur la prestation de services dans les trois comtés où l’on recense les besoins non satisfaits les plus importants en termes de dépistage, de traitement et de soins anti-VIH, dans les zones urbaines et dans quelques autres endroits. Les services ciblent les adultes âgés de 15 à 49 ans, en particulier les femmes enceintes et les groupes davantage exposés au risque, notamment les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe, les consommateurs de drogues injectables, les détenus et les personnes qui travaillent dans les mines. Les nourrissons exposés au virus pendant la grossesse et l’allaitement sont également prioritaires.

Le plan vise aussi à remédier au faible recours aux services observé chez les hommes.  

« Nous sommes en train de concevoir des interventions qui encourageront davantage d’hommes à se faire dépister et à connaître leur statut. Sur toutes les personnes dépistées jusqu’ici, 80 % sont des femmes », a déclaré la Présidente de la Commission nationale du Liberia pour la lutte contre le sida, Theodosia Kolle. « La stigmatisation reste un problème majeur au Liberia ».

L’ONUSIDA a joué un rôle considérable en contribuant à la rédaction du plan de rattrapage, en mobilisant les parties prenantes et en veillant à ce que les personnes vivant avec le VIH, la société civile et les personnes issues des populations clés soient impliquées dans sa conception. Environ 70 personnes ont participé à un atelier spécial de deux jours au mois de mars afin d’imaginer les mesures politiques et programmatiques nécessaires pour améliorer la prestation des services, renforcer la mobilisation communautaire, augmenter les financements et permettre une utilisation plus efficace des ressources existantes, ainsi qu’un meilleur système de suivi et d’évaluation.

Cet atelier a aussi été l’occasion de valider le Rapport mondial d’avancement sur la lutte contre le sida (GAM) 2019 pour le Liberia. Le GAM représente la collecte de données la plus étendue au monde sur l’épidémiologie du VIH, la portée des programmes et les financements, et publie les informations les plus fiables et actuelles sur l’épidémie de VIH, indispensables pour une riposte efficace au sida.

« Grâce au travail d’équipe, nous pouvons atteindre les objectifs d’accélération pour 2020 en donnant la priorité aux programmes à fort impact et en les mettant en œuvre », a déclaré Miriam Chipimo, Directrice nationale de l’ONUSIDA au Liberia.

Les objectifs 90-90-90 figurant dans la stratégie d’accélération visent, d’ici à 2020, à ce que 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH connaissent leur état sérologique vis-à-vis du VIH, 90 % de toutes les personnes vivant avec le VIH ait accès à un traitement antirétroviral, et 90 % des personnes sous traitement antirétroviral voient leur charge virale disparaître.

Accélérer la riposte au sida en Afrique occidentale et centrale

31 mai 2017

Fin 2015, seulement 1,8 million de personnes sur les 6,5 millions vivant avec le VIH en Afrique occidentale et centrale bénéficiaient d’un traitement antirétroviral. Cette couverture de traitement de 28 % des personnes vivant avec le VIH dans la région contraste avec les 54 % de couverture obtenus la même année en Afrique orientale et australe.

En réaction à ce déficit de traitement du VIH en Afrique occidentale et centrale, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’autres partenaires de la région ont mis au point des plans de rattrapage d’urgence nationaux pour accélérer la riposte au sida. Ces plans appellent à tripler la couverture du traitement anti-VIH dans les trois années à venir.

Lors d’une réunion d’appui à ces plans de rattrapage organisée en marge de la 70e Assemblée mondiale de la Santé, les ministres de la Santé et d’autres représentants des pays de la région se sont engagés à consolider le leadership gouvernemental, à effectuer des changements structurels dans leurs systèmes de santé et à renforcer la redevabilité.

Les ministres de la Santé du Bénin, du Burkina Faso, de la République centrafricaine, du Tchad, de Côte d’Ivoire, du Gabon, du Liberia et du Nigeria étaient présents à cette réunion organisée par le Bureau régional de l’OMS en Afrique et l’ONUSIDA, de même que des représentants du Cameroun, de Guinée et de Sierra Leone. Tous se sont mis d’accord pour mettre en place des mesures fortes afin d’accélérer le traitement du VIH dans leurs pays respectifs.

Tous les participants ont convenu que les modèles de prestation de services de santé devaient être transformés, notamment en faisant jouer un plus grand rôle aux agents de santé communautaires dans la délivrance des soins. L’OMS et l’ONUSIDA continueront de travailler aux côtés des pays à mesure qu’ils mettront en œuvre leurs plans pour élargir l’accès au traitement anti-VIH.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour concrétiser l’engagement pris dans la Déclaration politique des Nations Unies de 2016 sur la fin du sida de faire en sorte que 30 millions de personnes vivant avec le VIH aient accès au traitement en atteignant les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020.

Déclarations

« La situation est grave. Nous devons être très attentifs à ce qui se passe en Afrique occidentale et centrale. Nous devons veiller à ce que les responsables politiques se mobilisent et concentrent leur énergie dans ces pays. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l’ONUSIDA

« Un nouvel élan national en faveur de l’accélération de la riposte, sous le leadership des ministres, est indispensable si nous voulons avancer ensemble vers l’accomplissement des objectifs, tout en gardant les personnes vivant avec le VIH au cœur de cette riposte. »

Matshidiso Moeti Directrice régionale de l’Organisation mondiale de la Santé pour l’Afrique

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA rencontre la Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf

23 septembre 2016

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré la Présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, pour discuter avec elle des moyens d'empêcher l'Afrique centrale et occidentale de rester à la traîne des efforts pour mettre fin à l'épidémie de sida.

Récemment, la Présidente Sirleaf a endossé la fonction de Présidente de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest et M. Sidibé espère qu'elle va utiliser cette plate-forme et cette opportunité pour réunir les dirigeants et les convaincre d'adopter un plan d'urgence pour intensifier la riposte au sida en Afrique centrale et occidentale.

La Présidente Sirleaf a expliqué que le pays était tout juste en train de rebâtir la confiance envers les services de santé après la crise d'Ebola et convenu qu'il était temps d'évaluer les capacités des pays à se recentrer durablement sur la course pour mettre fin à l'épidémie de sida.

Historiquement, l'Afrique centrale et occidentale a toujours présenté des niveaux de nouvelles infections à VIH plus faibles que les autres régions du continent. Toutefois, de nouvelles données montrent qu'alors que l'Afrique orientale et australe voit baisser le nombre de nouvelles infections à VIH, les progrès ne sont pas les mêmes en Afrique centrale et occidentale, une situation qui commence à revêtir un caractère d'urgence.

Déclarations

« Il est vrai que le sida n'a pas attiré l'attention sur cette partie du monde, car son incidence n'était pas élevée ; ce n'est plus le cas aujourd'hui et nous devons étudier les moyens de riposter. »

Ellen Johnson Sirleaf Présidente du Liberia

« Pendant votre présidence, vous nous avez donné de l'espoir et nous comptons à nouveau sur vous pour donner l'espoir à cette région et au continent tout entier que nous allons en finir avec cette épidémie. »

Michel Sidibé Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Le point sur Ebola au Libéria

16 février 2015

Le Libéria est l'un des pays qui combat les effets dévastateurs de l’épidémie d'Ebola. Walter Gwenigale, ministre de la Santé et de la Protection sociale et Bernice Dahn, médecin chef du gouvernement du Libéria ont partagé avec l'ONUSIDA quelques uns des défis auxquels le pays est confronté presque un an après le début de l’épidémie en mars 2014.

Alors qu'initialement le nombre de personnes infectées était bas, en juillet 2014 il semblait évident que le Libéria faisait face à l'une des épidémies les plus répandues de la maladie dans la région. En août, 4 des 15 pays ont signalé des cas confirmés et le 6 août 2014, le Président du Libéria a déclaré un état d'urgence du pays de trois mois.

Une action conjointe s'est mise en place entre le gouvernement et des partenaires internationaux et nationaux et dès septembre il y a eu des signes encourageants d'un apparent déclin des nouvelles infections.     

 

Vers un programme d'aide aux survivants d'Ebola

29 janvier 2015

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest a déjà coûté la vie à 8 800 personnes. Près de 500 d'entre elles étaient des professionnels de santé. Cependant, le pire est passé : moins d'une centaine de nouveaux cas ont été signalés dans la semaine jusqu'au 25 janvier et la riposte internationale vise désormais moins à ralentir la transmission qu'à mettre un terme à l'épidémie.

Alors que le nombre de nouvelles infections à virus Ebola continue de baisser en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, les survivants sont en train de s'organiser en associations et en groupes afin de faciliter leur réintégration et leur réhabilitation au sein de leur communauté.

Le nombre de survivants est estimé entre 5 000 et 10 000. Selon leurs propres récits, ces survivants sont victimes de différentes formes de stigmatisation de la part de membres de leur famille et plus largement de leur communauté. Leurs moyens de subsistance et leur capacité de travail ont été affectés. Dans le cas des enfants et des adolescents, la stigmatisation a empêché voire interdit toute réunification des familles ou placement.

La Mission des Nations Unies pour la lutte contre Ebola (UNMEER) a organisé une rencontre les 29 et 30 janvier à Dakar, au Sénégal, pour discuter de la manière dont les Nations Unies pouvaient intégrer une nouvelle composante pour les survivants dans leur travail et coordonner les efforts entre les agences pour veiller à ce qu'aucun survivant ne soit laissé de côté. Cette rencontre a réuni des survivants d'Ebola venus de Guinée, du Liberia, du Nigéria et de Sierra Leone, ainsi qu'une cinquantaine de représentants des Nations Unies, notamment de l'ONUSIDA.

Il a été proposé que l'aide aux survivants aille au-delà de la distribution d'avantages sociaux à leur sortie des établissements de santé et qu'elle dure plus longtemps. L'aide initiale peut certes inclure des couvertures, de l'argent et de la nourriture, mais la santé mentale et le soutien psychosocial des survivants et des membres de leur famille pourraient être intégrés dans un ensemble plus complet.

Déclarations

« L'expérience des survivants est précieuse, aujourd'hui comme pour les futures épidémies. »

Dr Ada Igonoh, survivante d'Ebola, Nigéria

« En tant que survivants, nous représentons la plus importante ressource encore inexploitée dans la lutte contre Ebola. »

Dr Korlia Bonarwolo, survivant d'Ebola, Liberia

« Puisque nous avons été guéris du virus Ebola, nous voulons être pleinement impliqués dans les activités de l'UNMEER. »

Dr Achille Gbemou, survivant d'Ebola, Guinée

« Nous devons tirer les leçons de la riposte au VIH et nous concentrer sur une approche multisectorielle qui intègre la société civile et les gouvernements. »

Mamadou Diallo, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Afrique occidentale et centrale

« Le nombre de survivants augmente tandis que le nombre de cas et d'infections diminue. Au fil du temps, un programme à destination des survivants a vu le jour de manière organique en l'absence de cadre programmatique. Il est temps que les Nations Unies travaillent avec les communautés de survivants. »

Douglas Webb, Représentant de l'UNMEER et Chef de groupe sectoriel, VIH, santé et développement, Programme des Nations Unies pour le développement

Informations utiles

Le point sur le VIH et Ebola

Africa Rising : rencontre entre les dirigeants pour discuter d'un développement durable qui ne laisse personne de côté

22 septembre 2014

Les moyens de réalisation du potentiel de l'Afrique pour l'avenir de tous ses peuples et la constitution d'un appui international au développement du continent ont été les principales questions évoquées lors de la première session du forum Africa Rising cette semaine à New York.

Organisé à l'Africa Center par la Fondation Mo Ibrahim, la rencontre du 22 septembre a réuni plusieurs chefs d'État africains, des partenaires des Nations Unies ainsi que des responsables de la société civile et de la communauté économique africaines.

Ils se sont intéressés à la manière d'aller au-delà des paroles sur la nécessité d'une transformation économique et d'un développement durable à large base en prenant des mesures concrètes pour en faire une réalité, notamment au regard de l'agenda pour le développement après 2015.

Une session sur les moyens d'assurer une prospérité partagée s'est penchée sur l'amélioration des investissements et de la mobilisation des ressources, la défense de l'esprit d'entreprise et l'organisation de la protection sociale. Une autre session a mis en avant le fait que le développement ne pouvait être atteint sans l'existence d'une bonne gouvernance, la paix, la sécurité et le respect des droits humains.

Tous ont admis que la garantie de la santé pour tous constituait un élément fondamental de l'évolution de l'Afrique et que la fin de l'épidémie de sida en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030 était devenue un objectif réaliste. Un consensus s'est également dégagé sur le fait que l'évolution du continent ne devait pas seulement être mesurée en termes de richesse générée globale, mais au regard de l'inclusivité d'un progrès socioéconomique qui ne laisse personne de côté.

Amis UN + lancé au Libéria

19 décembre 2012

Le lancement de "Amis UN +" au bureau de pays de l'ONUSIDA à Monrovia.
Photo : ONUSIDA

Les Nations Unies au Libéria ont rejoint le Mozambique, le Swaziland, le Rwanda et le Ghana en lançant les « Amis UN + » comme partie prenante de ses efforts pour parvenir à un environnement de travail sans stigmatisation pour tout le personnel des Nations Unies vivant avec le VIH et leurs familles.

UN + est un groupe mondial de personnel des Nations Unies vivant avec le VIH qui compte plus de 200 membres de par le monde émanant des différentes agences de l'ONU. Ses membres militent pour des questions concernant le personnel vivant avec le VIH comme l'accès aux soins de santé, la garantie de non-discrimination basée sur le statut sérologique et le maintien de la confidentialité.

Malgré les efforts de défense qu'UN + a fait à ce jour, de nombreux membres du personnel vivant avec le VIH craignent toujours encore de parler de leur statut sérologique. L'initiative des amis est ainsi destinée à fournir un environnement favorable au personnel vivant avec le VIH pour tous les membres du personnel des Nations Unies, peu importe leur statut sérologique. Elle a pour vocation d'être un forum par lequel les besoins du personnel séropositif et ceux se souciant de familles et d'amis séropositifs peuvent être articulés et abordés.

La création de « Amis UN + » a été proposée et approuvée par un Groupe thématique des Nations Unies au Libéria, basée sur des rapports démontrant que 21 sur 300 membres du personnel des Nations Unies étaient testés séropositifs entre 2009 et 2012. Cette prévalence au VIH (17%) est significativement plus élevée que la prévalence nationale au VIH au Libéria, actuellement de 1,5%.

« Amis UN + » mettra en place plusieurs activités pour le personnel vivant avec le VIH, y compris des événements et des campagnes pour sensibiliser la communauté des Nations Unies autour de la stigmatisation et de a discrimination autour du VIH ainsi que des groupes d'appui pour le personnel vivant avec le VIH. Le groupe sera également partenaire avec le réseau national de personnes vivant avec le VIH pour aborder les questions concernant le personnel vivant avec le VIH comme l'accès au traitement du VIH.

Le lancement de « Amis UN + » a eu lieu au bureau de pays de l'ONUSIDA à Monrovia et a réuni plus de 70 invités, y compris le coordonnateur résident, à savoir le coordonnateur résident de l'ONUSIDA, les Chefs des agences des Nations Unies au Libéria, les représentants de la Commission nationale sur le sida et les organisations de la société civile ainsi que les membres des familles du personnel des Nations Unies.

Sensibiliser les membres du personnel des Nations Unies sur toutes les formes de stigmatisation et de discrimination en relation avec le VIH aidera nos collègues vivant avec le VIH à surmonter leurs craintes de répercussions potentielles en révélant leur séropositivité au travail

Dr Betru Woldesemayat, le coordonnateur résident de l'ONUSIDA au Libéria

La coordonnatrice résidente des Nations Unies, Madame Esperance Fundira, décrit l'initiative comme une instance clé par laquelle les Nations Unies peuvent renouveler leur engagement pour fournir des ressources financières et humaines au personnel vivant avec le VIH. D’après elle, cela donne une occasion de renforcer la campagne anti-stigmatisation au Libéria et œuvrer vers un environnement de travail sans stigmatisation pour le personnel des Nations Unies.

Dr Betru Woldesemayat, le coordonnateur résident de l'ONUSIDA au Libéria, a qualifié le lancement des Amis UN + comme étant une étape significative dans la riposte au sida au Libéria, surtout dans ses efforts sur le terrain pour réduire la stigmatisation et la discrimination au sein et à l'extérieur des Nations Unies. « Sensibiliser les membres du personnel des Nations Unies sur toutes les formes de stigmatisation et de discrimination en relation avec le VIH aidera nos collègues vivant avec le VIH à surmonter leurs craintes de répercussions potentielles en révélant leur séropositivité au travail », dit-elle.

Avant le lancement, l'ONUSIDA et l'ONU avec nous ont rencontré la commission nationale sur le sida et le réseau national des personnes vivant avec le VIH (LIBNET+) pour identifier les façons de toucher plus d'employés vivant avec le VIH au Libéria, pour leur fournir l'appui et créer un environnement favorable pour eux et leurs familles.

Faire de l'égalité des sexes une priorité dans la riposte au sida au Libéria

11 avril 2012

Un groupe de femmes revenant de la ferme avec des légumes à vendre sur un marché des faubourgs de Monrovia, au Libéria.
Photo : VII Photo/Marcus Bleasdale

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (Liberian Women’s Empowerment Network – LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante. Violée par des soldats pendant la guerre civile libérienne, elle s'est retrouvée enceinte alors qu'elle n'était qu'une jeune femme. Plusieurs années après, elle est tombée malade et a été diagnostiquée séropositive au VIH. Brusquement, elle a été abandonnée par ses proches, qui ont même commencé à parler de l'endroit où elle devrait être enterrée.

Heureusement, un pasteur luthérien lui a alors offert un endroit où habiter et l'a orientée vers une clinique où elle a pu recevoir un traitement contre le VIH. Elle a ensuite trouvé un soutien social au sein d'un groupe de femmes qui, comme elle, avaient été victimes de violences sexuelles. Aujourd'hui, Cynthia prend ses médicaments antirétroviraux deux fois par jour, tous les jours : elle respire la santé et possède un charisme puissant. « Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin », explique-t-elle.

Bien que le Libéria soit en train de se redresser après ce conflit, les violences sexuelles restent courantes. Des études montrent que 29 % des femmes, même mariées, ont été victimes de violences physiques ou sexuelles perpétrées par un partenaire intime masculin au cours des 12 derniers mois.

Le soutien des autres femmes m'a prouvé que je n'étais pas seule et m'a permis d'arriver aussi loin

Cynthia Quaqua, Présidente du Liberian Women’s Empowerment Network

Ces violences sont à la fois la cause et la conséquence de la vulnérabilité des femmes au VIH. Au Libéria, les femmes représentent 58 % des adultes vivant avec le VIH. Les jeunes femmes et les filles sont particulièrement touchées, avec une prévalence du VIH équivalant à plus du double de celle de leurs compatriotes masculins. La stigmatisation associée au VIH et la violence sexiste représentent un obstacle majeur à l'accès des femmes au traitement contre le VIH et aux services de prévention.

La Présidente du Libéria et première femme élue à la tête d'un gouvernement en Afrique, S. E. Ellen Sirleaf Johnson, a mis l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes au cœur de l'agenda de développement post-conflit de son pays. Le Libéria a été le premier pays à mettre en pratique l'Agenda de l'ONUSIDA pour les femmes et les filles, qui fixe des priorités stratégiques de défense des droits des femmes et des filles et soutient l'égalité des sexes à travers la riposte au VIH.

De même, la riposte nationale au VIH met en avant l'égalité des sexes comme un investissement judicieux pour des programmes plus efficaces, sous la houlette de la Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement Julia Duncan Cassell. « Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux », explique Mme Cassell.

Cynthia Quaqua est une mère de famille et une épouse ; elle est aussi Présidente du Réseau pour l'émancipation des femmes du Libéria (LIWEN) et, par-dessus tout, une survivante.
Photo : ONUSIDA

Un bilan à mi-mandat de la mise en œuvre du plan opérationnel national a eu lieu à Monrovia la première semaine d'avril, avec des partenaires issus du gouvernement, de la société civile, des organisations confessionnelles, des réseaux de femmes vivant avec le VIH et des institutions des Nations Unies.

Ce bilan a fait état de progrès significatifs accomplis dans l'incitation et le soutien en faveur de l'engagement politique pour lutter contre le VIH et la violence sexuelle au Libéria. La collecte de données sur les violences sexuelles et sexistes s'est accrue et les structures de rapport ont été harmonisées, permettant de procéder à une collecte de routine d'informations stratégiques destinées à éclairer les programmes nationaux.

Depuis le lancement du plan opérationnel, les ministères ont mis en place des bureaux de coordination sur le VIH et l'égalité des sexes avec des ressources nationales dans le but d'appuyer les programmes de lutte contre le VIH et pour l'égalité des sexes, et les services anti-VIH, les services sexospécifiques et les services de santé reproductive ont été intégrés dans les politiques nationales. Une coalition d'acteurs a été créée pour lutter contre les violences sexistes et le VIH, ainsi que pour contribuer à la lutte contre ces problèmes de violence sexiste de manière plus large. Cette coalition se réunit chaque mois pour contrôler l'avancée des activités.

Nous sommes pleinement conscients du fait que le problème du VIH doit être abordé sans rien laisser de côté, au Libéria comme dans toute l'Afrique et dans le reste du monde ; nous devons favoriser l'émancipation des femmes vivant avec le VIH et les impliquer à tous les niveaux

Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement

Parmi les autres évolutions positives, l'engagement actif des associations et des réseaux de femmes vivant avec le VIH dans la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et l'élargissement de l'accès à des services anti-VIH et de santé intégrés pour les femmes.

Il reste toutefois des défis à relever, notamment la nécessité d'élargir l'accès à des ressources financières nationales suffisantes et d'assurer une coordination plus efficace entre les différents acteurs afin de maximiser l'impact collectif.

« L'ONUSIDA et ses organismes coparrainants réitèrent leur engagement en faveur de l'intensification des efforts de lutte contre le VIH et les violences sexuelles en ciblant le développement d'une responsabilisation mutuelle sur les résultats, en créant des partenariats pour l'appropriation par le pays et en maximisant l'efficacité des programmes à travers l'innovation et l'intégration », a indiqué David Chipanta, Coordonnateur de l'ONUSIDA au Libéria.

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