ZWE

L’ONUSIDA salue la décision du Parlement zimbabwéen de supprimer la loi criminalisant la transmission du VIH

18 mars 2022

GENÈVE, le 18 mars 2022—L’ONUSIDA félicite la décision du parlement zimbabwéen d’abroger l’article 79 du Code pénal qui criminalise la transmission du VIH. Une nouvelle loi sur le mariage qui supprime cette partie du Code pénal été adoptée par le parlement et doit encore être signée par le président. La criminalisation de la transmission du VIH est inefficace, discriminatoire et entrave les efforts pour réduire les nouvelles infections à VIH. De telles lois découragent activement le dépistage et le renvoi vers les services de traitement et de prévention appropriés.

« Bafouer les droits individuels ne favorise en rien les objectifs de santé publique. Je félicite ainsi le Zimbabwe pour cette étape extrêmement importante », a déclaré la Directrice exécutive de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima. « Cette décision renforce la riposte au VIH au Zimbabwe en réduisant la stigmatisation et la discrimination qui empêchent trop souvent les groupes vulnérables de profiter des services de prévention, de prise en charge et de traitement anti-VIH. »

L’ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec le Conseil national sur le sida du Zimbabwe, l’organisation Zimbabwe Lawyers for Human Rights, des parlementaires, des activistes de la société civile et des communautés pour plaider en faveur de l’abrogation de la loi criminalisant le VIH. L’application inappropriée et très large de lois pénales envers les personnes vivant avec le VIH reste une préoccupation majeure dans le monde entier. Dans plus de 130 pays dans le monde, des lois pénales spécifiques ou générales criminalisent encore la non-divulgation du statut sérologique, l’exposition au VIH et la transmission du virus.

En 2018, l’ONUSIDA, l’International Association of Providers of AIDS Care et la Société internationale du sida ont réuni un panel de scientifiques qui a élaboré la déclaration Expert Consensus Statement on the Science of HIV in the Context of Criminal Law. Ce texte enjoint aux systèmes juridiques pénaux d’assurer que l’application de la loi dans les affaires criminelles liées au VIH s’appuie sur la science. 

Le Zimbabwe a fait d’énormes progrès dans la riposte au VIH au cours des dix dernières années. On estime que 1,2 million des 1,3 million de personnes vivant avec le VIH dans le pays suivent une thérapie vitale. Depuis 2010, les décès imputables au sida ont diminué de 63 %, alors que les nouvelles infections au VIH ont reculé de 66 % au cours de la même période.

ONUSIDA

Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) guide et mobilise la communauté internationale en vue de concrétiser sa vision commune : « Zéro nouvelle infection à VIH. Zéro discrimination. Zéro décès lié au sida. » L’ONUSIDA conjugue les efforts de 11 institutions des Nations Unies – le HCR, l’UNICEF, le PAM, le PNUD, l’UNFPA, l’UNODC, ONU Femmes, l’OIT, l’UNESCO, l’OMS et la Banque mondiale. Il collabore étroitement avec des partenaires mondiaux et nationaux pour mettre un terme à l’épidémie de sida à l’horizon 2030 dans le cadre des Objectifs de développement durable. Pour en savoir plus, consultez le site unaids.org, et suivez-nous sur Facebook, Twitter, Instagram et YouTube.

Contact

UNAIDS Geneva
Michael Hollingdale
tél. +41 79 500 2119
hollingdalem@unaids.org

Les inégalités sont au cœur des progrès inégaux de la riposte au sida

20 septembre 2021

Les progrès dans la lutte contre le VIH sont inégaux. Les avancées réalisées grâce à des approches mettant l’accent sur les personnes dans le cadre des programmes de lutte contre le VIH les plus efficaces sont atténuées par une action insuffisante dans d’autres pays.

Le Zimbabwe est en tête du dépistage et du traitement du VIH : sa taxe sida constitue une quantité significative de financements nationaux, les communautés sont fortement engagées dans la prestation de services, par ailleurs le soutien financier et technique international y est important et cohérent. 82 % des adultes vivant avec le VIH dans le pays ont une charge virale indétectable. Le Mozambique voisin, en revanche, accuse toujours un retard par rapport à la moyenne régionale. Dans ce pays, près de la moitié (44 %) des adultes vivant avec le VIH ont une charge virale détectable. Les conflits, le changement climatique, la pauvreté endémique et la faiblesse des infrastructures de santé font partie des nombreux défis auxquels est confronté ce pays d’Afrique australe.

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« Nous avons beau être des travailleuses du sexe, nous n’en demeurons pas moins des personnes » : la dure réalité du travail du sexe au Zimbabwe

02 juin 2021

La nuit suivant une descente de police qui s’est soldée par la mort par balle de son mari, Melody (photo ci-dessus, elle ne souhaite donner que son prénom pour son témoignage) a fui sa maison à Harare, au Zimbabwe, en portant son bébé dans les bras.

« Je ne savais pas que mon mari était un criminel. Une nuit, alors que nous dormions, la police a débarqué dans notre maison et l’a tué », explique-t-elle.

Craignant pour sa propre vie et sans un sou en poche, elle a cherché refuge auprès d’Emma Mambo (photo ci-dessous), éducatrice et militante communautaire à Epworth, au sud-est de la capitale du Zimbabwe.

Mme Mambo, affectueusement surnommée MaiTino, est bénévole auprès de Katswe Sistahood, une organisation qui cherche à aider les jeunes femmes et les filles à revendiquer leurs droits et leur santé sexuelle et reproductive. Elle travaille beaucoup avec les femmes de sa communauté, y compris les travailleuses du sexe. Elle dirige également un groupe de danse et de théâtre destiné aux adolescentes et aux jeunes femmes. Elle utilise ces formes d’expression pour leur permettre d’aborder les problèmes complexes auxquels elles sont confrontées.

« Je ne suis pas payée pour mon travail, mais j’adore Katswe parce que cela m’a permis de m’épanouir et de prendre conscience que je peux enseigner des choses et travailler avec des gens. Et cela ne me dérange pas non plus que quelqu’un m’appelle la nuit pour demander de l’aide », explique-t-elle. Elle fait tout cela alors même qu’elle ne dispose pas d’un travail formel et qu’elle élève seule sa fille, Tanaka (photo ci-dessous).

« Je souffre devant les situations que traversent ces femmes. Je puise aussi dans mes finances pour les aider, même si j’ai moi-même du mal à boucler les fins de mois », poursuit-elle.

Après sa fuite, Melody a lutté pour joindre les deux bouts pour elle et sa fille. Elle a été bien vite obligée de recourir à nouveau au travail du sexe, une vie qu’elle avait laissée derrière elle à son mariage.

Pour Melody et d’autres Zimbabwéennes, le commerce du sexe est une activité difficile et dangereuse. L’épidémie mondiale de violences sexistes touche une femme sur trois dans le monde et encore plus durement les travailleuses du sexe.

De plus, le Zimbabwe est l’un des 103 pays dans le monde où le commerce du sexe est criminalisé. Par conséquent, les travailleuses du sexe ne sont pas protégées par la loi et sont exposées à toutes sortes de violations des droits humains.

Des études montrent que cette population est plus souvent victime de violences de la part de la police, de clients et de partenaires, ce qui augmente le risque de contamination au VIH. La prévalence du VIH chez les travailleuses du sexe au Zimbabwe est incroyablement élevée. On l’estime en effet à 42,2 %. Ce groupe est par ailleurs confronté à la stigmatisation et à la discrimination ou à une violation de la confidentialité par le personnel de santé.

Mme Mambo explique : « Lorsque l’on va dans une clinique, il ne faut souvent pas s’attendre à trouver une véritable prise en charge médicale et de la dignité. C’est particulièrement vrai si vous êtes une travailleuse du sexe et que vous avez une infection sexuellement transmissible. Le personnel va passer le mot. »

Cela s’applique également au traitement du VIH. Mme Mambo a aidé une jeune travailleuse du sexe à se faire dépister et à recevoir des conseils sur le VIH, et a malheureusement découvert qu’elle n’était pas venue chercher son traitement comme convenu.

« Lorsque j’ai fini par lui parler, elle m’a dit que la clinique n’offrait aucune confidentialité. Tout le monde aurait pu la voir venant chercher son médicament. Je l’ai ensuite aidée à faire transférer le point de collecte de son traitement », explique-t-elle.

Travailleuse du sexe à Harare, Trish (photo ci-dessus, elle ne souhaite donner que son prénom pour son témoignage) connaît bien les dangers dans le domaine, y compris la violence sexiste. Les clients sont souvent en état d’ébriété et s’en prennent aux travailleuses du sexe.

« Quand je repense à la semaine dernière, je ne pouvais même pas sortir de chez moi. Mon œil était énorme. On reçoit des coups parfois au point d’être blessées. Si nous le signalons à la police, le client peut graisser la patte de quelqu’un afin de s’en sortir sans même être entendu. Tout ça parce que l’on est des travailleuses du sexe, les gens croient que nous sommes inférieures et sans défense », explique-t-elle.

La police harcèle également les travailleuses du sexe sur leur lieu de travail, a déclaré Mme Mambo, qui reçoit souvent des appels téléphoniques de travailleuses incarcérées.

« Parfois, la police va dans un bar et demande que tout le monde s’allonge sur le sol puis fouille les gens et les frappe. Si vous n’avez pas de chance, vous pouvez être arrêtée », déclare-t-elle.

Dans un quotidien marqué par les arrestations et les agressions, Melody déclare que l’unique raison qui l’a poussée à devenir travailleuse du sexe à l’âge de 19 ans était la pauvreté. Après le décès de son premier mari, elle a momentanément pu s’affranchir de cette activité lorsqu’elle est tombée amoureuse d’un homme ayant un emploi officiel qui pouvait subvenir à ses besoins et à ceux de son enfant.

Toutefois, cela n’a pas duré longtemps, car son deuxième partenaire a été arrêté parce qu’il volait sur son lieu de travail.

« Je n’en veux pas à mon dernier partenaire qui a été arrêté », explique Melody. Mais elle n’arrive toujours pas à se défaire de la mauvaise réputation qu’elle a héritée de son premier mari.

« Lorsque je travaille dans les bars, la police vient me harceler à cause de mon premier mari », explique Melody. « La police devrait nous laisser travailler tranquillement et à l'abri des problèmes. Nos enfants ont besoin de manger et nous devons nous occuper de nos familles », insiste-t-elle.

Melody a une mauvaise image des hommes à cause de ses expériences personnelles et professionnelles avec eux. Elle avoue toutefois ne pas tout dire de sa douleur parce que ce sont justement les hommes qui lui permettent de se payer à manger.

Mais elle ne veut pas continuer de vivre toujours ainsi. « J’aimerais trouver un meilleur travail où je ne suis pas en danger », déclare-t-elle.

Mme Mambo rêve également de tourner la page de sa vie actuelle. « Quelqu’un m’a proposé un lopin de terre à cultiver. Je cherche des engrais pour planter des pommes de terre parce que je n’ai plus l’âge d’être travailleuse du sexe », explique-t-elle.

#NotYetUhuru : Patson Manyati, 60 ans, parle de sa vie d’homme gay au Zimbabwe*

17 mai 2021

La figure solitaire de Patson Manyati détone dans cette pièce grouillant de jeunes dans leur vingtaine. Avec son allure élégante, sa barbe grisonnante et sa chemise bleue, il lui faudrait perdre au moins 40 ans pour se fondre dans la masse.

Nous rencontrons M. Manyati au cours d’une des premières visites au centre d’accueil de Gays and Lesbians of Zimbabwe (GALZ) situé à Mutare dans l’est du pays. Le GALZ est une association sur adhésion qui promeut, représente et protège les droits des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) au Zimbabwe.

Bien que M. Manyati puisse donner l’impression de ne pas être à sa place, il ne s’est jamais senti aussi « à l’aise » qu’au GALZ de toute sa vie de sexagénaire gay vivant au Zimbabwe.  

« Je suis très heureux lorsque je vois des gens comme moi », raconte M. Manyati de sa voix douce et mélodieuse. Ses yeux pétillent lorsqu’il parle, ce qui peut paraître surprenant pour quelqu’un qui a grandi dans une société où l’homophobie est omniprésente et qui a vu en 2017 l’ex-président décrire les gays comme étant « pire que des chiens et des porcs ».

Le GALZ déclare que la haine et la peur causées par les répercussions de la campagne homophobe du dernier président « sont toujours présentes aujourd’hui au Zimbabwe ».

Même si M. Manyati se sent bien au GALZ, il doit rester sur ses gardes et être vigilant dès qu’il quitte l’enceinte de l’association, et ce, pas uniquement pour se protéger des insultes. Le risque d’emprisonnement en effet est réel, car le Zimbabwe punit les relations sexuelles entre personnes du même sexe de peines de prison pouvant atteindre 14 ans.

Outre la menace de l’incarcération, il existe encore des manifestations quotidiennes de discrimination et de violence, ainsi que des crimes de haine auxquels sont confrontées les personnes LGBTI, non seulement au Zimbabwe, mais aussi dans les 69 pays du monde qui criminalisent les relations sexuelles entre personnes de même sexe.

Et même dans les pays où cela ne l’est pas, comme dans l’Afrique du Sud voisine. Bien que le mariage entre personnes du même sexe y est légal et que les droits LGBTI sont inscrits dans la constitution, être gay continue d’y être dangereux. Au cours du premier semestre 2021, la communauté LGBTI a été endeuillée par une série d’assassinats de jeunes gays. Elle a alors demandé au gouvernement, aux médias et au grand public de prendre plus au sérieux les crimes de haine.

Dans ces conditions, le simple fait de vivre est un acte de bravoure et encore plus d’afficher son bonheur.

Le bonheur est quelque chose que M. Manyati a tenté et tente toujours de se construire pour lui-même, non sans difficultés.

Né à Mutoko, une bourgade de la province du Mashonaland oriental au Zimbabwe, M. Manyati explique que ses parents voulaient qu’il se marie dans sa vingtaine avec une femme et qu’il perpétue ainsi le nom de sa famille en tant que l’un des sept fils Manyati.

M. Manyati a tenu bon tout le temps que ses parents ont insisté sur un mariage. Étant donné qu’il était le seul à s’occuper de ses parents et de ses frères et sœurs, ils ont fini par accepter et il a vécu une vie de célibataire sans jamais annoncer son homosexualité à ses parents. 

« Me marier était impossible parce que j’ai le corps d’un homme, mais, à l’intérieur, je me sens comme une femme. Je sais que je suis... que je me sens... comme une femme. Alors pourquoi devrais-je me marier avec une femme ? », dit-il visiblement en proie à des concepts complexes sur son identité de genre sans avoir les mots pour l’exprimer.

Ici au GALZ, toutes les personnes lui disent « qui elles sont », raconte M. Manyati. Il finira peut-être à mettre un nom sur ses sentiments en revenant encore quelques fois et en continuant de parler avec les jeunes autour de lui qui sont tellement plus à l’aise avec leur orientation sexuelle et leur identité de genre.

Le GALZ est une bouffée d’air frais pour ses membres. Il propose régulièrement des journées dédiées à la santé dans son centre d’accueil de Harare et renvoie vers d’autres établissements dans ses autres centres d’accueil à Mutare et Masvingo. L’association propose différents services de santé, y compris la prévention et le traitement du VIH. Elle fournit également des services de conseil essentiels et un espace protégé pour que les personnes LGBTI puissent sociabiliser et souffler, loin de la dure réalité de la rue.

La direction du GALZ affirme que la situation s’améliore lentement pour la communauté LGBTI au Zimbabwe.

En 2017, le GALZ a été inclus en tant que participant officiel à la proposition de financement élaborée pour le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. L’association a ainsi obtenu 2 millions de dollars destinés à des programmes en faveur des gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il s’agit du plus important investissement jamais réalisé dans une riposte au VIH et à la santé sexuelle et reproductive pour la communauté. Cette enveloppe a permis d’ouvrir les trois centres d’accueil du GALZ.

Avec le soutien de l’ONUSIDA, le National AIDS Council (NAC) du Zimbabwe dispose d’un forum pour les populations clés auquel le GALZ appartient. Le NAC œuvre véritablement à améliorer la santé et le bien-être des populations clés, même si leurs activités restent criminalisées.

Malgré les progrès, la stigmatisation et la discrimination auxquelles la communauté LGBTI est toujours confrontée au Zimbabwe ont conduit M. Manyati et sa génération à vivre dans l’isolement. 

« Je me sens plus en sécurité lorsque je suis seul », explique M. Manyati, ajoutant que tous ses amis et toutes ses connaissances au sein de la communauté LGBTI sont décédés aujourd’hui. « Parfois je pleure », soupire-t-il.

Lorsque les amis de M. Manyati étaient en vie, ils profitaient au maximum de la vie, même si la loi était une épée de Damoclès et qu’ils n’ont jamais été heureux en amour avec les hommes qu’ils ont rencontrés. 

« [On sentait qu’]il ne vous aime pas vraiment parce qu’il a quelqu’un d’autre ailleurs et que vous n’en êtes qu’une aventure sans lendemain. Au final, il se marie et vous quitte ». Voici le constat que tire M. Manyati de ces rencontres.

M. Manyati est persuadé qu’il est maintenant « trop vieux » pour chercher l’amour et il préfère se concentrer sur sa santé comme l’un des 1,4 million de Zimbabwéennes et Zimbabwéens que l’on estime vivre avec le VIH.

M. Manyati a découvert sa séropositivité lorsqu’il s’est mis à tousser il y a cinq ans. Il s’est rendu dans une organisation non gouvernementale locale, New Start, pour se faire dépister du VIH et après un traitement contre la tuberculose il a obtenu immédiatement une thérapie contre le VIH. Sa santé est sa priorité.

« Je continue de prendre mon traitement contre le VIH. C’est comme ça que j’ai l’air en bonne santé aujourd’hui », conclut M. Manyati sans jamais se départir du pétillement dans ses yeux.

* Not Yet Uhuru est une citation du militant kenyan pour la liberté Oginga Odinga. Uhuru est un mot swahili signifiant « liberté » ; traduite librement, cette citation signifie « pas encore libre ». Le GALZ utilise régulièrement ce hashtag dans ses publications sur les réseaux sociaux.

Lutter contre la stigmatisation pour jouir du droit à la santé

20 janvier 2021

Les adolescentes et les jeunes femmes ne doivent pas avoir peur de revendiquer haut et fort des informations et des services sur la santé et les droits sexuels et reproductifs La stigmatisation et les normes néfastes au genre dans le contexte des droits et de la santé sexuelle et reproductive empêchent la situation d’évoluer, explique Nyasha Phanisa Sithole, une figure de proue dans ce domaine au Zimbabwe.

« Si vous avez peur de la stigmatisation, alors vous n’allez pas oser accéder à ces services, car la situation n’est pas près de changer », indique-t-elle. 

En tant que militante et leader régionale des droits et de la santé sexuelle et reproductive en charge de la sensibilisation, du leadership et de la formation des jeunes femmes au sein d’Athena Network, Mme Sithole est persuadée que tout le monde a un rôle à jouer pour changer la donne et influencer les décisions prises.

« Mon histoire n’a rien d’extraordinaire. C’est celle d’une adolescente de 16 ans qui cherche à obtenir des moyens de prévention du VIH, mais qui n’a à sa disposition que des préservatifs et, dans des cas exceptionnels, une prophylaxie pré-exposition. » C’est par ces mots que Mme Sithole raconte son adolescence.

Malgré cette expérience partagée par beaucoup, les services complets sur les droits et la santé sexuelle et reproductive, sur le VIH, ainsi que sur la violence sexuelle et basée sur le genre manquent toujours cruellement en Afrique orientale et australe.

Dans la région, les adolescentes et les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans représentent 29 % des nouvelles infections au VIH chez les adultes de plus de 15 ans, alors qu’elles ne comptent que pour 10 % de la population. Chaque semaine, plus de 3 600 adolescentes et jeunes femmes sont ainsi contaminées par le VIH dans la région, soit deux fois plus que les hommes du même âge (1 700 infections par semaine).

La stigmatisation et la discrimination vécues par les jeunes, et surtout par les adolescentes et les jeunes femmes, qui souhaitent obtenir des services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive dressent de nombreux obstacles sur leur route, notamment au niveau individuel, interpersonnel, communautaire et sociétal. 

Par ailleurs, les violations des droits à la santé documentées comprennent la divulgation non autorisée du statut de santé, le refus de services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive, et la violence psychologique qui en résulte.

En 2014, Mme Sithole s’est rendue sous une fausse identité dans un centre de santé destiné aux jeunes et situé dans un arrondissement de la capitale Harare où se trouvent des quartiers résidentiels et des écoles. La première personne qu’elle rencontre est un agent de sécurité un peu trop curieux.

« Il m’a demandé : « Qu’est-ce que tu veux ? » Un examen médical, j’ai répondu, ce à quoi il m’a demandé : « Asi wakarumwa ? » Ce qui signifie « Tu as été mordue ? » en shona, l’argot utilisé dans la rue, lorsqu’il s’agit de savoir si quelqu’un a une infection sexuellement transmissible », se souvient-elle.

Mme Sithole déclare que cela aurait pu lui faire rebrousser chemin si elle n’avait pas été bien informée. « Une telle situation peut faire peur ou décourager. On peut se demander : « Ce n’est qu’un agent de sécurité, pourquoi se moque-t-il de moi ou de ma situation ? ». Et si j’avais vraiment voulu obtenir des soins pour une maladie, que se serait-il passé ? » 

Mme Sithole raconte que le personnel de santé se montre parfois condescendant et moralisateur envers les adolescentes et les jeunes femmes qui cherchent à obtenir des services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive. Il arrive qu'on leur demande : « Quel âge as-tu et pourquoi as-tu besoin de préservatifs ou d’un moyen de contraception ? »

Face à cette stigmatisation dans le cadre des services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive, les organisations communautaires jouent un rôle essentiel pour aider les adolescentes et les jeunes femmes. Elles doivent les autonomiser en leur fournissant des informations et des services dans ce domaine. 

Toutefois, la COVID-19 et les mesures de confinement mises en place pour ralentir la propagation du virus ont énormément ralenti leur action au Zimbabwe.

« À mon avis, tous les gouvernements ont fait une erreur en promulguant des restrictions qui touchent aussi les organisations travaillant au sein des communautés », déclare Mme Sithole avant d’ajouter que les jeunes ont ainsi eu plus de mal à accéder aux services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive.

Afin de limiter ces risques, la Global HIV Prevention Coalition coprésidée par l’ONUSIDA et le Fonds des Nations Unies pour la population est passée à l’action en apportant un soutien technique et financier à Athena Network dans 10 pays, y compris au Zimbabwe, afin d’assurer la présence dans chaque pays d’un groupe d’action What Girls Want. Au cours de la pandémie de COVID-19, ces groupes composés d’adolescentes et de jeunes femmes ont invité les femmes de leur âge à échanger sur WhatsApp pour parler de leurs problèmes et pour s’entraider.

Mme Sithole déclare que les gouvernements devraient investir dans le changement politique et le développement afin de créer un environnement permettant aux adolescentes et aux jeunes femmes d’accéder aux informations et aux services sur les droits et la santé sexuelle et reproductive, ainsi que sur le VIH.

Malgré la stigmatisation et la discrimination liées à l’accès à ce type de services, Mme Sithole invite les adolescentes et les jeunes femmes à prendre conscience qu’elles ont une voix et à unir leurs forces pour obtenir ce dont elles ont besoin.

« Pensez à votre vie, car c’est ce que vous avez de plus important. Ainsi, peu importe les conséquences, si vous connaissez l’existence d’un service que vous pouvez utiliser, foncez ! », conseille-t-elle.

Relevez la tête

04 mars 2020

Ronie Zuze croit en la puissance des informations. Elles ont été une bouée de sauvetage pour Roni qui a une certitude : les informations peuvent changer des vies et les mentalités.

Roni raconte qu’à sa naissance, la première dans la famille, son père était fou de joie en apprenant qu’il avait un fils. « À ma naissance, les docteurs ont découvert mon ambiguïté sexuelle et ont déclaré que j’étais de sexe masculin, », explique Ronie.

Ronie a grandi et a porté des vêtements de garçons jusqu’à ses 16 ans.

« À partir de là, mon corps a commencé à développer des traits féminins malgré le fait que je m’identifiais en tant que garçon », se souvient cette personne du Zimbabwe.

Le père de Ronie a paniqué et a envoyé Ronie dans une autre ville avec son ex-femme.

« Mon père a été dépassé par la situation et avait peur de la stigmatisation et de la discrimination », se souvient Roni, « donc il a fait en sorte que je quitte la maison. »

Pour sa mère, Ronie devait faire attention en présence d’autres personnes puisque Ronie devait maintenant être une fille. « Dormir chez quelqu’un et pratiquer des sports de contacts était interdit », se rappelle Ronie.

Ronie a la conviction que la honte liée à sa situation a été à l’origine d’une spirale de déni et de haine de soi. « J’ai essayé deux ou trois fois de mettre fin à mes jours et ma consommation d’alcool et de drogues était excessive », reconnaît Ronie.

Ronie a commencé à chercher de l’aide sur Internet, à se convaincre que d’autres personnes étaient dans la même situation, ce qui lui a donné accès à une mine d’informations sur ce que cela signifie d’être une personne intersexuée.

Les personnes intersexuées sont nées avec une des variations possibles de caractéristiques sexuelles, y compris les chromosomes, les gonades ou les organes génitaux, qui ne correspondent pas à la définition typique du sexe masculin ou féminin.

« Grâce à cette masse d’information, j’ai été en mesure de comprendre qui j’étais », continue Ronie. « J’ai arrêté d’avoir honte de moi. »

La plupart des personnes avec qui Ronie était en contact vivaient en Europe ou en Amérique du Nord. « Si entre 1,7 et 2 % de la population mondiale est intersexuée, alors j’ai compris que je ne devais pas être la seule personne dans ce cas en Afrique », indique Ronie en écartant une dreadlock de son visage.

Ronie a rejoint un groupe local de personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées et a commencé à s’identifier en tant que lesbienne, mais cela n’était pas encore la bonne solution. Même la communauté ne comprenait pas les personnes intersexuées, se souvient Ronie. C’est à ce moment, en 2018, que Ronie décide de se faire le relais des personnes intersexuées et de créer une association Intersex Community of Zimbabwe. Ronie s’identifie aujourd’hui comme non binaire.

« Par mon action militante, j’autonomise d’autres personnes intersexuées, je me fais la voix de celles qui ne peuvent pas s’exprimer, je les encourage à se sentir fières et je leur apporte des informations ainsi que de l’aide », explique Ronie.

Ronie consacre beaucoup de temps aux personnes intersexuées et leur famille proche. Ronie sillonne les rues pour dire aux parents de laisser la nature suivre son cours et de ne pas s’empresser d’attribuer un genre à leur enfant intersexuel. Ronie est d’avis qu’une personne intersexuée devrait décider elle-même lorsqu’elle est suffisamment grande pour prendre cette décision.

« Je sais qu’il y a beaucoup de stigmatisation et d’idées fausses sur les corps intersexués, mais les parents ne doivent pas céder à la panique », conclut Ronie. « Je souhaite que les personnes intersexuées sachent que ce n’est pas une honte, donc : relevez la tête ! »

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Au Zimbabwe, les kiosques d'info-santé viennent renforcer les services du VIH

18 décembre 2019

Quiconque traverse le Zimbabwe un samedi ou un dimanche normal passera à côté de nombreux lieux de culte. Certains sont stationnaires, d’autres sont itinérants. Parfois, la messe est dite sous les arbres ou à l’extérieur.

De nombreux Zimbabwéens appartiennent à un mouvement religieux, en particulier à l’Église apostolique. Par le passé, cette dernière dissuadait ses membres de recourir à des soins médicaux, dont les services liés au VIH, car elle préférait la prière. Toutefois, cela s’est soldé par de nombreux cas de maladies  et de décès connexes qui auraient pu être évités. Cependant, avec le lancement des Health Kiosks, les kiosques d'info-santé, la communauté invite maintenant ses membres à accéder aux soins de santé.

David Adashe (nous avons changé son nom), leader d’une communauté apostolique dans le district de Gokwe North, explique que ces stands gérés par des bénévoles de son église ayant reçu une formation du ministère de la Santé zimbabwéen ont aidé sa congrégation à obtenir des informations primordiales sur la prévention du VIH. Pour lui, cela revient à « quitter une nuée épaisse pour atteindre un lieu baigné d’une splendide lumière. »

M. Adashe déclare que sa congrégation a changé d’avis sur le bien-fondé de se rendre dans les établissements de santé pour trouver une assistance médicale. Ses paroissiens se font maintenant soigner, reçoivent des conseils auprès de bénévoles formés et sont renvoyés vers un établissement de santé lorsqu’ils ont besoin de prestations supplémentaires. « Avant, j’étais naïf et je ne voulais pas prendre les questions de santé au sérieux, mais depuis l’arrivée du programme des kiosques d'info-santé, j’ai l’impression d’avoir davantage le contrôle sur ma vie. J’encourage maintenant ma famille à profiter des services de santé de la clinique », poursuit-il.

Depuis mars 2018, World Vision Zimbabwe, en collaboration avec le ministre de la Santé et de la Protection de l’enfance, implique les leaders religieux comme M. Adashe et les bénévoles des églises. L’organisation propose des formations et crée des espaces protégés en vue de fournir des informations et des services de santé aux congrégations.

Un bénévole travaillant sur un Health Kiosk à Gwanda explique : « J’ai remarqué au début sur le stand que certaines personnes avaient du mal à se rendre d’elles-mêmes à la clinique locale pour se faire soigner. Cela a changé depuis le lancement du programme, car les kiosques d'info-santé leur fournissent des informations sur le pas de leur porte. »

De nombreux lieux de culte participant à ce programme ont constaté une augmentation de 200 % du nombre de personnes venant se renseigner sur le VIH et la santé. La moitié de celles s’informant sur le virus font un dépistage et reçoivent leurs résultats. Les personnes dont le test est positif sont invitées à suivre une thérapie antirétrovirale et des bénévoles formés des églises les aident à ne pas interrompre le traitement.

Les leaders religieux et les bénévoles issus des congrégations sont un élément essentiel pour contrôler l’épidémie de VIH. Ils fournissent des soins aux membres de leur communauté, créent des espaces protégés pour l’échange d’informations et ils jouissent de la confiance des membres de leurs communautés. Un contact régulier avec les congrégations permet aux bénévoles de combler l’absence de services pour tous ceux qui en ont le plus besoin. Les kiosques d'info-santé sont également des plateformes efficaces et pérennes pour rassembler aussi bien les communautés de croyants et de non-croyants. Ils permettent d’aborder les besoins de santé de leurs membres, mais aussi de fournir des espaces protégés pour parler d’autres thèmes liés à la santé.

« Les résultats fournis par le programme des Health Kiosks sont prometteurs pour la lutte contre l’épidémie de VIH. Il s’agit d’un excellent exemple de riposte dirigée par une communauté à destination de ses membres et au sein de cette communauté. Cette forme de riposte fournit des espaces protégés et de l’aide à leurs membres. Elle est essentielle pour mettre fin aux nouvelles infections au VIH et aux décès liés au sida, mais aussi pour concrétiser la couverture sanitaire universelle », déclare Laurel Sprague, responsable du service Mobilisation communautaire, aide communautaire, justice sociale et inclusion de l’ONUSIDA.

Zimbabwe : les personnes vivant avec le VIH en grande difficulté

08 mars 2019

Selon un récent appel d’urgence des Nations Unies, on estime à près de 5,3 millions le nombre de personnes au Zimbabwe qui ont un besoin urgent d’aide humanitaire.

La crise économique actuelle, aggravée par des conditions climatiques instables ces dernières années, a conduit à une insécurité alimentaire accrue et à un manque d’accès aux services essentiels de base, notamment les soins de santé. Cet appel demande au total 234 millions de dollars, dont 37,4 millions pour couvrir des besoins sanitaires urgents, afin d’aider les 2,2 millions de personnes les plus touchées. Il a pour but de compléter les programmes du Zimbabwe actuels et prévus.

La météo capricieuse, en particulier la survenue tardive de la saison des pluies et le déficit pluviométrique, pèse sur les fermiers et les éleveurs d’Afrique australe, notamment au Zimbabwe. Dans cette région, les agriculteurs sont encore en train de se relever d’une grave sécheresse provoquée par El Niño en 2015/2016. Les régimes de précipitations imprévisibles et la rareté des pâturages ont affaibli le bétail et les épidémies de ravageurs de cultures et de maladies animales sont prévalentes dans de nombreux districts.

La situation humanitaire qui se dégrade et l’aggravation des conditions économiques du pays, notamment la volatilité de la monnaie, viennent s’ajouter à des circonstances déjà difficiles pour les 1,3 million de personnes vivant avec le VIH au Zimbabwe.

L’insécurité alimentaire des ménages et un accès limité à l’hygiène, à l’assainissement et à l’eau peuvent avoir un impact disproportionné sur les personnes vivant avec le VIH. Les médicaments contre le VIH ne doivent pas être pris l’estomac vide. Les crises de diarrhée sévère, le choléra ou d’autres infections gastro-intestinales peuvent accélérer la progression de graves maladies liées au sida si elles ne sont pas traitées. En 2018, le Zimbabwe a connu la deuxième plus forte épidémie de choléra de son histoire récente. Le pays doit aussi faire face à des milliers de cas de fièvre typhoïde.

Parallèlement, l’absence d’accès aux devises étrangères a considérablement réduit les stocks de médicaments de base, kits de diagnostic et autres fournitures médicales. Certains fournisseurs pharmaceutiques privés acceptent aujourd’hui uniquement les dollars américains et leurs prix se sont envolés. Dans de telles circonstances, de nombreuses personnes, en particulier les personnes atteintes de maladies telles que le VIH et la tuberculose, ne peuvent plus se payer de médicaments ni de services de santé élémentaires. Et là où les dispensaires ont des disponibilités, de nombreuses personnes n’ont pas les moyens de se payer le transport. La non-observance du traitement met en péril la santé des patients et peut conduire à une résistance aux médicaments.

La situation délicate au Zimbabwe augmente aussi le risque d’infection à VIH, en particulier pour les femmes et les filles, les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur du pays. Lors des épisodes d’urgence humanitaire, lorsque des populations entières se déplacent, les filles sont particulièrement vulnérables à la séparation des familles, au mariage précoce, aux grossesses adolescentes, aux violences sexistes et aux mécanismes de survie extrêmes tels que le commerce du sexe.

« L’ONUSIDA est très préoccupé par l’aggravation de la situation humanitaire au Zimbabwe, où les personnes vivant avec le VIH sont touchées de manière disproportionnée par l’insécurité alimentaire et les pénuries de médicaments essentiels », a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA. « L’ONUSIDA est prêt à travailler avec tous les partenaires nationaux et internationaux afin d’atténuer les effets de la situation actuelle pour que les personnes puissent accéder aux services de base, en particulier les services de traitement et de prévention du VIH ».

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Emergency appeal

Une étude de marché pour la pérennisation à long terme de la CMMV au Zimbabwe et en Zambie

19 octobre 2016

La circoncision masculine médicale volontaire (CMMV) apporte aux hommes une protection efficace à 60 % contre le VIH. Malgré une amélioration et un élargissement, le recours aux services de CMMV stagne. PSI Zimbabwe et la Fondation Bill et Melinda Gates ont travaillé avec IPSOS, une société d'études de marché, pour savoir comment cartographier et mieux comprendre les associations d'idées que font les hommes et les garçons avec la CMMV, s'adapter à ceux qui présentent aujourd'hui les informations sur la CMMV et actualiser leurs programmes pour correspondre à de nouveaux publics.

On en sait beaucoup sur les raisons pour lesquelles les hommes subissent une CMMV, mais ces raisons ne sont pas systématiquement répertoriées, pas plus que les croyances des hommes concernant le déroulement de la procédure et la manière dont ces croyances influent sur la décision de recourir à une CMMV.

Les étapes par lesquelles passe un homme lorsqu'il décide de recourir à une CMMV en Zambie et au Zimbabwe ont été documentées afin de comprendre le parcours menant à cette décision, ce qui a influé sur cette décision, le rôle des principales influences et la manière dont les garçons et les hommes ont tendance à prendre des chemins différents vers la CMMV, en fonction de leur tranche d'âge. IPSOS a découvert qu'en moyenne, il faut deux ans et trois mois à un homme pour passer de la connaissance de la CMMV au lancement de la procédure.

IPSOS a enquêté auprès de 2 000 hommes âgés de 15 à 30 ans dans ces deux pays. Les conclusions montrent que les hommes se répartissent en six segments en ce qui concerne leur attitude envers la CMMV et qu'ils souhaitent des réponses concrètes et des messages directs portant sur cinq thèmes : 

  • sex-appeal
  • procédure
  • douleur
  • assistance sociale
  • bénéfices 

Des barèmes de notation ont été élaborés et appliqués sur le terrain pour aider à capter les réponses de ces hommes. Certaines idées ont été affinées et retestées, tandis que d'autres ont été abandonnées car elles n'avaient pas d'écho auprès du public.

PSI Zimbabwe et la Society for Family Health, de Zambie, ont utilisé les résultats de l'étude pour améliorer et adapter les messages aux différentes catégories d'hommes, passant ainsi moins de temps sur des messages qui ne sont pas pertinents pour un groupe spécifique. La mise en œuvre de l'étude a également permis de renforcer la confiance des mobilisateurs dans la délivrance de messages qui suscitaient auparavant un malaise, notamment sur la douleur et le sexe.  

Ils ont classé les différents groupes au moyen de critères de taille, facilité de conversion, capacité de sensibilisation des pairs et comportement à risque. Après avoir analysé les résultats, les équipes ont créé des archétypes ou « profils » pour chaque groupe et déterminé les secteurs dans lesquels les programmes et des messages spécifiques pourraient avoir le plus d'impact.

Les travailleurs communautaires qui centralisent les demandes de CMMV déclarent que la catégorisation des clients sur la base de leur relation vis-à-vis de la CMMV permet de gagner du temps. Ils peuvent ainsi identifier rapidement les candidats potentiels à partir des segments prioritaires pour passer plus de temps ou mettre fin au dialogue sans attendre si un client est peu motivé pour une CMMV.  Les mobilisateurs voient moins d'hommes mais obtiennent un plus fort taux de conversion grâce au passage de discussions en groupe à des entretiens individuels sur la base de l'outil de segmentation d'IPSOS. 

Désormais, les équipes dirigent les messages et les idées finales avant d'élargir les programmes pour une pérennisation à long terme de la mise en œuvre de la CMMV.  

Journée mondiale du sida 2016

Campagne Levons la main

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