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Un événement spécial à la Commission de la condition de la femme vise l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida

12 mars 2013

Co-présidents Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe (à gauche) et Hon Julia Duncan Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Libéria lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

Quels sont les progrès réalisés grâce à la riposte mondiale au sida pour garantir que les femmes et les filles vivent leurs vies sans violence ? Quelles sont les prochaines étapes nécessaires pour intensifier le défi contre la violence sexiste et ses liens au VIH ? Ces questions essentielles ont dominé la consultation à haut niveau qui s'est tenue à New York le 9 mars pendant la 57e session de la Commission de la condition de la femme (CSW).

Organisée par ONUSIDA et ONU Femmes, et co-sponsorisée par le Gouvernement d'Irlande, le Programme des Nations Unies pour le Développement ainsi que le Fonds des Nations Unies pour la Population, la consultation a réuni des militants clés de la société civile, des organisations des Nations Unies et des représentants gouvernementaux.

Coprésidée par Hon Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe et Hon Julia Duncan-Cassell, Ministre de l'Égalité des sexes et du Développement du Liberia, la consultation portait sur le thème prioritaire de la CSW : l'élimination et la prévention de toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles comme tremplin pour trouver les moyens d'accélérer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement 3 (promouvoir l'égalité des sexes) et 6 (stopper le VIH). Les participants ont également discuté du positionnement de la violence sexiste et du VIH dans l'agenda pour le développement post-2015.

« L'agenda post-2015 doit être vu comme étant le franchissement dernier cap, » déclare Thokozani Khupe, vice-présidente du Zimbabwe. « Nous devons voir les choses qui ne sont pas terminées et essayer de les aborder d'une manière différente », ajoute-t-elle.

La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination

Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes

La violence sexiste est une épidémie mondiale, et c'est la manifestation la plus brutale de l'inégalité entre les sexes. Selon l'ONUSIDA, au moins une femmes sur trois est battue, contrainte à des rapports sexuels forcés ou abusée d'une autre manière par un partenaire intime au cours de sa vie. Dans certains pays, jusqu'à 45% des filles de moins de 15 ans indiquent que leur première expérience sexuelle était forcée.

« La violence n'est pas inévitable, » indique Charlotte Watts de la London School of Hygiene and Tropical Medicine. « Même si les chiffres sont choquants, nous devrions nous en inspirer pour agir et en parler. »

Traiter les questions de la violence faite aux femmes et aux filles est cruciale si leur vulnérabilité au VIH en est réduite. Les femmes peuvent être forcées à avoir des rapports sexuels non désirés ou non protégés et elles peuvent faire face à la violence si elles révèlent qu'elles vivent avec le VIH. Des recherches en Afrique du Sud démontrent que les jeunes femmes soumises à la violence de partenaires intimes ont 12% plus de chance d'être infectées par le VIH. Les femmes mariées en Inde qui subissent à la fois la violence physique et sexuelle par leurs partenaires ont trois fois plus de chance de vivre avec le VIH que les femmes qui ne sont pas soumises à de telles attaques. Des cas de stérilisations et d'avortements forcés pratiqués sur les femmes vivant avec le VIH sans leur consentement informé sont répandus et documentés dans de nombreux pays.

Les représentants de la société civile ont partagé différentes perspectives sur la manière dont le VIH et la violence sexiste sont intimement liés. Jennifer Gatsi, membre de la coalition namibienne pour la Santé des Femmes a souligné les conséquences négatives dont souffrent les femmes vivant avec le VIH.

Photo de groupe lors de la Consultation de haut niveau sur l'accélération de la tolérance zéro à l'encontre de la violence sexiste par le biais de la riposte au sida. New York le 9 mars 2013.
Photo : ONUSIDA/M. Taamallah

« La naissance d'un enfant est généralement le plus beau jour de la vie d'une femme », commente Madame Gatsi. « Mais dans certains pays, le jour où un enfant naît d'une femme vivant avec le VIH, c'est le jour où elle meurt ou que commence sa confrontation à la discrimination. »

La consultation a discuté le fait que, malgré l'ampleur et les conséquences de la violence sexiste et son rôle dans l'alimentation de l'épidémie de VIH, trop souvent personne n'en parle ou ces faits ne sont pas punis. Il a été souligné que le simple fait de travailler à la transformation sociale des relations entre les sexes, y compris la responsabilisation économique et juridique des femmes, peut apporter les changements nécessaires pour les aider à rester en sécurité.

Selon la directrice, Droits, sexospécificité et mobilisation communautaire, Mariangela Simao, faire de véritables progrès contre la violence sexiste est un objectif clé pour des ripostes au VIH efficaces, comme cela est traduit dans la Stratégie de l'ONUSIDA 2011-2015.

Lynn Collins, une conseillère sur le VIH auprès du UNFPA qui a animé un panel lors de l'événement affirme, « Nous, au UNFPA, avons accueilli cette occasion de rassembler une série de voix, unies dans l'appel pour éradiquer la violence sous toutes ses formes haineuses par le biais de l'éducation et d'autres moyens de responsabilisation, de réformes et réparations juridiques ainsi que des services basés sur la santé et les droits sexuels et reproductifs et le VIH. »

La Commission de la condition de la femme qui se réunit tous les ans est l'un des principaux organismes de décision politique engagé pour l'égalité des sexes et l'avancement des femmes. Cette année, la réunion se tient du 4 au 15 mars.

Des agences des Nations Unies ont rencontré le Président et des responsables gouvernementaux du Botswana à la veille du Dialogue de haut niveau sur la santé

05 mars 2013

À la veille du Dialogue de haut niveau sur la santé concernant l'agenda de développement post-2015 organisé à Gaborone au Botswana les 5 et 6 mars 2013, les directeurs de quatre agences des Nations Unies ont rencontré Ian Khama, Président du Botswana, afin d'évoquer les implications de cette réunion sur la santé mondiale.

Le Président Khama a déclaré que son pays était fermement convaincu que l'investissement dans la santé et les autres secteurs sociaux constituait une étape incontournable du développement économique et social. Il a souligné que, malgré des priorités parfois antagonistes, les gouvernements devaient placer les ressources humaines en première place sur leur agenda national de développement. Il a également ajouté que, sans une population en bonne santé, les autres priorités deviennent forcément caduques.

Le Dr Margaret Chan, Directrice Générale de l'Organisation mondiale de la Santé, Anthony Lake, Directeur exécutif de l'UNICEF, le Professeur Babatunde Osotimehin, Directeur exécutif du FNUAP, et Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, ont participé à cette réunion.

Selon le Rapport mondial de l'ONUSIDA pour 2012, la couverture des services proposés au Botswana pour prévenir les nouvelles infections à VIH chez les enfants a été portée à 94 % en 2011. En outre, fin 2011, plus de 175 000 personnes, soit plus de 95 % des personnes admissibles, bénéficiaient d'un traitement antirétroviral, contre 57 % en 2004.

Plus tard ce même jour, ils ont rencontré Ponatshego Kedikilwe, Vice-Président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, Ministre des Affaires présidentielles et de l'Administration publique, Rév. Dr John Seakgosing, Ministre de la Santé et Ontefetse Matambo, Ministre des Finances et de la Planification du développement.

 

Déclarations

Ce n'est pas un hasard si l'un des événements majeurs en matière de développement de la santé est organisé ici, puisque la riposte au sida mise en place par le Botswana est devenue un modèle pour tous.

Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA

Une modification du code pénal péruvien va permettre à davantage de jeunes gens d'accéder aux services anti-VIH

12 février 2013

Avec cette révision du code pénal, les mineurs âgés de 14 à 18 ans pourront exercer leurs droits sexuels et reproductifs.
Photo : ONUSIDA

La Cour constitutionnelle du Pérou est en train de procéder à la modification d'un article du code pénal qui, depuis de nombreuses années, sanctionnait les rapports sexuels entre jeunes gens consentants. Les peines étaient particulièrement sévères pour les adolescents, qui risquaient jusqu'à 30 ans de prison. L'article 173 du code pénal empêchait également les mineurs d'accéder aux services fondamentaux de santé sexuelle et reproductive par peur des poursuites.

Avec cette révision du code pénal, les mineurs âgés de 14 à 18 ans pourront exercer leurs droits sexuels et reproductifs, à condition que les deux parties soient consentantes. Les rapports sexuels sans consentement mutuel continueront de constituer un crime au Pérou, avec de lourdes peines pour les coupables.

« La décision de la Cour constitutionnelle crée un effet protecteur pour les adolescents, car elle leur ouvre un accès élargi aux services de santé sexuelle et reproductive, ainsi qu'aux conseils et aux informations en matière de prévention des infections sexuellement transmissibles, dont le VIH », a déclaré Mima Barnechea, du Fonds des Nations Unies pour la Population (FNUAP).

En 2012, le FNUAP et l'ONUSIDA ont présenté une requête formelle devant la Cour constitutionnelle, plaidant en faveur d'une déclaration d'inconstitutionnalité pour l'article 173. Ce processus entrait dans le cadre d'une action plus large menée notamment par le Bureau du Médiateur du Pérou, Eduardo Vega Luna, ainsi que de requêtes en justice présentées à la Cour par plus de 10 000 citoyens péruviens.

Cette décision est une étape historique qui pose les bases de plans et de programmes à mettre sur pied au niveau national dans le but d'éviter les grossesses chez les adolescentes, de faire reculer les infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH, et de réduire la mortalité maternelle

Carlos Tacuri Calderon, jeune militant péruvien membre de l'INPPARES

« L'ONUSIDA salue la décision de la Cour constitutionnelle et félicite les magistrats pour leur détermination à protéger les droits humains des adolescents », a déclaré la Coordonnatrice de l'ONUSIDA au Pérou et en Bolivie, Regina Castillo. « La décision de la Cour renforce le droit des jeunes gens de prendre des décisions concernant leur santé et leur sexualité, ainsi que la nécessité d'élaborer des politiques et des programmes qui reconnaissent les jeunes comme de véritables acteurs du changement ».

Selon une enquête nationale de 2011 sur la démographie et la santé, un fort pourcentage de Péruviens ont des rapports sexuels avant l'âge de 18 ans. Plus de 12 % des adolescentes (âgées de 15 à 19 ans) sont tombées enceintes au moins une fois.

« Cette décision est une étape historique qui pose les bases de plans et de programmes à mettre sur pied au niveau national dans le but d'éviter les grossesses chez les adolescentes, de faire reculer les infections sexuellement transmissibles, notamment le VIH, et de réduire la mortalité maternelle », a indiqué Carlos Tacuri Calderon, un jeune militant péruvien membre de l'INPPARES.

L'ONUSIDA estime que près de 74 000 personnes vivent avec le VIH au Pérou, dont la moitié environ a été infectée avant l'âge de 20 ans. Cette situation met en avant la nécessité de sensibiliser davantage les adolescents sur le VIH et ses modes de transmission. En décembre 2012, en collaboration avec l'ONUSIDA et d'autres partenaires, le Ministère de la Santé a lancé la campagne « VIH : faites-vous dépister, il vaut mieux savoir », qui vise à diffuser auprès des jeunes garçons des messages essentiels de prévention du VIH et propose des tests de dépistage gratuits.

Éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie : bien plus que de simples comprimés

14 décembre 2012

Photo : ONUSIDA/D.Kwande

Une révision à mi-parcours de la mise en œuvre du Plan mondial pour éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie a été réalisée à Nairobi, au Kenya, les 6 et 7 décembre derniers. Cet atelier de deux jours a été l'occasion d'évoquer la suite des opérations pour surmonter trois obstacles majeurs à la concrétisation des objectifs du Plan mondial, à savoir la réalisation d'un diagnostic précoce chez les nourrissons, la mise à disposition des ressources humaines nécessaires pour les soins de santé et la gestion de la chaîne d'approvisionnement.

En juin 2011, l'ONUSIDA et le Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte contre le sida (PEPFAR) ont dévoilé le Plan mondial avec deux objectifs principaux pour 2015 : une réduction de 90 % du nombre d'enfants nouvellement contaminés par le VIH et une réduction de 50 % du nombre de décès maternels dus au sida. Le Plan mondial se focalise sur 22 pays prioritaires, qui comptabilisent le plus de femmes enceintes vivant avec le VIH selon les estimations.

À l'ouverture de la réunion, Deborah Von Zinkernagel, Coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain, a mis l'accent sur l'élan constaté au cours des 18 mois écoulés depuis le lancement du Plan mondial. « Un leadership politique fort, un changement progressif des politiques et un renforcement accéléré des programmes à tous les niveaux aident à réduire de façon significative les nouvelles infections à VIH chez les enfants et les décès liés au sida chez les mères », a affirmé Mme Von Zinkernagel. « Même si la partie est loin d'être gagnée, l'intensification des efforts de nombreux partenaires dans le cadre du Plan mondial fait progresser la réalisation de l'objectif d'une génération sans sida », a-t-elle ajouté.

En ce qui concerne les défis, les participants ont souligné qu'une confirmation immédiate de l'infection à VIH chez un enfant est impérative pour garantir la mise en place opportune de la thérapie antirétrovirale, étant donné que la moitié des enfants contaminés par le virus décèdent avant l'âge de deux ans. L'ONUSIDA estime que, en 2010, sur 65 pays ayant établi des rapports, seuls 28 % des enfants nés de mères vivant avec le VIH ont subi un test de dépistage du VIH au cours des deux premiers mois de leur vie. En 2011, 230 000 enfants sont morts de causes liées au VIH dans le monde et seuls 28 % des enfants remplissant les conditions pour un traitement en bénéficiaient réellement, contre 54 % des adultes.

Les participants ont aussi souligné que, malgré les progrès effectués en matière de prestation de services visant à empêcher la transmission du VIH de la mère à l'enfant, l'accès à un diagnostic approprié et/ou à un traitement pour les femmes enceintes est resté nettement insuffisant. Selon l'ONUSIDA, en 2011, le pourcentage des femmes enceintes remplissant les conditions pour un traitement, qui vivaient avec le VIH et ont suivi une thérapie antirétrovirale pour elles-mêmes, est estimé à 30 %.

Dans les pays comme la République démocratique du Congo, le Tchad et le Nigeria, moins de 20 % des femmes enceintes ont bénéficié d'un dépistage du VIH et de conseils à ce sujet en 2010. Les participants ont noté que, dans certain cas, l'accès à ces services était restreint par des politiques gouvernementales mal informées ou mal orientées qui ne considèrent pas la mise à disposition de ce traitement vital comme étant prioritaire.

Les défis généraux associés à la chaîne d'approvisionnement et, plus particulièrement, le prix des produits de base, ont des implications non négligeables. En effet, les participants ont reconnu que, sans chaîne d'approvisionnement efficace, les objectifs du Plan mondial ne peuvent tout simplement pas être remplis. Des stratégies comme le regroupement et l'intégration des achats, le renforcement et l'harmonisation des systèmes réglementaires, la transparence des systèmes et l'amélioration des prévisions concernant les produits de base afin de réduire le gaspillage des stocks, sont essentielles pour maximiser l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement. La réunion a également été l'occasion d'évoquer l'importance de disposer de financements prévisibles et d'un personnel expérimenté pour assurer une gestion logistique efficace tout en réduisant les coûts.

Le manque de ressources humaines dans le domaine de la santé, et plus particulièrement de médecins, d'infirmières et de sages-femmes, a été signalé comme étant un obstacle majeur à l'expansion rapide des services de prévention, de traitement et d'appui en matière de VIH pour les mères et les enfants. De nombreux pays participants expérimentent la délégation et le partage des tâches, et le travail avec des agents de santé non professionnels ou communautaires pour étendre la portée des services de soins de santé. Des stratégies en mesure d'accélérer le recrutement, la préservation et la formation continue des professionnels de santé ont été échangées, comme l'officialisation du rôle des agents de santé communautaires, le développement d'un cadre officiel de gestion de ces professions dans le but de chapeauter les établissements de santé et l'accélération des programmes de formation préalable.

Même si la partie est loin d'être gagnée, l'intensification des efforts de nombreux partenaires dans le cadre du Plan mondial fait progresser la réalisation de l'objectif d'une génération sans sida

Deborah Von Zinkernagel, Coordonnatrice de la lutte mondiale contre le sida pour le gouvernement américain

Les participants ont convenu que l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants et maintenir leurs mères en vie allait bien au-delà de simples comprimés. En effet, il s'agit avant tout de protéger la santé, la dignité et la sécurité des mères qui vivent avec le VIH et de leurs enfants. Il faut également relever les défis qui se posent pour concrétiser les résultats en matière de santé au sens large, au-delà des objectifs au regard du VIH, grâce à la formation des professionnels de santé et à l'élimination des obstacles au niveau de la chaîne d'approvisionnement en médicaments. Pendant l'atelier, les participants ont défini les actions clés à mettre en place pour progresser vers les objectifs du Plan mondial dans ces domaines. Ils ont aussi discuté de l'architecture de financement internationale, et de la manière dont les ressources disponibles, comme le Fonds mondial et le PEPFAR, pourraient être optimisées, mais en commençant par leurs propres mécanismes de financement nationaux.

Pour clôturer la réunion, le Dr Bernhard Schwartlander, Directeur du département Réalité, Innovation et Politiques de l'ONUSIDA, a félicité les pays pour leur dynamisme. « L'appel en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants à l'horizon 2015 et maintenir leurs mères en vie a été largement entendu », a-t-il indiqué, « et les pays procèdent désormais à des investissements importants et durables pour leurs populations. Il est désormais temps d'intensifier nos efforts car nous entrons dans la deuxième phase du Plan mondial, et de prouver que nous méritons la confiance que nous accordent nos gouvernements et les personnes que nous servons. »

Cette réunion a rassemblé les représentants gouvernementaux de 16 des 22 pays prioritaires identifiés dans le Plan mondial, ainsi que les représentants du PEPFAR, des Nations Unies et de plusieurs agents de réalisation de dimension internationale. Les organisations suivantes étaient également représentées : Women Fighting AIDS in Kenya (WOFAK), la Communauté internationale des femmes vivant avec le VIH/sida (ICW) et l'Équipe spéciale inter-agences sur la prévention des infections dues au VIH chez les femmes enceintes, les mères et leurs nourrissons.

Nouvelles directives pour une meilleure prévention du VIH chez les professionnels du sexe

11 décembre 2012

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), en partenariat avec le FNUAP, l'ONUSIDA et le Global Network of Sex Work Projects, a développé de nouvelles directives visant à mieux protéger les professionnels du sexe contre le VIH et les autres infections sexuellement transmissibles (IST).

Les professionnels du sexe sont souvent extrêmement vulnérables au VIH et aux autres infections sexuellement transmissibles (IST) en raison de facteurs multiples (grand nombre de partenaires sexuels, conditions de travail dangereuses et obstacles à la négociation pour le port systématique d'un préservatif, etc.). En outre, les professionnels du sexe n'exercent qu'un contrôle mineur sur ces facteurs en raison de leur marginalisation sociale et car leurs environnements de travail sont souvent criminalisés. Dans certains contextes, l'alcool, la consommation de drogues et la violence peuvent encore exacerber leur vulnérabilité et les risques qu'ils courent.

« Le risque qu'un professionnel du sexe soit contaminé par le VIH ou d'autres IST est nettement plus élevé que pour les autres personnes », déclare le Dr Gottfried Hirnschall, Directeur du département VIH/sida à l'OMS.

L'objectif du document d'orientation, Prévention et traitement de l'infection à VIH et des autres infections sexuellement transmissibles chez les professionnels du sexe dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, est de fournir des recommandations techniques sur les programmes efficaces en matière de prévention et de traitement du VIH et d'autres IST auprès des professionnels du sexe et de leurs clients.

Prévenir l'infection des professionnels du sexe peut améliorer la santé des professionnels du sexe eux-mêmes mais également ralentir la transmission du VIH et des IST au sein de populations plus vastes. Des actions préventives dans des pays aussi divers que le Brésil, l'Inde, le Kenya et la Thaïlande, ont réussi à réduire la transmission des IST dans le commerce du sexe en renforçant l'utilisation des préservatifs. Elles ont ainsi permis d'améliorer l'état de santé global des professionnels du sexe et d'accélérer la mise sous contrôle des épidémies de VIH et d'IST.

Les nouvelles directives de l'OMS recommandent que les pays œuvrent en faveur de la décriminalisation du commerce du sexe et encouragent les pays à améliorer l'accès des professionnels du sexe aux services de santé. Elles définissent également un ensemble d'actions visant à responsabiliser les professionnels du sexe et soulignent que l'utilisation correcte et systématique d'un préservatif peut réduire les transmissions entre les professionnels du sexe (hommes, femmes ou transsexuel(le)s) et leurs clients.

Les preuves indiquent que, lorsque les professionnels du sexe arrivent à imposer des rapports sexuels protégés, le risque d'infection à VIH et donc leur vulnérabilité sont considérablement réduits. Les directives encouragent la réalisation régulière de dépistages volontaires et le traitement des IST pour les professionnels du sexe, afin d'améliorer leur santé et de contrôler la propagation du VIH et des IST.

Selon l'OMS, ces directives basées sur des données probantes sont destinées à être utilisées par les responsables nationaux de la santé publique et les gestionnaires des programmes de lutte contre le VIH et les IST, les organisations non gouvernementales dont les organisations communautaires et de la société civile, et les professionnels du sexe. Ces directives peuvent également être utiles pour les bailleurs de fonds internationaux, les médias scientifiques, les décideurs gouvernementaux en matière de santé et les militants.

« Le VIH et le travail du sexe » : ripostes innovantes à la corrélation entre commerce du sexe et VIH en Asie et dans le Pacifique

11 décembre 2012

À Rangoun, une jeune femme se repose dans un centre d'accueil mis sur pied par l'initiative birmane Targeted Outreach Programme, ou TOP Myanmar, qui a réalisé des progrès remarquables en matière d'élargissement de l'accès aux services intégrés de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre le VIH adressés aux professionnels du sexe depuis sa création en 2004. « Lorsque je ne me sens pas très bien, je viens ici, au centre, et je me repose, je discute avec des amis, je chante des chansons ou je regarde des films. On peut parler entre nous et demander des informations et de l'aide pour résoudre nos problèmes », explique-t-elle.

En Inde, l'initiative Veshya Anyay Mukti Parishad ou VAMP Plus, facilite l'accès aux services de dépistage et de traitement du VIH par le biais d'opérations de sensibilisation, par l'éducation et par des actions de proximité. Elle a aussi créé un réseau communautaire de soins et de protection qui aide les professionnels du sexe vivant avec le VIH à se défendre, à chercher et à recevoir un traitement, et à obtenir des soins et un soutien tout en s'attelant aux problèmes plus génériques en matière de la santé et de bien-être, dont l'alimentation et le logement.

De plus, au Bangladesh, Durjoy Nari Sangha permet aux 3 500 professionnelles du sexe qui lui sont affiliées de revendiquer le respect de leurs droits à l'égalité, à la dignité, à la santé et à la sécurité. « L'étendue et la gravité de la violence à l'encontre des professionnels du sexe ne provoquent aucune réaction ; cela semble quasiment normal », déclare Durjoy Nari Sangha. « Bien souvent, la stigmatisation à l'encontre des professionnels du sexe implique qu'ils ne sont pas considérés comme méritant un soutien et une protection. » L'initiative antiviolence est en train de changer les choses. Grâce aux efforts dans le cadre de cette initiative, la violence à l'encontre des professionnels du sexe a baissé et les professionnels du sexe eux-mêmes sont davantage informés et conscients de leurs droits.

Les nouveaux groupes émergents peuvent profiter du réseau d'organisations existant, les professionnels du sexe peuvent apprendre énormément de choses des autres professionnels du sexe, de la résolution de leurs problèmes à l'élaboration de propositions

Tracey Tully, porte-parole du Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe

Les professionnels du sexe ont été touchés de plein fouet par le VIH dans de nombreuses régions du monde, Asie et Pacifique y compris. Toutefois, ils font aussi partie des populations clés à haut risque qui ont le mieux réagi aux campagnes de prévention du VIH, en mettant en place des stratégies de sensibilisation et en s'engageant dans des initiatives entre pairs dans le but de riposter à l'épidémie.

TOP Myanmar, VAMP Plus et Durjoy Nari Sangha font partie des 11 organisations dont le travail a été recensé dans Le VIH et le commerce du sexe – Ripostes innovantes en Asie et dans le Pacifique, qui regroupe des études de cas produites conjointement par le FNUAP, l'ONUSIDA et le Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe (APNSW).

Les études de cas fournissent des informations sur la manière dont les programmes et la sensibilisation sur le commerce du sexe et le VIH ont été mis en place, avec les avis de certains professionnels du sexe sur les mesures les plus efficaces et la raison de leur succès. Ces réactions illustrent la façon dont ces efforts ont permis aux professionnels du sexe d'exiger le respect de leurs droits humains, de prendre le contrôle sur leur environnement de travail et d'améliorer leurs conditions sanitaires et sociales.

Pradeep Kakkattil, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique et Tracey Tully, porte-parole du Réseau Asie/Pacifique des professionnels du sexe, au cours du lancement de « Le HIV et le commerce du sexe ».
Photo : ONUSIDA

« L'expérience en matière de riposte efficace au VIH dans le contexte du commerce du sexe est très riche en Asie et dans le Pacifique ; toutefois, il n'existait pas suffisamment de documentation et d'analyse de cette expérience », affirme Julia Cabassi, Conseillère régionale, VIH & MARPs, Bureau régional du FNUAP pour l'Asie et le Pacifique. “Le VIH et le travail du sexe contribue à combler cette lacune. »

Pradeep Kakkattil, Directeur régional adjoint de l'ONUSIDA pour l'Asie et le Pacifique, déclare que ce document est une ressource importante permettant de réaffirmer les engagements, y compris la diminution de la transmission du VIH par voie sexuelle de 50 % d'ici 2015. « Dans la perspective des Nations Unies, nous avons une chance extraordinaire de disposer d'un outil aussi puissant », précise M. Kakkattil. « Il nous donne un cadre et une crédibilité communautaire par rapport aux décideurs politiques. Il constitue un outil communautaire exceptionnel, qui joue aussi un rôle de sensibilisation et de planification », ajoute-t-il.

Tracey Tully, porte-parole de l'APNSW, déclare que ce document démontre l'efficacité de l'engagement entre pairs. « Les nouveaux groupes émergents peuvent profiter du réseau d'organisations existant, les professionnels du sexe peuvent apprendre énormément de choses des autres professionnels du sexe, de la résolution de leurs problèmes à l'élaboration de propositions », indique-t-elle.

Le rapport UNFPA se focalise sur l'approche basée sur les droits à la planification familiale

14 novembre 2012

Le Rapport sur l'état de la population mondiale 2012 met l'accent sur la nécessité pour plus d'action politique et programmatique afin de garantir que toutes les personnes ont accès aux services de planification familiale.
Photo : UNFPA

Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a lancé son Rapport sur l'état de la population mondiale 2012 intitulé « Oui au choix, non au hasard ». La nouvelle publication met une fois encore l'accent sur la nécessité pour plus d'action politique et programmatique afin de garantir que toutes les personnes aient, de manière égalitaire, un accès aux services de planification familiale qui est cruciale pour l'aptitude des personnes à exercer leurs droits reproductifs.

Selon le rapport, cette approche basée sur les droits peut être le début d'un cadre de développement durable mondial qui emboiterait le pas aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 2015.

En permettant aux personnes de choisir le nombre d'enfants et leur espacement, la planification familiale a permis aux femmes et à leurs enfants de vivre en meilleure santé et plus longtemps. Toutefois, tout le monde n'est pas encore en mesure de planifier sa vie sexuelle et reproductive. Le rapport souligne qu'un nombre extrêmement important, 222 millions de femmes en âge de procréer dans les pays en développement, n'ont toujours pas accès aux moyens contraceptifs modernes. Cela les expose au risque d'infection par le VIH. Les femmes et les filles en âge de reproduction sont les plus touchées par l'épidémie de VIH au Zimbabwe par exemple, et le VIH est responsable d'un décès maternel sur quatre. Au Malawi, le manque d'information, les grandes distances vers les services et des fournisseurs inamicaux contribuent à des taux élevés de grossesses non désirées et au VIH parmi les adolescents et les jeunes.

Malgré des engagements internationaux pour supprimer les obstacles à la planification familiale pour tous les groupes de population, des études indiquent que les besoins des jeunes sont encore largement négligés. Le rapport note que la plus grande génération de jeunes dans l'histoire est incapable d'exercer complètement ses droits reproductifs et d'éviter des grossesses indésirées, d'atténuer les risques de décrochage scolaire ou de se protéger soi-même des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH.

Le rapport indique que chaque jour 2 500 jeunes, en majorité des jeunes-filles, sont nouvellement infectés par le virus.

Un certain nombre d'autres groupes importants de la population sont négligés par les systèmes de planification familiale et, quelques fois, ils doivent faire face à des barrières insurmontables : des jeunes, des adultes célibataires, des personnes qui sont séparées de leur partenaire, des hommes âgés, des personnes handicapées, des réfugiés, des personnes vivant avec le VIH et des minorités ethniques. Un besoin énorme existe pour fournir des services durables et ciblés à ces groupes. Le rapport constate que les coûts engendrés par l'ignorance du droit à la planification familiale exacerbera la pauvreté, l'exclusion, la mauvaise santé et l'inégalité entre les sexes.

Il y a toutefois des signes de progrès. Le Vietnam a élargi ses services de santé reproductive pour y inclure, par exemple, la planification familiale, les soins pré et post-natals et la prévention du VIH.

En juillet dernier, lors du sommet de Londres sur la planification familiale, les pays donateurs et les fondations se sont engagés, ensemble, sur la somme de 2,6 milliards $ pour que la planification familiale non satisfaite soit disponible pour 120 millions de femmes dans les pays en développement d'ici 2020. Les pays en développement eux-mêmes se sont également engagés à augmenter leur appui.

Toutefois, et selon le rapport, 4,1 milliards $ supplémentaires sont nécessaires chaque année pour faire face à nécessité de planification familiale non satisfaite. Cet investissement sauverait des vies en évitant des grossesses non désirées et des avortements dangereux.

Il est dit que l'argent est juste une partie de la solution. Le rapport invite également les gouvernements et les leaders à prendre ou à renforcer une approche basée sur les droits à la planification familiale, sécuriser l'accent mis sur la planification familiale dans l'agenda de développement durable mondial, garantir l'égalité en ciblant les groupes exclus spécifiques et lever des fonds pour investir pleinement dans la planification familiale.

Les jeunes vivant avec le VIH en Amérique latine font entendre leurs voix

18 octobre 2012

Le Réseau des jeunes séropositifs pour l'Amérique latine et les Caraïbes a lancé une consultation régionale pour les jeunes vivant avec le VIH. L'objectif de la consultation est d'obtenir des informations sur les réalités auxquelles font face les jeunes vivant avec le VIH dans leurs vies de tous les jours afin de développer de nouvelles stratégies pour la lutte contre le virus, plus efficaces, ciblées sur leurs besoins spécifiques.

L'outil de consultation développé avec le soutien de l'ONUSIDA, l'UNICEF et le FNUAP est une étude confidentielle en ligne d'environ 40 questions qui ciblent des jeunes entre 18 et 29 ans vivant avec le VIH, issus de 17 pays latino-américains et de 2 pays hispanophones des Caraïbes. La plateforme en ligne est conçue pour fonctionner sur n'importe quel ordinateur et a un programme spécial pour permettre l'accès à partir d'appareils mobiles.

L'outil collectera des informations relatives aux aspects socio-démographiques des jeunes vivant avec le VIH, leur accès aux services de santé, leurs expériences sur la stigmatisation et la discrimination ainsi que leur leadership et participation à la communauté. Les jeunes vivant avec le VIH seront en mesure de participer à l'étude jusqu'au 30 novembre 2012 sur le site suivant : http://consulta.jovenespositivos.org

« Habituellement, les jeunes séropositifs restent invisibles pour la recherche et les exercices de collecte de données. Cette consultation est une occasion de faire entendre leurs voix, » explique Mariane Iacono, l'un des membres fondateurs du Réseau de jeunes séropositifs. « Pour permettre d'élaborer des stratégies de lutte contre le virus et des programmes qui répondent à nos besoins, nous devons connaître nos situations, besoins et réalités dans nos communautés. »

Une équipe de jeunes du Réseau des jeunes séropositifs analyseront les résultats de la consultation en ligne et concevront des plans d'action à court et à long terme pour la région. Les résultats serviront également d'outils de sensibilisation pour demander le développement de stratégies nationales qui ciblent les besoins des jeunes vivant avec le VIH. « Nous savons qu'il est quelquefois difficile de partager des sentiments et des souvenirs, mais nous sommes d'avis que c'est par nos propres expériences que nous pouvons amener de nouvelles idées et solutions pour lutter contre le VIH d'une manière plus détaillée et efficace en termes de coûts, » déclare Pablo Aguilera, membre du Réseau.

Pour permettre d'élaborer des stratégies de lutte contre le virus et des programmes qui répondent à nos besoins, nous devons connaître nos situations, besoins et réalités dans nos communautés

Mariana Iacono, l'un des membres fondateurs du Réseau de jeunes séropositifs

En Amérique latine, environ 68 000 adolescents (10-19 ans) vivent avec le VIH. 34 680 sont des femmes. En 2011, 34 440 nouvelles infections concernaient les jeunes âgés de 15 to 24 ans représentant 41% de toutes les infections d'adultes. « Une génération de jeunes nés avec le VIH grandit avec ses besoins spécifiques qui sont largement négligés, » note Mark Connolly, conseiller principal de l'UNICEF pour l'Amérique latine et les Caraïbes. En 2011, environ 2 000 enfants sont nés avec le VIH dans la région.

Pendant la transition de l'enfance à l'adolescence vers la vie de jeune adulte des jeunes vivant avec le VIH, ils font face à une série de besoins spécifiques, y compris l'accès aux traitements, la lutte contre la stigmatisation et la discrimination, l'accès à des services pour la santé sexuelle et reproductive spécialement conçus pour eux. « Les jeunes vivant avec le VIH sont un groupe hétérogène, avec diverses populations qui nécessitent une attention urgente dans de nombreux domaines, surtout ceux qui sont les plus affectés par la stigmatisation et la discrimination comme les personnes transsexuelles, les gays et les consommateurs de drogues » déclare Cesar A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine.

La Directrice régionale du FNUAP pour l'Amérique latine et les Caraïbes, Marcela Suazo, a insisté sur le fait que l'épidémie frappant les jeunes séropositifs s'est aggravée en raison de l'exclusion sociale ainsi que l'inégalité entre les sexes, la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. « Il est nécessaire de garantir une plateforme des droits humains qui étende un large accès non discriminatoire à l'éducation, aux conseils santé et les droits sexuels et reproductifs pour les jeunes », dit-elle.

En Amérique latine, une nouvelle vague de mobilisation menée par la communauté de jeunes émerge, militant pour les droits humains et réclamant l'accès aux services anti-VIH. Le Réseau des jeunes séropositifs organise la jeunesse pour qu'elle participe à la prise de décisions et aux espaces de consultations au-delà des sphères nationales. En décembre 2012, le Réseau organise la première réunion régionale pour les jeunes afin de définir des actions conjointes dans toute la région, renforcer le leadership et la mobilisation pour atteindre les objectifs internationaux d'ici 2015.

La campagne CONDOMIZE! s'invite à la Conférence internationale sur le sida 2012

24 juillet 2012

La campagne CONDOMIZE! tend à sensibiliser le public sur l'importance d'utiliser des préservatifs de façon vivante et ludique.
Photo : Scott Henderson

Les préservatifs sont de nouveau à l'honneur à l'occasion de la XIXe Conférence internationale sur le sida qui se tient à Washington, DC du 22 au 27 juillet, par le biais du nouveau lancement d'une campagne visant à promouvoir leur utilisation et leur disponibilité et distribuant 850 000 préservatifs.

La campagne CONDOMIZE! vise à souligner l'efficacité des préservatifs, masculins et féminins, dans la prévention du VIH et appelle les gouvernements, les donateurs et les utilisateurs à intensifier l'accès, et la demande, à des préservatifs de qualité comme principal rempart contre le VIH.  Elle milite pour que les parties prenantes investissent des ressources et des supports significatifs pour promouvoir l'utilisation des préservatifs comme technologie la plus efficace et disponible dans la riposte mondiale au sida. La lutte contre la stigmatisation qui entoure encore les préservatifs est également l'un des principaux objectifs de la campagne.

« N'oublions pas que le préservatif reste le moyen le moins cher et le plus efficace dont nous disposons pour mettre fin à la propagation du VIH », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, insistant sur l'importance des préservatifs lors de son discours d'ouverture à la conférence. « Il est grand temps de démocratiser le préservatif », a-t-il ajouté.

L'initiative a vu le jour à l'occasion de la Conférence internationale sur le sida 2010 à Vienne, dans le cadre d'un partenariat entre l'UNFPA et le Condom Project, en étroite collaboration avec la Croix Rouge des Bahamas; DKT International, une ONG de marketing social, la Female Health Company, la Société internationale du sida et l'ONUSIDA.

Outre la distribution massive de préservatifs, du rap et de courts clips ont été créés, communiquant des messages clés de grands dirigeants sur l'importance de l'utilisation de préservatifs. Ces messages sont diffusés sur des écrans de télévision tout au long de la conférence.

Franck DeRose, directeur exécutif du Condom Project et coordinateur mondial de la campagne CONDOMIZE!, a déclaré : « Nous aidons les gens à prendre conscience de choses très graves et de la nécessité de promouvoir l'utilisation des préservatifs de façon moderne et ludique. Nous devons veiller à ce que ceux qui utilisent des préservatifs y aient accès lorsqu'ils en ont besoin et dans un lieu où ils se sentent à l'aise. La campagne de sensibilité à la Conférence internationale sur le sida 2012 est l'une des mesures visant à transformer cela en réalité. »

N'oublions pas que le préservatif reste le moyen le moins cher et le plus efficace dont nous disposons pour mettre fin à la propagation du VIH. Il est grand temps de démocratiser le préservatif

Michel Sidibé, directeur exécutif de l'ONUSIDA

La campagne a indiqué que la disponibilité de préservatifs avait considérablement baissé dans certains pays. Par exemple, en 2011 en Afrique subsaharienne, il n'y avait que neuf préservatifs disponibles par homme par an, et seul un préservatif féminin pour 10 femmes. Ces préservatifs étaient essentiellement fournis par des donateurs aux pays à revenu faible ou intermédiaire ne disposant pas de ligne budgétaire pour l'acquisition de préservatifs.

Selon l'UNFPA, le soutien et les financements de la part des gouvernements doivent être renforcés pour augmenter la disponibilité de préservatifs masculins et féminins. Ils doivent mettre en place des initiatives de sensibilisation et encourager les gens à utiliser des préservatifs dans le cadre d'une approche de prévention combinée du VIH qui utilise toutes les méthodes avérées pour éviter l'infection.

« Nous savons que la transmission sexuelle représente plus de 80 % des nouvelles infections au VIH dans le monde ; nous pouvons réduire l'incidence du VIH en encourageant les rapports sexuels protégés », a déclaré Bidia Deperthes, conseillère technique principale sur le VIH auprès de l'UNFPA.

Le marketing social de ces moyens de prévention s'illustre par l'engagement de DKT International, dont le président, Philip Harvey, a déclaré vouloir rendre les préservatifs aussi « intéressants et faciles à acheter que le Coca-Cola ». Le fabricant de préservatifs Durex saisit l'occasion de s'engager dans une intervention de sensibilisation.  Charles Shepherd, le directeur de promotion de la santé du groupe a indiqué : « Nous sommes ravis de pouvoir aider, non seulement en faisant don d'un million de préservatifs au programme CONDOMIZE! à l'occasion de la Conférence internationale sur le sida 2012, mais également en nous impliquant dans des séances éducatives. »

Les organisateurs indiquent que de nombreux participants de la conférence ont affiché un intérêt certain et leur ont demandé de déployer la campagne à échelle nationale.

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