Caribbean

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Entretien avec John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

07 décembre 2012

Les Envoyés spéciaux du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida sont des personnes engagées désignées par le Secrétaire général des Nations Unies pour contribuer à faire avancer l'action de lutte contre le sida au niveau mondial et garantir que le sida reste une priorité politique essentielle dans leurs régions respectives. Dans une série d'entretiens avec Unaids.org, les Envoyés spéciaux pour le sida partagent leurs points de vue sur la situation de l'épidémie de sida et sur leur propre rôle dans l'effort mondial pour mettre un terme à cette épidémie.

John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

John Edward Greene a été nommé Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes en novembre 2011, en raison de la qualité de son travail en tant que Secrétaire général adjoint responsable du secteur du développement social et humain au Secrétariat de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

Le professeur Greene a derrière lui une longue carrière régionale et internationale dans le domaine universitaire, du développement du secteur social, de la réduction de la pauvreté, du développement organisationnel et du sida. Alors qu'il œuvrait au sein de la CARICOM, le professeur Greene a élaboré le projet de création du Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP) qui a été reconnu, en 2004, comme une meilleure pratique internationale dans la riposte au VIH.

Il a été distingué en 2010 par le gouvernement du Suriname, qui l'a nommé Grand Officier de l'Ordre de l'Étoile jaune pour ses contributions dans le secteur du développement social et de la santé dans les Caraïbes, et plus particulièrement dans le cadre de la riposte au sida. La Caribbean Youth Ambassadors Corp lui a aussi conféré le Prix de la Jeunesse pour son rôle pionnier dans les programmes de développement et en faveur de la jeunesse dans la région.

En tant qu'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida, quel est selon vous votre rôle dans la riposte au sida ?

En tant qu'Envoyé spécial, mon rôle est de militer en faveur des objectifs et des engagements définis dans la Déclaration politique sur le VIH/sida de 2011. Je m'efforce en particulier de promouvoir les concepts de responsabilité partagée et de durabilité de la riposte au sida, et de mettre les droits de l'homme au cœur de la riposte. Ces concepts ont été identifiés comme des priorités par la population des Caraïbes.

Quelles sont vos motivations dans ce rôle ?

Je travaille avec l'ONUSIDA pour renforcer le Partenariat Pan-Caraïbe contre le VIH/sida (PANCAP), un partenariat unique entre les gouvernements, le secteur privé, les ONG et les agences pour le développement sur l'ensemble du territoire caribéen de langue anglaise, française, néerlandaise et espagnole.

Parmi les petits pays qui composent les Caraïbes, nombreux sont ceux qui n'ont pas la capacité de riposter efficacement au sida au niveau national. Le PANCAP regroupe les programmes nationaux de lutte contre le VIH et les organisations internationales et régionales, afin de progresser ensemble dans tous les domaines de la riposte au sida.

Les jeunes constituent la nouvelle génération de leaders. Ils sont à la base de l'évolution que nous prônons pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida.

John Edward Greene, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida aux Caraïbes

Au niveau communautaire, le défi que représente la réduction de la stigmatisation et de la discrimination est soutenu par Champions for Change, groupe rassemblant des individus engagés et respectés qui agissent pour sensibiliser le public à leurs projets et qui œuvrent pour résoudre ces problèmes dans leurs pays.

De plus, les Caraïbes pourraient être la première région au monde à parvenir à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants, ce qui constitue une perspective très encourageante.

Quelles améliorations constatez-vous au niveau de la riposte au sida dans les Caraïbes ?

Les gouvernements des Caraïbes sont de plus en plus conscients de la nécessité d'investir dans la riposte au sida afin d'éviter de régresser par rapport aux améliorations réalisées en ce qui concerne l'accès au traitement et à la prévention du VIH. En outre, ils sont de plus en plus réceptifs à l'égard de la promotion des droits de l'homme et en particulier de la suppression des lois punitives des corpus législatifs.

Quels sont les principaux problèmes et défis qui restent présents dans la région ?

Les principaux défis auxquels nous sommes confrontés dans la région concernent la durabilité des programmes de lutte contre le VIH, le maintien et le renforcement de l'accès aux médicaments antirétroviraux et la progression de l'agenda en matière de droits de l'homme, dans le but de réduire la stigmatisation et la discrimination. Ce dernier aspect n'implique pas uniquement la promotion de l'élimination des lois punitives mais nécessite aussi un changement global des valeurs et des attitudes. Pour ce faire, nous devons maintenir le dialogue afin de nous appuyer sur le concept de respect des droits fondamentaux pour tous, sur la base de la Déclaration universelle des droits de l'homme.

De plus, bien que le fait de sortir le sida de son isolement soit devenu un thème récurrent de l'agenda post-2015, il est important de souligner que le sida est la maladie la plus fortement touchée par la stigmatisation et la discrimination.

Dans le cadre de votre activité au sein de CARICOM, vous avez soutenu et encouragé l'implication des jeunes dans les programmes de lutte contre le sida. Quel est le rôle des jeunes dans la riposte au sida actuelle ?

Je suis heureux de dire que les jeunes sont très engagés dans le développement et la mise en œuvre des politiques de lutte contre le VIH dans le cadre du PANCAP. Le Programme des jeunes ambassadeurs de la CARICOM a été très efficace pour impliquer les jeunes dans le processus de prise de décision dans la région. En tant qu'Envoyé spécial, je travaillerai avec passion avec les leaders de la jeunesse et leurs groupes représentatifs pour identifier des approches plus créatives dans le but de diminuer les comportements à risque, dont la consommation de drogue et les relations sexuelles avec des partenaires multiples, auprès des jeunes.

Les jeunes constituent la nouvelle génération de leaders. Ils sont à la base de l'évolution que nous prônons pour atteindre l'objectif d'une génération sans sida.

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Les succès et les défis de lutte contre le VIH en Haïti reconnus lors la Journée mondiale de lutte contre le sida

02 décembre 2012

Le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé (à gauche) participe à un événement pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, avec l'ambassadeur des Etats-Unis à Haïti, Pamela White ainsi que la Première dame, Sophia Martelly.

D'un côté, la riposte au VIH en Haïti fait parallèle au rétablissement depuis son temblement de terre. Bien que les missions soient loin d'être terminées, les parties prenantes nationales et internationales ont collaboré pour confronter leurs défis et les importantes avancées qu'elles ont réalisées.

Lors d'une commémoration pour la Journée mondiale de lutte contre le sida à Pétionville, Haïti, organisée par le Ministère de la Santé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé a félicité le pays pour ses progrès vers la vision « Objectif zéro : » zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida.

Dans les 10 dernières années, le taux de nouvelles infections à VIH en Haïti est tombé à 54%. De 2005 à 2011, il y a eu une baisse nationale des décès dus au sida de 47%. En 2011, 58% des Haïtiens vivant avec le VIH avaient accès à la thérapie antirétrovirale. M. Sidibé a exprimé son optimiste pour la poursuite de cette trajectoire positive.

« J'étais honoré de rencontrer hier le Président de la République et je peux vous dire que pendant cette conversation il était évident qu'il souhaitait mettre le sida au centre de ses efforts pour garantir que toutes les personnes aient accès aux services d'information et d'appui nécessaires à la vie, » déclare Monsieur Sidibé.

Ces efforts, selon M. Sidibé, doivent se focaliser sur les plus vulnérables du pays. Environ 18% des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 8% des professionnel(le)s du sexe en Haïti vivent avec le VIH. Près de la moitié des jeunes haïtiens vivant dans des camps n'ont pas de connaissances adéquates sur le VIH.

M. Sidibé a recommandé aux leaders haïtiens de renforcer leurs efforts pour atteindre les populations les plus exposées au risque d'infection à VIH avec des services de prévention et de traitement. Il a appelé au passage de la Loi sur le VIH qui signifierait zéro tolérance pour la stigmatisation et la discrimination.

Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population

La Première dame, Sophia Martelly

M. Sidibé a également insisté sur le leadership d'Haïti afin d'augmenter les investissements nationaux pour la riposte au VIH. A l'heure actuelle, plus de 75% des financements pour la riposte au VIH en Haïti proviennent de sources externes. En s'appropriant de manière plus marquée sa riposte nationale au sida, Haïti rejoindrait le changement méthodologique mondial « de la charité à la solidarité mondiale », déclare le Directeur exécutif de l'ONUSIDA.

Lors de la cérémonie de la Journée mondiale de lutte contre le sida, la Première dame d'Haïti, Sophia Martelly, a reconnu le réseau complexe de problèmes sociaux qui augmentent le risque d'infection par le VIH des personnes. « Là où l'éducation des enfants est problématique, il y aura le sida. Là où les besoins sociaux de base ne sont pas remplis, il y aura le sida. Là où il y a violence et viol, il y aura le sida. C'est la raison pour laquelle il doit y avoir une approche à la prévention approfondie, » déclare la Première dame.

« Je suis fière de travailler avec le Président de la République pour garantir l'éducation pour tous, le renforcement de notre système de santé, l'émancipation des femmes et l'amélioration des conditions de vie pour toute la population, » ajoute-t-elle.

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L'ONUSIDA encourage Haïti à éliminer le VIH chez les enfants

01 décembre 2012

Le Président d'Haïti, Michel Martelly (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé au Ministère de la Planification à Port-au-Prince.
Photo : ONUSIDA

Le Président d'Haïti a accompagné la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida 2012 avec une note d'espoir. « Ce serait une très belle réussite si nous pouvions arriver à une génération sans VIH, » a déclaré le Président Michel Martelly lors d'une réunion le 30 novembre avec le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé.

En 2011, environ 77% des femmes enceintes vivant avec le VIH à Haïti avaient accès aux services de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME). Entre 2009 et 2011 le pays a sécurisé une baisse de 25% du nombre d'enfants nés avec le VIH.

« L'Objectif zéro nouvelle infection chez les enfants devrait être l'héritage de cette administration, » déclare M. Sidibé. « Ce serait un accomplissement puissant. Chaque jour deux enfants naissent avec le VIH à Haïti. Songez à ce que cela pourrait signifier si nous pouvions faire l'impasse sur une génération née sans le VIH, » ajoutait-il.

Ce serait une très belle réussite si nous pouvions arriver à une génération sans VIH.

Michel Martelly, Président d'Haïti

Le Président Martelly a noté les impératifs moraux et économiques liés à la prévention du VIH chez les enfants, expliquant qu'avec seulement 150 US$ investis pour empêcher un enfant de naître avec le VIH, cela coûterait en revanche des centaines de milliers de dollars pour traiter pendant toute sa vie une personne vivant avec le virus. « Si vous pouvez sauver une mère, » ajoute-t-il, « vous empêchez un enfant de devenir orphelin. »

Lors de réunions séparées avec la Première dame, Sophia Martelly ainsi que la Ministre de la Santé, Florence Guillaume Duperval, M. Sidibé a souligné qu'Haïti avait le potentiel d'éliminer le VIH chez les enfants et de réduire de manière considérable les décès dus au sida chez les mères. La Première dame a souligné les efforts nationaux orientés vers la réalisation de ces deux objectifs, y compris une campagne pour garantir que plus de femmes enceintes, surtout celles vivant dans des zones rurales, aient accès aux services de dépistage et de traitement.

La Première dame d'Haïti, Sophia Martelly (à gauche) et le Directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé au Palais national de Port-au-Prince.
Photo : ONUSIDA

Les Caraïbes ont le taux de couverture de prévention de la transmission mère-enfant le plus élevé de toutes les régions en développement. De nombreux autres plus petits pays des Caraïbes sont déjà proches de l'élimination de nouvelles infections à VIH chez les enfants. D'autres services élargis de prévention de la transmission mère-enfant à Haïti, l'un des pays les plus peuplés de la région, aideront toute la Caraïbe à se rapprocher de l'élimination de toute nouvelle infection du VIH chez les enfants, un objectif clé de la Déclaration politique sur le VIH/sida.

En plus de l'élargissement des services de prévention de la transmission mère-enfant, Haïti a progressé dans d'autres domaines liés à sa riposte nationale au VIH. Ente 2001 et 2011, par exemple, les nouvelles infections à VIH dans le pays ont chuté de 54%. Haïti a également atteint une baisse de 47% des décès dus au sida entre 2005 et 2011.

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L'ONUSIDA et l'OPS renforcent leur collaboration pour mettre fin à l'épidémie de sida sur le continent américain

09 novembre 2012

De gauche à droite : Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques ; César Antonio Núñez, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour l'Amérique latine ; le Dr Carissa Etienne, Directrice élue de l'Organisation panaméricaine de la santé ; Michel Sidibé, Directeur exécutif de l'ONUSIDA, et Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes.

Le 7 novembre, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA Michel Sidibé a rencontré la Directrice récemment nommée de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), le Dr Carissa Etienne, au siège de l'ONUSIDA à Genève, en vue du renforcement de la collaboration entre les deux organisations pour mettre un terme à l'épidémie de sida sur le continent américain.

« Nous pouvons nous appuyer sur les réussites des différents pays du continent américain, qui a été l'un des premiers à éradiquer la rougeole et la polio », a déclaré M. Sidibé. « Il n'y a aucune raison pour que cette région ne soit pas la première à éradiquer le sida ».

Lors de cette rencontre, les deux personnalités ont échangé leurs idées sur les moyens d'accroître les efforts conjoints en faveur de l'accomplissement des Objectifs du Millénaire pour le Développement d'ici 2015 et de veiller à ce que la santé et le VIH fassent partie de l'agenda post-2015.

« Si nous regardons vers l'avenir, le VIH et la santé sont des aspects fondamentaux pour la région et pour le développement mondial », a déclaré le Dr Etienne. « L'OPS jouera un rôle clé dans la promotion de cet agenda et avec l'ONUSIDA, le continent américain pourrait bien être le premier à voir la fin du sida ».

Le Dr Carissa Etienne, originaire de République dominicaine, a été élue Directrice de l'OPS à l'occasion de la Conférence panaméricaine sur la santé qui s'est déroulée du 17 au 21 septembre 2012 à Washington, DC, et prendra ses fonctions le 1er février 2013 pour un mandat de cinq ans. Le Dr Etienne est actuellement Sous-Directrice générale en charge des systèmes et services de santé à l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Genève.

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Le forum régional souligne les réalisations et les lacunes dans la lutte contre le VIH en Amérique latine

31 août 2012

Intervenants lors de la cérémonie d'ouverture du 6e Forum latino-américain et des Caraïbes sur le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles, y compris Dr Luiz Loures de l'ONUSIDA (ici deuxième de droite). Photo : ONUSIDA

Plus de 4 000 délégués - y compris des responsables gouvernementaux, des professionnels de la santé, des dirigeants communautaires, des scientifiques, des populations autochtones, des jeunes et des personnes vivant avec le VIH - ont assisté au 6e Forum latino-américain et des Caraïbes sur le VIH/sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) du 28 au 31 août à Sao Paulo, Brésil.

Organisé par le gouvernement du Brésil, en collaboration avec le groupe de coopération technique horizontal PAHO, ONUSIDA, PNUD, UNESCO, UNICEF et les réseaux régionaux de la société civile, le forum a fourni l'occasion de faire le point sur les progrès, les défis et les leçons apprises dans la lutte contre le VIH dans toute la région. Les participants se sont engagés dans une série de thèmes, du financement de la lutte contre le sida et les nouvelles technologies de prévention du VIH aux stratégies pour combler les disparités d'accès aux traitements.

Le Brésil élargit l'accès au traitement

Alors que les délégués se réunissaient à Sao Paulo, le ministre de la Santé brésilien annonçait qu'il étendrait son Programme national de lutte contre le sida à au moins 35 000 personnes supplémentaires. Le Brésil fournit actuellement un traitement antirétroviral gratuit à 223 000 personnes vivant avec le VIH - une couverture de 69% - selon les estimations gouvernementales.

Le sida n'est actuellement plus considéré comme un problème majeur, surtout en Amérique latine, où nous avons une couverture élevée de traitement. Mais les chiffres induisent en erreur car le traitement coûte cher. Certains pays ont encore d'énormes difficultés pour garantir l'accès à tous.

Violeta Ross, Co-fondatrice et présidente du Réseau bolivien de personnes vivant avec le VIH et le sida

Avant l'annonce de cette semaine, les brésiliens avec un taux de cellules CD4 de 350 par millimètre cube recevaient un traitement antirétroviral. Selon la nouvelle politique brésilienne, l'éligibilité au traitement démarrera à un stade plus avancé de l'infection à VIH — un taux de cellules CD4 de 500. Dans une annonce faite le 28 août, le ministre de la Santé brésilien, Alexandre Padilha, expliquait que sa décision était basée sur des études récentes qui montraient l'amélioration de la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH et une réduction des effets indésirables, immédiatement et à long terme.

« Le Programme de lutte contre le sida brésilien donne l'exemple, pas seulement pour l'Amérique latine, mais pour le monde » commente Dr Luiz Loures, Directeur de l'ONUSIDA, Division Affaires politiques et publiques et un participant à la cérémonie d'ouverture du forum. Il note que la décision brésilienne de fournir plus tôt un traitement aux personnes vivant avec le VIH peut déclencher un « effet boule de neige » et influencer les politiques de santé dans d'autres pays de par le monde.

Progrès et lacunes

De nombreux autres pays en Amérique latine ont intensifié l'accès au traitement du VIH dans les dernières années. D'après les dernières données de l'ONUSIDA, environ 70% des personnes éligibles à un traitement antirétroviral dans la région le recevaient fin 2011. Un accès élargit au traitement a contribué à réduire le nombre annuel de décès liés au sida : de 63 000 il y a 10 ans à 57 000 en 2011.

Malgré les progrès, les populations clés de la région, en particulier les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les personnes transsexuelles continuent d'être impactés de manière disproportionnée par l'épidémie et ont un accès limité à la prévention et au traitement du VIH - un message qui a résonné pendant tout le forum à Sao Paolo.

Environ la moitié de toutes les infections à VIH en Amérique latine est le résultat de rapports sexuels non protégés entre hommes. Selon des estimations nationales, la prévalence au VIH parmi les personnes transsexuelles en Argentine (34%) et au Pérou (20.8%) est très largement contrastée par rapport à la population générale : 0,4% et 0,23% dans ces deux pays, respectivement.

« Le sida n'est actuellement plus considéré comme un problème majeur, surtout en Amérique latine, où nous avons une couverture élevée de traitement » note Violeta Ross, Co-fondatrice et présidente du Réseau bolivien de personnes vivant avec le VIH et le sida, dans un article publié sur le site internet du ministère de la Santé brésilien. « Mais les chiffres induisent en erreur car le traitement coûte cher. Certains pays ont encore d'énormes difficultés pour garantir l'accès à tous » ajoute-t-elle.

Voix de la société civile

Plus de 4 000 délégués ont assisté au forum à Sao Paulo du 28 au 31 août. Photo : ONUSIDA

Les défenseurs au forum ont mis l'accent sur l'importance de la mobilisation des communautés en accélérant la lutte contre le sida parmi les populations vulnérables. « Les stratégies fondées sur des données probantes présentées au forum démontrent que le renforcement des travaux communautaires - y compris parmi les minorités sexuelles - peuvent transformer les luttes nationales contre le VIH » déclare Simon Cazal, Directeur exécutif de Somosgay, une organisation qui travaille à la promotion des droits humains des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI). « Le mouvement LGBTI a établit des priorités déclenchant un activisme renforcé. Nous avons démontré qu'avec de faibles ressources nous pouvons faire beaucoup si nous avons une stratégie et si nous travaillons avec les communautés. »

De nombreux délégués ont souligné la nécessité de rapprocher la lutte contre le sida avec d'autres mouvements sociaux. « Nous devons évoluer. Nous ne pouvons pas simplement lutter pour plus de préservatifs et médicaments » dit le militant Enrique Chaves, Directeur pour la sensibilisation de l'organisation à but non lucratif AID pour AIDS International. « Nous devons prendre en compte que la lutte pour l'accès aux services anti-VIH et de soins relève également de l'accès à l'emploi, au logement et à l'éducation. Nous devons caler notre agenda avec un agenda plus large de développement, la lutte pour la justice sociale » a-t-il ajouté.

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La République dominicaine fait face à ses problèmes d'accès au traitement anti-VIH

23 août 2012

Une image de l'initiative lancée par des personnes vivant avec le VIH en République dominicaine destinée à attirer l'attention sur le fait que la mise à disposition des médicaments génériques a entraîné une baisse significative du coût du traitement sur le marché mondial.

La République dominicaine enregistre de nouveaux progrès dans ses efforts pour garantir l'accès au traitement à toutes les personnes vivant avec le VIH. Le Conseil national de la Sécurité sociale du pays a mis en place une commission pour étudier les implications techniques, financières et opérationnelles de l'inclusion du traitement antirétroviral dans le Plan de base pour la santé.

La mise sur pied de cette commission est le résultat d'une étude de faisabilité financière concernant la couverture des personnes vivant avec le VIH par l'assurance maladie familiale existant dans le pays. Cette étude a été réalisée en 2011 par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l'Enfance (UNICEF), l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS) et le Programme commun des Nations Unies sur le VIH et le sida (ONUSIDA).

Composée de membres issus de plusieurs services du système national de santé ainsi que de représentants de partenaires régionaux et internationaux comme l'OPS et l'ONUSIDA, la nouvelle commission devrait conclure ses travaux au cours du dernier trimestre de 2012.

C'est un pas vers la garantie d'un traitement dans la durée et de vies sauvées pour les Dominicains vivant avec le VIH.

Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes

Selon la Coordonnatrice de l'ONUSIDA dans le pays, Ana Maria Navarro, cet événement tombe à un moment critique et représente une conséquence directe de l'étude de faisabilité réalisée par les agences des Nations Unies en République dominicaine. « Cette résolution nous rapproche de l'installation dans la durée de la riposte au sida », explique le Dr Navarro.

La République dominicaine est classée comme un pays à revenu intermédiaire, bien que présentant des inégalités très marquées dans la répartition des richesses. À l'heure actuelle, l'accès au traitement anti-VIH est entièrement financé par des donateurs internationaux. Bien que plus de 20 000 personnes bénéficient aujourd'hui d'un traitement anti-VIH, plus de 2 500 individus dont on sait qu'ils vivent avec le sida n'ont pas accès aux médicaments vitaux.

Pourtant, le Plan stratégique national contre le VIH et le sida 2007-2015 mis en place par le pays prévoit la garantie de l'accès universel au traitement pour les personnes vivant avec le VIH. Ce manque d'accès au traitement va aussi à l'encontre des principes d'universalité et d'équité sur lesquels s'est fondée la réforme du système de sécurité sociale de 2001. En outre, une nouvelle loi sur le VIH votée l'an dernier prévoit des soins médicaux complets pour les personnes vivant avec le VIH.

Toutefois, un règlement de 2002 concernant la mise en œuvre du Plan de base pour la santé exclut la prise en charge des médicaments antirétroviraux en raison de leur coût élevé. L'un des principaux objectifs de l'étude de faisabilité était de fournir des preuves montrant que le traitement anti-VIH n'est pas aussi onéreux que le pensaient les autorités locales.

« Il s'agit d'une énorme avancée pour la République dominicaine », a déclaré le Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes, Ernest Massiah. « C'est un pas vers la garantie d'un traitement dans la durée et de vies sauvées pour les Dominicains vivant avec le VIH. Les personnes vivant avec le VIH peuvent continuer à travailler, soutenir leur famille et participer aux joies simples de la vie auxquelles nous avons tous droit. C'est une question de respect, de dignité et de vie ».

En avril 2012, les personnes vivant avec le VIH en République dominicaine ont lancé une initiative destinée à attirer l'attention sur le fait que la mise à disposition des médicaments génériques avait entraîné une baisse significative du coût du traitement sur le marché mondial. Le Réseau dominicain des personnes vivant avec le VIH (REDOVIH+), Alianza Solidaria de Lucha contra el SIDA (ASOLSIDA), Fundación Grupo Paloma et Grupo Clara avaient lancé conjointement une pétition qui appelait les candidats à l'élection présidentielle de 2012 à aborder les questions de pérennité financière concernant leur traitement en vue de l'échéance électorale de la fin mai.

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La nouvelle stratégie anti-VIH de la Jamaïque : « Faire des droits de l'homme une réalité »

06 août 2012

Dane Richardson (à gauche), Responsable de développement programme, et Kandasi Levermore, Directeur exécutif de Jamaica AIDS Support for Life (JASL), évoquent l'utilisation de l'Outil d'estimation des coûts des droits de l'homme dans le cadre de leur participation au projet pilote.

Le nouveau Plan stratégique national (PSN) de lutte contre le VIH 2012-2017 de la Jamaïque est axé sur la création d'un environnement propice et sur les droits de l'homme. Ce plan a été élaboré en 2011 à l'issue d'un processus de consultation intensif auquel ont participé le gouvernement, le secteur privé, des organisations confessionnelles, des jeunes, des personnes vivant avec le VIH et des partenaires de développement internationaux. 

Le PSN jamaïcain veut faire des droits de l'homme une réalité. Les PSN incluent souvent les droits de l'homme en tant que principes directeurs ou priorités transversales. Cependant, le PSN jamaïcain comporte des actions concrètes et des mesures programmatiques chiffrées en faveur des droits de l'homme, pour lutter contre la stigmatisation et créer un environnement juridique propice à la riposte au VIH. Cela a été possible grâce à l'utilisation du nouvel outil d'estimation des coûts des droits de l'homme de l'ONUSIDA (HRCT – Human Rights Costing Tool) .

L'estimation des coûts du PSN a été réalisée par le Programme national de lutte contre le VIH et les IST, avec l'assistance technique de l'ONUSIDA, et s'est appuyée sur les outils financiers de l'ONUSIDA, notamment l'Outil d'estimation nationale des dépenses relatives au sida (NASA), le Modèle des besoins en ressources (RNM) et le HRCT.

Selon le Dr Pierre Somse, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour la Jamaïque, les Bahamas et le Bélize : « L'Outil d'estimation des coûts des droits de l'homme est un puissant catalyseur qui rassemble toutes les parties prenantes travaillant sur les droits de l'homme et permet un dialogue efficace entre elles tout en déterminant des objectifs quantifiables. Il permet aux gens de voir ce qu'est l'approche basée sur les droits de l'homme en réalité. Cela permet donc d'en faire un élément tangible de la planification stratégique, tout en définissant plus précisément ce qu'est une campagne basée sur les droits de l'homme. »

L'Outil d'estimation des coûts des droits de l'homme a été intégré dans le processus d'estimation des coûts du PSN pour trois raisons : estimer à la fois les dépenses et les besoins en ressources en matière de droits de l'homme de manière plus précise dans le but d'éclairer le Modèle des besoins en ressources (RNM) ; promouvoir l'utilisation de l'outil par la société civile et les acteurs travaillant sur les droits de l'homme ; et faciliter la participation de la société civile et des différents acteurs travaillant sur les droits de l'homme au développement du PSN.

L'Outil d'estimation des coûts des droits de l'homme est un puissant catalyseur qui rassemble toutes les parties prenantes travaillant sur les droits de l'homme et permet un dialogue efficace entre elles tout en déterminant des objectifs quantifiables

Dr Pierre Somse, Coordonnateur de l'ONUSIDA pour la Jamaïque, les Bahamas et le Belize

Le processus d'estimation des coûts des activités de défense des droits de l'homme a impliqué plusieurs étapes. Deux ateliers ont été organisés, le premier avec un groupe de base de techniciens et un second avec un groupe élargi de parties prenantes, notamment des représentants de la société civile, des ONG internationales, des membres de l'Équipe commune des Nations Unies, des universitaires, des responsables de réseaux de personnes vivant avec le VIH et le sida, des représentants des populations les plus touchées, ainsi que les responsables du Programme national de lutte contre le VIH et les IST. Ces ateliers ont été l'occasion de discuter du processus d'incorporation de l'outil dans la riposte nationale au VIH, de rechercher des fonds et de rationaliser son application à la composante droits de l'homme du Plan stratégique national de lutte contre le VIH 2012-2017 de la Jamaïque. Les institutions participantes ont trouvé cet outil utile et convivial et se sont engagées à rationaliser l'utilisation de l'outil de manière à obtenir une estimation réelle du niveau des dépenses relatives aux droits de l'homme au sein de leurs propres organisations, y compris dans le cadre d'un effort collectif d'évaluation du niveau des dépenses relatives aux droits de l'homme et des besoins en ressources dans la riposte jamaïcaine en général.

Quelques problèmes ont toutefois été rencontrés dans l'application de l'outil, notamment en raison du nombre limité de programmes et d'activités existants pour alimenter l'outil. Bien que la composition des programmes et des activités soit personnalisable, la limite de 7 programmes et 6 activités par programme s'est avérée être un obstacle dans certains cas, dans la mesure où une simple reformulation de l'intitulé du programme ou de l'activité n'a pas toujours permis de résumer avec succès toute la portée du programme de l'institution ou de ses activités correspondantes. Pour y remédier, les différentes organisations ont été invitées à modifier le menu Liste autant que possible pour trouver les paramètres les mieux adaptés à leurs programmes et activités respectifs : une démarche considérée comme la solution pour surmonter cette difficulté.

Le recours au HRCT s'est aussi révélé bénéfique pour le processus du NASA et du RNM. Il a servi d'outil de collecte de données incroyablement efficace pour les coûts de la riposte en termes de droits de l'homme et facilité l'identification de lacunes importantes dans les estimations des ressources tout en éclairant les mises à jour effectuées au niveau du NASA 2010-2011.

Le HRCT a été conçu à l'origine pour être utilisé par des organisations indépendantes afin d'estimer le coût de leurs programmes de défense des droits de l'homme. Toutefois, les acteurs jamaïcains ont décidé d'adapter cet outil pour estimer le coût des activités de défense des droits de l'homme au niveau national en réalisant une évaluation composite des coûts. Cela s'est révélé très utile dans le processus d'élaboration du PSN. Avec le temps, on a observé une adhésion importante en faveur de la mise en œuvre de l'outil à des fins d'utilisation par les acteurs de la société civile. Cela impliquera la collecte de données qui seront agrégées et utilisées pour actualiser l'estimation des coûts du PSN. Ce processus se terminera par une réunion nationale de validation au cours de laquelle les résultats seront diffusés, avec un consensus sur le chiffre national relatif à l'estimation des coûts de la défense des droits de l'homme.

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Les joueurs de cricket des Indes occidentales soutiennent l'objectif de l'ONUSIDA en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants

11 avril 2012

Les joueurs de l'équipe de cricket des Indes occidentales posent avec des enfants ayant participé à la séance d'entraînement Think Wise et le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes.
Photo : ONUSIDA

En accueillant un groupe d'écoliers locaux au Kensington Oval Stadium de Bridgetown, à La Barbade, l'équipe de cricket des Indes occidentales a exprimé sa solidarité avec l'objectif de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection à VIH chez les enfants. La séance d'entraînement était organisée dans le cadre de la campagne Think Wise, un partenariat mondial qui s'appuie sur la popularité du cricket pour aborder des questions fondamentales concernant le VIH.

« Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH », a déclaré le capitaine de l'équipe des Indes occidentales Darren Sammy, qui s'est fait l'écho de l'appel à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant (PTME) et à la garantie de l'accès à un traitement vital pour les femmes séropositives au VIH. « Il n'y a aucune raison de traiter qui que ce soit différemment à cause de son état sérologique », a-t-il ajouté.

La campagne Think Wise, un partenariat entre l'ONUSIDA, l'UNICEF, l'International Cricket Council et l'Initiative Médias du monde et sida, met l'accent plus particulièrement sur la prévention du VIH et sur l'éducation et la responsabilisation des enfants. Impliquer les jeunes dans la riposte au VIH : tel était le but de cette séance d'entraînement à Bridgetown, à laquelle s'est intégrée une discussion sur le thème du VIH.

Nous avons les traitements, nous avons les connaissances. Il n'y a aucune raison pour qu'un enfant des Caraïbes naisse avec le VIH

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales

« À travers cet événement, les enfants ont été ravis de rencontrer leurs joueurs préférés et d'apprendre de nouveaux trucs. Dans le même temps, ils ont été sensibilisés à la question du VIH et à l'importance de traiter tout le monde avec le même degré de respect et de compassion », a expliqué le Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes. « Tout comme les joueurs de cricket, ces enfants peuvent être des agents du changement au sein de leurs familles, leurs communautés et leurs écoles ».

Une initiative régionale pour l'élimination, pilotée par l'Organisation panaméricaine de la Santé, vise à mettre fin à la transmission du VIH de la mère à l'enfant en Amérique latine et dans les Caraïbes d'ici 2015. Avec un poids de la morbidité plus faible, les Caraïbes orientales devraient atteindre cet objectif bien avant cette date.

Darren Sammy, capitaine de l'équipe de cricket des Indes occidentales, participe à un entretien avec les médias en compagnie du Dr Ernest Massiah, Directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes, au Kensington Oval Stadium de La Barbade.
Photo : ONUSIDA

À l'heure actuelle, la transmission du VIH de la mère à l'enfant représente entre 8 et 10 % de toutes les infections à VIH dans les Caraïbes. Toutefois, certains pays de la région ont déjà atteint ou sont tout près d'atteindre les objectifs d'élimination ; entre 2007 et 2010, par exemple, il n'y a pas eu de nouvelle infection à VIH recensée chez les nouveaux-nés à La Barbade.

La stigmatisation et la discrimination envers les personnes qui vivent avec le VIH sont monnaie courante et demeurent un problème pour les programmes de PTME dans la région. La stigmatisation et la crainte d'être traitées injustement empêchent certaines mères séropositives au VIH d'accéder aux soins prénatals précoces, d'éviter l'allaitement ou de permettre à leurs bébés de bénéficier d'un dépistage et de soins de suivi.

« Les Caraïbes orientales peuvent éradiquer la transmission de la mère à l'enfant parce que nous avons les moyens de l'éviter », a souligné le Dr Massiah. « Les Caribéens ont un rôle à jouer en combattant les attitudes négatives et les préjugés associés au VIH. Cela permettrait aux mères de toute la région de se sentir en sécurité et en confiance dans l'accès à des dépistages, des traitements, des soins et un appui vitaux ».

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Création de la Coalition caribéenne pour la justice sociale

04 décembre 2011

(de gauche à droite) Miguel Bustos, responsable principal des programmes, Fondation Levi Strauss ; John Hassell, conseiller principal de l'ONUSIDA en partenariats régionaux pour les Caraïbes ; Ernest Massiah, directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes ; Maurice Tomlinson, avocat et militant de AIDS Free World ; Miriam Edwards, présidente de la Coalition des professionnel(les) du sexe du Guyana ; Edward Greene, envoyé spécial des Nations Unies pour le VIH/sida dans les Caraïbes. Photo : ONUSIDA/Daniel Volmy

L'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes a présenté la Coalition caribéenne pour la justice sociale (CCJS) lors de la Conférence caribéenne 2011 sur le VIH, qui a eu lieu aux Bahamas en novembre. Cette coalition, basée à La Barbade, regroupera les ressources et fournira des services juridiques aux personnes de la région victimes d'actes de discrimination arbitraires qui n'ont pas accès aux tribunaux.

« Les groupes les plus vulnérables de la société caribéenne n'ont souvent pas accès au système judiciaire lorsque leurs droits sont violés en raison de leur race, de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur état sérologique », a expliqué le Dr Ernest Massiah, directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes. « Cette nouvelle organisation traitera les cas légitimes de violations des droits de l'homme auprès des tribunaux et des cours des droits de l'homme au niveau régional et international ».

Le Dr Edward Greene, envoyé spécial des Nations Unies pour le VIH/sida, a salué cette nouvelle coalition, en déclarant qu'il s'agissait d'une étape importante pour la région dans l'accomplissement de ses obligations en matière de protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales. « La création de la Coalition caribéenne pour la justice sociale nous permet d'espérer que nous pouvons éliminer la discrimination », a indiqué le Dr Greene.

Les groupes les plus vulnérables de la société caribéenne n'ont souvent pas accès au système judiciaire lorsque leurs droits sont violés en raison de leur race, de leur sexe, de leur orientation sexuelle ou de leur état sérologique

Dr Ernest Massiah, directeur de l'équipe de l'ONUSIDA d'appui aux régions pour les Caraïbes

La Conférence caribéenne sur le VIH a réuni des chercheurs, des décideurs gouvernementaux et des militants afin de discuter des moyens d'intensification de la riposte au VIH dans les Caraïbes. « Nous avons atteint le point culminant en ce qui concerne les ressources et probablement l'intérêt mondial », a expliqué Alan Whiteside, professeur au département de l'économie de la santé et de la recherche sur le VIH/sida à l'Université de KwaZulu-Natal en Afrique du Sud, lors de son intervention. Le professeur Whiteside a indiqué qu'il était urgent que les Caraïbes élargissent les méthodes de prévention efficaces et trouvent des approches performantes pour encourager les changements de comportement, notamment la baisse du nombre de partenaires sexuels, la diminution des partenaires multiples et la réduction de la consommation de drogues.

Amalia Del Riego, conseillère principale auprès du bureau caribéen sur le VIH de l'Organisation panaméricaine de la Santé, a mis en avant plusieurs réussites de la région : les progrès dans l'éradication de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, la baisse de la mortalité et l'élargissement de l'accès au dépistage du VIH et aux services de traitement.

Malgré ces progrès, de nombreuses lacunes doivent être comblées dans la région. Mme Del Riego a souligné que dans certains pays, entre 30 et 40 % des fonds alloués à la riposte au VIH sont dépensés en frais administratifs. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnel(le)s du sexe et les jeunes continuent de n'avoir qu'un accès limité aux services. Par ailleurs, un grand nombre des activités couvertes par la prévention du VIH ne s'accompagnent pas de résultats concrets.

Les Caraïbes continuent d'avoir l'un des taux de prévalence régionaux du VIH les plus élevés, derrière l'Afrique subsaharienne, bien que l'épidémie ait connu un ralentissement considérable depuis la fin des années 1990.

Pour apporter votre contribution ou en savoir plus sur la Coalition caribéenne pour la justice sociale, envoyez un e-mail à hassellj@unaids.org.

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Un nouvel Observatoire aide à lutter contre le VIH dans les prisons d’Amérique latine et des Caraïbes

20 avril 2011

Observatoire du VIH dans les prisons

Échafauder une lutte efficace contre le VIH dans les établissements pénitentiaires est un volet essentiel de la riposte au sida aux niveaux national, régional et mondial. Pour définir des normes de prévention et de traitement en matière de VIH ainsi que de protection et de promotion des droits des prisonniers, il est important de recueillir autant de données que possibles sur l’épidémie dans les prisons. Le nouvel Observatoire du VIH dans les prisons récemment créé en Amérique latine et aux Caraïbes devrait devenir le principal dépositaire régional de ces informations essentielles.

L’Observatoire (Observatorio VIH y Cárceles de Latinoamérica y el Caribe en espagnol) rassemble les données de 23 pays, accessibles sur un site Internet. Son objectif est principalement d’aider les gouvernements et la société civile à définir et à mettre en œuvre des politiques nationales de lutte contre le VIH dans les prisons fondées sur des normes internationales. L’Observatoire fonctionne en espagnol depuis mi-février et une version anglaise sera lancée le 30 avril 2011.

L’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) mène cette initiative avec l’aide de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), de l’Organisation panaméricaine de la santé (OPS), de la Banque mondiale, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l’ONUSIDA.

Selon José Vila del Castillo, Conseiller régional de l’UNODC, « L’Observatoire montre bien comment le système des Nations Unies est « Uni dans l’action ». La lutte contre le VIH dans les prisons de la région est devenue une priorité. L’Observatoire est un outil important qui permet de catalyser les processus de réforme des prisons et les programmes liés au VIH et aux prisons. »

La lutte contre le VIH dans les prisons de la région est devenue une priorité. L’Observatoire est un outil important qui permet de catalyser les processus de réforme des prisons et les programmes liés au VIH et aux prisons.

José Vila del Castillo, Conseiller régional de l’UNODC

Offrant un espace public permanent de réflexion et de dialogue éclairé, l’Observatoire virtuel élabore des méthodes de recueil, de traitement, d’analyse et de validation des données scientifiques glanées sur ce qui fonctionne et les meilleurs procédés en matière de lutte contre le VIH dans les prisons. Il mettra l’accent sur les informations existantes et encouragera la poursuite des recherches. Une formation et un appui technique sont également fournis par des annuaires de référence, des consultations en ligne, des forums de discussion et des salles de classe virtuelles.

En Amérique latine et aux Caraïbes, comme ailleurs, de nombreux prisonniers sont vulnérables au VIH en raison de plusieurs facteurs, notamment le manque de connaissances sur le virus, la surpopulation carcérale, le manque de protection et de services de santé de qualité, et la violence.

Dans toute la région où des données sont disponibles, plusieurs pays enregistrent une prévalence au VIH supérieure chez les prisonniers. Par exemple, selon les données recueillies par l’UNODC cette année au Pérou, il y a plus de huit fois plus de personnes vivant avec le VIH en prison qu’en liberté (4,03 % contre 0,4 %). En Bolivie, la situation est encore plus frappante. Les mêmes sources montrent que dans les neuf prisons du pays, 10 % des prisonniers sont signalés comme étant séropositifs, alors que la prévalence est de 0,2 % dans la société.

César Antonio Núñez, directeur de l’équipe d’appui aux régions (Amérique latine), est convaincu que l’Observatoire donnera un précieux point de vue sur la vie d’une population oubliée : « L’Observatoire va nous permettre de connaître la véritable situation du VIH dans le système carcéral et mettra en avant les questions relatives aux droits de l’homme. C’est probablement dans le domaine du VIH et des prisons que l’engagement de l’ONUSIDA à être le porte-parole des sans-voix est le plus nécessaire et le mieux adapté. »

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