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Papouasie-Nouvelle-Guinée : formation en ligne destinée aux personnes prescrivant une thérapie antirétrovirale

04 août 2020

Le ministère de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée a lancé la première formation en ligne de son histoire destinée aux personnes prescrivant une thérapie antirétrovirale. Les participant-es suivent 21 cours en vidéo sur Google Classroom ce qui correspond à plus de six heures de contenus. La formation aborde les thèmes du traitement du VIH, des soins et des règles de prestation de services, ainsi que des outils de suivi et d’évaluation. Elle comprend des vidéos de cours et les supports d’évaluation adaptés. Une fois inscrit-es, les participant-es disposent de sept jours pour la terminer.

Trente jours après son lancement, il y avait 105 personnes inscrites, dont 70 % n’avaient pas pu participer à une session de remise à niveau au cours des trois dernières années.

Pour utiliser Google Classroom, il faut un appareil compatible avec Internet (smartphone, ordinateur portable ou tablette), un accès à Internet et une adresse électronique valide pour l’inscription. Comme certaines personnes prescrivant une thérapie antirétrovirale n’ont pas d’adresse électronique, certains établissements de soin ont aménagé des salles de classe dans leurs locaux, ce qui permet à plusieurs participant-es de partager un ordinateur pour suivre la formation en ligne et d’apprendre en groupe.

Le ministère de la Santé s’est assuré le soutien de partenaires dont l’ONUSIDA, l’Organisation mondiale de la Santé, l’USAID, les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies des États-Unis (United States Centres for Disease Control), World Vision et FHI 360 afin de couvrir les frais d’accès à Internet s’élevant à 15 $ par participant. Cette somme permet d’acheter des cartes d’un fournisseur national offrant un volume de données valable sept jours.

« Les crises peuvent aussi receler des opportunités et la crise déstabilisante de la COVID-19 nous a forcés à trouver une solution innovante. La formation virtuelle destinée au personnel prescrivant une thérapie antirétrovirale nous a donné de nouveaux objectifs. Elle est la preuve que nous étions en mesure de réagir efficacement et de trouver des solutions. Je suis très fier des partenaires qui nous ont aidés pour ce projet. Nous disposons dorénavant d’une solution abordable pour fournir des formations malgré toutes les barrières géographiques considérables qui caractérisent la Papouasie-Nouvelle-Guinée », déclare Peniel Boas, responsable du programme sur les infections sexuellement transmissibles et le VIH au ministère de la Santé.

Les retours des participant-es à la formation sont également positifs. « J’ai vraiment apprécié d’apprendre beaucoup de nouvelles choses. Je conseille à l’avenir de proposer toute formation de remise à niveau sur les infections sexuellement transmissibles/VIH sur ce modèle. Cela réduit les coûts et la rend abordable au personnel de santé qui ne pourrait sinon pas en y participer », explique une infirmière de la Leguava Clinic située dans la province de la Nouvelle-Bretagne occidentale.

« Cette formation contient des informations précieuses qui sont transmises efficacement par les intervenant-es. J’ai apprécié les questionnaires à la fin de chaque présentation. Et en prime, il n'est pas nécessaire de quitter son lieu de travail, ce qui élimine les frais de déplacement et permet aux participant-es d’apprendre à leur rythme. Par ailleurs, le fait que les intervenant-es sont toujours disponibles sur la plateforme est une chance exceptionnelle pour obtenir une assistance en continu », indique une participante de l’Innanaka Clinic dans la province de Hela.

Il y a, derrière cette initiative, une équipe constituée des membres du National HIV Technical Working Group, notamment le bureau natiojnal de l’ONUSIDA, ainsi que des intervenant-es, des fournisseurs de contenus, des modérateurs et modératrices de formations en ligne et d’autres acteurs. L’utilisation de Google Classroom est gratuite et tous les supports sont enregistrés sur Google Drive en utilisant un compte Google.

Les formations en ligne seront suivies par des visites de contrôle et un tutorat sur place proposés par des sous-équipes du National HIV Technical Working Group. Cette expérience s'étant soldée par un succès, ce format pourrait être repris pour d’autres formations en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

« Cette action stratégique rapide visant à fournir une formation en ligne aux personnes prescrivant une thérapie antirétrovirale a sauvé des vies ici en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Sans elle, nous n’aurions pas été en mesure de déployer efficacement les nouveaux traitements du VIH qui luttent contre la résistance aux médicaments », explique David Bridger, directeur pays de l’ONUSIDA en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Apporter des services liés au VIH aux groupes marginalisés de Papouasie-Nouvelle-Guinée

11 mars 2020

On estime que 45 000 personnes environ vivent avec le VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée. La plupart d’entre elles appartiennent à des groupes marginalisés notamment les travailleuses du sexe ou d’autres femmes échangeant des faveurs sexuelles contre de l’argent, des biens et leur protection, les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que les femmes transgenres. Toutefois, moins de la moitié des personnes appartenant à ces groupes vulnérables a déjà fait un test pour connaître son statut sérologique.

En novembre 2018, l’ONUSIDA, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que d’autres partenaires ont mis en place un nouveau programme de proximité dans la capitale, Port Moresby. L’objectif était de réduire l’impact du VIH parmi ces groupes en cartographiant l’épidémie et en élargissant la portée des services de prévention et de traitement du VIH. Dans le cadre de ce projet, plusieurs équipes de proximité ont été créées pour faire connaître ces services afin d’augmenter leur utilisation, mais aussi, le cas échéant, pour amener les personnes vers les services de prévention et de soin du VIH.

Entre le début du projet et avril 2019, ces équipes ont rencontré 5 000 personnes et testé 3 000 d’entre elles. Elles ont fourni des conseils et de l’aide afin que chaque personne comprenne le résultat de son test.

« J’aime me rendre dans des endroits où le test du VIH n’a jamais été proposé », explique un membre de l’une des équipes de proximité. « Ce qui me motive, c’est de rencontrer des jeunes filles et de les aider en m’assurant qu’elles prennent leurs médicaments. »

Les membres de ces équipes sont parfois la cible de harcèlement au cours de leur travail. Ils quittent alors leur uniforme officiel pour être en civil afin que leur interlocuteur se sente plus en confiance pour leur parler. Malgré cela, ils estiment que leur travail est extrêmement gratifiant.

« J’ai perdu des amis des suites du sida. Cela me motive à poursuivre dans cette voie », déclare un autre membre. « Je m’implique encore plus dans mon travail lorsque je vois que nous évitons de perdre quelqu’un d’autre à cause de cette maladie. »

Les groupes de proximité sont dirigés par des membres de groupes marginalisés, ce qui est essentiel pour gagner la confiance et la collaboration de la communauté. Par ailleurs, les responsables apportent des formations, de l’aide et des conseils au personnel travaillant quotidiennement sur le terrain afin que leur action soit le plus efficace possible.

Ce programme de proximité sauve des vies. Un autre membre sur le terrain se souvient avoir réussi à persuader une personne transgenre d’essayer un traitement suite à un test positif. 

« Il m’a dit que parce qu’il était transgenre, il ne voulait parler qu’à un ami, et quand il m’a vu, il a su que j’étais un ami. Plus tard, il est venu avec son compagnon pour qu’il se fasse lui aussi dépister. »

« Ce programme montre ce qui est de l’ordre du possible lorsque nous accordons notre confiance aux services et aux programmes du VIH dirigés par les communautés », a déclaré Winnie Byanyima, Directrice exécutive de l’ONUSIDA, au cours d’une discussion avec le personnel de proximité organisée pendant sa visite en Papouasie-Nouvelle-Guinée avec la Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed. « Ces groupes de proximités sont des héros qui sauvent des vies. »

Le programme de proximité est également rentable et on s’attend à ce qu’il fasse économiser des centaines de milliers de dollars au cours des deux prochaines années.

Audit des données sur le VIH dans le District de la capitale nationale de Papouasie-Nouvelle-Guinée

06 mars 2020

Au cours d’une mission de six semaines en Papouasie-Nouvelle-Guinée, deux équipes se sont rendues dans douze centres du VIH afin de contrôler les données. L’ONUSIDA a rejoint le groupe national de travail technique d’information stratégique dans le District de la capitale nationale qui comprend Port Moresby. L’objectif était de contrôler les dossiers des centres afin de vérifier leur concordance avec les chiffres fournis par le National Department of Health.

« L’audit de la qualité des données est un élément du plan national de suivi et d’évaluation du VIH. Il permet de garantir la qualité des données et de rendre des comptes sur la riposte au sida », explique Zimmbodilion Mosende, conseiller de l’ONUSIDA pour les informations stratégiques en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Sous la direction de l’USAID, les deux équipes de 12 personnes se sont divisées en petits groupes et ont contrôlé le nombre de personnes figurant comme inscrites à une thérapie antirétrovirale, le nombre de personnes venant de commencer un traitement, le pourcentage de personnes venant renouveler leur ordonnance et le nombre de personnes qui ne revenaient plus dans les centres. Par ailleurs, les groupes ont aussi procédé entre autres à la vérification des informations liées à l’âge et au sexe de chaque personne.

Les bénévoles issus de groupes de la société civile, d’organisations non gouvernementales internationales, de partenaires de développement et de services clés du gouvernement ont compulsé les dossiers de près de 5 000 personnes.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est le pays de la région Pacifique où l’incidence et la prévalence du VIH sont les plus fortes. Cet État de 8,4 millions d’habitants concentre 95 % des cas de VIH signalés dans la région. On y recense environ 45 000 personnes vivant avec le VIH, dont 65 % suivent une thérapie antirétrovirale.

Les groupes ont cherché à découvrir d’éventuelles irrégularités dans les données et à en identifier la raison. Pour Albert Arija, spécialiste du suivi et de l’évaluation auprès de l’USAID, les divergences sont imputables aussi bien à un sous-effectif du personnel qui, par conséquent, n’a pas le temps de remplir tous les dossiers, qu’à des erreurs de saisie des données ou parfois à une mauvaise interprétation des informations. Par ailleurs, certains utilisateurs des centres ne souhaitent pas fournir des informations personnelles par peur de la stigmatisation et de la discrimination.

La date de naissance, une information essentielle, manquait également. « Beaucoup de gens en Papouasie-Nouvelle-Guinée ne se souviennent pas de leur date de naissance exacte », explique M. Arija.

Le groupe de travail technique encourage l’utilisation de formulaires numériques et de reporting en temps réel. « Les formulaires actuels pour la thérapie antirétrovirale sont encore sur papier, ce qui expose potentiellement la qualité des données à des risques, comme les erreurs humaines au cours de la saisie et du traitement », indique M. Mosende.

Mais, d’une manière générale, l’audit mené par les équipes a révélé que la plupart des centres disposent d’informations et d’un traitement des données de qualité. Le groupe espère simplifier la procédure générale pour élargir l’audit des données à tout le pays.

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Données

À la conquête de la piste Kokoda pour sensibiliser au VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée

03 juillet 2017

La piste Kokoda serpente à travers les montagnes de la chaîne Owen Stanley en Papouasie-Nouvelle-Guinée et elle est connue pour être l’un des sentiers de randonnée les plus difficiles au monde. Sur près de 100 km, la piste traverse un terrain montagneux et accidenté et les randonneurs sont ballottés entre des journées chaudes et humides et des nuits très froides. Carol Habin est membre de l’organisation nationale des personnes vivant avec le VIH de Papouasie-Nouvelle-Guinée, baptisée Igat Hope Inc., et elle a décidé d’agir pour la sensibilisation au VIH en partant à la conquête de cette piste en juin. Elle s’est jointe à un groupe d’une vingtaine de personnes venues d’Australie, dont des personnes séropositives au VIH.

« En tant que femme travaillant dans des programmes de sensibilisation au VIH, j’ai réalisé que les femmes étaient très largement sous-représentées dans mon pays », explique Mme Habin. « En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les violences à l’encontre des femmes sont très répandues. J’ai voulu faire cette randonnée non seulement pour sensibiliser à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, mais aussi pour faire entendre la voix des femmes vivant avec le VIH et défendre leur autonomie ».

L’initiative à laquelle s’est associée Mme Habin a été lancée par la Fondation contre le VIH du Queensland dans le cadre du projet Kokoda+Stronger Than You Think. L’ONUSIDA a soutenu la mobilisation des ressources pour la participation de Mme Habin à la randonnée. L’équipe était dirigée par Ji Wallace, un athlète olympique australien vivant avec le VIH.

« Avec beaucoup de travail, il est possible de changer l’attitude de la communauté », explique M. Wallace. « Cela ne se fera pas du jour au lendemain, mais nous avons en nous la force de faire changer les choses ».

Il a fallu huit jours aux randonneurs pour arriver au bout. Ils ont organisé des réunions de sensibilisation au VIH avec les villageois le long de la piste.

« J’ai été surprise de constater le peu de choses que les villageois savaient sur le VIH », raconte Mme Habin. « Cette initiative a été très utile pour les aider à comprendre les personnes vivant avec le VIH. Je crois aussi que grâce à la couverture médiatique nous avons contribué à transformer la manière dont le public perçoit les personnes séropositives au VIH. J’ai montré à tout le monde qu’en tant que femme vivant avec le VIH je peux tout faire, même parcourir l’une des pistes de randonnée les plus difficiles du monde ».

La Papouasie-Nouvelle-Guinée est le pays le plus touché par l’épidémie de VIH dans le Pacifique. En 2015, on a dénombré 40 000 personnes vivant avec le VIH et 2 700 nouvelles infections à VIH dans le pays. Il s’agit de l’un des quelques pays de la région Asie-Pacifique dans lequel les femmes sont plus exposées au risque de VIH que les hommes, avec 56 % des nouvelles infections qui touchent les femmes.

« Je veux que les jeunes femmes en particulier comprennent qu’elles peuvent dire non à une relation sexuelle et revendiquer leurs droits », explique Mme Habin.

Les randonneurs ont achevé leur périple fin juin et sont retournés à Port Moresby pour célébrer l’événement. David Bridger, Directeur national de l’ONUSIDA pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a félicité l’équipe.

« La Papouasie-Nouvelle-Guinée a fait énormément de progrès dans sa riposte au VIH », a déclaré M. Bridger. « Mais jusqu’à ce que la peur qui génère les préjugés et nourrit la stigmatisation soit vaincue, l’épidémie de sida continuera de prendre des vies. L’initiative Kokoda+Stronger Than You Think est un moyen innovant de contribuer à lutter contre ces préjugés et de célébrer la force des personnes vivant avec le VIH. Je vous félicite pour vos efforts ».

Mme Habin prévoit de s’appuyer sur l’initiative et de travailler avec le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée pour encourager davantage de personnes à se faire dépister et adapter la prévention du VIH aux besoins des jeunes femmes.

Les partenariats public-privé font une réelle différence en Papouasie-Nouvelle-Guinée

21 juillet 2014

À l'occasion d'un événement organisé le 21 juillet en marge de la 20e Conférence internationale sur le sida à Melbourne, en Australie, le thème des partenariats public-privé et de leur utilisation dans la riposte au VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été abordé. Les participants ont notamment souligné le rôle du secteur privé dans la construction de partenariats innovants, clé de voûte des interventions réussies en matière de santé publique.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée reste le pays le plus touché par le VIH dans le Pacifique, avec une prévalence de 0,7 %. Il s'agit d'un environnement de travail difficile, en particulier pour la mise en œuvre et l'élargissement des interventions de lutte contre le VIH dans les régions rurales et isolées. Dans nombre de ces régions difficiles d'accès, le secteur privé, notamment le secteur primaire, dispose de larges capacités opérationnelles et logistiques qui peuvent être exploitées pour renforcer les systèmes de santé.

L'un des plus importants partenariats public-privé en Papouasie-Nouvelle-Guinée réunit Oil Search (la plus grande compagnie d'exploration et de développement pour le pétrole et le gaz enregistrée en Papouasie-Nouvelle-Guinée), le Département national de la Santé et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (le Fonds mondial), qui mettent en commun les systèmes économiques d'entreprise, l'expertise technique nationale et le financement multilatéral.

S'exprimant à cette occasion, la Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA Jan Beagle a applaudi ces initiatives et souligné l'importance vitale de la création d'alliances multisectorielles pour élargir et approfondir la riposte au sida, en particulier dans le cadre de l'élaboration de l'agenda pour le développement après 2015. Elle a également insisté sur l'importance d'un leadership collectif de la part des gouvernements, de la société civile, des organisations internationales et du secteur privé. Son message a été repris par d'autres intervenants éminents, notamment Michael Malabag, Ministre de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée, Brett Mason, Secrétaire parlementaire auprès du Ministre des Affaires étrangères australien, Peter Botten, Directeur général d'Oil Search et Mark Dybul, Directeur exécutif du Fonds mondial.

Déclarations

« En Papouasie-Nouvelle-Guinée, nos partenariats public-privé obtiennent de très bons résultats. Le gouvernement a notamment apprécié le rôle d'Oil Search ainsi que nos partenariats avec l'ONUSIDA, le gouvernement australien, le Fonds mondial et bien d'autres. »

Michael Malabag, Ministre de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée

« Le partenariat entre la Fondation pour la Santé d'Oil Search et le Département de la Santé de Papouasie-Nouvelle-Guinée a pour but d'exploiter nos points forts respectifs. Le Département de la Santé apporte des connaissances et une expertise conséquentes. La Fondation assure la logistique, la présence communautaire et une expertise supplémentaire en matière de santé et de systèmes avec une éthique de fonctionnement plus typique du secteur privé. »

Peter Botten, Directeur général d'Oil Search

« Mettre fin au sida d'ici 2030 exigera de maintenir le statut prioritaire du VIH dans l'agenda pour le développement après 2015, ainsi que l'engagement actif de toutes les parties prenantes, en particulier le secteur privé. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

Papouasie-Nouvelle-Guinée: la centralité d'une approche multisectorielle de la riposte au sida

06 juin 2014

La Papouasie-Nouvelle-Guinée a la plus forte prévalence au VIH en Océanie (0,5% en 2012) et connaît une épidémie concentrée dans des groupes clés de la population et dans certaines zones géographiques. Lors d'une visite officielle dans le pays, Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA a rencontré un certain nombre de parties prenantes, y compris des représentants du gouvernement, des parlementaires, des partenaires au développement, de la société civile, du secteur privé et d'organisations confessionnelles qui ont été l'occasion de mettre en évidence que l'un des points forts de la lutte contre le sida à l'échelle mondiale a été sa capacité à construire des coalitions de parties prenantes dans toutes les disciplines et secteurs. « Le sida est bien plus qu'un problème de santé, il s'agit d'un développement, de droits de l'homme et de question du genre. Pour arriver à zéro en Papouasie-Nouvelle-Guinée, nous avons besoin de la puissance d'une coalition de tous les secteurs pour garantir que personne ne soit laissé pour compte », a déclaré Mme Beagle lors d'une réunion avec les membres des groupes de travail parlementaires sur le VIH, la population et le développement durable.

Dans la province de Hela, Mme Beagle a constaté le travail de la Fondation Pétrolière Recherche Santé. La Fondation, en partenariat avec le gouvernement, la société civile et les communautés fournit des services liés au VIH et utilisant le VIH comme un point d'entrée pour des résultats élargis sur la santé et le développement, un exemple de partenariat public-privé de fourniture de services de qualité avec un bon rapport coût-efficacité dans un environnement difficile.

Les femmes sont largement sous-représentées à tous les niveaux du gouvernement (seulement trois femmes siègent au parlement national), ce qui limite leur pouvoir pour influencer les politiques publiques à tous les niveaux. La violence envers les femmes est extrêmement élevée, deux tiers des femmes en sont victimes. ONU Femmes, dans le cadre de son Initiative mondiale des villes sûres, est de promouvoir un environnement de travail plus sûr pour les femmes dans deux marchés pilotes dans le district de la capitale nationale de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, où 80% des fournisseurs du marché sont des femmes, ce qui leur permet de préserver leurs gains en sécurité et d'être plus sûres physiquement. Sur les marchés, les infrastructures sont en cours de modernisation, les étals de marché sont rénovés et l'eau courante potable est disponible. De nouvelles méthodes d'encaissement innovantes sans numéraire pour la collecte des redevances sont mises en œuvre pour éviter l'extorsion et le vol, des associations de vendeurs de marché ont été mises en place ainsi qu'un système de référence pour les victimes de violence familiale et sexuelle dans les marchés pilotés. Avec l'aide de l'ONUSIDA, les cliniques de santé mobiles seront établies sur ces marchés pilotes pour fournir des services de santé de base, y compris les services liés au VIH.

Papouasie-Nouvelle-Guinée: les communautés au centre de la riposte au sida

29 mai 2014

Les communautés les plus touchées par le VIH ont toujours été à l'avant-garde de la riposte à l'épidémie, de la mobilisation et d'inspirer les autres à agir. Lors de sa visite officielle en Papouasie-Nouvelle-Guinée qui s'est déroulée la dernière semaine de mai, Jan Beagle, Directeur exécutif adjoint de l'ONUSIDA a vu comment le leadership de la communauté fait la différence pour les personnes vivant avec le VIH dans le pays.

Les systèmes communautaires dans le pays sont basés sur le système de soins et de protection sociale traditionnel « wantok » (amis proches) qui est fondé sur la conviction que si l'un de vos « wantoks » est malade, vous devez prendre soin de lui. Ce système a permis aux communautés d'être plus réactives dans la prestation de services liés au VIH pour les personnes les plus dans le besoin, et ce d'une manière efficace, fondée sur les droits et de manière culturellement appropriée.

Lors d'une visite à la communauté Pari avec Dame Carol Kidu, ancien ministre du Développement communautaire et militante reconnue pour la lutte contre le sida, Mme Beagle a souligné l'importance du leadership communautaire dans la démonstration de l'acceptation des personnes vivant avec le VIH, la sensibilisation à la prévention du VIH et la lutte contre la stigmatisation et la discrimination.

Déclarations

« Nous devons maximiser la participation des personnes vivant avec le VIH ; leur engagement donne le pouvoir personnel et l'immédiateté aux efforts de lutte contre le sida, améliore les éléments techniques et la pertinence des programmes, permet le renforcement de l'adhésion plus large des personnes vivant avec le VIH et de la communauté en général et inspire les autres à agir. »

Dame Carol Kidu

« Zéro discrimination est le zéro le plus difficiles à atteindre. Nous avons besoin de modèles, de chefs, de conseillers, de femmes, nous avons besoin de tout le monde pour avoir le courage de rejeter la stigmatisation, la discrimination et la violence pour créer un environnement communautaire favorable pour les personnes vivant avec le VIH et pour ouvrir les discussions sur le VIH et les questions d'éducation sexuelle au niveau de la famille et de la communauté. »

Jan Beagle, Directrice exécutive adjointe de l'ONUSIDA

« Les femmes sont les tutrices dans nos communautés, elles doivent pouvoir comprendre les besoins des personnes vivant avec le VIH. Les connaissances sur le VIH doivent aller dans chaque maison de nos villages. Nous savons que des personnes sont en train de mourir du sida, mais nous n'en parlons pas. »

Marie Kidu, conseillère et membre de Women’s Fellowship, représentante de MKA Women

La Papouasie-Nouvelle-Guinée publie de nouvelles estimations de présence du VIH dans le pays

26 août 2010

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M. Michel Sidibé, le Directeur exécutif de l'ONUSIDA (deuxième à gauche) a rencontré Son Excellence le Gouverneur général de la La Papouasie-Nouvelle-Guinée, Grand Chef, Sir Paulius Matane (au centre) durant sa visite officielle à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. 25 au 26 août 2010. Crédit: Noreen Chambers

Selon les nouvelles estimations du Ministère de la Santé et du Secrétariat du Conseil National du SIDA, environ 0,92% de la population adulte de la Papouasie-Nouvelle-Guinée vivait, en 2009, avec le VIH.

Cette dernière série d’estimation de la présence du VIH (menée par un groupe d’experts nationaux et internationaux) est basée sur de nombreuses données relevées dans des cliniques prénatales situées dans les Régions des Hautes Terres de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans le Sud, dans le Momase et dans la Région des Iles.

Ces dernières années ont été marquées par une hausse importante du nombre d’infrastructures médicales en Papouasie-Nouvelle-Guinée effectuant des tests VIH sur des femmes enceintes, passant de 17 en 2005 à 178 en 2009. La collecte de ces nouvelles données auprès de ces infrastructures a fourni une représentation plus claire de la présence du VIH dans le pays qu’auparavant.

« Ces nouvelles estimations ont largement amélioré notre compréhension de l’échelle et de la portée de l’épidémie du SIDA en Nouvelle-Guinée » a déclaré Michel Sidibé, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, lors d’une visite officielle en Papouasie-Nouvelle-Guinée. « Ils offrent l’opportunité de redoubler nos efforts afin de parvenir à un accès universel à la prévention, au traitement, à la prise en charge et au soutien du VIH ».

En Papouasie-Nouvelle-Guinée, une estimation de 34 100 personnes vivaient avec le VIH en 2009. Il a été avéré que c’est dans les régions des Hautes Terres et du Sud que la présence du VIH était la plus élevée, à un taux respectif de 1,02% et 1,17%, ainsi qu’avec une présence plus faible mais croissante dans le Momase et dans la Région des Iles, à 0,63% et 0,61%. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, environ 3 200 personnes ont récemment été infectées par le VIH en 2009 et, la même année, quelques 1 300 personnes sont mortes du SIDA.

La Papouasie-Nouvelle-Guinée avait précédemment prévu, pour l’année 2009, une présence nationale du VIH plus élevée, en se basant sur des données issues d’un nombre relativement faible de sites ruraux et urbains. La révision à la baisse des estimations est le reflet, dans une large mesure, des améliorations dans les systèmes nationaux de surveillance des maladies. Ces nouveaux résultats indiquent qui plus est qu’il est possible que l’extension de l’épidémie du VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée soit en train de diminuer.

« Les facteurs de risque contribuant à l’infection à VIH en Papouasie-Nouvelle-Guinée n’ont pas changé » a déclaré M. Sidibé. « Nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser aller ni de réduire les investissements dans la riposte nationale au SIDA ».

Des chefs religieux chrétiens lancent une alliance pour la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée

07 mai 2010

20100507_PNG_leaders_200.jpgSon Excellence le Gouverneur général de Papouasie-Nouvelle-Guinée et Grand chef Sir Paulius Matane (assis à gauche) et l'archevêque John Ribat (assis à droite), chef de l'Eglise catholique de Papouasie-Nouvelle-Guinée et président de l'Alliance accompagnés des dirigeants religieux qui ont signé la déclaration d'engagement. 5 mai 2010, Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Les dirigeants religieux de 19 confessions chrétiennes de Papouasie-Nouvelle-Guinée se sont réunis pour lancer la Christian Leaders Alliance, un réseau chrétien qui veut s'employer à fournir une riposte efficace au sida dans le pays. Cet événement a compté sur la participation de représentants de la société civile, y compris des personnes vivant avec le VIH, de groupes religieux, de donateurs et de partenaires de la riposte nationale.

« Ceci marque un tournant dans la riposte nationale au sida. Voir des dirigeants religieux chrétiens unir leurs efforts pour s'attaquer à la problématique du sida est une étape décisive, une source d'inspiration pour l'ensemble de la communauté impliquée dans la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée » a déclaré Tim Rwabuhemba, coordinateur de l'ONUSIDA dans le pays.

À l'occasion de cet événement, les dirigeants religieux ont signé une déclaration d'engagement pour marquer leur promesse de renverser le cours de l'épidémie dans le pays. La déclaration reprend les différentes façons dont l'Église chrétienne peut jouer un rôle déterminant pour aider le pays à maîtriser l'épidémie.

Ceci marque un tournant dans la riposte nationale au sida. Voir des dirigeants religieux chrétiens qui unissent leurs efforts pour s'attaquer à la problématique du sida est une étape décisive, une source d'inspiration pour l'ensemble de la communauté impliquée dans la riposte au sida en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Tim Rwabuhemba, coordinateur de l'ONUSIDA dans le pays.

« Le lancement et la signature de cette déclaration d'engagement est un événement historique majeur » a déclaré Son Excellence le Gouverneur général de Papouasie-Nouvelle-Guinée et Grand chef Sir Paulius Matane lors de son discours d'ouverture pour marquer le lancement de l'alliance. Sir Paulius Matane a salué les dirigeants religieux pour avoir « adopté des mesures franches, fortes et courageuses contre un adversaire aussi redoutable que le VIH ».

Cette nouvelle alliance vise à partager les connaissances, la compréhension et les expériences de différentes communautés afin d'unir les efforts en faveur d'une riposte plus efficace et globale au VIH. La signature de cet accord par les dirigeants religieux marque la volonté de fonder une nouvelle culture de coopération oecuménique qui respecte l'unicité des traditions respectives tout en mettant l'accent sur les valeurs partagées de la dignité humaine et des droits de l'homme.

Les dirigeants religieux se sont engagés, entre autres, à s'attaquer aux normes et pratiques sociales, religieuses, culturelles et politiques qui perpétuent la stigmatisation et la discrimination. À cette fin, ils ont accepté d'utiliser l'infrastructure et les réseaux de communication existant au sein de leur communauté religieuse afin de diffuser des informations exactes sur le VIH au niveau de la prévention, de la prise en charge, du traitement et de l'assistance.

« Nous nous engageons à faire plus. Nous n'épargnerons aucun effort pour briser le silence sur le VIH » a déclaré l'archevêque John Ribat, chef de l'Église catholique en Papouasie-Nouvelle-Guinée et président de l'Alliance.

Sir Peter Barter, président du Conseil national de lutte contre le SIDA, a remarqué que les Églises de Papouasie-Nouvelle-Guinée étaient les acteurs « possédant le plus grand potentiel pour prévenir la diffusion du VIH dans le pays. Et ce, parce que les Églises ont gagné la confiance des communautés touchées. »

La Papouasie-Nouvelle-Guinée représente la part la plus importante de cas de VIH dans la région Pacifique. Cette part a suivi une croissance exponentielle pour passer de 21 % pour la période 1984 à 1989 à plus de 99 % en 2008. Le total des cas signalés en Papouasie-Nouvelle-Guinée est de  28 294, mais selon l'ONUSIDA,  54 000 personnes seraient infectées. Selon les estimations, d'ici 2012, le taux de prévalence nationale en Papouasie-Nouvelle-Guinée sera de 5,07 % et 208 714 personnes auront été infectées par le VIH.

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