PHL

Les dirigeants de la métropole du Grand Manille s’engagent à intensifier la riposte au sida

11 septembre 2017

Les maires et les autres dirigeants des 17 communes qui composent la région de la capitale nationale des Philippines se sont engagés à faire de l’épidémie de sida une urgence de santé publique qui nécessite des stratégies multisectorielles et la pleine mobilisation des ressources. Les représentants municipaux ont récemment signé une résolution sur le VIH, à l’occasion d’un dîner de travail organisé à Manille par la Secrétaire du Département de la Santé, Paulyn Jean Rosell-Ubial.

Un rapport récent de l’ONUSIDA, intitulé En finir avec le sida – Progrès vers les objectifs 90-90-90, a contribué à galvaniser cette action. Ce rapport indique que le nombre de nouvelles infections à VIH a augmenté de 140 % aux Philippines ces six dernières années et que le pays connaît la propagation de l’épidémie de VIH la plus rapide de la région Asie-Pacifique. Selon les autorités sanitaires, les 17 villes qui forment la métropole du Grand Manille représentent plus de 40 % des cas de VIH signalés dans le pays.

Mme Rosell-Ubial a rappelé qu’elle avait tiré la sonnette d’alarme dès l’an dernier, au moment de sa prise de fonction, qualifiant la situation d’urgence nationale. Elle a appelé les maires et les responsables municipaux du Grand Manille à soutenir la prestation de services cruciaux en faveur des groupes communautaires et des populations clés. Laarni « Lani » Cayetano, Maire de Taguig et Présidente de la Ligue des municipalités, a exprimé son soutien envers cette initiative et souligné les efforts de sa ville dans la fourniture de services anti-VIH.

La Secrétaire à la Santé a déclaré qu’elle appréciait l’appui apporté personnellement par Eamonn Murphy, Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique, ainsi que la contribution durable du bureau national de l’ONUSIDA.

M. Murphy a félicité la Secrétaire à la Santé pour son leadership solide et l’engagement des villes de la région de Manille ; il a promis de contribuer à la mobilisation de l’appui technique et s’est engagé dans des négociations avec les partenaires de développement concernant ces actions.

La résolution municipale sur le VIH reconnaît les engagements de l’Agenda 2030 pour le développement durable, qui exigent des pays qu’ils assurent des vies en bonne santé et le bien-être pour tous les citoyens et en finissent avec le sida d’ici à 2030. Il impose aux villes d’augmenter les investissements financiers et d’accélérer la mise en œuvre des programmes à fort impact, notamment le diagnostic rapide et la mise sous traitement, des services anti-VIH répondant aux besoins des hommes gays et des autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, ainsi que des programmes de prévention innovants, notamment les actions de proximité ciblées et la prophylaxie pré-exposition. Cette résolution promet également d’éliminer la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et les autres violations des droits de l’homme qui empêchent les populations clés et les personnes vivant avec le VIH d’accéder aux services.

Déclarations

« Nous pouvons acheter tous les médicaments que nous voulons. Nous pouvons acheter tous les kits de dépistage que nous voulons. Nous pouvons trouver les financements publics pour cela, mais ce dont nous avons besoin, c’est que nos villes s’associent au Département de la Santé pour mettre en place des systèmes de délivrance nouveaux et innovants. Sans ce partenariat, nous n’atteindrons pas les objectifs 90-90-90 et 100 % d’élimination de la la transmission du VIH de la mère à l’enfant d’ici à 2020. »

Paulyn Jean Rosell-Ubial Secrétaire du Département de la Santé, Philippines.

« Je suis certaine que toutes les villes du Grand Manille répondront à l’appel pour prendre les mesures nécessaires afin d’atteindre les objectifs 90-90-90 d’ici à 2020. En tant que Présidente de la Ligue des municipalités des Philippines, j’appelle toutes les villes à nous rejoindre et à agir maintenant. »

Laarni « Lani » Cayetano Maire de Taguig et Présidente de la Ligue des municipalités

« Les Philippines ont réagi rapidement et de manière innovante, en partenariat avec la communauté, à la première vague de l’épidémie ; grâce à un leadership fort, pragmatique et engagé, elles montrent que ce pays possède la capacité et la volonté de relever les défis de la nouvelle vague d’augmentation des infections, en particulier chez les jeunes hommes gays, les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transgenres. »

Eamonn Murphy Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique

Pia Alonzo Wurtzbach, Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA, intensifie son action de sensibilisation au VIH

09 août 2017

Pia Alonzo Wurtzbach, Miss Univers 2015 et Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique, a lancé une campagne de sensibilisation au VIH en passant un test de dépistage du VIH en public. Le 9 août dernier, l’actrice et mannequin a passé un test de dépistage dans le cadre d’une campagne menée par l’organisation communautaire LoveYourself dans la ville de Taguig, aux Philippines, aux côtés de Mme la Maire Lani Cayetano.

« En tant qu’Ambassadrice itinérante de l’ONUSIDA pour l’Asie et le Pacifique, je voulais entamer mon action de sensibilisation au VIH ici, chez moi, aux Philippines », a déclaré Mme Wurtzbach. « C’est important, car le pays connaît la plus forte progression de l’épidémie de VIH dans la région ».

Un rapport récent de l’ONUSIDA révèle que le nombre de nouvelles infections à VIH a augmenté de 140 % aux Philippines entre 2010 et 2016. Taguig est l’une des 17 villes composant la métropole du Grand Manille, qui représente 40 % des nouvelles infections dans le pays. La Maire, Mme Cayetano, est Présidente nationale de la Ligue des municipalités des Philippines et s’est engagée à encourager les autres villes à élargir le dépistage du VIH.

« La ville de Taguig sera toujours là pour vous soutenir, Pia », a déclaré Mme Cayetano.

Mme Wurtzbach a dévoilé le projet de campagne de sensibilisation « Progressive Information Awareness » (projet PIA), dont le but est d’informer les jeunes sur le VIH par l’intermédiaire des réseaux sociaux et de vidéos d’information adaptées aux jeunes, ainsi que de promouvoir les politiques qui permettront aux jeunes, en particulier ceux des populations clés, d’accéder aux services anti-VIH et autres services de santé essentiels. Le projet PIA travaille aussi avec une coalition composée d’organismes gouvernementaux, d’organisations caritatives et de partenaires économiques sur une grande collecte de fonds et une cérémonie de remise de prix pour un gala organisé à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida.

« Avec le projet PIA, nous espérons voir une hausse de la sensibilisation au VIH, nous exprimons notre amitié envers les personnes vivant avec le VIH et nous voulons faire du dépistage du VIH chez les Philippins un élément normal de leur suivi médical et de bien-être », explique Mme Wurtzbach.

Dans la région Asie-Pacifique, les jeunes issus des populations clés sont encore plus exposés au risque d’infection à VIH.

« Le mouvement anti-VIH que Pia initie chez les jeunes ici aux Philippines va avoir un écho dans toute la région Asie-Pacifique », a déclaré Eamonn Murphy, Directeur de l’équipe de l’ONUSIDA d’appui aux régions pour l’Asie et le Pacifique.

Les héros du quotidien : innover en mêlant santé et divertissement

15 août 2017

La salle est emplie d’un léger bourdonnement provenant des hommes assis sur leur siège, jeunes pour la plupart, les yeux rivés sur leurs smartphones ou en train de bavarder. Soudain, un personnage enjoué fait irruption dans le salon feutré de ce haut building de Taguig, aux Philippines.

« Merci, merci beaucoup », s’écrie Ronivin (Vinn) Garcia Pagtakhan, Directeur exécutif et fondateur de LoveYourself, une organisation à base communautaire qui fournit des services de santé et d’autonomisation aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transgenres. L’équipe se réunit pour un débriefing après une grande campagne de promotion du dépistage du VIH.

Avec sa tignasse brune, agrémentée d’une légère teinture vert clair, M. Pagtakhan bondit d'un groupe à l’autre, plaisantant et répétant ses remerciements.

« Presque toutes les personnes présentes ici sont des bénévoles », explique M. Pagtakhan. « Je suis très ému de parler de mes bénévoles. Je leur dois tout ».

LoveYourself propose des services de dépistage et de traitement du VIH, ainsi qu’une prophylaxie pré-exposition (PPrE) orale et un dépistage de la tuberculose. L’organisation compte 25 employés, secondés par environ 800 bénévoles. M. Pagtakhan a créé LoveYourself en 2011, en s’inspirant du modèle d’un centre pour les jeunes de la communauté lesbienne, gay, bisexuelle et transgenre dans lequel il a travaillé comme bénévole lorsqu’il vivait à San Francisco, aux États-Unis.

« À l’époque, je me suis rendu compte qu’il y avait un vrai problème dans la façon dont nous gérions la prévention du VIH au sein de la communauté gay aux Philippines », raconte M. Pagtakhan. « Tout tournait autour de la peur. Je souhaitais quelque chose de plus optimiste et encourageant. Je voulais un lieu plein de vie, où les gens auraient envie de s’attarder ».

À l’époque, il n’avait que 25 ans. « Je connais mon public, comme on dit, car je fais partie de la communauté ».

À l’âge de 18 ans, il obtient son diplôme d’infirmier aux Philippines et figure au quatrième rang des candidats les mieux classés à l’issue des examens au niveau national. « À ce titre, j’étais très demandé par les autres candidats en tant qu’enseignant pour aider les étudiants à se préparer aux examens. J’ai voyagé à travers toutes les Philippines pour donner des cours et j’ai aussi utilisé les réseaux sociaux pour dialoguer avec les étudiants », explique M. Pagtakhan.

Il devient une célébrité sur les réseaux sociaux, avec 600 000 abonnés sur Twitter, et il remporte le prestigieux prix international Twitter Shorty Awards en tant qu’infirmier de l’année. L’argent du prix lui permet alors de créer LoveYourself.

« Les trois premières années, ce fut comme si j’envoyais mon enfant à l’université. Concrètement, j’ai soutenu l’organisation sur mes propres deniers. Nous n’avions aucun donateur », raconte M. Pagtakhan. « J’aime sortir des sentiers battus et j’avais une vision particulière. Je ne voulais pas que des subventions me dictent ce que nous devions faire ou être. Ma volonté était de créer des vagues de changement positif au sein de la communauté. LoveYourself ne traite pas seulement du VIH, mais vise aussi à accroître l’estime de soi ».

L’organisation compte trois centres communautaires dans la région de Manille, aux Philippines, qui proposent un dépistage du VIH et d’autres services. N’importe qui peut s’y présenter, même le week-end et le soir, pour profiter de services de santé gratuits.

En 2016, LoveYourself a testé environ 20 000 personnes et diagnostiqué près de 1 500 nouvelles infections à VIH, ce qui représente environ 50 % des nouveaux cas de VIH diagnostiqués signalés par le Département de la Santé de Manille. LoveYourself travaille également avec des entreprises et des écoles pour les aider à élaborer des politiques anti-VIH et mener des campagnes de dépistage du VIH sur place.

Au mois de juillet, l’organisation s’est engagée dans la PPrE et, avec le soutien de l’ONUSIDA et de l’Organisation mondiale de la Santé, elle prévoit de lancer un projet de démonstration pour l’auto-dépistage avant la fin de l’année.

En seulement six ans, LoveYourself est devenu un important prestataire de services anti-VIH à Manille. M. Pagtakhan est fier des accomplissements de l’organisation et nourrit des ambitions encore plus grandes. Nous sommes encore en location. Je veux que LoveYourself soit propriétaire d’un lieu qui sera un centre communautaire, dans lequel nous pourrons avoir des services de santé, mais aussi des événements et des activités sortant de l’ordinaire », explique-t-il.

Pour en savoir plus sur LoveYourself, rendez-vous sur http://www.loveyourself.ph.

Ressoures

LoveYourself

Le programme de lutte contre le VIH de Quezon City : un modèle pour d’autres villes

13 juillet 2017

L’Agenda 2030 pour le développement durable applique à plus grande échelle ce sur quoi la riposte au sida travaille depuis 30 ans : une approche multisectorielle, fondée sur les droits et centrée sur les individus, qui s’attaque aux facteurs déterminants pour la santé et le bien-être. Les différentes histoires de cette série mettent en lumière les liens entre le VIH et les Objectifs de développement durable (ODD), chacune étant racontée du point de vue personnel d’individus touchés par le VIH. Cette série dresse un tableau de l’interconnexion entre le VIH et les ODD et de l’interdépendance entre les ODD eux-mêmes. Par ailleurs, ces histoires nous montrent surtout les progrès accomplis dans la riposte au sida et ce qu’il reste à faire pour atteindre les ODD.  

La Klinika Bernardo, plus connue sous le nom de Sundown Clinic (le dispensaire du crépuscule), est située le long d’une route très fréquentée. Elle est ouverte de 15 heures à 23 heures, ce qui permet à un maximum de patients de s’y rendre. « Nous accueillons tous les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes venant de toutes les Philippines », explique Leonel John Ruiz, le médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40 % de nos clients viennent de Quezon City ».

En 2012, Quezon City est devenue la première ville des Philippines à ouvrir un dispensaire qui propose des services aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et aux personnes transsexuelles. Dès le départ, la demande de services a été forte au sein du dispensaire. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés au cours des deux premiers mois, et 18 personnes ont été diagnostiquées séropositives au VIH.

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, le niveau de stigmatisation et de discrimination envers les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes est élevé. La peur d’être découvert et mis à l’écart empêche de nombreux hommes d’accéder aux services de santé traditionnels. Des études menées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n’ont jamais bénéficié d’un test de dépistage du VIH.

« C’est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m’attendre », explique un jeune homme tout en remplissant les formulaires d’inscription. « J’ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici ». Le jeune homme estime que le personnel est à l’écoute et qualifié pour apaiser ses craintes. Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement anti-VIH, gratuit aux Philippines.

Quezon City gère aujourd’hui trois dispensaires Sundown et a considérablement accru ses investissements dans les programmes anti-VIH ces dernières années. Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est l’agglomération la plus peuplée des Philippines et mettre fin à l’épidémie croissante du sida est devenu une priorité absolue. Le Maire, Herbert Bautista, encourage ses administrés à connaître leur statut vis-à-vis du VIH, et il a lui-même fait un test de dépistage du VIH en public. Les efforts de la ville pour élargir le dépistage du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ont été couronnés de succès, avec une multiplication par 30 de ces dépistages. Quarante pour cent des tests de dépistage du VIH de la ville sont réalisés dans les dispensaires Sundown, ce qui prouve effectivement que la levée des barrières permet d’accroître l’accès aux services.

« Depuis que nous avons démarré, le point de vue a radicalement changé », explique Leonel. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd’hui, la plupart de nos clients viennent d’eux-mêmes. Ils s’impliquent personnellement et activement dans la recherche d’informations ». Plusieurs autres municipalités sont en train d’adapter le modèle de Quezon City et de mettre en place leurs propres dispensaires.

Bien que le personnel du dispensaire Sundown soit fier de ses réalisations, il est impatient de pouvoir fermer boutique un jour. « Je prie avant de m’endormir », raconte Adel, la seule femme pair-éducateur de la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n’aura plus besoin de nos services. C’est à ça que je travaille ».

 


 

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ODD 17 : Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser

Au début de la riposte au sida, en l’absence de possibilités de traitement et face au nombre grandissant de personnes touchées par le VIH, il est apparu clairement qu’une réponse purement clinique à l’épidémie n’était pas suffisante. Les proches, les organisations confessionnelles et les associations de personnes touchées par le VIH se sont engagés dans l’action pour faire ce qu’ils pouvaient pour aider les personnes à mourir dignement, soutenir les orphelins, les conjoints et les personnes à charge laissées par les défunts et trouver de nouveaux moyens d’agir. Des groupes de personnes très différentes, liées par l’expérience commune de la peur, de la stigmatisation et de l’horreur du VIH et du sida, se sont réunies pour exiger que la riposte aille au-delà des dispensaires, des hôpitaux et du service de santé officiel.

S’approprier le concept de partenariat et l’étendre a été une étape révolutionnaire, non seulement pour le sida mais aussi dans la sphère plus large du développement. Les partenariats demeurent un élément central de la riposte au sida. La coordination et la collaboration entre une large variété de partenaires, notamment les professionnel(le)s du sexe, les scientifiques et les travailleurs sociaux, contribuent à recenser et utiliser l’expertise de manière plus rentable, à surmonter les obstacles plus rapidement et à affecter les ressources plus efficacement. Les partenariats permettent d’accroître la sensibilisation et les connaissances et créent une masse critique de pouvoir et de soutien qui exerce une influence sur les décideurs politiques et incite les parties concernées à l’action.

L’histoire du dispensaire Sundown de Quezon City aux Philippines illustre l’ODD n° 17 – Renforcer les moyens de mettre en œuvre le Partenariat mondial pour le développement durable et le revitaliser. Le succès du premier dispensaire et l’ouverture consécutive de deux autres dispensaires démontrent comment l’inclusivité continue de définir la riposte au sida et font office de source d’inspiration pour la réussite des partenariats entre une large diversité de parties prenantes.

The Sustainable Development Goals and the HIV response: Stories of putting people at the centre

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Lancement d’une campagne de sensibilisation au VIH chez les jeunes dans la région de l’ASEAN

28 avril 2017

Une nouvelle campagne baptisée #Live2LUV vise à promouvoir l’information sur la santé sexuelle et reproductive, notamment le VIH, chez les jeunes des pays d’Asie du Sud-Est. Aux côtés des réseaux de jeunes régionaux Youth Lead et Youth Voices Count, du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance et du Fonds des Nations Unies pour la population, l’ONUSIDA a lancé la campagne à l’occasion des quatre jours du Sommet de la jeunesse de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) organisé à Manille, aux Philippines, qui s’est achevé le 29 avril.

« La campagne #Live2LUV va permettre d’inspirer et d’éduquer les jeunes, ainsi que de promouvoir les droits et la santé sexuels et reproductifs et d’informer sur le VIH, tout en réduisant la stigmatisation envers les jeunes des populations clés au sein des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est », explique Junelyn Tabelin de Youth LEAD.

Dans la région Asie-Pacifique, les jeunes âgés de 15 à 24 ans représentent 37 % des nouvelles infections à VIH. Les données montrent que les jeunes issus des populations clés sont encore plus exposés au risque d’infection à VIH que leurs semblables plus âgés. En Thaïlande par exemple, chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la prévalence du VIH est de 11 %, contre 8,3 % chez les hommes gays et les autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes âgés de plus de 25 ans.

Selon des études de comportement menées dans huit pays, les connaissances sur le VIH sont faibles dans de nombreux pays d’Asie du Sud-Est.

« Je n’avais pas les bonnes informations sur le VIH et je ne savais pas comment me protéger », explique Relly Manlapaz, une femme transgenre de 17 ans, qui a participé à une session de l’ONUSIDA lors du sommet des jeunes. « Avant de rejoindre les rangs des activistes du VIH, je croyais qu’on pouvait attraper le VIH avec une piqûre de moustique et en utilisant les mêmes objets qu’une personne vivant avec le VIH », ajoute-t-elle.

La campagne #Live2LUV s’appuiera sur les réseaux sociaux pour diffuser des informations sur la prévention et le traitement du VIH et favorisera la création d’un environnement propice pour les jeunes des populations clés, avec des messages prônant la compréhension, l’acceptation et zéro discrimination.

Les partenaires régionaux travailleront avec les organisations locales de chacun des 10 pays de l’ASEAN pour dissiper les malentendus sur le VIH et délivrer des informations d’une manière adaptée aux jeunes. La campagne couvrira différents thèmes fondamentaux autour du VIH et permettra de créer un forum pour que les jeunes puissent partager leurs expériences. Une plate-forme a été mise en place pour héberger tous les documents et ressources de la campagne, à l’adresse  www.hivandyouth.org. La campagne durera huit mois sur les réseaux sociaux ; elle atteindra son point culminant avec la Journée mondiale de lutte contre le sida et recueillera le soutien de célébrités et des personnes influentes sur les réseaux sociaux.

L’ONUSIDA travaille aux côtés des pays pour que d’ici 2020, 90 % des jeunes aient les connaissances et les capacités requises pour se protéger eux-mêmes du VIH et puissent accéder aux services de santé sexuelle et reproductive.

Ressources

HIV and youth

Comment Quezon City aux Philippines prend l'épidémie de sida à bras le corps

03 décembre 2015

Un jeune homme vêtu d'un T-shirt rayé rouge et d'un jean bleu délavé entre dans un bar populaire dans le centre de Quezon City aux Philippines. Il engage la conversation avec le propriétaire et bientôt, plusieurs autres jeunes hommes se joignent à lui. Il est 22 heures et le groupe s'intègre parfaitement aux autres clients du bar. Cependant, les jeunes hommes ne sont pas là pour se détendre. Ce sont des éducateurs et des agents de santé employés par le département Santé de Quezon City.

« On s'y habitue tout simplement », déclare Mai. « La nuit est pour nous ce que le jour est pour d'autres. C'est le travail. »

À l'extérieur, un réverbère jette une lueur orange sur une ambulance de la ville qui ronronne doucement, stationnée et attendant discrètement les clients. Le groupe d'hommes est venu dispenser des conseils et procéder à des tests de dépistage du VIH auprès des clients et du personnel du bar qui sont principalement des gays ou des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. En cette nuit de chaleur humide, ils dépistent environ 50 personnes.

Avec près de 3 millions d'habitants, Quezon City est le centre urbain le plus peuplé des Philippines et mettre fin à l'épidémie croissante du sida est devenu une priorité.

« Quezon City ne ménage pas ses efforts pour poursuivre et soutenir son programme de zéro nouvelles infections à VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida. Nous poursuivons notre engagement à fournir des interventions préventives, des traitements, des soins et des conseils afin de garantir que nos citoyens bénéficient d'une meilleure qualité de vie », a déclaré le maire Herbert Bautista.

L'ONUSIDA a encouragé les villes à accélérer leur riposte au sida par des investissements d'anticipation budgétaire et à atteindre les objectifs essentiels de prévention et de traitement du VIH. Aux Philippines, Quezon City est le chef de file pour mettre en œuvre la stratégie Accélérer de l'ONUSIDA dans les zones urbaines.

Le 4 décembre, Quezon City a organisé une réunion avec les représentants des villes de la région métropolitaine de Manille sur la façon de mettre fin à l'épidémie de sida d'ici 2030. Les participants ont adopté l'approche Accélérer.

L'ONUSIDA estime qu'il y avait 6 400 nouvelles infections au VIH à l'échelle nationale et 36 000 personnes vivant avec le VIH dans le pays en 2014. La prévalence du VIH parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 3,3% en 2013, elle était de 1,68% en 2011. Dans la population générale âgée de 15 à 49 ans, la prévalence du VIH estimée était inférieure à 0,1% en 2014.

Quezon City : une pionnière dans la riposte au VIH du pays

Bien qu'un réseau d'installations répondant aux besoins de santé des travailleurs du sexe existe depuis les années 1990 aux Philippines, Quezon City est devenue en 2012 la première ville du pays à ouvrir une clinique offrant des services pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.

Klinika Bernardo, connue sous le nom de Clinique Sundown (clinique du crépuscule), est située le long d'une route très fréquentée. Elle fonctionne de 15h à 23h, permettant à un maximum de clients de s'y rendre.

« Nous nous adressons à tous les hommes du pays ayant des rapports sexuels avec des hommes », a déclaré Leonel John Ruiz, médecin-chef de la Klinika Bernardo. « Seulement 40% de nos clients sont de Quezon City. »

Dès le démarrage, la demande de services auprès de la clinique Sundown a été élevée. Près de 250 tests de dépistage du VIH et des services de conseils avant et après dépistage ont été réalisés dans les deux premiers mois et 18 personnes ont été testées séropositives. Fin 2014, la clinique avait réalisé plus de 2 500 tests de dépistage dont un peu plus de 200 étaient séropositifs au VIH. La première clinique Sundown a été un tel succès que la ville en a ouvert une seconde au début de cette année.

La clinique Sundown : un espace sûr pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles

Bien que les relations entre personnes de même sexe soient légales aux Philippines, ces relations ne sont pas bien vues par de nombreuses personnes et il existe un degré élevé de stigmatisation et de discrimination envers les gays et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La peur d'être démasqué et mis à l'écart empêche de nombreux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes d'accéder à des services de santé traditionnels. Des études réalisées par des responsables de la santé de la ville montrent que deux tiers des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes à Quezon City n'ont jamais bénéficié d'un test de dépistage du VIH.

Avec sa rangée de plantes en pot et son décor vert lumineux, Klinika Bernardo dégage une atmosphère enjouée. Elle compte dix membres du personnel, avec quatre éducateurs, dont des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes et une femme transsexuelle. Les clients peuvent choisir l'éducateur qui convient le mieux à leurs besoins. Au lieu de faire des dossiers et d'appeler les clients par leur nom, la clinique maintient leur anonymat en donnant à chaque personne un chiffre.

Le personnel est qualifié pour rassurer les clients nerveux.

« C'est mon premier test de dépistage du VIH. Je ne sais pas à quoi m'attendre », dit un jeune homme tout en remplissant les formulaires d'inscription. « J'ai essayé de me renseigner sur le VIH pour avoir quelques informations de base, mais il m'a fallu un certain temps pour avoir le courage de venir ici. Mon partenaire est également venu ici avec moi après qu'un ami nous en a parlé. Nous nous faisons dépister ensemble. »

Le jeune homme a trouvé que le personnel était à l'écoute et qualifié pour apaiser ses craintes.

Les personnes testées séropositives au VIH reçoivent des conseils sur les médicaments antirétroviraux et sont accompagnées par le personnel pendant les premiers mois de traitement du VIH qui est gratuit aux Philippines.

Le programme sur le VIH de Quezon City devient un modèle pour d'autres villes

Quezon City gère les cliniques Sundown et a considérablement augmenté ses investissements dans les programmes sur le VIH ces dernières années. Et les efforts de la ville pour intensifier les tests de dépistage du VIH obtiennent des résultats. Le nombre de gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes qui ont passé un test de dépistage a presque quadruplé entre 2011 et 2014.

« Cela fait trois ans que nous avons ouvert et nous constatons un réel changement des mentalités », explique M. Ruiz. « Avant, nous aurions eu du mal à inviter les personnes à se faire dépister. Aujourd'hui, la plupart de nos clients viennent d'eux-mêmes. Les personnes sont personnellement et activement à la recherche d'informations ».

Pour ses cliniques pionnières, spécialisées dans le VIH, Quezon City a remporté le prestigieux prix Galing Pook pour une gouvernance locale exceptionnelle en 2014. Plusieurs autres gouvernements locaux de villes commencent à adapter le modèle de Quezon City et établissent leurs propres cliniques.

Bien que l'équipe de la clinique Sundown soit fière de ses réalisations, elle est impatiente de fermer boutique un jour.

« Je prie avant de dormir », dit Adel, la seule éducatrice femme à la Klinika Bernardo. « Je prie pour que vienne le jour où personne n'aura plus besoin de nos services. C'est à cela que je travaille. »

La communauté de football asiatique s'unie pour Protéger le goal

15 mai 2014

Cinq pays dans toute l'Asie ont adopté la campagne Protège le goal. Un partenariat innovant entre l'ONUSIDA, la Confédération asiatique de football (AFC) et la Banque asiatique pour le Développement (BAD) promeut un football plurinational basé sur le programme de prévention du VIH dans la région.

Le Cambodge, la Malaisie, le Myanmar, les Philippines et la Thaïlande se sont engagés pour initier des activités ayant pour objectif d'aider à parler de la transmission du VIH chez les jeunes.

Le Myanmar a donné le coup d'envoi de sa campagne en avril avec un match de football dans le stade national avec les stars nationales Kyaw Ko Ko et Than Than Htwe des équipes nationales masculines et féminines. Soutenu par la Ligue nationale du Myanmar et la Fédération de Football du Myanmar, le match s'est joué devant des milliers de supporters. Par le biais d'activités annexes se concentrant sur les jeunes dans les écoles, les clubs de football et d'autres événements, la campagne fera la promotion de l'importance du dépistage volontaire du VIH et de la suppression de la stigmatisation et de la discrimination visant les personnes vivant avec le VIH.

L'initiative de l'ONUSIDA–AFC–BAD sera mise en œuvre par la Ligue nationale du Myanmar et le Football United, un programme phare de la Faculté de médecine et de la Communauté de médecine de l'Université de la Nouvelle-galles du Sud, Australie.

Le Cambodge a également démarré des activités dans le cadre de la campagne. En mars 2014, les stars du Phnom Penh Crown Football Club ont fait une sortie pour soutenir la Campagne Protège le goal et divertir les supporters dans un événement initié par l’Académie SALT, la Fédération cambodgienne de football et le ministère de l'Education, de la Jeunesse et des Sports.

La Malaisie, la Thaïlande et les Philippines sont prêtes à déployer très prochainement des activités clés, le lancement officiel de la campagne en Malaisie ayant lieu le 16 mai.

L'initiative de l'ONUSIDA–AFC–BAD fait partie des efforts de la Campagne Protège le goal pour déployer des activités et des messages sur la prévention du VIH à la veille de la Coupe du monde de la FIFA 2014 au Brésil où aura lieu un événement profilant la campagne mondiale au Salvador, Bahia, le 9 juin 2014.

Déclarations

« Le football est plus qu'un sport, sa puissance magique change les vies des personnes ; il est l'un des meilleurs instruments pour délivrer des messages de prévention du VIH au Myanmar. »

Dr Tun Aung Shwe, Directeur de programme du Football United, Myanmar

« Il y a un besoin urgent d'augmenter les services de prévention et de traitement du VIH. Malgré le déclin de la prévalence au VIH en 2007, il y a encore près de 200 000 personnes vivant avec le VIH dans le pays avec environ 7 000 nouvelles infections par an. »

Eamonn Murphy, Directeur ONUSIDA au Myanmar

« Cette campagne s'articule autour des engagements comme ceux des Objectifs du Millénaire pour le développement et les 10 objectifs de la Déclaration politique de 2011 sur le VIH/sida ainsi que la vision d'atteindre zéro nouvelle infection à VIH, zéro discrimination et zéro décès dû au sida. »

Michelle Gyles-McDonnough, coordonnatrice résidente des Nations Unies en Malaisie et représentante du Programme des Nations Unies pour le Développement en Malaisie, Singapour et Brunei Darussalam

L'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique appelle à une action rapide pour lutter contre l'augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH aux Philippines

11 septembre 2013

M. Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique, s'est rendu aux Philippines à la fin du mois d'août afin d'appeler à l'intensification de la riposte au VIH dans le pays.

Après plus de 20 ans de faibles taux de nouvelles infections à VIH, les Philippines connaissent aujourd'hui une augmentation du nombre de nouvelles infections à VIH au sein des principales populations les plus exposées au risque dans certaines localités. Par exemple, la prévalence du VIH chez les consommateurs de drogues à Cebu, l'une des zones les plus peuplées du pays, est passée de 0,6 à 53 % entre 2009 et 2011. De même, la prévalence du VIH chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes était de 6 % à Quezon et de 5 % à Cebu en 2011, alors que la prévalence du virus au sein de la population générale du pays était inférieure à 0,1 %. Selon le Ministère de la Santé philippin, le nombre de nouveaux cas a augmenté de 523 % par rapport à 2008.

S'exprimant lors de la réunion du Comité exécutif du Conseil national philippin sur le sida (PNAC), M. Rao a appelé à un leadership plus soutenu et à une action rapide pour enrayer la propagation de l'épidémie. Il a également souligné que les politiques, les programmes, les traitements antirétroviraux et les techniques de prévention du VIH étaient tous disponibles et accessibles pour assurer la progression des mesures visant à inverser la tendance actuelle. 

Lors d'une réunion avec le Secrétaire en charge de la planification socio-économique, Arsenio Balisacan, qui dirige également l'Autorité nationale pour l'économie et le développement du gouvernement, M. Rao a insisté sur la nécessité d'un investissement accru du gouvernement sur le VIH, en faisant remarquer que les investissements actuels en matière de prévention, compris entre 8 et 10 millions de dollars par an, étaient bien insuffisants en regard des besoins estimés à au moins 40 millions de dollars par an.

M. Balisacan a reconnu que les investissements d'aujourd'hui dans la prévention du VIH permettraient de faire des économies sur le coût futur des traitements anti-VIH et indiqué que lui-même et le Président des Philippines, Benigno C. Aquino III, avaient demandé au Secrétaire en charge de la santé de présenter une « stratégie de prévention » dans le cadre du programme pour la santé, en y incluant la question du VIH.

Déclarations

Nous devons sensibiliser la population au risque d'une propagation de l'épidémie si des mesures de riposte adaptées ne sont pas prises immédiatement. Il est également indispensable de se mettre d'accord sur les zones de haute priorité pour attribuer les ressources avec une cible précise sur les populations les plus exposées au risque.

Prasada Rao, Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le sida dans la région Asie-Pacifique

Nous observons une augmentation fulgurante des infections à VIH. Nous devons établir des priorités et intensifier la riposte d'une manière plus coordonnée. Ce qui est important, c'est que les autorités, nationales ou locales, mènent la riposte et soient capables d'accepter le fait que nous devons faire quelque chose et qu'il faut le faire rapidement.

Ferchito Avelino, Directeur exécutif du Conseil national philippin sur le sida

Un nouveau rapport montre une vulnérabilité accrue au VIH chez les migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes

10 mars 2009


Une nouvelle étude intitulée Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes montre que les femmes asiatiques qui émigrent dans les pays arabes sont souvent confrontées à des situations qui les rendent extrêmement vulnérables vis-à-vis des facteurs conduisant à une contamination par le VIH.

 

Selon une étude publiée aujourd'hui et réalisée en collaboration par le PNUD, l'ONUSIDA, CARAM Asie, l'OIM, l'UNIFEM et le Centre des migrants de Caritas au Liban, les femmes asiatiques qui émigrent dans les Etats arabes le font souvent dans des conditions peu sûres, sont souvent la cible de violences et d'une exploitation sexuelle et sont très vulnérables vis-à-vis des facteurs conduisant à une contamination par le VIH.

Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes examine le tribut payé par les femmes migrantes, en particulier les moins qualifiées, sur les plans sanitaire, social et économique. Dans le contexte actuel de crise économique mondiale, avec un chômage en hausse, ces femmes peuvent se retrouver en situation de précarité du fait d'une position de négociation qui tend à s'affaiblir et qui les pousse à accepter des conditions médiocres pour obtenir ou garder un emploi.

La migration elle-même ne constitue pas un facteur de risque d'infection par le VIH ; ce sont les conditions dans lesquelles les gens émigrent ainsi que les conditions de vie et de travail que ces personnes rencontrent dans le pays d'accueil qui les rendent extrêmement vulnérables au VIH.

L'étude, qui s'appuie sur quelques 600 entretiens réalisés dans quatre pays asiatiques et trois Etats arabes (Bahreïn, le Liban et les Emirats Arabes Unis), révèle que souvent, les femmes migrantes, dont beaucoup sont des employées de maison, ne bénéficient d'aucune protection juridique, subissent des menaces et une exploitation sexuelle sur leur lieu de travail et ont un accès limité, voire inexistant, aux services sociaux ou aux services de santé.

Les Etats arabes sont la principale destination de nombreux migrants venus d'Asie, notamment des quatre pays inclus dans l'étude, à savoir le Bangladesh, le Pakistan, les Philippines et le Sri Lanka.    

La migration des femmes vers les Etats arabes considérés et les mouvements d'argent vers les pays d'origine étudiés sont deux phénomènes de grande ampleur. Le rapport estime que 70% à 80% des personnes qui émigrent vers les Etat arabes en provenance du Sri Lanka et des Philippines sont des femmes. Entre 1991 et 2007, 60% des femmes migrantes du Bangladesh ont quitté leur pays pour trouver un emploi dans cette région ; sur la même période, le montant des sommes d'argent envoyées dans leur pays par les Philippins travaillant dans les Etats arabes s'est élevé à 2,17 milliards de dollars US. Les travailleurs migrants venus du Bangladesh travailler aux Emirats Arabes Unis ont envoyé environ 367 millions de dollars US dans leur pays. Quant aux sommes envoyées par les travailleurs migrants originaires du Sri Lanka, elles s'élèvent actuellement à 3 milliards de dollars US.

Le rapport Vulnérabilités vis-à-vis du VIH des migrantes originaires d'Asie dans les Etats arabes contient des propositions pour l'avenir. Selon le rapport, les pays d'accueil et les pays d'origine partagent une responsabilité égale, pour ce qui est de la mise en place de politiques et de programmes de protection destinés aux femmes à la recherche d'une vie meilleure loin de leurs pays.  Les recommandations contenues dans le rapport sont notamment les suivantes : 

  • Les migrants dont l'état de santé n'empêche pas d'occuper un emploi, comme les personnes vivant avec le VIH, ne doivent pas se voir refuser le droit à travailler ;
  • L'assurance-santé des travailleurs migrants doit couvrir tous les aspects de la santé, y compris le VIH ;
  • Des listes noires d'agents de placement et d'employeurs doivent être créées, mises à jour et partagées ;
  • Le personnel des ambassades et des consulats situés dans les pays d'accueil doit être formé sur les besoins et les vulnérabilités propres aux femmes migrantes ;
  • Le code du travail existant doit être modifié ou réformé afin qu'il s'applique aux travailleurs migrants du secteur des emplois domestiques

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