Latin America

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La Coupe du monde de football des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres met un carton rouge au sida

19 juin 2012

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida ».
Photo : ONUSIDA

Une fois de plus, le football a marqué un but contre le VIH à l'occasion du Championnat du monde 2012 organisé par l'IGLFA (International Gay and Lesbian Football Association) à Mexico du 1er au 9 juin 2012.

Dans le cadre de ce tournoi, des footballeurs de 8 équipes représentant les Amériques, l'Europe et l'Océanie ont participé à la campagne de l'ONUSIDA « Donnons un carton rouge au sida », destinée à promouvoir la prévention du VIH et à s'opposer résolument à la stigmatisation et la discrimination.

« Nous sommes fiers de nous joindre à l'ONUSIDA et à ses partenaires pour donner un carton rouge au sida », a déclaré Andoni Bello Lanestosa, le capitaine de l'équipe mexicaine. « Nous pouvons faire changer les choses. Nous pouvons contribuer à réduire la transmission du VIH de 50 % et à en finir avec la violence et la discrimination », a-t-il ajouté.

La région de l'Amérique latine détient un triste record en termes de violations des droits humains à l'encontre des populations lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres (LGBT) en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Ces personnes sont confrontées à de graves problèmes de stigmatisation et de discrimination qui limitent leur accès aux services de santé, à l'éducation, à la justice et à l'emploi, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

« L'expérience montre que lorsque les personnes sont stigmatisées à cause de leur orientation sexuelle ou leur identité de genre, elles sont moins susceptibles d'accéder aux services de santé et à l'information sur la prévention du VIH », souligne César A. Núñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Des études menées en Amérique latine montrent des taux de prévalence du VIH autour de 10 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Au sein de la population transgenre, la prévalence du VIH est même encore plus élevée, entre 20 et 28 % », ajoute-t-il.

Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT

Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili

Il y a deux ans, lors de la Coupe du monde de la FIFA 2010 en Afrique du Sud, l'ONUSIDA avait lancé la campagne « Donnons un carton rouge au sida », afin d'utiliser le pouvoir et la portée du football pour unir le monde en faveur de l'élimination des nouvelles infections à VIH chez les enfants. La campagne de cette année, basée sur l'initiative « Donnons un carton rouge au sida », se sert du tournoi pour sensibiliser le public aux besoins de la communauté LGBT en matière de prévention du VIH.

Tous les capitaines des équipes qui participent à la Coupe du monde au Mexique ont signé l'engagement de soutien à la campagne de l'ONUSIDA. Par cette signature, les délégations acceptent de diffuser le message de la campagne à leur retour dans leurs pays respectifs. Aux côtés des capitaines d'équipes, les représentants de l'Association internationale des arbitres gays et de l'IGLFA d'Amérique latine ont également défendu l'initiative et signé l'engagement.

Les joueurs des équipes argentine et mexicaine ont apporté leur concours à la campagne dès le commencement. Ils sont apparus sur les affiches et les panneaux publicitaires utilisés avant et pendant le championnat de l'IGLFA. « Les stars du sport peuvent jouer un rôle important dans la riposte au sida en parlant ouvertement du VIH », explique Rubén Mayorga, Coordonnateur de l'ONUSIDA en Argentine, en Uruguay, au Paraguay et au Chili. « Les footballeurs qui participent à la campagne peuvent inciter les gens à s'informer sur le sida, à se protéger et à lutter contre la stigmatisation et la discrimination à l'encontre des personnes vivant avec le VIH et des populations LGBT ».

L'International Gay and Lesbian Football Association (IGLFA) a été créée en 1992 et, 20 ans après, plus de 80 équipes de plus d'une vingtaine de pays du monde entier en sont devenues membres.

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« Transformer les droits en réalité » : les expériences des organisations de personnes transsexuelles dans la riposte au sida

17 mai 2012

Les personnes transsexuelles en Argentine plaident pour l'adoption de la loi sur l'identité sexuelle.

En Amérique latine, les personnes transsexuelles sont tous les jours confrontées à une stigmatisation et une discrimination basées sur leur identité sexuelle. De telles situations limitent leur accès au système d'éducation, aux possibilités d'emploi et aux services de santé, et augmentent donc leur vulnérabilité au VIH.

Toutefois, l'engagement et le pouvoir de mobilisation de la communauté transsexuelle ont obtenu d'importants changements politiques et sociaux menant vers une société plus pluraliste et démocratique basée sur le respect de la diversité. Quelques unes de ces réalisations ont été rédigées dans « Transformer les droits en réalité. Les expériences des organisations de personnes transsexuelles » lancé le 17 mai à l'occasion de la journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie.

Produit par l’Alliance internationale contre le VIH/sida, le Réseau transsexuel latino-américain et des Caraïbes (REDLACTRANS) et l'ONUSIDA, le rapport est une compilation de six études de cas. Il se focalise sur les efforts faits par les organisations transsexuelles en Amérique latine pour aboutir à une société inclusive basée sur le respect des droits de l'homme.

« Ce travail reflète les besoins des personnes transsexuelles dans le contexte de l'Amérique latine tout en soulignant leur leadership et comment cela a conduit à des changements politiques et institutionnels significatifs » commente Cesar Nuñez, le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine. « Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination, » ajoute t-il.

Le rapport souligne que des progrès ont été faits en Argentine et en Uruguay en matière de reconnaissance légale des droits de l'homme des personnes transsexuelles. Dans le premier cas, le vote de la loi sur l'identité sexuelle confirme les personnes transsexuelles comme citoyens à part entière aux yeux de la loi. En Uruguay, le commerce du sexe a été formalisé et légalisé par un décret du gouvernement. Les travailleurs du sexe bénéficient désormais d'une assurance santé, de la retraite et d'autres avantages.

Seuls la participation et le leadership des personnes transsexuelles en identifiant les stratégies pour protéger et garantir leurs droits humains nous permettent d'atteindre un monde avec zéro discrimination

Cesar Nuñez, Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine

En Argentine, l'organisation transsexuelle ATTTA a joué un rôle de sensibilisation clé dans la récente adoption de la loi sur l'identité sexuelle. « Avec cette loi, nous revendiquons notre droit à l'identité. Nous ne serons plus oubliés par la démocratie. Avec cette loi, nous sommes là pour faire l'histoire, » affirme Marcela Romero, présidente de ATTTA et coordinatrice de REDLACTRANS.

En Honduras et en Bolivie, la publication souligne la réussite de la participation des personnes transsexuelles dans les espaces de prise de décision au sein des structures clé de la riposte au sida comme les instances de coordination nationale pour les subventions du Fonds mondial. Par ailleurs, le Salvador et l'Equateur ont pris des initiatives dans le domaine des soins de santé complets, ce qui a aboutit au développement de programmes nationaux qui tiennent désormais compte des besoins des personnes transsexuelles.

Tous ces progrès ont une chose en commun : le leadership des personnes transsexuelles pour demander et défendre leurs droits.

« Cette compilation est en elle-même un précieux outil pour la sensibilisation et augmentera les connaissances relatives aux problèmes de la transsexualité dans la région et dans le monde, permettant aux preneurs de décision d'améliorer les programmes et les approches existants, » affirme Javier Hourcade Bellocq, le représentant latino-américain et des Caraïbes de l’Alliance internationale contre le VIH/sida.

M. Bellocq a souligné que le leadership et la participation des personnes transsexuelles sont essentiels pour apporter la justice sociale et renforcer l'état de loi. « Nous ne pouvons pas renforcer l'accès universel aux services anti-VIH si de solides règlementations reconnaissant l'identité sexuelle ne sont pas en place. Nous avons besoin de gouvernements qui garantissent une « tolérance zéro » contre la violence, les abus et les crimes, » ajoute M. Bellocq.

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« Voir pour comprendre » : droits de l'homme, zéro discrimination et meilleure riposte au sida

03 mai 2012

Voir pour comprendre promeut l'utilisation de lunettes rouges comme un engagement à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH.

Au Guatemala, porter une paire de lunettes rouges est passé du phénomène de mode à un symbole contre la stigmatisation et la discrimination auxquelles sont confrontées les personnes vivant avec le VIH. L'ONUSIDA, en partenariat avec la Croix-Rouge du Guatemala, ont lancé « Voir pour comprendre », une campagne qui appelle les gens à regarder le monde qui les entoure avec des lunettes rouges pour les sensibiliser aux implications du VIH au quotidien.

Des millions de gens ne savent toujours pas ce qu'est le VIH, comment il se transmet ou comment l'éviter. En outre, une série de préjugés sociaux font que les personnes vivant avec le VIH sont souvent victimes de discrimination sur le lieu de travail et dans la société au sens large. L'ONUSIDA Guatemala et la Croix-Rouge du Guatemala ont jugé nécessaire de parler du VIH pour mettre fin aux tabous et aux préjugés.

Cette nouvelle initiative vise à sensibiliser le public au VIH, supprimer la stigmatisation et la discrimination, et contribuer à atteindre la vision de l'ONUSIDA de zéro nouvelle infection au VIH, zéro discrimination et zéro décès lié au sida au Guatemala.

Ver para entender (Voir pour comprendre) promeut l'utilisation de lunettes rouges comme un engagement à lutter contre la stigmatisation et la discrimination liées au VIH. D'après la campagne, porter des lunettes rouges revient à accorder la priorité à la santé plutôt qu'aux normes sociales et culturelles et aider les personnes vivant avec le VIH et touchées par le VIH. « Voir, cela signifie surmonter la peur, l'ignorance, le silence et les mythes qui contribuent à alimenter la stigmatisation et la discrimination qui nuisent aux progrès accomplis dans la riposte au sida », a déclaré Enrique Zelaya, Coordinateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique.

Les participants peuvent soutenir la campagne en prenant une photo d'eux portant une paire de lunettes rouges et en encourageant d'autres à en faire de même. Jusqu'à présent, plus de 800 personnes ont rejoint cette initiative, y compris des autorités nationales et des personnes vivant avec le VIH. Parmi elles, Luz Lainfiesta, Ministre du développement social, Claudia Samayoa, directrice du Programme national des MST, du VIH et du sida, et Otoniel Ramirez, secrétaire régionale de REDCA +.

Voir, cela signifie surmonter la peur, l'ignorance, le silence et les mythes qui contribuent à alimenter la stigmatisation et la discrimination qui nuisent aux progrès accomplis dans la riposte au sida

Enrique Zelaya, coordinateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique

« Le VIH nous touche tous et la riposte exige une approche globale », a déclaré Madame la Ministre Lainfiesta. « Au Ministère du développement social, nous mettrons tout en œuvre pour atteindre l'objectif de zéro discrimination envers les personnes vivant avec le VIH. »

Le puissant message de la campagne a déjà traversé les frontières du Guatemala. À l'occasion de la 19e session du Conseil des droits de l'homme qui s'est tenu à Genève en février 2012, la Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Mme Navi Pillay, a mis les lunettes rouges et appelé les pays à protéger les droits de l'homme et à agir pour mettre fin à la stigmatisation et à la discrimination dont sont victimes les personnes vivant avec le VIH.

La campagne entreprendra d'autres activités pour sensibiliser le public à la stigmatisation et à la discrimination liées au VIH, notamment par le biais de la diffusion de messages à la radio et l'organisation d'activités de mobilisation telles que des forums de discussion, des enquêtes et des concours artistiques communautaires sur le VIH. 

Prévalence de la stigmatisation et de la discrimination

On estime à 65 000 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Guatemala. Plus de 20 personnes contractent le virus chaque jour, ce qui représente près de 7 500 nouvelles infections au VIH par an. L'épidémie de VIH dans le pays concerne principalement les populations les plus exposées au risque, notamment les professionnels du sexe et leurs clients et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La discrimination à laquelle sont confrontées ces populations est également très élevée dans le pays, ce qui rend difficile l'accès aux services anti-VIH.

D'après le premier rapport national sur les droits de l'homme, entre 2009 et 2010, 313 plaintes ont été déposées auprès des organisations juridiques nationales et de la société civile, dont 46 % concernaient des violations des droits à la santé et 13 % des violations des droits à la vie et l'intégrité. Ces violations allaient de l'épuisement des stocks d'antirétroviraux au manque d'établissements de soins et de personnel appropriés et conviviaux.

L'organisation des personnes transsexuelles OTRANS a souligné dans le rapport que les personnes transsexuelles avaient un accès limité à l'emploi en raison de la stigmatisation et de la discrimination. OTRANS a également rapporté des cas d'agressions physiques, de disparitions et de décès sur le fondement de l'identité de genre. Selon l'organisation, 13 décès et 3 disparitions ont été signalés entre 2007 et 2011.

« Depuis les débuts de l'épidémie, la stigmatisation et la discrimination ont été identifiés comme les principaux obstacles à une riposte efficace au VIH », a déclaré Cesar Núñez, directeur régional de l'ONUSIDA en Amérique latine. « La discrimination liée au VIH est une violation des droits de l'homme et implique à son tour une violation d'autres droits, notamment le droit à la santé, à l'éducation, à la dignité et à l'égalité face à la loi », a-t-il ajouté.

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La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) crée une unité spécialisée pour la défense des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe

14 mars 2012

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles.
Photo : ONUSIDA

La Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a créé une unité technique spécialisée dans le but de renforcer ses capacités de protection des droits des populations lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles et intersexe (LGBTI) sur le continent américain.

La CIDH est un organisme autonome de l'Organisation des États américains (OEA), dont la mission est de promouvoir le respect des droits de l'homme dans la région et d'agir comme un organe consultatif auprès de l'OEA sur ces questions.

L'unité spécialisée, créée en janvier 2012, fait partie d'une approche globale de la CIDH en matière de défense de l'interdépendance et de l'indivisibilité de tous les droits humains. Elle prend en compte les besoins spécifiques des individus et des groupes victimes de discrimination depuis toujours. Entre autres fonctions, l'unité analyse et étudie les différentes requêtes signalant des cas de violation des droits des populations LGBTI qui auraient été commis par les États membres de l'OEA.

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Ce dernier groupe présente des taux de prévalence du VIH de 27,6 % en Argentine et de 29,6 % au Pérou, contre une prévalence du virus dans la population générale estimée à 0,5 % et 0,4 % respectivement dans ces deux pays.

Les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits

Marcela Romero, REDLACTRANS

En outre, la région a connu une augmentation alarmante des actes de violence et d'intimidation envers les personnes transsexuelles et les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. La Commission interaméricaine a reçu des informations concernant des affaires de meurtres, de viols et de menaces à l'encontre des populations LGBTI. Elle reconnaît que ces populations sont victimes de graves discriminations aussi bien au niveau social que juridique.

Ces dernières années, l'ONUSIDA a travaillé en étroite collaboration avec la CIDH. « L'ONUSIDA et la Commission interaméricaine ont mis sur pied une alliance stratégique basée sur un ensemble d'actions visant à atteindre l'objectif de zéro discrimination et zéro violence, avec une approche axée sur les droits de l'homme », explique Víctor Madrigal-Borloz, Expert principal de la Commission interaméricaine des droits de l'homme.

Le Directeur régional de l'ONUSIDA pour l'Amérique latine, le Dr César Núñez, s'est réjoui de la création d'une telle unité spécialisée. Il a appelé tous les pays de la région à respecter totalement les droits humains des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et des personnes lesbiennes et transsexuelles « en faisant appliquer des lois destinées à les protéger des actes de violence, en organisant des campagnes de lutte contre l'homophobie et la transphobie et en veillant à répondre aux besoins les plus élémentaires en matière de santé ».

Réunion d'experts sur la violence et l'impunité à l'encontre des personnes LGBTI

Fin février 2012, sous l'égide de l'ONUSIDA, la Commission a réuni plus de 20 experts indépendants issus des milieux universitaires, des institutions de défense des droits de l'homme, de la société civile, ainsi que des représentants des forces de l'ordre, des Nations Unies et de la CIDH elle-même, afin d'évoquer la question de la « violence et de l'impunité à l'encontre des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe ».

Cette réunion d'experts est la deuxième d'une série de six rencontres qui contribueront à l'élaboration du tout premier rapport hémisphérique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Marcela Romero, de REDLACTRANS, a participé à la réunion et souligné que « les personnes transsexuelles, les femmes et les hommes transsexuels du continent américain sont confrontés à une exclusion sociale qui les empêche d'accéder aux soins, à l'emploi et à la justice, ce qui accroît leur vulnérabilité au VIH et aux violations de leurs droits ».

En 2013, la Commission évaluera le travail de cette unité et statuera sur la création d'un Office du Rapporteur des droits des populations LGBTI.

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Costa Rica : le fruit d'un ambitieux projet de lutte contre le VIH chez les jeunes

14 novembre 2011

Les éducateurs qui fournissent des informations de prévention du VIH lors d'un salon à Puntarenas.

José est un jeune éducateur sur le sida dans le port Costaricain de Limon et il est fier de diffuser auprès des jeunes des messages de prévention du VIH et des conseils pour rester en bonne santé. « C'est génial de constater à quel point les groupes sont sensibilisés au VIH à la fin d'une session. Nous avons également une meilleure idée de comment nous protéger et gérer nos relations du mieux que nous le pouvons », a-t-il déclaré. 

En tant que l'un des 80 éducateurs âgés de 18 à 24 ans, José participe à un projet ambitieux de lutte contre le VIH dans les villes de Limon et Puntarenas, les villes les plus touchées par le virus au Costa Rica. Les éducateurs ont suivi une formation approfondie et peuvent fournir des supports de communication et des outils éducatifs et à leurs pairs, de manière conviviale et informative.

Le programme, qui s'étale sur trois ans, a débuté fin 2008 et s'intitule Friendly education and health services to promote healthy lifestyles and prevent HIV and AIDS—ou Giro 180. Soutenu par l'ONUSIDA, le programme est géré par ses coparrainants, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) et le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA). Les organes des Nations unies collaborent avec le vice-ministre de la jeunesse du pays et le Conseil national pour la politique publique de la jeunesse.

C'est génial de constater à quel point les groupes sont sensibilisés au VIH à la fin d'une session. Nous avons également une meilleure idée de comment nous protéger et gérer nos relations du mieux que nous le pouvons

José, un jeune éducateur sur le sida à Limon, Costa Rica

Les éducateurs ont eux-mêmes développé un certain nombre des interventions, notamment par le biais de jeux en ligne comportant des questionnaires sur le risque de VIH et d'une page Facebook. Des carnavals et des salons de la jeunesse, des soirées de jeux de société et des activités artistiques, musicales et de divertissement sont également utilisés.

« Nous avons tenu un salon à Villa Plata, une ville très pauvre », a indiqué Deiker, un jeune éducateur de Limon. « Nous avons donné des informations, joué et nous sommes amusés. Nous avons partagé nos expériences avec les garçons, du matin au soir. Et à la fin, les garçons ne voulaient plus partir. »

 En plus de fournir des informations sur le VIH et des conseils du quotidien aux jeunes afin qu'ils puissent faire des choix éclairés, le projet tend également à bâtir la capacité au sein des institutions de santé et éducatives pour atteindre ces objectifs dans un environnement protecteur.

Près de 73 000 adolescents des deux villes, âgés de 13 à 18 ans, sont les principaux bénéficiaires et les jeunes de tout le pays profitent aussi indirectement des campagnes de défense et d'information politiques et institutionnelles lancées par le projet.

Ces campagnes d'information sont indispensables dans un pays où une étude menée en 2008 par l'UNFPA et l'UNICEF, avec le soutien de l'ONUSIDA, a révélé que la majorité des jeunes au Costa Rica étaient sexuellement actifs à l'âge de 16 ans. La même étude a montré que moins de 30 % des jeunes de Limon et 17 % de Puntarenas savaient utiliser un préservatif correctement.

Cependant, les choses changent. Le programme a donné lieu à un engagement plus ferme des autorités et des décideurs gouvernementaux. Un certain nombre d'institutions locales et régionales, comme le Ministère de la santé à Limon, se sont engagées à élargir leurs services anti-VIH adaptés à la jeunesse. À Puntarenas, les écoles ont adopté l'intervention « Giro Junior » qui se consacre au développement de stratégies spécifiques pour lutter contre le VIH, avec des conseils et des centres de soutien. Le ministre régionale de l'éducation publique a également élaboré une série de directives sur la prévention du VIH dans les écoles, qui seront en vigueur dans toute la région.

L'équipe qui supervise le programme espère que cela deviendra un modèle du genre. Pour au moins l'un des éducateurs, Bizmark de Limon, ils aiment faire des vagues : « Les personnes plus âgés peuvent être effrayées de nous voir parler si ouvertement, honnêtement et directement. Nous changeons les vies de la seule manière possible, à savoir en nous nous amusant tout en apprenant. »

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Le Forum mondial au Brésil tend à réduire les inégalités en matière de santé

20 octobre 2011

Les participants à l'événement parallèle « The Politics of Health » incluaient (de gauche à droite) : Dr Aaron Motsoaledi, ministre de la santé, Afrique du Sud ; Dr Jarbas Barbosa, vice-ministre de la santé, Brésil ; directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé ; Mme Amina Ibrahim, présidente-directrice générale, Centre de développement de solutions politiques, Nigeria.

Des hauts représentants gouvernementaux, des experts médicaux et des représentants de la société civile de 120 pays se réunissent à Rio de Janeiro, au Brésil, à l'occasion d'une réunion de trois jours axée sur les conditions sociales, économiques et politiques qui engendrent des inégalités en matière de santé. Organisé par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Conférence mondiale sur les déterminants sociaux de la santé constitue une plateforme mondiale pour discuter de thèmes divers tels que le développement du jeune enfant, les soins de santé universels, les protections sociales, le financement équitable, l'égalité des sexes, la responsabilisation politique et la gouvernance mondiale.

Dans une réunion d'experts de la conférence intitulée « Politics of Health: Lessons from the AIDS movement to address the social determinants of health » (Politiques de santé : leçons tirées du mouvement de lutte contre le sida pour s'attaquer aux déterminants sociaux de la santé), le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé, a souligné le besoin d'un accent plus fort sur la dynamique sous-jacente qui favorise les inégalités en matière de santé. « Le sida nous a appris qu'il fallait s'attaquer aux inégalités sociales qui exposent les femmes, les enfants et les populations vulnérables au risque de VIH », a déclaré M. Sidibé, qui présidait la session conjointement avec le vice-ministre de la santé du Brésil, le Dr Jarbas Barbosa.

Le Dr Aaron Motsoaledi, ministre de la santé d'Afrique du Sud a souligné l'importance des partenariats pour s'attaquer à l'épidémie nationale de VIH. « 19 secteurs sont représentés au Conseil national sur le sida d'Afrique du Sud présidé par le président adjoint. Dans notre tentative de nous attaquer aux déterminants sociaux de la santé, ces groupes sont essentiels pour mobiliser tous les aspects de notre société », a-t-il déclaré.

Les différences au sein et entre les pays, en termes de niveaux de revenus, d'opportunités, d'état de santé et d'accès aux soins sont plus importantes que jamais aujourd'hui.

Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS

Soulignant le combat pour la santé et les droits de l'homme au Brésil, Vera Paiva, professeure de psychologie sociale à l'Université de Sao Paolo, a indiqué que la mobilisation et la participation des personnes affectées par le VIH contribuaient à protéger les droits de l'homme dans la riposte nationale au VIH.

Mme Amina Ibrahim, présidente-directrice générale du Centre de développement de solutions politiques au Nigeria et ancienne conseillère spéciale du président du Nigeria sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), a insisté sur le fait qu'un engagement politique pouvait perdre de son sens entre la politique et l'action. Pour pallier l'écart de mise en œuvre, elle a déclaré que le Nigeria déployait des efforts considérables pour informer les ministres et les parlementaires et leur fournir des preuves sur la manière dont les investissements dans l'éducation, le genre et d'autres OMD pouvaient profiter à leurs composants.

Selon l'OMS, il est largement prouvé que l'état de santé d'une personne est grandement déterminé par sa position socio-économique. « Les différences au sein et entre les pays, en termes de niveaux de revenus, d'opportunités, d'état de santé et d'accès aux soins sont plus importantes que jamais aujourd'hui », a déclaré le Dr Margaret Chan, directrice générale de l'OMS, lors de la séance plénière d'ouverture de la conférence. « Un monde présentant des déséquilibres considérables en matière de santé n'est ni stable, ni sûr », a-t-elle ajouté.

Pendant la conférence, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a félicité la ministre de la santé finlandaise, Maria Guzenina-Richardson, pour son rôle engagé en tant que vice-présidente de la Conférence. Ils ont abordé les domaines de collaboration mutuelle entre l'ONUSIDA et le gouvernement finlandais pour la promotion de la santé, la jeunesse et les populations vulnérables.

Ces dernières années, le gouvernement brésilien, hôte de la conférence de cette semaine, a accompli d'immenses progrès pour améliorer la santé et le bien-être de sa population. Grâce au Sistema Único de Saúde financé avec l'argent public, chaque brésilien peut recevoir des soins de santé gratuits, des bilans réguliers aux actes chirurgicaux complexes. Au Brésil, presque toutes les personnes vivant avec le VIH et éligibles pour un traitement antirétroviral y ont désormais accès. Le gouvernement a également adopté des mesures radicales pour s'attaquer à la stigmatisation et à la discrimination, plus récemment avec le lancement d'une campagne innovante pour lutter contre l'homophobie.

À l'occasion de son intervention à la séance plénière d'ouverture, Alexandre Padilha, le ministre de la santé brésilien, a indiqué que depuis l'adoption par le Brésil de sa Constitution démocratique il y a 23 ans, le pays avait été confronté à de nombreuses crises, mais n'a jamais renoncé à son engagement à offrir un accès universel à des services médicaux gratuits. Le Brésil, a-t-il déclaré, ne laisserait pas la crise économique changer cela.

Suite à la séance plénière d'ouverture, le directeur exécutif de l'ONUSIDA a participé à une Table ronde de haut niveau avec le Dr Margaret Chan de l'OMS, Rebeca Grynspan du Programme des Nations unies pour le développement, Kathleen Sebelius, la ministre américaine de la santé et des services aux personnes, et Tereza Campello, la ministre brésilienne du développement social.

Attirant l'attention sur les basculements politiques sismiques survenant au Nord et au Sud, M. Sidibé a indiqué que les anciennes règles de développement n'étaient plus applicables. « Le monde change ! Les pays comme le Brésil et l'Afrique du Sud ont montré que des politiques fondées dans le respect de tous leurs peuples et qui distribuent les opportunités équitablement, apportent du dynamisme et la croissance bénéfiques pour tous », a-t-il déclaré.

À l'issue de la conférence, les gouvernements devraient adopter une Déclaration politique de Rio sur les déterminants sociaux de la santé décrivant leurs engagements pour améliorer les conditions sociales qui affectent la santé des personnes.

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Les jeunes consommateurs de drogue en Amérique latine ont besoin d'une riposte au VIH plus forte

26 septembre 2011

La 3e conférence sur la politique en matière de drogues s'est tenue à Mexico City les 13-14 septembre : elle a réunit des experts, des universitaires, des législateurs d'organisations civiles ainsi que des décideurs pour discuter les tendances de la consommation de drogues, les problèmes liés à la drogue ainsi que les politiques et les interventions développées dans la région.

Cette année, nous avons enregistré une participation très active à la conférence de la part des jeunes selon Aram Barra, le directeur du programme pour les jeunes et les drogues à ESPOLEA—une plateforme pour jeunes mexicains travaillant sur sexospécificité, le VIH et les drogues d'un point de vue des droits de l'homme. « Nous avons réuni un groupe de jeunes activistes depuis 2009 afin de promouvoir l'inclusion de jeunes utilisateurs de drogues dans la conférence annuelle » explique t-il. « Nous avons fait une différence cette année. D'une position passive de spectateurs, nous sommes passés à une phase active en prenant part aux discussions, à pied d'égalité avec des experts et d'autres décideurs, » commente M. Barra.

Dans l'intervalle de trois jours, la conférence a défendu un débat social autour de différents problèmes comme le VIH parmi les consommateurs de drogues injectables et la nécessité de preuves basées sur l'information, couvrant la situation des jeunes et des politiques basée sur les droits de l'homme. Réduire de 50% le nombre de nouvelles infections au VIH parmi les consommateurs de drogues injectables d'ici 2015, comme mentionné dans la déclaration politique convenue par les États membre lors de la réunion de haut niveau sur le sida en 2011, était la référence constante pendant toute la conférence.

L'épidémie de VIH en Amérique latine est essentiellement concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Toutefois, quelques pays comme le Brésil, l'Uruguay, l'Argentine et le Mexique montrent des taux de prévalence d'environ 5 % parmi les consommateurs de drogues injectables.

« Nous avons besoin d'une volonté politique en Amérique latine pour mettre en place les bonnes méthodes de politiques de réduction et les programmes de la thérapie de remplacement des opioïdes. Il nous faut augmenter l'accès à l'information sur le VIH, des seringues propres, créer un environnement d'appui par des pairs et, pour les personnes infectées par le VIH, leur fournir un accès illimité à une thérapie antirétrovirale effective, » commente Enrique Zelaya, le coordinateur de l'ONUSIDA pour le Guatemala et le Mexique.

La jeunesse a besoin d'être impliquée pour faire fonctionner les programmes sur la base et l'augmentation de leur impact

Aram Barra, directeur du programme pour les jeunes et les drogues à ESPOLEA

Les jeunes à ESPOLEA ont mis l'accent sur la nécessité d'un contexte favorable pour atteindre l'objectif définit dans la déclaration politique de 2011 réalisable en Amérique latine. « Nous avons besoin de voir un changement de politique qui décriminalise les utilisateurs de drogues et de mettre en place des programmes pour un moindre mal qui prennent en compte les besoins des jeunes consommateurs de drogues. »

Selon le groupe de jeunes, les jeunes consommateurs de crack des banlieues de Montevideo ainsi que les consommateurs de drogues injectables aux frontières du Mexique font partie d'un groupe divers de consommateurs de drogues qui ont tous des besoins différents et qui s'exposent à différents risques pour eux-mêmes. Il y a urgence à répondre à ces réalités complexes lorsque les politiques sont développées et que les services sont mis en place.

« La jeunesse a besoin d'être impliquée pour faire fonctionner les programmes sur la base et l'augmentation de leur impact. En coopérant avec l'ONUSIDA, l'UNODC et les gouvernements, nous pouvons atteindre l'objectif de réduire de 50 % les infections parmi les consommateurs de drogues injectable, » conclut Aram Barra.

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« Des solutions qui marchent pour nous » : les populations autochtones s'attaquent au VIH en Amérique du Sud

09 août 2011

Le TRAWUN a accueilli des membres de communautés autres que le peuple mapuche, avec des participants chiliens issus des communautés aymara, diaguita et quechua, ainsi que des invités internationaux.
Photo : ONUSIDA

À la veille de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée le 9 août, des communautés et des associations de personnes vivant avec le VIH issues des populations autochtones de plusieurs pays d'Amérique latine se sont retrouvées pour un « TRAWUN » sur le VIH et la médecine traditionnelle du point de vue de la diversité culturelle, dans la ville de Lautaro, au Chili.

Ce « TRAWUN », mot qui signifie « Grand conseil » en mapudungun, une langue indigène parlée au Chili, a été organisé afin de présenter les progrès réalisés dans l'intégration du problème du VIH au sein de la communauté mapuche. Pour la première fois, le TRAWUN a accueilli des membres de communautés autres que le peuple mapuche, avec des participants chiliens issus des communautés aymara, diaguita et quechua, ainsi que des invités internationaux issus de la communauté zapothèque du Mexique, de la communauté chiquitano de Bolivie et du peuple waranka de l'Équateur.

« Ce partenariat est une première dans la région », a expliqué le Dr Annabella Arredondo, coordonnatrice de l'ONUSIDA au Chili. « Les chefs indigènes sont des alliés précieux dans la riposte au VIH dans toute l'Amérique latine, car ce sont des populations qui nécessitent un travail culturellement adapté pour intégrer la prévention ».

Les chefs des différents groupes mapuches ont reconnu que le VIH était un problème au sein de leurs communautés et ils ont entrepris diverses actions pour prévenir de nouvelles infections au VIH. Chez les Mapuches, la culture, la tradition et le savoir sont transmis de génération en génération par les femmes âgées, et le Trawun a voulu déterminer si l'information sur la prévention du VIH pouvait suivre le même chemin.

Les chefs indigènes sont des alliés précieux dans la riposte au VIH dans toute l'Amérique latine, car ce sont des populations qui nécessitent un travail culturellement adapté pour intégrer la prévention

Dr Annabella Arredondo, coordonnatrice de l'ONUSIDA au Chili

Selon les participants, il existe un manque d'information sur le VIH parmi les populations autochtones au Chili, un problème qu'elles partagent avec d'autres pays d'Amérique latine.

Les populations autochtones sont particulièrement vulnérables au VIH, car plusieurs des principaux facteurs de risque qui rendent les individus et les communautés vulnérables au VIH sont présents dans un grand nombre de populations autochtones dans le monde. Ces facteurs sont notamment la marginalisation, un mauvais état sanitaire général, un faible taux d'alphabétisation, un accès limité aux soins, ainsi qu'une forte prévalence de la consommation de drogues injectables et d'alcool.

« La situation de pauvreté, de marginalisation, de stigmatisation et de discrimination dans laquelle vivent les communautés autochtones expose un grand nombre de personnes à un risque accru d'infection par le VIH », a expliqué Amaranta Gómez Regalado, de Binni Laanu Juchitán, Mexique. Les autres thèmes abordés lors du TRAWUN ont porté sur la diversité sexuelle et culturelle et l'identité, ainsi que sur le moyen le plus approprié d'intégrer la prévention du VIH dans les communautés.

« Depuis de nombreuses années, nous menons une longue bataille contre le VIH dans la région », a indiqué Santiago Flores, président de Smiths for Life Rancagua, une institution connue pour son action de défense des droits des personnes vivant avec le VIH. « Grâce aux nombreux efforts conjoints et au travail des bénévoles, nous avons donné une place au VIH dans la politique publique et nous avons apporté une aide aux différents groupes et individus, qu'il s'agisse des personnes vivant avec le VIH ou de leurs familles et leurs amis ».

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Le Guatemala lance sa deuxième Semaine nationale de dépistage du VIH

03 août 2011

René Mauricio Valdés, coordonnateur résident des Nations Unies au Guatemala, à l'occasion de la réunion de lancement de la campagne de dépistage du VIH pour les membres du personnel des Nations Unies.
Photo : ONUSIDA Guatemala

Environ 100 000 personnes ont participé à la Semaine nationale de dépistage du VIH, organisée pour la deuxième année consécutive par le ministère de la Santé et de la Protection sociale du Guatemala. Dans le but de faire valoir le droit à la santé pour tous les citoyens, le ministère a mis en place, dans le cadre du Programme national de lutte contre le sida, 295 centres de dépistage du VIH dans les hôpitaux publics et les centres de soins dans tout le pays.

Vingt-sept ans après l'apparition du premier cas signalé de VIH au Guatemala, l'accès au dépistage reste limité. Selon les données du Centre national d'épidémiologie, deux personnes vivant avec le VIH sur trois n'étaient pas au courant de leur état sérologique. Un dépistage précoce de l'infection par le VIH est capital, car il permet un accès rapide au traitement et, ainsi, une meilleure qualité de vie pour les personnes vivant avec le VIH. 

Avec pour slogan « Qui que vous soyez, faites-vous dépister », la campagne a attiré environ 100 000 personnes qui ont toutes subi un test de dépistage du VIH la dernière semaine de  juillet. Avec le soutien de la Croix-Rouge guatémaltèque, d'organisations de la société civile et des universités, cette initiative a défendu une politique d'inclusion et un environnement sans stigmatisation ni discrimination.

Afin de respecter l'engagement du pays en faveur de l'accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l'appui en matière de VIH, le gouvernement a mis sur pied cette Semaine nationale annuelle de dépistage du VIH, dans le but de proposer à tous les citoyens, en particulier les populations les plus exposées au risque, l'accès à des tests de dépistage du VIH sur une période d'une semaine.

Cette campagne est un moyen de contrer le VIH au Guatemala et de se rapprocher de l'objectif de l'ONUSIDA visant zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès dû au sida et zéro discrimination

Enrique Zelaya, coordonnateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique

« Cette campagne est un moyen de contrer le VIH au Guatemala et de se rapprocher de l'objectif de l'ONUSIDA visant zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès dû au sida et zéro discrimination », a déclaré Enrique Zelaya, coordonnateur de l'ONUSIDA au Guatemala et au Mexique.

Une proposition novatrice au sein de l'ONU

Le système des Nations Unies au Guatemala a également pris part à cette semaine de campagne. Sous l'égide du programme concernant le VIH sur le lieu de travail au sein du système des Nations Unies, L'ONU avec nous, et avec les ressources humaines et matérielles de la Croix-Rouge et du Programme national de lutte contre le sida du Guatemala, des tests de dépistage du VIH ont été mis à disposition dans différents sites de l'ONU au Guatemala.

« C'est un privilège, une opportunité et un droit d'avoir cette initiative nationale et de la rapprocher de nos lieux de travail », a indiqué le coordonnateur résident des Nations Unies au Guatemala, René Mauricio Valdés.

L'épidémie de VIH au Guatemala

On estime à 65 701 le nombre de personnes vivant avec le VIH au Guatemala. Les nouvelles infections seraient au nombre de 7 557 chaque année, soit l'équivalent de 21 personnes nouvellement touchées chaque jour. Dans ce pays, l'épidémie concerne principalement les populations les plus exposées au risque, notamment les personnes transsexuelles, les personnes atteintes de tuberculose, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les professionnelles du sexe, les jeunes ayant des comportements à risque et les personnes incarcérées.

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L'Organisation des États américains adopte une résolution qui condamne la discrimination fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre

30 juin 2011

Photo : Patricia Leiva/OEA

Une nouvelle résolution adoptée par l'Assemblée générale de l'Organisation des États américains (OEA) condamne la discrimination à l'encontre des personnes fondée sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. Cette résolution demande aux États de prendre les mesures nécessaires afin de prévenir, de punir et d'éradiquer de telles discriminations

Sur le thème « Sécurité des citoyens sur le continent américain », la 41e Assemblée générale a réuni les ministres des Affaires étrangères et des délégués représentant 34 pays au Salvador du 5 au 7 juin 2011.

« C'est un succès pour nous et pour notre travail », a déclaré German Rincon-Prefetti, avocat et militant des droits de l'homme en Colombie, et membre de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe. La coalition se bat depuis cinq ans pour le renforcement de la résolution afin de protéger les droits de ces personnes.

Pour la toute première fois, l'Assemblée générale a donné à une personne transsexuelle l'opportunité de s'adresser aux membres présents. S'exprimant au nom de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe, Monica Hernandez partage pleinement ces préoccupations sur la vague de violence et de crimes de haine touchant les minorités sexuelles dans la région. « Les actes de violence, de violation des droits humains et de discrimination perpétrés à notre encontre en raison de notre orientation sexuelle et de notre identité de genre sont une réalité de notre vie quotidienne », a-t-elle expliqué.

L'épidémie de VIH en Amérique latine reste concentrée parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les personnes transsexuelles. Ce dernier groupe présente des taux de prévalence du VIH de 27,6 % en Argentine et de 29,6 % au Pérou. Dans le même temps, la région a connu une augmentation alarmante des actes de violence et d'intimidation envers les personnes transsexuelles et les autres minorités sexuelles. « Toutes les formes de discrimination et de violence, y compris la transphobie, bloquent l'accès aux programmes de prévention du VIH et affectent la qualité des soins pour les personnes vivant avec le VIH. Le travail en faveur du respect des droits de l'homme se trouve au cœur de la riposte au VIH en Amérique latine », a indiqué Edgar Carrasco, coordonnateur de l'ONUSIDA au Venezuela, qui représentait le programme commun à l'Assemblée générale.

L'ONUSIDA travaille avec la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) depuis 2010 pour l'appui à l'élaboration d'un rapport hémisphérique sur l'orientation sexuelle et l'identité de genre. La CIDH est l'organe principal de l'Organisation des États américains (OEA), mandaté par la Charte de l'OEA pour promouvoir le respect et la protection des droits de la personne dans la région.

Nous disposons désormais d'un instrument pour documenter les violations des droits humains auxquelles nous sommes confrontés et faire des changements afin d'améliorer la situation.

German Rincon-Prefetti, avocat et militant des droits de l'homme en Colombie, et membre de la coalition des populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe

German Rincon-Prefetti se dit optimiste quant à l'impact de cette résolution. « Nous disposons désormais d'un instrument pour documenter les violations des droits humains auxquelles nous sommes confrontés et faire des changements afin d'améliorer la situation », a-t-il déclaré. « La nouvelle résolution demande à la CIDH de rédiger le rapport hémisphérique en temps voulu pour la prochaine Assemblée générale qui aura lieu en 2012 en Bolivie, avec la participation totale des États membres et en collaboration avec la société civile ».

Faisant suite à cette nouvelle résolution, le bureau régional de l'ONUSIDA en Amérique latine, en collaboration avec l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), a apporté son soutien, les 17 et 18 juin, à la première des cinq rencontres d'experts destinées à établir les fondations sur lesquelles s'appuiera le rapport hémisphérique. 

La réunion d'experts a créé un réseau de personnes en lien avec les questions en matière de VIH et de santé pour les populations lesbiennes, gays, transsexuelles, bisexuelles et intersexe, qui va élaborer une feuille de route pour le rapport hémisphérique, notamment le projet de questionnaire pour les États et les organisations non gouvernementales. Ceci permettra d'obtenir des informations complètes et normalisées pour le rapport, à utiliser dans les 34 pays concernés.     

Organisation des États américains

L'Organisation des États américains est une organisation internationale régionale dont les membres sont les 35 États indépendants du continent américain. Son siège se trouve à Washington, D.C., aux États-Unis.

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